Une gare, c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien
Emmanuel Macron
Une gare, c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien
Emmanuel Macron
Personnellement, j’ai toujours été un moins que rien.
@aude_v De même Pierre Michon qui a écrit Les vies minuscules , mais comme pour Sansot, nul mépris, bien le contraire, une tentative désespérée de rendre à chacun sa juste place.
Ceci rejoint les sans-dents de Hollande, les sans-Roleix de je ne sais plus qui et les plus de cinquante ans qui prennent encore le bus de Thatcher.
Passée dans quatre gares différentes aujourd’hui, je vaux quatre fois rien... c’est pas grand chose !
C’est même pas d’une vie ratée dont il parle, mais de n’être rien !
Voilà, @nicolasm met le doigt dessus : ce « rien » est potentiellement plein de violence.
Morgue d’un Versaillais du Touquet pour une apologie de la réussite. « Des gens qui ne sont rien » répond, une fois encore, au nous ne sommes rien soyons tout (pour affirmer « nous sommes tout, vous n’êtes rien »). Le même sale type proposait d’être - tout compte fait - quelque chose plutôt que rien : « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires »...
Le tag #surnuméraires me semble tout à fait adapté au sujet.
C’est aussi du #mâle-alphisme puisqu’il se place du coté de ceux qui ne sont pas rien, qui réussissent et qu’il se voie même au sommet de la chaîne hiérarchique des élus, dieux et compagnie.
C’est une idée très propice au #cannibalisme
Quant on est rien on peu être transformé en ressource, comme du minerais.
@mad_meg Un peu capillo-tracté ton raisonnement quand même.
ah bon pourquoi ? Il se compare lui même à Jupiter en précisent que c’est le « Roi des dieux »
▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/10/16/macron-un-president-jupiterien-plutot-que-normal_5014520_4854003.html
Et quant on est rien, on est même plus vraiment des humains on deviens des objets consommables.
#objetification
Peut être qu’il faudrait un tag plus précis tel que #cannibalisme_social ou #cannibalisme_symbolique
Et encore une fois, « n’être rien » c’est pire que « ne rien valoir »
Tout à fait @aude_v et la Rollex de Ségala que tu as rappelé me semble être parfaitement dans la même école de #phallosophie
Je ne vois pas de blague chez macron pour revenir à la rollex c’est une blague de fin de banquet pour parvenus et nouveaux riches. Chez macron le capitalisme comme une faux.
Non pas que je ne veuille pas mélanger cette discussion initiée par @monolecte avec un truc que je viens de finir par écrire, mais voilà cette histoire de personnes qui seraient rien me renvoient à des réflexions très personnelles, intimes même, que j’ai tenté de mettre par écrit ici : ▻https://seenthis.net/messages/612160 et donc je ne veux pas faire peser l’intime dans cette discussion très collective ici.
"des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien" c’est de la « pensée complexe », tout simplement !
« On voit tout en bleu quand on porte des lunettes bleues »
G. Flaubert
« Notre manque d’imagination limite nos pas dans le monde ; nous ne pouvons voir que ce que nous sommes préparés à voir. »
J. Brosse
« Rien ne ressemble tant à des vies ratées que certaines réussites. » (Julien Green)
Ça va loin dans l’abjection la #pensée_complexe du #maquereau_jupitérien ... Mais peut-être est-il en train de réaliser que les gens de rien sont plus nombreux que les élus élyséens (aux sens politique et mythologique) et ses traits d’esprit (j’allais dire « saillies profondes ») ne sont en fait qu’une tentative d’ériger un rempart pour contenir la colère des surnuméraires.
Mais bordel de dieu, qu’est-ce qu’on attend pour leur botter le cul ?
Et comme il fallait s’y attendre, ça fait des remous sur les rézosocio mais malheureusement, ça ne sert à RIEN ...
▻https://twitter.com/hashtag/rien?src=hash
Je viens d’écouter l’intégralité de son discours (puisque « sa pensée est complexe »…) dont je n’ai pas trouvé le texte sur le site de l’Élysée
►http://www.elysee.fr/videos/discours-d-emmanuel-macron-lors-de-l-inauguration-de-la-station-f
Et, finalement, ce n’est pas la fameuse phrase elle-même qui me fait peur, mais son contexte. En effet, il vient justement d’expliquer (en gros, je n’ai pas sa finesse) que c’est aux gens qui réussissent de s’occuper de ceux qui ne sont rien. Et c’est ça qui fait peur, il vient d’annoncer très clairement que ce n’est pas, ou plus, la mission de l’État (ou du moins pas de lui seul) de « former, …, faire réussir ceux qui viennent du plus loin de la réussite, … »
Ou le grand retour de la #philanthropie à la Andrew Carnegie, à la Henry Ford à la Bill Gates ou, pour rester dans le cocorico du coq rouge à son revers, à la Aristide Boucicaut ou à la Xavier Niel, pris explicitement comme modèle.
