Survie - Ensemble contre la Françafrique

https://survie.org

  • Manuel Valls, nouveau ministre des colonies - Survie
    https://survie.org/pays/comores/article/manuel-valls-nouveau-ministre-des-colonies

    En mai 2012, Manuel Valls devient ministre de l’intérieur du nouveau président de la République François Hollande. Dès le 6 juillet, il concrétise une promesse de campagne en signant une circulaire qui permet d’assigner à résidence les familles sans papiers avec leurs enfants et non pas de les placer en centre de rétention comme auparavant. Le soir même pourtant, le cabinet de Valls informe la presse que cette circulaire ne s’appliquera pas au département de Mayotte. Les enfants Comoriens « en situation illégale » à Mayotte continueront d’être enfermés au centre de rétention de Pamandzi, enfer carcéral-tropical, le plus surpeuplé, le plus délabré du territoire français.

    #étron #darmanin #manuel_valls

  • À Mayotte, le cyclone Chido ne reconnaît pas les frontières
    https://ricochets.cc/A-Mayotte-le-cyclone-Chido-ne-reconnait-pas-les-frontieres-8076.html

    Retailleau, Macron, Bayrou..., les tyrans extrémistes au pouvoir ont une fois de plus étalé leur mépris et leur racisme envers les populations colonisées. Au lieu de raser les murs et de demander pardon, ils stigmatisent les migrant.e.s et les populations autochtones. Et, alors que Mayotte est ravagée, ne vont pas chercher de l’aide d’urgene (notamment pour l’eau) dans les régions voisines. Urgence à Mayotte, contre la gestion coloniale , appel à solidarité - Un résumé de la catastrophe a (...) #Les_Articles

    / #Catastrophes_climatiques_et_destructions_écologiques, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://rebellyon.info/Urgence-a-Mayotte-contre-la-gestion-coloniale-27188
    https://survie.org/themes/colonialisme/article/a-mayotte-le-cyclone-chido-ne-reconnait-pas-les-frontieres-et-n-a-pas-besoin
    https://reporterre.net/Apres-Mayotte-le-cyclone-Chido-a-fait-au-moins-120-morts-au-Mozambique

  • Coloniser par l’allaitement sur l’île de #La_Réunion

    Dans un livre passionnant paru en 2020, Nous qui versons la vie goutte à goutte (Dalloz),
    la chercheuse en science politique Myriam Paris étudie la lactation féminine à La Réunion du XVIIe siècle à nos jours.

    #féminisme
    #colonisation
    #esclavage
    #racisme
    #allaitement
    #histoire

    https://survie.org/billets-d-afrique/2024/338-ete-2024/article/coloniser-par-l-allaitement

  • LES EMPIRES CONTRE-ATTAQUENT
    Statues coloniales en Afrique

    En dépit des déboulonnages menés lors de la décolonisation dans les années 1960, et des mouvements plus récents tels que « Rhodes Must Fall » en Afrique du Sud, de nombreuses statues coloniales sont encore debout sur le continent. Certaines ont même été (ré)installées dans les années 2000… Explications d’un surprenant revival.

    https://survie.org/billets-d-afrique/2024/338-ete-2024/article/les-empires-contre-attaquent
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/05/pourquoi-on-deboulonne-les-statues-coloniales-en-amerique/#comment-62938

    #international #colonialisme

  • UN NÉGATIONNISME FRANÇAIS

    Si le négationnisme de la Shoah a été le fait d’individus isolés ou de réseaux d’extrême-droite, ainsi que du Front national jusque dans les années 2000, il n’en va pas de même du négationnisme du génocide des Tutsis, qui a été nourri, avant le rapport de la commission Duclert, par une grande partie de la classe politique et de l’appareil d’État français.

    https://survie.org/billets-d-afrique/2024/337-juin-2024/article/un-negationnisme-francais
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/27/la-lancinante-question-de-la-complicite-francaise-dans-le-genocide-des-tutsi-du-rwanda/#comment-62466

    #international

  • UN NÉGATIONNISME FRANÇAIS

    Si le négationnisme de la Shoah a été le fait d’individus isolés ou de réseaux d’extrême-droite, ainsi que du Front national jusque dans les années 2000, il n’en va pas de même du négationnisme du génocide des Tutsis, qui a été nourri, avant le rapport de la commission Duclert, par une grande partie de la classe politique et de l’appareil d’État français.

    https://survie.org/billets-d-afrique/2024/337-juin-2024/article/un-negationnisme-francais
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/27/la-lancinante-question-de-la-complicite-francaise-dans-le-genocide-des-tutsi-du-rwanda/#comment-62466

    #france #rwanda #génocide #negationisme

  • Le dégel du corps électoral prêt à enflammer la Kanaky-Nouvelle-Calédonie - Survie
    https://survie.org/billets-d-afrique/2024/336-mai-2024/article/le-degel-du-corps-electoral-pret-a-enflammer-la-kanaky-nouvelle-caledonie

    (mis en ligne le 5 mai 2024) - Benoît Godin

    (...)

    « Votons pour savoir à qui appartient la case ! »

    « Ils veulent ouvrir le corps électoral au nom de la démocratie française, résume Daniel Wea. Mais est-ce qu’on peut parler de démocratie dans une colonie ? Surtout dans une colonie de peuplement. » Chez les indépendantistes court depuis longtemps une petite histoire qui en dit long. Un Blanc arrive dans une case où vit une famille mélanésienne. Il est accueilli, on lui offre le café. Il revient plusieurs jours de suite, chaque fois accompagné de nouvelles personnes : femme, enfants, parents, amis… jusqu’à ce qu’il y ait avec lui une foule de gens. Là, il lance : « Maintenant, votons pour savoir à qui appartient la case ! »

    (...)

  • Diomaye Faye devra tenir compte d’un « authentique désir d’émancipation » vis-a-vis de la France - Survie
    https://survie.org/billets-d-afrique/2024/337-juin-2024/article/diomaye-faye-devra-tenir-compte-d-un-authentique-desir-d-emancipation-vis-a-

    Une rupture radicale avec l’ancienne puissance coloniale a toujours été à l’ordre du jour avec le PASTEF mais on avait du mal à en voir les modalités parce que Sonko et son parti étaient plus occupés à se défendre d’une aberrante accusation de viol qu’à exposer leur projet de société. Je dois avouer que je m’étais moi-même plutôt attendu à un rééquilibrage en douceur, compte tenu des relations très spéciales entre le Sénégal et la France. Mais le 16 mai à l’université de Dakar en présence de Mélenchon, Ousmane Sonko a été extrêmement clair et dur. Les propos qu’il a tenus ce jour-là auraient pu l’être par le bouillant président burkinabè Ibrahim Traoré. Après les avoir entendus on est préparé à la sortie du CFA et à la fermeture des bases militaires françaises, c’est-à-dire à la fin de la Françafrique au Sénégal. Mais peut-être qu’au fond nous aurions dû voir venir car dès son arrivée au pouvoir Diomaye Faye a eu à cœur de casser les codes qui ont jusqu’ici signalé au monde la soumission à l’Élysée de tout président sénégalais nouvellement élu.

