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  • Ne viens pas chez moi, j’habite près d’un QG de campagne - Le Monde
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/04/21/ne-viens-pas-chez-moi-j-habite-pres-d-un-qg-de-campagne_5115105_4497271.html

    Accueillir sur ses terres un prétendant à l’Élysée ne trouble pas seulement la tranquillité d’un quartier. Il peut aussi mettre en péril sa sécurité. Dans la nuit du 12 au 13 avril, au 262 de la rue du Faubourg- Saint-Honoré, une agence de l’assureur MAIF a été visée par un incendie d’origine criminelle. Ses vitres brisées, sa façade taguée d’un slogan anti-FN. Son seul tort est d’occuper le rez-de-chaussée de l’immeuble choisi par Marine Le Pen pour abriter son siège de campagne. Un peu plus à l’ouest dans Paris, au 27 rue des Vignes, il n’a pas fallu de fait divers pour faire monter la température dans ce banal immeuble résidentiel du 16e arrondissement. Là, au rez-de-chaussée, s’est installée une galaxie d’entreprises sous-traitantes du Front national.

    Le « QG secret » de Marine Le Pen

    Des proches de Frédéric Chatillon et Axel Loustau, deux personnalités au cœur des enquêtes judiciaires visant le FN, passent leur journée le regard vissé à des Mac dernier cri. La tête de pont des sociétés domiciliées rue des Vignes s’appelle e-politic. Elle est à l’origine du site Marine2017.fr ou de la campagne de dénigrement en ligne levraimacron.net. Bien que discrète sur la composition de son équipe, l’entreprise emploie les nouveaux visages du FN. Belles gueules et looks soignés, ils ne s’attardent sur le trottoir que pour fumer leurs clopes, gardant un œil sur les visiteurs qui traîneraient un peu trop dans le hall. Depuis 2014, la résidence est plongée dans une ambiance de polar. Pour convaincre les habitants de parler, il faut leur garantir l’anonymat. Une habitante, la trentaine, chuchote, loin de l’entrée : « Ce sont de jeunes gens très discrets. Ils disent rarement bonjour. On a découvert la nature de leurs activités dans Marianne. »

    L’article, publié en 2014, décrivait les furtives visites de Marine Le Pen, Florian Philippot ou Nicolas Bay dans ce « QG secret ». La présidente du FN connaît encore le chemin. Cet hiver, une locataire a découvert dans la nuit qu’elle tenait la porte à la candidate frontiste et à son garde du corps. « Si j’avais vu que c’était elle, je ne l’aurais pas fait », grimace-t-elle.

    Pour cette groom malgré elle du Front national, la fin de la campagne n’arrangera rien. La succursale du 16e arrondissement ne fermera pas ses portes en mai. Les voisins des autres QG attendent, eux, avec impatience le 23 avril, à 20 heures. À cette heure-là, les battus du premier tour feront sans nul doute des heureux : leurs voisins.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN

  • Trois hommes + un logiciel = l’Elysée ?
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/04/07/trois-hommes-un-logiciel-l-elysee_5107263_4497271.html

    Dans une rue de l’Est parisien, des bureaux propres, lumineux et calmes. Un open space plein d’une vingtaine de trentenaires, des commerciaux, des « data-scientists » et des développeurs. A vue de nez, autant de filles que de garçons. Ils sirotent du thé et du lait de soja bio. C’est frais, avec ce qu’il faut de vintage : aux murs, des affiches aux couleurs passées des campagnes de Mitterrand et de Chirac. L’une proclame « De toutes les forces de la France », l’autre « Maintenant il nous faut un homme de parole ».

    Sur un « wall of fame » improvisé à l’entrée, des articles parus dans la presse nationale vantent le fabuleux destin de « Liegey, Muller et Pons » (LMP), le nom de cette start-up née en 2013 et les patronymes de leurs fondateurs. Guillaume Liegey, Arthur Muller, nés en 1983, et Vincent Pons, de trois ans leur aîné. Leur promesse ? Une approche scientifique des campagnes électorales, pour savoir où porter l’effort, où traquer les indécis. Un « consulting_ » sur mesure en pleine expansion, avec la présidentielle et les législatives à venir, où ils travaillent à la fois pour le Parti socialiste (PS) et En marche !
    […]
    « On découpe la France en 67 000 petits carrés qui correspondent aux bureaux de vote. Pour chacune de ces zones, on a les résultats de toutes les élections depuis 2004 et toutes les données sociodémographiques issues des recensements de l’Insee. L’âge, le revenu, le sexe, la situation familiale et professionnelle, explique-t-on à LMP. A partir du moment où vous avez ces données, vous êtes capables de comprendre et de prédire le comportement électoral des gens. Où sont les indécis ? Les “à persuader” ? Les abstentionnistes ? »
    La dernière version de Cinquante Plus Un vend du rêve. Jusque-là, il manquait une chose à ce super logiciel : de la fraîcheur. Il n’appréhendait guère les soubresauts de l’actualité, les colères contre un candidat englué dans les affaires ni les volte-face des indécis. Un partenariat signé avec Ipsos à la fin de l’année 2016 est venu combler ce manque. Désormais Cinquante Plus Un recoupe ses données avec les enquêtes d’opinion recueillies par l’institut de sondages.