La dame patronesse, Jacques Brel
►https://www.youtube.com/watch?v=kMw8nIZw2js
Car, comme disait le duc d’Elbeuf
C’t avec du vieux qu’on fait du neuf
« Nous sommes ici par la volonté du peuple. Et nous qui ne sommes rien, nous disons : soyons tout ! » JLM (place de la République le 3/07/2017)
@marielle : « nous ne sommes rien, soyons tout », ce n’est pas JLM (2017), mais Eugène Pottier (1871) !
►https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Internationale
Dans la lignée du reste, où réussir sa vie ne signifie seulement avoir plein de fric . Tu l’entends là, et au coin de la rue, dans la bouche des gamins et celle des ouvriers qui trouvent que ce sont les impôts qui empêchent aux patrons d’embaucher. Là je lis, Rebecca Solnit en voulant y croire, mais ce soir, là, je cherche la lumière au bout du tunnel.
Avant on parlait des #sans : sans papiers, sans abri, sans domicile, sans droits, sans l’sous … (et sans dents avec tout le cynisme qui l’accompagne) avec l’espoir de modifier chacune des situations.
Maintenant avec les riens, plus besoin de déterminer ce qu’il manque, le précipice n’est pas loin.
Pas écouté le discours complet de Macron, mais une collègue à commenté ainsi la phrase des #rien sur FB :
J’écoute Macron au Congrès et je n’ai plus aucun doute qu’il adapte Rawls/Sen à la France, en citant des auteurs français.
Du coup, moi je lui ai envoyé la phrase des rien en commentaire, et voici sa réponse :
Ce qui est bizarre avec cette citation est que tout le speech est tourné en leur faveur, un plaidoyer pour l’inclusion... As-tu écouté le speech ? c’est à partir de la minute 4-5 son plaidoyer. Il suggère vous (les start-uper) n’étiez rien, vous avez appris dans une gare (quand vous n’étiez rien) nous sommes tous de passage (sur la planète, dans le monde), il faut être inclusif avec tout le monde.
►http://www.elysee.fr/videos/discours-d-emmanuel-macron-lors-de-l-inauguration-de-la-station-f
Pas écouté le pladoyer pour l’instant, mais je mets le commentaire de Speranta au service des seenthisiens.
C’est la même personne qui a écrit ce texte sur Macron :
Qu’est-ce que le #libéralisme_égalitaire ? Comprendre la #philosophie de Macron
►https://theconversation.com/quest-ce-que-le-liberalisme-egalitaire-comprendre-la-philosophie-de
« Plus on est nanti, plus on est responsable ». Ce serait l’idée de fond qui sous-tend tout ce discours, non ?
Macron se pose là en #Prédicateur_de_la_République. Et toute l’action de ce type est empreint d’une grande #religiosité.
Quel #enfumage !
En fait que le reste du discours ait été bienveillant à l’égard de ceux qui ne sont rien ne change rien à quoi que ce soit. Je ne souhaite pas perdre une minute de mon existence à m’interroger d’ailleurs sur cette bienveillance, mais naturellement j’ai des doutes. Non, il a clairement dit, parce qu’il pense clairement, qu’il y a des personnes qui ne sont rien.
Quant à compter sur de grands philanthropes comme Xavier Niel et ses suiveurs pour prendre en charge ceux qui ne sont rien, comment dire ?
« Non, je ne suis pas “rien” », la réponse de Marine Toro à Emmanuel Macron.
Cher Emmanuel Macron,
je m’appelle Marine Toro, j’ai 31 ans, un époux, un bébé de 20 mois, en situation de handicap, et je vous écris depuis en bas.
Depuis cette France des déclassé.e.s, des oublié.e.s, et des cassé.e.s par le système que vous ne connaissez pas et n’avez jamais connu.