    #senegal #franceafrique #

  • Kanaky-Nouvelle Calédonie : contre la violence coloniale - Survie
    https://survie.org/pays/kanaky-nouvelle-caledonie/article/kanaky-nouvelle-caledonie-contre-la-violence-coloniale

    Conséquence logique du sabotage méthodique du processus de décolonisation par l’État français, l’heure est à l’affrontement en Kanaky-Nouvelle Calédonie, qui a déjà fait plusieurs morts. Il est urgent de dénoncer la responsabilité première de la politique coloniale française, des colons sur place, de s’opposer à la menace qui plane sur les indépendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte légitime du peuple Kanak.

    #Kanaky #colonialisme #FLNKS

  • De l’indépendance à nos jours… Le Gabon en quinze dates
    https://rfi.my/9tE2
    par Tirthankar Chanda

    Indépendant depuis 63 ans et sous le joug d’une dynastie kleptocrate depuis 1967, le Gabon vient d’entrer dans une nouvelle ère de turbulences. L’histoire du Gabon indépendant en quinze dates-clés.

    Alors que le régime d’Ali Bongo au #Gabon fait face à son tour à un coup d’Etat, dont on ignore encore l’issue, l’association Survie, spécialisée sur la #Françafrique, appelle la France à la plus stricte neutralité et en particulier à s’abstenir de tout interventionnisme militaire.
    https://survie.org/pays/gabon/article/au-gabon-la-france-doit-rester-en-retrait-et-ses-militaires-ne-doivent-pas

    au suivant ...
    https://survie.org/publications/videos/article/cameroun-40-ans-au-pouvoir-de-biya-40-ans-de-francafrique

    Au #Cameroun, Paul Biya a pris le pouvoir il y a 40 ans avec le soutien de la France de François Mitterrand, et ne l’a jamais lâché depuis. Alors que son régime incarne la Françafrique jusqu’à la caricature et que les violations des droits humains sont récurrentes sous son règne, #Emmanuel_Macron lui a rendu visite en juillet. La guerre que la France a menée contre les indépendantistes dans les années 1950 et 1960 a certes été évoquée, en annonçant la création d’une commission d’historiens à ce sujet, mais en escamotant une autre guerre, celle qui ravage les deux régions anglophones du pays depuis cinq ans - sans que Paris suspende pour autant sa coopération militaire étroite avec l’armée camerounaise.

    https://www.youtube.com/watch?v=AE2VdX-U55Y

  • #Emeutes_urbaines : « Ce qu’elles révèlent, ce n’est pas tant l’échec de la #politique de la #ville que celui de toutes les #politiques_publiques »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/06/emeutes-urbaines-ce-qu-elles-relevent-ce-n-est-pas-tant-l-echec-de-la-politi

    Depuis le début des années 1980, les vagues émeutières embrasant les quartiers populaires s’accompagnent de controverses interprétatives enflammées dans les médias. Les explications proposées ont varié au fil du temps, mais un argument traverse les décennies qui semble faire consensus chez tous les commentateurs : l’émeute marquerait l’échec de la politique de la ville. La politique ainsi mise en cause a pourtant connu d’importantes évolutions au cours des quarante dernières années, le plus souvent à la suite d’épisodes émeutiers. Si échec de la politique de la ville il y a, ce n’est pas la même politique qui a échoué au début des années 1990, en 2005 ou aujourd’hui.

    Le jugement d’échec semble d’autant plus incontestable en 2023 que l’Etat aurait mobilisé, depuis une quinzaine d’années, des budgets considérables pour les quartiers populaires. Les annonces récurrentes d’un nouveau « plan banlieue » ont pu donner crédit à cette idée d’une politique de la ville richement dotée. Bien que ces annonces soient le plus souvent restées des annonces, elles ont ouvert la voie à la dénonciation des « milliards pour les banlieues », au profit de populations qui ne le mériteraient pas.

    Portée par des entrepreneurs de fracture sociale, cette critique a été d’autant plus ravageuse qu’elle s’est prolongée par une mise en concurrence des souffrances territoriales, opposant les quartiers défavorisés des métropoles et une « France périphérique » aux contours flous mais dont la couleur est claire. Les premiers bénéficieraient d’une discrimination positive, au détriment des villes moyennes, des espaces périurbains et des territoires ruraux, dont les populations sont pourtant durement affectées par les recompositions industrielles et la précarisation de l’emploi, les politiques d’austérité et les fermetures de services publics, ainsi que par l’augmentation du coût de la vie.

    La critique de l’inefficacité se mue alors en une mise en cause de la légitimité même de la politique de la ville, illustrée par cette formule qui fait florès à l’extrême droite : on déshabille la « France périphérique » pour habiller celle qui vit de l’autre côté du périph.

    Moins de 1 % du budget de l’Etat

    Il faut pourtant le répéter inlassablement : les quartiers qui cumulent toutes les difficultés sociales ne bénéficient pas d’un traitement de faveur. Les crédits de la politique de la ville ont toujours été limités, inférieurs à 1 % du budget de l’Etat. Comme l’ont montré de nombreux travaux de recherche et d’évaluation ainsi que plusieurs rapports de la Cour des comptes, les moyens alloués au titre de cette politique ne suffisent pas à compenser l’inégale allocation des budgets des autres politiques publiques (éducation, emploi, santé, sécurité…) qui s’opère systématiquement au détriment des quartiers dits « prioritaires » et de leurs habitants.

    Les seuls milliards dont ces quartiers ont vu la couleur sont ceux de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui ne proviennent que marginalement de l’Etat : sa contribution se limite à 10 % du budget de l’agence, loin derrière Action Logement (70 %) et l’Union sociale pour l’habitat (20 %). Ce sont donc les cotisations des employeurs pour le logement de leurs salariés et les contributions du monde HLM (habitation à loyer modéré) qui financent la rénovation urbaine et non les impôts des Français.

    Bien qu’infondée, la critique des « milliards pour la banlieue » n’a pas été sans effet, conduisant les gouvernants à désinvestir la politique de la ville par crainte de susciter le ressentiment d’une fraction importante de l’électorat populaire sensible aux discours du Rassemblement national sur l’abandon de la France périphérique. Cette crainte a été amplifiée par le mouvement des « gilets jaunes », à la suite duquel la politique de la ville et les quartiers qu’elle cible ont disparu de l’agenda politique.

    La « séquence banlieue » ouverte lundi 26 juin par Emmanuel Macron à Marseille visait à répondre aux maires de banlieue et aux acteurs de terrain qui, depuis l’enterrement du rapport Borloo (dont il n’est pas inutile de rappeler aujourd’hui le sous-titre : « pour une réconciliation nationale »), critiquent ce désintérêt de l’exécutif pour les quartiers populaires.

