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  • Fanatisme, religion et philosophie, entretien avec Philippe Granarolo - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-8994-fanatisme_religion_et_philosophie_entretien_avec_philippe_gr

    Il me semble entendre derrière votre question l’écho d’une formule souvent répétée : « On ne saurait mourir pour la laïcité ». Puisqu’en effet il ne saurait être question d’instaurer je ne sais quelle « #religion laïque », la question est de savoir si nous pouvons oui ou non vivre sans religion. Dans le chapitre intitulé « La fin d’une longue amnésie », je dialogue à ce propos avec Régis Debray dont les ouvrages ont toujours retenu mon attention. Ou bien le politologue a raison, il ne peut y avoir rassemblement humain sans le ciment d’une croyance fondatrice qui relie les membres du groupe, croyance sans rapport aucun avec la « vérité », comme l’affirmait initialement la Critique de la raison politique en 1981, la seule fonction et la seule efficience de la croyance fondatrice étant de transformer en corps social des individus épars. Ou bien Régis Debray se trompe : quelque chose d’autre qu’une croyance aveugle est capable de nous rassembler. C’est la thèse que je défends.
    Concrètement, comment une société réunie en dehors de la croyance peut-elle lutter contre des individus englués dans le fanatisme ? Négativement, en ne se laissant pas piégée dans l’obsession sécuritaire. La première des citations que je place en exergue de mes chapitres est une formule d’Hubert Védrine : « Le fait qu’on se soit convaincus que le terrorisme était la menace principale a fait beaucoup de mal à nos sociétés ». Tout en exigeant de l’État qu’il mette en œuvre tous les moyens dont il dispose pour nous protéger, nous devons nous faire à l’idée que sécuriser la totalité de nos territoires est mission impossible. Il nous faut apprendre à intégrer la menace terroriste dans nos vies quotidiennes. Positivement, en augmentant considérablement l’effort éducatif dans les territoires oubliés de la République. En nous exhortant à nous flageller, à pratiquer continument la repentance, certains ont fourni leurs meilleures armes aux idéologues de l’islamisme radical. Nous devons être convaincus de la qualité humaine de notre modèle culturel : au nom de quoi chercher à le transmettre et à le partager si nous-mêmes doutons de sa valeur ?

  • Huit insoumis selon #Todorov - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-8966-huit_insoumis_selon_todorov.htm

    Si ces huit figures sont exemplaires dans leur insoumission et doivent – là est peut-être l’ambition de l’ouvrage – servir de modèles aux contemporains que nous sommes, jamais le philosophe ne les présente comme des canons inatteignables : bien au contraire, ces courtes biographies les rapprochent de nous, suscitant un peu plus notre acquiescement à la thèse de Todorov, notre sympathie à l’égard des personnages illustres et notre admiration face à ce que peut, parfois, la nature quand elle est humaine. Voici alors ce que devraient être nos nouveaux impératifs catégoriques : renoncer à la tranquillité s’il le faut, ne pas se soumettre, en somme, à un « système » tout comme à la pression de l’à-quoi-bon ou à la facilité du repli sur soi, continuer à croire en quelque chose – qu’importe si cette foi s’infléchit, se module au cours du temps – quelque chose qui, de près ou de loin, protège, valorise, sublime l’humanité car « loin de se contredire, morale et politique peuvent s’épauler mutuellement ». Pour résumer : agir en homme libre.
    Mais l’auteur remarque alors que la source de ces actes vertueux est née, chez chacun d’entre eux, « de la rencontre avec un mal vécu comme extrême », paradoxalement capable de révéler, libérer la capacité au bien de ces hommes et de ces femmes. Comment ne pas regretter, dès lors, que Todorov ait écrit cette dernière phrase, après tant d’efforts pour convaincre son lecteur de la nécessité d’un changement intérieur par l’illustration de cas exemplaires : « Un chemin que la plupart d’entre nous, tout en admirant ceux qui s’y engagent, hésitent à emprunter » ? La question devrait être plutôt : êtes-vous, sommes-nous, serons-nous dès demain cet « #insoumis inconnu » à qui est dédié ce livre ?

