• LECTURES DANS LA RUE A RENNES CE 28 MAI ~ Communiqué des éditions Pontcerq | Lignes de force
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2020/05/27/lectures-dans-la-rue-a-rennes-ce-28-mai-communique-des-edit


    http://www.pontcerq.fr

    – En raison des consignes de distanciation et de sécurité, nous vous prions, pendant tout le temps que durera la colportation des textes, de respecter l’éloignement réglementaire entre vous et les autres spectateurs, badauds, passants, romanichels, petits enfants, punks, élus, ainsi qu’entre vous et le récitateur-rezitator.

    – Merke : En cas de charge policière, non prévue par nous, mais qui ne peut dans les circonstances que nous connaissons à Rennes depuis deux ou trois ans être exclue a priori, nous vous demandons instamment de bien tenir les distances de sécurité : 1,50 mètres entre vous (courez de manière parallèle ou concentrique ; évitez toute trajectoire coupante) et 1,50 mètres entre vous et les agents en service ayant à effectuer l’opération de charge (ils portent certes des éléments de protection pour notre sécurité – bouclier, casque plastique, baguette de distanciation – mais la préfecture insiste sur le fait que dans la course des échanges de gouttes entre eux et vous peuvent avoir lieu, que dans la précipitation l’on contrôle moins bien qu’à l’arrêt). Par conséquent : courez de manière structurée et linéaire. Ne riez que la tête bien tendue en avant, dans la direction de la fuite.

    (Ne riez jamais dans vos coudes.)

    #éditions_pontcerq #Rennes #lecture_publique #Claude_Guillon

  • Citrouillez citoyens!
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/050719/citrouillez-citoyens

    À vos stylos ! Les éditions Pontcerq rééditent un vigoureux pamphlet de Sénèque contre l’empereur Claude et lancent « le plus grand concours de satire ménippée jamais organisé : il est ouvert aux écrivains chevronnés comme aux gratte-papier débutants ». Un citrouillage en règle « des chefs et cheffes en exercice – ou mieux même – fraîchement éliminés du pouvoir ».

    #LIVRES #Sénèque,_Claude,_Apocoloquintose,_satire

  • Une jeunesse allemande
    Allemagne 1965-1977, de la bataille des images à la lutte armée.
    La Fraction Armée Rouge (RAF), organisation terroriste d’extrême gauche, également surnommée « la bande à Baader » ou « groupe Baader-Meinhof », opère en #Allemagne dans les années 70. Ses membres, qui croient en la force de l’image, expriment pourtant d’abord leur militantisme dans des actions artistiques, médiatiques et cinématographiques. Mais devant l’échec de leur portée, ils se radicalisent dans une #lutte_armée, jusqu’à commettre des attentats meurtriers qui contribueront au climat de violence sociale et politique durant « les années de plomb ».
    https://www.arte.tv/fr/videos/057443-000-A/une-jeunesse-allemande

    https://www.youtube.com/watch?v=isvH8Sb0M-s


    http://www.pontcerq.fr/livres/ulrike-meinhof-68-76-rfa
    #Ulrike_Meinhof

    • Arrestations de deux témoins de la défense de manifestants inculpés lors dune audience à Rennes
      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1912133385691368&id=1715343555370353

