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  • Nicolas Sarkozy pose ses conditions à un soutien à la réforme de la Constitution
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/01/06/nicolas-sarkozy-pose-ses-conditions-a-un-soutien-a-la-decheance-de-nationali

    Il réclame que le calendrier de son application soit mieux précisé, qu’elle soit élargie aux délits terroristes et pas seulement aux crimes terroristes, que la déchéance soit prononcée dès l’effet de la peine et enfin que l’état d’urgence permette dorénavant la pose de bracelets électroniques par décision administrative pour les individus dangereux.

    Au total, 51 membres du bureau politique, parmi lesquels Alain Juppé et Bruno Le Maire, ses rivaux en vue de la primaire de la droite et du centre, se sont prononcés dans le même sens que l’ancien chef de l’Etat.

    Cinq dirigeants ont voté contre : Nathalie Kosciusko-Morizet, Edouard Philippe, Benoist Apparu, Hervé Mariton et Patrick Devedjian. Enfin, deux se sont abstenus : Rachida Dati et Gérard Longuet.

    Décidément, chacun veut apporter sa bouse à l’édifice.

    Si on résume la proposition phare de ce bon Sarko (et si je comprends bien) : un poivrot qui beugle Allah akbar ! sous le nez des flics (délit d’apologie du terrorisme) pourra se voir déchu de la nationalité française par un tribunal correctionnel.

    Ou un collégien qui aurait toussé pendant la minute de silence.

  • Après la Manif pour tous, la #déchéance_pour_tous, la politique devient de plus en plus exaltante en 2016…

    Les socialistes pris au piège du débat sur la déchéance de nationalité
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/01/05/les-socialistes-pris-au-piege-du-debat-sur-la-decheance-de-nationalite_48416

    Après la déchéance pour les Français avec une double nationalité, la déchéance « pour tous » ? Au risque de créer des apatrides et de substituer à une mesure controversée une alternative qui pourrait l’être encore plus ? L’idée, évoquée ces dernières semaines par différentes personnalités politiques, à gauche comme à droite, comme Jean-Vincent Placé, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Jean-Pierre Chevènement, a été reprise par plusieurs responsables de la majorité. Ainsi, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, opposé à la déchéance pour les binationaux car « ce n’est pas une valeur qui vient de la gauche », déclare lundi sur LCI : « On peut continuer sur la déchéance de nationalité, mais, à ce moment-là, il faut qu’elle soit ouverte à l’ensemble des Français, et pas seulement aux binationaux. »

  • Prime d’activité, 1,5 million de connexions en moins de 24 heures, « Un succès pour notre simulateur »
    http://www.lepoint.fr/societe/prime-d-activite-plus-de-1-5-million-de-connexions-au-simulateur-en-24-heure

    La Caisse d’allocations familiales a enregistré plus de 1,5 million de connexions en moins de 24 heures suite au lancement du simulateur de la #Prime_d'activité, permettant à ses potentiels bénéficiaires de connaître leurs droits, a annoncé la Cnaf mercredi.
    Le simulateur, accessible sur le site www.caf.fr et lancé mardi par la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, permet en quelques clics de savoir si l’on est éligible à cette nouvelle aide aux #travailleurs à revenus modestes et d’en calculer le montant.
    Quelque 5,6 millions d’actifs pourraient potentiellement bénéficier de la Prime d’activité qui remplace à partir du 1er janvier deux dispositifs jugés complexes et peu efficaces : le #RSA activité (complément à un petit salaire) et la Prime pour l’emploi (crédit d’impôt).
    En moins de 24 heures, les internautes ont réalisé près de 650.000 simulations de droits, dont plus de la moitié ont conduit à une préinscription à la Prime d’activité, précise la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).

    Les demandes pourront être définitivement effectuées à partir du 6 janvier sur les sites de la #Caf et de la Mutualité sociale agricole (www.msa.fr). Aucun formulaire papier, ni justificatif, ne sera nécessaire.
    La Prime d’activité sera versée chaque mois à partir du 5 février aux travailleurs modestes (moins de 1.500 euros nets par mois pour un célibataire) résidant en France et âgés d’au moins 18 ans, en fonction de leurs revenus au cours des trois derniers mois.
    « C’est un succès pour notre simulateur », s’est réjoui Daniel Lenoir, directeur général de la Cnaf. L’accès au site avait même été saturé pendant deux heures mardi après les journaux télévisés et radio du soir.

    Un mode d’emploi de la prime d’activité resterait à construire afin de favoriser un usage éclairé, éviter des chausses trappes. En attendant, des (trop) d’éléments ci-dessous.

    Les deux décrets sur la prime d’activité n° 2015-1709 et n° 2015-1710 du 21 décembre 2015 sont parus. On les trouve, via @gisti accompagnés de commentaires, sur cette page « RSA et prime d’activité »
    http://www.gisti.org/spip.php?article2420

    #précarité #précaires #MSA #gisti

    • Jeunes actifs ou étudiants, qui a droit à la prime d’activité ?
      http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/01/05/jeunes-actifs-ou-etudiants-avez-vous-droit-a-la-prime-d-activite_4842135_440

      Les jeunes actifs, s’ils gagnent moins de 1 500 euros par mois
      La prime d’activité est accessible à tous les #salariés de plus de 18 ans, à condition, pour les personnes seules, de gagner moins de 1 500 euros nets par mois. Gérée par la caisse d’allocations familiales (CAF), elle peut atteindre un montant maximal de 250 euros par mois, en fonction des revenus et de la situation familiale, sur la base d’une déclaration trimestrielle. (...)
      De nombreux jeunes actifs devraient pouvoir en bénéficier, notamment ceux issus de formations courtes (licences pro et DUT) ou qui ne sont pas diplômés du supérieur, dont les premiers salaires sont souvent inférieurs au plafond de 1 500 euros. Les jeunes qui viennent d’entrer sur le marché du travail avec un diplôme plus élevé peuvent également être concernés : seulement la moitié des diplômés de master (bac + 5) de 2012 gagnaient plus de 1 790 euros mensuels trente mois plus tard, d’après les derniers chiffres du ministère de l’enseignement supérieur.
      A titre d’exemple, un jeune actif célibataire, payé au Smic et qui touche 200 euros d’APL, touchera 99,13 euros de prime d’activité.
      Les étudiants salariés, s’ils gagnent plus de 893 euros par mois
      La prime d’activité, à l’origine destinée uniquement aux salariés, a finalement été étendue à tous les #étudiants, qu’ils aient le statut d’étudiant salarié, d’apprenti ou de stagiaire, à condition qu’ils soient majeurs. Mais si une majorité des étudiants répond à ces critères, au moins à une période de ses études, la condition de revenus – 78 % du Smic, soit un minimum de 893,25 euros mensuels chacun des trois derniers mois – exclut la plupart d’entre eux.
      Près de 45 % des étudiants exercent une activité rémunérée pendant leurs études, d’après la dernière enquête de l’observatoire national de la vie étudiante (OVE). Seuls 12 % d’entre eux, soit 5,4 % du total des étudiants, travaillent au moins à mi-temps et plus de six mois par an. C’est parmi eux que se trouveraient les bénéficiaires potentiels de la prime, soit quelque 135 000 étudiants sur les 2,5 millions inscrits dans l’enseignement supérieur en 2015.
      On retrouve ainsi l’estimation optimiste de « 100 000 étudiants et 80 000 apprentis » bénéficiaires, annoncée par la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, en avril 2015, au moment de la présentation de son projet de loi sur le dialogue social [à diminuer d’un taux de #non_recours escompté de 50% ? ndc]
      Les étudiants en alternance et stagiaires, s’ils gagnent plus de 893 euros par mois
      Du côté des quelque 400 000 #apprentis, tous ne bénéficieront pas non plus de la mesure, puisqu’ils perçoivent un pourcentage du #Smic variable en fonction de leur âge et du nombre d’années en apprentissage. Hormis dans certaines branches, seuls les apprentis de plus de 21 ans et qui sont en troisième année d’apprentissage seront assurés de dépasser les 78 % du Smic, requis pour toucher la prime.
      Quant aux alternants en contrat de professionnalisation, seuls ceux qui ont plus de 21 ans et qui préparent un diplôme supérieur au bac pro sont assurés de gagner suffisamment pour prétendre à la prime pour l’emploi. Les #stagiaires ont également le droit de la demander, mais tous ceux qui ne perçoivent que la gratification minimum de 554 euros par mois passent, de fait, sous la barre.
      Dans tous les cas, n’hésitez pas à faire une simulation sur le site de la Caf pour les mois d’octobre, novembre et décembre (...) Et pensez-y à l’heure de postuler pour un job d’été ou un stage bien remunéré : un contrat ou une convention de trois mois vous permettront de toucher la prime d’activité, à la différence de ceux qui dureront deux mois. A titre d’exemple, celle-ci atteint 183,78 euros mensuels pour un étudiant qui vit chez ses parents et a gagné 900 euros chacun des trois mois précédent.

      #précaires

    • Le succès de la prime d’activité risque de poser un problème de financement
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/02/10/le-succes-de-la-prime-d-activite-risque-de-poser-un-probleme-de-financement_

      L’anticipation gouvernementale d’un #non_recours de 50% à cette prestation a du plomb dans l’aile.

      C’est ce que relève la Cour des comptes dans son rapport annuel, publié mercredi 10 février. Cette prime pour les #bas_salaires a en effet déjà été versée à 1,5 million de ménages, ce qui représente 2 millions de personnes. Or, rappelle la Cour, la ligne budgétaire prévue par le gouvernement est de 4 milliards d’euros pour... 2 millions de bénéficiaires.