  • L’Illusion du bloc bourgeois pour comprendre la crise politique française
    http://www.nonfiction.fr/article-8839-entretien___lillusion_du_bloc_bourgeois_avec_bruno_amable_et

    Vous montrez que le bloc bourgeois pourrait bien ne jamais parvenir à devenir un bloc dominant, dans la mesure où il ne disposerait que d’une base sociale trop faible. En même temps, vous n’excluez pas totalement qu’il puisse parvenir à satisfaire les attentes au moins d’une partie des classes populaires (baisse du chômage et augmentation du pouvoir d’achat). Comment y parviendrait-il ou qu’est-ce que cela supposerait selon vous ?

    Le bloc bourgeois est minoritaire au sens sociologique et son cœur est effectivement restreint. Mais si on agrège à ce cœur l’ensemble des classes moyennes et hautes, qui ne sont pas totalement hostiles à une orientation libérale de la politique économique et, surtout, sont « pro-européennes », classes qui sont présentes aussi bien dans l’ancien bloc de droite que dans le vieux bloc de gauche, on obtient presque un quart de l’électorat. C’est d’ailleurs le niveau atteint dans les sondages par Emmanuel Macron. Cela peut suffire pour gagner une élection en présence d’un cadre politique hautement fragmenté. Mais il est vraisemblable que la fragmentation qui caractérise cette élection se réduira après la présidentielle : une action de gouvernement structurée par les attentes du bloc bourgeois produirait une simplification de l’offre politique autour de l’axe qui oppose les soutiens d’une intégration européenne en continuité avec celle que nous connaissons (réformes néolibérales), aux tenants de la souveraineté nationale. Une telle simplification, si elle a lieu, n’atténuera pas la crise, au contraire : le bloc bourgeois aura du mal à s’imposer comme dominant, mais le pôle « anti-bourgeois » ou nationaliste regroupera des intérêts socio-économiques parmi lesquels il n’y a pas de véritable médiation. La France risque ainsi d’entrer durablement dans une phase de fortes turbulences politiques. L’autre scénario, favorable au bloc bourgeois, est celui d’un retour un peu miraculeux de la croissance : un gouvernement appuyé par le bloc bourgeois pourrait en revendiquer le mérite, et élargir ainsi sa base du moins à une fraction des classes populaires en satisfaisant un nombre minimal d’attentes. C’est un scénario, celui du bloc bourgeois qui devient dominant, que nous évoquons dans le livre, mais qui n’est pas nécessairement le plus probable...

  • Images et récit pour la rédemption du peuple - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées

    http://www.nonfiction.fr/article-8762-images_et_recit_pour_la_redemption_du_peuple.htm

    ’actualité encourage sans cesse à renforcer nos analyses de la production d’images et de grands récits, orientés vers une origine perdue, en contexte dictatorial. Car le mal, pour l’énoncer dans les termes de Hannah Arendt, n’est pas définitivement vaincu. Aussi revenir sur les configurations anciennes de l’usage des drapeaux, des mises en scène politiques, des slogans mués en poèmes, des récits qui restructurent l’espace et le temps, de l’architecture… est non moins nécessaire, aussi bien pour en établir les faits, que pour en faire émerger les instruments – techniques et philosophiques – dont nous devons penser la survivance ou la reconduction.

    #fascisme #nazisme #totalisatirsme #propagande #Manipulation

  • ENTRETIEN – « Tuer pour exister, et mourir » avec David Thomson - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-8189-entretien___tuer_pour_exister_et_mourir__avec_david_thomson.

    On est néanmoins frappé de constater dans le livre que quelque soit leur origine, tous vos interviewés (en tout cas ceux qui s’expriment sur la question) disent avoir reçu une éducation religieuse, mais une éducation religieuse assez souple, peu pratiquante. Confirmez-vous cette impression ?

