• Un rebondissement inquiétant sur la question du changement d’état civil des personnes trans. Le défenseur des droits s’engage :

    10 recommandations pour faire valoir les droits des personnes transgenres | Défenseur des Droits
    https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/actualites/2020/06/10-recommandations-pour-faire-valoir-les-droits-des-personnes-tra

    Le Défenseur des droits considère que le fait d’imposer des justifications médicales et/ou sociales, laissées à l’appréciation des autorités judiciaires et administratives en charge de statuer sur les situations individuelles des personnes transgenres, peut constituer une violation du droit au respect de la vie privée au sens de la Convention européenne des droits de l’Homme.

    Il recommande ainsi au ministère de la Justice de mettre en place des procédures de changement de prénom et de mention du sexe qui soient déclaratoires accessibles et rapides, grâce à la production, auprès des officiers d’état civil, d’une attestation sur l’honneur circonstanciée et caractérisant un intérêt légitime, afin de garantir les droits fondamentaux et la dignité des personnes transgenres.

    En cas de doute sur le consentement libre et éclairé des personnes demandeuses, l’officier d’état civil pourrait saisir le procureur de la République conformément à d’autres procédures en la matière.

    Alors... des justifications médicales, il n’y en a pas dans la loi, on peut inviter le #défenseur_des_droits à mieux s’informer.

    LOI n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle - Article 56 | Legifrance
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=JORFARTI000033418904&cidTexte=JORFTE

    Art. 61-5.-Toute personne majeure ou mineure émancipée qui démontre par une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe dans les actes de l’état civil ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans lequel elle est connue peut en obtenir la modification.
    « Les principaux de ces faits, dont la preuve peut être rapportée par tous moyens, peuvent être :
    « 1° Qu’elle se présente publiquement comme appartenant au sexe revendiqué ;
    « 2° Qu’elle est connue sous le sexe revendiqué de son entourage familial, amical ou professionnel ;
    « 3° Qu’elle a obtenu le changement de son prénom afin qu’il corresponde au sexe revendiqué ;

    Cette procédure de changement de sexe social psychiatrisait les personnes transgenre, était hyper normative (il fallait être une « vraie » femme féminine hétéro ou un « vrai » homme masculin hétéro). Elle était violente et intrusive, les militant·es trans la refusaient à juste titre. Elle a été remplacée par une procédure 100 % juridique qui demande seulement que les personnes qui veulent que la société reconnaisse leur changement de sexe... lui fassent connaître leur changement de sexe. Pas seulement à un officier avec déclaration sur l’honneur mais aussi à leur entourage. Et ce serait irrespectueux ?

    Ce qui est très inquiétant, c’est que le défenseur des droits soit si mal informé... ou peut-être informé par des groupes de pression qui n’ont pas envie que la France soit le seul pays occidental qui refuse l’autodéfinition du sexe social ?

    On part de très loin sur les droits des personnes trans mais depuis 2017 en France on a la possibilité de faire des parcours trans respectueux des personnes : on a une identité de genre (on se sent homme ou femme), on l’exprime (c’est l’expression de genre), on se présente aux autres comme un homme ou une femme, ils et elles en témoignent (@sandburg a fait une telle démarche pour une amie trans) et hop, le juge le reconnaît. Aucun psy normatif, aucune sexualité examinée, aucun slip baissé : il s’agit seulement, puisque que le genre est une catégorie sociale qui détermine une part du statut social, qu’elle soit reconnue socialement.

    Il faut avoir vu des gens se prétendre femmes avec un corps d’homme sans ambiguïté, une expression de genre masculine sans ambiguïté, qui donc sont traités comme des hommes et jouissent de ce statut social plutôt... favorable pour la seule raison qu’ils « se sentent femmes » pour s’inquiéter qu’on puisse ainsi se dire femme et intégrer des espaces (privés, publics) qui ont vocation de les protéger (accueil de femmes battues, toilettes et lieux où elles se déshabillent) ou de les aider (parité en politique, associations féministes, associations diverses et programmes dédiés aux femmes parce qu’elles ont un statut social subalterne).