      / !\ URGENCE :
      Ce soir lors du procès d’un des inculpés de la manifestation du 27 avril, deux personnes témoignaient à la barre pour apporter leur version des faits. Des témoignages qui reviennent sur la présence hors cortège de l’inculpé et sur sa passivité (il est accusé de jets de projectiles). La défense est en béton, le dossier est vide, l’avocat de l’accusé apporte en plus une vidéo qui appui ses témoignages.
      Appelé à la barre, les témoins racontent également avoir vu un flic mettre une pierre dans la poche de l’accusé au moment de son interpellation.
      Leurs versions ne correspondant pas à celles des flics, partie civile dans cette affaire (ils demandent de la thune pour le préjudice moral !), elles sont cuisinées par le juge Léger (qui revêt encore une fois la robe de procureur) lequel répète à plusieurs reprises les risques de faux témoignage lors de leurs auditions. Elles n’en démordent pas pour autant face à la pression du juge, l’une lui répond d’un cinglant : « j’ai juré ! ».
      Les juges délibèrent, 15 minutes plus tard l’audition reprend. Le juge déclare coupable l’accusé (6 mois avec sursis, interdiction de manifester en Ille-et-Vilaine pour les 3 prochaines années et paiement d’indemnités de 1000€ dans la poche des flics)...
      ... mais surtout la mise en examen des 2 témoins pour faux témoignages !
      Les deux femmes sont menottées après le délibéré et emmenées à l’étage du palais. Une dizaine de flics interviennent pour contenir le public de la salle en ébulittion.
      C’est une attaque directe contre le droit de la défense, la justice est une institution répressive qui révèle une fois de plus qu’elle protège les flics et leur accordent tout pouvoir.

      #criminalisation #police #justice #défense_collective

    • Le travail et la prison, Olivier Sarrouy et Bernard Aspe
      https://blogs.mediapart.fr/osarrouy/blog/090617/le-travail-et-la-prison

      Rien de très nouveau, pourrait-on dire : on retrouve ici des opérations devenues banales. D’abord l’opération médiatique qui consiste à faire passer un acte pour le moins disproportionné (celui du policier) pour un geste de bravoure. Pour quiconque regarde les vidéos qui circulent sur le net, il est bien clair que le courage et la mesure étaient de l’autre côté – du côté des manifestants qui s’approchent du policier et lui parlent, alors qu’il les tient en joue.

      Ensuite l’opération juridico-policière qui consiste à retourner les tactiques de défense en preuves de culpabilité. Les personnes interpellées n’ont pas souhaité s’exprimer devant les policiers qui les questionnaient - souvent les mêmes que ceux qui les braquaient quelques heures plus tôt. C’est leur droit le plus élémentaire, et c’est aussi une sagesse que partagent ceux qui connaissent un tant soit peu les techniques policières qui cherchent à extirper insidieusement des informations susceptibles de « peser » dans un procès. Or le silence des interpellés est devenu une preuve du fait qu’ils sont « organisés » afin de justifier leur mise en détention en attente du procès – et ceci en dépit de leurs garanties de présentation (travail, enfant, étude, etc.). La même chose avait été constatée, à s’en tenir seulement à la petite ville de Rennes, lors de l’affaire dite de la « mousse expansive » au printemps dernier[1].

      On ne fera pas semblant de se scandaliser. Les plus lucides savent qu’il ne s’agit là que d’un processus plus ancien suivant simplement son cours. Un processus qui vise à empêcher que se constitue un mouvement de contestation qui ne s’en remet pas aux formes légalisées et pacifiées de la vie politique telles qu’elles sont censées être admises par tous. Un mouvement qui serait ainsi capable de répondre à des gouvernements qui, eux, ne s’encombrent pas d’états d’âme envers la légalité ou envers les libertés supposées garanties par la constitution. (...)

  • Première Sécession de la plèbe
    Formule générale de l’histoire de tous les peuples, appliquée à l’histoire du peuple romain
    Pierre-Simon Ballanche
    http://www.pontcerq.fr/livres/premiere-secession-de-la-plebe-de-pierre-simon-ballanche

