Interview du photographe ayant révélé le violent matraquage d’un manifestant par la police à Lille

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  • Interview du photographe ayant révélé le violent matraquage d’un manifestant par la police à Lille
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    Florent, le manifestant matraqué, a témoigné sur votre blog. Peux-tu nous raconter comment tu as vécu cette scène ?

    Le 31 mars, je suivais le groupe qui manifestait, ça s’est passé tout de suite après. La police était à cran dès le petit matin. Pour moi qui fais beaucoup de reportage, j’ai trouvé qu’ils avaient été très vite à cran et violents. Dans les quatre photos qu’on a publiées sur notre site, il y a une #photo où les trois #flics se relèvent et en fait ils viennent vers moi. J’ai été sous la pression habituelle de la #police : on m’a demandé de dégager en me tutoyant, j’ai reçu un coup de matraque dans le dos. J’ai dit que j’étais de la presse, ils m’ont dit « on s’en fout, tu prends pas les photos de nos collègues en train de travailler ». Sauf que j’ai évidemment le droit, sauf si le mec était entravé, s’il avait les menottes. Mais pour le coup il ne les avait pas encore. Donc voilà, coup de pression, indimidations de la police, j’ai eu très peur pour le gars, son témoignage est très parlant.

    De ton expérience, après des cas comme #Bergson, les policiers font-ils attention à l’image qu’ils renvoient ?

    Je pense qu’ils ont peur de l’ #image oui. Mais en même temps c’est pas très intelligent parce que tout le monde a des #smartphones, tout le monde a de quoi prendre des #photos aujourd’hui. Ils sont embêtés parce qu’on est là et qu’on continue à travailler même s’ils nous interdisent de le faire. Et comme en général on est plusieurs, on se surveille.

    Ils n’ont pas le droit d’être cagoulés par exemple. Aujourd’hui la parade qu’ils utilisent pour ne pas être filmé c’est un tour de cou et un bonnet. Finalement, quand tu mets ça, c’est comme si t’étais cagoulé. Et ils utilisent ça pour ne pas être reconnus. D’ailleurs la #vidéo du flic qu’ils sont en train de rechercher qui tapait les jeunes au lycée Bergson, c’est le cas typique de la police qu’on rencontre tout le temps en tant que reporters. C’est la seule parade qu’ils ont légalement pour ne pas être reconnus sur les images, parce qu’il y a une circulaire qui existe qui dit qu’on a le droit de prendre des photos des policiers en train de travailler, sauf si c’est des policiers de brigades spéciales. Donc eux, je pense qu’ils sont entre le fait d’essayer de protéger leur image et les risques potentiels, et juste le fait de ne pas être reconnus.

    #violences_policières