    Le respect de la personne est une chose, la complaisance envers les individus en est une autre. Aujourd’hui dans le monde, la plupart des pays occidentaux acceptent le changement de sexe social sur simple autodétermination, faisant ainsi du genre un « sentiment » alors que c’est une réalité sociale. Ce mouvement-là, dont on sait peu de choses mais qui visiblement marche bien, a réussi à se mettre Jacques Toubon dans la poche... Inquiétant.

    Cela nous réserve de belles luttes au cours desquelles des féministes vont être insultées, exclues des réseaux sociaux, frappées, réduites au silence.
    @monolecte @biggrizzly @tintin @gata pour celles et ceux que j’ai repéré·es qui s’intéressent à ces questions de #transidentité.

    • "Il faut avoir vu des gens se prétendre femmes avec un corps d’homme sans ambiguïté, une expression de genre masculine sans ambiguïté, qui donc sont traités comme des hommes et jouissent de ce statut social plutôt... favorable pour la seule raison qu’ils « se sentent femmes » pour s’inquiéter qu’on puisse ainsi se dire femme et intégrer des espaces (privés, publics) qui ont vocation de les protéger (accueil de femmes battues, toilettes et lieux où elles se déshabillent) ou de les aider (parité en politique, associations féministes, associations diverses et programmes dédiés aux femmes parce qu’elles ont un statut social subalterne).

      Le respect de la personne est une chose, la complaisance envers les individus en est une autre. Aujourd’hui dans le monde, la plupart des pays occidentaux acceptent le changement de sexe social sur simple autodétermination, faisant ainsi du genre un « sentiment » alors que c’est une réalité sociale. Ce mouvement-là, dont on sait peu de choses mais qui visiblement marche bien, a réussi à se mettre Jacques Toubon dans la poche... Inquiétant.

      Cela nous réserve de belles luttes au cours desquelles des féministes vont être insultées, exclues des réseaux sociaux, frappées, réduites au silence.¨
      ____________________________________
      Bien vu.
      L’"attestation sur l’honneur" est un test singulièrement naïf (ou complaisant, voire complice), compte tenu des circonstances dans lesquelles certains criminels, sportifs médiocres et misogynes avérés prétendent avoir « changé de sexe » et trépignent de rencontrer la moindre résistance.

    • Je précise que j’ai demandé à des personnes qui se réjouissait de ça sur Twitter quelles critiques elles faisaient au dispositif français ? Parce que toutes les critiques que j’entends sont celles d’un système qui a bien été aboli depuis trois ans. Personne ne m’a répondu. Je crois que beaucoup de monde ignore comme on change de sexe social dans ce pays, y compris des personnes qui se prétendent alliées des trans ! Moi qui ai à peine quelques camarades trans et aucun·e en France, je veux bien qu’on m’explique ce qui ne va pas mais j’ai l’impression qu’il y a peu de monde pour éclairer ma lanterne !

    • En fait, c’est la position de J. K. Rowling  : le fait qu’utilisant le transgenrisme, il y a des mascus qui en profitent pour avoir open bar dans les espaces non-mixtes où les femmes se protégeaient de leurs agressions.

      Mon problème avec cette question de libre auto-détermination provient d’un récit (chez @tradfem, je crois) où au moins un homme prédateur avait réussi à se faire reconnaitre comme femme et donc être enfermé avec de nouvelles victimes dans un espace clos dont elles ne pouvaient s’échapper.

      Un tel niveau de saloperie était pour moi inimaginable et pourtant, les mascus ne nous ont pas habituées au meilleur côté de l’humanité.

      Je suis fondamentalement pour l’autodétermination des personnes sur tout les plans de leur existence, mais cela va de paire avec le nécessaire respect des autres.

      Les mouvements trans ne peuvent faire l’abstraction de leur évident noyautage par leurs pires ennemis (car les mascuc et autres suprémacistes ne seront jamais des alliés des trans  : ils utilisent là un point faible pour démolir les femmes, mais à aucun moment, il ne vont renoncer à «  casser du PD ou du freak   », jamais…).