    Défiance généralisée

    Le grand débat organisé dans la cité de la Busserine devait mettre en scène un président à l’écoute, mobilisant des moyens exceptionnels pour l’égalité des chances dans des quartiers nord délaissés par les élus locaux. La séquence se prolongeait le lendemain à Grigny (Essonne), avec le lancement des célébrations des 20 ans de l’ANRU, dont les réalisations ont produit des transformations visibles du cadre de vie de centaines de quartiers, à défaut de leur situation sociale. Elle devait se conclure à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), avec un comité interministériel des villes (CIV) maintes fois repoussé, où allaient enfin être annoncées les mesures du plan Quartiers 2030 concocté par Olivier Klein.

    La séquence était bien préparée mais rien ne s’est passé comme prévu. S’il a permis au président de renouer avec un exercice qu’il affectionne, le grand débat a surtout révélé l’exaspération des habitants, l’épuisement des acteurs associatifs et la défiance généralisée à l’égard du pouvoir politique. L’explosion de colère qui a suivi la mort du jeune Nahel a éclipsé les images de vingt ans de rénovation urbaine, et contraint le gouvernement à rapatrier à Matignon un CIV dont les annonces ont été repoussées à une date indéterminée. Ce report peut être utile s’il amène le gouvernement à réviser sa copie, pour envisager des réformes structurelles plutôt qu’un catalogue de programmes exceptionnels et de mesures expérimentales.

    Car ce que révèlent les #émeutes, ce n’est pas tant l’échec de la #politique_de_la_ville que celui de toutes les politiques publiques qui laissent se déployer la #ségrégation, la #stigmatisation et les #discriminations, voire y contribuent. A cet égard, on ne peut que regretter l’abandon en mai dernier du plan de #mixité_scolaire envisagé par Pap Ndiaye. Mais ce que rappellent d’abord les émeutes, c’est l’état plus que dégradé des relations entre la #police et les #populations_racisées des #quartiers_populaires, et la nécessité d’une transformation profonde des #pratiques_policières. Même si elle est politiquement difficile, l’ouverture de ce chantier s’impose, tant elle conditionne la #réconciliation_nationale.

    by https://twitter.com/renaud_epstein

    • Fabien Jobard, politiste : « Le législateur a consacré l’ascendant de la police sur la jeunesse postcoloniale »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/05/fabien-jobard-politiste-le-legislateur-a-consacre-l-ascendant-de-la-police-s

      Le spécialiste des questions policières revient, dans un entretien au « Monde », sur les spécificités françaises dans les rapports entre les forces de l’ordre et la jeunesse des quartiers populaires issue de l’immigration. Il éclaire le contexte dans lequel prennent place les émeutes ayant suivi la mort de Nahel M. à Nanterre.

      Directeur de recherche au CNRS, Fabien Jobard est politiste, chercheur au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales. Il est l’auteur, avec le sociologue Olivier Fillieule, de Politiques du désordre. La police des manifestations en France (Seuil, 2020), avec Daniel Schönpflug, de Politische Gewalt im urbanen Raum (« violence politique en milieu urbain », Gruyter, 2019, non traduit), avec Jérémie Gauthier, de Police : questions sensibles (Presses universitaires de France, 2018) et, avec Jacques de Maillard, de Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes (Presses universitaires de France, 2015). Directeur du Groupe européen de recherches sur les normativités (GERN), Fabien Jobard publie en septembre une bande dessinée réalisée avec Florent Calvez : de la création des bobbys anglais aux dystopies policières contemporaines, Global Police. La question policière à travers le monde et l’histoire (Delcourt/Encrage) interroge la nature et le devenir de nos polices.

      Les événements de Nanterre, qu’il s’agisse de la mort de Nahel M. ou des émeutes qui ont suivi, montrent à quel point les relations entre la police et les jeunes des quartiers populaires sont dégradées. S’agit-il d’une spécificité française ?

      Les événements auxquels nous avons assisté ces derniers jours ne sont pas propres à la France : on en observe de comparables aux Etats-Unis, en Belgique, aux Pays-Bas – parfois au Royaume-Uni ou en Suède. Or, Suède mise à part, ces pays ont en commun une histoire contemporaine marquée soit par la prégnance de l’esclavage des populations noires, soit par la présence d’une population issue des territoires coloniaux. Le contraste avec l’Allemagne est frappant : dans ce pays qui a été privé de ses colonies africaines par le traité de Versailles, en 1919, les tensions avec les populations minoritaires existent mais elles sont bien moins fréquentes et bien moins intenses...

      La suite #paywall

    • De quelle manière cette histoire coloniale française pèse-t-elle ?

      [Fabien Jobard ] La guerre d’Algérie et la colonisation sont à mille lieues des préoccupations des policières et policiers de notre pays : ce ne sont pas eux, individuellement, qui portent cette histoire et la font perdurer. Savoir si les policiers sont racistes ou non n’aide d’ailleurs pas vraiment à comprendre ce qui se joue. Ce qui fait que la police est un lieu de perpétuation du rapport colonial sur notre sol est la collision de deux phénomènes historiques.

      Le premier est le fait que les populations issues des territoires nord-africains ont été installées à la va-vite dans des grands ensembles de nos banlieues. Ces villes étaient sous-administrées – pas ou presque pas de police, quelques brigades de gendarmerie, des commissariats isolés. A cette époque, la police faisait avec ce qu’elle avait et, de surcroît, recrutait peu d’effectifs nouveaux. La doctrine et les chefs disponibles étaient donc ceux des années 1950-1960, ceux de la #guerre_en_métropole, lorsque la gestion des populations nord-africaines reposait sur la mise à distance, le contrôle, l’imposition d’une obligation de déférence permanente – bref, la subordination sous férule policière. Dans un tel schéma, le #contrôle_d’identité avec fouille est central : c’est l’instrument majeur d’imposition de l’autorité policière comme préalable non négociable.

      Une telle gestion des populations subalternes aurait pu s’éteindre peu à peu, silencieusement emportée par la croissance et le renouvellement des générations, tant du côté de la police que du côté de la jeunesse. Mais au milieu des années 1970, la France s’est engagée sur une voie économique singulière, celle de la #désindustrialisation – et c’est le second phénomène historique décisif. De 1975 à nos jours, plus de 2 millions d’emplois industriels se sont évaporés : la France est devenue un pays de services et cette mutation a pénalisé en tout premier lieu les jeunes hommes sortis du système scolaire sans qualification – les jeunes femmes s’en sortent mieux. Or, dans quels rangs se recrutent principalement ces jeunes hommes ? Dans ceux des familles les moins favorisées, les moins dotées – les familles immigrées.

      C’est un contraste marquant avec la trajectoire historique allemande : l’Allemagne a protégé son industrie. Lorsque les jeunes sortent du système scolaire sans qualification – le système allemand est bien plus soucieux de la formation aux métiers manuels –, une place les attend à l’usine, sur la chaîne, à l’atelier. Outre-Rhin, l’industrie parvient donc à absorber ces « jeunes à problèmes », comme on dit là-bas, comme autrefois [ces saloperies de, ndc] Renault et Citroën absorbaient nos blousons noirs.