    Il y a onze excellentes raisons de lire, et de défendre, et de parler de ce livre : Ballanche, Première Sécession de la plèbe. En voici neuf en vrac. (Et d’autres raisons, en plus des onze, n’existent pas encore ; mais ne manqueront pas d’exister un jour.)
    1) Ce que raconte Ballanche dans ce récit est peu connu. Or c’est la première Grève totale de l’Histoire. En 494 avant J.-C., à Rome, la plèbe s’en va, se retire sur une colline. Le Sénat, affolé, démuni, envoie des émissaires pour parlementer...
    2) Jacques Rancière s’était penché (le premier sans doute) sur ce texte oublié de Ballanche, en 1995 ; et sa lecture est un moment-clef de La Mésentente, un de ses livres les plus importants. Car il trouve dans le récit de Ballanche (par rapport aux sources antiques) un déplacement essentiel : il en va dans cette grève, pour les plébéiens enfuis, de leur existence même en tant que sujets politiques ; il en va de leur existence comme êtres parlants.
    3) Ce texte Première Sécession de la Plèbe n’a pas été réédité depuis sa parution en revue en 1829. Il était introuvable. Le voici !
    4) Quand Ballanche, à partir des sources antiques, en vient à faire le récit de la sécession de la plèbe romaine, c’est sur le fond de l’ébranlement révolutionnaire : la société tremble encore du choc de 1789, en 1829, et s’apprête, dans les mois qui viennent, à une secousse nouvelle. Ballanche est un conservateur, peut-être. Il va saluer Juillet 1830 où il reconnaît sa théorie, sa prophétie. Ballanche se fait le premier théoricien inattendu du plébéianisme.
    5) Ballanche est un écrivain méconnu : ami de Chateaubriand et de Madame Récamier, membre du cercle de l’Abbaye-aux-Bois. Or Ballanche ne fut pas sans influence sur tout la seconde génération romantique, qui le lut très attentivement et avec enthousiasme.
    6) Antoine Compagnon fait de Ballanche un « Antimoderne ». Lire Première sécession de la plèbe permet de comprendre ce que peut un antimoderne, alors.
    7) Ballanche a une plume qui ne manque pas de charme. Son récit est poétique, élégiaque, au début – il devient dramatique : et la troisième partie est un tel « drame » théâtral, qu’il est venu à l’idée de certains d’en faire très exactement un texte pour le théâtre. Il sera représenté. (Avis aux théâtreux dans tout le pays.)
    8) Dans l’histoire des idées, Ballanche fait le trait d’union, peu connu, entre Vico et Michelet. Voilà une descendance qu’il faudrait suivre attentivement...
    9) Ballanche introduit une distinction conceptuelle qui n’est pas sans intérêt sans doute : à une heure où l’on parle à nouveau, souvent, de « populisme », de « peuple », et où les journalistes s’activent à s’étonner, à expliquer, à prouver par allusions et relevés de « mots », que l’extrême-gauche c’est à peu près l’extrême-droite (... et qu’il faut défendre la « démocratie »), Ballanche remarque, très simplement, qu’il y a populeux (#peuple) et qu’il y a plebs (#plèbe).
    « Les Romains avaient les mots plebs et populus, que l’on confondait assez facilement à une époque où les institutions avaient changé, et où les mots étaient demeurés, ce qui arrive toujours. […] Quoi qu’il en soit, le peuple était l’ensemble de ceux qui avaient des droits dans la cité ; tant que les plébéiens furent sans droits, les patriciens seuls étaient le peuple. La célèbre maxime Salus populi suprema lex [...] reçut quelquefois des applications qui font frémir. » (Ballanche, Oeuvres, 1830, t. IV, p. 52-53) [p. 125-126]

    #grève #livre

  • Le chant des batailles désertées
    Par Lola Lafon

    « Contester c’est dire ça ne va pas, je ne suis pas d’accord. Résister, c’est se charger de supprimer ce qui ne va pas ».(Ulrike Meinhof)