    • « au moins un homme prédateur avait réussi à se faire reconnaitre comme femme et donc être enfermé avec de nouvelles victimes dans un espace clos dont elles ne pouvaient s’échapper. »

      L’incarcération avec des femmes d’hommes se disant femmes n’a rien d’obligé. Des administrations s’y refusent de plus en plus, informés par le personnel pénitentiaire de la mauvaise foi de beaucoup de ces hommes dont le soi-disant changement de sexe survient au moment d’adoucir leurs conditions de détention et/ou de maintenir leur accès à des femmes. indique que 60 des 125 prisonniers britanniques se qualifiant de transgenres sont en prison pour des crimes sexuels.

      If these 60 sex offenders all transferred into women’s prisons this would increase the total sex offender population by a further 50%, meaning that this would result in 1 in 3 sex offenders in the women’s prison having been born male. This is a problem that cannot be ignored.

      (https://fairplayforwomen.com/transgender-prisoners)

      Des femmes ont amorcé des recours juridiques contre les politiques gouvernementales leur imposant systématiquement des co-détenus.
      #droits des femmes #viol #transgenrisme #non-mixité

    • La Nouvelle Zélande a eu aussi des cas de détenue trans ayant violé des codétenues à Christchurch et a une politique qui consiste à ne pas mettre des détenu·es trans avec le genre de leur choix s’il s’agit du genre de personnes qu’ils et elles ont agressées.

      Je crois que pas mal de monde est à côté de la plaque sur cette question parce que les meufs trans dans les milieux queer et féministes sont des meufs comme les autres, qui partagent l’expérience du sexisme et des analyses (et les propos de Tradmen et Martin à leur sujet sont irrespectueuses, bêtes et haineuses). Les meufs trans qui constituent la moitié des détenues trans en prison me semblent avoir des motivations et une personnalité bien différentes, elles ont une fascination morbide pour les femmes, parfois appelée autogynophilie (fascination pour soi en femme) ou autre fonctionnement psy aberrant (j’ai une amie qui note que ce sont des hommes violés... et comme être pénétré·e est un truc de meuf, c’est leur fonction sociale principale, ils réagissent en se disant femmes : c’est le profil du pauvre mec qui arrive barbu, dit être une femme puis parle de soi au masculin, triggere tout le monde en racontant son viol à qui ne le demande pas, explique aux copines que sa bobonne à la maison fait tout le boulot, finit par draguer une femme dans un accueil pour femmes victimes de violences, ben oui, et finit là sa carrière d’autodétermination).

      Je crois qu’on a là un projet très différent du féminisme : non plus la liberté de sa sexualité, de son expression de genre, de l’ambiguïté ou pas, ce qui est l’autodétermination que tu as peut-être en tête @monolecte, mais la liberté de passer d’une catégorie étriquée à l’autre en se torchant avec la reconnaissance des autres et comment elle détermine le statut social (et plus encore).

      Une copine me raconte le mec qui vient au festival lesbien non-mixte, on le repère à 100 m avec son menton bien rasé, ses fringues de gars, sa copine. Mon amie à la porte n’a pas su lui dire que non, il n’était pas reconnu par les autres comme une femme à partir du moment où il le disait. Lors de ce festival il y avait une expo jouant avec toutes les insultes que se prennent les femmes dans leur vie. Je pense que si toutes les femmes du festival ne partageaient pas avec lui le « sentiment d’être femme », en revanche toutes avaient subi ces insultes... et lui pas. Et c’est ça, être une femme.

      Les masculinités subalternes ne vivent pas la même chose, même s’il y a des parallèles... quant aux masculinités triomphantes (les vieux mecs blancs bourgeois qui après une carrière dans l’armée ou le business transitionnent et deviennent des « super féministes » sans s’intéresser au sort des femmes dans leur pays), c’est le carnage quand elles se heurtent aux intérêt des femmes.

