M, 16 ans raconte :
« J’ai jeté un œuf. 10 minutes plus tard ils m’ont mis à l’écart dans un coin. Ils m’ont mis des coups de matraque (dont un qui m’a laissé un bleu que j’ai pris en photo). Ils étaient deux : un CRS et une personne de la BAC en civil. Le « Baceux » m’a donné des coups de matraque et le CRS de casque avec sa visière. Je disais "arrêtez" je les poussais pour qu’ils arrêtent. Ils ont continué en me disant "là on te frappe pas, si tu veux on peut te frapper jusqu’à ce que t’arrives pas à te relever". Après un silence ils ont pris ma carte d’identité en photo en me disant que si je ne partais pas du lycée il viendraient le lendemain matin chez moi. »
Il est resté malgré les menaces.
En voyant une amie qui suffoquait à terre, S., 16 ans, est allé demander de l’aide aux policiers qui lui ont répondu en l’insultant. Ils étaient au volant de leur voiture et se sont mis à foncer sur les lycéen-ne-s. En voyant cela, S. a mis un coup de pied dans leur voiture, presque par réflexe. Cela a suffi à le faire embarquer au commissariat :
« Ils m’ont plaqué au sol. Menotté. Dans la voiture la policière au volant a dit que j’étais "une sous-merde", que c’était vraiment "une génération de merde" qu’on n’était "pas éduqués". Le policier à côté de moi qui me tenait m’a dit que si je bougeais je me prendrais une claque. Le trajet a duré deux minutes pendant lesquelles la policière n’a cessé de m’insulter.
Au commissariat, ils m’ont menotté à une chaise. il y avait autour de cinq flics qui se sont moqués de moi en m’insultant « ferme ta gueule » « t’as pas à parler », « espèce de pédé », « t’es un voyou » alors que je demandais à aller aux toilettes. Ils ne m’ont laissé y aller qu’au bout d’une heure et demie.
Les insultes ont duré tout le temps ou je suis resté au commissariat (2 à 3h je pense). Ce qui m’a étonné, c’est qu’il n’y en avait vraiment pas un pour rattraper l’autre. Une flic est arrivée plus tard et a dit en me voyant « ah c’est lui le petit con. » »
Ses copains témoignent que ce sont eux qui ont prévenu ses parents. Les flics l’ont gardé plusieurs heures au commissariat sans s’en donner la peine – T. est mineur. Pour finir, son ADN a été prélevée (salive, empruntes digitales). Il est convoqué pour ’outrage à agent » dans trois mois.