      En France, dès le milieu des années 1970, une #population_oisive essentiellement formée des jeunes issus de l’immigration coloniale s’est constituée au pied des tours. Cette jeunesse est disponible aux tensions avec la police : de #Toumi_Djaidja, fils de harki victime, en 1983, un soir de ramadan, aux Minguettes, d’un tir policier dans le ventre alors qu’il tentait de venir en aide à un de ses amis aux prises avec un chien policier, à Nahel, à Nanterre, en 2023, les relations sont explosives. La dynamique socio-économique française a fourni à la police une clientèle, essentiellement issue des populations coloniales, qui est enfermée, avec elle, dans un face-à-face mortifère et sans issue. [une bien trop grande proximité, ndc]

      Les pratiques de la police sont encadrées par le droit. Quelle a été l’évolution des textes depuis les années 1970 ?

      Sur ce plan, il est frappant de constater que le droit, notre droit républicain, n’a pas corrigé les pratiques mais les a, au contraire, garanties. Je reprends les contrôles d’identité. Ces pratiques se développaient de manière assez sauvage : le droit positif ne les prévoyait pas. En février 1981, le gouvernement de Raymond Barre a fait adopter une loi décriée par la gauche qui a « créé » les contrôles d’identité (art. 78-2 du code de procédure pénale). En réalité, cette loi consacre ces contrôles : elle « couvre », en quelque sorte, des pratiques dont nos recherches ont démontré qu’elles visent essentiellement la jeunesse postcoloniale. Ce geste, que la gauche n’a pas abrogé, est significatif d’une dynamique qui s’est enclenchée dans d’autres domaines de l’action policière : les pratiques et les perceptions policières ont été relayées par les politiques publiques.

      Quelles étaient ces politiques publiques ?

      A partir des années 1990, une décennie marquée par des émeutes urbaines localisées engendrées par des faits policiers mortels (ou la rumeur de tels faits), deux choix ont été très explicitement arrêtés. Le premier, c’est le renforcement de l’arsenal pénal contre les #mineurs auteurs de faits de #délinquance_de_voie_publique : les circulaires de politique pénale, puis la loi elle-même, encouragent la fermeté à l’égard de ces jeunes délinquants qui se recrutent essentiellement parmi les jeunes de cité, ce qui vient rétrospectivement légitimer l’action policière à leur égard. La politique pénale est telle qu’aujourd’hui le législateur offre aux policiers la possibilité de sanctionner eux-mêmes des délits par une amende dite « délictuelle » . Or, ces délits étant ceux habituellement commis par les jeunes de cité, ce pouvoir de sanction exorbitant confié par le législateur à la police consacre son ascendant sur cette fraction de la jeunesse.

      La seconde trajectoire de politique publique est l’abandon de ce que l’on appelait, il n’y a pas si longtemps encore, les politiques d’accompagnement social de la délinquance. Pour des raisons à la fois idéologiques et budgétaires, les gouvernements successifs ont concentré la dépense publique sur les forces de l’ordre (15 milliards d’euros et 8 500 agents supplémentaires sont prévus dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur du 24 janvier 2023) et ont privé les communes et les départements de fonds permettant une action sociale portée par les éducateurs spécialisés, les éducateurs de rue, les travailleurs sociaux. Même les emplois précaires – les emplois-jeunes puis les emplois aidés – ont été supprimés, les premiers sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, les seconds sous celui d’Edouard Philippe. J’insiste sur la dimension budgétaire de ces choix : en Allemagne, les communes et l’Etat disposent encore de moyens financiers pour l’action sociale.

      La France pourrait-elle s’inspirer des politiques mises en place en Allemagne ?

      L’Allemagne a perdu ses colonies il y a un siècle, elle n’a pas fait le choix de se défaire de son industrie, elle n’a pas renoncé au social au profit du sécuritaire. Et le caractère décentralisé et régional de la police, qui était une des conditions de la sortie du nazisme en 1945-1949, a fait que « la » police existe à peine en tant qu’institution et, surtout, en tant que groupe d’intérêts. Les syndicats policiers n’y sont pas engagés dans un défi permanent lancé aux politiques et aux magistrats, facteur considérable d’apaisement des passions policières et de discipline dans les rangs. Plus qu’un modèle dont on importerait telle ou telle recette, l’Allemagne offre plutôt un horizon dans lequel s’inscrit la question policière.
      Cette question ne pourra pas être dénouée seule : libérer la police française de sa colonialité ne passe pas par je ne sais quelle réforme isolée – type « revenir-à-la-police-de-proximité » – mais par l’investissement massif dans la formation, l’emploi et l’accompagnement social d’une jeunesse que les gouvernements successifs ont bien lâchement confiée aux soins presque exclusifs de la police.

      heureusement qu’il y a une gauche qui veut libérer la police ah ah ah

    • #Didier_Fassin : en France, « la #police a gagné la #bataille_idéologique » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/070723/didier-fassin-en-france-la-police-gagne-la-bataille-ideologique

      #post_colonialisme

      DidierDidier Fassin est professeur au Collège de France, directeur d’études à l’#EHESS, et enseigne également à l’Institute for Advanced Study de #Princeton.

      Il a publié aux éditions du Seuil La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, dans lequel il étudiait des brigades anticriminalité (BAC) dont les insignes exhibaient les barres d’une cité prise dans la lunette de visée d’un fusil, des meutes de loups devant des tours d’habitation, une panthère déchirant de ses griffes un quartier plongé dans l’obscurité ou encore une araignée emprisonnant dans sa toile un ensemble d’immeubles. Il y observait des pratiques relevant souvent d’une logique « #postcoloniale ».

      Pour Mediapart, il revient sur les situations avant – et les mobilisations après – la mort de #George_Floyd aux États-Unis en 2020 et celle de #Nahel M. en 2023.

      Mediapart : Dans La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, écrit à partir d’une enquête inédite menée pendant 15 mois, entre 2005 et 2007, avec une BAC de la région parisienne, vous dressiez un constat catastrophique de l’action des BAC dans les banlieues, qui relevait davantage d’un processus de chasse dans une « jungle » que d’une opération de maintien de l’ordre ou de lutte contre la délinquance. On a pu vous dire alors que cette unité n’était pas représentative de la police française : ce qui se passe aujourd’hui vous ferait-il dire qu’elle était plutôt préfigurative de tendances racistes de la police française ? 

      Didier Fassin : Je ne généraliserais pas de la sorte pour ce qui est de tous les policiers. Lorsque mon livre est sorti, on a dit en effet que j’avais dû étudier des unités très atypiques, car j’indiquais la sympathie que les agents avec lesquels je patrouillais manifestaient ouvertement à l’égard de Jean-Marie Le Pen. Six ans plus tard, en 2017, on découvrait que les deux tiers des policiers en activité avaient voté pour sa fille au premier tour de l’élection présidentielle, soit plus de trois fois plus que la population générale.

      Mais plutôt que le racisme individuel, ce qui m’intéresse, et m’inquiète, c’est le racisme institutionnel, qu’il soit celui de la police en général, dont on voit qu’elle ne sanctionne pas les pratiques violentes et discriminatoires de ses agents, ou de certains syndicats en particulier, dont on vient de lire qu’ils considéraient les jeunes des quartiers difficiles comme des « nuisibles » qu’il faut mettre « hors d’état de nuire ».

