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  • La gauche radicale espagnole demande à Pedro Sánchez de rompre les relations avec Israël – Euractiv FR
    https://www.euractiv.fr/section/international/news/la-gauche-radicale-espagnole-demande-a-pedro-sanchez-de-rompre-les-relation

    Les deux principaux partis de la gauche radicale espagnole, Sumar, le partenaire junior du gouvernement du Premier ministre Pedro Sánchez, et Podemos, membre du précédent gouvernement progressiste de M. Sánchez, ont demandé au Premier ministre de couper les liens avec Israël et de revenir sur sa promesse d’augmenter le budget de la défense nationale à 2 % du PIB, conformément aux engagements de l’OTAN, d’ici 2029.

  • La ville de Varsovie va dépenser 27 millions d’euros en abris antiaériens – Euractiv FR
    https://www.euractiv.fr/section/ukraine/news/la-ville-de-varsovie-va-depenser-27-millions-deuros-en-abris-antiaeriens


    #guerre

    Varsovie va renforcer sa sécurité au cours des deux ou trois prochaines années en consacrant plus de 27 millions d’euros à des abris antiaériens et à d’autres mesures de sécurité alors que la guerre fait rage en Ukraine, a annoncé mercredi (13 mars) le maire de la ville, Rafał Trzaskowski.

  • #Frontex se prépare à fournir un #soutien aux #frontières de la bande de #Gaza

    L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) élabore différents « scénarios potentiels » pour évaluer comment elle pourrait fournir un soutien supplémentaire, si nécessaire, aux frontières de la bande de Gaza, a déclaré son directeur exécutif, Hans Leijtens, à un groupe de médias, dont Euractiv, mardi (5 mars).

    Alors que plus de 1,3 million de Gazaouis se retrouvent désormais entassés à Rafah, une zone de 64 kilomètres carrés située à la frontière avec l’Égypte, la situation s’aggrave pour les Palestiniens à mesure qu’Israël intensifie ses attaques. Cette situation est susceptible de résulter en une série de scénarios à la frontière égyptienne avec Gaza, et Frontex est en train d’évaluer ces scénarios, a déclaré M. Leijten.

    « Nous nous préparons et nous allons commencer à élaborer des #scénarios pour comprendre ce qui pourrait se produire […] pour nous permettre de réagir en tant que communauté européenne de garde-frontières et de garde-côtes », a indiqué M. Leijtens.

    « Les données actuelles sont encore stables. Ce que nous voyons [actuellement] n’est pas encore déclenché par les évènements d’octobre de l’année dernière », a expliqué le directeur de Frontex en référence à l’incursion de la milice palestinienne du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1 200 personnes et provoqué des représailles massives et continues de la part d’Israël.

    Interrogé sur les scénarios et le type de déploiement prévus, un porte-parole de Frontex a indiqué à Euractiv qu’il était « trop tôt pour discuter des détails », mais que l’agence se préparait à un soutien supplémentaire et à des scénarios de différentes « sections frontalières », en gardant à l’esprit la sensibilité de la situation sur le terrain, y compris d’éventuels crimes de guerre.

    La situation humanitaire

    Les organisations de défense des droits humains, quant à elles, mettent en garde contre les déplacements forcés de populations.

    « Il y a maintenant plus d’un million de Palestiniens déplacés à Rafah. Les forcer à évacuer à nouveau sans endroit sûr serait illégal et aurait des conséquences catastrophiques », a expliqué à Euractiv Claudio Francavilla, directeur adjoint du plaidoyer auprès de l’UE de l’association Human Rights Watch.

    « Une offensive à Rafah forçant les gens à se rendre en Égypte pourrait équivaloir à une déportation forcée, ce qui est un crime de guerre », a-t-il ajouté. Dans le même temps, les habitants de Gaza devraient être en mesure de partir si l’offensive israélienne se poursuit, estime le directeur adjoint.

    « Israël et l’Égypte devraient autoriser les civils à franchir leurs frontières pour chercher une protection au moins temporaire, tout en veillant à ce que toute personne qui s’enfuit ait le droit de rentrer volontairement et immédiatement dans la sécurité et la dignité », a-t-il également noté.

    La situation déjà mauvaise à Gaza s’est considérablement déteriorée depuis que le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre dernier. Fin février, le nombre de morts du côté palestinien a dépassé les 30 000, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza — un chiffre qui n’a toutefois pas pu être vérifié de manière indépendante.

    Le directeur associé de Human Rights Watch a déploré le fait que « certains États membres de l’UE continuent de fournir des armes à Israël, tout en essayant de retirer les financements de l’agence de secours des Nations unies pour les réfugiés palestiniens [UNRWA], malgré les preuves accablantes des graves violations des lois de la guerre commises par Israël, qui causent des souffrances indescriptibles dans la bande de Gaza ».

    Parallèlement à cela, un réseau de passeurs s’est développé entre Gaza et l’Égypte ces derniers mois, selon une enquête du Guardian publiée en janvier.

    Des pots-de-vin allant jusqu’à 9 000 euros sont versés à des « intermédiaires et des messagers qui auraient des liens avec les services de renseignement égyptiens », a révélé le quotidien britannique.

    « Les efforts de l’UE et des États membres devraient se concentrer sur la prévention de nouvelles atrocités, faire pression sur Israël pour respecter la décision de la Cour internationale de justice sur le génocide, permettre l’entrée de l’aide humanitaire et respecter les lois de la guerre », a déclaré M. Francavilla à Euractiv, soulignant que Human Rights Watch avait demandé des sanctions et des embargos sur les armes au niveau de l’Union.

    L’UE a récemment intensifié ses relations avec l’Égypte, considérée comme un « partenaire stratégique » pour le bloc. Dans le cadre du Conseil d’association UE-Égypte de janvier 2024, l’UE a promis un large éventail d’investissements dans le pays nord-africain.

    Entre autres, l’UE a confirmé le transfert de 110 millions d’euros à l’Égypte pour 2024 pour la gestion des migrations, y compris trois bateaux de recherche et de sauvetage pour la marine, selon une source d’Euractiv proche du dossier.

    https://www.euractiv.fr/section/international/news/frontex-se-prepare-a-fournir-un-soutien-aux-frontieres-de-la-bande-de-gaza

  • "Nous ne sommes pas l’agence européenne de #sauvetage", souligne le directeur de #Frontex

    #Hans_Leijtens, directeur de Frontex, a répondu mardi aux conclusions de la médiatrice européenne, qui constate de graves lacunes dans le mandat, les opérations et les relations de l’agence avec les États membres.

    Le directeur de Frontex répond au rapport de la médiatrice européenne. Le document, publié la semaine dernière, conclut que l’Agence européenne des garde-frontières et garde-côtes est trop dépendante du consentement des autorités nationales. Elle n’est donc pas dans les meilleures dispositions pour défendre les valeurs de l’UE et sauver des vies en mer.

    #Emily_O'Reilly recommande également à l’agence de « mettre fin, retirer ou suspendre ses activités » dans les pays qui persistent à ne pas respecter leurs obligations en matière de recherche et de sauvetage ou qui violent les droits fondamentaux.

    Dans le cas contraire, prévient la médiatrice, l’UE risque de devenir « complice » de la mort des migrants.

    Près d’une semaine après la publication du document, Hans Leijtens a tenu mardi une conférence de presse à Bruxelles pour donner sa réponse au rapport.

    « Je comprends la logique suivie par la médiatrice. Je ne suis pas vraiment d’accord avec elle sur un certain nombre de points », explique Hans Leijtens, « Nous ne sommes pas l’Agence européenne de recherche et de sauvetage. Nous sommes l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes ».

    Le directeur souligne que la « #mission_première » de l’agence était de sécuriser les frontières extérieures de l’UE en déployant des agents sur le terrain et en assistant les États membres. Sa tâche principale est de « #rechercher » plutôt que de « #secourir ». L’agence a repéré l’année dernière 2 000 cas de franchissements irréguliers par le biais d’avions de surveillance et de drones, précise le directeur.

    En vertu des règles actuelles, Frontex est habilitée à alerter les centres de coordination des situations de détresse potentielles et, le cas échéant, à apporter son aide dans les situations d’urgence en mer. Mais cette assistance ne peut avoir lieu que si l’agence obtient le consentement explicite d’un pays. Dans le cas contraire, Frontex n’a d’autre choix que de rester en marge de l’opération sans intervenir directement. En outre, Hans Leijtens fait remarquer que les bateaux gérés par Frontex sont principalement des « navires côtiers » qui ne sont pas destinés à la recherche et au sauvetage en haute mer.

    Malgré les limitations pratiques, Frontex est toujours étroitement impliquée dans la gestion des flux migratoires. L’agence estime qu’elle a contribué au sauvetage de 43 000 personnes en mer au cours de 24 opérations en 2023.

    « Notre tâche est basée sur la #sécurisation_des_frontières », souligne Hans Leijtens, « mais il ne fait aucun doute que si nous devons choisir entre évaluer s’il s’agit d’une question de #sécurité ou #sauver_des_vies, nous sauverons toujours des vies et nous nous occuperons de la question de sécurité plus tard ».

    Mais ce sont les épisodes qui se terminent en tragédie qui placent l’agence sous l’œil attentif des législateurs et de la société civile. Frontex a été confrontée l’année dernière à des questions difficiles concernant sa réponse à deux naufrages meurtriers : l’un en février, près de la Calabre, en Italie, qui a fait au moins 94 morts, et l’autre en juin, lorsque l’Adriana, un bateau de pêche surchargé de demandeurs d’asile, a chaviré au large des côtes de la Messénie, en Grèce entraînant la mort confirmée ou présumée de plus de 600 personnes.

    L’enquête de la médiatrice a été lancée à la suite de ce second incident. Le rapport indique que la Grèce n’a pas répondu aux alertes de Frontex à « quatre occasions distinctes » au cours de la tragédie et critique l’agence pour ne pas avoir joué un « rôle plus actif » tout en étant « pleinement consciente » des accusations de refoulement et d’abus systématiques qui entourent depuis des années les garde-côtes grecs.

    Frontex compte 626 agents en Grèce continentale et dans les îles, ainsi que 32 voitures de patrouille, neuf navires et deux avions, ce qui représente le plus grand déploiement de tous les États membres.

    Interrogé sur l’éventuelle suspension des activités en Grèce, conformément à la recommandation de la médiatrice, Hans Leijtens se montre prudent et répond que la question n’est pas « noire ou blanche ». L’agence, explique- t-il, « dépend fortement de ce que nous savons et de ce que nous savons être traité dans ce que l’on appelle les rapports d’incidents graves ». Ces documents sont soumis à l’officier des droits fondamentaux, un organe indépendant chargé d’assurer la conformité de l’agence avec les règles et les valeurs de l’Union européenne.

    « L’année dernière, nous avons reçu 37 de ces rapports. La plupart concernent la Grèce, l’Italie et la Bulgarie. Mais il s’agit d’un rapport d’incident. Ce n’est pas quelque chose qui a été prouvé. C’est un signal qui nous est parvenu », précise le directeur.

    Les enquêtes approfondies et les procédures pénales ne peuvent être lancées que par les autorités nationales. La décision de se retirer d’un pays doit se fonder sur ces enquêtes, poursuit Hans Leijtens, quel que soit le temps nécessaire à leur conclusion. La Grèce est toujours en train d’examiner le rapport du New York Times de l’année dernière, qui expose des preuves graphiques et des témoignages de refoulements à la frontière.

    « Je suis très impatient ici, franchement, mais je dois les attendre », indique le directeur de Frontex.

    Même si les résultats de ces enquêtes sont accablants, l’agence ne prendra pas nécessairement la décision radicale de couper tous les liens, estime-t-il. Frontex pourrait plutôt suspendre le cofinancement et des projets spécifiques, ou demander au pays incriminé de mettre en œuvre des « mesures appropriées » et empêcher que les actes répréhensibles ne se répètent.

    La suspension n’est « pas quelque chose qui peut se faire du jour au lendemain », prévient Hans Leijtens, « cela nécessite vraiment une certaine réflexion et une certaine justification ».

    Créée en 2004 avec un mandat limité, Frontex a progressivement gagné en puissance, en ressources, jusqu’à devenir l’un des organismes les plus importants de l’Union européenne. L’agence devrait compter environ 10 000 agents et disposer d’un budget d’un milliard d’euros d’ici 2027. Une réforme complète de la politique de l’UE en matière d’immigration et d’asile, que Hans Leijtens qualifie de « changement de paradigme », devrait encore renforcer le rôle de Frontex.

    https://fr.euronews.com/my-europe/2024/03/05/nous-ne-sommes-pas-lagence-europeenne-de-sauvetage-souligne-le-directeu
    #migrations #réfugiés #frontières

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    Voir aussi :
    #Naufrages de migrants : les règles entourant Frontex doivent changer (médiatrice #Emily_O’Reilly )
    https://seenthis.net/messages/1044051

    Et aussi :
    #Frontex : « Sa #mission première est bien de garantir un contrôle des frontières extérieures », rappelle le Sénat
    Et les mêmes propos, prononcés par #Fabrice_Leggeri :
    https://seenthis.net/messages/984497

    • Frontex continuerà a segnalare la presenza di migranti in mare alla Guardia costiera libica

      Il direttore Hans Leijtens ha detto che l’agenzia è tenuta a farlo per legge, anche se nel fine settimana un’ong aveva accusato una motovedetta libica di aver ostacolato un’operazione di soccorso.