Je suis la menue monnaie du système où vous trônez, et je fais certainement partie de ces « personnes qui ne sont rien », dont vous parliez le 29 juin en déclarant : « Une gare est un lieu où l’on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ... »
Je n’ai pas monté d’entreprise, je n’ai pas et n’ai jamais rêvé d’être millionnaire.
Mon compagnon gagne le SMIC, soit 1100e environ, j’en touche 954 (et au 3 ans de mon fils plus que 770) toutes allocations comprises.
Mon handicap fait partie de ma vie, les 2054e cumulés à nous deux font partie de ma vie, et ce n’est pas la meilleure part.
C’est la part qui m’oblige à quémander sur facebook un chauffeur à mes amis pour aller chercher mon fils plus tôt à la crèche car il a de la fièvre, que mon époux travaille, que je n’ai pas le permis et une crise de douleur m’empêchant d’y aller à pied.
C’est la part qui m’oblige à demander à mes parents, tous deux instits à la retraite, de nous prêter leur voiture et nous aider financièrement quand la notre lâche.
C’est la part qui aimerait voir son compagnon œuvrer à autre chose que manipuler des produits phytosanitaire pour une grande marque internationale un peu pourrie et beaucoup décriée.
C’est la part qui a accepté le boulot de ce compagnon, à l’encontre de toutes nos valeurs humaines, parce que nous avons besoin de cet argent pour payer les couches de notre bébé, les courses au supermarché, l’eau, l’électricité, la vie en somme.
Vous, président Macron, vous ne tiendrez pas un mois de cette « vie de rien », que vous jugez avec une légèreté n’ayant d’égale que la banale indifférence portée par vous et ceulles de votre caste sur les miens et ceulles des français.e.s qui vivent avec 2000e par mois pour 3, souvent moins et parfois à peine plus.
C’est la part qui vit dans la hantise que le moindre électroménager ne lâche car on n’aurait pas les moyens de le remplacer. La part qui se bat des semaines pour obtenir un prêt pour acheter une nouvelle voiture, la part qui a besoin de 4 à 5 rendez vous à la banque et montrer pattes blanches avant qu’on ne consente à lui ouvrir un compte.
C’est la part qui craint que, si mon handicap ne me tue pas avant, il y ait de fortes chances que je finisse ma vie seule, car la profession de mon époux le condamne à 7 ans d’espérance de vie de moins que la plupart des gens à qui vous, président Macron, quand vous dites « ceux qui ont réussi », vous vous adressez, en oubliant tous les autres.
Voilà la réalité de ma vie, et je pense que ce n’est pas la moins partagée parmi les français.e.s.
NON, je ne suis pas « rien » ! Je m’appelle Marine Toro, j’ai 31 ans, un époux, un bébé de 20 mois, un handicap et j’ai une vie qui compte, oui qui compte comme celles de tous les français et toutes les françaises que vous êtes censé représenter, et pas seulement ceulles jouissant d’une vie qui ressemble à la votre.
Ce message est pour nous tous qui ne sommes "rien" aux yeux de notre président. N’hésitez pas à partager car à tous les "rien" on vaut mieux que les "réussis" de M.Macron.
▻https://twitter.com/PhMarliere/status/882357465651830785
Une analyse marxienne du macronisme dans... Le Figaro !
« Manuel Valls, le champion du 49.3, a la mémoire qui flanche »
Ayant pris conscience qu’il n’avait aucune chance d’être réélu, François Hollande a renoncé à se représenter à l’élection présidentielle. Manuel #Valls, le maître d’œuvre de la politique économique du gouvernement depuis 2014, vient pour sa part d’annoncer sa candidature. Les styles des deux hommes sont différents, mais rien ne les distingue sur le plan politique : ils sont, l’un et l’autre, coresponsables de la politique de l’offre qui a accentué la récession économique et les inégalités sociales.
L’un, voulant s’épargner une humiliation inévitable, a préféré s’abstenir, l’autre, grisé par son inattendue ascension politique, entend forcer le destin. L’hubris est mauvaise conseillère en politique : les électeurs se chargeront de le lui rappeler le moment venu.
Les politiques néolibérales mises en chantier depuis 2012 ont aggravé l’austérité, restreint sévèrement les droits sociaux (loi El Khomri) et fait d’importants cadeaux fiscaux au patronat. Cette politique économique n’a ni ramené la croissance, ni créé le nombre d’emplois escompté. Echec cinglant, elle est la cause première de la débâcle socialiste qui s’annonce.