  • Service national universel : « On ne pourra pas être réformé », annonce Gabriel Attal - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/service-national-universel-on-ne-pourra-pas-etre-reforme-annonce-gabriel-

    Au-delà du cadre, de la participation des armées à l’encadrement, les jeunes bénéficieront d’un bilan de santé complet, avec tests auditifs, visuels et cardiovasculaires. Il y aura aussi un test d’illettrisme et d’#illectronisme (manque ou une absence totale de connaissances informatiques), ainsi que des modules sur la Défense et la sécurité.

    Pour le nouveau mot-dièse.
    Sinon, ça a l’air d’une punition collective imaginée par un vieux cacochyme nostalgique de Pétain…

    • Ca sent aussi très fort la misogynie et la culture du viol, tout est au masculin, c’est les bidasses qui dirigent, autant dire qu’il va y avoir beaucoup beaucoup de violences sexuelles, misogyne et homophobe. L’article fait d’ailleurs comme si 50% des citoyen·nes n’existaient simplement pas. Combien de femmes inscrites dans ces SNU ? Les débats sur le foot féminin dirigé par l’armée et dans des groupes majoritairement masculins* , non merci.
      #virilisme #fraternité #domination_masculine #couillonnade_nationale

      *edit : j’etais dans la lune, le sévice est obligatoire donc ca sera comme à l’école, avec des débats menés sur la ligne bidasso-Saint-Cyrienne.

    • Sur un des sites officiels qui présentent le SNU aux jeunes (Filles, Garçons, . . . )
      http://jeunes.gouv.fr/actualites/zoom-sur/SNU

      On peut y lire dans le document intitulé "La phase de cohésion" :

      « A 6h30. La journée débute par la levée des couleurs, cérémonie pendant laquelle on lève le drapeau français et chante la Marseillaise »

      Heureusement pour les enfants, ce seront des adultes expérimentés qui . . . . . . .

    • On ne pourra pas être réformé

      Il semble qu’on ne pourra pas non plus être objecteur·ice, les réfractaires auront le « choix » entre obéir, faire de la prison pour #insoumission, ou quitter le pays

    • On ne pourra pas être réformé

      Il semble qu’on ne pourra pas non plus être objecteur, les réfractaires auront le « choix » entre obéir, faire de la prison pour #insoumission, ou quitter le pays

      Dans la FAQ il n’y a pas de détail là dessus comme si la question ne se posait effectivement pas mais il semble y avoir deux raisons sous entendus de ne pas exécuter ce sévice de travail obligatoire :

      Comment cela se passe-t-il pour les jeunes apprentis, notamment vis-à-vis de leur patron ?
      Dans le cadre de la phase de préfiguration, les apprentis pourront participer au STO° avec l’accord de l’employeur.

      Je suis en situation de handicap. Puis-je tout de même effectuer mon STO ?
      Le STO a vocation à s’adresser à tous les jeunes. L’accueil sera adapté si nécessaire au cas par cas en fonction des besoins. Dans chaque centre, un encadrant sera désigné comme référent pour le jeune et sa famille. Selon les possibilités, une visite des lieux avant le début du séjour avec votre famille pourra éventuellement vous être proposé.

      Ces deux réponses me font croire qu’un·e employeuse·r peut refuser le STO à sa·on apprentie et que l’état va pas se cassé le séant pour la mise aux normes pour les handicaps, ce qui dispenserai celleux qui ont besoin d’installation onéreuses et celleux qui sont sous autorité patronale.

      ____

      http://www.jeunes.gouv.fr/IMG/pdf/Foire_aux_questions_du_SNU.pdf

      #décervelage #STO #Travail_Famille_Patrie

      ° = J’ai remplacé SNU par STO puisque le U est un O nous dit le secrétaire d’Etat Gabriel Attal, alors autant prendre l’acronyme complet qui conviens.

      "Non, on ne pourra pas être réformé du SNU. C’est le sens du mot « universel »."

      J’ai été voire la définition du mot « universel » au cas ou il y ai vraiment la notion d’obligation dans ce mot. Sur le dico trésor de la langue française, on ne trouve pas la notion d’obligation, sauf dans un exemple qui confirme que ces deux notions sont bien distinctes :

      Tout service militaire et universel obligatoire sera aboli en Allemagne (Traité de Versailles, 1919 ds Doc. hist. contemp., p. 293).