      Ce financement pourrait donc être rapidement dépassé, car d’autres bénéficiaires potentiels pourraient encore se manifester : ils ont ont jusqu’au 31 mars pour effectuer les démarches nécessaires et percevoir la prime, avec effet rétroactif au 1er janvier.

      Petit rappel, en cinq points, sur ce complément de #revenu destiné aux personnes en activité, sous conditions de ressources. Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, cette prime s’est substituée à la fois au revenu de solidarité active (RSA) et à la prime pour l’emploi (PPE).

      Pourquoi cette prime est-elle instituée ?
      La prime d’activité est une nouvelle aide qui vise à encourager l’activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes. Elle remplacera, à partir du 1er janvier, deux dispositifs jugés trop complexes et peu efficaces : le RSA activité et la PPE. C’est l’une des mesures majeures de la loi sur le dialogue social, votée en juillet.
      La PPE était un crédit d’impôt attribué aux foyers fiscaux dont l’un des membres au moins exerce une activité professionnelle, sous conditions de ressources. Environ 6 millions de foyers fiscaux en bénéficiaient, soit la quasi-totalité des bénéficiaires théoriques mais son montant moyen mensuel était de seulement 36 euros.
      Quant au RSA activité, c’était une aide sociale différentielle, attribuée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) (comme le sera la nouvelle prime d’activité). Pour en bénéficier, il fallait d’abord établir un dossier accompagné des justificatifs nécessaires. Les moins de 25 ans n’y avaient pas accès, sauf s’ils avaient charge de famille ou s’ils avaient exercé une activité à temps plein au moins deux ans sur les trois années précédentes.
      Créé en 2009, c’était un aménagement du revenu minimum d’insertion (RMI) permettant de cumuler de façon pérenne l’aide sociale avec des revenus d’activité. Il ne bénéficiait qu’à seulement 700 000 personnes, pour un montant moyen de 176 euros. Cette prestation était notoirement sous-utilisée, avec à peine un tiers des bénéficiaires potentiels qui en faisaient la demande .

      À qui cette aide est-elle destinée ?
      Selon la ministre des affaires sociales, Marisol Touraine, la cible de cette prime, « ce sont ceux qui travaillent et ont parfois le sentiment qu’ils gagnent trop pour avoir droit à des aides de solidarité nationale et pas assez pour avoir droit aux baisses d’impôt votées il y a quelques mois » .

      Il s’agit en l’occurrence de cibler les personnes qui gagnent moins de 1 500 euros nets par mois pour un célibataire, âgées d’au moins 18 ans. Le versement étant fonction des revenus au cours des trois derniers mois.
      À la différence des dispositifs précédents, les jeunes actifs de 18 à 25 ans y auront droit dans les mêmes conditions que les autres. Etudiants et apprentis seront également éligibles s’ils justifient, dans le trimestre concerné, de revenus d’activité suffisants (au moins égal à 893,25 euros par mois) .
      Cependant, comme le gouvernement doit faire face à des restrictions budgétaires, aucun fonds supplémentaire n’est prévu pour financer cet élargissement. L’enveloppe initiale de 4 milliards d’euros annoncée par M. Valls dès mars, lors de sa présentation du plan national de lutte contre la pauvreté, est inchangée. Soit environ autant que les coûts cumulés du RSA-activité et de la PPE.

      Comment savoir si vous pouvez y prétendre ?
      Les bénéficiaires potentiels de la prime d’activité peuvent vérifier s’ils y ont droit et combien ils percevront à partir de 2016 grâce à un simulateur en ligne, accessible sur le site de la CAF, lancé mi-décembre. Les travailleurs indépendants, eux, doivent patienter jusqu’à début janvier pour pouvoir faire une simulation.

      Le test prend moins de deux minutes à faire. Vingt-quatre heures après son lancement, les internautes avaient déjà réalisé près de 650 000 simulations de droits, dont plus de la moitié a conduit à une préinscription à la prime d’activité, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).
      Attention cependant, les montants « n’ont qu’une valeur indicative. Ils pourront être différents après calcul de votre droit par la caisse d’Allocations familiales », prévient le simulateur qui précise qu’à partir du 1er janvier, une version plus exhaustive permettra « une estimation plus fine ». Il est par ailleurs possible de laisser ses coordonnées pour être recontacté par sa CAF en janvier.

      Quelles démarches faut-il effectuer pour bénéficier de la prime ?
      Le dispositif sera géré par les CAF. Il sera donc déclaratif. Si vous remplissez les conditions pour bénéficier de cette prime, il faudra effectuer une demande en ligne sur les sites de la CAF et du MSA à partir du 6 janvier 2016. Aucun formulaire papier, aucun justificatif ne seront nécessaires et un accompagnement est prévu par les CAF.
      Pour 2016, le gouvernement a prévu que la moitié des ménages éligibles demanderait cette prime. Seuls les actuels bénéficiaires du RSA activité la percevront automatiquement.
      Quels seront les montants de ce complément de revenu ?
      Un célibataire sans enfant dont le salaire mensuel est de 1 300 euros nets par mois, sans autres ressources, percevra par exemple une prime d’activité de 97 euros par mois. [quasiment un 13e mois, ndc]
      Un couple avec deux enfants, dont les revenus mensuels sont au smic (environ 1 140 euros nets par mois à partir du 1er janvier) percevra une prime d’environ 245 euros par mois.
      Ces montants correspondent à des personnes qui ne sont pas propriétaires de leur logement.

    • Quel financement pour la prime d’activité ? Ségolène Neuville, secrétaire d’État auprès de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.
      http://www.lagazettedescommunes.com/430328/quel-financement-pour-la-prime-dactivite

      Le Gouvernement fait de la lutte contre le non-recours aux droits une de ses priorités. Ainsi, c’est l’une des priorités du plan pauvreté. Cependant, si la prime d’activité est d’ores et déjà une réussite, le taux de recours à ce dispositif peut et doit encore progresser.
      Une enveloppe de 4 milliards d’euros a été établie sur la base d’une prévision, qui, en tant que telle – surtout lorsqu’il s’agit de la première année de mise en place d’un dispositif -, peut s’avérer inexacte. Son montant sera ajusté si nécessaire. Cette enveloppe reposait sur un taux de recours, en masse financière, de 66 %. Nous en sommes encore relativement loin. Mais si ce taux surpasse les anticipations du gouvernement pour grimper jusqu’à 75 %, ce qui serait totalement inédit pour une prestation de ce type, le dépassement budgétaire risquerait alors de s’élever à 300 millions d’euros. Eh bien, le gouvernement assume ce risque.

      Il avaient tablé sur 50% de non recours et là ils disent 66% « en masse financière ». Ils paraissent ainsi admettre ainsi que la faiblesse des droits incite au non recours, que seul un bénéfice un tant soit peu substantiel peut faire entrer dans un dispositif.

  • Tenir la population locale au courant sans les filtres de la presse subventionnée

    Elle est jolie celle-là ! Ca c’est dit dans un journal financé par les impôts locaux et dirigé par un salarié de l’Etat ? C’est pas que je voudrais chanter les louanges de l’idéalisme libéral, mais les leçons de Ménard sur les subventions c’est quelque chose.
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/05/21/a-beziers-le-combat-culturel-du-maire-passe-par-son-journal_4637333_823448.h

  • Etat d’urgence : le Conseil constitutionnel conforte les assignations à résidence
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/22/le-conseil-constitutionnel-conforte-les-assignations-a-residence-dans-le-cad

    Le Conseil constitutionnel a jugé, mardi 22 décembre, que le régime d’assignation à résidence fixé par l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre était conforme à la Constitution.
    […]

    Pour Me Alexandre Faro, un des défenseurs des militants écologistes, « la loi confère des pouvoirs exorbitants à l’administration ». « L’état d’urgence est une zone grise dans l’état du droit », avait plaidé Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH), mettant en garde contre des « interprétations extensives » et des« dérives sécuritaires ». Le Conseil constitutionnel ne les a pas suivis.

  • Un Etat sans garde-fous, comme le rêve le FN

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/14/un-etat-sans-garde-fous-comme-le-reve-le-fn_4831275_823448.html

    La grande progression électorale du Front national et son émergence en tant que force d’alternance jette une lumière particulière sur l’utilisation que pourrait faire l’extrême droite d’un Etat qui s’arroge, au nom de la lutte antiterroriste, des pouvoirs discrétionnaires de plus en plus importants. Au printemps, Hervé Morin, ex-ministre de la défense et député (Nouveau Centre) de l’Eure, avait exprimé cette inquiétude. Devant une Assemblée indifférente et convaincue que la future loi sur le renseignement, alors débattue, permettrait de prévenir la menace terroriste, il évoquait ses craintes. « Ce que je ne veux pas, disait-il, c’est qu’en France, un jour, en 2017 ou en 2022, un régime arbitraire utilise ces outils de surveillance sans aucun contrôle. Le pouvoir est toujours associé à un phénomène de cour servile, et je douterai toujours de la capacité d’un directeur d’administration centrale à résister à la pression d’un chef de l’Etat. »

    Rien ne permet, à ce jour, de présumer ce que Marine Le Pen pourrait faire des pouvoirs exorbitants dont ne cesse de se doter la puissance administrative. Mais le risque est réel. Par un mécanisme insidieux mais tout à fait visible, les pouvoirs publics, faute de pouvoir détecter la menace terroriste avant qu’elle ne frappe, répondent à l’émotion de l’opinion en bouleversant, sous nos yeux, les équilibres fondamentaux qui garantissent nos libertés.