    Une fois le logiciel acheté – une circonscription coûte environ 3 000 euros – le candidat a droit à une démo. Il lui suffit de cliquer sur un lien dans la solitude de son bureau. Une page sur un écran l’accueille avec chaleur : « Bonjour démo-député ! » Les écouteurs vissés dans les oreilles, il faut se laisser guider par la voix d’une commerciale, qui en explique le fonctionnement.

    Depuis 2013, plus de 800 candidats à différentes élections ont acheté le package complet. « Nous ne sommes pas partisans, précise Arthur Muller. Nous travaillons pour tous les partis politiques, sauf pour le Front national. Economiquement, si on pouvait vendre notre logiciel à tous les candidats, mêmes rivaux, ce serait l’idéal. » A la guerre comme à la guerre, celui qui paye le plus décroche l’exclusivité du territoire qu’il convoite.

  • Aux Etats-Unis, colère noire contre une artiste blanche
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/04/03/aux-etats-unis-colere-noire-contre-une-artiste-blanche_5104873_4497271.html

    Une artiste blanche a-t-elle le droit de représenter le cadavre d’un homme noir ? Tel est l’enjeu d’un débat qui fait rage dans la communauté artistique depuis l’ouverture de la Biennale du Whitney Museum, à New York. L’objet de la discorde, Open Casket, une peinture réalisée par Dana Schutz, s’inspire d’une photo du cadavre au visage défiguré d’Emmett Till, gamin de 14 ans torturé et tué en 1955 par les suprématistes blancs du Mississippi. Une image devenue une icône des droits civiques.

    Or, on ne touche pas aux icônes sans permission, estime la communauté artistique noire. Le jour du vernissage, le 17 mars, l’artiste new-yorkais Parker Bright s’est placé devant le tableau pour en barrer la vue. Avec cet argument : les Blancs n’ont pas à faire circuler des images de violence raciste. Sa consœur Hannah Black a également haussé le ton dans une lettre ouverte publiée sur Facebook, et signée par une vingtaine d’artistes, appelant au retrait et à la destruction du tableau. Ni plus ni moins ! « Il est inacceptable qu’un Blanc transforme la souffrance noire en profit et en spectacle », écrit-elle. Et d’enchaîner : « La liberté de parole blanche, la liberté créative blanche repose sur la contrainte des autres. Il ne s’agit pas de droits naturels. »

    Je ne connais pas le travail de Dana Schutz et j’ai l’impression que le texte du e-monde est fait pour augmenter la confusion et caricature le discours des militant·e·s afro-américain·e·s.
    Le problème avec cette peinture c’est que Dana Schutz se sert de l’image de Emmett Till comme d’une forme pour parler de picturalité sans vouloir dénoncé le racisme ou en le faisant de manière secondaire, superficielle. Le titre « Open Casket » (cercueil ouvert me dit google) indique une intention de dénoncé le racisme, mais ca s’arrète là et c’est vraiment court. La toile, avec son coté néo-cubiste ne me semble pas très dénonciatrice. L’image est bien douce et décorative par rapport à la réalité qu’elle prétend dénoncé. Quand je vais voire la photo d’Emmett Till la violence de cette image n’a rien à voire avec cette peinture qui pourrait décoré n’importe quel salle d’attente a coté d’un affreux Matisse.
    Cette peinture me semble parlé de cubisme, de composition, de contraste et pas de racisme. Il me semble que c’est là le problème.

    edit : en voyant d’autres toiles de Dana Schutz je suis plus partagé. Il me semble que son travail n’est pas seulement formel et qu’elle est capable de faire des images moins douces. J’ai l’impression que c’est surtout cette toile qui est raté, qui voulait dénoncé le racisme mais qui rate son coup.

    https://dg19s6hp6ufoh.cloudfront.net/pictures/611826637/large/Dana-Schutz-FaceEater.jpeg?1346595206
    https://dg19s6hp6ufoh.cloudfront.net/pictures/9126/large/dana%20schutz%20-%20how%20we%20would%20give%20birth%20%282

    • Les artistes ne se nourrissent pas seulement de l’air du temps. C’est pas la vente le pbl. Que lè toile soit vendu ou pas elle existe et elle utilise cette image en effaçant sa violence. Si Ca avait ete une artiste amatrice qui ne cherche pas à vendre, elle n’aurais pas été médiatisée mais l’image dirait quand même la même chose.

