• Reconquête (symbolique) des espaces publics privatisés dans le centre-ville de #Beyrouth non reconstruit

    Après les spectaculaires occupations (temporaires) du Grand Théatre et de l’Oeuf (The Egg), l’ancienne salle de cinéma logé dans une bulle de béton, où diverses conférences et réunions se sont tenus les premiers jours des manifestations de la « révolution d’octobre »(voir : https://www.lorientlejour.com/article/1192257/quand-la-jeunesse-revoltee-ressuscite-les-lieux-cultes-de-beyrouth.ht ; https://www.lorientlejour.com/article/1192912/la-revolution-culturelle-ne-sera-pas-tuee-dans-loeuf.html), on assiste depuis deux ou trois jours à d’autres formes d’occupation/réappropriation d’espaces privatisés du centre-ville.
    D’abord, cet article documente des initiatives de plantations d’espace actuellement délaissés en bordure des parkings et parcelles vides, en attente de projet de construction. En particulier s’inspirant comme Anne Hidalgo à Paris de la méthode « Miyawaki », il s’agirait de planter des « forêts urbaines », très denses, visant produire des bulles de biodiversité et de fraicheur.
    Meet the ’guerrilla foresters’ trying to bring green spaces back to Beirut | Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/news/guerrilla-foresters-using-lebanons-protests-bring-green-spaces-back-b

    With protests reclaiming the streets, some volunteers hope to insert some much-needed vegetation in the Lebanese capital

    Deuxième exemple : le sit in à Zaytuna Bay, une marina luxueuse de Beyrouth, gérée par #Solidere dans des conditions contestées à la fois par le tarif très bas de location, comme rappelé dans ce tweet de Lara Bitar et documenté par un article du journaliste Habib Batah il y a quelques années ; et contesté aussi par l’exploitant historique de cette baie, le gérant de l’Hotel Saint Georges qui conteste les termes de son « expropriation ».
    https://twitter.com/LaraJBitar/status/1191738015934230528

    Sit-it now at “Zaitunay Bay,” where its developer pays just $1.60 per sq m per year, and is part of a much larger contested project.

    To understand the protests along the coast in the coming days, read this by
    @habib_b
    : https://theguardian.com/cities/2015/mar/17/rem-koolhaas-dalieh-beirut-shore-coast

    Voir aussi mes billets de blog plus anciens sur le sujet :
    Domaine public, espace public et espaces verts : rapports de classe et espace urbain à Beyrouth https://rumor.hypotheses.org/3145
    Lutter pour l’espace public : Beirut, the Space In Between Hope and the Public https://rumor.hypotheses.org/3105

    Ce qui serait formidable c’est qu’ils occupent et plantent le jardin public prévu par Solidere sur le remblai non loin de la Marina de Zaytuna Bay et jamais aménagé, en contravention avec le plan d’aménagement du centre-ville !

    • Il faut bien préciser que l’occupation est à la fois très partielle et symbolique. Symbolique car elle joue sur le symbole de Zaytuna bay et la question des espaces verts, d’une manière qui n’est que temporaire, avec une visée médiatique ; très partielle car si les places et temporairement Zaytuna Bay sont occupée, la majeure du centre ville, notamment à l’ouest de Bab Idriss, reste un espace très exclusif, contrôlé par de nombreux gardes et dispositifs de sécurité très dissuasifs, empêchant la libre circulation dans des zones où on trouve par exemple l’Ambassade Britannique mais aussi les batiments du Sérail (Premier sérail) etc. Tout autour, dans des immeubles très chics, qui sont de véritables communities, mais au trois quart vide, habitent les membres de cette élite enrichie dans le Golfe ou dans les bonnes affaires libanaises (banquiers, etc.). Tous ces espaces sont pour l’heure hors d’atteinte des manifestants et la tentative de s’en approcher serait certainement réprimée avec beaucoup plus de force que la récupération des ruines ou des délaissés urbains, ou même de Zaytuna Bay (même si là, il y a aussi d’argent : restaurants, yatchs...)

    • https://www.lorientlejour.com/article/1194530/jour-xxv-du-pique-nique-au-camping-les-libanais-font-preuve-doriginal

      Dans la Marina de Zaytouna Bay, connue pour ses yachts de luxe et son public relativement aisé, des centaines de personnes ont organisé dans la matinée un pique-nique géant. Nappes étalées sur le sol, olives, manakiche et jus de fruits, rien ne manquait au menu de ce petit-déjeuner populaire et urbain. Les participants, assis en petits cercles pouvaient manger leurs propres provisions et profiter des victuailles apportées par différents groupes, notamment des étudiants de l’Université arabe de Beyrouth. L’objectif de cette initiative était de se réapproprier les espaces publics et biens-fonds maritimes, que les manifestants estiment « volés » par les responsables politiques.

    • Échauffourée entre manifestants et partisans d’Amal à Ramlet el Baida

      Lire la suite : https://libnanews.com/echauffouree-entre-manifestants-et-partisans-damal-a-ramlet-el-baida

      Une bagarre a opposé manifestants et partisans d’Amal au niveau de l’hôtel Eden Bay de Ramlet el Baida à Beyrouth, forçant les protestataires à refluer vers la place Riad el Solh au Centre-ville, annonce la chaine de télévision Al Jadeed. Les protestataires, qui dénoncent la corruption touchant la classe politique, considèrent cette installation comme étant un symbole des détournements de fonds et des malversations présentes au niveau de l’administration publique, puisqu’une grande partie a été construite sur le domaine public, en contravention avec les réglementations locales.

      Lire la suite : https://libnanews.com/echauffouree-entre-manifestants-et-partisans-damal-a-ramlet-el-baida

  • La centrale d’éoliennes de Hawaria bloquée par des protestataires
    https://www.tuniscope.com/article

    Les autorités locales et régionales poursuivent le dialogue avec les protestataires afin de les convaincre de lever leur sit-in, proposant le rééchelonnement des factures impayées, en accord avec la STEG.

    Certains habitants refusent de payer leurs factures du fait que les éoliennes sont installées sur leurs sols.

    Il est à rappeler que les riverains réclament, depuis l’ancien régime, des indemnisations à cause de l’exploitation de leurs terres et contre les nuisances sonores engendrées par les éoliennes.

    #tunisie #électricité #éoliennes
    cf. mon billet ancien : https://rumor.hypotheses.org/3279

  • Désolé pour le LIbanais, mais Hariri n’est pas un gros poisson ! Le trio des prévenus de luxe (déjà condamnés par les tweets de Trump à la justice expéditive : "....Some of those they are harshly treating have been ’milking’ their country for years !) comprend(rait) les trois personnalités suivantes : Miteb bin Abdullah, al-Waleeed bin Talal et Turki bin Nasser... Ils auraient le privilège d’être à l’ombre à l’intérieur du palais de MBS à Riyadh.

    انباء عن احتجاز الأمراء الثلاثة متعب والوليد وبن ناصر في قصر الملك سلمان الرياض | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=774213

    Ce dernier épisode fait d’ailleurs furieusement penser à un roman saoudien, récent prix Booker, et traduit en français par F. Lagrange « Les basses oeuvres » de ’Abduh Khal (voir à ce sujet Rumor : https://rumor.hypotheses.org/3527 avec nombre de liens très utiles)