    Face à la puissance croissante de l’Etat, l’autorité judiciaire ne cesse de reculer, alors qu’elle est garante d’un droit fondamental d’une démocratie,

    ( ... )

    L’idée centrale des projets du gouvernement est de fournir à l’Etat les moyens et la charge de traquer la menace, se réservant même la tâche de définir le champ infractionnel. Le juge judiciaire ou les organes de contrôle en matière d’interceptions administratives sont perçus comme des dangers en ce qui concerne le secret et la protection des témoins pour les premiers et de frein à l’efficacité pour les seconds. Pour les citoyens, le changement de régime est majeur, car la décision de l’Etat de restreindre les libertés se fonde essentiellement sur la base de renseignements classifiés. Ce qui signifie que ni les personnes visées, ni leurs avocats, ne peuvent en avoir connaissance. Les juges administratifs, habilités au secret, n’ont à leur disposition qu’un résumé fourni par les services eux-mêmes.

    « On se fait hara-kiri »

    Malgré deux lois antiterroristes déjà votées depuis 2012, le gouvernement en prépare une nouvelle. Les policiers vont bénéficier d’une très large panoplie de moyens de surveillance, d’accès aux fichiers et aux interceptions de communications. Mais plus de moyens ne signifie pas plus de contrôle, au contraire. Le parquet de Paris, qui centralise les poursuites antiterroristes, voit ses prérogatives reculer, et cela passe mal. Son suivi des actes policiers dans les enquêtes préliminaires ne se fera plus qu’a posteriori, comme c’est déjà le cas dans les enquêtes de flagrance. « On se fait hara-kiri alors que nous disposons déjà de tous les outils nécessaires, déplore un magistrat, la loi de 1986 a créé la justice antiterroriste, celle de 1995 le délit d’association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste, et celle de 2001 permet de travailler sur le financement du terrorisme, le reste est accessoire. »

    Pour justifier ses choix, le gouvernement, comme pour la déchéance de nationalité, s’abrite derrière le Conseil d’Etat. Mais s’agit-il d’une question juridique ou philosophique ? Si des Français peuvent être menacés par le terrorisme, la nation, elle, n’est pas en danger. Pérenniser, comme entend le faire le président de la République, dans la Constitution, une forme d’état d’urgence, et donc la très large prééminence de l’Etat sur tous les autres pouvoirs qui structurent notre démocratie, peut mettre la nation en danger, car elle ouvre la voie aux abus de droit.

    La vigilance du Parlement, qui a soutenu très largement tous les renforcements des pouvoirs de l’Etat, à son détriment, a vite montré ses limites lors de l’assignation à résidence de militants écologistes dans le cadre de l’état d’urgence. Quant à l’existence de mécanismes de sortie progressive de ce dispositif exceptionnel, il y a fort à parier, comme l’a prouvé l’usage du plan Vigipirate, qu’à la différence de la Grande-Bretagne, la France se maintiendra, sans discontinuer, à un très haut niveau d’alerte.

    En 2014, la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, a, dans un rapport, décrit ce type de dérive. Selon elle, il s’agit surtout d’un « mélange d’activités de répression et de renseignement avec des garanties juridiques floues et affaiblies allant bien souvent à l’encontre des freins et contrepoids démocratiques [qui] se substitue à la loi ». Les Etats arguent, quant à eux, qu’ils défendent la sécurité de leurs citoyens.

    Face à cette évolution, Marc Trévidic, ex-juge antiterroriste, rappelle que « les Constitutions dans les démocraties visent à protéger les citoyens contre les abus de l’Etat ». Début 2016, l’ensemble des textes en préparation seront très probablement adoptés et la Constitution effectivement amendée, actant ainsi l’installation dans la durée d’une société française ultra-préventive où l’Etat disposera d’un pouvoir inédit dont le ou la prochain(e) président(e) pourra user ou abuser à sa guise en toute légalité.

  • La percée du #FN : « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »
    http://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/12/12/la-percee-du-fn-un-vote-contre-le-chomage-et-non-contre-les-etrangers_483023

    A rebours du discours déployé par la gauche et Les Républicains, une analyse statistique du vote Front national au premier tour des élections régionales atteste de la prévalence de la question sociale, et en particulier du #chômage, comme un des principaux motifs du vote FN.

    Les réalités migratoires et sécuritaires ont en effet beaucoup moins œuvré dans ce sens. Ce fait acte le triomphe de la stratégie d’élargissement du discours frontiste depuis l’ascension de Marine Le Pen à la tête du parti qui tend à mordre davantage sur les considérations économiques.

    L’abandon des #classes_populaires, Louis Maurin
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/08/l-abandon-des-classes-populaires_4827388_3232.html

    « Si j’étais #chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord. » L’extrême violence des propos du ministre de l’#économie Emmanuel Macron n’a pas échappé aux cinq millions de demandeurs d’emploi, dimanche 6 décembre, au moment de voter. Que se passe-t-il dans la tête d’une caissière quand elle entend qu’un ministre du travail estime que le contrat de travail n’établit pas de lien de subordination (François Rebsamen) ? Ou quand elle voit que sa suivante, Myriam El Khomri, ne sait dire combien de fois son contrat à durée déterminée peut être renouvelé ? Une boule de haine qui monte face à l’humiliation.
    La #gauche « moderne » ignore les #classes_laborieuses ; elles lui rendent dans les urnes la monnaie de sa pièce. Voilà qui permet de comprendre la poussée du Front national, bien plus que la peur des étrangers dont la part dans la population (6,4 %), est inférieure à ce qu’elle était en 1982. L’incrédulité des dirigeants socialistes devant leur impuissance à endiguer le phénomène a une raison simple : ils ne comprennent rien à la société française.
    Certes, la gauche n’a pas abandonné les inégalités, elle n’a que ce mot à la bouche. Inégalités d’âge, de sexe, de couleur de peau ou entre les territoires nourrissent la communication politique, les colloques et les discours. Tant que celles-ci demeurent compatibles avec une très forte hiérarchie entre les exécutants et ceux qui décident, tout va bien.

    Et Maurin de conclure son papier sous #paywall par un plaidoyer pour la sociale démocratie, disparue (le NPA n’y suffit pas...).

    #CDD #précaires

    Mais il n’y a pas de percée du FN, tout au plus un maintien persistant rendu possible par la désaffection pour les autres partis
    http://seenthis.net/messages/438720

    • Tiens, je viens de laisser ce commentaire sur FB :

      Très juste, tout cela : depuis l’abandon en rase campagne des classes populaires par le PS (ref. le rapport de Terra Nova), il ne reste plus beaucoup de monde qui propose une politique en direction des prolétaires, même dans le sens élargi. Les classes populaires (pourtant démographiquement majoritaires… mais ça se verra mieux quand on en finira avec le concept sociologiquement foireux des classes moyennes) sont devenues des classes dangereuses et mal aimées : dans les villes gentrifiées, elles sont reléguées toujours plus loin des centres-ville et des services publics, les cambrousses ne se mobilisent que pour accueillir des CSP+, les banques proposent la gratuité de leurs services pour les plus aisés tout en enfonçant les gens modestes avec des frais toujours plus importants, en fait, c’est toute la société civile, politique, intellectuelle, médiatique qui ignore et méprise cette immense population, ses espoirs, ses besoins, ses problèmes.
      Et après, quand certains cyniques viennent vendanger les raisins de la colère pour accéder au pouvoir, tout le monde se la joue vierge effarouchée…

    • « Un vote contre le chômage et non contre les étrangers »

      En effet, comme le notait Jean-Pierre Le Goff, l’émergence du #chômage_de_masse produit « de puissants effets de déstructuration anthropologique et sociale ». Alors que la #valeur_travail demeure un référent individuel et collectif cardinal de la société française, l’enlisement dans la #précarité produit des effets délétères dans de nombreux pans de la société. Pour l’auteur de La fin du village (Gallimard, 2012), le chômage, en particulier des jeunes, milite pour saper « l’ethos collectif » en érodant la confiance dans l’avenir des familles.

      Peur, plus que des expériences réellement subies

      De cette défiance dans l’avenir naîtrait le creuset du vote frontiste. Elle serait également nourrie par la stagnation sociale confirmée par l’enquête de Camille Peugny sur « La dynamique générationnelle de la mobilité sociale » (2014), dans laquelle la sociologue notait une relative stagnation des positions sociales intergénérationnelles entre 1986 et 2009. En 1986, 36 % des individus (hommes et femmes) appartenaient à la même catégorie sociale que leur père contre 34 % en 2009.

      (...) Pour simplifier, on peut donc dire que moins il y a eu de crimes et délits rapportés localement, moins il y a d’étrangers établis, et plus on a voté FN dimanche 6 décembre. Ainsi, la défiance vis-à-vis de la figure de l’étranger et la peur de l’insécurité semblent davantage relever d’un sentiment et d’une crainte. C’est donc bien la perception déformée d’un environnement conçu et appréhendé comme anxiogène qui nourrit le vote FN, plutôt que des expériences réellement subies par les individus au niveau local.

      #insécurité_sociale

    • Après les annonces de Valls, pour Fillon, « réduire le chômage » est le seul moyen d’enrayer la montée du Front national
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/16/pour-francois-fillon-reduire-le-chomage-est-le-seul-moyen-d-enrayer-la-monte

      rupture radicale, qui prévoit notamment l’abrogation des 35 heures, une réduction de la dépense publique de 110 milliards d’euros en cinq ans, la retraite à 65 ans, la mise en place d’un contrat de travail unique…(...)« Tous ceux qui pensent qu’il y a d’abord un problème d’immigration et d’identité, c’est pour contourner l’obstacle de la difficulté à faire baisser le chômage. Cela ne veut pas dire que ces problèmes n’existent pas, mais tant que l’on n’aura pas résolu cette question fondamentale du mal de vivre des Français, le FN continuera de progresser.