      Martedì Hans Leijtens, il direttore esecutivo di Frontex (la controversa agenzia europea della guardia di frontiera e costiera), ha detto ad Associated Press che l’agenzia è tenuta per legge a informare le autorità libiche della presenza di barche di persone migranti in difficoltà nella zona SAR (Search and Rescue) di competenza del paese: «Dobbiamo informarli: non farlo significherebbe giocare con le vite dei migranti […] ed è un gioco che non farò mai», ha detto.

      Le dichiarazioni di Leijtens sono arrivate in seguito alle critiche avanzate di recente dalla ong SOS Humanity, secondo cui la Guardia costiera libica avrebbe ostacolato un’operazione di soccorso. Sabato la nave Humanity 1, di SOS Humanity, ha soccorso decine di migranti che si trovavano a bordo di tre imbarcazioni in difficoltà nella zona SAR della Libia, nel mar Mediterraneo meridionale. È riuscita a caricarne a bordo 77, ma il suo intervento è stato reso molto difficile proprio dall’arrivo di una motovedetta della Guardia costiera libica.

      L’equipaggio della Humanity 1 ha accusato i membri della Guardia costiera libica di aver sparato in acqua mentre alcune persone si trovavano in mare, minacciato il personale dell’ong e poi costretto alcuni migranti a salire a bordo della loro imbarcazione, per essere riportati in Libia. L’ong ha detto che almeno una persona è «morta annegata» nel caos che si è creato durante il soccorso. La ricostruzione di SOS Humanity è stata confermata anche dall’equipaggio dell’aereo per l’avvistamento di imbarcazioni in difficoltà Seabird, che opera con la ong tedesca Sea-Watch e ha documentato le operazioni con una serie di fotografie dall’alto.

      Le 77 persone soccorse dalla Humanity 1 sono sbarcate a Crotone, in Calabria. Le autorità italiane hanno posto la nave sotto fermo amministrativo per 20 giorni, con l’accusa di aver operato nella zona SAR della Libia.

      La cosiddetta Guardia costiera libica è composta da milizie armate libiche, finanziate e addestrate dall’Italia e dall’Unione Europea per fermare le partenze dei migranti. I suoi membri soccorrono chi vogliono, quando vogliono e con i metodi che vogliono, spesso violenti. Le persone che vengono riportate in Libia sono spesso riconsegnate ai trafficanti di esseri umani e ai gestori dei centri per migranti, dove le torture e gli stupri sono sistematici.

      Commentando i fatti con Associated Press, Leijtens ha detto che secondo il diritto internazionale Frontex è tenuta a segnalare la presenza di navi in difficoltà alle «autorità competenti: se [la nave] si trova nelle acque di competenza della Libia, questo include anche le autorità libiche».

      https://www.ilpost.it/2024/03/05/frontex-guardia-costiera-libica-ong

    • Frontex, une #arme_de_guerre contre les migrants

      Le 5 février 2024, la Commission européenne a rendu publique son évaluation du fonctionnement de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, dont le rôle est d’aider les Etats membres de l’Union européenne (UE) et de l’espace Schengen à « sécuriser » leurs frontières extérieures.

      Parmi les missions de Frontex, la surveillance des frontières maritimes et terrestres, sur le terrain (agents déployés au sol, navires) ou à distance (avions, hélicoptères et drones), afin d’empêcher les migrants d’accéder irrégulièrement au territoire européen.

      La Commission se félicite de son travail : « Malgré des difficultés considérables (…) Frontex a contribué de manière importante à renforcer la gestion des frontières extérieures de l’UE, dans le respect des droits fondamentaux. » Car, ajoute-t-elle, l’agence est « régie par un cadre solide en matière de droits fondamentaux, qui garantit leur respect dans toutes ses activités ».

      Pour manifester une telle satisfaction, la Commission européenne ne peut qu’être aveugle et sourde. De multiples signaux invitent à conclure qu’au contraire, l’agence Frontex est responsable ou complice de violations des droits des exilés, aux frontières ou dans leurs parcours migratoires. Certaines, comme les violences physiques ou les refoulements illégaux (les pushback), sont commises par des gardes-frontières qui agissent sous sa responsabilité ou en sa présence.

      D’autres sont à mettre directement au compte de Frontex, pour avoir omis de signaler des risques de naufrages qui auraient pu être évités, ou encore collaboré avec des garde-côtes libyens afin que des embarcations de migrants soient illégalement ramenées en Libye.

      Dès les premières années d’existence de Frontex, créée en 2004, des ONG ont mis en garde contre ses agissements. En 2013, une campagne a été menée, sous le nom de Frontexit, par une coalition d’organisations européennes et africaines pour dénoncer les violations des droits commises au cours d’opérations de l’agence. La plupart des associations intervenant dans la zone méditerranéenne et les ONG de sauvetage en mer, puis la presse, ont pris le relais. Ces alertes n’avaient que peu d’écho. Mais aujourd’hui, c’est de source officielle qu’émanent des accusations étayées visant Frontex.
      Refoulements et mauvais traitements

      Quelques jours après le bilan élogieux de la Commission, une enquête publiée par Le Monde le 26 février 2024 révélait en effet que Frontex était mise en cause par son propre bureau des droits fondamentaux. Le responsable de ce bureau, Jonas Grimheden, avait averti au mois de mars 2023, dans un rapport à son conseil d’administration, du risque que l’agence soit « indirectement impliquée dans des violations des droits fondamentaux commises par des agents en Bulgarie, à la frontière avec la Turquie ».

      Depuis plusieurs mois, il signalait des allégations persistantes de refoulements illégaux, de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par la police bulgare des frontières. Des témoins lui avaient notamment rapporté des cas de demandeurs d’asile contraints de retourner en Turquie à la nage, déshabillés de force, frappés ou sévèrement mordus par des chiens policiers.

      Jonas Grimheden demandait que des enquêtes indépendantes sur ces violations soient menées, mais il n’a pas été entendu. Quoi d’étonnant, quand on sait qu’au moment même où il lançait son alerte, la Commission européenne initiait de son côté un projet pilote visant à « prévenir les arrivées irrégulières » ainsi que des « procédures d’asile accélérées » et d’expulsions rapides des migrants indésirables, dans deux pays, la Roumanie et la Bulgarie ? Cette dernière a d’ailleurs reçu 69,5 millions d’euros de fonds européens à cette fin.

      Déjà, dans son rapport pour 2022, le Forum consultatif de Frontex (composé d’organisations internationales et d’organisations de la société civile) s’inquiétait du fait que l’agence puisse être impliquée dans l’interception en Méditerranée, par des garde-côtes libyens, de barques de migrants ensuite ramenées en Libye. Le rapport signalait que « les retours vers la Libye peuvent constituer des violations du principe de non-refoulement ».

      Ces pratiques ont été confirmées par l’ONG Human Rights Watch, qui accuse Frontex de complicité avec les autorités libyennes. Puis, une enquête conduite par le média allemand Der Spiegel et le collectif de journalistes Lighthouse Reports a révélé que Frontex communique aux Libyens les informations dont elle dispose sur les positions des embarcations afin qu’ils les interceptent.
      Manquements et dissimulations

      Au même moment, au mois d’octobre 2022, était rendu public un rapport de l’Olaf, l’Office de lutte anti-fraude de l’UE, qui recensait, à l’issue d’une enquête menée depuis plusieurs années, une série de manquements, de dissimulations et de cas de complicité active de la part de Frontex, ayant conduit à la violation des droits fondamentaux de migrants.

      Il est ainsi établi que lors d’opérations d’interception de bateaux de migrants par des garde-côtes grecs, Frontex, témoin d’opérations de pushbacks vers la Turquie que ses agents avaient filmées, a choisi d’interrompre ses patrouilles aériennes en mer Egée plutôt que d’avoir à signaler ces pratiques illégales.

      Elle a même continué à cofinancer certaines des unités grecques responsables de ces refoulements. D’après ce rapport, l’agence aurait été impliquée dans le renvoi illégal d’au moins 957 demandeurs d’asile entre mars 2020 et septembre 2021. Selon Der Spiegel, les patrons de Frontex « ont menti au Parlement européen et ont masqué le fait que l’agence a soutenu certains refoulements avec de l’argent des contribuables européens ».

      A la suite de ces révélations, le Parlement européen a refusé, le 18 octobre 2022, de valider les comptes de 2020 de Frontex – une décision sans conséquences sur son fonctionnement mais destinée à marquer le désaccord des eurodéputés avec ces pratiques.

      L’enquête de l’Olaf a fait suffisamment de bruit pour que le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, qui a toujours réfuté ces accusations, soit poussé à la démission. Un départ que l’intéressé, aujourd’hui candidat du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, attribue à « la tyrannie à la fois des ONG et du droit européen ».

      En prenant son poste en mars 2023, son successeur, le Néerlandais Hans Leijtens, s’est engagé publiquement en faveur de la « responsabilité, du respect des droits fondamentaux et de la transparence » et a qualifié de « pratiques du passé » l’implication de Frontex dans les affaires qui lui sont reprochées.
      « Incapable de remplir des obligations »

      Pourtant… Le 1er mars 2024, la médiatrice européenne Emily O’Reilly, a livré le résultat de l’enquête que ses services ont mené durant sept mois, après le naufrage le 14 juin 2023 de l’Adriana, un bateau de pêche qui, parti de Libye, a sombré au large des côtes grecques, provoquant la disparition de 650 personnes.

      Dans son rapport, la médiatrice relève que Frontex, qui avait repéré l’embarcation surpeuplée, sans gilets de sauvetage visibles, s’était contentée de prévenir les garde-côtes grecs de son arrivée, lesquels n’ont pas pris les mesures appropriées pour assurer le sauvetage des boat people.

      Emily O’Reilly souligne enfin que les règles qui encadrent les modalités d’intervention de l’agence « laissent Frontex incapable de remplir ses obligations en matière de respect des droits fondamentaux » et suggère qu’elle devrait « mieux prendre en compte les rapports non officiels, tels que ceux des ONG ».

      Après la démission de Fabrice Leggeri, le réseau Migreurop affirmait :

      « Il ne suffit pas de changer le directeur, c’est Frontex qu’il faut supprimer ! »

      De fait, comme le rappelle le politiste Denis Duez, « la manière dont on a défini le périmètre d’action de Frontex » en fait « d’abord une agence de contrôle et surveillance des frontières ».

      La satisfaction de la Commission européenne, qui félicite Frontex pour la « tâche capitale » qu’elle assure malgré les milliers de victimes qu’elle laisse dans son sillage, le confirme : dans la guerre menée par l’UE contre les migrants, le respect de leurs droits n’est pas seulement secondaire, il reste parfaitement illusoire.

      https://www.alternatives-economiques.fr/claire-rodier/frontex-une-arme-de-guerre-contre-migrants/00109936
      #Claire_Rodier

    • La commissaire européenne aux Affaires intérieures rejette la nécessité de réformer Frontex

      Il n’est pas nécessaire de réformer l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes connue sous le nom de Frontex, a déclaré lundi (11 mars) à Madrid la commissaire européenne aux Affaires intérieures, #Ylva_Johansson, bien que l’agence des frontières de l’UE soit critiquée pour son inaction présumée dans le sauvetage des migrants en Méditerranée.

      Pour commémorer l’attentat terroriste islamiste qui a eu lieu en 2004 à Madrid contre le réseau de trains de banlieue, et qui a fait 193 morts et 1 800 blessés, Mme Johansson s’est rendue dans la capitale espagnole avec Margaritis Schinas, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la promotion du mode de vie européen.

      S’exprimant sur la nécessité de réformer Frontex, Mme Johansson a déclaré : « Je suis assez satisfaite de la manière dont Frontex fonctionne », ajoutant : « Je ne pense pas que nous ayons besoin d’une réforme majeure de Frontex ».

      Fin février, la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a appelé à modifier les règles de l’UE en matière de recherche et de sauvetage en mer, après avoir enquêté sur le rôle de Frontex et la mort de migrants en Méditerranée.

      L’enquête de la Médiatrice a révélé que les règles actuelles empêchent Frontex de remplir pleinement ses obligations en matière de droits fondamentaux et que l’agence s’appuie trop lourdement sur les États membres de l’UE lorsqu’elle doit faire face à des navires transportant des migrants en détresse.

      Pour parvenir à cette conclusion, le bureau de la Médiatrice de l’UE a concentré la majeure partie de son enquête sur la tragédie de l’Adriana en juin dernier. 600 personnes se sont noyées après que Frontex a été incapable de participer à une opération de sauvetage au large des côtes grecques, faute d’autorisation des autorités grecques.

      « La Médiatrice souhaiterait renforcer la partie de Frontex relative aux droits fondamentaux », a ajouté Mme Johansson.

      « Je ne suis pas convaincue que cela soit nécessaire, car nous avons déjà un mandat solide en matière de droits fondamentaux », a-t-elle ajouté.

      Mme Johansson a tout de même reconnu les problèmes auxquels est confrontée Frontex, pointant du doigt la gestion de l’ancien directeur de l’agence Fabrice Leggeri — qui a maintenant rejoint les rangs de l’extrême droite française — même si elle a déclaré que les choses avaient « complètement changé » pour le mieux depuis sa démission en 2022.