    #prison_dorée #arabie_saoudite

  • Reçu via la mailing-list geotamtam

    Bâillonner les universitaires

    Bonjour,
    Dans l’affaire de #censure politique de Jacques Sapir par la coupole d’#OpenEdition, depuis le 26 septembre, le silence des universitaires et de leurs associations et syndicats, depuis trois semaines, est impressionnant. A quelques exceptions près : http://libertescheries.blogspot.fr/2017/09/menace-sur-la-pensee-libre-le-blog-de.html
    Dans l’affaire certes plus récente de censure, d’un autre type, mais tout aussi politique du colloque sur l’islamophobie à Lyon 2, les réactions de la communauté universitaire et de ses syndicats, sur le plan national, se fait encore cruellement attendre : https://www.mediapart.fr/journal/france/051017/un-colloque-universitaire-sur-l-islamophobie-annule-sous-la-pression
    La somme des lâchetés individuelles risque de se payer collectivement... au prix fort !
    Voici, la suite de l’histoire, au concret dans un établissement malheureusement toujours pionnier sur beaucoup de domaines : une procédure générale de subordination de toute expression publique des enseignants-chercheurs ainsi soumis au bon vouloir des services centraux de communication et du président de l’université de Strasbourg. Elle a fait, avant-hier, l’objet d’une lettre du président à l’ensemble de l’université que vous trouverez ci-dessous (après mon message) et d’un document de procédure que vous trouverez ci-joint (en PDF) ; lisez le, vraiment, c’est édifiant !
    Naturellement, cette procédure porte atteinte à l’indépendance des enseignants-chercheurs et l’on retrouve la question que je viens de poser aux collègues membres du comité scientifique d’OpenEdition : http://rumor.hypotheses.org/4121/comment-page-1#comment-105984
    « Chers membres du comité scientifique d’Openedition, que pensez-vous de ces « opinions » qui s’expriment à votre sujet dans nos textes normatifs et instances républicaines : la Convention européenne des droits l’homme prescrivant, selon la jurisprudence de la Cour, « la possibilité pour les universitaires d’exprimer librement leurs opinions, fussent-elles polémiques ou impopulaires, dans les domaines relevant de leurs recherches, de leur expertise professionnelle et de leur compétence » (CEDH 27 mai 2014 n°346/04 et 39779/04) ; les principes fondamentaux reconnus par les lois de la république, dont celui de l’indépendance des universitaires, selon la jurisprudence du Conseil Constitutionnel français (CC n° 83-165 DC du 20 janvier 1984 et n° 94-355 du 10 janvier 1995) ; l’article L.111-1/al. 4 du Code de la propriété intellectuelle qui déroge, pour les universitaires, au statut général de la fonction publique ; l’article L.411-3 du code de la recherche qui protège l’autonomie de la démarche scientifique ; les articles L.123-9, L.141-6, L.952-2 du code de l’éducation qui rappellent une norme d’indépendance et de liberté d’expression des enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs ? »
    J’attends leur réponse en ligne... mais en attendant, il faut bien reconnaître que ce qui est arrivé à Strasbourg est le point d’aboutissement logique d’une histoire déjà longue... même en la considérant dans sa brève temporalité des derniers mois :
    Février 2016 : procès contre Bernard Mezzadri, au motif de ce que l’on pourrait appeler un "crime de lèse-majesté", par raillerie, contre le premier ministre Valls ; le parquet et l’université d’Avignon, partie civile (sans autorisation du CA), sont déboutés (mais celui qui était président de l’université au moment des faits, 27 mai 2015, est nommé Recteur par le gouvernement Valls, en décembre 2015) : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/180216/relaxe-de-bernard-mezzadri-reaction-de-l-universitaire-et-analyse-de
    Décembre 2016 : déclarations de la présidente de la région d’Ile-de-France annonçant son refus de financer les études sur le genre, les inégalités et les discriminations ; comme le titre Libération : « Valérie Pécresse coupe les bourses aux études de genre », Libération, 15.12.2016 ; cette décision interrompt les finances des thèses de doctorats et des recherches professionnelles sur ce domaine du genre et plus largement de l’intersectionnalité (cf. ci-après) : http://www.liberation.fr/direct/element/valerie-pecresse-coupe-les-bourses-aux-etudes-de-genre_54010
    Janvier 2017 : décision politico-administrative de la direction de Science Po Paris d’interdire la conférence d’un chercheur sur la Russie de Poutine et ses relations avec les activités terroristes par crainte de retombées négatives pour l’établissement dans ses relations universitaires avec ce pays ; c’est précisément l’argument de "l’image de l’établissement" qui est aujourd’hui utilisé par les dirigeants de l’Université de Strasbourg ; cf. « Sciences Po annule une conférence sur la Russie de Poutine », Le Monde, 31.01.2017 : http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/02/01/sciences-po-annule-une-conference-sur-la-russie-de-poutine_5072473_4401467.h
    Mai 2017 : menaces politiques contre un colloque en Ile de France sur l’intersectionnalité dans les recherches en éducation, intersectionnalité des imbrications classe/race/genre qui n’est plus bon chic bon genre depuis la décision de Valérie Pécresse : suivies de blocages administratifs rectoraux visant à l’annulation pour motifs de troubles à l’ordre public, puis contournement des blocages par réorganisation différente et restreinte du colloque sous haute protection policière ; voir à ce sujet l’analyse de Didier Fassin : http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20170518.OBS9602/comment-un-colloque-sur-l-intersectionnalite-a-failli-etre-censu
    Septembre 2017 : censure politique de Jacques Sapir par la coupole d’OpenEdition, fermeture du blog, depuis le 26 septembre 2017 au motif, comme dans l’affaire Mezzadri, de ce que l’on peut appeler un "crime de lèse majesté" à l’encontre du président Macron, pour lui avoir donné leçon notamment sur le concept de laïcité (dernier billet avant censure du blog) et aussi de l’image très "scientifique" de la plateforme de blogs (!) un peu comme l’image de l’université à Strasbourg ; voir par exemple le débat en cours dans la blogosphère notamment ici : http://rumor.hypotheses.org/4121/comment-page-1#comment-105984 et là (surtout dans les commentaires après le mauvais billet) : http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2017/09/hypothese-sapir-en-pire-.html
    Octobre 2017 : fin de la procédure judiciaire dans le cadre d’une "procédure-baillon" intentée par l’entreprise Chimirec contre Denis Mazeaud, professeur de droit commentant dans une revue scientifique, une décision de justice... certes la justice lui donne raison, mais comme le remarque P.Robert-Diard (Le Monde) : "La vigilance des juges face à ce type de procédures ne rassure toutefois pas complètement les universitaires. Comme le soulignait le professeur de droit Denis Mazeaud en février 2017 dans la revue La Gazette du Palais au lendemain du jugement de relaxe deLaurent Neyret, « ce qui doit retenir l’attention, c’est le message subliminal adressé à tous les enseignants-chercheurs qui n’ont pas peur de déranger, de s’engager, de faire leur métier (...) et d’exprimer leurs opinions sans concession en toute liberté et en parfaite indépendance. Attention, leur est-il dit, il pourrait vous en coûter très cher et pas seulement en frais d’avocat ! »" : http://sociologuesdusuperieur.org/article/procedures-baillons-la-cour-dappel-de-paris-au-soutien-de-la
    Octobre 2017 : ... menaces politiques contre un colloque sur l’islamophobie à Lyon 2 ; sous la pression de l’extrême droite... là c’est plus simple : le colloque a été purement et simplement annulé : https://www.mediapart.fr/journal/france/051017/un-colloque-universitaire-sur-l-islamophobie-annule-sous-la-pression
    5 Octobre 2017 : procédure générale de subordination de toute expression publique des enseignants-chercheurs de l’université de Strasbourg, ainsi soumis au bon vouloir des services centraux de communication et du président de l’université de Strasbourg. Elle a fait, ce 5 octobre, l’objet d’une lettre du président à l’ensemble de l’université (ci-dessous) et d’un document de procédure édifiant (ci-joint en PDF) ! Plus aucune communication avec les journalistes sans prévenir 10 jours avant le Service de la communication, le Directeur de la composante, le Correspondant communication de la composante et obtenir leurs accords ou à J-2 de la "date prévisionnelle" ! CQFD
    S’agissante de l’analyse juridique de cette note de service à l’université de Strasbourg, je ne peux que dupliquer l’analyse faite sur une autre note de service, d’un autre établissement et à un autre sujet, mais équivalente sur le plan juridique, dans un article récent ( d’ailleurs hautement scientifique puisqu’il est publié sur OpenEdition ! ...dans Rfsic-11 : http://rfsic.revues.org/3194#tocto2n4 )
    "24 - Il s’agit d’une note de service qui, sur le plan juridique, comme le rappel le « Guide de légistique » publié par la Documentation Française et le site de Légifrance29, a la même valeur qu’une circulaire : « Sous des appellations diverses - circulaires, directives, notes de service, instructions, etc. - les administrations communiquent avec leurs agents et les usagers pour exposer les principes d’une politique, fixer les règles de fonctionnement des services et commenter ou orienter l’application des lois et règlements. Si le terme « circulaire » est le plus souvent employé, la dénomination de ces documents qui suivent un régime juridique principalement déterminé par leur contenu n’a par elle-même aucune incidence juridique : une « circulaire » n’a ni plus ni moins de valeur qu’une « note de service ». ».
    25 - Or, ajoute le même guide « une circulaire peut être déférée au juge administratif, y compris lorsqu’elle se borne à interpréter la législation ou la réglementation, dès lors que les dispositions qu’elle comporte présentent un caractère impératif (CE, Sect., 18 décembre 2002, Mme Duvignères, n° 233618), ce qui est le plus fréquemment le cas. Le juge censure alors – c’est le motif le plus fréquent de censure – celles de ces dispositions que le ministre n’était pas compétent pour prendre, non seulement lorsque la circulaire comprend des instructions contraires au droit en vigueur, mais aussi lorsqu’elle ajoute des règles nouvelles. » (nous soulignons). Ce qui vaut pour un ministre valant pour un directeur d’établissement public, et le caractère impératif dans le cas de cette note étant explicite, la conclusion paraît évidente : la création d’une norme d’obligation dans cette note devrait être jugée illégale, mais l’illégalité ne pourra être constatée par le juge administratif que s’il est saisi…"
    En faudra-t-il davantage pour que les universitaires renoncent individuellement et collectivement à la stratégie de la tortue ? ... que les sociétés savantes, les associations professionnelles, les syndicats du secteur, les revues scientifiques, les composantes d’universités s’expriment ?