    Oui, effectivement. C’est bien sûr le cas pour les musulmans de culture qui découvrent la foi et se mettent à pratiquer, mais les convertis non-musulmans viennent aussi souvent de familles catholiques ou protestantes plus ou moins pratiquantes. Il existe aussi de rares personnes issues d’autres horizons religieux ou politiques : l’un de ceux que j’ai interrogé était passé par le bouddhisme avant de faire le choix de l’Islam, et j’ai même rencontré des jihadistes issus de familles juives ou encore d’autres qui militaient dans les rangs de l’extrême-droite. En fait on trouve un peu de tout, et toutes sortes de cas qui ne sont absolument pas représentatifs. Mais dans l’ensemble, il est assez clair que la conversion s’inscrit dans une quête spirituelle, une démarche rédemptrice, ou en tout cas, qu’elle apporte une réponse à une question latente. Ce mélange de découverte et de retour au religieux est quelque-chose qui vaut pour tous les jihadistes, de « Clémence » à Abou Moussab Al-Zarqaoui .

    Dans ce sens, tous sont des « convertis » et se regardent comme tels. Et cette bascule est structurante : un jihadiste issu de la grande délinquance, qui avait déjà du sang sur les mains avant de se convertir, me disait même que son passé criminel le renforçait dans sa vérité, dans la mesure où ce passé le rapprochait des compagnons du Prophète Mohamed, passés de la violence séculière à la violence religieuse. Cette personne a intégré la police islamique, et il m’a un jour confié qu’il prenait du plaisir à tuer des gens. Dans son cas, le jihadisme lui a permis de légitimer sa violence, il lui a offert une raison d’assouvir totalement ses pulsions meurtrières. Ce n’est bien sûr pas le schéma majoritaire – il n’y en a pas – mais chacun à sa manière, tous font nettement la différence entre un avant et un après.

    Le débat sur l’interprétation du phénomène jihadiste invoque parfois la relégation sociale des personnes qui se radicalisent, leur mise à l’écart de la société par le système scolaire lui-même. On peut aussi avoir l’impression d’avoir affaire à des personnes mal armées intellectuellement pour faire face aux discours complotistes et obscurantistes des islamistes. Observez-vous quelque chose comme le produit d’un échec de l’école républicaine ?

    En l’absence de chiffres, il est difficile de dire quoi que ce soit de précis concernant le niveau de formation des Français jihadistes. Si je m’en tiens aux personnes dont je parle dans mon livre, quelques uns ont fait des études universitaires – en lettres, en sciences, en droit… – mais la plupart se sont arrêtés après le bac, voire après un BEP. C’est d’ailleurs un motif de blagues entre eux, qui prouve qu’il existe une conscience collective assez forte de ce niveau général d’instruction (universitaire et religieux) assez bas.

    Plus généralement, ce qui revient en permanence, c’est un sentiment de frustration très largement partagé qui touche tous les milieux pour des raisons différentes. Le jihadisme propose à des égos froissés d’accéder au statut valorisant de héros de l’islam sunnite. Il y a un volet individualiste dans ce projet. Chez certains, elle vient du fait d’être issus d’une minorité, ce qui fait naître le sentiment de vivre en situation d’infériorité du fait de son origine. L’une des personnes dont je dresse le portrait dans mon livre menait une vie active et familiale en apparence très satisfaisante, mais il me disait : « Là, en tant que fils d’immigré, j’ai atteint le maximum de ce que je pouvais espérer. » Et il ajoutait que pour lui comme pour la plupart de ses frères d’armes, l’Islam leur avait rendu la « dignité » après que la France les a « humiliés ». De fait, parmi les convertis, on trouve aussi beaucoup de personnes issues des territoires d’outre-mer et de Français issus d’autres immigrations – subsaharienne, portugaise, mais aussi coréenne, vietnamienne… – pour lesquels la donnée identitaire doit être prise en compte.

    La frustration peut aussi être religieuse, notamment chez un certain nombre de personnes qui se sont d’abord tournées vers un salafisme quiétiste, et qui ont eu le sentiment de ne pas pouvoir exercer leur religion en France en raison de la place de la laïcité. Ces personnes perçoivent la législation française comme un instrument tourné contre l’Islam. Là, on a un motif de frustration qui ne se limite en rien aux milieux populaires.