    Une lutte en est-elle encore une quand elle tremble de désigner des adversaires ? Comment combattre ce avec quoi on marche main dans la main ?Il faudrait commencer par consentir à déplaire, à fâcher. Oser être désagréable, folle même. Se méfier de cette sagesse qui gagne depuis quelques années, comme une paresse de fin d’après-midi d’hiver, cette fausse insolence adolescente, où, joyeusement turbulente, on se tait sitôt rappelées à l’ordre. Il faudrait ne pas avoir peur de faire peur. Et se souvenir de la bagarre. Celle qui fait le corps moite, les joues trop rouges et les cheveux en l’air. La bagarre aux mains sales. Il faudrait se souvenir qu’elle ne sera sûrement pas télévisée et que si elle l’est, c’est que la chorégraphie est réglée d’avance, et que rien, aucun faux mouvement nesurviendra.Entre le « féminisme MAIS » des médias (féministe mais hétéro, mais jolie, mais pas trop), et celui qui s’enterre majestueusement dans les musées ou soirées tendances, libérer les corps flirte de plus en plus avec l’eden sage d’un corps libéral. Trash ou légaliste, le féminisme se cherche frénétiquement une place (et l’a trouvée…), alors qu’il s’agissait peut-être de se vouloir fièrement en-dehors de toute place offerte.

    #féminisme

    • Le corps du combat

      A peine libéré d’une sexualité normée et moralisée, notre corps est entré dans l’ère du libérable obligatoire. Libérable de sa graisse, de traits jugés inégaux, à plastifier, de névroses le traversant ou d’ovaires paresseux. Et voilà chacune penchée sur son « soi », le massant d’huiles essentielles et guettant religieusement la provenance des nourritures proposées à ses entrailles et différents orifices et s’employant anxieusement à lui procurer un nombre suffisant d’orgasmes, à ce corps en « fonctionnement-production » maximal, signe extérieur d’équilibre obligatoire. Car il s’agit avant tout d’être épanouie, nouveau dogme qui semble interdire le désordre quel qu’il soit. A notre chevet, nous voilà devenues nos propres nourrissons.

      #sexualité #productivisme #libéralisme

    • Une maison de chair qui sent le renfermé

      Pouvoir enfin débattre du genre, de la prostitution et avoir un accès déculpabilisé à la pornographie, tout ça a un instant semblé créer de nouveaux(elles) êtres désentravé(e)s, loin d’un féminisme plus victimaire. Mais…Subversives, les femmes qui commentent inlassablement leur sexe, leur désir, comme enfermées dans une maison de chair, autophage, bientôt ? Sous des apparences joyeusement trash, revoilà l’injonction éternelle faite aux femmes de retourner à leur corps, au-dedans… Me voilà remise à ma place, enfermée face à mon sexe, cette place qui a toujours été la nôtre, où les femmes sont attendues et contenues, cette maison trop chaude : l’intime. La radicalité féministe aujourd’hui semble tourner presqu’uniquement autour de ce qu’on fait, ou pas, à et avec son corps.Et quand il relève la tête de son corps, le féminisme, il fait quoi ?Il demande à l’Empire de lui faire une place, en marge ou bien au centre.

    • Place de choix ou choix de la place.

      Le corps des femmes semble n’avoir aucune autre alternative que de toujours s’en remettre à un Empire. Empire-état, patriarcal, qui nous protègerait de ses lois, ou le dernier en date, l’Empire scientifique qui s’empare de nos corps comme de textes morcelables. Enfin, l’Empire total, celui qui contient tous les autres, dans lequel, du moment qu’on les paye, tous les choix sont égaux et possibles. Empire où il faut jouir de ce qu’on a ou voudrait avoir, jouir « illimité », du téléphone jusqu’au sex-toy, les yeux fermés. Pourvu que ça consomme.

      #patriarcat #objectivation

    • La « c’est mon choix » idéologie.

      Cette « c’est mon choix idéologie » envahit les blogs, les romans et les essais. Faisant de nous des sujets-corps, isolées les unes des autres, toujours représentées par notre parole, le sacro saint témoignage. On exacerbe le parcours personnel, l’individue. C’est mon choix, je suis libre de. Et on s’égaye de ces nouvelles possibilités, tout trouvera sa place dans la vitrine du « c’est mon choix », ce supermarché des idées : vendre son cerveau-travail à un Manager, ou son vagin-travail sur le net, ou encore écarter ses jambes devant la science, qui a fait de la peur du manque d’enfant un marché sans fin, encore et encore du ventre, merveilleux marché autour des femmes, blanches (au sens politique), bien entendu. Aux Autres, non-blanches, la même science propose la stérilisation, voire le féminicide en Inde ou en Chine.