    La suite de l’histoire le dira...
    Bien cordialement,
    Jérôme Valluy
    PS : ce message est public, merci de le retransmettre sur toutes les listes de diffusions, blogs et réseaux sociaux que vous souhaitez informer...
    –----------------------------------------
    De : <president@unistra.fr>
    Objet : Nouvelle procédure pour les relations avec la presse de l’Université de Strasbourg
    Date : 5 octobre 2017 11:15:09 UTC+2
    À : <congresuniversite@unistra.fr>, <dir-comp@unistra.fr>, <dir-labo@unistra.fr>
    Répondre à : <president@unistra.fr>

    Chers et chères collègues,
    Mesdames et Messieurs,

    L’impact médiatique d’un événement, d’une action, d’une prise de position par un membre de la communauté universitaire dans la presse peut avoir des conséquences importantes sur l’image générale de l’université, positivement ou négativement.
    C’est pourquoi le service communication a formalisé une procédure relative aux relations presse, que je vous adresse aujourd’hui. Cette démarche fait suite à l’une des recommandations de l’audit consacré à la fonction communication, qui préconise que le cabinet de la présidence et le service communication soient a minima informés de toute démarche en direction de la presse, ce qui permettra aussi de mieux suivre et repérer les retombées presse générées par ces actions.
    Cette procédure explique très clairement, en fonction des situations, comment procéder et quelle aide le service communication est en mesure de vous apporter.
    Merci d’accorder à cette nouvelle procédure toute l’attention nécessaire et d’informer vos collègues et collaborateurs de son existence et de la nécessité de la mettre en œuvre.
    Très cordialement,
    Michel Deneken
    Président de l’Université de Strasbourg
    Cabinet de la Présidence
    4 rue Blaise Pascal
    CS 90032
    67081 Strasbourg Cedex
    <http://www.unistra.fr>

    #université #liberté_académique #liberté_d'expression

  • Les mesures du territoire | Enssib

    http://www.enssib.fr/presses/catalogue/les-mesures-du-territoire

    « Nos principales représentations de l’espace géographique sont issues de techniques conçues par les militaires pour la guerre. Le détour par les imaginaires offre un moyen d’explorer autrement la nature de l’espace que nous habitons. »

    Henri Desbois, spécialiste de la cartographie, traite ici de l’histoire de la cartographie et de la mesure du territoire, depuis Ptolémée, les Cassini, jusqu’à Google Earth. La cartographie, c’est aussi l’art de faire la guerre, l’art de se repérer, et de communiquer. L’ouvrage commence par la partie historique, se développe sur les aspects politiques, scientifiques et aborde les cartographies imaginaires ou sentimentales.

    Henri Desbois est maître de conférences en géographie à l’université Paris-X Nanterre, et membre de l’équipe Réseaux, Savoirs & Territoires de l’ENS.

    #cartographie #visualisation #espaces #territoires #géographie

  • Table ronde sur les enjeux environnementaux au Liban avec Ghaleb Faour et Charbel Nahas | Rumor
    http://rumor.hypotheses.org/3833

    Dans le cadre des événements accompagnant la COP 21, la Maison du #Liban à la Cité Internationale universitaire de Paris et son comité des résidents organisent le 28 novembre prochain à 17h une table ronde sur les enjeux de l’environnement au Liban. J’y participerai avec Ghaleb Faour, du CNRS Liban, et nous présenterons de nouvelles données sur l’#environnement au Liban, que nous préparons dans le cadre de la nouvelle version de l’Atlas du Liban. Participera aussi à cette table ronde l’économiste et ancien ministre Charbel Nahas (voir aussi cet entretien dans Al Akhbar English), qui donnera son point de vue sur les dimensions politiques de la crise actuelle, non seulement des #déchets mais bien au-delà.

    • marrant ce commentaire. Pas lu l’article, mais je connais d’autres travaux de cette historienne qui a fait un énorme travail de documentation et d’analyse des posters de la guerre civile au Liban, montrant évolution, spécificités et points communs de la communication politique des milices au Liban (cf. http://rumor.hypotheses.org/2660). Si je comprends bien son point ici, cette adoption du « cosmopolitan chic » serait une manière de rupture avec une esthétique antérieure plus martiale et terriblement kitch, telle qu’on peut la voir dans les clip d’Al Manar au moment de la libération du Sud. Il se trouve que je viens de voir le documentaire That’s all in Lebanon, réalisé par Wissam Charaf ( www.youtube.com/watch ?v=nREoUp9Aih8 ), produit entre autres par Monika Bergman de Umam, et qui donne longuement place aux analyses de Lokman Slim, et où sont justement opposés de manière très caricaturale trois esthétiques libanaises des vidéos : celle, martiale et kitch du Hezbollah, celle de Future TV, de la geste heureuse de la reconstruction à la déploration du martyr Rafik Hariri en bon père de famille, et enfin celle des clips du rêve libanais mettant en scène de pulpeuses chanteuses dont l’emblème est Haifa Wehbeh.
      Question @nidal : wadi hujayr, c’est bien ce congrès chiite de 1920 ? Y avait il un sens particulier à cette commémoration cette année ?

    • Sinon, je ne peux pas voir le documentaire maintenant, la connexion à la montagne ne permet vraiment pas de regarder du Youtube… mais bon, s’il y a du Lokman Slim dedans, je ne doute pas que ce soit totalement caricatural.

      Sur la communication graphique du Hezbollah, il me semble avoir vu il y a quelques années un article du Akhbar sur l’équipe de « communication graphique » du Hezbollah chargée du graphisme de la Nasr min Allah, constituée il me semble d’étudiants de l’AUB. (Mais c’est vraiment un vague souvenir.)

    • OK, merci. Autant pour moi : la première réf qui sort lorsque je tape Wadi Hujayr est ce rassemblement de 1920, « premier » moment de cristallisation communautaire chiite. Mais je comprends mieux le sens de la commémoration s’il s’agit du cimetière des Merkavas.
      L’adresse donnée pour le docu n’est qu’un trailer.

    • L’article est dans la ligne de ses travaux précédents (tels que tu les mentionne - je ne les ai pas lus) et vraiment passionnant. Mais tu peux aussi ne regarder que les images ;-)

      Elle mentionne avoir mené de nombreux entretiens avec les concepteurs des différentes campagnes et, notamment, celle de 2006.