      « Bien sûr, il y a des défis à relever en ce qui concerne Frontex », a déclaré Mme Johansson.

      « Nous avons besoin d’une meilleure formation pour son corps permanent […] et d’un personnel plus spécialisé ; nous avons besoin que les États membres soient plus rapides dans les déploiements, mais je ne crois pas que nous ayons un problème avec les droits fondamentaux », a ajouté la commissaire aux Affaires intérieures.

      La commissaire a également défendu le pacte européen sur la migration et l’asile, adopté en décembre dernier et qui doit être approuvé par le Parlement européen en avril, ajoutant qu’elle ne craignait pas que sa mise en œuvre soit compromise par la montée attendue de l’extrême droite lors des élections européennes de juin.

      « L’extrême droite vit de la peur », a-t-elle souligné, rappelant que ces partis présentent l’immigration comme quelque chose d’« incontrôlable », ce qui est, selon elle, faux.

      https://www.euractiv.fr/section/immigration/news/la-commissaire-europeenne-aux-affaires-interieures-rejette-la-necessite-de-

  • Santé, sécurité : la légalisation du cannabis en Allemagne suscite des réactions mitigées en France

    « Alors que l’Allemagne a légalisé l’usage du cannabis vendredi 23 février, en France les réactions sont mitigées quant à ses conséquences sur la santé des consommateurs ou sur la lutte contre le trafic de drogues. »

    https://www.euractiv.fr/section/sante/news/european-doctors-divided-over-cannabis-legalisation-in-germany

  • Recep Tayyip Erdoğan promet à #Giorgia_Meloni de réduire les flux de migrants

    La Première ministre italienne Giorgia Meloni a été accueillie par le président turc Recep Tayyip Erdoğan à Istanbul dimanche (21 janvier). Une rencontre qui semble avoir servi à jeter les bases d’un #accord futur entre l’Italie et la Turquie visant à réduire l’arrivée de migrants en provenance de la #Libye.

    Au cours de la conversation, qui a duré plus de deux heures, les deux dirigeants ont discuté du renforcement de la coopération en matière d’immigration, la collaboration mise en place l’année dernière ayant permis de réduire de 56 % les flux irréguliers le long du corridor entre l’Italie et la Turquie.

    Le voyage de Mme Meloni est l’occasion de « confirmer la nature stratégique du partenariat, au niveau bilatéral, au sein de l’OTAN et au sein du bassin méditerranéen » avec la Turquie, ont déclaré des sources diplomatiques italiennes.

    La coopération dans ce domaine, expliquent ces mêmes sources, sera de plus en plus étroite, y compris en ce qui concerne la Libye, sujet sur lequel les ministères des Affaires étrangères des deux pays ont l’intention de se mettre d’accord prochainement.

    Mme Meloni, qui a pris la présidence du G7 le 1er janvier, a remercié M. Erdoğan pour ses efforts de médiation diplomatique entre l’Ukraine et la Russie, et en particulier pour la réactivation de l’initiative relative aux céréales de la mer Noire, qui vise à débloquer l’expédition de céréales à partir des ports ukrainiens, après que la Russie n’a pas renouvelé l’accord en juillet dernier.

    Sécurité et commerce avec l’Afrique

    Compte tenu du prochain sommet Italie-Afrique qui se tiendra à Rome, le développement et la sécurité sur le continent africain ont été l’un des sujets abordés. Pour l’instant, le président turc ne devrait pas assister au sommet organisé par Mme Meloni, qui s’efforce de promouvoir le dénommé « #plan_Mattei_pour_l’Afrique », basé sur une approche « non prédatrice » de bénéfice mutuel pour l’Afrique et l’Europe, principalement dans le domaine de l’#énergie.

    Selon des sources italiennes, les #échanges_commerciaux entre l’Italie et la Turquie ont dépassé les 25 milliards d’euros et se rapprochent de l’objectif commun d’au moins 30 milliards d’euros d’ici à 2030. Les opportunités économiques pour les entreprises italiennes ont également été examinées au cours de la réunion, en particulier dans le secteur de la #défense.

    Toutefois, en ce qui concerne le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, auquel Mme Meloni s’est toujours opposée avant de devenir Première ministre, il semble qu’il n’y ait eu qu’un « échange d’idées ».

    Dans un discours prononcé en avril 2021, la présidente du parti Fratelli d’Italia a demandé que le statut de la Turquie en tant que pays candidat à l’adhésion à l’UE soit définitivement révoqué.

    « Ces dernières années, M. Erdoğan a intensifié l’involution de la Turquie dans une direction islamiste, réduisant les espaces de liberté […] Nous ne pouvons pas accepter que la Turquie finance l’islam politique en Europe », avait déclaré Mme Meloni dans un discours adressé à Mario Draghi, Premier ministre de l’époque.

    https://www.euractiv.fr/section/immigration/news/recep-tayyip-erdogan-promet-a-giorgia-meloni-de-reduire-les-flux-de-migrant

    #Italie #externalisation #asile #migrations #réfugiés #Recep_Erdogan

  • L’UE octroie 210 millions d’euros à la #Mauritanie pour lutter contre l’immigration clandestine

    L’UE a prévu une enveloppe de 210 millions d’euros pour aider la Mauritanie à réduire le nombre de migrants transitant par son territoire en direction des #îles_Canaries, ont annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, lors d’une visite dans le pays d’Afrique de l’Ouest jeudi (8 février).

    Il s’agit là du plus récent #accord de l’UE avec un pays africain visant à financer un large éventail de secteurs, mais aussi à réduire l’immigration clandestine vers l’Europe, après les accords conclus avec la Tunisie, le Maroc et l’Égypte l’année dernière.

    Au cours de la cérémonie, à laquelle assistait également le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazaouani, un investissement de 210 millions d’euros a été annoncé pour soutenir les efforts de la Mauritanie en ce sens, pour financer l’#aide_humanitaire et pour offrir des opportunités à la #jeunesse mauritanienne.

    Ursula von der Leyen a également reconnu le rôle « primordial » de la Mauritanie pour la stabilité dans la région, raison pour laquelle une partie de l’enveloppe annoncée sera allouée à la sécurité. Bruxelles aidera ainsi la Mauritanie à « sécuriser » ses #frontières avec le #Mali, en guerre depuis 2012.

    La présidente de la Commission a cité d’autres domaines et projets qui profiteront du financement européen, tels que l’hydrogène vert, la connectivité ou encore l’emploi.

    Bien que la Mauritanie ne partage pas de frontière avec l’UE, un nombre important de demandeurs d’asile transitent par son territoire. Le pays d’Afrique de l’Ouest accueille plus de 100 000 réfugiés, principalement en provenance du Mali, selon les données du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

    La présence de Pedro Sánchez à Nouakchott jeudi s’explique par le fait que, selon les registres officiels, 83 % des migrants arrivant aux îles Canaries en Espagne par des voies irrégulières transitent par la Mauritanie. La question de l’immigration clandestine en provenance du pays est donc un enjeu important pour Madrid.

    Par le passé, l’UE a déjà conclu plusieurs accords et mis en œuvre plusieurs projets couvrant différents domaines avec les pays africains. Dans certains d’entre eux, par exemple, le bloc investit depuis des années dans la formation, l’assistance et la fourniture d’équipements pour les gardes-frontières terrestres et maritimes.

    L’importance nouvelle de la Mauritanie

    En raison de sa position périphérique et de sa faible notoriété, la Mauritanie a jusqu’à présent échappé à l’attention du public.

    Cependant, les eurodéputés ont déjà fait pression pour que cela change, certains soulignant que la stabilité relative du pays en faisait une exception dans la région du Sahel, fréquemment secouée par des coups d’État militaires et des insurrections ces dernières années.

    « Nous, sociaux-démocrates, soutenons les partenariats qui sont basés sur les principes de l’État de droit et des droits de l’Homme — la Mauritanie est un modèle pour cela », a déclaré Katarina Barley, eurodéputée et tête de liste du Parti social-démocrate allemand (SPD) pour les élections européennes de juin, à Euractiv.

    Les précédents accords de l’UE en matière de migration en Afrique ont fait l’objet de controverses en raison des conditions imposées aux demandeurs d’asile et des tendances autoritaires des gouvernements partenaires.

    En Mauritanie, les conditions semblent être différentes. Selon Mme Barley, elles sont meilleures, et l’UE devrait se concentrer sur la consolidation de régimes similaires en tant que « partenaires égaux ».

    La sociale-démocrate allemande espère que cet accord constituera un « modèle de coopération entre l’Afrique du Nord-Ouest et l’UE ».

    Cet accord s’inscrit également dans le contexte de l’importance géopolitique croissante de la Mauritanie, en raison de ses réserves de #gaz_naturel et de sa position stratégique sur la côte atlantique.

    Ces caractéristiques lui ont permis de faire l’objet de sollicitations de la part de pays comme la Russie et la Chine, tandis que l’alliance militaire de l’OTAN a également décidé d’intensifier sa collaboration avec le pays.

    https://www.euractiv.fr/section/international/news/lue-octroie-210-millions-deuros-a-la-mauritanie-pour-lutter-contre-limmigra

    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #aide_financière #UE #EU #Union_européenne #Canaries #route_Atlantique

  • L’UE va octroyer 87 millions d’euros à l’Égypte pour la gestion des migrations en 2024

    En 2024, l’UE fournira 87 millions d’euros ainsi que de nouveaux #équipements à l’Égypte pour un projet de gestion des migrations lancé en 2022, mis en œuvre par l’#Organisation_Internationale_pour_les_Migrations (#OIM) et l’opérateur de #coopération_technique du ministère français de l’Intérieur #Civipol, ont confirmé trois sources proches du dossier à Euractiv.

    L’enveloppe de 87 millions d’euros pourrait passer à 110 millions d’euros après la prochaine réunion du #Conseil_d’association_UE-Egypte le 23 janvier, ont confirmé deux sources à Euractiv.

    La Commission européenne mène également des #négociations parallèles avec Le Caire afin de conditionner un ensemble de financements pour d’autres projets couvrant un large éventail de secteurs, y compris les migrations, aux recommandations du #Fonds_monétaire_international (#FMI) en matière de réforme, a indiqué une source au fait des négociations.

    Les 87 millions d’euros seront consacrés au renforcement de la #capacité_opérationnelle de la #marine égyptienne et des #gardes-frontières pour la #surveillance_des_frontières ainsi que pour les opérations de recherche et de sauvetage en mer.

    Le projet de gestion des migrations UE-Égypte a débuté en 2022 avec un montant initial de 23 millions d’euros, 115 millions d’euros supplémentaires ayant été approuvés pour 2023, a confirmé l’une des trois sources.

    Les #fonds pour 2022 et 2023 ont été utilisés pour la gestion des frontières, la lutte contre la contrebande et la traite des êtres humains, les retours volontaires et les projets de réintégration.

    « Avec ces fonds de l’UE, l’OIM [l’Organisation internationale des migrations] soutient les autorités égyptiennes par le biais d’activités de renforcement des capacités qui promeuvent une #gestion_des_frontières fondée sur les droits humains et le respect du droit et des normes internationales, également en ce qui concerne les opérations de recherche et de sauvetage », a déclaré une source officielle de l’agence des Nations unies à Euractiv.

    L’opérateur français Civipol travaille sur l’appel d’offres, la production et la livraison des nouveaux #bateaux de recherche et de sauvetage pour 2024, a confirmé l’une des trois sources.

    Cependant, selon le rapport sur les migrations 2023 de l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (AUEA), il n’y a pratiquement pas eu de départs irréguliers depuis les côtes égyptiennes depuis 2016, la plupart des migrants irréguliers égyptiens vers l’UE étant partis de Libye.

    Dans le même temps, le nombre de citoyens égyptiens demandant des visas dans les États membres de l’UE a considérablement augmenté ces dernières années, selon le rapport de l’AUEA, principalement en raison de la détérioration de la situation intérieure du pays.

    La crise s’aggrave en Égypte

    L’Égypte, partenaire stratégique de l’UE, connaît une crise économique et politique de plus en plus grave. Les 107 millions d’habitants du pays sont confrontés à une instabilité croissante et à l’absence de garanties en matière de droits humains.

    Dans une lettre adressée aux chefs d’État et aux institutions européennes en décembre dernier, l’ONG Human Rights Watch a demandé à l’UE de « veiller à ce que tout recalibrage de son #partenariat avec l’Égypte et de l’aide macrofinancière qui en découle soit l’occasion d’améliorer les droits civils, politiques et économiques du peuple égyptien ».

    « Son impact ne sera durable que s’il est lié à des progrès structurels et à des réformes visant à remédier aux abus et à l’oppression du gouvernement, qui ont étranglé les droits de la population autant que l’économie du pays », a écrit l’ONG.

    La crise des droits humains est indissociable de la crise économique, a expliqué à Euractiv Timothy E. Kaldas, directeur adjoint de l’Institut Tahrir pour les politiques au Moyen-Orient. « Les décisions et les pratiques politiques du régime jouent un rôle central dans l’état de l’économie égyptienne », a-t-il déclaré.

    « Le régime exploite l’État égyptien de manière abusive. Par exemple, il impose des contrats à des entreprises appartenant au régime pour réaliser des projets d’infrastructure extrêmement coûteux et qui ne contribuent pas nécessairement au bien public », a affirmé M. Kaldas, citant la construction de nouvelles villes ou de « nouveaux palais pour le président ».

