Les #États-Unis, grands absents des #Panama_Papers
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Il y a beaucoup d’Américains, mais ce sont davantage de simples particuliers », déclare à l’AFP Marina Walker Guevara, la directrice adjointe du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui a coordonné l’enquête journalistique sur cette fuite massive de documents.
Les États-Unis seraient-ils pour autant de blanches colombes de la transparence financière ? Loin de là. « Cela ne veut pas dire que le pays se place en dehors du système #offshore. Il en est même un important acteur », répond Mme Walker Guevara.
Son absence des Panama Papers ne vaut donc pas gage de respectabilité et pourrait d’abord s’expliquer par une certaine réticence à se tourner vers un pays lointain et hispanophone, alors que des options bien plus aisées sont à portée de la main.
« Les Américains ont tellement de paradis fiscaux vers lesquels se tourner », résume pour l’AFP Nicholas Shaxson, auteur de l’ouvrage de référence « Les paradis fiscaux. Enquête sur les ravages de la finance néolibérale ».
Les Caïmans et les Iles Vierges britanniques, voisines et anglophones, viennent immédiatement à l’esprit, mais des Américains voulant garder le secret sur leurs activités ne sont, en réalité, même pas obligés de quitter leur pays.
Des États comme le Delaware ou le Wyoming offrent ainsi la possibilité, pour quelques centaines de dollars, de créer des sociétés-écrans sans avoir à identifier qui en est le bénéficiaire réel.
Fait aggravant, les banques américaines sont certes tenues de « connaître leurs clients », mais peuvent passer outre cette obligation et ouvrir un compte au nom de ces sociétés offshore, garantissant ainsi une discrétion totale à ses véritables propriétaires.
Le Trésor américain s’est engagé à combler ces failles qui ont été utilisées par des trafiquants d’armes et de drogue et qui valent aux États-Unis de figurer au troisième rang des territoires les plus opaques... loin devant le Panama, selon le classement établi chaque année par le Tax Justice Network.
« Nous mettons la dernière main à une réglementation », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la division du Trésor chargé de la lutte contre la délinquance financière (Fincen).
Une autre raison, plus vertueuse, pourrait expliquer le faible nombre d’Américains dans les Panama Papers.
Echaudés par de retentissants scandales impliquant des banques suisses, les États-Unis ont, ces dernières années, considérablement étoffé leur arsenal de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale et n’hésitent pas à imposer de lourdes sanctions aux contrevenants.
Résultat, selon M. Shaxson : « Certains paradis fiscaux sont terrifiés à l’idée d’avoir des clients américains parce qu’ils savent que les États-Unis ont les moyens de leur faire du mal ».