      #comme_un_paysan_sarthois_avec_sa_charrue a-t-il dit.

      La lutte contre le chômage, ce sera une lutte contre les chômeurs et l’ensemble des salariés/travailleurs, depuis le temps, ça commence à se savoir.

    • Gérard Longuet : les Français « ont des poils dans la main »
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/12/16/25002-20151216ARTFIG00047-pour-gerard-longuet-les-francais-ont-des-poils-da

      « Ce qui compte le plus, c’est la motivation professionnelle. Nous avons des Français qui ont des poils dans la main, il faut le savoir. C’est-à-dire que “c’est trop dur”, “c’est trop loin”, “c’est pas ce que je veux”, “vous comprenez moi j’ai été formé pour faire du théâtre et on me propose de faire du commercial”. Ben non... », martèle-t-il.

      L’apport d’un des fondateurs du GUD ; le pluralisme de la grande coalition, voilà sa force.
      #Offre_raisonnable_d'emploi

      Raffarin : "faisons baisser le chômage, on fera baisser le FN"
      http://www.europe1.fr/politique/j-p-raffarin-faisons-baisser-le-chomage-on-fera-baisser-le-fn-2636971

      La racine du mal, c’est le chômage. (...) Un « pacte républicain » contre le chômage... pas question d’aller au-delà d’une coopération de circonstance. « Nous sommes définitivement rivaux du PS, nous le combattrons à l’élection présidentielle », a rappelé Jean-Pierre Raffarin.

  • Gilles Kepel : « Le 13 novembre ? Le résultat d’une faillite des élites politiques françaises » - Le Temps

    http://www.letemps.ch/monde/2015/11/26/gilles-kepel-13-novembre-resultat-une-faillite-elites-politiques-francaises

    Les Turcs, au fond, trouvaient que Daech c’était pas mal puisque que cela permettait de tenir les Kurdes en laisse. Et puis ils leur achetaient du pétrole à très bas prix. Les Saoudiens et les gens du Golfe trouvaient eux que Daech permettait d’avoir une force efficiente pour détruire le système assadien, allié de l’Iran et donc d’affaiblir le croissant chiite. Les Russes au fond trouvaient eux aussi que Daech c’était plutôt bien puisqu’ils bombardaient les « djihadistes modérés » comme disent un certain nombre d’ânes de la politique étrangère française. Entre Assad et Daech, il y a un équilibre dans l’horreur, mais il faut bien voir que ce n’est pas Assad qui fait les attentats en France. Et pour cela, la ligne de la politique française, qui faisait de la « neutralisation » d’Assad un préalable, a changé. C’est le sens de la recherche par François Hollande d’une coalition qui a la neutralisation de Daech comme priorité, désormais...

    #attentats #daech #is #isis #ei #gilles_kepel

    • Kepel, étonnant personnage.... l’entretien a dû être édité à la va-vite ("Mais aujourd’hui, il y a eu un deuxième avion russe abattu, par la DCA turque"...).

      J’aimerais être certain de comprendre cette phrase et je me demande bien sur quels témoignages elle se fonde : "Les Russes au fond trouvaient eux aussi que Daech c’était plutôt bien puisqu’ils bombardaient les « djihadistes modérés » comme disent un certain nombre d’ânes de la politique étrangère française."

      Baromètre infaillible du temps qu’il fait, Kepel s’arrange pour égratigner au passage ses collègues de Sc Po qu’il déteste (Filliu et ses rebelles syriens sauce Rébupblique espagnole) : "Au départ, il y avait ici une ligne selon laquelle la Syrie était notre guerre d’Espagne. Le dire semble romantique, mais c’est une idiotie. Car cela veut dire que toute personne qui va se battre en Syrie le fait avec la bénédiction de l’État. Et c’est ce qui s’est passé avec les djihadistes. C’était un manque de vision, un manque de connaissance."

      Amorce d’un changement de cap là encore ? "On était tous focalisé contre Assad, pour lequel je n’ai pas de sympathie, mais le résultat est qu’on n’a pas vu venir Daech. Aujourd’hui, cette ligne a été mise sous le boisseau puisqu’on cherche à s’allier avec les Russes pour se débarrasser de Daech. Notez que les Russes non plus ne sont pas des fans d’Assad. Ils ont préservé Assad parce que c’était la façon de garder leur position sur place."

    • « Entre “kalach” et “Martel” » : ce que dit vraiment Gilles Kepel sur le FN et le terrorisme
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/17/tweets-de-marine-le-pen-ce-que-dit-vraiment-gilles-kepel-sur-le-front-nation

      « Entre “kalach’” et “Martel” », l’alternative est peu commode. C’est ainsi qu’est titré l’épilogue du livre Terreur dans l’Hexagone (Gallimard, 2015), écrit par le politologue et spécialiste du monde arabe Gilles Kepel.
      Sorti le 16 décembre, l’essai fait déjà beaucoup parler de lui, notamment parce qu’il s’est attiré l’ire de Marine Le Pen. Consacré à la montée du #djihadisme_en_France, le livre évoque en marge une « congruence » entre la montée de l’#extrême_droite et celle du terrorisme djihadiste.
      « Bien sûr ce n’est pas la même chose mais […] [ces phénomènes] se ressemblent », a affirmé mercredi l’auteur interviewé par Jean-Jacques Bourdin. Pour dénoncer ce « parallèle » supposé entre son parti et l’organisation Etat islamique (EI), la présidente du Front national (FN) a publié des photos de propagande de l’EI extrêmement violentes, avec la mention « Daesh [l’acronyme arabe de l’EI] c’est ça ».
      « Je lui propose de lire le dernier chapitre de mon livre […] où je creuse cette réflexion comparée sur les replis #identitaires », a suggéré Gilles Kepel à la responsable politique après ce geste qui lui a valu des poursuites.
      Dans la partie de son livre concernée, l’auteur dénonce une « crise sociale » française.

  • La hausse « atypique » des demandeurs d’emploi qui travaillent
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/26/la-hausse-atypique-des-demandeurs-d-emploi-qui-travaillent_4818205_823448.ht

    C’est une donnée qui retient rarement l’attention lorsque les chiffres du #chômage sont publiés, à la fin de chaque mois. La ministre du travail, Myriam El Khomri, n’y a pas fait la moindre allusion dans le communiqué qu’elle a diffusé, le 26 octobre, pour commenter la dernière batterie d’indicateurs sur les demandeurs d’emploi. Une discrétion sans doute liée au fait que cette statistique continue de progresser à un rythme soutenu : elle porte sur les personnes qui recherchent un emploi tout en ayant déjà un poste.

    Alors que les chiffres d’#octobre ont été publiés jeudi soir, le nombre de ces demandeurs d’emploi, considérés comme étant en « #activité_réduite » (catégories B et C), s’élevait à près de 1,875 million en septembre, contre un peu plus de 1,683 million un an auparavant, soit une hausse de 11,38 %. En se focalisant sur la catégorie C (les demandeurs d’emploi qui ont travaillé plus de 78 heures dans le mois), l’accroissement est encore plus fort : +14,8 % en douze mois. Des pourcentages qui font tache, comparés à l’évolution du nombre d’inscrits à #Pôle_emploi n’ayant pas du tout travaillé durant le mois écoulé (catégorie A) : – 0,7 % entre août et septembre ; + 3,1 % depuis un an.

    Dans le flot grossissant des demandeurs d’emploi en activité réduite, il y a Emeline, qui témoigne sous un prénom d’emprunt. Licenciée en 2013 de la société de composants électroniques où elle était employée depuis dix-neuf ans comme traductrice, elle n’a pas retrouvé de situation stable, depuis. Elle a décroché des #missions auprès de plusieurs institutions prestigieuses : les Nations unies, Sciences Po Paris, HEC... « Cela reste trop épisodique, regrette-t-elle. Je n’ai aucune visibilité. Le côté irrégulier est inquiétant. » (...)