    Alors que ces projets enrichissent les élites égyptiennes, le peuple est de plus en plus pauvre et, dans certains cas, il se voit contraint de quitter le pays, a expliqué M. Kaldas.

    Avec une inflation des produits alimentaires et des boissons dépassant 70 % en Égypte en 2023, une monnaie en proie à de multiples chocs et effondrements qui réduisent le pouvoir d’achat des Égyptiens et des investisseurs privés qui ne considèrent pas le pays nord-africain comme un bon endroit pour investir, « la situation est très morose », a résumé l’expert.

    En outre, l’indépendance du secteur privé a été pointée du doigt dans un rapport de Human Rights Watch en novembre 2018. Par exemple, les deux hommes d’affaires égyptiens de Juhayna Owners, le plus grand producteur de produits laitiers et de jus de fruits du pays, ont été détenus pendant des mois après avoir refusé de céder leurs parts dans leur entreprise à une société d’État.

    Les évènements récents au poste-frontière de Rafah à Gaza, les frictions en mer Rouge avec les rebelles houthis au Yémen et la guerre dans le pays frontalier du Soudan ont aggravé l’instabilité dans cette république.

    Relations UE-Égypte

    Lors du dernier Conseil d’association UE-Égypte en juin 2022, les deux partenaires ont dressé une liste de priorités pour « promouvoir des intérêts communs et garantir la stabilité à long terme et le développement durable de part et d’autre de la Méditerranée, ainsi que pour renforcer la coopération et à réaliser le potentiel inexploité de cette relation ».

    La liste des priorités concerne un large éventail de secteurs dans lesquels l’UE est disposée à aider l’Égypte.

    Le document qui présente les résultats de la réunion met notamment l’accent sur les transitions numérique et écologique, le commerce et l’investissement, le développement social et la justice sociale, l’énergie, la réforme du secteur public, la sécurité et le terrorisme, ainsi que la migration.

    https://www.euractiv.fr/section/international/news/lue-va-octroyer-87-millions-deuros-a-legypte-pour-la-gestion-des-migrations

    #Egypte #externalisation #asile #migrations #réfugiés #aide_financière #conditionnalité_de_l'aide #UE #EU #Union_européenne

  • Notation des allocataires : l’indécence des pratiques de la CAF désormais indéniable – La Quadrature du Net
    https://www.laquadrature.net/2023/11/27/notation-des-allocataires-lindecence-des-pratiques-de-la-caf-desormais

    C’est en transformant les allocataires en « assisté·es », puis en risques pour la survie de notre système social que le discours de « lutte contre l’assistanat » a fait de leur contrôle un impératif de « bonne gestion »18. Qu’importe que toutes les estimations montrent que la « fraude sociale » est marginale et que c’est au contraire le non-recours aux aides qui se révèle être un phénomène massif.

    Devenu objectif institutionnel, le contrôle doit être rationalisé. Le numérique devient alors l’outil privilégié de « la lutte contre la fraude sociale » par la capacité qu’il offre aux dirigeant·es de répondre aux injonctions de résultats tout en offrant un alibi technique quant aux pratiques de discrimination généralisée que leur tenue impose.

    Ces logiques sont saillantes dans la réponse écrite par la CAF pour s’opposer à la transmission du code de son algorithme, avant d’y être contrainte par la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA). Elle assume ouvertement un discours policier en avançant comme principal argument que cette communication consisterait en une « atteinte à la sécurité publique » car « en identifiant les critères constituant des facteurs de ciblage, des fraudeurs pourraient organiser et monter des dossiers frauduleux ».

    Enfin, un chiffre transmis dans la même réponse témoigne de l’emballement gestionnaire à l’œuvre et vient souligner la disproportion entre les moyens techniques déployés et les enjeux financiers. L’algorithme est entraîné pour détecter des trop-perçus s’élevant à 600 euros sur deux ans. Soit donc, 32 millions d’intimités violées par un algorithme à la recherche de… 25 euros par mois.

  • Notation des allocataires : l’indécence des pratiques de la CAF désormais indéniable
    https://www.laquadrature.net/2023/11/27/notation-des-allocataires-lindecence-des-pratiques-de-la-caf-desormais

    Après plus d’un an de mobilisation contre les pratiques de notation des allocataires de la CAF au côté des collectifs Stop Contrôles et Changer de Cap, et après avoir détaillé le fonctionnement de l’algorithme de…

    #Surveillance

    • A noter que, dans des versions précédentes de l’algorithme, le fait d’être né hors de l’UE était aussi un critère pour cibler les contrôles (dénoncé par le Défenseur des droits). Dans les versions qu’a pu étudier la Quadrature du net, des variables sont caviardées (cachées) par la #CNAF, donc on ne sait pas tout ce qui est utilisé.

      Si on est un peu cynique, on pourrait se dire que, après tout, si les personnes n’ont pas triché, même ciblées, elles ne risquent rien, et qu’au pire, après avoir été contrôlées, elles auront simplement leurs justes #droits (éventuellement recalculés) et donc que, même ciblés, ces contrôles sont un moindre mal face à l’impératif de #lutte_contre_la_fraude. Or ces contrôles pénalisent fortement aussi les personnes qui n’ont rien à se reprocher, qui ont déclaré de façon exacte et en temps voulu tous leurs changements de situation, etc.

      Car, ce que ne dit pas l’article (il ne peut pas tout dire), qui a été dénoncé par « Changer de cap », et qui doit être ajouté, c’est qu’ une grande partie des contrôles est automatisé sous la forme de courrier envoyé automatiquement par la machine (l’algorithme) aux allocataires dès lors qu’un changement est signalé (lors de la déclaration trimestrielle de ressources typiquement) et/ou que leur score de risque (score de suspicion) dépasse un certain niveau. Ce courrier les prévient qu’ ils doivent répondre à un questionnaire de contrôle (avec d’éventuelles pièces justificatives à envoyer) et que, sans attendre, les droits sont suspendus à cette réponse. Ce qui fait que, dans l’attente de l’envoi du courrier par l’allocataire mais aussi du temps mis par la CAF pour ensuite traiter/instruire ce courrier (souvent des semaines !!!), les personnes se retrouvent sans plus aucune prestation, sans plus aucune ressource parfois. Et, pour celles qui ne répondent pas (n’ont pas vu le courrier, parfois arrivé sur leur boite internet allocataire) ou encore ne parviennent pas à obtenir certaines pièces justificatives, cela se traduit par des #ruptures_de_droits et la réclamation d’#indus.

      Et, après de telles mésaventures/maltraitances institutionnelles qui peuvent se renouveler, beaucoup arrêtent les frais, renoncent à faire valoir leur droit...

      (reçu par mel)

      #étrangers_hors_UE

    • Dans la vie de Juliette, mère isolée, précaire et cible de l’algorithme des CAF (Le Monde)
      https://archive.is/aREy2

      « Le Monde » raconte comment une bénéficiaire du RSA est devenue un dossier « à risque » pour l’organisme, et les conséquences de ce ciblage sur sa vie.

      « J’étais dans la merde financièrement et psychologiquement. Mon père venait de mourir d’un cancer en moins de six mois, j’étais extrêmement fragile. » C’est peu dire que l’année 2023 commençait déjà mal pour Juliette (les prénoms d’allocataires ont été modifiés à leur demande). Divorcée depuis cinq ans, sans pension alimentaire, elle vit seule avec son fils cadet de 14 ans, en garde alternée.

      Sa séparation l’a poussée dans la spirale de la #précarité. Depuis des années, les allocations familiales et les aides au logement lui sont vitales. Juliette n’est jamais restée inactive bien longtemps, mais son CV « atypique », comme elle dit, rebute beaucoup d’employeurs, malgré un bac + 5 en communication. « Les boulots salariés, je les tiens un an et je finis en burn-out », raconte la mère de famille de 50 ans, un peu gênée, assise au milieu de sa petite cuisine en formica remplie de ses trouvailles de brocantes.

      #mère_isolée

      Profilage et discriminations : enquête sur les dérives de l’algorithme des caisses d’allocations familiales
      https://archive.is/JoTma

      Depuis 2010, la CAF note ses treize millions de foyers d’allocataires pour orienter ses contrôles. « Le Monde » a enquêté sur ce système, accusé de discriminer les plus vulnérables.

      Dis-moi qui tu es, l’algorithme dira si tu es #suspect. A la Caisse nationale des allocations familiales (#CNAF), où la recherche des erreurs de déclaration et des #fraudes s’est industrialisée au cours des dernières années, un outil a été érigé en totem : le data mining (exploration de données). La priorisation des dossiers à contrôler repose aujourd’hui quasi exclusivement sur un « score de risque » calculé pour chaque allocataire suivant une batterie de critères personnels.

      Ce système fait la fierté de l’institution, qui en vante les performances. Mais les alertes se multiplient sur les possibles dérives de cet algorithme, baptisé « data mining données entrantes » (DMDE). Plusieurs associations ont accusé la CNAF de discriminer les plus vulnérables au sein des publics à qui elle verse chaque mois le revenu de solidarité active (RSA), les aides au logement ou encore les allocations familiales.

  • Sous la pression des libéraux, l’#Allemagne souhaite externaliser le traitement de demandes d’asile en #Afrique

    Le gouvernement allemand a annoncé envisager d’externaliser le #traitement_des_demandes d’asile sur le continent africain, sous la pression des libéraux, membres de la coalition.

    L’Allemagne, à l’instar de tous les pays européens, a vu une augmentation de plus de 70 % des demandes d’asile en 2023 par rapport à l’année dernière. Une tendance à laquelle le FDP, parti libéral membre de la coalition gouvernementale, souhaite remédier.

    La solution ? Envoyer des demandeurs d’asile dans des pays non-membres de l’UE, notamment en Afrique, pour gérer les demandes.

    « J’attends du ministre de l’Intérieur qu’il examine dès que possible comment le traitement des demandes d’asile dans les pays tiers peut être facilité, car c’est ce que nous avons convenu dans notre accord de coalition », a déclaré à Euractiv Ann-Veruschka Jurisch, rapporteure parlementaire du FDP sur la migration.

    La première mesure devrait être prise avant la fin de la législature en 2025, a ajouté Mme Jurisch, renforçant ainsi les demandes du président du groupe du FDP au parlement allemand, Christian Dürr.

    « Cette disposition empêcherait les personnes qui n’ont aucune chance d’obtenir l’asile d’entreprendre la dangereuse traversée de la Méditerranée », a déclaré M. Dürr, le président du groupe FDP au Parlement allemand, mardi (31 octobre).

    Les députés sociaux-démocrates, dont le chancelier #Olaf_Scholz est membre, ont affirmé travailler sur une proposition législative en ce sens.

    Dès mardi, la ministre de l’Intérieur, #Nancy_Faeser, signait en outre un accord avec le #Maroc pour accélérer le #rapatriement des demandeurs d’asile refusés en échange d’une migration légale plus facile vers l’Allemagne.

    Dans le respect des droits humains

    La proposition du FDP rappelle le projet controversé du gouvernement britannique d’envoyer les demandeurs d’asile au Rwanda, projet dont la mise à l’essai, annoncée l’année dernière, avait créé un tollé dans la classe politique.

    Le Royaume-Uni a déjà rencontré des obstacles dans la mise en œuvre de ce programme, la législation étant en cours de révision depuis que la Cour européenne des droits de l’Homme a interrompu les vols vers le Rwanda pour des raisons liées aux droits humains.

    Le Royaume-Uni a donc menacé de se retirer de la Convention européenne des droits de l’Homme si la Cour ne statuait pas en sa faveur.

    Selon le FDP, les demandes d’asile pourraient en effet être externalisées « dans le respect de la Convention de Genève et de la Convention européenne des droits de l’Homme », malgré l’existence de gouvernements autoritaires en Afrique du Nord, a déclaré Mme Jurisch.

    « Il est hors de question de quitter la Convention européenne des droits de l’Homme », a-t-elle souligné, se désolidarisant des menaces britanniques. Toute législation viendrait compléter et non supplanter un accord européen en cours d’élaboration sur le traitement des demandes d’asile aux frontières extérieures de l’Union européenne.

    Le gouvernement se rapproche ainsi de la rhétorique plus radicale du parti de centre droit CDU/CSU, le plus grand parti d’opposition. Hendrik Wüst, Premier ministre CDU de l’État régional de Rhénanie-du-Nord–Westphalie et candidat potentiel à la chancellerie en 2025, avait lancé le débat plus tôt dans la journée de mardi (31 octobre) en appelant à transférer le traitement des demandes d’asile à l’étranger.

    M. Wüst a refusé de préciser si un éventuel futur gouvernement CDU prendrait des mesures plus radicales, un porte-parole ayant expliqué à Euractiv que la conception concrète de toute mesure devrait être déterminée par le gouvernement.

    Cependant, le porte-parole a salué les discussions de la coalition avec les pays africains en les décrivant comme « la bonne approche ».

    https://www.euractiv.fr/section/immigration/news/sous-la-pression-des-liberaux-lallemagne-souhaite-externaliser-le-traitemen

    #asile #migrations #réfugiés
    #offshore_asylum_processing #externalisation #Rwanda

    –-

    ajouté à la métaliste sur les différentes tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers, mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers
    https://seenthis.net/messages/900122

    • Espagne : la dirigeante de Podemos accuse Israël d’un « génocide » à Gaza – EURACTIV.fr
      https://www.euractiv.fr/section/international/news/espagne-la-dirigeante-de-podemos-accuse-israel-dun-genocide-a-gaza

      Israël mène un « génocide organisé » dans la bande de Gaza en privant des centaines de milliers de personnes d’eau et d’électricité et en exigeant leur évacuation sans aucune garantie de sécurité, a souligné Ione Belarra, dirigeante du parti de gauche Unidas Podemos, appelant les citoyens espagnols à descendre dans la rue pour protester.