      #choix #dépolitiastion
      Voire aussi sur la question du choix dans le féminisme : https://seenthis.net/messages/507144

    • « Consommons-nous les uns les autres. »

      Si un moment, le droit de faire ce qu’on veut de son sexe a failli ressembler à un idéal libertaire, là, on est très loin d’un anticonformisme insolent. Les mots employés par ceux et celles qui disent« capitaliser sur leur sexe » sont étonnamment proches des mots de ceux qui prostituent leur cerveau à un quelconque marché. On « gère » sa « carrière », on vend du service. Avec le réalisme pragmatique d’un DRH, on prône une liberté empreinte d’une odeur de défaite absolue, dans l’enclos inquestionnable du systèmemarchand.Du corps libéré à libéral, ou, comment, en voulant faire la peau du moralisme, on s’assoupit et trébuche dans les bras du capitalisme, ravi.Et dans une torpeur toute légaliste, le féminisme emboîte le pas à l’écologie molle remplie de belles images tristes de gentils animaux disparus, et à cette grande fable du capitalisme à visage humain, vert et équitable, et s’inscrit parfaitement dans l’époque sagement biologique de l’obéissance indiscutée. Et la parité, réclamée à grands cris jusque dans l’Elysée, n’est qu’un autre aspect du même manque de fougue. Vouloir reproduire le même monde, mais au féminin, sans jamais le questionner, ce monde…Si la place médiatique est offerte à ces féminismes, c’est peut-être qu’ils caressent bien gentiment, chacun à leur façon, le patriarcapitalisme.

      #parité #capitalisme

    • Cyber-Pétain

      Capitalisme, patriarcat, que de gros mots qu’on n’ose plus brandir sous peine d’être « dépassées ».Et pourtant : le paysage sent sévèrement le moisi. Voilà, entre autres, le grand retour pétainiste à la valeur maternité, avec ces innombrables interviews de stars se terminant par : mon plus beau rôle, c’est maman. Comme pour se faire pardonner de la place arrachée socialement aux hommes, et toujours revenir à leur ventre, ce passeport pour la norme. On est passées d’ « un enfant si je veux » dans les années 70, à « un enfant est mon plus beau rôle », et tout ça s’accommode très bien de « un enfant à tout prix ». Ou comment les partisans de la technologie du ventre des femmes rejoignent l’instrumentalisation et la glorification du ventre maternant.

      #maternité

    • La pâleur du féminisme

      Alors, aux blanches, le choix des débats et mouvances, et aux Autres, non-blanches, noires, arabes, d’Europe de l’Est, tziganes et autres précaires, comme on dit quand on n’ose plus dire pauvres, à elles, on laissera le combat laborieux : emprunter (et le verbe emprunter là prend tout son sens) l’espace qui leur reste et la rue hétéro-normée sans se faire haranguer, juger pour un morceau de tissu en trop ou en moins, que celui-ci dévoile des cuisses ou couvre des cheveux.Sortir de chez soi, de l’intime, parfois de son pays et arriver en France. Se confronter au post colonialisme décomplexé et insouciant, à la violence administrative et policière quotidienne. A ces femmes là, aussi, nos Invisibles, tous les travaux de « service », à elles de s’occuper des corps blancs à garder, nettoyer, à branler. Pas le choix. Et ces Autres n’ont pas souvent droit aux attentions des féministes, si peu nombreuses à défendre les sans papières, par exemple, étouffées dans les charters et violées en rétention.A l’image de la France en 2010, le féminisme oublie la bagarre…Parce que sans doute, la bagarre, ça n’est pas très féminin ?