    Des demandeurs d’emploi dans cette situation, l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) en prend des dizaines sous son aile. « Nos bénévoles accompagnent plutôt des personnes ayant pu retrouver un #CDD de plus d’un mois », explique son président, Gilles de Labarre. Bien souvent, le poste qu’elles occupent est nettement moins bien rémunéré que celui qu’elles ont perdu : « Elles se sont remises dans le circuit de l’emploi mais au prix d’une dévalorisation monétaire d’au moins 30 %, rapporte M. de Labarre. Elles l’ont fait dans le but d’éviter de tomber dans la #pauvreté et, pour certaines d’entre elles, afin de ne pas perdre leur logement. »
    L’accroissement du nombre de demandeurs d’emplois en activité réduite ne date pas d’hier, comme le rappelle Pierre Cavard, directeur des études à l’Unédic : « Il a débuté dans les années 1990 et s’est amplifié, en particulier après 2008 », précise-t-il. On en dénombrait un peu plus de 600 000 en 1996 (contre 1,875 million aujourd’hui), d’après les études du ministère de l’emploi. Cette tendance met en lumière deux phénomènes, pour Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris-Est – Marne-la-Vallée : « La #précarité dans laquelle est plongée une part croissante des inscrits à Pôle emploi et le fait que les personnes concernées considèrent qu’il vaut mieux occuper un poste, même si c’est à temps partiel ou pour de courtes périodes, plutôt que d’être totalement en dehors du monde du travail. »
    Comment expliquer cette montée des effectifs dans les catégories B et C de Pôle emploi ? Membre du Conseil d’analyse économique (CAE), Corinne Prost pense qu’elle « est, en partie, imputable aux règles inscrites dans les conventions de l’#Unédic ». Celles-ci permettent, à certaines conditions, de cumuler revenus d’activités et indemnités versées par l’#assurance-chômage. « Les partenaires sociaux, qui gèrent le dispositif, ont mis en place de telles dispositions pour couvrir au mieux les personnes occupant un poste à temps partiel ou pour de courtes périodes, poursuit Mme Prost. Ainsi, ceux qui travaillent une semaine sur deux gagnent presque autant que s’ils étaient employés à temps plein – grâce au complément de ressources apporté par l’Unédic. »

    « Coûts massifs »
    Ce faisant, le système a favorisé le développement de ce type de contrats, selon elle. « Les #salariés comme les employeurs peuvent y trouver leur compte mais pas le régime d’assurance-chômage pour qui les coûts sont massifs. » Une analyse qu’elle et l’économiste Pierre Cahuc avaient développé dans une note publiée le 7 octobre, sous l’égide du CAE.
    Mais leurs conclusions ne font pas l’unanimité. « Elles relèvent plus d’une hypothèse que d’une démonstration », estime Pierre Cavard, en soulignant que « les études du ministère du travail lient la hausse du nombre des inscrits dans les catégories B et Ce à la montée des contrats courts et de l’#intérim ».
    Fin juin, alors qu’il était encore ministre du travail, François Rebsamen avait demandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) d’analyser « les causes conjoncturelles et structurelles susceptibles d’expliquer » la hausse « atypique », à ses yeux, des demandeurs d’emplois relevant de la catégorie C. Son rapport, qui était attendu pour septembre, devrait être rendu prochainement, indique-t-on dans l’entourage de Mme El Khomri.

    #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit

    • Les APL devraient impliquer un contrôle drastique des loyers pour que leur rôle de soutien à la rente foncière soit régulé.
      À l’inverse, les allocations chômage et autres minima pourraient garantir un niveau « décent », par exemple une alloc plancher au #SMIC/jour pour chaque journée sans emploi, ce qui permettrait de refuser les emplois dégradés,inutiles ou nuisibles, en opposant un cirière concret, journalier, à l’annualisation du temps de travail dont l’intermittence de l’emploi est une des modalités.
      Dans les deux cas la logique sociale donne la priorité au profit : le #salaire_social, APL, chômage ou minima doit in fine revenir au « privé », les #propriétaires fonciers, les propriétaires de moyens de production. Voilà la tension dont ces dires sont les produits.

    • « Améliorer l’assurance chômage pour limiter l’instabilité de l’emploi » Conseil d’analyse économique, septembre 2015
      http://www.cae-eco.fr/Ameliorer-l-assurance-chomage-pour-limiter-l-instabilite-de-l-emploi-326.htm

      En France, les embauches en contrats de très courte durée, de moins d’un mois, ont fortement augmenté depuis le début des années 2000. Ces contrats courts sont très souvent des réembauches chez le même employeur, les salariés alternant de brèves périodes d’emploi et de chômage. La Note du Conseil d’analyse économique (CAE), montre que l’assurance chômage contribue au développement des emplois instables. Les auteurs de la note, Pierre Cahuc et Corinne Prost, formulent trois recommandations visant à modifier les règles d’indemnisation et de financement de l’assurance chômage pour en améliorer l’équilibre financier et limiter l’instabilité de l’emploi.

      Recommandation 1. Fixer une allocation chômage proportionnelle au revenu moyen mensuel calculé sur une période de référence et non proportionnelle au salaire journalier moyen des jours couverts par un contrat de travail. Rendre le cumul allocation chômage et salaire plus rémunérateur.

      Recommandation 2. Éviter les règles d’indemnisation spécifiques à certaines professions si elles ne sont pas compensées par des contributions couvrant leur surcoût par rapport aux règles de droit commun.

      Recommandation 3. Moduler les cotisations employeur à l’assurance chômage en fonction du coût induit par l’entreprise pour l’assurance chômage.

  • #Budget : des ajustements de fin d’année d’une ampleur inédite
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/25/budget-des-ajustements-de-fin-d-annee-d-une-ampleur-inedite_4816835_823448.h


    #para_bellum

    Si les annulations de crédits correspondantes portent sur la quasi-totalité des missions du budget général, elles se concentrent principalement, pour plus de la moitié, sur les missions « écologie », « justice », « recherche et enseignement supérieur » et « aide publique au développement ».

  • Etat d’urgence : « une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités »
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/19/etat-d-urgence-une-marge-de-man-uvre-bien-trop-large-est-offerte-aux-autorit

    Professeur de droit public à l’université Jean-Moulin Lyon III, Marie-Laure Basilien-Gainche, auteur de #Etat_de_droit et états d’exception (PUF, 2013), s’inquiète des décisons prises par le gouvernement en matière de #libertés_publiques.

    Que pensez-vous du projet de loi voté par l’Assemblée nationale jeudi 19 novembre ?

    Marie-Laure Basilien-Gainche : Modifier la loi de 1955 dans celle de prorogation de l’#état_d’urgence me laisse circonspecte. Il ne faut pas mélanger les genres et troubler ainsi la #hiérarchie_des_normes. Il y a une loi qui est destinée à durer et une prorogation qui ne l’est pas. Il est à craindre que certains éléments ne finissent pas entrer dans le droit commun.

    Par ailleurs, l’article sur la dissolution des #associations qui est introduit me paraît inquiétant : quasiment toutes peuvent rentrer dans son champ d’application et se voir dissoutes avec pour seul recours le juge administratif.

    De la même manière, la terminologie de l’article sur les #perquisitions administratives est trop floue. Une marge de manœuvre bien trop large est offerte aux autorités. Le contrôle du juge administratif semble peu à même de sanctionner les atteintes démesurées aux libertés.

    François Hollande a également annoncé lundi une révision constitutionnelle visant à créer un « régime civil d’Etat de crise ». Les lois actuelles ne sont-elles pas suffisantes ?

    L’état d’urgence va être prorogé. Pendant trois mois, l’exécutif aura de plus grandes marges de manœuvre avec des restrictions faites à la #liberté_de_circulation, à l’inviolabilité du #domicile, à la liberté d’expression.

    A cette loi de 1955, qui est certes datée, viennent s’ajouter les nombreuses normes adoptées pour renforcer les pouvoirs de la #police dans la lutte contre le #terrorisme, comme la loi sur le #renseignement en juillet. L’arsenal juridique paraît donc suffisant pour travailler à la prévention des actes terroristes.

    Si la lutte contre ces derniers révèle ses limites, ce n’est pas faute de textes mais faute de moyens, tout particulièrement humains. Il n’est nul besoin de révision constitutionnelle.

    Alors, quelle est la motivation de cette modification de la Constitution ?
    L’annonce d’une révision constitutionnelle me semble relever moins de l’utilité juridique que de l’effet politique. Elle contribue à affirmer l’autorité présidentielle auprès d’une population déboussolée et inquiète qui demande à être rassurée.
    Si l’on peut comprendre un tel positionnement, il me laisse perplexe. Pour faire de bonnes lois, et plus encore de bonnes lois constitutionnelles, il faut prendre le temps de la réflexion. On considère aussi qu’il n’est pas souhaitable de modifier les textes constitutionnels dans les périodes de crise, encore moins les dispositions constitutionnelles qui traitent justement de ces périodes de crise.
    Réviser la #constitution en ce moment, quand bien même cela peut rasséréner et rassembler, peut se révéler destructeur pour nos principes fondamentaux.

    Choc des #temporalités... la Constit de 46 ne date pas de 45, et elle fut nourrie d’un préambule issu de la Révolution française et travaillée par les débats politiques de la Résistance. C’est avec tout cela (et l’historicité) qu’on en finit aujourd’hui.
    À l’image de la déclaration de Jospin en 98, en réponse aux mouvements de chômeurs et précaires : " je préfère une société de travail à l’assistance ", qui opérait un renversement complet des valeurs de solidarité incorporées dans une trame éthique des lois républicaines et et des orientations politiques progressistes pour stigmatiser l’assistance, et, après l’entreprise, glorifier le plein emploi précaire.

    Contre des décennies de pouvoir de droite, il avait fallu que la poussée de Mai 68 soit intégrée et dévoyée par l’ex-SFIO avant de voir abolis, par ex., les tribunaux permanents des forces armées. Là, après plusieurs centaines de #perquisitions_administratives en quelques jours, par exemple, les théories de l’#état_d'exception_permanent sont vérifiées. Quelles forces politiques pourraient bien trahir/traduire quelles aspiration populaires par la suppression de ce carcan #liberticide ? Et combien de temps cela pourrait-il prendre ?

    #démocratie #kleenex

    • « la sureté est la première des libertés » disait-on peut après le temps des "lettres de cachet, mais on a réentendu la formule sortie de tout contexte, c’est-à-dire de sa charge anti-absolutiste, dans la bouche de la deuxième droite. Foin de rouerie aujourd’hui, la sécurité est la première des libertés nous dit Valls.

      Les anciens tortionnaires de l’Algérie et les technocrates du PS se sont rejoints.

