Pour nous, la question sanitaire est secondaire. La société techno-industrielle a créé ses épidémies : cancer, obésité, maladies cardio-vasculaires et neuro-dégénératives. Linky ne se distingue pas de ce point de vue. Même un Linky « propre » - un oxymore - serait intolérable du point de vue social et humain, et nous ne demandons pas plus de fils blindés dans nos maisons que de pastilles d’iode en cas d’accident nucléaire. Nous ne voulons pas gérer les nuisances, mais les supprimer.
Cependant, puisque vous évoquez ce sujet, voici notre réponse : on ne naît pas électrosensible, on le devient. Nul ne sait s’il supportera indéfiniment l’épaississement du brouillard électro-magnétique qui résulte du tout-connecté . À partir de quel seuil votre corps se révoltera-t-il ? Pour le savoir, il faut devenir le cobaye d’une expérience en taille réelle : la smart city. Linky ajoute sa part à la pollution électromagnétique, et ce ne sont pas les nigauderies d’ERDF qui effaceront le fait. « Linky émet 150 fois moins d’onde qu’une lampe basse consommation » , ânonne Olivier Masset, le directeur régional Alpes. Même un ingénieur peut comprendre qu’il n’est pas question d’installer Linky à la place des lampes, mais en plus : de l’ ajouter à la pollution ambiante. Monsieur Masset, pourquoi protester contre la télé du voisin du dessus, alors qu’il l’écoute moins fort que la radio du dessous ? Qui vous permet de nous prendre pour des imbéciles, Monsieur le directeur régional ?
Un conseil, amis lecteurs : ne croyez jamais les décideurs qui parlent en valeurs relatives (tel système émet x fois moins de pollution, ou réduit de x % la consommation). Du point de vue de la survie de l’espèce dans ce monde saccagé par l’industrie, seules des valeurs absolues représenteraient un espoir. Il faut réduire le poids total des pollutions (en millions de tonnes), et de la consommation de ressources et d’énergie. C’est simple à comprendre : « plus de voitures moins polluantes » égale « plus de pollution », égale « arnaque ». Les chiffres, Monsieur Masset, les chiffres. Dire que c’est à nous, littéraires très moyens en maths, de vous le rappeler.