      Si le traité adjoint le mot obligatoire à universel, c’est bien qu’il s’agit de deux notions bien distinctes.

      http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=3910579020 ;

      #novlangue #universel #obligation

    • Comment ca se passe avec les signes religieux ? Je pense en particulier aux filles qui ont été rejetés de l’école publique en raison du voile qu’elles choisissent de porter. J’imagine qu’elle ne serons pas dispensé du STO. Vont elles pouvoir faire le STO avec leur voile, ou vont elles être condamnées pour insoumission ?

      edit : j’ai trouvé ceci qui en parle mais ca date un peu et ne dit pas ce qui est prevu concrètement

      Pour l’observatoire, il serait cependant possible qu’une nouvelle loi ad hoc encadre le port de signes et tenues religieux lors de ce séjour en internat. Mais cet encadrement ne peut consister, selon lui, en une interdiction générale et permanente pendant deux semaines, sauf à « méconnaître plusieurs dispositions à valeur constitutionnelle ou conventionnelle » sur la liberté de conscience et de culte. La note suggère de faire une distinction entre l’activité en journée, où le port de signes religieux pourrait être restreint, et « les périodes de temps libre ». Pour ce qui concerne l’alimentation, l’observatoire indique que les internats pourront se contenter d’offrir des repas avec ou sans viande, à condition que les « appelés » puissent se procurer des repas alternatifs conformes aux prescriptions religieuses par un système de cantine. Permise, la pratique cultuelle (prière) ne pourra en aucun cas avoir un caractère collectif. Elle devra avoir lieu sur le temps libre des appelés, au besoin dans une salle mise à disposition. Une sortie pour se rendre dans un lieu de culte pourra être accordée si elle « ne perturbe pas le bon fonctionnement du SNU ». La question la plus compliquée pourrait être celle de l’observance du shabbat, en fonction du type d’activités prévues le samedi.

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/10/le-service-national-universel-a-l-epreuve-de-la-loi-sur-le-port-des-signes-r

    • J’ai lu récemment ce bouquin sur l’histoire des luttes des réfractaires, et des tentatives du pouvoir pour les embrigader dans divers types de services “civils”. Je le prête bien volontiers.

      Objecteurs, insoumis, déserteurs—Michel AUVRAY (1983).

      L’histoire de ce mouvement social compliqué, car éclaté en tendances assez incompatibles : religieux, anarchistes, basques, etc., et aussi beaucoup de décisions individuelles viscérales — et qui touche par définition des gens nouveaux chaque année.

      Il contient des définitions précises de ces mots (y compris "universel", je crois), pour lesquelles des gens ont fait des années de prison, de grèves de la faim… toutes choses que les zozos en marche ignorent évidemment et qui ne peut que redémarrer une fois ce SNU mis en place.

    • Je pense que ça va juste être la guerre.

      Le Minilecte est en vacances depuis une semaine : nous sommes allés cherché son barda à l’internat de son lycée de quartier sensible, puis nous nous sommes rendus à l’hypermarché du coin.

      Le choc : depuis 27 ans que je suis partie (j’étais en fac au même endroit), ça n’a pas bougé. Entendre : aucun travaux d’amélioration, modernisation, réparation ou quoi que ce soit. Donc, c’est juste super délabré. Dans la galerie marchande, une vitrine sur deux est bouchée par ces panneaux décorés et lénifiants qui t’annoncent l’ouverture prochaine d’une enseigne géniale qui n’en à rien à battre des quartiers pauvres.
      Capsule temps.

      Les chiottes sont à moitié démolies. Il n’y a ni savon ni PQ. Un gars qui passe par là m’informe : « mais il n’y a jamais de savon ou de PQ, ici ». Pas notes de service non plus avec le personnel de ménage qui passe au moins toutes les heures, comme dans l’hyper de la ville bourgeoise d’à côté : comprendre que les bourgeois ne sont pas moins crades que les pauvres, c’est juste qu’on mobilise plus de moyens pour nettoyer leur merde .