    • A Sens, le premier couvre-feu appliqué [dans un quartier] à l’ensemble de la population
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/20/le-premier-couvre-feu-applique-a-l-ensemble-de-la-population-a-sens-dans-l-y

      L’entrée en vigueur de l’état d’urgence, décrété par François Hollande depuis les attentats du 13 novembre, donne au préfet de département une série de pouvoirs, dont la mise en place d’un #couvre-feu. Cette mesure va ainsi être appliquée à Sens, dans le quartier des Champs-Plaisants, à l’ensemble de la population.
      La préfecture de l’Yonne a précisé que la mesure interdisait « la circulation piétonne et routière, sauf les véhicules d’urgence », « à compter de vendredi 20 novembre, 22 heures, jusqu’au lundi 23 novembre, 6 heures ».
      Ce couvre-feu fait suite à des #perquisitions_administratives menées dans la nuit de jeudi à vendredi par les forces de police, de gendarmerie et des unités du GIGN, qui « ont donné lieu à la découverte d’armes non autorisées et de faux papiers ». La préfecture a ajouté que des personnes avaient été placées en garde à vue, sans en préciser le nombre.

      Couvre-feu pour les mineurs à Yerres
      Une mesure de couvre-feu a été instaurée, dès lundi 16 novembre, en direction des mineurs après les attentats parisiens, à Yerres (Essonne), la ville gérée par Nicolas Dupont-Aignan (DLF). Cet arrêté municipal, qui prévoit l’interdiction de circulation des jeunes de moins de 13 ans sur le territoire de la ville entre 23 heures et 6 heures, devrait prendre fin le 3 janvier.
      « C’est une mesure de protection avant tout. Dans cette période trouble, chacun est une cible potentielle. Il nous apparaît important de protéger les plus jeunes en évitant qu’ils se retrouvent seuls le soir dans les rues », a précisé au Parisien Olivier Clodong, premier adjoint au maire.
      Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, qui a été prolongé jeudi jusqu’à fin février par l’Assemblée nationale à la quasi-unanimité, « les forces de l’ordre procèdent chaque nuit à des perquisitions », #sans_lien_direct_avec_les_attentats, « décidées par les préfets » et « des assignations à résidence sont prononcées par décision ministérielle », a déclaré mercredi le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.

    • Héritage de la Révolution française et glissement sémantique : “La sécurité est la première des libertés”
      http://www.telerama.fr/medias/la-securite-est-la-premiere-des-libertes-de-le-pen-a-valls-la-formule-s-est

      L’article comporte une liste de ses occurrences avariées de 1980 à hier.

      Transmise de génération en génération comme une chanson de geste politique, ballotée dans tous les coins de l’échiquier politique, la-sécurité-première-des-libertés est en réalité une grossière erreur d’appréciation. Présentée comme un héritage direct de la Révolution française, elle ressemble surtout à un contre-sens historique. En 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen affirme le droit inaliénable à la sûreté, qui protège le citoyen de l’#arbitraire de l’#Etat, et l’immunise contre les arrestations ou les emprisonnement arbitraires. En 2015, la sécurité, son glissement sémantique, c’est précisément l’inverse. Et c’est inquiétant.

    • Etat d’urgence : Valls admet ne pas respecter la Constitution
      http://www.politis.fr/Etat-d-urgence-Valls-admet-ne-pas,33107.html

      L’aveu est signé Manuel Valls. Lors de l’examen du projet de loi prorogeant l’état d’urgence et renforçant l’efficacité de ses dispositions, le Premier ministre s’est montré très réticent à saisir le Conseil constitutionnel face à la « fragilité constitutionnelle » de certaines mesures. Ses propos ont suscité un profond malaise chez nombre d’internautes qui suivait la séance sur le site du Sénat.

      « Je suis extrêmement dubitatif sur l’idée de saisir le #Conseil_constitutionnel. Parce que je souhaite que nous allions vite sur la mise en œuvre des dispositifs que vous allez voter (...) Il y a toujours un risque à saisir le Conseil constitutionnel », a lancé le Premier ministre, lors de la discussion au Sénat du projet de loi sur l’état d’urgence, approuvé hier par l’Assemblée.

      « Si le Conseil répondait que la loi révisée n’est pas constitutionnelle sur un certain nombre de points, de garanties apportées, cela peut faire tomber 786 perquisitions et 150 assignations à résidence déjà faites », a-t-il argumenté.

      Certaines mesures votées jeudi à l’Assemblée nationale, notamment celle « concernant le bracelet électronique », ont « une fragilité constitutionnelle », a concédé Manuel Valls. Avant de conclure :

      « Je sais bien qu’il peut y avoir une #QPC (question prioritaire de constitutionnalité, ndlr) mais je souhaite que nous allions vite parce que (...) nous souhaitons donner aux forces de l’ordre, aux forces de sécurité, à la justice, tous les moyens de poursuivre ce qui représente un danger pour la Nation, pour la République et pour les Français. »

      #saisine_du_conseil_constitutionnel ou pas

    • ... « Autant la deuxième gauche m’a inspiré sur le social, autant je considère que son rapport à l’État reste très complexé. Je me suis interrogé sur le rôle de l’État, et c’est pour cette raison que je me tourne, plus jeune, vers Jean-Pierre Chevènement », confie l’intéressé à Marianne, qui publie cette semaine les bonnes feuilles de l’ouvrage.
      Une proximité idéologique entretenue pendant deux ans
      Emmanuel Macron, qui aurait voté pour l’ancien ministre de l’Intérieur au premier tour de la présidentielle de 2002, dresse-t-il un portrait pour le moins élogieux du fondateur du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), qui prône désormais l’émergence d’un « mouvement d’idées » allant de Mélenchon à Dupont-Aignan : (...).

    • On avait eu « Emmanuel Macron fait fantasmer les françaises »
      http://www.closermag.fr/people/politique/emmanuel-macron-fait-fantasmer-les-francaises-494692

      Aujourd’hui c’est le titre de une et la double page centrale du Monde qui érotise le personnage par un papier évidemment sous #paywall puisqu’il est fort bien documenté : la #banque comme preuve de l’aptitude à #gouverner l’incertain, la #Ville_de_Paris comme stage probatoire à l’intégration des plus hauts rouages de l’état central, #patronat progressiste et #deuxième-gauche, ou comment -à l’instar de ce que fut le rôle du CERES dans l’intégration du productivisme PCF au « programme commun » - même dans l’État, c’est depuis des marges que de nouvelles centralités émergent, etc.
      Le fantasme Macron
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/12/le-fantasme-macron_4807749_823448.html

      À l’occasion des régionales, Valls vient de lancer publiquement une version prototypique de la #grande_coalition qui viendra sauver la démocratie et l’état républicain (à "l’autorité [...] par définition émancipatrice, libératrice" , Valls) - du FN et du chaos. Ce papier du Monde sur Macron montre que le PS reste disponible pour prendre en charge la défense du capitalisme et sa gestion. Ce qu’il a su faire depuis 1981, avec un brio que la droite de droite ne peut que lui envier.
      Il s’agit pour incarner cette politique de fabriquer une figure individuelle. Ça se bouscule au portillon, et rien n’est joué, le sort pourrait y compris favoriser un quelconque éléphant (Aubry ou autre), mais la carte de la nouveauté, jouée avec Montebourg comme elle le fut avec Tapie durant les 80’, se doit d’être utilisée.
      Quelques extraits de de ce papier ci-dessous. Si vous trouvez un fichier en ligne, ça vaut le coup, c’est bien un #article_de_référence, à la hauteur de la tradition de ce #journal_officiel_de_tous_les_pouvoirs...

      Le banquier Peyrelevade :

      Si Marine Le Pen arrive au second tour, le nouveau président de la République, qu’il soit de droite ou de gauche, devra « ouvrir ». Emmanuel pourrait alors devenir une des personnalistés de la recomposition."

      L’ex-pédégé de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa :

      « une coalition rassemblant la gauche de la droite et la droite de la gauche avec Juppé à l’Élysée et Macron à Matignon » ?

      Henri Beffot, banquier :

      Il est celui dont #Le_Siècle a toujours rêvé, homme de gauche faisant une politique de droite, jeune rassurant pour les vieux." [Et le Monde d’assurer la promo :] « il possède les codes de la jeunesse mondialisée »

      Selon Cambadélis

      «une start-up», [ il] «incarne la gauche post-historique, pro-business et sociétale».

      Le Monde

      "Sa tactique est rodée : à intervalles réguliers comme pour "installer une petite musique" , il touche à l’un des tabous de la #gauche. Puis fait silence devant l’émoi qu’il suscite, mais ne se dédit jamais."

  • Sarkozy’s Russian fling – POLITICO
    http://www.politico.eu/article/sarkozy-russia-fling-putin-nato-united-states

    Once upon a time, Nicolas Sarkozy was such a fervent admirer of the United States that an American diplomat described him in 2009 as “the most pro-American French president since World War II,” according to a Wikileaks embassy cable.

    That version of Sarkozy seems to be lost, replaced by one whose gaze points east. On Thursday, the conservative leader of the “Républicains” party is heading with a small delegation to Moscow, where he will sit down for a face-to-face meeting with Russian President Vladimir Putin.

    A party official traveling with Sarkozy to Moscow described the trip as little more than a courtesy visit to Putin, whom Sarkozy has taken to calling a “friend” since he left office three years ago.

    This is about a leader of the opposition who is going to meet a head of state with whom he worked very closely while he was president,” said Thierry Mariani, a Russophile MEP in Sarkozy’s party, as he was about to board a plane to Moscow. “[Putin] is one of the personal contacts that Sarkozy has kept since he left office.