      Dans cette perspective, je pense que les choses se sont encore aggravées depuis que j’ai conduit mon enquête, et c’est largement la responsabilité des gouvernements successifs qui, d’une part, n’ont pas cessé de céder devant les exigences de l’institution et des syndicats, et, d’autre part, n’ont jamais tenté d’engager de réforme.

    • Nayra : « Vous leur avez craché dessus et vous leur demandez de se calmer ? »
      Après la mort de Nahel, tué à bout portant par un policier à Nanterre le 27 juin 2023, une partie des quartiers populaires s’embrase. Dans le fracas, des adolescents disent une réalité ancienne de ségrégation et de racisme. #Mediapart donne la parole aux #rappeuses et aux #rappeurs qui se tiennent du côté de ces #révoltes. Épisode 1 : #Nayra, rappeuse de #Saint-Denis.

    • super interview aussi d’un spécialiste (anthropologue, U. Saint-denis) qui recence les émeutes (dans une liste quasi exhaustive) partout ds le monde depuis 2007.

      #au_poste par l’excellent @davduf

      https://www.auposte.fr/le-soulevement-des-quartiers-ce-quil-dit-et-ce-quon-ne-dit-pas

      pas encore écouté ceux-là par contre :

      https://www.auposte.fr/soulevement-2023-leloge-de-lemeute-avec-jacques-deschamps-philosophe

      https://www.auposte.fr/soulevement-2023-vers-une-secession-des-quartiers-populaires-rencontre-avec-

    • De la répression coloniale aux violences policières. @survie
      https://survie.org/billets-d-afrique/2021/303-dec-2020-janv-2021/article/de-la-repression-coloniale-aux-violences-policieres

      Au moment où la France est traversée par une série de révoltes à la suite du meurtre de Nahel par la police, et pour alimenter les reflexions sur la colonialité de la police française, nous republions cet article de Florian Bobin, étudiant-chercheur en Histoire africaine, paru en janvier 2021 dans Billets d’Afrique. Il a été publié préalablement en anglais dans Africa is A Country puis dans Jacobin , et en français dans la revue Contretemps. Il retrace l’histoire de la structuration de la #police_française, au service des intérêts esclavagistes, colonialistes puis néocolonialistes. Il montre la continuité de cette histoire avec la culture et les pratiques actuelles des forces de l’ordre en France, notamment vis-à-vis des jeunes Africains et Afro-descendants, mais aussi de celles de ses anciennes colonies africaines.

    • Didier Fassin : en France, « la police a gagné la bataille idéologique »

      Pour George Floyd, toute la société s’était mobilisée, il y avait eu des manifestations dans tout le pays. Ça a été un choc majeur. Pour Nahel, seuls les quartiers populaires ont bougé. Le lendemain, on ne parlait plus que de désordres urbains et, le surlendemain, de l’incendie de la maison d’un maire.

      https://justpaste.it/9hjxo

      #police #quartiers_populaires

  • Entretien « Wuambushu ne défend pas les Mahorais mais les intérêts de l’État français » - Survie
    https://survie.org/pays/comores/article/entretien-wuambushu-ne-defend-pas-les-mahorais-mais-les-interets-de-l-etat

    Avec « Wuambushu », l’État français s’apprête à mener une opération militaro-policière d’ampleur à Mayotte. Riwadi Saïdi de l’association Survie revient dans cet entretien sur les enjeux de fonds de cette opération et sur la relation coloniale historique entre Mayotte, la France et les Comores.

    À Mayotte, la seule maternité de l’île cristallise les tensions autour de l’immigration - StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1683044844-mayotte-seule-maternite-hopital-ile-tensions-immigration-dar
    #Mayotte #Comores #Wuambushu #Françafrique

  • Afrique-France : Emmanuel Macron veut encore faire du neuf avec du vieux - Survie
    https://survie.org/themes/francafrique/article/afrique-france-emmanuel-macron-veut-encore-faire-du-neuf-avec-du-vieux

    Les annonces du président Macron ce lundi 27 février ne manqueront pas, une fois de plus, d’être commentées comme autant de marqueurs de rupture avec le passé. Pourtant, à y regarder de plus près, les prétendus scoops du jour ont déjà fait l’objet d’annonces similaires dans un passé plus ou moins proche. La « nouveauté », au plan militaire notamment, consiste surtout à recycler une vieille recette du colonialisme français, qui se résume en trois mots : s’adapter pour perdurer.

    #Afrique #France #Françafrique

  • Relaxe attendue pour Natacha Polony [pour contestation de l’existence du génocide des Tutsis] - juillet 2022
    https://survie.org/billets-d-afrique/2022/318-juin-2022/article/relaxe-attendue-pour-natacha-polony

    Avec l’arrivée aux commandes [de Marianne] de Natacha Polony, tout change. Celle qui, sur France Inter, le 25 mars 2018, donc six mois auparavant, avait juré ses grands dieux que ses propos sur « des salauds face à d’autres salauds » avaient été mal interprétés et qu’elle reconnaissait bien sûr le génocide, va lâcher la bride aux négationnistes.

    Qu’on en juge. Le 27 septembre 2018, soit trois semaines seulement après la prise de fonction de Polony, paraît un article de Pierre Péan intitulé « Rwanda : la vérité sur les massacres de l’Armée patriotique de Kagame ». Neuf autres articles ou dossiers suivront, ressassant les mêmes thèmes : les crimes commis par le FPR et l’attentat du 6 avril 1994, signal de déclenchement du génocide, attribué faussement au FPR. L’écrivain Charles Onana, qui avait déclaré en octobre 2019 sur LCI : « entre 1990 et 1994, il n’y a pas eu de génocide contre les Tutsis, ni contre quiconque », donne deux mois plus tard un entretien à Marianne (20/12/2019) dans lequel il accuse le régime de Paul Kagame de « réécrire l’histoire ». La journaliste canadienne Judi Rever publie un article sur l’attentat (05/04/2019), puis un article sur le génocide à Bisesero (20/12/2019) qui n’est qu’un tissu d’assertions avancées au mépris de toute déontologie journalistique. La parution en français de son livre Rwanda. L’éloge du sang donne lieu à la publication d’un dossier complaisant dirigé par Alain Léauthier (18/09/2020).

    Résumons. Au lecteur de Marianne dirigé par Natacha Polony on aura non seulement expliqué que le FPR a assassiné le président Habyarimana pour conquérir le pouvoir, mais encore qu’il a provoqué, encouragé et partiellement commis le génocide des Tutsis en infiltrant des commandos au sein des milices hutues extrémistes. Jamais le rôle du gouvernement génocidaire et le déroulement de l’extermination n’auront été évoqués. Consciencieusement désinformé sur le génocide des Tutsis, le lecteur de Marianne ne l’aura pas moins été sur le rôle de l’État français au Rwanda puisque la parution du rapport de la commission Duclert n’a suscité qu’un bref billet d’Alain Léauthier s’efforçant d’en mettre en doute les conclusions (02/04/2021).