    • Dans mon travail j’ai un message politique et je veux vendre. a te lire j’ai l’impression que je comment une sorte de crime ou de méfait. Est-ce qu’il faut que je crève la dalle si je veux parler de politique dans mon art ? Ou est-ce qu’il faut que je fasse obligatoirement des bouses décoratives et vides pour avoir le droit à un toit sur ma tete et qqchose dans mon assiette ?

    • Je n’ai pas dit ça non plus, mais si tu préfères le prendre mal, c’est dommage.
      Pour moi l’artiste est précisément un des rares travail ou l’on peu-être un minimum libre (bien sur certains sont aussi serviles, mais ils pourraient ne pas l’être).
      Des travaux elle en a fait plein, elle aurait pu ne pas vendre juste celle-ci précisément pour éviter qu’on lui reproche de se faire de l’argent sur la souffrance des autres.
      Après je suis d’accord aussi sur le fait que même esthétiquement ce n’est pas le meilleur rendu qu’elle semble avoir fait.

    • Par ailleurs, même « l’angle » du sujet p.ê discutable. Si son ambition était de choisir de dénoncer la violence a l’encontre des personnes noires, au lieu de montrer une personne noire qui a subit cette violence elle pourrait montrer dans leur plus vile conditions celles et ceux qui font cette violence.
      Même sujet, traitement différent.
      Perso, tout ça se pense et ne se fait pas au hasard. Par ex. il y a des idées de chant (je fais du chant et de la danse traditionnel occitan) ou je me disais tient ça pourrait être bien de reprendre des airs qui avait servit aux US pendant la lutte contre la ségrégation raciale pour le faire connaître et les remettre à l’honneur... puis finalement j’abandonne l’idée face aux nombreux reproches justifié que l’on pourrait me faire.

    • Désolé j’avais mal interprété ce que tu dit @bug_in si il s’agit de ne pas vendre certaines pièces je comprend ce que tu veux dire.
      Par rapport à cette peinture à mes yeux elle reste raciste qu’elle sois vendu ou offerte ne change pas grand chose.
      Cette histoire m’a rappelé que j’ai aussi des dessins qui date d’une quinzaine d’années, une détournement des contes des 1001 nuits transposé dans des contextes contemporain en Irak, Inde, Pakistan... qui me semblent aujourd’hui très racistes ou néo-colonialistes et que j’ai retirer de mon site depuis longtemps.
      Ce que tu dit, par rapport au fait qu’elle à choisi de montrer Emmett Till et pas les agresseurs blancs me semble très juste.
      Par rapport à l’article du e-monde il me parait de plus en plus biaisé.

  • Qui bénéficierait du revenu universel de Benoît Hamon ?
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/03/15/qui-beneficierait-du-revenu-universel-de-benoit-hamon_5094563_4355770.html

    Selon la dernière version du projet, une somme pouvant s’élever jusqu’à 600 euros sera versée de manière automatique et inconditionnelle à 19 millions de personnes gagnant moins d’1,9 smic.

    Le revenu universel d’existence, proposition emblématique du programme de Benoît Hamon, a connu plusieurs aménagements et revirements, entre sa version initiale présentée en septembre 2016, qui évoquait à terme 750 euros par mois pour tous les Français, et la dernière mouture, évoquée le 9 mars sur France 2, qui limite dans un premier temps le nombre de bénéficiaires et donc l’aspect « révolutionnaire » de cette réforme.

    Qui serait concerné ?

    Si Benoît Hamon est élu, il prévoit de mettre en place – au 1er janvier 2018, au moment où entre en vigueur le prélèvement de l’#impôt_à_la_source – un revenu universel d’existence (#RUE) pour tous les adultes entre 18 ans et l’âge de la retraite.


    [ dans l’article, une pub pour les non concernés par le RUE : Guide maisons de retraite
    Avec le comparateur des maisons de retraite, facilitez vos recherches.]