      The observations in this article are based on fieldwork I conducted between 2005 and 2007 on Hizbullah’s posters. This was part of my larger study on the political posters produced by the various factions during war-time Lebanon (1975–90). I documented and studied around 200 printed posters published by Hizbullah dating to a period between the mid-1980s and 1990s and kept in the party’s archives.^5 The process also involved inter-viewing key media personnel and extensive conversations with some of the designers of these posters.
      ________________________
      Note 5 These posters were meticulously kept in large-scale archival albums at the Beirut Media Unit of Hizbullah located in Haret Hreik in the southern suburb of Beirut. Unfortunately, this archive was lost as the building that housed the unit was razed to the ground in the Israeli bombings of July 2006.

      Add to this the pervasive social stratification of taste in Lebanon according to sectarian groups, in which al-zawq al-shii (Shii taste) comes last. The derogatory expression is familiar among an urban elite, denoting rural, unsophisticated and kitschy taste—an issue I will return to later in this article; nevertheless, its brief mention here is important to point to the hierarchal dimension, linking sect and social class, by which the group’s aesthetic competence is classified and distinguished from that of a dominant Lebanese urban elite.
      Hizbullah’s desire to challenge this stigmatizing image has brought self-discipline to its poster undertakings.

    • au debut de son discours, il y a 2 jours, Hassan Nasrallah precise que le lieu a ete choisi pour des raisons symboliques. il fait reference a 1920, et lit meme un passage du discours prononce par un Imam a ce moment la. Mais je n etais pas tres concentree...


    • Preparations are underway for Hezbollah’s « victory ceremony » in Wadi al-Hujeir, Wednesday, Aug. 12, 2015.
      The Daily Star/Mohammed Zaatari

      En tous cas, la mise en scène fait plus qu’évoquer le cimetière des Merkavas…
      Et cette année, la tendance graphique pour naSr min allah est à la lecture de bas en haut.

      http://www.dailystar.com.lb/News/Lebanon-News/2015/Aug-13/310893-hezbollah-prepares-to-mark-2006-victory-in-wadi-hujair.ashx

    • Je me faisais aussi la réflexion @Simplicissimus, on est d’accord que c’est nouveau chez le Hezb cette graphie ? Forme de réponse aux jihadistes qui, depuis plusieurs années déjà, inscrivent « Mohammed rasoul Allah » de bas en haut ? Quelqu’un sait s’il y a une quelconque justification religieuse à devoir inscrire « Allah » en haut ?

  • épouvantable carte du Monde sur la déchirure du Proche-Orient entre chiites et sunnites
    http://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/infographie/2015/03/27/le-proche-orient-dechire-entre-chiites-et-sunnites_4602729_3218.html
    épouvantable carte des cartographes du Monde qui unifie le monde chiite, donnant consistance au fantasme géopolitique des monarchies sunnites et passant complètement par dessus la diversité religieuse (alévis et alaouites ne sont pas des duodécimains ; zaydites et chiites duodécimains du Liban, d’Irak et d’Iran ont aussi peu en commun sur le plan religieux). Voilà comment on simplifie par la carte un raisonnement qui par ailleurs s’efforçait de ne pas l’être :

    Après le Liban, l’Irak, la bande de Gaza et la Syrie, le Yémen entre donc à son tour dans la tourmente de la grande guerre régionale entre puissances chiites et sunnites, pas tant motivée par des raisons religieuses que de suprématie géopolitique.

    écrivent Gilles Paris et Christophe Ayad : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/03/27/au-yemen-le-pari-risque-de-l-arabie-saoudite_4602744_3218.html#6bXrBfI5zUWI7


    Comment faire autrement : cartographier les mouvements politiques tels que les Houthis, le Hezbollah libanais, les milices irakiennes ainsi que les forces iraniennes déployées dans ces pays (cela reste à vérifier au Yémen), éventuellement dans les même ton, ou la même famille de symboles, mais ne pas unifier arbitrairement des sociétés (réduite à leur appartenance religieuse) et des mouvements politiques (même s’ils sont dominants). On verra déjà que les mouvements politiques alévis ne sont pas paramilitaires et n’ont guère de liens avec l’Iran et les autres groupes arabes.
    #cartographie #Yémen #chiisme

    • @rumor et @gonzo et @alaingresh (j’en oublie, n’hésitez pas à transmettre aux autres spécialistes de la région) : J’ai une espèce d’idée. Depuis quelques années, on se fracasse le crâne sur une possible représentation cartographique de la diversité politico-religieuse de la région, et même en discutant collectivement à l’époque où j’étais encore au Diplo, on a jamais réussi à aboutir à une solution (cartographique) vraiment acceptable.

      Dans mes archives, je trouve la dernière version d’une carte que nous avons créée - je crois me souvenir - en 2005, c’est à dire bien avant le début des révoltes arabes, mais juste après la deuxième guerre du Golfe.

      Il y a deux versions, et comme j’ai une dizaine de fichiers dans mes dossiers, je ne suis pas tout à fait sur que ce soit les versions « corrigées », mais en tout cas elles sont en place.

      Le thème de la carte était « Représentation de la diversité de l’Islam Chiite », raison pour laquelle on ne trouve pas les sunnites ni les kurdes (en tant que tels). Mais on peut concevoir de compléter la carte et créer un document plus exhaustif.

      J’ai envie de les remettre « au pot ». Je suis bien conscient que ces documents sont imparfait, d’où mon idée : partir de cette base, et élaborer une nouvelle esquisse qui prendrait en considération les quelques suggestions qu’Éric fait un peu plus haut.

      Sur la question des alliances et des soutiens, je serai plus prudent vu les supperpositions qui sont en train de se constituer : les alliances entre groupes djihadistes, les soutiens aux groupes djihadistes, les soutiens aux rebellions, les soutiens extérieurs (Russie, Etats-Unis, Europe, Iran, Arabie saoudite) et je me demande s’il faut intégrer cet aspect à une carte globale complète, ou s’il faudrait faire deux cartes : une de la diversité, et une plus centrées sur les conflits et les nouvelles « organisations politiques » ou groupes djihadistes qui commencent à s’imposer territorialement.

      Je ne suis pas spécialsite de la région, comme vous, mais je pense qu’il est plus que nécessaire de réfléchir collectivement à une représentation carto - qui ne sera jamais la réflexion de la réalité (ha ha !) - mais qui pourrait donner une autre image que celle toujours très simplificatrice et « misleading » qui nous sont servies dans la panique de l’actualité.

      Carte élaborée en 2005

      Même carte reprise en 2006

      #cartographie #proche-orient #moyen-orient #visualisation
      #diversité_politico_religieuse

    • OK @reka on peut faire un brain storming.
      Je me demande déjà si l’utilisation de « chiisme » comme catégorie générique n’est pas déjà problématique, sur les deux cartes que tu présentes. Pourquoi pas plutôt « hétérodoxies musulmanes » qui ne préjugerait pas d’une commune appartenance. Quitte à inclure des minorités classées habituellement du côté sunnite (ça existe ? là je ne vois pas, je vais vite).
      Deuxième idée, comme le proposait Bénédicte Tratnjek dans sa cartographie de la Syrie en guerre, prendre en charge la question de la densité : ne pas représenter les zones d’habitat continu et a fortiori les villes avec la même intensité que les zones plus ou moins désertiques.
      Troisièmement, mieux distinguer ce qui relève du politique (partis, institutions tenues par des partis revendiquant une dimension confessionnelle tels que le Hezbollah) et ce qui relève du démographique. Par exemple, distinguer le mouvement houtiste dans son implantation politique actuelle des zones zaydites au Yémen. Mais cela bien sûr c’est une éthique du cartographe.