    « J’essaye de garder en permanence une forme de mesure, d’éviter la caricature, surtout sur des sujets aussi douloureux », avait déclaré Natacha Polony au début de son procès…

  • 17 octobre 1961 – 17 octobre 2022, 61ème anniversaire – Vérité et Justice. Appel national à manifester - Survie
    https://survie.org/themes/justice/article/17-octobre-1961-17-octobre-2022-61eme-anniversaire-verite-et-justice-appel

    61 ans après la sanglante répression de la manifestation pacifique des Algériennes et Algériens à Paris, Survie s’associe à d’autres organisations pour appeler à manifester ce lundi 17 octobre. Des rassemblements seront organisés sur tout le territoire. Nous relayons l’appel à manifester sur le pont Saint-Michel à Paris le 17 octobre à 18h.

  • Retour sur la tournée africaine du président Macron - OCL - Organisation Communiste Libertaire
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3355

    L’été dernier, la président #Macron fit sa première tournée africaine (Benin Cameroun, Guinée Bissau) de son nouveau quinquennat afin de s’assurer de la fidélité (ou du moins de la suzeraineté) des potentats locaux. Mais c’était surtout pour tenter de contrer les appétits russes qui essayent conjurer les effets des sanctions économiques depuis la guerre menée en Ukraine en signant (ou renouvelant) des accords de défense.
    Ces accords sont facilités par l’échec actuel de l’opération Barkhane. Présentée comme une opération visant à éradiquer le terrorisme islamique au Sahel, elle a, bien au contraire, permis à celui-ci de progresser, notamment au Mali. Par ailleurs ce pays a connu deux coups d’état militaire. Le dernier coup d’Etat d’une junte qui dit faire rupture avec Paris et se rapprocher plus sérieusement de Moscou, au nom de la lutte contre le terrorisme et des intérêts des populations maliennes. L’exemple malien fait craindre aux autres régimes en place un destin funeste dont il faut à tout prix se prémunir.

    La France ringarde - Survie
    https://survie.org/billets-d-afrique/2022/320-septembre-2022/article/la-france-ringarde

    L’annonce avait fait scandale dans les milieux progressistes africains : Macron allait rendre visite à la tyrannie africaine la plus invétérée dans la corruption, la persécution des opposants, les atteintes aux droits de l’homme, en l’occurrence « au Cameroun de Paul Biya », selon le titre du livre que la journaliste Fanny Pigeaud a consacré à un pays gouverné par la terreur depuis plus de soixante ans sous une dictature inchangée. Le régime camerounais, imposé par une guerre menée par la France contre la résistance nationaliste, n’a jamais connu que la répression pour se maintenir au pouvoir, jusqu’à aujourd’hui avec la guerre menée au NOSO (Nord Est-Sud Ouest) contre les droits de la minorité anglophone. Biya, entré à la Présidence camerounaise en 1962 comme chargé de mission, y a occupé tous les postes avant de supplanter Ahmadou Ahidjo à la tête de l’État en 1982. Il y est toujours aujourd’hui, despote d’un régime clanique appuyé sur la violence armée, la fraude massive, la corruption généralisée. C’est à ce fleuron de la morale politique, que le président français, a rendu une visite, gage de l’amitié fidèle de l’État français. La realpolitik a quand même des limites, ne serait-ce que celle d’un minimum de décence. La conférence de presse des deux présidents (à voir sur le compte twitter de L’Élysée) a été d’un burlesque achevé. Biya, après avoir lu son papier, non sans difficulté - « la guerre en Ukraine avec les destructions et les souffrances qu’elle organise, euh qu’elle occasionne » - n’a rien compris aux questions qui lui étaient posées, qu’il a fallu lui répéter jusqu’à cinq fois. Macron s’y est mis avec la jubilation qu’il montre à enfoncer dans le ridicule un président africain. La comédie des questions des « journalistes » n’a pas manqué de sel. Le représentant de la CRTV, télé d’État camerounaise, a demandé stupidement pourquoi la France fournissait des armes à l’Ukraine plus qu’au #Cameroun. Il fut aisé à Macron de répondre que c’était faux, que la France armait et formait l’armée camerounaise, dont acte. La représentante de France télévision a demandé gentiment à Macron ce qu’il pensait de l’offensive russe en Afrique, ce qui a permis à ce dernier de s’en prendre à la « propagande russe » qui répand des « mensonges » pour attiser le sentiment anti-français et s’emparer des ressources de l’Afrique. Notons que ce thème est également relayé par Anne-Cécile Robert (Monde Diplomatique, septembre 2022, M. Macron trébuche au Cameroun) : « La propagande russe et chinoise, certes mensongère quand elle fait de la France la cause de tous les maux du continent, à commencer par le « mal-développement... », alors que la France, dit-elle, a plaidé constamment pour une « aide au développement ». Qu’on nous explique donc pourquoi, dans un continent globalement au bas de l’échelle de l’indice de développement humain, conséquence indéniable de la colonisation européenne, l’empire français bat tous les records de nullité. Le Cameroun, riche en ressources, est 188ème, derrière le Kenya, moins bien doté, 185ème ; le Ghana et la Côte d’Ivoire, pays jumeaux, sont respectivement 180ème et 209ème et, dans les 5 derniers du classement, il y a 3 pays francophones, Tchad 225ème, Niger 226ème, République centrafricaine 227ème, tandis que le Malawi, le plus pauvre en ressources, réussit à les dépasser à la 210ème place. Il y a donc bien une spécificité française dans l’échec du développement « aidé » dans sa zone d’influence. Comme on a pu le constater il fut étrangement beaucoup question de l’Ukraine dans cette visite de Macron à Yaoundé, mais rien, absolument rien, ne fut précisément dit, ni par les présidents, ni par les journalistes, sur les destructions et les souffrances infligées dans le NOSO, à quelques centaines de km de là, au peuple ambazonien. Quoi ? Qui ça ? Où ça ?

    #françafrique

    • Emmanuel Macron, maître des archives
      https://afriquexxi.info/Emmanuel-Macron-maitre-des-archives

      Au Cameroun et en Algérie, le président français a annoncé coup sur coup la mise en place de commissions mixtes chargées de définir les responsabilités dans les guerres de décolonisation de ces deux pays, notamment en ayant accès aux documents d’archives. Mais que pourront-elles apporter de nouveau par rapport à ce que l’on sait déjà, se demandent de nombreux chercheurs ? Et surtout, que cache cette « historiographie sous contrôle étatique » ?

