Nuit debout, la démocratie rêvée ?►https://blogs.mediapart.fr/benjamin-sourice/blog/240616/nuit-debout-la-democratie-revee
Les différents types d’organisations des luttes ont également fait l’objet de critiques, ce peuple constitué sur la place aspirait à s’autodéterminer autant qu’à s’auto-gérer, expérimentant inconsciemment les préceptes de l’anarchisme autant que de la démocratie directe. Ainsi, l’assemblée générale, typique de mouvements organisés (étudiants, syndicaux, associatifs) a été rebaptisée « Assemblée populaire », tentative d’affirmer la représentativité et la légitimité des propos tenus sur les places. La puissance recherchée, celle censée fonder la démocratie réelle, repose alors sur la capacité d’universalisation des discours pour décrire une condition commune au peuple réuni. Cependant, les participants réalisèrent vite que cette parole universelle ne permettrait pas pour autant de modifier leur commune condition, et que la démocratie modelée sur ces places ne marchait encore que sur une seule jambe.