    Pour y prétendre, les jeunes majeurs devront prendre leur indépendance fiscale et ne plus être rattachés à la feuille d’impôt de leurs parents. Selon l’Insee, quatre jeunes adultes sur dix âgés de 18 à 24 ans bénéficiaient, en 2014, d’une aide sociale de l’Etat (bourse d’étude ou allocation-logement, le plus souvent) pour un montant total de 380 euros par mois en moyenne.

    Le RUE concernerait l’ensemble des personnes sans ressources ou dont les revenus sont inférieurs à 1,9 fois le salaire minimum (smic) mensuel, soit 2 812 euros brut, ou 2 185 euros net. Selon l’Insee, les deux tiers des salariés à équivalent temps plein gagnaient moins que cette somme en 2013. Les couples bénéficieraient du RUE si le total de leurs revenus est inférieur à 3,9 smic.

    Précision importante : cette nouvelle prestation est « inconditionnelle », c’est-à-dire qu’elle n’entraîne pas d’obligation de recherche d’emploi ou de formation contrairement à certaines prestations actuelles – revenu de solidarité active (RSA), allocations-chômage.

    L’économiste Julia Cagé, chargée des questions économiques dans l’équipe de Benoît Hamon, évalue à 19 millions le nombre de personnes concernées, soit près de 30 % de la population. En revanche, il n’est pas prévu que les mineurs perçoivent le RUE et le versement aux retraités n’est pas envisagé dans la première version, le candidat socialiste prévoyant de lancer « une grande conférence sociale » pour trancher sur le sujet au cours du quinquennat.

    Le portrait : Julia Cagé, Madame économie de Benoît Hamon
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/02/21/julia-cage-madame-economie-de-benoit-hamon_5082791_4497271.html

    Quel serait le montant ?

    Le RUE présenté par Benoît Hamon est fixé à 600 euros. Mais tous les citoyens ne recevraient pas directement un « chèque » de cette somme. En effet, son versement est lié à un nouveau système fiscal, de type « impôt négatif » (où certaines personnes reçoivent au lieu de payer) se substituant à l’impôt sur le revenu pour les personnes gagnant moins de 2 812 euros brut par mois (1,9 smic). Concrètement, les 600 euros de base se verraient ponctionnés d’un prélèvement correspondant à 27,4 % du salaire brut.

    A quoi ressemblerait le revenu universel version Hamon pour une personne seule ?
    [un graphique fort utile, niveau de revenu dispo / niveau de RUE, ininsérable ici...]

    Petite subtilité : pour les personnes gagnant entre 1,4 et 1,9 smic (soit entre 2 190 euros et 2 812 euros brut), le montant de ce nouveau prélèvement « annulerait » le RUE mais le niveau global d’impôts payés resterait inférieur à ce qui l’est actuellement. « Entre 1,4 et 1,9 smic, le revenu universel est négatif mais moins négatif que l’impôt sur le revenu actuel donc les personnes concernées y gagnent », assure Julia Cagé. Pour les salaires supérieurs, les barèmes et fonctionnements de l’impôt sur les revenus seraient conservés. Par exemple :

    Une personne seule gagnant 2 000 euros brut par mois toucherait un RUE de 52 euros, c’est-à-dire les 600 euros moins une ponction de 548 euros (27,4 % de 2 000 euros).
    Une personne seule gagnant 2 500 euros brut par mois paierait 85 euros d’impôt par mois (600 euros moins une ponction de 685 euros) – ce qui est moins que l’impôt sur le revenu actuel qui s’établit à 129 euros par mois
    Nouveauté : les autres sources de revenus, comme les prestations sociales (allocations familiales, aides au logement, indemnités chômage…) entreraient dans le calcul et seraient également déduites à hauteur de 27,4 % des 600 euros du RUE. Par exemple :

    Une personne seule gagnant 1 000 euros et touchant 77 euros d’aides au logement recevrait 305 euros de revenus supplémentaires par mois (600-27,4 % de 1 077 = 305 euros).
    Un étudiant bénéficiant d’une bourse sur critères sociaux de 392 euros par mois toucherait au final 885 euros par mois avec le RUE.
    Comment serait-il versé ?

    « Ce revenu universel d’existence a été pensé dans le cadre du prélèvement de l’impôt à la source qui doit être mis en place en 2018 », explique Julia Cagé. A partir du 1er janvier, la réforme lancée sous le quinquennat ajoute une ligne « impôt sur le revenu » à la feuille de paie des salariés. Il suffirait alors d’y ajouter une ligne « revenu universel ».

    Pour les non-salariés ou les personnes qui ont des revenus plus irréguliers, le système défendu par Benoît Hamon consiste à envoyer un « bulletin de revenu universel » mensuel [et non plus trimestriel comme la DTR CAF] , récapitulant tous les autres revenus perçus qui serviront de base au calcul. « Cela implique un rapprochement, au moins numérique, de l’administration fiscale et des organismes sociaux », précise l’économiste.