    D’autres racontent aussi avoir vécu un traumatisme d’ordre privé ou un choc qui a débouché sur un processus de réflexion et une quasi-révélation : un jeune raconte ainsi s’être converti après avoir échappé miraculeusement à un accident de voiture, un autre est revenu vers l’islam après avoir survécu à un coup de couteau dans une bagarre parce qu’il « avait récité en continu la shahada » disait-il. Certains ont vécu des violences sexuelles, d’autres ont été confrontés à la mort brutale, la maladie, la toxicomanie voire la prostitution, l’absence ou l’abandon d’un de leurs parents.

  • Une #interview très éclairante de David Thomson qui propose un panorama approfondi des motivations derrière le #jihadisme en #France et égratigne au passage quelques idées reçues :

    Le cliché est effectivement que les femmes jihadistes sont des femmes soumises qui obéissent et suivent leur mari. Mais c’est plutôt l’inverse que j’ai observé depuis que je travaille sur ce sujet : l’engagement féminin est souvent plus déterminé que celui des hommes. Dans certains couples, c’est la femme qui est le moteur de la radicalisation, et certaines sont plus favorables aux attentats terroristes que leurs époux. Cela peut paraître incompréhensible, mais toutes celles avec qui je discute après leur retour me disent qu’elles ont vécu le port du sitar – qui dissimule jusqu’aux yeux et aux mains – comme une « libération ». Elles rejettent violemment et elles combattent (par les armes si elles le pouvaient) à la fois le modèle de société que leur impose la République française mais aussi les obligations perçues comme étant celles de la femme moderne : l’injonction sociétale de réussir sa vie professionnelle, sociale et familiale dans un contexte concurrentiel entre les individus.

    (...) À ce sujet, on entend souvent un discours très erroné qui voudrait que le jihadisme, en France, soit le fruit du communautarisme. C’est exactement l’inverse : l’un des points communs à presque tous ces jeunes est justement qu’ils n’étaient pas insérés dans une communauté. Et c’est peut-être plutôt l’absence de communauté qui leur a donné l’envie d’en retrouver une, de recréer une grande fratrie universelle – même si cette « communauté » est en réalité déchirée sur place par les rivalités internes. Dans ce sens, leur idéologie se construit contre l’Islam de France qu’ils déclarent « apostat » : en tant que tel, il est lui aussi à combattre et à éliminer.

    http://www.nonfiction.fr/article-8189-entretien___tuer_pour_exister_et_mourir__avec_david_thomson.

  • ENTRETIEN – « Les bûchers de la liberté », avec Anastasia Colosimo - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-8139-entretien___les_buchers_de_la_liberte__avec_anastasia_colosi

    Dans cet essai incisif, #Anastasia-Colosimo, doctorante en théorie politique et enseignante en théologie politique à Sciences Po Paris, nous propose une étude resserrée du #blasphème et de ses dimensions religieuse, politique mais aussi juridique. Un décryptage salutaire.

  • ENTRETIEN – « #République, #laïcité, #Islam » avec Céline Pina - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7887-entretien___republique_laicite_islam__avec_celine_pina.htm

    J’ai été élevée avec l’idée que l’#égalité de droit entre les hommes était naturelle, l’idée selon laquelle différencier les droits en fonction des différences de sexe ou des différences de couleur n’étaient ni légitime, ni juste. Ce qui était pour moi une évidence ne l’est visiblement pas pour tout le monde, même si j’ai mis longtemps à me rendre compte qu’en tant que femme je n’échappais pas à certains stéréotypes sexistes.

  • ANALYSE – La philosophie au secours des migrants... et des politiques - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7854-analyse__la_philosophie_au_secours_des_migrants_et_des_polit

    Ces contradictions entre un statut de #réfugié, créé en 1951 puis amendé en 1967, et la situation actuelle, montrent qu’il nous faut changer de paradigme pour pouvoir penser le sort de ces populations migrantes. Et cela d’autant plus que ce statut pose enfin un problème de droit de l’Homme : il nie la liberté des #migrants au profit d’une toute-puissance des Etats.