    • 21 h 31 : en Espagne, l’ambassade d’Israël et le gouvernement s’opposent sur des déclarations de ministres
      https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20231016-%F0%9F%94%B4-en-direct-l-occupation-de-gaza-par-isra%C3%ABl-serai

      L’ambassade d’Israël à Madrid et le gouvernement espagnol se sont opposés lundi à propos de déclarations de ministres de la gauche radicale sur les représailles israéliennes dans la bande de Gaza à l’attaque du Hamas, le 7 octobre. "Nous lançons un appel au président du gouvernement, Pedro Sanchez, pour qu’il dénonce et condamne sans équivoque ces déclarations honteuses", a publié lundi soir l’ambassade sur le réseau social X.

      Les déclarations « de membres du gouvernement (...) sont non seulement absolument immorales, mais elles mettent également en danger les communautés juives en Espagne, en les exposant au risque d’un plus grand nombre d’incidents et d’attaques antisémites », poursuit l’ambassade.

      Quelques minutes plus tard, le gouvernement espagnol a répondu qu’il rejetait « catégoriquement les contrevérités du communiqué de l’ambassade d’Israël concernant certains de ses membres et n’accepte pas les insinuations infondées à leur sujet », dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères. « Dans une démocratie complète comme en Espagne (...) tout dirigeant politique peut exprimer librement ses positions en tant que représentant d’un parti politique », a poursuivi l’exécutif.

      Ione Belarra (Podemos), ministre de Droits sociaux, a demandé samedi que « face à la tentative de génocide menée par l’État d’Israël à Gaza, (...) le gouvernement espagnol poursuive (le Premier ministre israélien) Benjamin Netanyahu devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre ». De son côté, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait condamné « fermement et sans ambages d’aucune sorte, l’attentat terroriste du Hamas en Israël, ainsi que les meurtres d’Israéliens ». S’il a reconnu le droit d’Israël « à se défendre », il a rappelé qu’il devait s’exercer « dans les limites du droit international humanitaire ».

  • #Glyphosate : vous en reprendrez bien dix louches ? | Agir pour l’Environnement
    https://www.agirpourlenvironnement.org/communiques-presse/glyphosate-vous-en-reprendrez-bien-dix-louches
    https://apeorg.directus.app/assets/3024e8ac-766c-42dc-b796-1bbb1429d3bb?fit=cover&width=300&quality=80

    La Commission européenne va proposer vendredi de prolonger de 10 ans supplémentaires l’autorisation d’usage agricole du glyphosate.

    Cette position, qui s’appuie sur un avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) contesté par le monde scientifique, devrait être soutenue par la France au mépris total des engagements pris en 2017 par Emmanuel Macron.

  • Interdiction européenne des « produits chimiques éternels » : Berlin se rétracte
    https://www.euractiv.fr/section/sante/news/interdiction-europeenne-des-produits-chimiques-eternels-berlin-se-retracte

    En janvier dernier, cinq États — l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège, non-membre de l’UE — ont proposé une interdiction à l’échelle de l’UE de plus de 10 000 substances per- et poly-fluoroalkyles (#PFAS) dangereuses, surnommées « produits chimiques éternels » en raison de leur longue durée de décomposition.

    Bien que Berlin ait été parmi les premiers à suggérer cette interdiction, le ministre de l’Économie verte et du Climat a fait part de ses inquiétudes jeudi (3 août) et a appelé à un « sens de la proportion » lorsqu’il s’agit de réglementer les PFAS.

    [...] M. Habeck a souligné que ce groupe de produits chimiques joue un rôle clé dans les « technologies du futur  », telles que les #semi-conducteurs, les électrolyseurs et les moteurs électriques, dont beaucoup sont essentiels pour les transitions écologique et numérique.

    « Dans ce cas, les PFAS ne peuvent pas être simplement remplacés et nous ne devons pas empêcher le développement de technologies en les réglementant de manière excessive », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il fallait trouver un cadre réglementaire permettant des exemptions pour les « technologies clés ».

    Les préoccupations de M. Habeck concernant une interdiction générale ont été reprises par plusieurs associations industrielles [ou l’inverse].

    Dans une déclaration publiée le même jour, des représentants de l’industrie automobile, de l’ingénierie mécanique et de l’#industrie électronique et numérique ont alerté sur le fait que « sans les PFAS, la transition énergétique et la mobilité risquent de s’arrêter complètement  ».

  • Iran lithium field discovery to change balance of power: Israeli media | Al Mayadeen English
    https://english.almayadeen.net/news/politics/iran-lithium-field-discovery-to-change-balance-of-power:-isr

    A turning point in the energy market

    The Israeli newspaper said the discovery offers significant economic opportunities and rare energy resources for the Iranian government.

    It is already evident that by controlling about 10% of the world’s lithium consumption and having dominance over this strategic raw material, Iran will emerge as a major geopolitical player in global politics and economy.

    In the face of the escalating climate crisis, the lithium field, along with other energy sources, including nuclear energy, provides power, political influence, economic strength, and energy for the Tehran government.

    It is expected that all these aspects and their implications will be leveraged to benefit the region, including the international arena.

    Consequently, not only is it likely to significantly enhance Iran’s influence, but it may also surpass that of Gulf states, namely major oil producers in the world, particularly Saudi Arabia and the United Arab Emirates. This situation could shift the balance of power and regional dynamics in Iran’s favor.

    Without lithium in trade, Iran traded with Iraq, the UAE, Saudi Arabia, Qatar, Bahrain, and Kuwait, 50.08 million tons of goods, worth $29.22 billion, during the first 10 months of the current Iranian year, registering a 0.08% year-on-year rise in weight and 15.43% year-on-year increase in value, according to the latest data released by the Islamic Republic of Iran Customs Administration.

    Iran’s top trade partner was the UAE, with 20.27 million tons (up 5.48%) worth $19.77 billion (up 17.42%). Iraq follows with 24.33 million tons (down 9.97%) worth $9.08 billion (up 10.47%) and Kuwait with 4.57 million tons (up 62.98%) worth $181.01 million (up 32.45%).

    During the same period, Iran’s non-oil exports to the six states hit 38.93 million tons, valued at $14 billion, to record a 2.9% and a 23.91% rise in terms of weight and value respectively.

    The finding would strengthen Iran’s negotiating position within various economic and security alliances and agreements, shifting the focus of attention from the oil market to the lithium and “white gold” mining industries in the region, the Israeli newspaper explained.

    From a medium to long-term economic perspective, lithium prices, which have been rising in recent years due to increasing global demand and demand for lithium-ion batteries for electric vehicles, are expected to maintain a similar trend, significantly enriching the Iranian economy.

  • Réindustrialisation : les chimères d’Emmanuel Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/120523/reindustrialisation-les-chimeres-d-emmanuel-macron

    Certes, le gouvernement communique beaucoup sur les chiffres des créations d’emplois nets qui sont effectivement positifs. Sur le premier trimestre 2023, on compte ainsi 1,5 % d’emplois privés en plus que fin 2019, soit 48 100 emplois. Sauf que ces créations d’emplois ne sont pas des créations d’emplois à taux plein. Or, en équivalent temps plein, le nombre d’emplois salariés baisse entre le dernier trimestre 2019 et celui de 2022 de quelque 16 300 postes, soit un recul de 0,6 %.

    En d’autres termes, les emplois créés dans l’#industrie sont d’abord des emplois à temps partiel et ne sont le fruit que d’une parcellisation du temps de travail industriel. [...]

    Une descente aux enfers financée par plus de 50 milliards d’euros annuelles de baisses d’impôts, un plan de relance de 100 milliards d’euros, un plan ciblé « France 2030 » de 30 milliards d’euros, une baisse des impôts de production pour 15 milliards d’euros et des crédits d’impôts à foison comme le crédit impôt recherche (CIR) qui a coûté 7,5 milliards d’euros en 2022…

    On comprend pourquoi il faut accompagner de tant de chants de victoire un tel désastre. La politique néolibérale d’Emmanuel Macron a en fait accompagné la poursuite de la destruction de l’industrie française à coups de centaines de milliards d’euros, et donc d’une destruction parallèle des services publics, mais aussi d’une politique de réduction des droits et protections des travailleurs et travailleuses.

    Les classes populaires ne peuvent être dupes de cette réindustrialisation Potemkine qui se fait au gré du bon vouloir des capitaux étrangers qui, par opportunisme, s’installent ici avant de partir ailleurs, en fonction des aides publiques.

    Entre le deuxième trimestre de 1974 et le dernier trimestre de 2022, la France a perdu 2,26 millions d’emplois privés dans l’industrie. À l’époque, ce que l’on appelait simplement des usines employait des dizaines de milliers d’emplois et alimentaient des bassins de sous-traitants. L’usine Renault de Billancourt a compté ainsi jusqu’à 35 000 salariés. Le fait que le jargon technocratique utilise le terme « gigafactory » pour décrire un site de 3 000 salariés dans un contexte où les sous-traitants sont désormais répartis sur l’ensemble de la planète montre que le terme de « réindustrialisation » est tout simplement trompeur.

    La réalité est celle d’une économie française très fortement tertiarisée et financiarisée dans laquelle l’essentiel des emplois créés le sont dans des services très peu productifs qui sont mal payés et soumis à un niveau élevé de contraintes. Cette situation est le vrai produit des réformes macronistes puisqu’elles ont favorisé la baisse du coût du travail peu qualifié. Loin de favoriser une chimérique réindustrialisation, elles ont poussé la création d’une économie peu productive à haut niveau d’exploitation.

    • L’État sans stratégie industrielle
      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/120523/l-etat-sans-strategie-industrielle

      Alors que de nombreux économistes insistent sur la nécessité d’une planification forte pour organiser l’ensemble de la chaîne, de la recherche fondamentale à la formation, en passant par les filières industrielles, afin de réaliser l’impérative transition écologique de tout l’appareil de production et de nos modes de vie, le pouvoir a répondu par la création d’un Haut-commissariat au plan. Depuis sa création en septembre 2020, le plan est aux abonnés absents, son haut-commissaire, François Bayrou, semblant plus préoccupé des petits jeux de la majorité que des grandes questions d’avenir. « C’était prévisible, dit Jean-Louis Levet. François Bayrou n’a aucune appétence pour les enjeux géopolitiques, économiques ou industriels. Sa nomination, purement politique, n’a fait que démobiliser un peu plus les personnes qui travaillent au plan. »

      Cela ne semble pas gêner plus que cela le gouvernement. Même s’il s’en défend, il continue de considérer que le cadre macroéconomique qu’il construit est un moteur d’incitation suffisant, que le marché saura se substituer à lui pour les choix à long terme.

      L’exemple de la production pharmaceutique met en lumière jusqu’à la caricature ces choix : dans ce secteur considéré comme stratégique, où les pénuries de médicaments essentiels sont devenues monnaie courante, l’État reste l’arme au pied. Il parle d’incitation pour convaincre les grands laboratoires de relocaliser quelques productions essentielles sur le territoire, met en avant la coopération européenne. Pour montrer sa colère, il évoque certains jours la création d’une agence chargée de fabriquer certains médicaments. Mais au-delà des mots, rien.

      « L’État stratège a disparu, note Jean-Louis Levet. Il s’est dessaisi des cellules de prospective, d’évaluation. Il ne s’occupe plus de savoir comment articuler la science, les savoirs, les compétences. Il ne connaît plus le tissu industriel. Il n’est plus qu’un État bureaucratique, opaque, qui lance des appels à projets. » Une politique perdante à tout coup, qui tente de donner le change par des effets d’annonce.

    • On a maintenant une meilleure idée de ce qu’est la fameuse "#autonomie_stratégique" avec l’exemple de cette entreprise taïwanaise Prologium qui va s’implanter à Dunkerque pour fabriquer des batteries pour voitures : attirer les entreprises étrangères en concurrençant ses voisins européens à coup de dumping social, subventions opaques, bas coûts de l’énergie assurés et aides à l’achat de leurs produits aux consommateurs.

      [ProLogium executive vice-president] Normand added that the government sweetened the deal with an incentives package, but did not give details while further subsidies were under review by the European Commission.

      Macron’s government is eager to use the recent relaxation of EU state aid rules to offer new tax breaks and other subsidies to encourage investment in green technologies.

      He announced on Thursday that the government would offer a new tax credit worth up to 40% of a company’s capital investment in wind, solar, heat-pump and battery projects.

      Meanwhile, the government hopes to boost consumer demand for European-made electric cars by giving a 5,000 euro cash incentive with vehicles meeting demanding low-carbon standards in their production, effectively shutting out non-European cars.

      https://www.reuters.com/business/france-bags-battery-gigafactory-with-aggressive-lobbying-incentives-2023-05

      Le tout est le résultat d’un "changement de paradigme", ou d’une "révolution doctrinale".

