L’armée saoudienne prise au piège du bourbier yéménite

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  • L’armée saoudienne prise au piège du bourbier yéménite, par Nathalie Guibert et Benjamin Barthe
    http://www.lemonde.fr/international/article/2016/03/24/l-armee-saoudienne-prise-au-piege-du-bourbier-yemenite_4888970_3210.html

    Pour la nouvelle direction saoudienne, et notamment l’impétueux Mohamed Ben Salman, fils du roi et ministre de la défense, qui avait fait de cette intervention le symbole d’une politique extérieure beaucoup plus offensive, l’échec est rude. Il met en lumière le manque d’efficacité des forces aériennes du royaume, principales contributrices de la coalition, qui, non seulement multiplient les erreurs de tir dévastatrices, mais ont du mal à faire reculer leurs adversaires.

    La rébellion houthiste, qui s’est emparée de pans entiers du Yémen au début de l’année 2015 et derrière laquelle Riyad voit la main de son ennemi iranien, reste solidement ancrée dans la capitale, Sanaa. Le mouvement de reconquête par le sud, lancé par les forces fidèles au président légitime, Abd Rabo Mansour Hadi, à la suite de la reprise d’Aden en juillet, bute toujours sur les verrous de Taëz et de Moka.

    #arabie_saoudite #yémen #guerre

    (l’article est très bien hors la métaphore du bourbier)

    • On reste tout de même dans la narrative de bon goût.

      Quand les Russes bombardent des hôpitaux en Syrie, on nous explique clairement qu’il s’agit d’une tactique délibérée, pour les plus gentils une technique de contre-insurrection, pour les plus critiques terroriser les populations. Pour les mêmes faits au Yémen, l’article hésite entre incompétence (trop haut) et incompétence... (pas assez entraînés).

      Ce qui renvoie à un manque très général des articles de bon goût concernant les guerres de cette région : les dégâts collatéraux, les destructions massives des infrastructures, la montée des haines sectaires, les milices islamistes incontrôlables, l’éclatement des pays... malgré leur aspect systématique et parfaitement prévisible, sont toujours présentés comme des effets surprenants et indésirables des conflits. Or quand on interroge les locaux (sondages, discussions), on entend très souvent que les gens pensent que tout cela est délibéré et fait partie en réalité des buts de guerre. (Ce à quoi nos journaux répondent soit en occultant l’opinion générale des populations, soit en la taxant de complotisme.)