  • ENTRETIEN : « Décerner un label souverainiste au FN relève de la bévue stratégique » avec Gaël Brustier - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7852-entretien___decerner_un_label_souverainiste_au_fn_releve_de_

    Gramsci posait la question du pouvoir, de sa légitimité. Toute réflexion politique cohérente et conséquente devrait avoir cette question en son cœur. Avec des nuances, les nouvelles gauches radicales s’intéressent à cette question du pouvoir. On a assisté avec l’élection de Tsipras à la confrontation des gauches – social-démocrate et radicale – Au centre de cet affrontement, l’enjeu était bien la question du pouvoir et de sa légitimation. On arrive progressivement et enfin au cœur du débat à avoir et du combat à mener. Fritz Scharpf avait réfléchit à la façon dont se légitimait l’UE et dont on « gouvernait l’Europe », notamment en s’intéressant à la forme de légitimation par les outputs. Avec la crise, l’UE est face à sa vérité : pas de légitimation démocratique ascendante, faiblesse de ses outputs, si l’on intègre des outils gramsciens, faiblesse de sa société civile et développement de son appareil coercitif. Ce n’est pas d’un débat souverainiste/fédéraliste, pro ou anti européens dont nous avons besoin. La ligne de clivage dont la gauche a besoin se situe entre ceux qui considèrent que la démocratie doit être au cœur d’un projet alternatif qui, sans promettre le Grand Soir, ne renoncerait pas à mettre la politique au service des citoyens et ceux qui se dopent à la TINA et considèrent que celle-ci doit bénéficier du renforcement de l’appareil coercitif de l’UE et des Etats qui la composent.

    #antonio-gramsci #gauche #europe #démocratie

  • L’auto-organisation du public, Christian Ruby - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7805-lauto_organisation_du_public.htm

    Souvent cité mais méconnu, le philosophe américain #John_Dewey méritait bien qu’on lui consacre une introduction ; Joëlle Zask, traductrice de certaines de ses œuvres, accomplit cette tâche.

    ...l’#individu_démocratique, [...] cœur de sa réflexion. Ce qui le conduit à la question des « #relations_sociales » (par différence, précise l’auteure, avec celle des « rapports sociaux ») et à celle du « social ». Joëlle Zask précise les questions centrales qui se posent à lui : quelles sont les conditions individuelles et collectives de l’#association ? Comment distinguer l’association véritablement humaine de celle qui ne l’est pas ? Quel rôle l’#individu joue-t-il dans cette association ? Quelle différence existe-t-il entre le #privé et le #public ? Quels sont les effets de l’isolement et de la désocialisation ? Surtout, précise-t-elle encore : que faire, suivant quelle méthode et quels buts, pour surmonter les dysfonctionnements collectifs et les pathologies sociales ?

    #pragmatisme

  • The Next Revolution in Photography Is Coming
    In the future, there will be no such thing as a “straight photograph”

    It’s time to stop talking about photography. It’s not that photography is dead as many have claimed, but it’s gone.

    Just as there’s a time to stop talking about girls and boys and to talk instead about women and men so it is with photography; something has changed so radically that we need to talk about it differently, think of it differently and use it differently. Failure to recognize the huge changes underway is to risk isolating ourselves in an historical backwater of communication, using an interesting but quaint visual language removed from the cultural mainstream.....
    https://timedotcom.files.wordpress.com/2015/08/stephenwilkesvenicemultipleexposure.jpg?quality=65&strip

    http://time.com/4003527/future-of-photography

    #photo #photographie #photography

    • Article un peu confus je trouve, pas inintéressant mais confus et qui, à mon sens, est prisonnier de sa métaphore du début, à savoir que la photographie est entrée en puberté, du coup l’article passe à côté de quelques évidences qui auraient permis de clarifier son propos. D’un côté c’est comme si son auteur découvrait que les images (notamment les photographies) peuvent mentir, quand en fait, elles n’ont fait que cela depuis qu’elles existent. image = fiction. Et d’autre part, quand bien même l’article soupçonne que ce soit dans les usages du grand public que les plus grandes transformations sont à venir et de se demander comment une telle chose est possible (c’est-à-dire comment se fait-il que les photographes ne soient pas les plus audacieux inventeurs en matière de photographies ?), quand la réponse à cette question n’est pas lointaine : les images sont en train de devenir le langage.