      #féministes_blanches #intersectionnalité

    • Je ne renoncerai pas à ma part de violence.

      Les femmes tentées par la radicalité se confrontent à un territoire toujours pensé au masculin. Récemment, dans l’affaire des « anarcho-autonomes » de Tarnac, les intellectuels de gauche et de droite ont tous commenté, fascinés, la figure virile du héros emprisonné, Julien Coupat, tandis qu’Yldune Lévy, également emprisonnée pour les mêmes raisons, ne fut pas l’héroïne de son histoire, mais systématiquement décrite comme la « compagne de », perdant ainsi toute identité d’une volonté politiquepropre.De Florence Rey, devenue une icône rock bien malgré elle, à Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron (membres d’Action Directe), toutes ont été systématiquement décrites comme aveuglées par l’amour, suivant (le cerveau) un homme. On les place d’emblée dans l’affectif et le psychologique, hors du politique. Comme si l’engagement armé des femmes était impensable, pas « naturel », une femme étant « faite pour » donner la vie et pas la mort.

      #invisibilisation_des_femmes #effacement_des_femmes #machos_de_gauche #manarchisme

    • Voleuses de feu

      Je crois qu’il est grand temps de ressortir les petites sœurs crado et pas montrables du féminisme. Ces sorcières acrobates ou enfants sauvages, Voltairine de Cleyre anarchiste et féministe du XIX è pour qui le « mariage était une mauvaise action », les Rote Zora, ces femmes autonomes, qui en Allemagne de 1977 à 1995 attaquèrent à l’explosif le Tribunal opposé à l’avortement et incendièrent une cathédrale, entre autres. Ces collectifs de filles en France qui organisent des marches de nuit « pour ne plus se faire marcher dessus le jour », les Mujeres Creando en Bolivie, et le Pink Gang en Inde, ces « intouchables » en sari rose, armées de bâtons qui s’attaquent aux violeurs et aux policiers refusant d’enregistrer leurs plaintes. Qu’on reparle de toutes celles qui, à différentes époques, solidaires des femmes les plus précaires, ont mis des bombes dans des usines et pillé les grandes surfaces pour tout remettre, libre et gratuit, dans les rues. Qu’on fasse connaître celles qui, réunies en black blocs dans les manifestations, mettent le feu autour des prisons de femmes, un peu de lumière pour briser l’isolement. Sous les capuches noires, elles sont nombreuses, même si ce genre d’action est toujours taxé de « viril ». La casse et la destruction de biens symboliques ne pouvant être le fait de femmes…

      #sorcières

    • « Il est temps de passer de la nausée au vomissement » (Mujeres Creando)

      Je ne sais pas ce qu’est le féminisme mais ce que je sais, c’est que s’il s’agit de prendre ma part d’un système qui me détruit et m’enrage, je n’en suis pas. S’il s’agit de rester ce trou consommant et conso-aimable, saturé d’ordres et ouvert à toutes les obéissances « tendances », je n’en suis peut-être pas. Je veux bien décliner de nouveaux genres, mais pas des genres d’aliénations, je ne veux pas la place, ni les salaires de ces hommes dont je souhaite profondément l’éradication sociale, ni prendre part à toute cette nausée, même conjuguée au féminin. Je ne me satisferai pas de voir mon cerveau avalé par mon vagin. Je ne réclame aucun droits à cet état, parce qu’en demander quelques uns, c’est admettre qu’on ne les aura pas tous.Il nous faudra bien réapprendre la colère, apprendre à rendre les coups aux sexistes de droite qui ressemblent tant aux sexistes de gauche, voire les donner en premier si besoin est. Les femmes continuent d’être marchandées, happées, pesées, fouillées, jaugées, violées par des hommes, aussi bien blancs que non-blancs, derrière les portes closes des beaux appartements bourgeois aussi bien que dans les banlieues.Ilnous faudra reprendre par la main celles-là, invisibles, qui, sur le bord, nous regardent de trop loin. Réapprendre la bagarre ensemble, celle qui fait transpirer, et répandre la joie explosive de nos fêtes impolies. Conspirons, volons, sabotons, rejoignons nous en bandes dans la nuit pour détruire ceux qui nous détruisent, redevenons des bandites fiévreuses, des enfants acharnées à ne pas rester là où on nous pose.L’époque est dure aux voleuses de feu…Alors il nous faudra bien redevenir impitoyables, et, sans rien céder de nos vies ou de nos corps, saturer chaque atome de plaisirs vagabonds, sans jamais en payer aucun prix.