    Autre nouveauté d’importance : le RUE serait versé de manière automatique, ce qui réduirait le nombre de personnes qui pourraient prétendre aux aides mais qui ne les demandent pas ( selon l’Etat , ce taux de « non-recours » serait de 29 % actuellement). Le gouvernement avait même calculé, en créant la prime d’activité, que la moitié des ayants droit n’en feraient pas la demande.

    Qu’est-ce que cela remplacerait ?

    Ce RUE se substituerait au RSA qui concerne 1,898 million de personnes de plus de 25 ans et dont le montant socle est de 524 euros par mois. Son coût global était de 10,5 milliards d’euros en 2015.

    Il remplacerait aussi la prime d’activité, qui bénéficie actuellement à hauteur de 165 euros en moyenne par mois à près de 3,7 millions de foyers dont les revenus nets se situent en dessous de 1 500 euros mensuels. L’estimation de son coût par l’Etat en 2017 est de 4,34 milliards d’euros.

    Le système de Benoît Hamon n’a pas pour objectif de simplifier les autres prestations sociales existantes, mais plutôt d’en être le complément. Les aides au logement, allocations familiales, allocations adulte handicapé, assurance chômage seraient maintenues.

    Quant au système d’impôt sur le revenu, il serait dans un premier temps conservé dans sa forme et avec ses tranches actuelles pour les salariés au-delà de 1,9 smic, avec l’objectif de réaliser une réforme globale – fusion avec la contribution sociale généralisée (CSG) au cours du quinquennat.

    Quel coût, quel financement ?

    L’équipe de Benoît Hamon chiffre à 35 milliards d’euros cette première étape du RUE. « Le plus gros de la dépense, c’est d’étendre cette aide aux 18-25 ans ; on est autour de 23 milliards d’euros pour ce volet , confie Julia Cagé. Le reste, c’est l’automatisation et la revalorisation du RSA et de la prime d’activité. »

    Pour le financer, le député des Yvelines compte récupérer entre 15 et 20 milliards d’euros en réduisant de moitié le montant du crédit d’impôt accordé actuellement dans le cadre du crédit d’impôt compétitivité (#CICE) et du pacte de responsabilité.

    Le candidat socialiste compte également financer son RUE grâce à une #taxe_robots qui rapporterait 5 à 10 milliards d’euros. Un tel prélèvement servirait à compenser la raréfaction du travail, certains emplois étant remplacés par des machines, « en appliquant les cotisations sociales sur l’ensemble de la valeur ajoutée et non plus seulement sur le travail » .

    M. Hamon table également sur une hausse du déficit public à hauteur de 5 à 10 milliards d’euros, dans le cadre d’une politique de relance.

    Le RUE ne serait donc pas financé par un transfert des sommes perçues sur les contribuables les plus riches vers les classes populaires mais par la ponction des entreprises et l’augmentation de la dette publique.

    #revenu

  • Gaston Lagaffe, icône antimilitariste, antiflics et écolo avant l’heure
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/12/23/franquin-un-dessinateur-antimilitariste-antiflics-et-ecolo-avant-l-heure_505

    Le 9 mai 1968, alors qu’enfle à Paris une vague de contestation d’une ampleur historique, une responsable commerciale des éditions Dupuis basée en France écrit à sa direction, à Charleroi (Belgique), pour s’inquiéter des « agissements » d’un des personnages phares de la maison, Gaston Lagaffe. L’album Des gaffes et des dégâts vient tout juste d’être « déposé » à la « Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence », mise en place par la loi de 1949. Le risque de censure pèserait grandement sur l’ouvrage, selon cette commerciale : « Le principal argument de cette commission est que la jeunesse française a suffisamment l’occasion d’entendre autour d’elle dénigrer et ridiculiser la police sans qu’il soit nécessaire, en plus, de lui fournir des exemples dessinés. Tout ceci peut paraître puéril et rétrograde, mais (…) si nous voulons continuer à obtenir facilement les autorisations nécessaires, il ne faudrait peut-être pas renouveler trop souvent ces incidents. »

  • Il est invraisemblable qu’existe la Fondation Francisco Franco

    [...]

    Créée dès 1976, un an après la mort du dictateur, afin de « diffuser la connaissance de la figure de Francisco Franco dans toutes ses dimensions, ainsi que les réussites menées à bien par son régime », la structure a fait parler d’elle ces dernières semaines, en Espagne.