  • Immigration : sous la une de Mediapart | 14.08.22

    1./ International — Parti pris

    Les exilés meurent, le monde ferme les yeux

    Du nord de la France à la mer Égée en passant par la Méditerranée ou le Mexique, les morts aux frontières se multiplient, sans que cela provoque la moindre réaction chez nos dirigeants politiques. Cette banalisation ne peut perdurer.

    par Nejma Brahim

    https://www.mediapart.fr/journal/international/130822/les-exiles-meurent-le-monde-ferme-les-yeux

    2./ Politique

    Projet de loi immigration : des titres de séjour suspendus aux « principes de la République »

    Le ministre de l’intérieur veut priver de titre de séjour les personnes étrangères qui manifestent un « rejet des principes de la République ». Cette mesure, déjà intégrée à la loi « séparatisme » de 2021 mais déclarée inconstitutionnelle, resurgit dans le texte qui doit être examiné d’ici la fin de l’année.

    par Camille Polloni

    https://www.mediapart.fr/journal/france/120822/projet-de-loi-immigration-des-titres-de-sejour-suspendus-aux-principes-de-

    • Les exilés meurent, le monde ferme les yeux

      Du nord de la France à la mer Égée en passant par la Méditerranée ou le Mexique, les morts aux frontières se multiplient, sans que cela provoque la moindre réaction chez nos dirigeants politiques. Cette #banalisation ne peut perdurer.

      Combien de temps encore laisserons-nous les exilés livrés à eux-mêmes ; contraints, faute de voies légales de migration, d’emprunter de dangereuses routes par l’intermédiaire de réseaux de passeurs souvent peu scrupuleux ? La question mérite d’être posée, à l’heure où les drames humains se suivent et se ressemblent, aux quatre coins du monde, sans qu’ils suscitent la moindre réaction politique.

      En France, mercredi 10 août, Mohammed est mort près d’un campement à Grande-Synthe, dans le Nord. Le jeune homme, de nationalité soudanaise, s’est noyé à l’âge de 22 ans en faisant sa toilette dans un canal, faute d’un accès digne à l’eau - l’un des nombreux droits fondamentaux des exilés que la France bafoue, au quotidien. Le 20 juillet dernier, l’association Human Rights Observers documentait comment, en pleine canicule, la préfecture du Nord avait ordonné la saisie de cuves d’eau mises à la disposition des exilé·es.

      « Une mort de plus qui n’a rien d’un accident, elle est le résultat des politiques criminelles à nos frontières », a dénoncé Utopia 56 à propos de Mohammed. L’association, qui vient en aide aux exilés dans le Calaisis et le Dunkerquois, s’échine à rendre hommage aux victimes disparues à cette frontière – plus de trois cents depuis 1999, un bilan alourdi par le naufrage du 24 novembre 2021 – et à mettre un nom sur ceux et celles que l’on préfère, par facilité, appeler « les migrants ».

      La veille, mardi 9 août, un important naufrage survenait en mer Égée, au large de l’île grecque de Karpathos. Mercredi 10 août au matin, les gardes-côtes grecs annonçaient avoir secouru vingt-neuf personnes, mais entre trente et cinquante personnes restaient encore portées disparues. L’embarcation avait quitté la ville turque d’Antalya dans l’objectif de rallier l’Italie.

      C’est sur cette route – celle de la Méditerranée orientale – que sont régulièrement documentés des « push-backs » (« refoulements »), pourtant illégaux au regard du droit international. Ces derniers sont parfois meurtriers : les migrant·es sont forcé·es de monter à bord d’une embarcation sans moteur, puis repoussé·es vers le large, sans eau ni nourriture, et donc sans garantie de survie (lire notre enquête).
      La société civile porte seule la responsabilité de ces vies

      En Méditerranée centrale, où seuls des navires humanitaires affrétés par des ONG européennes comme SOS Méditerranée, Open Arms, Sea-Watch ou Sea-Eye (lorsqu’ils ne sont pas bloqués à quai par les autorités italiennes) volent au secours des migrant·es qui tentent la périlleuse traversée de la mer, plusieurs autres drames se sont joués ces derniers jours. Mardi 9 août, huit personnes – trois femmes, quatre enfants et un homme – ont perdu la vie dans un naufrage au large de la Tunisie.

      Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 1 200 personnes sont mortes sur cette route depuis le début de l’année. La veille, lundi 8 août, six autres personnes mouraient dans un naufrage au large de la capitale algérienne. Une femme enceinte figurait parmi les survivants.

      Outre-Atlantique, trois personnes sont mortes en traversant le Darién Gap entre la Colombie et le Panama, trois autres en tentant d’atteindre le Nicaragua par la mer, et cinq autres entre Cuba et les États-Unis. Deux semaines plus tôt, dix-sept Haïtiens avaient déjà péri après que leur embarcation a chaviré au large des Bahamas.

      Fin juin, plus de cinquante personnes exilées originaires du Mexique, du Guatemala ou du Honduras étaient retrouvées mortes dans un camion surchauffé au Texas. Joe Biden s’est contenté de jeter la pierre aux passeurs, évoquant une « industrie criminelle qui brasse plusieurs milliards de dollars » et « exploite [les exilé·es] sans respect pour leur vie ». En France, Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, en avait fait autant après le naufrage du 24 novembre dernier au large de Calais.

      Difficile d’imaginer une fin à cette liste funeste. Faut-il pour autant admettre que ces tragédies se banalisent ? Si les réseaux organisés de passeurs ont une part de responsabilité, les États occidentaux oublient qu’ils sont, avant toute chose, les scénaristes de ces films d’horreur au décor de plus en plus hostile.

      Restrictions sur l’octroi de visas, droit d’asile bafoué, refoulements illégaux, construction de murs, barbelés et contrôles accrus aux frontières, violences policières sont autant de décisions assumées et réfléchies pour empêcher les candidat·es à l’exil de rallier nos terres, au prétexte qu’ils ou elles n’auraient pas la bonne couleur de peau ou la bonne « culture », pour toujours davantage maîtriser nos « flux migratoires ».

      Et tant pis si cela implique des morts. Qui s’en soucie encore, hormis les associations et citoyen·nes solidaires ? Plus de 24 000 personnes (enregistrées) ont péri sur la seule route de la Méditerranée depuis 2014. Un chiffre qui devrait nous tordre l’estomac, mais auquel tout le monde ou presque semble s’être habitué.

      Seul le visage du petit Alan Kurdi, découvert mort noyé à l’âge de 2 ans sur une plage turque en 2015 après avoir traversé la Méditerranée, avait permis de réveiller les consciences. Cela n’a malheureusement pas duré.

      Tout porte à croire que nos #frontières maritimes et terrestres ont désormais pour rôle de « nettoyer » le monde de personnes perçues comme « illégitimes ». Mais criminaliser des vies et des parcours qui n’ont rien de criminels n’est pas digne de nos démocraties.

      Les migrations caractérisent un phénomène naturel, auquel mieux vaut s’adapter plutôt que de tenter de l’endiguer pour simplement répondre aux peurs insensées d’une partie de l’opinion publique.