  • Dette de lecture 2 : Le journal du Père Lebret au Liban, par @Rumor
    http://rumor.hypotheses.org/3695

    Le journal du Père Lebret au Liban et au Moyen-Orient (1959-1964), publié par Stéphane Malsagne sous le titre de Chronique de la construction d’un Etat, et qu’il m’a amicalement adressé, est une autre dette de lecture de l’année qui vient de passer. Le Père Lebret, dominicain, engagé en faveur du développement du Tiers Monde, fondateur à cette fin de l’IRFED (Institut de recherche et de formation en vue du développement), et par ailleurs l’un des acteurs majeurs du Concile, a joué un rôle majeur dans l’histoire du Liban et la présidence de Fouad Chéhab. Ce journal en livre les dessous. A vrai dire, sa lecture seule peut être malaisée pour à qui ne connait pas un minimum la chronologie de la période et les grands traits de l’œuvre réformatrice menée par Fouad Chéhab. Evidemment, je ne saurai trop recommander de lire en parallèle la biographie de Fouad Chéhab publiée par ailleurs par S. Malsagne, notamment alimentée, pour la période présidentielle, par la lecture de ce journal et des autres sources de l’IRFED. Mes réflexions suivantes s’appuient de ces deux documents.

    On pourra donc aussi lire : Le Père Lebret, chroniqueur de l’Etat libanais en construction, par Stéphane Malsagne (que j’avais lu sur une recommandation Twitter de Mona Harb, je crois)
    http://www.jadaliyya.com/pages/index/20085/le-père-lebret-chroniqueur-de-l’etat-libanais-en-c

  • Ma préface au livre d’Irène Salenson sur Jérusalem

    http://rumor.hypotheses.org/3647

    Irène Salenson vient de publier Jérusalem. Bâtir deux villes en une aux éditions de l’Aube-Bibliothèque des territoires. J’avais eu le plaisir de participer à la soutenance de la monumentale thèse qui est à l’origine de ce livre. Irène m’a fait l’honneur de me demander d’en écrire la préface, que je reproduis ici.

  • Etonnant article du Nouvel Obs qui prend acte du retournement de conjoncture régionale (guerre déclarée contre Da3ech) et nationale en faveur d’Assad.
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20140825.REU7805/bachar-al-assad-conforte-par-la-montee-de-l-etat-islamique.html

    « Il est clair qu’Assad est dans une dynamique de victoire et qu’il va finir par l’emporter », souligne Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et directeur du Groupe de Recherches et d’Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient à la Maison de l’Orient. « La question est de savoir à quelle vitesse il va rétablir son contrôle sur le territoire, si c’est sur l’ensemble du territoire ou s’il va laisser des zones autonomes ».

    On y critique, par le biais de la voix de divers spécialistes, les analyses qui le voyaient un peu vite à bas :

    « Bachar al Assad n’est plus considéré aujourd’hui de la même manière qu’en août 2013 », lorsque Paris et Washington étaient prêts à mener des frappes contre les positions du régime, selon Didier Billion, spécialiste Moyen-Orient et directeur-adjoint de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).
    « On est revenu à un début de jeu diplomatique, il y a eu un changement substantiel puisque jusqu’alors personne ne voulait parler avec Bachar sauf ses soutiens », dit le chercheur.
    « Tous les va-t-en-guerre qui voulaient intervenir ou qui avaient des velléités d’intervention contre Assad se sont retrouvés gros-jean comme devant, la France en premier », après la volte-face américaine et l’accord russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien.

    Et on y éreinte même l’aveuglement de la ligne du quai d’Orsay :

    « La France est bien embarrassée », estime Fabrice Balanche. « Laurent Fabius est critiqué pour avoir manqué de prudence, avoir fait croire que le régime allait tomber et qu’il n’y avait que très peu d’islamistes dans les rangs des rebelles syriens. »
    "Aujourd’hui, il n’y a plus guère que la France et l’Arabie saoudite qui sont contre le régime syrien, les Etats-Unis ont dit que c’était une illusion de croire que l’opposition pourrait remplacer Bachar, on a compris depuis un an que le régime allait rester en place", estime-t-il.
    La marge de manoeuvre de la France, qui continue d’affirmer que Bachar al Assad n’a pas d’avenir, s’annonce donc limitée.
    « Quand on continue à exiger le départ de Bachar al Assad, ça nous rend un peu impuissant. On s’est engagés trop vite, trop loin et dans une fausse direction », déclaré Didier Billion. « On va peut-être changer de position, ça va être compliqué à expliquer et ça ne va peut-être pas être très crédible. »

    Et pour ce qui est des erreurs des journalistes ? Cela fera l’objet d’un article ultérieur, probablement...

    • Erreurs des journalistes et des spécialistes, autoproclamés ou estampillés made in France. Balanche (un proche collègue, je précise, on est dans le même labo) a eu le cran de s’en tenir à sa ligne et à ses analyses, en se faisant traiter (avec quelques autres) d’assassin de la liberté, de facho et autres gentillesses exquises... A mon sens, la véritable question qui devrait interroger ce n’est pas tant cela que le fait que journalistes et surtout « chercheurs » se sont comportés ouvertement en militants sur cette affaire, pas en observateurs, ou analystes, ayant naturellement des convictions, mais sans que cela n’obère leur faculté de penser. (Même chose pour les diplomates d’ailleurs. Au fait, on va garder le brillant Fabius ?)

    • @gonzo
      D’accord avec vous sur le caractère militant et sur le satisfecit donné à votre collègue Balanche - dont je lis régulièrement les interventions depuis le début de cette guerre. On pourrait parler aussi, chez les universitaires, de Pichon ou du libanais G. Corm.
      Du coup, ça m’intéresserait d’avoir votre avis sur la question que vous posez. A quoi attribuez-vous cela ?

    • Joker ;-) Sérieusement, je me pose la question depuis pas mal de temps sans trouver de réponse convaincante... Pour les diplomates, si, plus facilement : atlantisme hollandien, plus pro-sionisme viscéral socialiste, plus lobbyisme libano qq chose, plus affairisme pétromonarchien, plus vieux comptes à régler avec le très réaliste et cruel régime syrien... Ok, ça peut se comprendre... En revanche, pour les gens des médias et les collègues (dont quelques-uns que j’aime bien) qui se sont enragés pour une révolution sur laquelle, honnêtement, un peu de sens politique permettait d’avoir a minima des doutes dès avril, disons mai 2011, je n’ai toujours pas de réponse qui me satisfasse. Romantisme révolutionnaire ? Oui mais pourquoi cette révolution-là, avec ses Ghalioun, Kodmani et consorts ? Pourquoi s’enticher de barbus tout de même pas follement séduisants en oubliant si longtemps les minoritaires, à commencer par les chrétiens d’Orient, si souvent chéris des orientalistes ? Dérive d’une profession de plus en plus dirigée par les intérêts médiatiques et politiques (financements des recherches, postes) ? Cela constitue des arguments, mais pas suffisants me semble-t-il... Je veux bien d’autres suggestions !

    • Conjoindre dans le même satisfecit Corm, Balanche et Pichon illustre à mon avis les ambiguités d’établir de tels « palmarès » des bons observateurs en live, si je puis-dire... mais l’expression colle bien à la situation.
      Quoi de commun entre l’analyste politique et économique, mais tout autant homme politique à l’engagement arabiste assumé qu’est G. Corm, pourfendeur des chimères orientalistes et culturalistes que représentent les lectures confessionnelles des conflits actuels au Proche-Orient, et Balanche (mon proche collègue également) et Pichon : deux universitaires dont les travaux se fondent précisément, à la base, sur l’entrée confessionnelle ? Certes, tous les trois ont en commun un réalisme géopolitique qui a fait défaut à nombre d’autres analystes. Mais c’est tout à mon avis, et du coup, les raisons pour lesquelles leur arguments tombent juste à l’heure actuelle sont loin d’être convergentes et cohérentes. Une étude minutieuse de leurs prises de position successives et évolutives révélerait sans doute certaines contradictions, difficiles à éviter sans doute dans le flots de sollicitations et vu l’incertitude entourant les informations (in)disponibles.
      Douter contre l’opinion dominante est sain (et courageux en effet), mais douter systématiquement de ses propres cadres d’analyse, y compris dans les médias (que cela n’intéresse sans doute guère), permettrait aussi de calmer la course des surenchères médiatiques et politiques. Courir au même rythme que les sollicitations médiatiques se fait au détriment de cette prudence...
      J’en avais fait la remarque ici : http://rumor.hypotheses.org/?p=2601

    • @gonzo : merci de votre réponse. Je n’ai pas grand chose à ajouter à votre liste si ce n’est le lien de certains de vos collègues avec un étrange cénacle euro-atlantiste où se côtoient sionistes comme Moïsi et Kouchner, une Bassma Kodmani, un François Burgat et quelques politiciens libéraux ou socio-libéraux d’envergure : http://www.ecfr.eu/paris/post/edouard_tetreau_nouveau_directeur_de_lecfr_paris
      Etrange attelage ! Mais ça reste néanmoins insuffisant...