Il y avait du Tony Blair et du Matteo Renzi dans le discours de candidature prononcé par Manuel Valls à la mairie d’Evry, lundi 5 décembre. Il ne faut pas s’en étonner : ce sont deux hommes que l’ex-premier ministre admire. Comme ses homologues britannique et transalpin, le discours vallsien est un storytelling qui aligne les lieux communs sur la communauté nationale et le « vivre-ensemble ».
A l’instar de ses collègues de la « gauche moderne », Manuel Valls a l’art de maquiller des échecs en succès, et de faire porter le chapeau de son incurie par d’autres que lui. A l’entendre égrener ses propositions pour redresser la France, on en venait à douter : qui est l’occupant de l’hôtel Matignon ?
Le champion du « 49.3 »
Comme le Blair de la guerre d’Irak ou le Renzi de la réforme du Sénat, le Valls candidat à Evry était superbement insouciant et arrogant. Devant la nation, Il avait décidé de dire « sa » vérité. Tant pis si celle-ci n’est pas « la » vérité. Il était surréaliste d’entendre Valls s’auto-introniser candidat de la « réconciliation », du rassemblement des gauches (dont il avait pourtant décrété auparavant qu’elles étaient « irréconciliables ») ou encore le protecteur du creuset français et de sa mosaïque multiculturelle et multiethnique.
Après avoir souvent mis au défi les musulmans de démontrer que leur religion « était compatible avec les valeurs de la République », ce virage à 180 degrés ne peut s’expliquer que par la nécessité de lisser une image d’homme d’Etat partial et diviseur. On a pu éclater d’un rire jaune quand Valls a affirmé qu’on ne gouverne pas la France « à coups de décrets » et que le « peuple devait être consulté ». Le champion du « 49.3 » a la mémoire qui flanche.
Manuel Valls a « clivé » à l’envi les débats depuis son entrée au gouvernement de Jean-Marc Ayrault. N’est-il pas celui qui a dressé une partie de la gauche contre l’autre ? N’a-t-il pas exagéré le « danger islamiste » qui pèserait sur la France alors même que les actes antimusulmans étaient en recrudescence ? N’a-t-il pas décrété – contre la tradition républicaine – que les « Roms ne veulent pas s’intégrer et ont vocation à repartir en Roumanie ou en Bulgarie » ?
A l’ombre des puissants du moment
Une légende tenace présente Manuel Valls en homme politique « iconoclaste » qui n’a pas peur d’aller à contre-courant des idées reçues. C’est en réalité un contresens. La carrière du premier ministre s’est construite dans le sillage des idées dominantes et à l’ombre des puissants du moment : il fut tour à tour rocardien, jospinien, royaliste, strauss-kahnien et hollandiste… quand ceux-ci étaient au sommet de leur pouvoir.
En ce sens, Valls est un conformiste, celui qui épouse le prêt-à-penser d’une époque. Les 5,6 % recueillis lors de l’élection primaire de 2012 sont l’arbre qui cache la forêt : son libéralisme économique et son néorépublicanisme autoritaire sont aujourd’hui des idées majoritaires au sein du Parti socialiste. Valls peut donc dire haut et fort qu’il veut débaptiser le #PS (2009), préconiser l’augmentation de la TVA pour baisser les cotisations sociales des entreprises (2011), proposer un retour aux 39 heures (2011) et adhérer aux recettes discréditées d’un néolibéralisme primaire (baisse du coût du travail, démantèlement des protections sociales), il sait qu’il ne sera pas sanctionné par son parti.
Il est paradoxal de voir Manuel Valls réactiver un clivage gauche/droite qu’il a tenté d’effacer depuis une quinzaine d’années. Il a, par le passé, tracé une nouvelle ligne de partage entre néorépublicanisme et extrême droite. Ce néorépublicanisme est un ventre mou politique qui verrait émerger un parti d’extrême centre similaire au Parti démocrate en Italie. Le nouveau clivage ne serait plus issu de la lutte des classes (ce qu’assure l’opposition salariat/capital), mais de la défense interclassiste et œcuménique de la « république » et de la « démocratie » contre le Front national.
Ce #néorépublicanisme est identitaire, car il est méfiant à l’égard du pluralisme et de la différence culturelle (d’où son opposition totale au hidjab). Profondément conformiste et conservateur, il ébauche une citoyenneté franco-centrique étriquée. Toute déviation par rapport à la norme commune est perçue comme une atteinte à l’intégrité de la communauté nationale. Loin de s’opposer au discours culturo-centrique de Marine Le Pen, ce néorépublicanisme vallsien ne fait que le légitimer. Tous deux prônent un communautarisme national, en rupture avec la tradition libérale de la Révolution française.
