• Israël-Palestine, pour soutenir l’initiative française - Libération
    Par un collectif — 24 avril 2016
    http://www.liberation.fr/debats/2016/04/24/israel-palestine-pour-soutenir-l-initiative-francaise_1448313

    Il est, par ailleurs, illégal au regard du droit international et, plus précisément, de l’article 49 de la IVe convention de Genève du 12 août 1949. Le Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que la Cour internationale de justice se sont formellement prononcés sur ce point de principe. De surcroît, il constitue un crime de guerre au regard de la convention de Rome de 1998 portant statut de la Cour pénale internationale. La Palestine y ayant adhéré, la procureure a récemment entrepris un « examen préliminaire » pour s’assurer « qu’il y a de bonnes raisons d’ouvrir une enquête » sur cette question dont la Cour pourrait donc un jour se saisir. On le voit bien, les principes qui ont guidé les tentatives de négociations entre Israël et les Palestiniens au cours de toutes ces années - le face à face des deux parties sous le regard de Washington -ont fait la preuve de leur faillite.

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    Quand des intellectuels pro-palestiniens
    encensent la politique française
    Bruno Guigue (26/04/2016)
    http://www.palestine-solidarite.org/analyses.bruno_guigue.260416.htm

    (...) Ce ralliement à une pratique diplomatique dont la vocation évidente est d’épater la galerie traduit pour le moins un déficit d’analyse politique. Mais il trahit aussi un abandon en règle de principes jadis jugés fondamentaux : droit à l’autodétermination du peuple palestinien, droit au retour des réfugiés, droit à un Etat non confessionnel pour la Palestine et tous ses habitants. Loin de passer inaperçu, cet abandon implicite souligne à sa façon les capitulations successives par lesquelles le soutien à la cause palestinienne a fini par se diluer dans une soupe social-démocrate peu ragoûtante et parfaitement inoffensive pour l’occupant.

    Car on notera que ces nouveaux thuriféraires de la politique élyséenne, de « Libération » au « Monde diplomatique », s’abstiennent scrupuleusement de réclamer la reconnaissance immédiate de la Palestine par la France, de soutenir de manière explicite la résistance palestinienne et libanaise et d’appuyer la revendication palestinienne d’une restitution de la Palestine à ses détenteurs légitimes. Au lieu de contribuer à la clarification des enjeux du conflit, ils préfèrent fournir une caution préélectorale à un exécutif dont la politique pro-israélienne, depuis 2012, constitue à la fois un reniement de l’héritage gaullien et une trahison éhontée du peuple palestinien et de la nation arabe.

    Israël-Palestine : faux-semblants au Proche-Orient
    Pierre HaskiPublié le 23 avril 2016
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160419.OBS8844/israel-palestine-faux-semblants-au-proche-orient.html

    A ceux qui espèrent en ce qu’on n’ose plus appeler la communauté internationale pour imposer un règlement, il faut recommander un peu de lucidité. L’initiative française est sympathique et louable, mais, lancée par Laurent Fabius alors qu’il se savait sans doute déjà sur le départ, elle est menée avec la quasi-certitude de ne pas aboutir. La seule « menace » qui lui donnait un peu de crédibilité, l’annonce qu’en cas d’impasse la France reconnaîtrait « automatiquement » la Palestine, a été abandonnée car trop isolée, y compris en Europe, comme d’habitude aux abonnés absents sur ce sujet sensible.

  • “Le phrasé qu’on enseigne aux comédiens les sépare des quartiers populaires” - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/scenes/le-phrase-qu-on-enseigne-aux-comediens-les-separe-des-quartiers-populaires,

    Ce n’est pas ma couleur de peau qui me discrimine, ce n’est pas non plus ma féminitude. C’est ce qu’elles impliquent en retour dans mon travail. Comme tous les artistes, je le nourris de ma propre histoire. Racisée dès ma naissance, pur produit français post-colonial, mon langage théâtral est donc métissé et hybride. Il repose aussi sur une autre connaissance de l’Histoire. Lorsque je crée Afropéennes (Léonora Miano), ou Moi et Mon cheveu, le Cabaret capillaire (Bibish Mumbu), les institutions me taxent de communautarisme. Quelle ironie : qui est communautariste ? Pourquoi, moi, je devrais m’identifier à Nora, l’héroïne d’Ibsen ? Je n’ai pas grandi dans la bourgeoisie, je ne suis pas blanche. Mes mythes fondateurs sont en partie grecques et chrétiens, mais mes héros se nomment aussi Soundjata Keita, La reine Pokou, Chaka Zulu ou Samory Touré. Je m’ adresse aux nôtres, à tous les nôtres... Maghrébins, Noirs, Asiatiques, Gitans, Arméniens, Blancs.