    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/01/13/les-papys-du-franquisme-font-de-la-resistance_5062293_4497271.html

    #memoire

  • La première femme députée aborigène émeut le Parlement australien
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/09/09/la-premiere-femme-deputee-aborigene-emeut-le-parlement-australien_4995238_44

    Une peau de kangourou posée sur les épaules. Linda Burney a choisi un habit peu commun pour ses premiers pas au parlement australien. C’est « un manteau qui raconte mon histoire personnelle », a-t-elle confié à ses collègues députés : il porte le totem de son clan, le varan, ainsi qu’un cacatoès blanc. Cet oiseau « très bruyant », qui ne passe jamais inaperçu, est l’animal protecteur de la nouvelle députée. Cette session du 31 août, au Parlement à Canberra, restera dans les mémoires.

    La travailliste Linda Burney, élue en juillet, est la première femme aborigène à entrer à la Chambre basse australienne. Avant elle, un homme avait ouvert la voie : le conservateur Ken Wyatt en 2010. L’ex-championne olympique Nova Peris, elle, fut la première femme aborigène à entrer au Sénat, en 2013.
    « Je suis née à un moment où le gouvernement australien savait combien de moutons se trouvaient dans le pays, mais pas combien d’Aborigènes », a-t-elle lâché. Ce n’est qu’à partir de 1967, dix ans après sa naissance, que ces derniers ont été comptabilisés dans le recensement. « Les dix premières années de ma vie, je n’ai pas existé en tant que citoyenne. »

    Extrait du premier discours de Linda Burney devant le parlement australien

    Linda Burney est la fille d’une Blanche et d’un Aborigène. « Je suis née à un moment où le fait qu’une Blanche ait un enfant aborigène était choquant, et d’autant plus si elle n’était pas mariée », a-t-elle déclaré. Adoptée par sa grand-tante, écossaise d’origine, elle a rencontré son père à l’âge de 28 ans et découvert qu’il avait eu dix autres enfants vivant à quarante minutes de chez elle.

    Lire aussi : En Australie, la colère des Aborigènes face au « mépris » de leur culture

    Grandir à l’écart de sa famille aborigène ne l’a pas préservée du racisme. En 2010, elle est retournée dans le village de son enfance pour le 150e anniversaire de son école publique. Ce jour-là, comme un rappel de l’opprobre subi par son peuple, un homme s’est approché d’elle pour lui glisser à l’oreille : « Tu sais, Linda, le jour où tu es née a été l’un des plus sombres que ce village ait connus. » Stupéfaite, la battante au CV impressionnant n’a rien su répondre.

  • Aux Archives nationales, six siècles de grands procès faits aux femmes
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/12/16/six-siecles-de-grands-proces-faits-aux-femmes_5050205_4497271.html

    Sorcières, empoisonneuses, mères infanticides, traîtresses à la patrie… Chaque époque a eu sa figure diabolisée de la femme.

    Troublante concordance des temps. Le 30 novembre s’est ouverte aux Archives nationales l’exposition « Présumées coupables », consacrée aux grands procès faits aux femmes. Au même moment, l’actualité résonnait des cris de haine lancés à l’encontre d’une mère jugée avec son compagnon devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme pour avoir frappé à mort Fiona, sa fillette de 5 ans.

    À Riom, où se tenait le procès, une file chaque jour plus longue accueillait de ses vociférations l’arrivée et le départ en fourgon de cette mère qui cristallisait les passions mauvaises. On se pressait pour l’apercevoir, pour assister à un morceau d’audience comme on devait, un siècle plus tôt, s’agglutiner sur la place où le condamné était mis à mort.
    La femme, « nimbée de la paix qu’elle se doit de maintenir voire d’établir dans la société (…), est d’autant plus coupable qu’elle se doit de ne pas l’être ». Claude Gauvard, auteure du livre « Présumées coupables »

    Les réseaux sociaux qui, pendant deux semaines, avaient amplifié le tumulte et contribué à rendre plus pesante encore cette atmosphère de lynchage, se sont déchaînés à l’annonce du verdict. Ce dernier rendait le seul compagnon de la mère coupable des coups mortels et acquittait la mère de ce crime, alors qu’une peine de trente années de réclusion criminelle avait été requise contre les deux accusés.

    Tout cela donne une acuité singulière au voyage à travers six siècles d’affaires judiciaires féminines que propose l’exposition parisienne « Présumées coupables ». Si les femmes ne représentent qu’une part marginale de la population pénale – de 4 à 5 % –, les crimes qui leur sont reprochés fascinent et dérangent.