      Par ailleurs c’est en revanche très rafraichissant d’entendre ces changements décrits avec l’angle de la curiosité plutôt que celui de la peur : au XIXème siècle la photographie a rendu un immense service à la peinture en la débarrassant de la corvée de la représentation, avec le numérique couplé au réseau, c’est un peu comme si c’était au tour de la photographie d’être relevée de cette tâche ingrate.

      Et sinon dans cette même ligne de réflexion, on peut regretter que l’on continue de parler des images comme d’actes uniques et isolés (la recherche de l’image parfaite, définitve en somme) quand en fait le numérique permet justement des logiques de flux qui sont libératrices.

    • Recension d’un ouvrage universitaire qui creuse un sillon proche (sans questionner toutefois les pratiques du grand public) :
      http://www.nonfiction.fr/article-7693-en_deca_de_la_photographie.htm

      À travers la seconde partie de l’ouvrage, consacrée à quelques problèmes esthétiques, le lecteur saisit le présupposé ontologique autour duquel s’articulent la plupart des contributions : il s’agit de considérer la photographie comme une pratique et non comme une image. Comme le souligne Arnaud Millet, dans « Il n’y a pas de photographiable ! », la photographie contemporaine suit la voie ouverte par la peinture, sortie depuis longtemps de la référentialité. Elle fait disparaître le « sujet » de l’image, « désignifie », laissant voir les couches sensibles qui la composent : « Le sujet de la photographie n’est plus qu’un prétexte pour faire des images photographiques, le sujet leur important moins que la texture, les formes et les couleurs de la matière photographique » .

      Le constat de « déréalisation » est ensuite relayé dans ce livre par toute une série d’articles passant en revue différentes pratiques contemporaines de la photographie basées sur les variations techniques de l’appareil. Des « fautographes » comme Joan Fontcuberta agrandissant exagérément l’image aux pratiques pictorialistes de Thomas Ruff, c’est tout un « potentiel de manipulation », selon le mot de Michelle Debat, qui est au cœur de la photographie aboutissant à une mise à distance du réel, forçant le spectateur à adopter la bonne distance face à ce qu’il voit. Les conséquences sont de deux ordres : d’une part, la photographie virtuelle s’affichant comme un pur leurre donne raison à la critique platonicienne des images ; d’autre part, elle inscrit la photographie dans un processus réflexif, typique de l’art contemporain.

  • Raoul Hausmann : Dadaïste sans fin - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7685-raoul_hausmann__dadaiste_sans_fin.htm

    En 1949, alors que Raoul Hausmann est déjà assez âgé, et vit exilé en France, il écrit à son vieil ami dadaïste Richard Huelsenbeck : « Tu verras par toi-même, comme Schwitters me l’a écrit, que je suis un grand artiste » . Cette affirmation, qui peut sembler péremptoire de prime abord, apparaît presque cocasse lorsqu’on connaît le peu de reconnaissance que #Raoul_Hausmann connut de son vivant. Que Raoul Hausmann soit un grand artiste, cela s’est imposé avec une évidence certaine lorsque plusieurs de ses collages, photomontages, poèmes visuels ont été montrés à l’occasion de l’exposition #Dada qui a eu lieu en 2005 au Centre Pompidou. Mais cela est apparu tardivement : faisant les frais des malheurs de l’histoire qui le conduisit à une vie d’exil et d’errance, mais aussi de l’intérêt tardif des historiens de l’art pour le mouvement Dada, la figure de Raoul Hausmann commence tout juste, en France, à être reconnue dans toute son ampleur artistique et intellectuelle. Cécile Bargues, qui consacre donc ce livre à Raoul Hausmann après Dada le résume ainsi : « Hausmann, à l’égal de Dada au demeurant, a longtemps échappé à l’histoire, à l’histoire de l’art en particulier » . Du reste, si Hausmann est un grand artiste, il est aussi grand écrivain, et s’est passionné pour tous les champs d’investigations, bien au-delà des stricts arts visuels – comme le démontre avec brio ce livre.