      J’étais dans ce centre commercial pour films post-apo et je me disais que les gens du coin devaient bien prendre en pleine gueule le message qui leur est renvoyé chaque jour par l’ensemble de la société : vous ne valez même pas le papier pour se torcher le cul avec.

      Au bout du parking, un beau grillage tout propre tout neuf pour séparer le centre commercial du terminus du métro et de son parking surveillé pour SUV de navetteurs, les classes moyennes laborieuses empêtrées dans leurs crédits et leurs journées à rallonge. Du fric (un peu !) pour eux, rien pour les autres.

      Et les gus pensent vraiment que des jeunes qui ont grandi dans ce mépris, ils vont faire preuve de bonne volonté à faire les guignols pour cette république qui leur crache à la gueule chaque minute de leur vie ?

      Mais je n’y crois même pas une seconde !

    • En fait, à l’occasion de la mise en place du SNU, est en train de se réaliser la mainmise de l’Éducation nationale sur l’ensemble du secteur «  sport, jeunesse, éducation populaire, vie associative  ».

      La lecture de la circulaire du 12 juin 2019 relative à la mise en œuvre de la réforme de l’organisation territoriale de l’Etat est édifiante,… Parue au JORF du 13/06/19
      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038599066&fastPos=1&fastReqId=868

      Recentrer les missions Sport, Jeunesse et Vie associative, les rapprocher de l’Education nationale et préparer la mise en œuvre du service national universel (SNU)
      Inscrite dans le cadre d’une démarche éducative, la mise en œuvre du SNU sera assurée par le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, qui se voit transférer les missions aujourd’hui exercées au sein des DRJSCS et des DDCS en matière de sport, de jeunesse, éducation populaire et vie associative, avec pour objectif de les revoir et de les positionner notamment au service de la mise en œuvre du SNU.
      S’agissant de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, les équipes départementales seront dorénavant placées dans les directions des services départementaux de l’éducation nationale tout en restant sous l’autorité du préfet de département pour ces missions.
      […]
      Un délégué académique à la jeunesse, à l’éducation populaire, à la vie associative et au sport sera placé auprès du recteur de région académique et animera le réseau des équipes régionales et départementales chargées de ces missions.

      Quelques lignes au-dessus, on apprend d’ailleurs que les DRJSCS (Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale) ainsi que les directions départementales vont être fusionnées respectivement avec les DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi et les Unités départementales des DIRECCTE.

      - Au niveau régional, en regroupant dans une entité unique les DIRECCTE et les DRJSCS ;
      – Au niveau départemental, en regroupant les compétences en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion des DDCS et des DRDJSCS, avec les compétences des unités départementales des DIRECCTE, dans un nouveau réseau, celui des Directions départementales en charge de l’insertion, de la cohésion sociale, du travail et de l’emploi (leur nom fera l’objet d’une décision prochaine des ministres en charge, après consultation du réseau). Au sein de cette entité, l’inspection du travail conservera son système actuel d’organisation de la ligne hiérarchique.

      Au passage, j’avais jamais fait attention à l’ordre de l’énumération des compétences des DIRECCTE. On notera qu’à force d’empiler les compétences on a atteint un seuil quant à la longueur des sigles qui commence à poser un sérieux problèmes. Si on additionne tout, on a entreprise, concurrence, consommation, travail, emploi, jeunesse, éducation populaire, vie associative, sport, cohésion sociale, insertion, lutte contre la pauvreté et l’insertion sociale…

      Et, toujours un peu plus haut, l’Éducation nationale a déjà récupéré les missions de formation et de certification qu’exerçaient la Jeunesse et les sports ainsi que la main sur les diplômes des secteurs social, sanitaire et paramédical… On remarquera d’ailleurs que tous ces transferts s’accompagnent d’allègement de la mission.