    #femmes #violence #criminelles #domination_adulte #domination_masculine #sexisme #prison #empoisonneuses #violences_des_femmes

  • Aux Etats-Unis, l’ecstasy bientôt en pharmacie ?
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/12/16/aux-etats-unis-l-ecstasy-bientot-en-pharmacie_5050233_4497271.html

    Tony Macie avait tout essayé, au point de devenir dépendant aux médicaments que lui prescrivait son médecin pour se défaire du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) rapporté de ses missions en Irak. Jusqu’au jour où ce vétéran américain découvrit l’ecstasy. Cette drogue plus répandue dans les soirées débridées que dans les cabinets médicaux a changé sa vie. Comme celle de la centaine de patients, qui, comme lui, ont participé à un programme expérimental utilisant la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), son nom scientifique.

    Couplé à des séances de psychothérapie, le traitement mis en place par la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies, une organisation à but non lucratif qui promeut l’utilisation médicale des drogues comme le LSD ou la marijuana, a visiblement convaincu les autorités sanitaires américaines. La puissante Food and drug administration (FDA) vient d’autoriser l’association à lancer une nouvelle phase d’expérimentation. Destinée cette fois à plusieurs centaines de patients, elle démarrera en 2017. Ce feu vert constitue la dernière étape avant la mise sur le marché de l’ecstasy pour le traitement des PTSD et d’autres types de dépressions. Cette amphétamine, qui agit comme un stimulant sur le système nerveux, pourrait alors rejoindre dès 2021 les rayons des pharmacies. Aux États-Unis, elle a été déclarée illégale au milieu des années 1980, alors qu’elle commençait sa percée dans les boîtes de nuit.
    « Si ces résultats se confirment, ce sera une avancée. Car nos meilleures thérapies ne sont d’aucun secours pour 30 à 40 % des patients. » Charles R. Marmar, psychiatre

    Selon les résultats de l’étude qui a convaincu la FDA, après douze semaines de psychothérapie et trois prises d’ecstasy sous contrôle médical, plus de deux tiers des patients ne présentaient plus aucun signe de PTSD, y compris sur le long terme. Dans les entretiens donnés aux médecins, les patients – des vétérans mais aussi d’anciens pompiers, policiers et victimes d’abus sexuels – expliquent que non seulement la drogue les a aidés à surmonter des souvenirs douloureux, mais qu’elle a contribué à soigner leur addiction à l’alcool ou à d’autres médicaments. Le traitement devrait être développé pour traiter les cas d’autisme ou la dépression liée aux maladies incurables.

    #drogue #big_pharma #victimes #psycho-traumatologie #MDMA #ecstasy

  • La Turquie ne vivra plus à l’heure de l’Europe
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/10/28/la-turquie-ne-vivra-plus-a-l-heure-de-l-europe_5022158_4497271.html

    En conservant l’heure d’été toute l’année, la Turquie a choisi de se mettre au rythme des pays du Golfe. Au grand dam des hommes d’affaires et des amateurs de ballon rond.

    Inquiétude aussi dans le monde du football. « Imaginons un match Angleterre-Turquie disputé à Londres. Il débutera à 21 h, selon l’horloge britannique, soit minuit à Istanbul. Donc je devrai attendre minuit pour le suivre à la télé. Où est l’économie d’énergie ? », vitupère Selim Gunes, un maçon du quartier de Besiktas, fan du club du même nom, dont le stade, refait à neuf, s’impose face au Bosphore. Sans parler des effets néfastes sur l’horloge biologique des joueurs, dont les performances pourraient s’en ressentir.

    Alignement sur La Mecque et Médine

    D’autres se réjouissent, les masses pieuses et conservatrices qui servent de socle au Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002), jubilent à l’idée de vivre à l’unisson avec les frères du Golfe et de l’Arabie saoudite.

    Si tant est que les « masses pieuses » ne soient pas fan de foot ! Quelle caricature de la société turque !!

    • Mais l’effet le plus surprenant du gel horaire est attendu à #Chypre, l’île de la Méditerranée qui vit divisée depuis 1974. Au nord de l’île, la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée, reconnue seulement par la Turquie, a annoncé son intention de vivre à l’heure d’Ankara tandis que, au sud, la République de Chypre, membre de l’UE depuis 2004, restera à l’heure de Bruxelles.

      ça c’est beaucoup plus drôle que les effets néfastes sur l’horloge biologique des joueurs de ballon.