      @rumor : là on risque d’atteindre mes limites d’homme sans qualités. Mais je m’y risque quand même. D’abord la question bourdieusienne de savoir quel risque il y a pour des universitaires à accepter les sollicitations médiatiques sans recul et donc à voir l’immixtion d’une logique médiatique délétère dans le champ universitaire qui devrait être plus attentif à maintenir son autonomie, m’intéresse assez peu. Je ne suis pas un insider et, comme simple lecteur, la mise à l’épreuve des « cadres d’analyse » par les évènements à chaud me semble un bon critère (parmi d’autres) pour savoir quel auteur lire. J’aime les gens qui ont du nez et de cette intuition qui permet de pallier au manque de recul voire au défaut de cohérence de toute pensée, aussi sophistiquée soit elle.
      Je comprends ce que vous dîtes sur la différence entre un Corm d’un côté et un Balanche de l’autre quant à l’évaluation du poids du critère confessionnel dans cette crise et dans l’analyse du Moyen-Orient en général. Personnellement ma religion – pardonnez la boutade - sur la question de savoir si le pouvoir syrien peut-être dit alaouite, ce que cela peut bien signifier, et en quelle mesure cela serait à la racine de la crise syrienne, n’est pas faite. Mais je crois que ce n’est pas essentiel. Ce qui rapproche Corm, Balanche et Pichon, ce n’est pas ce qu’ils pensent du régime ou de la société syrienne, c’est plutôt ce qu’ils s’autorisent à penser de l’opposition et de ses soutiens – et que les autres se sont visiblement interdits.
      Ainsi je remarque que tous ceux qui ont orienté leurs analyses vers un soutien sans distance à l’instar de Boissière dans votre article - allant jusqu’à attribuer les slogans sectaires entendus très tôt dans certaines manifestations – à côté du « al-cha3b al-souri wahid wahid wahid » - à des agents infiltrés du régime (1er acte de ces théories du complot anti-Bachar dont @Nidal fait la recension) et à l’effet réactif regrettable, mais mineur, de l’opposition à la nature alaouite du régime et à sa propagande à teneur confessionnelle pour fidéliser les minorités. Ainsi des gens aussi différents dans leur évaluation de l’islamisme que Kepel, qui a préfacé et fait rééditer Seurat durant la crise syrienne, et les Burgat boys se rejoignent étonnamment sur ce point là – et d’ailleurs aussi dans leur référence à Seurat. La suite de cela sera le déni autour de l’effet prévisible du financement par hommes et gouvernement du Golfe de l’insurrection armée – vieille histoire que Labévière, dès 1999, évoquait dans d’autres contrées parlant par la suite d’un « benLaden Gate » encore pendant, dont la version 2.0 serait, il faut l’espérer un « Da3ch Gate » – sans trop y croire, le benLaden Gate, 15 ans plus tard, n’ayant pas encore vraiment eu lieu.
      Cela nous mène à l’autre point commun qui permet de conjoindre ces gens là – et donc négativement la minorité variée à qui j’adressais mon satisfecit – c’est la minoration du facteur géopolitique, chose que l’on ne peut reprocher ni à Corm, ni à Pichon. Cette minoration est d’ailleurs passée par le déni de la violence armée - car sinon, qui armait ? - présente dès avril parmi une partie de l’opposition (2e acte des théories du complot anti-Bachar : ce sont les officiers qui tuent les soldats de l’ « armée de Bachar »), puis quand cela n’a plus été possible, à sa justification comme simple moyen d’autodéfense des manifestants pacifiques, alors qu’il était déjà clair que des forces régionales (et internationales ?) poussaient à une guerre par proxy.
      Je vois bien que de mon point de vue cela ne tourne pas tant autour de la solidité conceptuelle des analyses et du plus ou moins grand recul face à des faits incertains mais de quelque chose qui relève plus du travers psychologique ou de l’idéologie - j’aperçois comme un refus d’envisager certains faits allant toujours dans le même sens. Bon, ok, c’est vague !
      A titre d’illustration on peut lire l’interview de Burgat en 2011 dont le discours formellement complexe tombe tout de même allègrement dès le début dans les travers relevés ici (lire notamment les questions-réponses 3 et 6) :
      http://oumma.com/L-Impasse-syrienne

      PS : désolé d’avoir été si long, les capacités de synthèse ne sont pas mon fort.

    • @ Souriyam. Intéressant débat ;-) Au premier abord, je me suis dit : Ah oui, l’oubli du géopolitique bien entendu ! J’aurais dû l’ajouter à la liste ! Sauf que, précisément, cet oubli est plus un symptôme qu’une explication à mes yeux tant cette dimension est en général la première traitée. Là, tout à coup, plus grand chose ou presque ! Ce n’est tout de même pas faire preuve de beaucoup de nez que de s’étonner de voir réunis, contre le régime syrien, différentes forces politiques qui n’ont pas craint de le dire très fort !
      Par ailleurs, je veux bien croire aux (collusions d’)intérêts qui « expliquent » des prises de position en général consensuelles... Mais, dans le cas syrien, le nombre de ceux qui les ont prises, leur diversité disciplinaire et idéologique, continue à m’intriguer et à me laisser sans réponse...

  • L’epub, nouveau format pour les revues électroniques. Quelques conséquences pratiques
    http://rumor.hypotheses.org/3542

    parfaitement d’accord avec cet article "Le passage au fichier epub à la place du PDF qui semble s’amorcer aujourd’hui sera certainement un processus complexe et lent car les habitudes sont bien ancrées, les lecteurs ont déjà constitué de copieuses bibliothèques personnelles qu’ils ne souhaiteront / ne pourront pas aisément convertir, les portails n’auront certainement pas tous la possibilité de rétroconvertir leurs stocks de textes (par exemple Persée), une opération qui de toute façon sera lourde. Mais pour les portails et les revues qui vont s’y lancer, il faut que le travail soit fait d’une manière aboutie et adaptée aux besoins, sans imposer un point de vue localisé et partiel sur la chaîne de production. Je plaide donc pour que, sur la plateforme Revues.org, les futurs fichiers epub soient produits (...)

  • Un roman saoudien sur Jeddah – Les basses oeuvres de Abduh Khal | Rumor
    http://rumor.hypotheses.org/3527

    suite à http://seenthis.net/messages/243686 (signalement d’@alaingresh)

    Un des points forts et marquants du roman est l’ampleur de ces clivages internes à la société saoudienne (où les étrangers apparaissent certes présents et discriminés), qui se matérialisent dans l’écart entre les différents espaces de la cité, en particulier le quartier pauvre, renommé l’Enfer, et le Palais, que les habitants voient (dans leur jeunesse) comme le Paradis. Entre ces deux pôles, apparaissent de nouveaux espaces résidentiels (quartiers de villas) et de consommation (des malls où l’on vient s’afficher dans sa réussite sociale). Les pauvres exclus des circuits de redistribution et d’accès à la richesse y vivent dans la précarité, la misère et l’absence d’espoir – notamment les jeunes qui ne peuvent avoir accès au travail, privés d’avenir et contraints de supporter un contrôle social castrateur et inquisiteur, sauf à faire allégeance aux puissants et à renoncer à la dignité, tant cette allégeance est toujours une aliénation.

    Alain Gresh place sa préface sous le signe d’une contestation croissante contre cet ordre inique et insiste sur les mutations en cours, notamment avec l’Internet – un aspect qui est documenté avec régularité et précision sur le blog d’Yves Gonzalez : voir notamment ce billet récent. Mais finalement dans le roman, les signes de la révolte restent individuels et poussent les personnages qui en sont animés à des actions vengeresses ou désespérées, jamais collectives. Les communautés virtuelles dont on parle beaucoup aujourd’hui ne sont pas évoquées dans le roman. La seule figure de résistance morale apparaît finalement sous la forme d’un imam – pas spécialement intégriste, d’ailleurs, et surtout nullement politisé : il prône la quiétude et la patience dans la certitude de mener une vie juste.