      Alors qu’elles vont certainement s’amplifier avec le dérèglement climatique (lui aussi assumé), les États occidentaux ne peuvent plus se dérober à leurs #responsabilités. Ils ont le devoir de s’organiser pour développer une véritable politique d’accueil. Cessons de fermer les yeux, cessons de compter les morts.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/130822/les-exiles-meurent-le-monde-ferme-les-yeux

      #décès #morts #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #responsabilité

  • Gestion du Covid, vaccins, assassinats, secrets d’État, 40 affaires passées au crible par P. Jouary (Nexus)
    https://www.crashdebug.fr/gestion-du-covid-vaccins-assassinats-secrets-d-etat-40-affaires-passees-a

    Journaliste et enquêteur, Pascal Jouary est l’auteur de « Secret-défense, le livre noir », aux Éditions Max Milo. Dans cette interview du 21 décembre 2021, il expose au micro de Nexus les dessous des plus importantes affaires qui impliquent le secret défense. Des affaires allant de l’assassinat d’un ministre français, Robert Boulin, à la pandémie impliquant Palantir, la CIA et la NSA, aux récents contrats passés avec les laboratoires pharmaceutiques pour les vaccins anti-Covid. Un entretien sans censure qui dévoile le fonctionnement caché du pouvoir politique français et international.

    Secret défense - Le livre noir

    Pascal Jouary (Auteur) Une enquête sur 40 affaires entravées par la raison d’Etat Paru le 10 novembre 2021 Essai (broché)

    21€ 90 Fnac

    👇#Nexus (100% indépendant, 112 pages & 0 Pub) (...)

  • Arrestation en gare de Montpellier de manifestants sans papiers : Sommet Afrique-France : lettre ouverte de Anzoumane Sissoko à Achille Mbembe
    https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/081021/sommet-afrique-france-lettre-ouverte-de-anzoumane-sissoko-achille-mb

    N’étant pas invités à ce sommet, nous avons décidé de participer au contre-sommet Afrique/France afin que notre parole et nos attentes soient entendues. Nous avions, comme à chacune de nos actions, déclaré notre participation à ce sommet alternatif, auprès du Ministère de l’Intérieur, de la préfecture de Paris et de la préfecture de Montpellier. Nous avions également déclaré une manifestation dont le lieu a été modifié par la Préfecture. Nous avions accepté ce changement sans discussion. Mais, à peine débarqués du train, 8 personnes de notre groupe ont été arrêtées, soi disant de façon aléatoire mais sur ordre du préfet : 2 sont actuellement en CRA et 5 personnes ont été relâchées après plusieurs heures mais avec chacune une OQTF (obligation de quitter le territoire français) et une ITRF (Interdiction temporaire de retour sur le territoire français).

    edit quand Mbembe se vend au régime https://seenthis.net/messages/932235 l’adresse parait bien naïve.

  • Maroc. La surveillance des journalistes n’a pas attendu Pegasus | Alexandre Garnier et Eliott Aubert
    https://orientxxi.info/magazine/maroc-la-surveillance-des-journalistes-n-a-pas-attendu-pegasus,4994

    L’enquête de Forbidden Stories a mis au jour en juillet 2021 l’usage intensif du logiciel israélien Pegasus pour venir à bout de la presse indépendante au Maroc. Mais depuis des décennies, des journalistes marocains subissent surveillance et harcèlement, grâce notamment à des logiciels fournis par des sociétés italiennes et françaises. Source : Orient XXI

    • https://survie.org/billets-d-afrique/2021/309-juillet-aout-2021/article/espionnage-moderne

      Le 18 juillet, le réseau de journalistes Forbidden Stories, Amnesty International et une quinzaine de médias internationaux ont révélé ce que l’on connaît désormais comme « l’affaire Pegasus » : la surveillance à l’échelle mondiale de milliers de personnes via le logiciel d’espionnage #Pegasus, créé et vendu par la société israélienne #NSO. Parmi les pays utilisateurs de Pegasus, on retrouve une majorité de régimes autoritaires : Maroc, Arabie Saoudite, Inde, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Togo, Emirats Arabes Unis, Mexique, Bahreïn, Rwanda, Hongrie. Leurs cibles principales : des journalistes, des opposants politiques, des diplomates, des hommes et femmes politiques, résidant dans le monde entier. « Les conséquences de cet #espionnage_numérique mené par des régimes autoritaires ont pu être dramatiques : des journalistes et des militants ont été réduits au silence, pourchassés, harcelés, censurés, arrêtés, emprisonnés et, parfois, tués, comme en témoigne l’histoire de certaines victimes de l’Arabie saoudite et du Mexique. » (Mediapart, 19/07). L’espionnage, qu’on croit être l’apanage des dictatures alors que certaines démocraties s’y adonnent volontiers (la France vient de légiférer à nouveau en ce sens pour étendre la surveillance de masse en ligne), existe depuis longtemps mais la particularité du logiciel Pegasus est le degré d’intrusion dans les téléphones concernés : écoute en temps réel des conversations, activation à distance de la caméra ou du microphone, même lorsque la personne n’est pas en ligne, et l’ensemble de façon totalement invisible et indétectable sans une expertise technique poussée. Le Maroc a particulièrement attiré l’attention des médias français, car il a visé de nombreux téléphones français, dont ceux d’hommes politiques, jusqu’à Emmanuel Macron. Cela a suffi à braquer les regards sur cet espionnage « au sommet » et à faire passer au second plan les opposants politiques marocains ciblés (parfois via des journalistes français en contact avec eux), pour qui les conséquences ont été bien plus graves que pour le président français, à l’instar du journaliste Omar Radi condamné mi-juillet à 6 ans de prison par la justice marocaine. Plusieurs observateurs s’étonnent que les politiques français n’aient que très peu réagi à ces révélations et que personne ne semble véritablement s’inquiéter des conséquences pour la « sûreté de l’Etat ». Selon l’Elysée, « toute la lumière sera faite » (Le Monde, 21/07) mais pour l’instant on est plus proche de l’ombre que de la clarté. Une ombre à l’image des relations entre la France et le Maroc : les deux pays sont « amis » et la France n’a jamais failli dans son soutien à la monarchie. Les présidents de tous bords s’y sont rendus. Le roi Mohammed VI est le premier chef d’État à être invité par François Hollande, et c’est à sa table que Macron est reçu pour son premier voyage à l’étranger. En 2014, lorsque la justice française convoque Abdellatif Hammouchi, chef des services secrets marocains, dans le cadre d’une enquête sur des tortures, cela jette un froid dans les relations entre les deux pays et l’exécutif français fait des pieds et des mains pour « dissiper tout malentendu », réparer cet « incident regrettable » (Mediapart, 20/07) , allant jusqu’à promettre la légion d’honneur au même Hammouchi. Il aurait été décoré de cet insigne en juillet 2015, mais cela n’a jamais été officiellement confirmé, les listes de personnes étrangères « décorées » n’étant pas publiques… Six ans après, on le retrouve au coeur du volet marocain de l’affaire Pegasus. Selon Mediapart, nombreuses sont les personnalités politiques françaises qui sont proches de la monarchie : Elisabeth Guigou, Dominique Strauss-Kahn, Rachida Dati, Najat Vallaud-Belkacem, Hubert Védrine… Jusqu’à sa nomination au gouvernement, Eric Dupont-Moretti était même l’avocat personnel du roi. Comment s’étonner alors que la classe politique française se fasse très discrète sur ces révélations d’espionnage de Français par le Maroc ? A partir du moment où l’on est ami avec ce type de régime, la défense des droits humains et de la liberté de la presse est probablement le cadet de ses soucis.

      Marie Bazin