    • Bibliographie
      Voltairine De Cleyre : « D’espoir et de raison, écrits d’une insoumise »
      LuxHistoire et communiqués des Rote Zora : « En Catimini ».
      Fanny Bugnon : « Quand le militantisme fait le choix des armes : Les femmes d’Action Directe et les médias. »
      Offensive Libertaire N°=24 : « Un autre genre d’aliénation » (Anita Bomba)
      Charlie Devilliers : « Les femmes et la lutte armée »

    • Chouette digression au texte d’ouverture -Le chant des batailles désertées- par Lola Lafon . Et la bibliographie de @mad_meg qui m’a replongé dans ma collection d’OLS et le
      N°24 cité en référence. Les numéros OLS c/o Mille Bâbords sont téléchargeables, en particulier les exemplaires épuisés, comme le N°4 par exemple : http://offensiverevue.wordpress.com/2015/02/02/offensive-4
      et sur Ulrike Meinhof : http://www.pontcerq.fr/livres/ulrike-meinhof-68-76-rfa

    • Arf. Dommage que j’ai pas le temps de rentrer dans les détails :(
      – déjà placer sous théorie queer ces différents auteurs, je trouve ça assez suspect (Haraway est queer comme un morceau de fromage mais bon). Ce qui est vrai pour les un.es n’est pas vrai pour les autr.e.s
      – sur le cyberf, #Haraway et #Preciado (plutôt que Testo Junky - assez d’accord sur les critiques, même si je n’ai pas ce fétichisme de « la nature » vs les adjuvants chimiques/techniques — je conseille le livre sur Playboy, Pornotopie, beaucoup plus lisible et vraiment intéressant), il n’y a pas — selon moi — matière à jeter tout le bébé avec l’eau du bain — surtout que le Cyborg Manifesto d’Haraway est un micro texte par rapport à tout ce qu’elle a écrit par la suite et qui s’éloigne progressivement de ce vieux manifesto.

      En attendant le lien direct vers offensive n°4 https://offensiverevue.files.wordpress.com/2015/02/offensive4.pdf

  • Depuis la Maison du peuple de Rennes et des théâtres de Toulouse, Montpellier et Caen occupés
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8168

    Rennes

    Enregistrés avant que ne soit obtenu le retrait de l’ordre d’expulsion et des forces de l’ordre présentes depuis des heures, les occupant.e.s de la Maison du peuple à Rennes, sur Vimeo.
    https://player.vimeo.com/video/165154782

    Nous avons gagné cette bataille !

  • Comme je l’ai un petit peu dit j’habite à Rennes depuis septembre et à cause de ce début d’année je n’ai pas vraiment de connaissances et de liens du côté des différents militantismes.
    Pouvez-vous me donner quelques liens vers des blogs bien choisis sur Rennes ? Après je prendrais contact et on pourra causer...

  • Dans mes pérégrinations pour glaner quelques informations saines et non frelatées à propos des manifestations d’hier, je suis tombé sur ce dessin et cette pancarte, j’aime bien les deux. Il ne me semble pas les avoir vus passer ici, mais mon nombre d’abonnements est à la limite de ce que je peux suivre et donc limité.

    (j’ai tenté de retrouver l’auteur de ce dessin, mais je ne suis parvenu à rien)