[Info-Palestine.eu] - Guerre civile en Syrie : comment l’Occident s’est trompé

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  • Guerre civile en Syrie : comment l’Occident s’est trompé
    Robert Fisk | 13 mars 2016 - The Independent -
    Traduction : Info-Palestine.eu - Lotfallah - samedi 19 mars
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15953

    Juste avant que je ne quitte la Syrie le mois dernier, un grand et éloquent monsieur franco-libanais s’est approché de moi dans un café de Damas et s’est présenté comme l’architecte du président Bachar al-Assad. Il était chargé, m’a-t-il fait comprendre, de concevoir la reconstruction des villes de Syrie.

    Qui aurait cru cela ? Cinq ans après le début de la tragédie syrienne - et dans les six mois qui ont suivi, rappelez-vous, le régime lui-même tremblait sur ses bases et les puissances occidentales, au sommet de leur orgueil après avoir tué Kadhafi, prédisaient la chute imminente de la dynastie Assad - le gouvernement syrien se prépare à reconstruire ses villes.

    Il vaut la peine de faire ce retour embarrassant dans le passé, au début du printemps et de l’été 2011. Les ambassadeurs américains et français visitaient Homs pour plastronner au milieu de dizaines de milliers de manifestants pacifiques appelant au renversement du gouvernement Assad. Les diplomates européens intimaient à l’opposition politique de ne pas négocier avec Assad - une erreur fatale, puisque le conseil était fondé sur l’hypothèse erronée qu’il était sur le point d’être renversé - et les journalistes s’agglutinaient auprès des rebelles à l’est d’Alep pour ce qui devait être une irrésistible marche de libération sur Damas.

    Le régime Assad, selon le message des think-tanks et « experts » de pacotille de Washington, avait atteint le « point de basculement » - selon un cliché que nous n’allions cesser d’entendre. La Clinton annonçait que Assad « devait s’en aller ». Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius déclarait que Assad « ne méritait pas de vivre sur cette planète » - bien qu’il n’ait pas réussi à nommer la galaxie sur laquelle le président syrien pourrait prendre sa retraite.

    Et je me suis conformé à une demande du The Independent pour écrire - pour une utilisation future, vous comprenez - la nécrologie de Assad, rétrogradée à présent dans les archives du journal.(...)

    #Syrie