      Industrie verte : une « révolution doctrinale » se dessine en Europe, selon Emmanuel Macron et Thierry Breton
      https://www.euractiv.fr/section/institutions/news/industrie-verte-une-revolution-doctrinale-se-dessine-en-europe-selon-emmanu

      Thierry Breton, invité à la conférence, a emboîté le pas au président, en faisant état d’une « véritable mutation au niveau de Bruxelles » sur l’enjeu de l’industrie verte.

      Le changement de paradigme autour d’une réindustrialisation décarbonée « précède l’IRA », a-t-il précisé, coupant court à toute critique qui voudrait que l’UE n’ait que « réagi » au plan américain.

      [...]

      Sur ces points, le gouvernement doit présenter un projet de loi dite « industrie verte » en début de semaine prochaine. L’accent devrait être mis, notamment, sur la formation de nouveaux métiers, l’investissement ciblé et la fluidification réglementaire.

      En outre, le président a confirmé que de nouvelles réductions impôts verraient le jour afin de « baisser le coût du travail et du capital ».

  • Pour Tony Blair, la guerre d’Irak ne peut pas être comparée à l’invasion de l’#Ukraine
    https://www.euractiv.fr/section/l-europe-dans-le-monde/interview/pour-tony-blair-la-guerre-dirak-ne-peut-pas-etre-comparee-a-linvasion-de-lu

    Visiblement mal à l’aise à l’idée d’évoquer la guerre en #Irak, M. Blair a défendu sa position en déclarant que « lorsqu’on est Premier ministre, on prend des décisions et on en assume les responsabilités, ce qui va de pair avec le poste, et si l’on n’est pas prêt à le faire, à prendre une décision ou à en assumer la responsabilité, on ne devrait pas occuper ce poste  ».

    Russia rejects links between Ukraine war, US-led invasion of Iraq
    https://www.aa.com.tr/en/russia-ukraine-war/russia-rejects-links-between-ukraine-war-us-led-invasion-of-iraq/2851304

    [Russia’s UN ambassador] Nebenzia said the invasion of Iraq was a violation of the UN Charter and international law, but the war in Ukraine is ’’#not_exactly_the_same. "

  • Pesticide Atlas 2022: Facts and figures about toxic chemicals in agriculture | Heinrich Böll Stiftung | Brussels office - European Union
    https://eu.boell.org/en/PesticideAtlas

    The European Union is one of the world’s biggest markets for pesticides with almost a quarter of all pesticides sold in the EU. It is also the top exporting region, increasingly selling to countries of the Global South to which pesticides that are banned in the EU can still be exported. The Pesticide Atlas raises awareness, provides comprehensive information and fosters nuanced debate around agrochemicals used for pest control. It sheds light on different aspects from scientific research, including the impact of pesticides on soils, waters, biodiversity and health, and highlights alternative models with a more stringent implementation of integrated pest management where synthetic substances are only a last resort option.

    Le pdf
    https://eu.boell.org/sites/default/files/2023-04/pesticideatlas2022_ii_web_20230331.pdf

    #pesticides #agro-alimentaire #cartographie #data #visu

  • La strage di #Cutro, i soccorsi mancati e lo scaricabarile tra le autorità italiane e Frontex

    La trasformazione di eventi di soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, mostra i suoi effetti più letali. E #Frontex aveva già rilevato con le termocamere la presenza di centinaia di persone sulla nave poi naufragata il 26 febbraio. Che cosa non torna nelle ricostruzioni ufficiali

    Lo strumentale e ingiustificato cambio di classificazione e gestione degli eventi di ricerca e soccorso nel Mediterraneo in “operazioni di polizia” da parte delle autorità italiane, prassi in atto dal 2019, come abbiamo raccontato fin dall’inizio su Altreconomia, mostra con la strage di Cutro del 26 febbraio 2023 i suoi effetti più letali.

    Ed è patetico lo scaricabarile in atto in queste ore tra Guardia costiera, Guardia di Finanza, ministero dell’Interno e Agenzia Frontex dopo il naufragio. Sergio Scandura, giornalista di Radio Radicale e faro nella notte del Mediterraneo grazie al suo meticoloso lavoro di monitoraggio e inchiesta su fonti aperte, usa un’immagine efficace per descrivere la pantomima: cioè la scena del film “Le iene” di Quentin Tarantino del 1992, con i sopravvissuti della storia a puntarsi le pistole l’uno contro l’altro.

    Qui però ci sono morti veri, 66 quelli dichiarati alla sera del 28 febbraio, dopo il ritrovamento del corpo di un bambino di nemmeno 10 anni. Secondo la prefettura di Crotone sarebbero 28 le salme identificate: 25 cittadini afghani, un cittadino pachistano, un palestinese e un siriano. I salvati arrivano da Afghanistan, Pakistan, Palestina, Siria, Iran, Somalia. Inclusi 14 minori, alcuni dei quali ancora ricoverati a Crotone, altri finiti al Cara di Isola di Capo Rizzuto.

    “Credo che al primo avvistamento abbia seguito un modo di procedere dell’imbarcazione che non ha segnalato il distress e quindi poi si è arenata in una secca all’arrivo: non ha chiesto aiuto da quelle che sono le prime ricostruzioni”, ha detto il 28 febbraio il ministro dell’Interno, Matteo Piantedosi, su Rai1, ospite di Bruno Vespa, dopo aver incolpato i morti per esser partiti con il brutto tempo e non aver fatto come John Fitzgerald Kennedy (“Non chiedete cosa può fare il vostro Paese per voi, chiedete cosa potete fare voi per il vostro Paese”).

    Il primo avvistamento della barca partita il 22 febbraio da Smirne, in Turchia, sarebbe stato in teoria quello dell’Agenzia Frontex, nella tarda serata del 25 febbraio, poche ore prima del naufragio e della strage. L’aereo di pattugliamento Eagle1 dell’Agenzia impiegato nell’ambito dell’operazione Themis avrebbe infatti avvistato l’imbarcazione a 40 miglia dalle coste crotonesi. Scandura ha pubblicato su Twitter la traiettoria disegnata dal velivolo.

    “L’unità risultava navigare regolarmente, a sei nodi e in buone condizioni di galleggiabilità, con solo una persona visibile sulla coperta della nave”, sostiene la Guardia costiera in un comunicato diramato nel pomeriggio del 28 febbraio e che avrebbe dovuto far chiarezza. In realtà fa acqua da tutte le parti e omette un “particolare” che poche ore dopo la stessa Frontex ci ha tenuto a precisare (a proposito di scaricabarile).

    Su quella nave le persone a bordo erano almeno 200 e attraverso le sue “telecamere termiche” installate a bordo, il velivolo di pattugliamento dell’Agenzia europea aveva anche rilevato “una risposta termica significativa dai portelli aperti a prua e altri segni che indicavano la presenza di persone sotto il ponte”, ha risposto Frontex ad Altreconomia. Nonostante questa circostanza (altro che una persona visibile), che pure a quanto riferisce Frontex avrebbe “insospettito” i suoi “esperti”, l’Agenzia stessa si è ben guardata dall’emettere un mayday per avvisare tutte le imbarcazioni vicine del possibile pericolo, cosa che avrebbe potuto fare in base al diritto internazionale. Trincerandosi dietro alla tesi per la quale “l’imbarcazione navigava da sola e non c’erano segni di pericolo”, Frontex si è dunque limitata a “informare immediatamente dell’avvistamento il Centro di coordinamento internazionale dell’operazione Themis e le altre autorità italiane competenti, fornendo la posizione dell’imbarcazione, la rotta e la velocità”. E “per conoscenza” anche la centrale operativa della Guardia costiera di Roma. “Il nostro aereo ha continuato a monitorare l’area fino a quando è dovuto rientrare alla base per mancanza di carburante”, ha aggiunto Frontex.

    In quel momento però è successo qualcosa che si gioca a far finta di non cogliere. La Guardia costiera scrive che “a seguito di tale segnalazione, la Guardia di Finanza comunicava l’avvenuta attivazione del proprio dispositivo, già operante in mare, per intercettare l’imbarcazione”. Da chi è arrivato l’input, anche se non lo si vuole dire, pare palese, e cioè da quello che sempre la Guardia costiera chiama il “punto di contatto nazionale preposto per l’attività di law enforcement“. Si tratterebbe del Centro nazionale di coordinamento (Ncc) – Sala Eurosur, insediato presso il ministero dell’Interno, punto nevralgico della strategia che negli anni ha beneficiato tra le altre cose di ingenti finanziamenti europei per il suo ammodernamento tecnologico (Fondo sicurezza interna).

    L’operazione viene classificata perciò come “operazione di polizia” e non come evento Sar ed è attivato il dispositivo che porta due mezzi navali della Guardia di Finanza a tentare, per riprendere il primo comunicato stampa del Reparto operativo aeronavale di Vibo Valentia delle 11 di mattina circa del 26 febbraio, “l’intercetto dell’imbarcazione”. Si tratta della vedetta V.5006 e del pattugliatore veloce PV6 Barbarisi. Le due imbarcazioni tentano di “raggiungere il target“, che all’ora non ci si vergognava di associare al “traffico di migranti”, ma le condizioni del mare “proibitive” le avrebbero costrette a far “rientro agli ormeggi di base”.

    In poche ore dunque si passa dalle “buone condizioni di galleggiabilità” riferite dalla Guardia costiera e dal “non c’erano segni di pericolo” di Frontex al mare grosso. “Mare forza 4, con onde alte fino a 2,5 metri”, ci ha scritto Frontex indignata contro quei “trafficanti di persone senza scrupoli che hanno stipato le persone a bordo in condizioni meteorologiche avverse”. Condizioni meteo che mutano a seconda degli attori coinvolti. Ipocrisia forza 4.

    Il resto è tristemente noto. La Guardia costiera, fino ad allora fuori dall’operazione coordinata dall’Ncc del Viminale, avrebbe ricevuto solo alle 4.30 circa del 26 febbraio “alcune segnalazioni telefoniche da parte di soggetti presenti a terra relative ad un’imbarcazione in pericolo a pochi metri dalla costa”. “I carabinieri, precedentemente allertati dalla Guardia di Finanza, giunti in zona, riportavano alla Guardia costiera l’avvenuto naufragio”. A cose fatte.

    Sarebbe stata questa secondo la Guardia costiera “la prima informazione di emergenza pervenuta riguardante l’imbarcazione avvistata dal velivolo Frontex”. Solo dopo queste “segnalazioni ricevute” sarebbe stato allora immediatamente attivato il “dispositivo Sar, sotto il coordinamento della Guardia costiera di Reggio Calabria, con l’invio di mezzi navali e aerei, uomini e mezzi terrestri, nella zona indicata”.

    Ed è qui che la Guardia costiera si ingarbuglia fino a tradirsi. Perché quella dei carabinieri a persone ormai in mare non può essere considerata la “prima informazione di emergenza”. Perché fin dalla notte del 25 febbraio la Guardia costiera sapeva, informata per conoscenza da Frontex, che su quella nave c’erano almeno 200 persone stipate su un mezzo inadatto a trasportarle in sicurezza, diretta peraltro nella bocca di condizioni meteomarine “proibitive”, “particolarmente avverse” per citare il comunicato dello stesso Comando generale del Corpo delle Capitanerie di Porto del 26 febbraio (ore 11.41). È un tradimento perché “Ogni imbarcazione sovraffollata è un caso Sar (Ricerca e soccorso) di per sé e una possibile situazione di pericolo anche in assenza di un segnale di pericolo in base al principio di precauzione”. Sono parole della stessa Guardia costiera del 2017. Naufragate.

    Mentre resta ambiguo l’epilogo del “dispaccio generico di allerta distress, senza coordinate”, diramato alle navi transitanti in area Mare Ionio via “InmarSAT C” dal Centro di coordinamento di ricerca e soccorso di Roma nella prima mattinata del 25 febbraio, 24 ore prima della strage, recuperato e pubblicato ancora da Scandura. Al 28 febbraio non risultano sbarchi legati a eventi provenienti dal Mar Ionio.

    https://altreconomia.it/la-strage-di-cutro-i-soccorsi-mancati-e-lo-scaricabarile-tra-le-autorit
    #naufrage #décès #morts #morts_aux_frontières #Méditerranée #Calabre #26_février_2023 #mourir_en_mer #Themis #opération_Thermis #Mar_Ionio #Mer_Ionienne

    • Italie : après le naufrage de migrants, les autorités italiennes se défendent de toute responsabilité

      Alors que le bilan du naufrage de dimanche est désormais d’au moins 67 morts, le gouvernement italien continue de se défendre de toute responsabilité dans le drame. Le ministre italien de l’Intérieur, #Matteo_Piantedosi, a suscité un tollé en pointant la responsabilité des migrants embarquant leurs familles dans de périlleux voyages en mer.

      Trois jours après le naufrage qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de migrants dimanche, au large de la Calabre dans le sud de l’Italie, le bilan continue de s’alourdir. Les autorités italiennes ont annoncé, mercredi 1er mars, qu’il grimpait désormais à 67 morts, après la découverte des cadavres de deux enfants.

      La plupart des personnes décédées dans le naufrage venaient d’Afghanistan. D’autres étaient originaires du Pakistan, d’Iran, de Somalie et de Syrie, selon les services de secours.