      Un effort similaire de clarification des compétences doit être conduit au sein de l’Etat, et entre l’Etat et les autres acteurs, dans les domaines suivants :
      – Jeunesse et vie associative, en transférant à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur la formation / certification dans le secteur animation jeunesse, après allègement de la mission.
      – Sport, en transférant la mission « formation certification » à l’éducation nationale, après allègement de la mission, et en étudiant la possibilité d’externaliser l’homologation des installations sportives, à l’exception de la compétence pour les lieux accueillant du public.
      – Cohésion sociale - formation / certification, en transférant, après allègement de la mission, à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur la certification des diplômes post-baccalauréat dans le secteur social, ainsi que dans le domaine sanitaire et paramédical ; l’organisation et le positionnement des instances médicales et de réforme pour la fonction publique (FPE et FPH) seront également réformés.

      Bref, Jean-Michel Blanquer est un ministre très méritant. Ses services en profitent pour récupérer un énorme paquet de missions qui leur échappaient ou, plus prosaïquement, pour mettre la main sur des services (et des budgets) qu’ils devaient partager avec des services «  rivaux  ».

    • Tout ça résulte du décret du 24 octobre 2018 relatif aux attributions du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037523821&fastPos=3&fastReqId=868
      (texte illisible, comme c’est la règle depuis un certain temps, il renvoie aux textes modifiés sans préciser les modifications)

      L’article définissant les compétences du ministère de l’Éducation nationale, dans sa version actuelle, résultant du décret du 24/10/2018

      Décret n° 2017-1080 du 24 mai 2017 relatif aux attributions du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse - Article 1 | Legifrance
      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=LEGIARTI000037527400&cidTexte=JORFTE

      Article 1

      Le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement en faveur de l’accès de chacun aux savoirs et du développement de l’enseignement préélémentaire, élémentaire et secondaire.

      Il veille, conjointement avec les autres ministres intéressés, au développement de l’éducation artistique et culturelle des enfants et des jeunes adultes tout au long de leurs cycles de formation.

      Il élabore et met en œuvre la politique en faveur de la jeunesse et du développement de la vie associative. A ce titre, il veille notamment au développement de l’engagement civique et, pour le compte de l’Etat, à l’efficacité de l’action conduite par l’agence du service civique. Il prépare, en lien avec les autres ministres intéressés, la mise en œuvre du service national universel.

      Il contribue à la définition et à la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière d’égalité des chances et de lutte contre les discriminations.

      Il participe, conjointement avec les autres ministres intéressés, à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en faveur du développement et de la diffusion des usages du numérique dans la société et l’économie.

    • Ah c’est de l’enseignement—France 3 classe ça dans la rubrique « Armée » :)
      Mais la scolarisation est obligatoire jusqu’à quel âge ? 16 ans il me semble ? Et c’est une obligation qui incombe aux parents, pas aux jeunes, et qui en plus connaît de multiples dérogations.

    • Ben y a du flou ou, au moins, une inflexion nette (et récente)

      • en octobre 2018 :

      [le MEN] prépare, en lien avec les autres ministres intéressés, la mise en œuvre du SNU.

      en juin 2019

      dans le cadre d’une démarche éducative, la mise en œuvre du SNU sera assurée [par le MEN]

      et là, il n’y a plus d’autres ministres intéressés

      On en revient aux « fondamentaux », l’éducation civique, c’est le boulot de l’ÉducNat… l’engagement aussi, même si, ça bouge :-D …

    • Rappel : Une émission de radio et un dossier sur
      Le Service National Universel, le SNU qui vient ! Campus Lille
      https://www.campuslille.com/index.php/entry/service-national-universel-snu

      C’était ce que l’on appelle une « promesse de candidat ». Emmanuel Macron, lors des élections présidentielles, avait indiqué qu’il mettrait en œuvre un Service national universel. Les choses se mettent en place et permettent de voir le contour réel que cela va prendre. Le SNU devrait se mettre progressivement en place en juin 2019 et le département de la #Creuse sera l’un des départements « pilote ».

      http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/LP181208.mp3

      Beaucoup de dispositifs différents dans le temps, Service civique, service national, Cadets, Journée de la Défense se super- posent aujourd’hui dans un fatras difficilement compréhensible. Le SNU a pour objet d’unifier dans le temps tous ces dispositifs pour en faire un instrument de domestication de la jeunesse au compte du « maintien de l’ordre » (baptisé « cohésion sociale »), qui n’est que le maintien de l’exploitation, de la misère sociale et de l’état permanent de guerre.