Une reconfiguration autour de ce nouveau clivage signerait l’arrêt de mort des idéaux d’égalité et de pluralisme culturel de la gauche. Est-ce vraiment ce que souhaitent les électeurs de gauche ?
Philippe Marlière (Professeur de sciences politiques à la University college de Londres
▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/12/07/manuel-valls-a-la-memoire-qui-flanche_5044588_4854003.html
Vincent Peillon se prépare à une candidature à la primaire de la gauche
▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/12/07/vincent-peillon-se-prepare-a-une-candidature-a-la-primaire-de-la-gauche_5044
Une expérience trompe-l’œil - Libération
▻http://www.liberation.fr/debats/2016/11/28/une-experience-trompe-l-oeil_1531521?refresh=637044
Ce qu’on présente comme une innovation et un progrès de la participation démocratique [les #primaires] est, en réalité, un trompe-l’œil. Certes, on peut lire dans le nombre de participants une certaine appétence des citoyens pour la politique mais elle est loin - sociologiquement parlant - d’être également répartie dans l’ensemble de la population. Et surtout, il s’agit d’un trompe-l’œil au regard de ce qu’est (de ce que devrait être) le projet démocratique. Même habité en son cœur par les mécanismes représentatifs, ce projet ne se réduit pas au vote : il est plus et autre chose qu’un ensemble de procédures électorales. On vote dans des régimes qui ne sont pas des démocraties : on y produit, par le biais des élections qui les « légitiment », des leaders qui sont des despotes ou des autocrates. Le vote ne suffit pas à faire démocratie. Quant à la représentation, elle ne consiste pas seulement à déléguer des pouvoirs à ceux qui les exerceront à notre place. Elle ne se réduit pas à la désignation, par des voies plus ou moins appropriées, plus ou moins obliques, de ceux qui nous gouverneront. Elle implique que les citoyens - même s’ils n’exercent pas directement le pouvoir - inscrivent, dans la durée, quelque chose de leur pouvoir d’agir et que la représentation retrouve son caractère d’acte.
L’absence de vote populaire affaiblit le succès de François Fillon
▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/11/29/la-vague-fillon-n-a-pas-emporte-les-classes-populaires_5039831_4854003.html
On ne voit pas trop pourquoi ces personnes iraient dépenser 2€ qu’elles ont tellement de mal à gratter pour choisir entre une brochette de péteux qui ont tous en commun de leur promettre lavement et équarrissage à tous les étages.
Et on voit très bien qui fait encore mine de leur parler et de s’intéresser à leurs problèmes…
Cela me semblait utile à préciser au vu ces inquiétantes opérations de (re)légitimation de la représentation politique que la 1ère primaire PS (ne plus apparaître comme des notables grâce aux nombre de votants), puis celle de l’UMP (plus de 4 millions !) ont malgré tout permis, au moins provisoirement.
Pour ses adversaires, Emmanuel Macron est « le candidat des médias » qui « n’a rien démontré »
▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/11/16/pour-ses-adversaires-emmanuel-macron-est-le-candidat-des-medias-qui-n-a-rien
Je ne sais pas s’il est le #candidat_des_médias (A. Montebourg) ou de l’#élite_mondialisée (L. Wauquiez), mais ce qui est sûr c’est que, contrairement à ce que dit F. Fillon, E. Macron a fait ses preuves auprès du patronat français.
Je suis toujours surpris de voir que les "médias", justement, ne rappelle jamais le point clé de son parcours. Il ne sort pas de nulle part comme tout le laisse à penser, il sort de la #Commission_pour_la_libération_de_la_croissance_française ou #Commission_Attali dont il a été le rapporteur général adjoint. C’est là qu’il a démontré à cette élite économique cooptée sa capacité à entendre les propositions du patronat, à les reformuler et à les emballer dans le langage de la #Réforme (qui plait tant aux médias) dans le rapport de ladite commission, morceau de bravoure tellement oublié qu’on ne s’apercevra même pas que c’est à peu de chose près le fameux "programme" d’E. Macron que tout le monde cherche partout…
Ayant bien mérité, il a été recruté chez Rotschild et, ne pouvant plus être rapporteur, a été nommé membre à part entière de la commission.