    Il ne viendrait évidemment à l’idée de personne que le probable candidat futur à l’élection présidentielle viendrait demander un petit soutien à cet autre grand ami de la démocratie.

  • « Peut-on encore débattre en France ? » Oui… mais entre soi - Hélène Bekmezian

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/10/21/peut-on-encore-debattre-en-france-oui-mais-entre-soi_4793838_823448.html#oYh

    La salle était pleine. (...) si l’affiche annonçait bien une « réunion publique », ce fut en fait une conférence des plus classiques.

    A vrai dire, les invités n’ont même pas débattu entre eux, ou si peu. Sur l’estrade, les neuf orateurs se sont demandé, les uns après les autres, si l’on peut « encore confronter des opinions contradictoires sans diaboliser le contradicteur ». Mais de contradicteur, justement, il n’y eut point. Les journalistes Natacha Polony, Laurent Joffrin, Jacques Julliard et Alexis Brézet, la philosophe Catherine Kintzler, le politologue Alain-Gérard Slama, l’économiste Jacques Généreux, le grand maître du Grand Orient de France Daniel Keller, ou le président du Conseil économique social et environnemental Jean-Paul Delevoye : tous étaient d’accord pour dire qu’on ne pouvait plus trop débattre en France. Surtout quand il s’agit du FN, des musulmans ou de la laïcité.

    (...) avec des intervenants connus, en majorité blancs et masculins, la soirée a surtout démontré que, oui, l’on peut encore débattre en France, mais entre soi.

  • Il y a soixante-dix ans, les 33 premières femmes entraient à l’Assemblée
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/10/21/il-y-a-soixante-dix-ans-les-33-premieres-femmes-entraient-a-l-assemblee_4794

    Retour vers le passé. Il y a soixante-dix ans, trente-trois femmes ouvraient les portes de l’Hémicycle aux Françaises. Parmi les premières députées de la République, entrées à l’Assemblée nationale le 21 octobre 1945 : Marie-Claude Vaillant-Couturier, Germaine Peyroles, Madeleine Léo-Lagrange, Raymonde Nédelec, la dernière de ces trente-trois précurseuses encore en vie qui fêtera d’ailleurs jeudi ses 100 ans…

    Des femmes issues « de familles bourgeoises ou de milieux très modestes », dont trois avaient commencé à travailler à l’âge de 11 ans, a souligné la vice-présidente de l’Assemblée Sandrine Mazetier (PS) lors d’un hommage rendu au Palais-Bourbon. Sur le site de ce dernier, leurs portraits permettent en effet de découvrir des journalistes, des institutrices mais également des sténodactylos et des ouvrières.

    Une exposition en leur honneur a également été inaugurée au Palais-Bourbon, mercredi, devant un parterre essentiellement féminin. Le buste d’Olympe de Gouges, figure de la Révolution guillotinée et pionnière du féminisme, qui devait initialement être installé en salle des Quatre-Colonnes en ce jour anniversaire, le sera ultérieurement. L’œuvre n’est pas tout à fait terminée.

    Et ça ne progresse pas beaucoup #femmes #politique

  • Dans le tombeau de l’intellectuel français de souche - Page 4 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/171015/dans-le-tombeau-de-l-intellectuel-francais-de-souche?page_article=4

    Cela fait des années maintenant que les médias, avec une persévérance qui confine à l’obsession, sont devenus le théâtre de l’emphase identitaire, la scène sans cesse rejouée de l’inconfort français : identité malheureuse, racisme anti-Blanc, phobie de l’autre s’y donnent à lire sans scrupule ni recul. Et sur cette scène, c’est la même histoire qui est racontée, celle du « petit Blanc » oublié, méprisé, insulté par le « méchant » Maghrébin et sa femme voilée, la masse colorée des Français sans souche qui transgressent les règles du jeu de la laïcité, de la République.

    L’objectif est clair : connecter les transformations de la société française à la question de l’immigration. Et pour cela, construire la figure d’un ennemi intérieur, un autre inassimilable, le Musulman, le Rom, l’Étranger, le jeune de banlieue, selon les mêmes méthodes utilisées par les antisémites pour construire la figure du Juif malfaisant. Il s’agit moins de défendre le vrai peuple injustement méprisé, comme le prétend Onfray, que de reconfigurer la société, en traçant une frontière entre les insiders et les outsiders, les Français et les réfugiés, le Citizen et le Denizen…

    Ce message, ce sont les médias qui le formatent et le diffusent. Les intellectuels médiatiques n’en sont que les porte-parole. Il n’ont même pas le privilège de l’antériorité. C’est flagrant dans le cas de Michel Onfray, qui ne fait que suivre, à l’instar de politiques, la pente d’une opinion publique formatée par les médias. Ça l’est plus encore d’Éric Zemmour, qui n’appartient pas à la sphère intellectuelle mais à l’univers médiatique des radios et des talk-shows. C’est aussi vrai d’Alain Finkielkraut, qui se confie depuis des années à ce qu’il dénonce et se précipite dans le grand trou noir médiatique qui nourrit et aiguise ses obsessions et ses peurs.

    La dérive droitière des intellectuels est la forme que prend leur ralliement à la doxa médiatique, leur soumission à l’air du temps. Ils ne dérivent pas à droite, ils suivent la pente des idées reçues. Ils sont absorbés par le trou noir des médias, cette bouche d’ombre qui avale et dévore toute expérience réelle de création ou de pensée. Ce n’est pas seulement à la dérive droitière d’intellectuels que nous assistons, mais à la dévoration médiatique de toutes les figures publiques de la représentation. Homo politicus. Homo academicus. Homo mediaticus. Toutes les figures publiques y succombent l’une après l’autre : la figure du politique, privée de sa puissance d’agir, celle du journaliste, de son indépendance, celle de l’intellectuel, du magistère de la pensée.

    Homme politique sans pouvoir, journaliste embedded et intellectuel sans œuvre : voilà les trois figures de la dévoration médiatique. Déchargées de leur puissance d’agir, ayant perdu toute autonomie, elles fusionnent sous nos yeux pour donner naissance à l’histrion, au polémiste, qui est la forme terminale de l’intellectuel médiatique. Dans un univers où la manipulation des pulsions a pris la place de l’échange des idées et des expériences. C’est la mort de l’intellectuel français de souche.

    Il ne manquait qu’un meeting à la Mutualité, sans autre prétexte que la défense de Michel Onfray, pour lui servir d’obsèques nationales. Ce sera chose faite le 20 octobre prochain. Qui s’en plaindra ?

    #médias #intellectuels

  • Dans le tombeau de l’intellectuel français de souche - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/171015/dans-le-tombeau-de-l-intellectuel-francais-de-souche

    Homme politique sans pouvoir, journaliste embedded et intellectuel sans œuvre : voilà les trois figures de la dévoration médiatique. Déchargées de leur puissance d’agir, ayant perdu toute autonomie, elles fusionnent sous nos yeux pour donner naissance à l’histrion, au polémiste, qui est la forme terminale de l’intellectuel médiatique. Dans un univers où la manipulation des pulsions a pris la place de l’échange des idées et des expériences. C’est la mort de l’intellectuel français de souche.

    • « Il ne manquait qu’un meeting à la Mutualité, sans autre prétexte que la défense de Michel Onfray, pour lui servir d’obsèques nationales. Ce sera chose faite le 20 octobre prochain. »

      Michel Onfray convoque ses soutiens à la mutualité
      Olivier Faye, Le Monde, le 19 octobre 2015
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/09/19/michel-onfray-convoque-ses-soutiens-a-la-mutualite_4763591_823448.html

      « Régis Debray, Alain Finkielkraut , Pascal Bruckner, Jean-François Kahn, Jean-Pierre Le Goff et bien d’autres devraient être présents... »

    • Ce matin il passait sur France culture dans la matinale. C’est très étrange. Quand on lui demande pourquoi il écrit une tribune dans éléments dans le voisinage antisémtite de Ratier, l’explication est remarquablemnt capillo-tractée, j’en concevrais presque de l’admiration pour sa part de fiction et d’improvisation et limite je me dirais, ça se teindrait presque si, et c’est là où je veux en venir, il ne finissait pas par expliquer qu’en gros il est obligé, contraint, à son corps défendant, de parler et d’écrire partout parce que sinon on ne parle pas assez de lui et de son oeuvre. Et alors là les bras m’en tombent. Par exemple en été depuis douze ans, son temps d’antenne sur France Culture est de 28 heures mensuelles, ce dont personne ne peut se targuer. Et donc quand on lui fait remarquer que tout de même il bénéficie d’une émission sur le même France Culture , le monde selon Michel Onfray, là je dois dire que je n’ai pas le courage d’aller écouter pour voir, en gros il répond que oui, mais vraiment à Libération on dit que du mal de lui et on ne le publie pas. Et pire au Monde

      En fait ce type a un problème de mégaphone, il voudrait un autre modèle dans une autre marque.

      Sans compter que je trouve remarquable quand un intellectuel est à ce point persuadé que son travail mérite une plus grande audience. Je n’ai jamais compris sur la base de quel raisonnement, il parvenait à jauger ce manque à gagner.

  • Réforme des aides au logement : qui va être pénalisé ?
    http://www.lemonde.fr/logement/article/2015/09/30/225-millions-d-economies-sur-les-aides-au-logement-des-2016_4778147_1653445.

    Pour les acteurs de l’habitat [les proprios], le pire a été évité avec le budget de l’Etat présenté mercredi 30 septembre par le gouvernement : l’enveloppe consacrée au #logement pour 2016 s’élève à 17,7 milliards d’euros, soit à peine moins qu’en 2015 (17,9 milliards d’euros, à périmètre constant).