      Le drame se double désormais d’une controverse sur le terrain politique : les garde-côtes et la police sont accusés de n’avoir pas fait tout le nécessaire pour prévenir le naufrage, alors que la présence du navire au large de la Calabre avait bien été signalée.

      En réponse à ces critiques, les autorités ont déclaré que le mauvais temps en mer avait contraint les patrouilleurs de la garde-côtes à rebrousser chemin.

      Toutes les procédures ont été correctement appliquées, a déclaré le commandant de l’autorité portuaire de Crotone, Vittorio Aloi. « Je suis humainement éprouvé par cette tragédie mais sur un plan professionnel, je peux vous assurer que je suis serein », a-t-il déclaré à la presse avant de pénétrer dans le gymnase de Crotone dans lequel sont entreposés les corps des victimes.

      Ligne dure du gouvernement

      Le gouvernement italien, dirigé par l’extrême droite, affiche une ligne dure sur l’immigration et a adopté des décrets restreignant l’action des organisations caritatives pour secourir les migrants en Méditerranée.

      Le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a suscité un tollé après le naufrage, en pointant la responsabilité des migrants embarquant leurs familles dans de périlleux voyages en mer. De son côté, la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, a fait part de sa « profonde douleur » mais a également jugé, dimanche, qu’il était « criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo ».

      Plusieurs centaines de milliers de demandeurs d’asile fuyant la guerre ou la pauvreté sont arrivés en Italie par bateau au cours de la dernière décennie.

      D’après le projet « Migrants Disparus » de l’Organisation internationale pour les migrations, 20 333 personnes ont été retrouvées mortes ou ont été portées disparues depuis 2014 en Méditerranée centrale, réputée comme l’une des routes maritimes les plus dangereuses au monde, dont 1 417 en 2022.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/47178/italie--apres-le-naufrage-de-migrants-les-autorites-italiennes-se-defe
      #Piantedosi

    • Drame de #Crotone : la réponse tardive et inadaptée des secours mise en cause

      Trois jours après le drame, le bilan du naufrage au sud de l’Italie continue de s’alourdir, alors que la question du retard des secours fait de plus en plus polémique.

      Les cercueils sont alignés dans un vieux gymnase de Crotone. Mercredi matin, on en dénombrait déjà soixante-six dont quelques-uns, plus petits, de couleur blanche, pour les corps d’enfants. Sur l’un d’eux est posé un carton indiquant KR46M0. Comprendre « Crotone, 46e cadavre, sexe : masculin, âge : zéro ». Non loin de là, sur la plage de Steccato di Cutro, les secouristes tentent encore de retrouver des corps après le naufrage qui, dimanche à l’aube, a englouti des dizaines de vies (sans doute plus de cent) à une centaine de mètres seulement de la rive. Mercredi après-midi, un soixante-septième corps, celui d’une enfant, a été rejeté par la mer sur le sable. On ne dénombre que 79 survivants.

      Entre la morgue et l’hôpital, des parents déjà installés en Europe des migrants disparus circulent en quête de nouvelles de leurs proches. L’un d’eux, Misan, un trentenaire afghan accouru depuis Amsterdam, a reconnu mardi le cadavre de son neveu Hadi, douze ans, qui selon le Corriere della Sera, avait entrepris seul le voyage : « Hadi n’avait plus personne. Ses parents sont morts depuis longtemps. C’est pour cela que j’avais décidé qu’il vienne me rejoindre ». Comme Hadi, la plupart des passagers du navire surchargé venaient d’Afghanistan mais aussi d’Irak, d’Iran, du Pakistan, des Territoires palestiniens et de Syrie. Ils étaient partis le 23 février d’Izmir, en Turquie, sur cette embarcation de bois.

      Trop tard

      Trois passeurs présumés, deux Pakistanais et un Turc, soupçonnés d’avoir fait payer leur passage entre 5 000 et 8 000 euros par personne, ont été interpellés par les forces de l’ordre italiennes. Mais la polémique enfle à propos de la responsabilité du naufrage. Les autorités transalpines sont en effet soupçonnées de ne pas avoir tout mis en œuvre pour empêcher la tragédie. « Les hommes, les femmes, les enfants de Cutro pouvaient-ils être sauvés ? La réponse est sur le bout des lèvres, imprononçable. Nous sommes pour le moins tout proche de la non-assistance à personne en danger », a attaqué mercredi matin le quotidien La Stampa. Le journal progressiste La Repubblica titrait lui « Personne n’a voulu les sauver. » La séquence du naufrage est en effet accablante.

      Dès le samedi matin à l’aube, soit vingt-quatre heures avant la tragédie, le centre de coordination des secours maritimes lance une alerte générique à propos d’une embarcation se dirigeant vers les côtes italiennes. Le soir à 22h30, un avion de patrouille de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, repère un bateau « en forte surcharge de passagers » et alerte les autorités. « Il n’y avait pas de signe de détresse », a précisé l’agence dans un communiqué, ajoutant que l’avion, à court de carburant, avait dû quitter la zone. Deux heures plus tard, soit dimanche à minuit trente, deux vedettes de la brigade financière – généralement employée pour lutter contre les trafics plus que pour le secours en mer – appareillent à la recherche de l’embarcation sur laquelle se trouvent les migrants.

      Mais la mer est agitée, le vent proche de force 4. Face à la houle, les deux navires préfèrent rentrer au bout de trente minutes dans leurs ports respectifs de Crotone et Tarente. A 4 heures du matin, le centre de brigade financière reçoit par téléphone un appel au secours, dans un anglais approximatif, sans doute d’un passager. Les carabiniers sont alors mobilisés. Mais apparemment trop tard. A 5h30, un pêcheur, Antonio Conbariati, reçoit un appel d’un de ses amis garde-côtes : « Va voir sur la plage s’il s’est passé quelque chose. Nous savons qu’un navire a subi une avarie », lui dit-il. « J’ai couru vers la plage et vu des cadavres entre les vagues. Pas le temps de les prendre que le ressac les ramenait au large », a raconté le marin aux médias italiens. « J’ai pris une enfant de six ou sept ans qui respirait encore, mais elle est morte quelques minutes plus tard sur la plage. » Rejoint par un ami pêcheur, les deux hommes tentent de sauver quelques vies. « La barque ne s’était pas encore cassée en deux, mais il y avait des corps partout, des enfants, des jeunes, des femmes et nous qui, dans la pénombre, essayions de les attraper. […] Une quinzaine de minutes plus tard, les secours sont arrivés mais le pire était déjà advenu. »

      « Pourquoi ne pas être intervenu ? »

      Frontex n’a-t-elle pas correctement lancé l’alarme ? Les autorités italiennes ont-elles sous-estimé la gravité de la situation ? Et surtout pourquoi la brigade financière est-elle intervenue, avec des embarcations ne pouvant affronter une mer houleuse, plutôt que les gardes-côtes qui disposent de navires supportant des vents de force 8 ? « Personne ne nous a alertés », a indiqué le commandant de la capitainerie du port de Crotone. La polémique rappelle celle qui avait suivi le naufrage dans la Manche d’une embarcation de migrants. A proximité de la frontière maritime entre la France et l’Angleterre, 27 personnes avaient trouvé la mort sans recevoir les secours qu’elles appelaient.

      L’opposition au gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni exige désormais des réponses, alors que depuis son entrée en fonction, l’exécutif mène la guerre contre les ONG qui sauvent en mer les migrants. La cheffe du gouvernement a exprimé « sa douleur profonde », invitant à ne pas « instrumentaliser les morts » et a rejeté toute la responsabilité sur les passeurs. Quant à son ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, il s’est retranché derrière les informations de Frontex qui, selon lui, « n’avait pas signalé une situation de danger ou de stress à bord, en indiquant la présence d’une seule personne visible et d’autres dans la cale et une bonne flottabilité de l’embarcation. Puis, il y a eu une détérioration de la météo ».

      Quoi qu’il en soit, pour le gouvernement Meloni, la solution reste de « bloquer les départs ». Mais la nouvelle secrétaire du Parti démocrate, Elly Schlein, demande des explications, en particulier au ministre des Transports, ayant la tutelle des gardes-côtes : le leader de la Ligue d’extrême droite Matteo Salvini. Elle demande en outre la démission du ministre de l’intérieur Piantedosi pour ses propos au lendemain du drame. Celui-ci avait en partie rejeté la faute sur les migrants eux-mêmes, déclarant : « Le désespoir ne peut jamais justifier des conditions de voyage qui mettent en danger la vie des enfants. »

      https://www.liberation.fr/international/europe/drame-de-crotone-la-reponse-tardive-et-inadaptee-des-secours-mise-en-cause-20230301_DF4N73HLKBECJJF2MYG3424CWI/?redirected=1

    • Children among 59 people killed in boat wreck off Italy’s coast

      Boat believed to be bringing refugees from Afghanistan, Iran and Pakistan struck rocks off coast of Calabria

      Fifty-nine people, including a newborn baby and other children, have died after a wooden boat believed to be carrying refugees wrecked against rocks off the coast of Italy’s Calabria region.

      Many of the bodies were reported to have washed up on a tourist beach near Steccato di Cutro, while others were found at sea.

      According to survivors, there were about 140 to 150 people onboard the boat before it crashed into the rocks. Eighty-one people survived, with 20 of them taken to hospital, Manuela Curra, a provincial government official, told Reuters.

      A Turkish national has been detained on suspicion of human trafficking, according to the Ansa news agency. The vessel is believed to have left Turkey four days ago with people from Afghanistan, Iran and Pakistan onboard.

      The bodies of the victims were being transported to a sports hall in nearby Crotone on Sunday afternoon. Ansa reported that 20 children, including twins and a newborn baby, were among those who died.

      Antonio Ceraso, the mayor of Cutro, told reporters: “It is something one would never want to see. The sea continues to return bodies. Among the victims are women and children.”

      The wreck of the boat was reportedly seen by fishers early on Sunday. “You can see the remains of the boat along 200-300 metres of coast,” Ceraso added. “In the past there have been landings but never such a tragedy.”

      Rai News reported that the boat “snapped in two”, citing sources as saying that those onboard “didn’t have time to ask for help”.

      The Italian coastguard, firefighters, police and Red Cross rescue workers attended the scene.

      As rescuers continued their search, Filippo Grandi, the UN high commissioner for refugees, called for European governments to “stop arguing” and “agree on just, effective, shared measures to avoid more tragedies”.

      “Another terrible shipwreck in the Mediterranean off the Italian coast,” he tweeted. “Dozens of people have died, many children. We mourn them and stand in solidarity with the survivors.”

      The Italian president, Sergio Mattarella, said the “umpteenth tragedy in the Mediterranean shouldn’t leave anyone indifferent”, while urging the EU to “finally take concrete responsibility for governing the phenomenon of migration in order to rescue it from human traffickers”.

      The European Commission president, Ursula von der Leyen, said that “we must redouble our efforts” on the migration pact and “plan of action” on the central Mediterranean.

      “Member states must step forward and find a solution. Now,” she wrote on Twitter. “The EU needs common and up-to-date rules that will allow us to face the challenges of migration.”

      Italy is one of the main landing points for people trying to enter Europe by sea. The so-called central Mediterranean route is known as one of the world’s most dangerous.

      More than 100,000 refugees arrived in Italy by boat in 2022. The rightwing government of the prime minister, Giorgia Meloni, which came to power in October, imposed tough measures against sea rescue charities, including fining them up to €50,000 (£44,000) if they flout a requirement to request a port and sail to it immediately after undertaking one rescue instead of remaining at sea to rescue people from other boats in difficulty.

      Rescues in recent months have resulted in ships being granted ports in central and northern Italy, forcing them to make longer journeys and therefore reducing their time at sea saving lives. Charities had warned that the measure would lead to thousands of deaths.

      In a statement, Meloni expressed her “deep sorrow” for the lives cut short by “human traffickers” while repeating her government’s commitment to “preventing departures and along with them the tragedies that unfold”.

      “It is criminal to launch a boat of just 20 metres long with as many as 200 people onboard in adverse weather forecasts,” she added.

      “It is inhumane to exchange the lives of men, women and children for the price of a ‘ticket’ paid by them on the false perspective of a safe journey.”

      Meloni said her government would demand “maximum collaboration” with the countries of departure and origin.

      Matteo Piantedosi, Italy’s interior minister, said the shipwreck in Calabria was a “huge tragedy” that “grieves me deeply”, while adding that it was “essential to continue with every possible initiative to prevent departures [of migrants]”.

      Piantedosi told Il Giornale on Thursday that the government measures, including agreements with Libya and Tunisia, had “averted the arrival” of almost 21,000 people.

      According to the International Organization for Migration’s Missing Migrants project, 20,333 people have died or gone missing in the central Mediterranean since 2014.

      https://www.theguardian.com/world/2023/feb/26/dozens-of-bodies-believed-to-be-refugees-found-on-beach-in-southern-ita

    • Naufrage de Crotone : l’Italie n’a pas jugé « urgents » les messages d’alerte de Frontex

      L’Italie n’a pas considéré comme « urgents » les messages d’alerte lancés par Frontex au sujet d’un bateau avec à son bord une centaine de migrants, selon la Première ministre italienne Giorgia Meloni.

      L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes aurait signalé aux autorités italiennes qu’un bateau menaçait de couler, incapable de faire face à un vent de force 4, a confié une source de Frontex à EURACTIV.