  • BANDE DESSINÉE - Ici - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7643-bande_dessinee___ici.htm

    Après Maus de Spiegelman (1992) et Jimmy Corrigan de Chris Ware (2000), la bande dessinée américaine passée par le magazine spécialisé RAW offre une nouvelle pépite. [...] Richard MacGuire est né en 1957 à Perth Amboy dans le New Jersey. Illustrateur touche-à-tout, il publie dans The New Yorker ou encore Le Monde. En 1989, il propose dans RAW 6 pages en noir et blanc, déjà intitulées Here, une amorce de l’ouvrage présenté. L’idée de départ fait suite à la découverte du programme Windows et de ses nouvelles possibilités informatiques, à savoir la gestion de plusieurs fenêtres sur un seul écran. De l’écran à la page et de la fenêtre à la case, MacGuire conçoit la possibilité de développer une histoire en utilisant plusieurs représentations temporelles sur un seul espace.

    cc @philippe_de_jonckheere

  • Une critique généalogique de la démocratie - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7575-une_critique_genealogique_de_la_democratie.htm
    IL a l’air très bien ce livre

    Pour être originale et innovante, une contribution en philosophie politique doit satisfaire au moins trois critères. Elle doit premièrement faire émerger une problématique politique et lui conférer une autonomie conceptuelle, de telle sorte qu’elle permette de dégager un champ d’investigation sui generis. Elle doit deuxièmement posséder les qualités nécessaires pour servir de socle à une discussion en vue d’amender, de réviser, de dépasser les thèses qui y sont initialement exprimées. Elle doit enfin nourrir des perspectives d’action ou, au moins, éclairer l’action politique telle qu’elle se fait. Le court ouvrage d’Ali Kebir, à lire comme un programme de recherche ou comme l’instantané d’une réflexion en cours d’élaboration, possède, en dépit des réserves que nous avons évoquées ci-dessus, ces trois qualités.

  • #livre
    #Histoire croisée d’une #violence fondatrice

    Le matin du 30 avril 1871, plus de cent quarante #Apaches, surtout des femmes et de jeunes enfants, furent massacrés, au fond d’un canyon d’#Arizona, par une troupe civile et composite de Mexicains et d’Américains, appuyés par des Indiens #O’odham. L’événement, sobrement raconté dans les premières pages de l’ouvrage, donne son titre à ce livre, publié en anglais en 2008, et qui a reçu en octobre 2014 le prix des Rendez-vous de l’histoire de Blois : les « ombres à l’aube », ce sont celles des Américains, postés sur les falaises du canyon pour tirer sur les Apaches, pendant que, au sol, les Mexicains et les O’odham fermaient la nasse.

    http://www.nonfiction.fr/article-7512-histoire_croisee_dune_violence_fondatrice.htm
    #peuples_autochtones #massacre #mémoire
    cc @reka

  • Affaire Henri Dutilleux : les réseaux sociaux couvrent Paris de honte - LeTemps.ch
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/b96f322c-d247-11e4-9f2b-2a6998eb792a/Affaire_Henri_Dutilleux_les_r%C3%A9seaux_sociaux_couvrent_Paris_de_honte

    La consternation a commencé à frémir sur les réseaux sociaux et le site de pétition en ligne Change.org dès le lundi 16 mars : la Ville de Paris, mairie du IVe arrondissement, salissait de la plus perfide manière la mémoire d’un des plus grands musiciens français du XXe siècle, #Henri_Dutilleux. En l’accusant de fait de collaboration et en lui refusant la pose d’une plaque commémorative.