  • Journaliers de l’électricité au Liban : jusqu’au bout de confessionnalisme
    Le projet de loi sur les journaliers d’#EDL enfin approuvé par le Parlement - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/861588/le-projet-de-loi-sur-les-journaliers-dedl-enfin-approuve-par-le-parle

    Le Parlement a réussi hier matin à tourner la page d’une des sources de tension sociale qui a envenimé à plusieurs reprises le quotidien des habitants de Beyrouth. Au cours de la séance plénière de la Chambre tenue à la place de l’Étoile, les députés ont approuvé en effet un texte de loi portant sur l’intégration au cadre des journaliers d’EDL. Des amendements ont été apportés à la mouture initiale afin de tenir compte des observations formulées à cet égard par les représentants des journaliers.

    Rappelons que ce dossier avait défrayé la chronique et suscité une vive polémique au cours des derniers mois. Les journaliers réclamaient en effet d’être intégrés au cadre d’EDL, et pour accentuer leurs pressions visant à obtenir satisfaction, ils organisaient de manière récurrente des manifestations et des rassemblements devant le bâtiment d’EDL, à Mar Mikhaël, perturbant souvent la circulation automobile.

    La revendication des journaliers avait toutefois été rejetée par les principaux partis chrétiens, plus précisément le courant aouniste, les Forces libanaises et les Kataëb, en raison du déséquilibre confessionnel que ne manquerait pas de provoquer une intégration de tous les journaliers au cadre d’EDL. Compte tenu de la position ferme adoptée sur ce plan par les partis chrétiens, un compromis avait été conclu entre le précédent cabinet Mikati et les journaliers, avec l’accord des grands blocs parlementaires, notamment les partis chrétiens, Amal et le Hezbollah. Ce compromis prévoit qu’un concours serait organisé de manière à sélectionner les journaliers qui seraient intégrés au cadre. Ceux qui échoueraient au concours seraient indemnisés.

    Le texte de loi inscrit à l’ordre du jour de la séance parlementaire qui a débuté en début de semaine a toutefois été contesté par les représentants des journaliers qui ont émis des réserves au sujet des conditions d’organisation du concours et du montant des indemnités versées à ceux qui rateraient le concours. Afin de faire entendre leur voix sur ce plan, les journaliers ont organisé hier et mardi des sit-in devant le siège d’EDL et non loin du Parlement.

    Les députés ont fini par tenir compte des observations des protestataires lors du vote du texte de loi, hier matin. À l’issue de la séance parlementaire, les députés Ibrahim Kanaan (courant aouniste), Ali Bazzi (mouvement Amal) et Ali Ammar (Hezbollah) ont tenu, place de l’Étoile, une conférence de presse conjointe pour exprimer leur satisfaction à la suite du règlement de ce dossier. Parallèlement, les journaliers devaient organiser un ultime rassemblement symbolique, en brandissant des portraits du président de la Chambre et leader d’Amal, Nabih Berry, afin de célébrer leur « victoire ».

    #Liban #électricité #énergie #luttes_sociales #grève

    • Confessionnalisme et… ingérence ? Article du 28 mars dernier : Kamal Hayek, PDG d’EDL, chevalier de la Légion d’honneur
      http://www.lorientlejour.com/article/860731/kamal-hayek-pdg-dedl-chevalier-de-la-legion-dhonneur.html

      L’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Kamal Hayek, président-directeur général d’Électricité du Liban (EDL), au cours d’une cérémonie organisée à la Résidence des Pins.

    • merci pour le lien qui m’avait échappé... ingérence dans la question des journaliers, je ne sais pas trop. En revanche, ce qui est certain, c’est que M. Hayek a su régulièrement attribuer des contrats à EDF et à d’autres entreprises françaises (Schneider, de mémoire, pour la modernisation du dispatching), sans parler des sous-traitants d’EDL pour la distribution qui contractent aussi avec des entreprises françaises (ERDF par ex.). Il a donc surement bien mérité de la France !

    • Le compte rendu de la session est encore plus intéressant dans le Daily Star, et souligne encore la dimension confessionnelle et clientéliste de l’accord

      The bill fulfills the workers’ demand that their respective fields be taken into consideration when the test is drawn up.

      The law also stipulates that workers be paid an indemnity sum once they retire, a demand they were also pressing for. The sum will be worth two monthly salaries for every year of employment in the state-run electricity company.

      Workers who are ineligible to take the exam because they are over 56 would also receive compensation based on the same calculation.

      An argument broke out in Parliament after Kataeb party and Lebanese Forces MPs proposed that workers at the Qadisha Power Plant should benefit from the law as well.

      Most of the staff at the power plant are Christians, while the majority of EDL contract workers in Beirut are Muslims.

      Speaker Nabih Berri ended the discussion, saying that the law would apply to all EDL contract workers in Lebanon, including those from Qadisha.

      Most contract workers in Beirut are supporters of Berri’s Amal Movement. Christian parties earlier expressed their opposition to making all EDL contract staff work full time, arguing that this would disrupt the sectarian balance.

      Future Movement MP Mohammad Qabbani abstained from voting, while his colleague in the same bloc Nabil de Freij expressed reservations. Kataeb MP Nadim Gemayel expressed his opposition to the draft law

      http://www.dailystar.com.lb/News/Lebanon-News/2014/Apr-03/252146-edl-staff-elated-as-draft-law-is-passed.ashx#ixzz2xoKO9qN6

    • Sur la « revendication » confessionnelle, je viens de me souvenir d’une discussion à ce sujet l’été dernier (parce que la question de la régularisation des journaliers d’EDL, c’est un vieux serpent de mer).

      Là, la bizarrerie est d’organiser un concours pour « rééquilibrer » la répartition confessionnelle qui, sans ce concours, défavoriserait les Chrétiens. N’est-ce pas une idée bizarre dans l’absolu (sauf à imaginer que les Chrétiens réussissent mieux les concours que les autres…) ?

      Si je me souviens de ce qu’on m’avait raconté : l’idée des aounistes (le ministre était Gebran Bassil si je ne me trompe pas), c’est que certes il faut régulariser le statut des journaliers d’EDL, mais que dans le même temps une bonne partie de ces journaliers sont simplement des « emplois fictifs » donnés selon les critères usuels du clientélisme confessionnel.

      Le concours serait donc destiné à faire la différence entre les vrais employés, capables de faire la différence entre courant alternatif et courant continu, et les faux employés, seulement capables de faire la différence entre courant du futur et courant amal.

      Et là où le confessionnalisme réapparaîtrait, ce serait parce que les Chrétiens considéreraient que ce sont les autres confessions qui ont le plus abusé du clientélisme à EDL. Ça, j’ignore pourquoi. Ce qui, comme toujours avec le cancer confessionnel, ferait que la dénonciation du confessionnalisme « des autres » est en soit une forme de confessionnalisme malsain.

      En même temps, j’ignore si cette histoire de concours pour chasser les emplois fictifs est justifiée, ou si c’est avant tout un argument anti-social pour éviter de régulariser tout le monde.

      [MÀJ] J’étais en train de rédiger mon billet en même temps que tu référençais le Daily Star. Je crois qu’on va dans le même sens.

    • jolie formule : « les vrais employés, capables de faire la différence entre courant alternatif et courant continu, et les faux employés, seulement capables de faire la différence entre courant du futur et courant amal. » ;-)

  • Mohamad Omran, artiste syrien | Rumor
    http://rumor.hypotheses.org/3432

    On peut encore voir à Lyon, pour quelques jours, l’exposition de Mohamad Omran, artiste syrien, à la galerie-atelier La Façon.

    Dans un style qui mêle dessin et collage, et qui signale l’emploi des techniques de la caricature et des influences surréalistes, Omran propose plusieurs séries de vignettes et quelques tableaux qui portent un regard amer sur la situation en Syrie.

