La laïcité à la française favoriserait la radicalisation

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  • La laïcité à la française et le chômage favoriseraient « la radicalisation » et le « djihadisme » - La Presse

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    Les récents attentats de Bruxelles, précédés de ceux de Paris en janvier et novembre 2015, « illustrent une vérité troublante : le danger que posent les djihadistes est plus grand en France et en Belgique que dans le reste de l’Europe », écrivent William McCants et Christopher Meserole de la Brookings Institution, un prestigieux centre d’études américain.

    (...) Le premier facteur est selon eux qu’ils proviennent d’un pays francophone ou qui a eu le français comme langue nationale.

    L’explication qu’ils avancent se résume en trois mots : la « culture politique française ».

    « L’approche française de la laïcité est plus incisive que, disons, l’approche britannique. La France et la Belgique, par exemple, sont les deux seuls pays européens à bannir le voile intégral dans les écoles publiques » , notent MM. McCants et Meserole.

    Les deux chercheurs affirment se fonder sur les nombres de djihadistes rapportés à la population musulmane des pays observés. Ainsi, disent-ils, « par habitant musulman, la Belgique produit nettement plus de combattants étrangers que le Royaume-Uni ou l’Arabie Saoudite ».

    Auteur de l’ouvrage « The ISIS Apocalypse » sur le groupe Etat islamique, William McCants est un spécialiste reconnu du monde islamique au sein du Center for Middle East Policy, spécialisé dans l’implication des États-Unis dans cette région. Il conseille d’autre part le département d’État américain sur les questions d’extrémisme religieux.

    Lui et M. Meserole insistent également sur un important sous-facteur : l’interaction entre les taux d’urbanisation et de chômage chez les jeunes. Quand le taux d’urbanisation est de 60 à 80 %, avec une proportion de jeunes désoeuvrés de 10 à 30 %, alors apparaît une poussée de l’extrémisme sunnite. Or ces cas de figure s’observent surtout dans des pays francophones, assurent-ils.

    Résultat, certaines banlieues de Paris, Molenbeek (Belgique) ou Ben Guerdane (Tunisie) génèrent proportionnellement un nombre « extrêmement important » de candidats au djihad, constatent-ils.

    Face à ce cocktail mêlant culture politique française, urbanisation et chômage des jeunes, William McCants et Christopher Meserole concèdent en être réduits à une « conjecture » qu’ils développent ainsi :

    « Nous supposons que lorsqu’il existe de fortes proportions de jeunes sans emploi, certains d’entre eux sont voués à la délinquance. S’ils vivent dans des grandes villes, ils ont davantage d’occasions de rencontrer des gens ayant embrassé une doctrine radicale. Et quand ces villes sont dans des pays francophones ayant une conception virulente de la laïcité, alors l’extrémisme sunnite apparaît plus séduisant ».

    Le cas d’Amedy Coulibaly @mediapart https://www.mediapart.fr/journal/france/200216/amedy-coulibaly-retour-sur-ses-annees-de-prison