  • Le #Chili instaure une loi contre l’#obésité
    http://www.rfi.fr/ameriques/20160628-chili-instaure-loi-contre-obesite-etiquetage-cadeau

    Contre les produits qui favorisent l’obésité,

    Avec une forte croissance économique et un mode de vie de plus en plus sédentaire, le Chili a connu en quelques années une progression spectaculaire de l’obésité et des problèmes de #santé qui en découlent.

    Depuis lundi 27 juin, les entreprises sont donc obligées d’afficher un message d’alerte sur leurs produits dont les taux de sucre et de graisses saturées sont trop élevés.

    Mais il n’a pas été facile de faire passer ce nouveau texte de loi, tant la pression des #multinationales est forte. Une pression que le sénateur Guido Girardi dénonce avec virulence : « Ceux qui font du mal aux enfants au XXIe siècle, ce sont ces multinationales qui les trompent, qui ne respectent pas leurs droits, ni leur intégrité physique et psychique, en abusant de leur crédibilité. Est-ce qu’on doit se soumettre à ces entreprises qui ont fait de la #publicité_mensongère pendant des dizaines d’années, qui ne disent pas la vérité et qui sont responsables d’une #pandémie mondiale d’obésité, de #cancers et d’accidents vasculaires ? Ou est-ce qu’on doit prendre des mesures pour que les gens soient correctement informés ? »

    Avec la nouvelle loi, 8 000 produits doivent désormais revoir leur étiquetage pour prévenir les consommateurs des dangers d’une #alimentation trop salée, trop sucrée ou trop grasse. Beaucoup ne peuvent plus être en vente dans les établissements scolaires, et il est interdit de vendre des jouets avec des plateaux-repas ou des confiseries. Directement visé, l’italien Ferrero a menacé d’aller devant la justice internationale pour défendre ses œufs-surprises.

    #menaces #droit_de_nuisance #sans_vergogne

  • A Kaboul, les graffeurs font parler les murs

    Ils sont toujours plus hauts, plus larges, plus imposants. Les murs érigés dans la capitale afghane pour protéger certains bâtiments des attentats suicides donnent la mesure du danger. Le 25 mai, un kamikaze a encore fait dix morts dans la banlieue de Kaboul ; le 19 avril, 65 personnes avaient été tuées et près de 350 autres blessées en plein cœur de la ville. Ces enceintes enferment Kaboul dans la peur et l’isolement, séparant les nantis des autres. Un artiste a eu l’idée de peindre des graffitis pour transformer ces murs de la « division » en « ponts symboliques ». « Je voulais faire disparaître ces symboles horribles de la violence et les utiliser comme supports d’expression pour dénoncer la guerre et les injustices », explique Kabir Mokamel, qui vit entre l’Australie et l’Afghanistan.


    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/06/03/a-kaboul-les-graffeurs-font-parler-les-murs_4933361_4497271.html
    #graffitis #art_de_rue #street-art #Afghanistan
    cc @albertocampiphoto @clemencel

  • Les Pinault, une famille en art (et en couilles)
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/05/06/les-pinault-une-famille-en-art_4914980_4497271.html

    A regarder cette photo je me demande si chez les Pinault on ne noierait pas les petites filles à la naissance. Chez les artistes choisis et cités, c’est aussi la confrérie des prostateux pour la promotion des couillards.

    L’homme ­d’affaires reconnaît une proximité avec des artistes tels que Damien Hirst et ­Youssef Nabil – tous deux proches de son épouse, l’actrice Salma Hayek –, Adel Abdessemed, Thomas Houseago ou ­Martial Raysse. Récemment, il a acheté une toile de Paul Rebeyrolle.

    #non-mixité #virilité #domination_masculine #fraternité #pouvoir

  • #Travail au #Japon : la difficulté pour les #femmes de conserver leur #emploi.
    En complément de l’article paru dans le dernier @mdiplo (http://www.monde-diplomatique.fr/2016/04/FLEURI/55206), un autre article dans le Monde portant sur la question des #crèches qui fait l’actualité au pays du soleil levant :
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/04/08/la-penurie-de-creches-pousse-a-bout-les-japonaises_4898342_4497271.html

    Dans le centre de Tokyo, 36 % des demandes en crèche ne seraient pas honorées. Le blog d’une mère furieuse a déclenché un mouvement de protestation.

    Quelques données sur le site nippon.com : http://www.nippon.com/fr/features/h00131

    Malgré le slogan lancé par le Premier ministre Abe Shinzô « Pour une société où les femmes puissent s’épanouir », les disparités entre les sexes ne semblent pas sur le chemin de se résorber. Le rapport sur les disparités basées sur le genre, publié chaque année par le Forum économique mondial (WEF), classe le Japon à la 101e place sur 145, bon dernier de tous les pays développés.