      « Aucune communication d’urgence de Frontex n’est parvenue à nos autorités. Nous n’avons pas été avertis que ce bateau risquait de couler », a déclaré Mme Meloni, qui faisait sa première déclaration depuis la tragédie.

      Parmi les passagers du bateau, qui n’a jamais atteint les côtes, figuraient principalement des familles originaires d’Afghanistan et de Syrie. Le nombre exact de personnes à bord n’est pas encore connu. Le bateau de 20 mètres de long, qui avait à son bord 200 personnes environ, arrivait de Turquie. Environ 80 personnes ont survécu et au moins 68 sont décédées.
      Intempéries

      Selon les informations fournies par Frontex à EURACTIV, l’agence européenne a communiqué certains éléments concernant l’interception du bateau qui révèlent une possible détresse en mer.

      Certains éléments ont par exemple montré que le bateau transportait potentiellement un nombre élevé de personnes avec une mer agitée de vagues pouvant atteindre 2,50 mètres — soit un niveau d’état de la mer de 4 sur 7.

      « Nos experts ont repéré certains signes indiquant que le bateau était susceptible de transporter un grand nombre de personnes. Par exemple, la caméra thermique à bord de l’avion a détecté une réponse significative », a expliqué Frontex. L’agence a également confirmé à EURACTIV que les autorités italiennes avaient accès à ces données thermiques.

      EURACTIV a demandé à Frontex si elle avait communiqué un signal de détresse du navire, mais l’agence de l’UE a répondu que « en ce qui concerne la classification de l’événement en tant qu’opération de recherche et sauvetage (SAR), conformément au droit international, cela relève de la responsabilité des autorités nationales ».

      L’Italie a mobilisé deux patrouilleurs de la Garde des finances (Guardia di Finanza, GDF), engageant une opération de police, dite de « maintien de l’ordre ». Toutefois, en raison des conditions météorologiques et de l’état de la mer, les bateaux ont dû rentrer au port, comme indiqué par la GDF dans un communiqué de presse lundi (27 février).

      La GDF n’est pas habilitée et équipée pour procéder à des opérations SAR (recherche et sauvetage), cette compétence relevant des garde-côtes italiens.

      Aucune opération de SAR n’a été lancée au moment de la communication de Frontex.
      Le silence de l’Italie sur les images thermiques

      La GDF et les garde-côtes italiens n’ont pas mentionné les indices thermiques dans leurs communiqués de presse suivant la tragédie.

      La GDF a évoqué l’observation d’un bateau par Frontex « prétendument impliqué dans un trafic de migrants, à environ 40 miles de la côte de Crotone ».

      Les garde-côtes italiens ont déclaré mardi (28 février) que le bateau « semblait naviguer de manière régulière, à 6 nœuds et dans de bonnes conditions de flottabilité, avec une seule personne visible sur le pont du navire ».

      EURACTIV a pris contact avec les garde-côtes italiens à plusieurs reprises depuis mardi dernier (28 février) — leur demandant s’ils avaient eu accès aux images des caméras thermiques — mais n’a pas reçu de réponse.

      Aux mêmes questions, la Garde des Finances italienne a déclaré à EURACTIV qu’« à ce stade, [elle] ne ferait aucune déclaration concernant les événements qui se sont produits à Crotone ».

      https://www.euractiv.fr/section/migrations/news/naufrage-de-crotone-litalie-na-pas-juge-urgents-les-messages-dalerte-de-fro

    • Cutro. I fiori del mare contro lo Stato di decomposizione

      Da loro apprenderemo a sopravvivere e a lottare

      Le circa tre settimane che seguono il naufragio di Steccato di Cutro sono state e continuano ad essere costellate da diversi falsi allarmi e notizie fittizie e frammentarie.

      La guardia costiera italiana ha messo in moto una macchina – per quanto estremamente operativa – non sufficiente al recupero dei corpi che con molta probabilità ancora giacciono sul fondo di quei 150 metri d’acqua che separano la spiaggia dal relitto dell’imbarcazione inabissata.

      Si cerca senza sosta dal cielo e da terra ma in profondità, ancora nessun sommozzatore ha ottenuto il consenso per attivare le complesse operazioni di rimozione del barcone e degli almeno 30 corpi che potrebbe trattenere.

      Il mare li sta restituendo autonomamente, poco per volta, con estrema difficoltà, in avanzatissimo stato di decomposizione.

      L’ultimo, quello di un uomo recuperato grazie ad un’operazione estremamente complessa, le cui probabilità di riuscita si riducono drasticamente ogni giorno che passa.

      Ci aggiorna sulle operazioni la stessa equipe operativa – tra polizia scientifica, organizzazioni del terzo settore, giornalisti – che senza sosta incrocia i pochi dati in possesso per poter risalire all’identità delle salme recuperate.

      E’ soprattutto per questo motivo che come Mem.Med abbiamo enfatizzato sin da subito sull’urgenza e la necessità immediata di ottenere da parte della procura di Crotone l’autorizzazione per prelevare il campione di DNA dei familiari ancora in loco, fondamentale a restituire un nome e un volto alle persone non più identificabili.

      Non si tratta ormai solo di ricostruire generalità biografiche e dettagli fisici: segni particolari sul corpo potrebbero non bastare all’esame autoptico per cui solo il sesso, l’abbigliamento e il confronto del materiale genetico dei familiari può garantirlo.

      In queste infinite settimane, in cui il tempo si è fermato per morti e vivi, abbiamo monitorato con attenzione ogni fase di ricerca, recupero e identificazione delle vittime restituite dal mare. I familiari e gli amici accorsi a Crotone hanno sospeso la propria vita non solo per quanto accaduto ai cari, ma anche perché provati e provocati da attese indefinite sulla loro sorte, privati di risposte a domande lecite circa rimpatrio delle salme, dalle ricerche in mare e il ricongiungimento con le persone sopravvissute, tuttora reiterate tra oblio e dimenticanze.

      Le famiglie e gli amici giunti in Italia per ritrovare le persone che attendevano da questo lato del mare, stanno lasciando la Calabria ancora col dubbio che quei corpi possano essere abbandonati in mare. Qualcuna non ha avuto la possibilità di partire. Ci scrivono ininterrottamente dal Pakistan, dall’Iran, dalla Palestina, dalla Germania per avere aggiornamenti costanti, per avere risposta sui loro figli e figlie, fratelli e sorelle che lo Stato trattiene da settimane.

      Shahid ha riconosciuto suo fratello attraverso una video chiamata, proprio come la famiglia tunisina di Siwar che, partita per raggiungere l’amore, ha trovato la morte.

      Shahid non ha ancora comunicato a nessuno della famiglia che il fratello non è in vita, ma rinchiuso in un campo tra i sopravvissuti, come aveva voluto credere dai primi giorni dal naufragio.

      È suo il primo messaggio che leggo al risveglio, perché fiducioso del fatto che potremmo velocizzare le procedure ed alleggerire quel peso che porta dentro di sé per non gettarlo sulla madre.

      I giorni precedenti al rinvenimento, era stato aggirato da chi lo ricattava per soldi, minacciato di non rivedere più suo fratello “sequestrato“, se non avesse pagato la somma richiesta.

      Senza un corpo che affermi la verità sulle sorti dei propri familiari, le persone che non possono raggiungere l’Italia cercano di darsi una speranza, anche credendo alla peggiore delle ipotesi, fuorché alla sparizione.

      Ed ora che lo ha ritrovato, l’ennesima violenza lo separa dalla salma del fratello, nell’attesa senza tempo che rientri in Pakistan.

      L’ultima segnalazione è quella di un ragazzino di 17 anni. Voi ve li ricordate i vostri 17 anni, fremere di entusiasmo man mano che si avvicinavano ai 18?

      Atiqullah non potrà mai raggiungerli. Aveva modificato il suo passaporto affinché potesse partire da maggiorenne per Dubai dove la sua famiglia avrebbe voluto che lavorasse.

      Ma Atiqullah fuggiva anche da questo, da una vita sacrificata per viverla in maniera più dignitosa.

      La sorella ci ha fornito ogni particolare utile all’eventuale riconoscimento, ne descrive ogni centimetro del corpo affinché, una volta recuperato, possa essere riconosciuto dalle cicatrici sui piedi.

      Quei piedi instancabili che solo le persone migranti sanno valorizzare, perché indispensabili a proseguire il cammino, la rotta verso la libertà. Ma il mare tradisce, ed è probabilmente già tardi perchè possa essere riconosciuto dai suoi piedi.

      Nell’ininterrotta impresa per la verità e la giustizia che perseguiamo, un modello efficace è impegnato per sopperire alla gravissima negligenza di uno Stato di decomposizione politica che ancora oggi oltraggia il rispetto e la dignità delle persone disperse.

      Dall’incontro con i familiari a palazzo Chigi in cui il Presidente Meloni si è concessa il privilegio di domandare – a chi quel mare lo attraversa perchè altrove rischierebbe la sua vita – se conoscessero le avversità a cui andavano incontro, fino alle risposte belle e fatte nel question time che i ministri si sono limitati a offrire ai parlamentari sull’ennesimo, non ultimo, naufragio nel Mar mediterraneo che conta la vita di ulteriori 30 persone.

      Mentre alla Camera i ministri impegnano con imbarazzo il tempo ad eludere le responsabilità nonché la capacità di soccorrere in mare – e lo abbiamo visto a Crotone con il salvataggio delle oltre 1.000 persone scortate dalla Guardia costiera – si ribadisce l’attacco inconcludente e infondato alla “mafia degli scafisti”.

      Ma è troppo facile puntare il dito a dei giovani ribelli, a quel compagno di viaggio che nelle aule di tribunale è testimone come gli altri sopravvissuti di questo delitto.

      Forse i ministri italiani dimenticano che le zone SAR non corrispondono a una competenza sovrana ma a un’indicazione operativa. Laddove le autorità libiche, maltesi o più prossime ad un’imbarcazione non sopraggiungano per il soccorso in mare, la responsabilità è, e deve essere, delle autorità italiane e di tutte coloro che possono intervenire. La domanda, dunque, non è se pensiamo che lo stato non abbia intenzionalmente salvato le vite, come ha ribaltato ai giornalisti durante il CDM tenuto a Cutro, perché lo abbiamo già affermato. La vera questione da porre, è se davvero è stato fatto e si continua a fare tutto il possibile per salvare le vite in quel mare e in qualsiasi punto del Mediterraneo.

      E’ difficile credere alla parole di chi non molto tempo fa, affermava di voler affondare le navi delle ONG e installare blocchi navali contro le persone migranti.

      La più assidua accusa rivolta alle antropologhe fa spesso enfasi sul simbolismo utilizzato nell’interpretazione della realtà. Ebbene, malgrado gli elementi simbolici non sempre siano il grado massimo di espressione utile a restituire la lettura più vicina al contenuto semantico e concreto dell’agire umano, si predispone ancora una volta come uno degli strumenti più immediati e verosimili per la descrizione di uno stato dell’arte che anche questa volta vede nascere fiori da uno Stato in putrefazione.

      Linguaggio, immagini e suoni ribaltati di un significante insignificante, che non ha ancora capito qual’è la sua più antica etimologia: la vita.

      Abbiamo teso le braccia alla morte e ne abbiamo tirato fuori memoria. Ci siamo immerse con corpo e spirito nel fondo del dolore di chi resta e racconta chi è andatə via. Ci siamo ritrovate a raccogliere frammenti di vita – biologica e non – dalle mani dei familiari e dei sopravvissuti nelle auspicabili ipotesi che si potesse restituire l’identità alle persone ancora in mare. Perché sappiamo, come scrive Erri De Luca, che quelle acque hanno volti, i volti di Iona e della ribellione.

      Ho letto da qualche parte che non bisogna mai fidarsi dei libri, e forse è un consiglio che terrò presente più spesso quando, anziché leggere di cosa gli altri hanno da dire di terzi, sentirò questi ultimi parlare per sé, di sé, del mondo che abitiamo.

      Potrebbero chiedermi, quindi, chi parlerà per le morti: Saranno loro a parlare di sé, di noi, di tutto. “I morti sono più eloquenti dei vivi”, scrive Cristina Cattaneo in un suo libro ormai divenuto una guida sul tema dell’identificazione dei naufraghi.

      Queste morti non tacciono, parlano del proprio coraggio, della sfida, del movimento. Queste morti sono e restano persone, ci parlano in prima persona, di come sono partite, tendendo la mano ai sacrifici, alla dignità e alla dissidenza, per ribellarsi, per opporsi a ciò che non andava bene, a ciò che opprime e spinge via la vita che resiste.

      Queste morti parlano di quanto non vogliamo che parlino, di come non le si voglia vedere, sentire, pregare, piangere, riconoscere, ricordare.

      Ma la morte è potente quanto la vita, così potente da risuscitare anche i vivi che muoiono ciechi di indifferenza.

      Allande scriveva a sua figlia Paula che la separazione non è mai definitiva finché esiste il ricordo, la memoria viva che tessiamo nel cammino per la verità e la giustizia.

      Queste morti non saranno testimoni ma sono epistemi e da loro apprenderemo a sopravvivere e a lottare. La resistenza dei vivi è la giustizia per i morti e noi non dimentichiamo la rabbia!

      Chi lotta non muore. Chi lotta è fiore.

      https://www.meltingpot.org/2023/03/cutro-i-fiori-del-mare-contro-lo-stato-di-decomposizione