    #théâtre #racisme

    • Je l’affirme avec péremption : ce qui en réalité fait écran entre le public souvent non-blanc des classes populaires et les scènes du théâtre institutionnel n’est pas seulement la couleur de peau des interprètes. Et encore moins la complexité des textes littéraires. C’est la manière dont ceux-ci sont prononcés. Le phrasé qu’on enseigne aux comédiens dans les écoles nationales, celui qu’on entend sur les théâtres de l’institution est un phrasé qui les sépare des quartiers populaires. Les habitants des périphéries sociales ne se reconnaissent pas, ne comprennent pas ce qui est dit lorsqu’ils vont dans ces théâtres. Abdellatif Kéchiche le décrit parfaitement dans son film L’Esquive. Et lorsque je crée, en 2002, On ne badine pas avec l’amour, d’Alfred de Musset, d’une manière la plus décontractée possible, presque en chuchotant comme au cinéma, avec entre autres le comédien Mounir Margoum, alors encore au CNSAD, le directeur du Centre Culturel Français où je présentais mon spectacle à l’étranger a taxé ma mise en scène « de spectacle pour sauvageons des Quartiers Nords » ! Parce qu’effectivement, les comédiens s’étaient affranchis de la forme qu’on leur avait enseignée dans les écoles pour mieux se rapprocher des classes populaires.

      #langue #phrasé #prononciation #accent

    • Sur l’accent des quartiers populaires :

      D’autres sont nés avec la chance d’avoir la langue dominante
      Qui s’habille de l’accent des capitales scintillantes

      En vrai, ils n’ont pas de mérite d’être nés où ils sont nés
      Mais ils ont le passeport dans la guerre du langage français

      On a les mêmes os, la même langue, l’même sang, mais j’oublie un détail
      Le genre d’accent avec lequel je finis mes phrases

      Ce monde peut cerner d’où je viens, et j’en ai pas dit plus
      Humain je reste emprisonné par mes habitus

      https://www.youtube.com/watch?v=nO3JkL5NVcU

    • Dans La Noblesse d’Etat (je crois) Bourdieu en parlait aussi ; l’accent des provinciaux “disparaît” quand ils arrivent à Normale sup’ où il faut parler parisien.

    • C’est très français. Je ne connais aucun autre pays où la norme de la langue est aussi pesante sur la population, si ce n’est peut-être la Turquie. Il faut voir le scandale que cela a été quand le président du conseil territorial de la Corse a dit quelques mots en préambule en corse ! Mes camarades linguistes du Canada et d’ailleurs ouvrent de ces billes quand je leur raconte… En France, on considère les différences dans les manières de parler comme des déviances, comme autant d’obstacles à la vie commune. Mais cela relève du mythe.
      [...]
      Tant que l’usage du français était réservé à une élite, l’accent n’avait pas d’importance. Chacun employait sa langue ou son parler régional, et c’est surtout cela qui était rejeté. Mais avec la mise en place de l’école publique, le peuple s’est peu à peu approprié la langue française. Au fil du temps, l’usage du français a fini par se généraliser, et les accents locaux et sociaux se sont développés. Ce n’est qu’à partir de là, disons dans les années 70, que l’élite de ce pays a cherché un autre moyen de se démarquer. L’accent est alors devenu un marqueur social. L’élite a considéré que la norme était la prononciation standardisée parisienne.

      http://www.liberation.fr/debats/2016/04/24/philippe-blanchet-rejeter-un-accent-c-est-toucher-a-l-identite-de-l-etre_