    Les principales économies concernent les trois types d’allocations logement (#APL, ALF et ALS). Après moult réflexions et rapports – de la Cour des comptes, de l’Inspection des finances –, ce sont finalement les propositions d’un groupe de parlementaires, piloté par François Pupponi, député PS du Val-d’Oise et maire de Sarcelles, qui ont été retenues.

    Les économies se montent à 225 millions d’euros en 2016, et à 317 millions d’euros en 2017, quand les nouvelles mesures auront pris leur plein effet. Des sommes modestes, comparées à l’énorme poste des aides au logement : celles-ci pèsent 18 milliards d’euros, dont 15,5 milliards d’euros à la charge du ministère du logement, et sont versées à 6,5 millions de bénéficiaires, dont 95 % de locataires. L’objectif est bien de maîtriser cette #dépense, qui s’alourdit de près de 400 millions d’euros chaque année.

    Quatre nouvelles mesures vont concerner les #locataires, notamment dans les modalités plus restrictives du calcul des aides au logement. Les accédants à la propriété et les étudiants sont épargnés [faux dans les deux cas].

    Le #patrimoine des allocataires pris en compte

    La première de ces mesures, assez symbolique, est d’intégrer aux ressources des bénéficiaires, donc dans le calcul de leur aide, un revenu théorique de leur patrimoine (résidence secondaire, assurance vie, dépôt sur un livret A, etc.). Le rapport Pupponi, remis en mai à Bercy, avait suggéré un taux : 3 % de la valeur de ces biens. Selon l’étude d’impact préparatoire, 10 % des allocataires détiennent en effet un patrimoine de plus de 30 000 euros, et 2 % un patrimoine de plus de 150 000 euros. Pour un célibataire percevant plus d’un demi-smic [soit un peu plus que le RSA], tout euro de revenu théorique supplémentaire se traduit par 33 centimes de baisse de l’allocation.

    L’économie attendue pour l’Etat, en année pleine, est de 133 millions d’euros, mais cette disposition étant difficile à mettre en œuvre puisqu’elle oblige les caisses d’allocations familiales chargées de calculer et verser l’aide à modifier leurs logiciels, elle n’entrera en vigueur qu’au 1er octobre 2016, réduisant l’économie attendue à 33 millions d’euros sur cet exercice.

    Réduction de l’aide pour les loyers très élevés

    La deuxième mesure concerne les locataires qui paient un loyer très élevé, soit deux fois supérieur au #loyer_plafond pris en compte dans le calcul de l’aide personnalisée au logement [situation où l’on retrouve nombre d’étudiants]. Par exemple, le loyer plafond est d’environ 400 euros par mois pour un couple en Ile-de-France : le seuil qui déclenchera la baisse s’élevera donc à 800 euros.

    Au-delà du seuil, l’allocation serait diminuée, dans l’idée de ne pas encourager les ménages à louer des appartements trop chers et d’alimenter ainsi l’inflation des loyers [pour partie attribuée à raison par diverses études à l’existence même des aides au logements qui en « solvabilisant la demande » sont en fait des aides au propriétaires, ce qui pourrait inciter à règlement les loyers plutôt qu’à diminuer le fiancent des tant droit mais bon...]. Les ménages réglant des loyers supérieurs aux plafonds sont 475 000. L’économie attendue est, en année pleine, de 123 millions d’euros, mais le nouveau mode de calcul ne prendra effet qu’au 1er juillet 2016, réduisant ce gain de moitié cette année-là.

    Les locataires de moins de 25 ans mis à contribution

    Les salariés de moins de 25 ans qui bénéficient, l’année de leur embauche, d’un calcul favorable, verront leur régime désormais aligné sur le droit commun. Cette simplification procure immédiatement 109 millions d’euros à l’Etat.

    Des allocations arrondies à la baisse

    Les petits ruisseaux font les grandes rivières : la règle d’arrondir les allocations logement à l’euro, en oubliant les centimes, permet 20 millions d’euros d’économies supplémentaires.

    #austérité #fabriquer_la_pauvreté #guerre_aux_pauvres

    • Ben c’est du patrimoine car notre ennemi c’est la finance, non ? :)
      ok @monolecte, mais mettre un seul doigt dans cette logique (appliquée par les lois Hartz en Allemagne ou, contre les chômeurs, les allocs sont fonction y compris des livrets d’épargne des enfants) c’est se faire raboter sur toute marge de manoeuvre, voire comme déjà dit ici sur des circonstances fâcheuses, comme d’hériter d’un machin qui vaut rien et qui peut coûter cher mais sera "forfaitairement une occasion de réduire l’APL ou ordinaires, comme par exemple recevoir une indemnité de licenciement.

      Le PS a été jusqu’à dire que la baisse des APL était du à la nécessité de financer le logement des réfugiés. Ils veulent pourvoir se poser en rempart contre un FN qu’ils font monter sciemment. Et surtout que tous les gueux de ce pays se battent pour les miettes (par ex que faut il prendre en compte pour réduire ou pas l’APL) sans jamais même causer du gâteau.

      Soit dit en passant l’APL a bien par ailleurs un effet inflationniste. En « finançant la demande solvable » de nombreux jeunes en formation elle garanti la rente foncière, c’est une aide aux propriétaires (y compris de taudis). Tant que ces derniers sont libres de fixer les #loyers, ce qui est pour l’essentiel le cas malgré les micro rustines foireuses annoncées urbi et orbi par le PS et les Verts.

      L’article dont un extrait suit contredit ce que je dis plus haut, mais n’envisage pas un contrôle des loyers.

      Aides au logement et loyers : l’erreur de raisonnement
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/12/15/aides-au-logement-et-loyers-l-erreur-de-raisonnement_4540944_3232.html

      D’abord on sait que depuis les années 1980, les aides au logement ont perdu du pouvoir d’achat. Dans les logements HLM, tous les loyers rentraient dans le plafond de l’APL lors de sa création. Aujourd’hui, la moitié des logements dépassent ce plafond. Le surplus reste à la charge des locataires.
      Et si l’effet était pris pour la cause
      Dans le secteur locatif privé, le dépassement est quasi systématique. La raison en est simple, toutes les aides personnelles ont été sous actualisées de manière permanente par les gouvernements successifs, et ont donc perdu du pouvoir d’achat.
      Comment des aides à la baisse en pouvoir d’achat peuvent-elles tirer les loyers à la hausse ? A titre de confirmation, le « Panorama social de la France 2013 » publié par l’Insee indique que le taux d’effort des locataires après aide personnelle a augmenté. L’étude de l’Insee s’appuie sur des travaux antérieurs, notamment ceux de Mme Fack.
      Cette étude est pertinente mais pour une période et un évènement précis, l’extension de l’allocation de logement aux étudiants dans les années 1980. Il est évident qu’une augmentation brutale du pouvoir d’achat des étudiants sans que l’offre ait le temps de s’adapter a conduit à une augmentation des loyers. Mais plus rien de tel ne s’est produit depuis cette date. Comparer une période et un évènement exceptionnels à une évolution de longue durée n’est pas scientifiquement acceptable.

      Parler d’événement exceptionnel à pros de l’extension de l’APL c’est ne pas tenir compte de l’encouragent à la rente foncière dont cet événement a été un des facteurs.

    • Ben oui, c’est ça. L’entre soi est l’avenir du moi-je. À Paris, par exemple, pour un « isolé », plafond fois deux = un peu moins de 600€ (hors charges). Et pour ce qui est de pousser, ça risque de pousser, à coups d’expulsions. faudrait vire avec ça, et comme tant de RSAstes l’ont fait et le font, envisager l’exil vers des coins ou le m2 est pas cher, les plus paumés possibles...

    • Des aides au logement pour les étudiants placées sous conditions de ressources ? Deux amendements remettant en cause l’accès des étudiants aux aides personnalisées au logement (APL) ont été déposés jeudi 29 octobre sur la loi de finance 2016 par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ils seront revotés en séance plénière le 4 novembre.
      Pour les associations étudiantes, ces amendements, s’ils sont adoptés, pénaliseraient les classes moyennes. « Mettre les APL étudiantes sous condition de ressources, comme le système de bourses du Crous, c’est priver jusqu’à 500 000 jeunes d’une aide de 100 à 200 euros par mois, indispensable pour payer leur loyer. Cela signifie que des jeunes devront retourner vivre chez leurs parents et parfois renoncer à leurs études », défend l’Une,...

      http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/10/30/faut-il-conditionner-les-aides-au-logement-des-etudiants-aux-ressources-des-

      via https://twitter.com/feeskellepeut

    • Les APL, un budget qui équivaut au total de ceux des allocations familiales et RSA
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/05/les-particuliers-dont-les-parents-paient-l-isf-ne-toucheront-plus-d-aides-au

      Dans le rapport qu’elle avait présenté le 16 septembre à la commission des finances du Sénat, la Cour des comptes rappelait les montants consacrés à l’aide au logement : 17,4 milliards d’euros en 2013, soit un montant moyen mensuel de 225 euros pour 6,5 millions de bénéficiaires. Le coût devrait atteindre 18,2 milliards en 2015. Bien plus que les allocations familiales (12,5 milliards d’euros) ou le revenu de solidarité active (RSA) « socle » (7,8 milliards). « La capacité à poursuivre le financement des aides n’est pas assurée », estimait la Cour. Elles ont cependant un impact redistributif important pour les revenus modestes, 75 % des bénéficiaires appartenant aux trois premiers déciles de revenus.