    Dutilleux collaborateur ? L’accusation est particulièrement déplacée et grave, pour un musicien qui adhéra à la Résistance en 1942 ; mit en musique clandestinement en 1944 le poète résistant Jean Cassou ; et livra en 1997 une de ses compositions les plus célèbres, The Shadows of Time, une bouleversante méditation sur les victimes de la Shoah.

    La pétition de Change.org, lancée par les compositeurs Etienne Kippelen et Matthieu Stefanelli, rencontrent immédiatement un écho parmi tout ce que la France et le monde comptent de mélomanes avertis.

    En signe de protestation contre la décision de la mairie de Paris, Pierre Brévignon a posé une plaque commémorative sauvage et le portrait au pochoir de Dutilleux (DR)

    Polémique sur une plaque à Paris pour le compositeur Henri Dutilleux
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2015/03/17/polemique-sur-une-plaque-a-paris-pour-le-compositeur-henri-dutilleux_4595284

  • PHILOSOPHIE - (Re)lire #Machiavel : actualité d’une pensée politique aussi incontournable que méconnue - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-7432-philosophie____relire_machiavel__actualite_dune_pensee_polit

    La pensée machiavélienne a été mise à l’honneur samedi 7 février 2015, au Théâtre de l’Odéon. « Machiavel : les vertus du cynisme » a été le thème de cette deuxième séance du cycle « politiques de la pensée » : une « rencontre philosophique » préparée et animée par Raphaël Enthoven, (assisté de Julien Tricard) et en présence de Jean-Louis Fournel. Cette « rencontre » nous invite à nous pencher sur l’œuvre d’un philosophe des plus influents mais sans doute aussi des plus méconnus, du fait d’une sédimentation d’interprétations diverses et successives.

  • Deux alliés contre l’universalisme des droits de l’homme : La double impasse. L’Universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchands, de Sophie Bessis
    http://www.nonfiction.fr/article-7381-deux_allies_contre_luniversalisme_des_droits_de_lhomme.htm

    Sophie Bessis est historienne et auteure de plusieurs ouvrages, en particulier sur le monde arabe. Dès l’introduction de La Double impasse, l’auteure présente sa thèse. Elle s’oppose à l’idée selon laquelle les fondamentalismes religieux seraient une réaction au manque de sens des sociétés marchandes. Les fondamentalismes religieux, en particulier liés à l’islamisme politique, n’effectuent pas une critique du libéralisme économique. Au contraire, ils s’en accommodent fort bien. Mais le fond de sa thèse se trouve au-delà : elle soutient également que fondamentalismes religieux et économie marchande doivent être opposés à l’universalisme démocratique. En effet, les deux nient le citoyen pour le réduire dans un cas au consommateur et dans l’autre, le fondre dans la communauté religieuse. A partir de là, trois grandes parties organisent l’ouvrage.

    […]

    A gauche, la critique de l’universel est devenu synonyme de l’anti-colonialisme. L’islamisme politique serait alors le stade suprême de la décolonisation. L’auteure critique également le discours qui tend à faire de l’islam la religion des opprimés et à remplacer l’expression racisme anti-arabe ou maghrébin, par islamophobie. Se trouve ainsi dans sa ligne de mire, le Parti des Indigènes de la République. Sophie Bessis s’attaque également à l’ambiguïté de la notion d’islamisme modéré. Celle-ci lui apparaît moins comme un réel positionnement politique que comme une catégorie stratégique : il tend à désigner des mouvements qui ne s’attaquent pas directement aux intérêts occidentaux. A l’inverse de l’islamisme modéré, on a vu surgir sous la plume de certains théoriciens musulmans, l’expression d’extrémistes laïcs. En définitive, l’auteure défend la thèse que l’aspiration à la démocratisation des sociétés arabes et à leur sécularisation est soutenue par un large pan de ces sociétés, et pas seulement par des classes moyennes urbaines.