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_pour_la_libération_de_la_croissance_française
(photo récupérée sur le site de Rue89
Au fait, il faisait quoi chez Rothschild, Emmanuel Macron ?
▻http://rue89.nouvelobs.com/2016/08/30/fait-faisait-quoi-chez-rothschild-emmanuel-macron-254442 )
Macron candidat à la présidentielle : des propositions mélangeant gauche, droite, neuf et vieux
▻http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/11/10/les-propositions-d-emmanuel-macron-melangent-gauche-droite-neuf-et-vieux_502
L’ancien ministre de l’économie avait présenté le 10 novembre, dans L’Obs, des propositions présentées comme le cœur de son programme présidentiel.
Sur les 7 propositions analysées par les Décodeurs du Monde, 5 figurent telles quelles ou sous une forme proche dans le rapport de la Commission Attali.
1. Adapter la durée du travail en fonction de l’âge
7. La retraite à la carte
DÉCISION 133 Permettre à chacun de retarder, s’il le désire, son départ à la retraite.
Une fois la durée minimale de cotisation acquise, il faut laisser à chacun le choix du moment de son départ à la retraite. […] Cela suppose que les entreprises ouvrent la possibilité d’avoir des horaires aménagés à partir d’un certain âge sur le modèle des quatre cinquièmes déjà pratiqués, voire du mi-temps.
2. Le droit au chômage en cas de démission
DÉCISION 145 Créer un troisième mode de rupture du contrat : la rupture à l’amiable
[…] La rupture ouvrira un droit aux allocations du régime d’assurance chômage.
5. Plus d’« autonomie pédagogique » pour les établissements scolaires
DÉCISION 4 Accorder plus d’autonomie aux établissements primaires et secondaires.
[…] Cette autonomie permettrait aussi, en motivant les enseignants, d’encourager la nouveauté en matière de réussite scolaire, alors que le pilotage actuel des enseignements, trop centralisé et tatillon, leur ôte beaucoup de possibilités de s’approprier leurs cours et d’adapter la pédagogie aux besoins spécifiques des élèves.
6. Réformer la carte scolaire
DÉCISION 6 Permettre aux parents de choisir librement le lieu de scolarisation de leurs enfants.
Sont donc nouveaux les points suivants
3. La nationalisation de l’Unedic
4. Le droit au chômage pour les travailleurs indépendants
Rapport de la Commission pour la libération de la croissance française
►http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/084000041.pdf
En marche avec Macron - Le Moment Meurice
▻https://www.youtube.com/watch?v=vjU6lv6E724
L’éditorialiste du Monde déclare sa flamme.
Mais sans trop d’illusions (je commence par la fin…)
Les trois paris d’Emmanuel Macron
►http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/17/les-trois-paris-de-macron_5032753_3232.html
Enfin, sa réussite suppose que les Français soient prêts à oublier leur aigre morosité actuelle et à se laisser convaincre par le désir d’avenir qu’il propose. Le moins qu’on puisse dire est que ce n’est pas gagné.
Et poursuis par le début qui vient brillamment confirmer mon analyse sur le point aveugle de la carrière du héros.
Les trois paris d’Emmanuel Macron
►http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/17/les-trois-paris-de-macron_5032753_3232.html
Editorial du « Monde ». Depuis ses premiers pas en politique voici moins de cinq ans, d’abord dans la coulisse élyséenne puis en pleine lumière, Emmanuel Macron a eu deux professeurs : François Hollande, Sisyphe heureux cachant sous un inaltérable sourire une détermination à toute épreuve ; Manuel Valls et ses audaces transgressives soigneusement calculées. Bon élève, il en a parfaitement retenu les leçons. Excellent élève, il entend dépasser ses maîtres.
Aussi, et pour donner un coup de main aux hagiographes futurs, je leur propose de commencer ainsi.
Ce siècle avait sept ans ! Sarko chassait Chirac,
Déjà NapoMacron perçait sous notre énarque.
Et du jeune inspecteur, déjà, par maint endroit,
Les mâles traits du sauveur brisaient le masque étroit.