  • Les mots de l’image – exposition à l’ENS de Lyon | Rumor
    http://rumor.hypotheses.org/3427

    Au delà de la poésie propre qui fait la force des tirages de Plossu, ce qui a attiré ici mon intérêt est la pertinence ciselée des textes de Fabiani, et leur résonance avec mes thèmes de recherche sur la place et l’imaginaire des réseaux techniques dans la ville. Un grand nombre de ces images sont prises dans le flux, et en l’interrompant, donne à voir les infrastructures bien souvent invisibilisées qui régissent notre quotidien.


    #photographie
    #flux
    #réseaux_techniques

  • Le domaine public maritime à Beyrouth au centre d’une nouvelle joute politique
    Entre les héritiers de Hariri qui veulent exploiter le juteux portefeuille foncier de leur père, et le ministre Aridi, ministre des transports en charge du DPM, démissionnaire et en disgrâce, lui aussi connu pour son affairisme foncier. En attendant les pêcheurs dont le port (très précaire) et les installations sont menacés de délocalisation protestent, et comparent le projet à un nouveau Solidere (photo).

    Lebanese Minister Reveals Daliyeh’s Port Mysteries | Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/lebanese-minister-reveals-daliyeh%E2%80%99s-port-mysteries

    (l’affiche dit : les maisons des pêcheurs deviennent un deuxième Solidere)

    On Tuesday, November 5, Lebanese Transport and Works Minister Ghazi Aridi summed up the conflict in Daliyeh. He said his ministry had started implementing rehabilitation works at the fishing port in Daliyeh, but heirs of former prime minister Rafik Hariri (who own private property in the area) sabotaged the project.

    et un premier article sur cette lutte en octobre http://english.al-akhbar.com/content/hariri-resort-threatens-beirut-fishermen

    Sur cette affaire et son contexte de lutte pour les espaces publcs, quelques regards de chercheurs et d’activistes :
    Public Spaces and Spatial Practices : Claims from Beirut par Mona Harb : http://www.jadaliyya.com/pages/index/14710/public-spaces-and-spatial-practices_claims-from-be
    Voir aussi :
    http://rumor.hypotheses.org/3105 et http://rumor.hypotheses.org/3145

    Sur le côté obscur du ministre Ghazi Aridi : http://english.al-akhbar.com/content/ghazi-aridi-lebanese-mp-falls-jumblatt%E2%80%99s-favor
    Même s’il faut noter que sur ces enjeux du domaine public maritime, il a de la constance : http://www.dailystar.com.lb/Business/Lebanon/2012/Oct-17/191685-aridi-cites-1280-seaside-property-violations.ashx

  • Pour une fois qu’on ne parle pas de Tripoli pour de mortels combats dans ses quartiers populaires, c’est pour évoquer le spectacle de ses élites financières prêtes à se goinfrer de foncier maritime, au nom d’un mode développement exacerbant les écarts sociaux et en s’appropriant le domaine public. Cela bien sûr fait écho au mode de développement urbain à Beyrouth...

    Tripoli waterfront project angers locals | News , Lebanon News | THE DAILY STAR
    http://dailystar.com.lb/News/Lebanon-News/2013/Aug-22/228197-tripoli-waterfront-project-angers-locals.ashx#axzz2cgCTbieE

    Residents of the northern city of Tripoli are opposing a new building project on the city’s public waterfront, saying it would rob locals of access to the free coastal strip.

    The project, as presented by one of its financiers, Youssef Fattal, seeks to reclaim land near the Olympic Stadium at Tripoli’s southern entrance.

    If licenses are approved, two 80-meter high towers, a beach resort, a hotel and shops would be constructed in addition to a marina for yachts by the waterfront, which spans the city of Tripoli and its immediate neighbor, the city of Mina.

    It would reclaim some 50,000 square meters of land.

    Discussions over whether the licenses should be approved are due to be held by the Tripoli Municipal Council Thursday.

    Sur Beyrouth, cf. mon billet http://rumor.hypotheses.org/3145
    Sur les enjeux de l’appropriation du domaine public littoral à Tripoli et Mina, un article un peu ancien de B. Dewailly, qui permet de replacer les choses en perspective : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1627-4873_2002_num_77_3_2755 (L’espace public à travers le prisme du pouvoir : quelques éléments de réflexion à partir d’un cas tripolitain (Liban) )
    et sur ce billet, écrit à l’occasion d’une conférence sur la Foire de Tripoli, une liste de ressources utiles pour appréhender les dynamiques de développement à Tripoli, notamment dans le secteur concerné : http://rumor.hypotheses.org/3190
    #Liban
    #Tripoli
    #urbanisme
    #domaine_public

  • Dahiyeh : Not Your Average Suburb | Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/dahiyeh-not-your-average-suburb

    In Dahiyeh, Beirut’s southern suburb, the poor live side by side with the middle class and the wealthy. There is little development taking place in the suburb, and the crime rate is increasing. Though Dahiyeh’s problems are not unique, the area’s social make-up is.

    Après l’article d’hier sur la puissance économique de la banlieue sud (http://english.al-akhbar.com/content/dahiyeh-engine-lebanese-economy), cet article insiste sur la diversité sociale et urbanistique de la banlieue-sud de Beyrouth, en fournissant quelques données chiffrées intéressantes et surtout en analysant la diversité des trajectoires sociales (études, migrations, professions) de ses habitants.
    Pour rappel, quelques universitaires se sont attachés, ces dernières années, à l’analyse de cet espace majeur, mais trop méconnu, de l’agglomération beyrouthine :
    – Mona Harb, voir ses travaux sur Académia : http://aub.academia.edu/MonaHarb. Notamment en libre accès, son petit livre de 1996 Politiques urbaines en banlieue sud de Beyrouth : http://books.openedition.org/ifpo/3578 mais son livre de 2010 actualise ces informations, notamment sur le fonctionnement socio-politique de la Dahiyeh. Elle publie ces jours ci un nouveau livre : Leisurely Islam : Negotiating Geography and Morality in Shiite South Beirut avec Lara Deeb (http://www.academia.edu/3770670/Leisurely_Islam_Negotiating_Geography_and_Morality_in_Shiite_South_Beirut)

    – Jihad Farah : http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article3392
    J’avais parlé de sa thèse ici : http://rumor.hypotheses.org/1750 et on peut lire ici ses réflexions sur la politique municipale à Hadath : http://rumor.hypotheses.org/1765

    – Mona Fawaz : pas de pages web mais plusieurs textes accessibles via Google Scholar : http://scholar.google.fr/scholar?hl=fr&q=mona+fawaz&btnG=&lr=

    – Valérie Clerc-Huybrechts pour son livre en livre accès sur les quartiers irréguliers de Beyrouth : Clerc-Huybrechts, Valérie. 2008. Les quartiers irréguliers de Beyrouth  : Une histoire des enjeux fonciers et urbanistiques dans la banlieue sud. Presses de l’Institut Français du Proche-Orient. http://ifpo.revues.org/63.

    – Hiba Bou Akar : http://hampshire.academia.edu/HibaBouAkar. Elle travaille notamment sur les interfaces entre la banlieue sud chiite et ses marges druze et chrétienne.
    #Beyrouth
    #Dahiyeh

    • oui, en particulier dans les travaux de Mona Harb qui mettent en lien la construction et le (re)développement urbain de la banlieue-sud et l’émergence politique du Hezbolah. Les travaux de H. Bou Akar sont également attentifs aux enjeux communautaires et montrent comment l’urbanisme de la banlieue-sud se comprend à la lumière de la sanctuarisation confessionnelle de certains espaces.

  • Du vent et des protestations dans les collines de Bizerte | Rumor
    http://rumor.hypotheses.org/3279
    Au sujet des fermes éoliennes en Tunisie

    l’analyse localisée de telles opérations révèle des enjeux d’une autre nature que les termes du débat évoqué ci-dessus. Il s’agit d’une part de questions paysagères ou environnementales. D’autre part, cela renvoie à des questions sur le développement local (dans des pays marqués par de très fortes inégalités entre littoral urbanisé et intérieur rural) et sur la démocratie locale (dans le contexte révolutionnaire tunisien).

    #énergie
    #éolien
    #Tunisie
    #renouvelable