La Photo Qui A Secoué Le Brésil

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  • #blackface à la #brésilienne pendant les #manifs.
    http://jornalistaslivres.org/2016/03/15612

    Ce dimanche 13 mars, ce n’est donc pas le Brésil tout entier qui est sorti dans les rues. Les rangs de manifestants ne comptaient (quasiment) ni noir, ni pauvre. A l’exception, bien entendu, des employés domestiques, des vendeurs ambulants et des employés de la Police Militaire. Les cris de colère étaient ceux d’une élite, la voix d’une minorité. (...)
    . Officiellement, les protestations du 13 mars se revendiquent porteuses de transparence, par opposition aux scandales de corruption entachant l’action du gouvernement. Mais elles expriment surtout un désir de préservation de l’ordre, une volonté de conserver la hiérarchie sociale actuelle. Les manifestations incarnent la réaction conservatrice d’une minorité soucieuse de maintenir ses privilèges, angoissée par les avancées sociales des plus vulnérables. « Cette marche n’est pas seulement contre Dilma et en faveur de sa destitution. Elle est aussi contre les droits de l’homme et les conquêtes sociales », analyse Antonio Nascimento. Sous couvert du combat politique, c’est donc une véritable lutte sociale que semble initier l’élite blanche.

    Une lutte qui s’est matérialisée à travers plusieurs scènes de racisme explicite. Dans les rues de São Paulo, un homme blanc a par exemple arboré un panneau représentant le visage de la présidente Dilma Roussef peint en noir, en allusion à l’artiste noir brésilien Mussum, accompagné d’un slogan imitant l’accent de ce dernier. Dans le même genre, un homme au visage barbouillé de noir a simulé un acte de pendaison, devant plusieurs familles amusées (voir ci-dessous). A Rio de Janeiro, des Noirs ont été traités d’ « infiltrés » et expulsés de la manifestation par la Police Militaire.

    La photo qui a secoué le Brésil

    Cette photo illustre parfaitement ce qu’il se passe aujourd’hui au Brésil", explique Vinicius, étudiant de 21 ans originaire de São Paulo. A l’instar de Vinicius, pour beaucoup de Brésiliens, ladite photo constitue un véritable symbole : le symbole d’un pays profondément inégalitaire, marqué par des divisions socio-raciales prégnantes.

    http://geopolis.francetvinfo.fr/bureau-bresil/2016/03/16/la-photo-qui-a-secoue-le-bresil.html
    #racisme #brésil #inégalités

  • La Photo Qui A Secoué Le Brésil | Le Blog Du Bureau Du Brésil
    Publié le 16 mars 2016
    http://geopolis.francetvinfo.fr/bureau-bresil/2016/03/16/la-photo-qui-a-secoue-le-bresil.html

    (...) Les principaux médias du pays insistent sur la dimension considérable des manifestations, soulignant leur caractère historique. Le Brésil serait en ébullition, animé et uni par un même ras-le-bol politique. Néanmoins, à y regarder de plus près, le pays semble bien plus divisé qu’il n’y paraît. En effet, parmi les quelques 3,5 millions de manifestants du 13 mars, l’immense majorité était blanche. Et pourtant, depuis 2011, plus de la moitié de la population brésilienne, soit 110 millions de personnes, est noire. Autre détail : 77% des personnes qui participaient aux manifestations jouissaient d’un niveau d’éducation largement supérieur à celui de la population brésilienne. Et 40% recevaient un salaire 10 fois supérieur au salaire brésilien moyen.
    (...)
    Brouillé par des considérations d‘ordres distincts, le discours des manifestants se révèle donc quelque peu confus. Officiellement, les protestations du 13 mars se revendiquent porteuses de transparence, par opposition aux scandales de corruption entachant l’action du gouvernement. Mais elles expriment surtout un désir de préservation de l’ordre, une volonté de conserver la hiérarchie sociale actuelle. Les manifestations incarnent la réaction conservatrice d’une minorité soucieuse de maintenir ses privilèges, angoissée par les avancées sociales des plus vulnérables. « Cette marche n’est pas seulement contre Dilma et en faveur de sa destitution. Elle est aussi contre les droits de l’homme et les conquêtes sociales », analyse Antonio Nascimento. Sous couvert du combat politique, c’est donc une véritable lutte sociale que semble initier l’élite blanche.(...)

    #Brésil