Programme de Nicolas Sarkozy :
-- #Immigration : suspension du regroupement familial jusqu’à l’adoption d’un nouveau traité européen, augmentation du délai à 10 ans de résidence pour obtenir la nationalité française, réforme du droit du sol, résidence de 5 ans pour accéder aux aides sociales et suppression de l’aide médicale d’État ;
-- #Islam : interdiction du voile à l’université, suppression des menus de substitution, habilitation des imams par le Conseil français du culte musulman, suspension des aides sociales pour les femmes récidivant pour le port du voile intégral ;
-- #terrorisme : (re)création de la Cour de sûreté antiterroriste, enfermement ou assignation à résidence des personnes fichées, expulser tout suspect étranger ; pérennisation des perquisitions administratives, expulsion de tout étranger condamné à plus de 5 ans de prison ;
-- #justice : peines planchers « exponentielles », majorité pénale à 16 ans, application des peines confiée au parquet, juré populaire pour les tribunaux correctionnels, 20000 places de prisons en plus ;
-- #travail et Fonction publique : « fin des 35 heures » ; heures supplémentaires défiscalisées, retraite à 64 ans en 2025, fin des régimes spéciaux et alignement calculs pour la FP sur le régime général, suppression de 300000 postes de fonctionnaires et passage aux 37 heures ;
-- #fiscalité : suppression de l’#isf, réduction de 10 % de l’impôt sur le revenu ; exonération de 85 % pour la transmission d’entreprise voir totalité si activité et emplois maintenus pendant 5 ans ; exonération de charges pour le SMIC et alentours en lien avec le CICE ; défiscalisation des investissements dans les jeunes pousses (50 %) ;
-- #nucléaire : vive le nucléaire ;
-- #syndicats : fin de leur « monopole » pour les élections professionnelles ;
-- #éducation : retour sur les réformes du collège et des rythmes scolaires ; autonomie des établissements et preimes au mérite ;
-- #UE : possible référendum, « Schengen 2 » ;
-- #institutions : référendum pour supprimer le non-cumul et abaisser le nombre de parlementaires.
Source : ▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/08/23/presidentielle-ce-que-propose-sarkozy-dans-son-livre_4986695_4854003.html
Emmanuel #Macron ratisse très large,
▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/07/12/les-participants-au-premier-meeting-politique-de-macron-accueillis-par-des-s
il s’en prend à ceux qui veulent « inventer de nouveaux textes, lois, normes pour aller chasser le #foulard à l’université », en référence à une proposition du chef du gouvernement.
Election présidentielle : le Parlement adopte la réforme du temps de parole (sondages à l’appui)
▻http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/04/05/egalite-du-temps-de-parole-les-deputes-se-prononcent-sur-les-regles-de-la-ca
Régionales : un ministre propose des alliances PS/Les Républicains entre les deux tours | France info
▻http://www.franceinfo.fr/actu/politique/article/regionales-un-ministre-propose-des-alliances-ps-les-republicains-entre-le
#grande_coalition en chantier ?
A droite, le fantasme d’un rapprochement avec le centre gauche
▻http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/03/19/2017-ou-le-fantasme-de-la-recomposition-politique_4886126_823448.html
Pour l’instant, c’est une petite musique qui se fredonne mezza voce. Soucieuse de ne pas fâcher ses électeurs avant la primaire, la droite ne le claironne pas mais une partie de ses dirigeants a un fantasme : et si 2017 était l’année de la recomposition politique ? Et si le contexte politique – montée du FN, angoisse terroriste, écartèlement de la gauche – offrait l’opportunité de constituer une majorité franchement ouverte au centre, mais aussi aux personnalités sociales-libérales de la gauche ?
Ce fantasme n’est pour le moment qu’une tentation difficilement avouable mais certains n’hésitent plus à rêver tout haut. « La société a tellement évolué que l’on n’est plus sur le modèle gauche-droite des années 1980. Il y a maintenant des conservateurs d’un côté et des réformateurs de l’autre », estime Christian Estrosi, figure de la droite dure convertie au compromis depuis son élection, en décembre 2015, à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, face au Front nationale et grâce aux voix de gauche.
Ses propos font écho à l’idée, formulée par Manuel Valls, d’une « maison commune de tous les progressistes ». Ils ravivent l’éternel combat de François Bayrou et d’une grande partie des centristes. « Au soir du premier tour de la présidentielle, celui qui sera face à Marine Le Pen – ce qui est la probabilité la plus forte – aura la responsabilité historique de faire émerger cette force politique centrale, regroupant tous les modernes dans un même parti politique », affirme de son côté Hervé Morin.
Hervé Morin appelle à « un rassemblement, qui irait de Valls à Sarkozy ou de Macron à Juppé »
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