      Il s’agit de mettre à terme en situation toute une classe d’âge chaque année, soit environ 800 000 jeunes. C’est donc toute la jeunesse de notre pays qui sera enrôlée dans ces opérations. L’opération montera en charge pendant 7 ans avant d’atteindre son objectif.

      Voici les prévisions :
      ■ 2019 : 824 907 jeunes
      ■ 2020 : 820 076 jeunes
      ■ 2021 : 824 269 jeunes
      ■ 2022 : 826 929 jeunes

      Le rapport du groupe de travail chiffre à 24 000 les jeunes qui refuseront « par conviction, refus d’autorité ou par désintérêt » le SNU, et à 8 000 ceux qui, du fait de leur handicap, ne pourront l’effectuer. Sont également à éliminer 2 000 filles enceintes et mères de famille et 40 000 jeunes français à l’étranger. Le gouvernement table donc sur un effectif réel de 700 000 jeunes mobilisables chaque année.

      Aux manettes : le ministère de la Défense, c’est-à-dire l’armée.
      C’est le général Daniel Ménaouine qui est responsable du groupe de travail au ministère de la Défense. Bien entendu, dans la droite ligne de l’hypocrisie macronienne ambiante, on cachera que c’est l’armée et la gendarmerie qui vont encadrer les jeunes, on parlera de « citoyenneté », tarte à la crème de toutes les sottises que le pouvoir débite au kilomètre.

      La grande crainte des rapports est le rejet par la jeunesse de cet embrigadement. On lit ainsi : « Il faudra être extrêmement prudent pour que les bonifications résultant de l’engagement ne puisse pas être globalement lues comme le rendant obligatoire à raison de l’ampleur de la restriction des droits qui résulterait de son inaccomplissement. [...] « En effet, la contradiction relative qu’il y aurait à vouloir rendre obligatoire un engagement, qui n’a de sens que librement consenti, et qui serait susceptible de perturber, au moins dans la perception initiale qu’en auraient les intéressés, le bon déroulement des études et l’entrée sur le marché de l’emploi, risquerait de focaliser les critiques et de cristalliser une opposition, certes minoritaire, mais qui peut suffire à entraver le déploiement du projet. »

      La conclusion du rapport du groupe de travail du général de division Daniel Menaouine est tout aussi alarmiste : « On ne doit pas dissimuler l’ampleur des oppositions qui, sans doute minoritaires aujourd’hui, pourraient demain concerner, de manière plus significative, les principaux intéressés, c’est-à-dire les jeunes, et leurs organisations. »

      On parle de citoyenneté, mais la question de fond, en confiant la mise en œuvre du SNU à l’armée, c’est l’encasernement des consciences au nom des « valeurs » de la République, dont tout le monde parle et que personne ne peut définir.

      La palme en matière d’hypocrisie revient au Conseil d’Orientation des Politiques de jeunesse, dans son avis du 30 janvier 2018, qui se prononce pour un SNU sur la base du volontariat, mais qui indique : « Si néanmoins le caractère obligatoire du SNU devait être retenu, il conviendrait alors de veiller à garantir une mixité sociale effective et à éviter la multiplication des dérogations. » C’est un volontariat où tous doivent aller !
      Le volontariat obligatoire, en quelque sorte.

      Kaki un jour, Kaki toujours

      S’il s’agit de former des futurs citoyens, pourquoi est-ce à l’armée et à la gendarmerie de le faire ?


      Il s’agit en fait d’imbiber la société par le militaire. C’est la discipline des consciences qui est recherchée.
      C’est la Commission de la Défense nationale de l’Assemblée nationale qui a été chargée d’établir ce projet le 12 septembre 2017, et pas une autre Commission, comme celle liée à l’Education, par exemple.
      Pour camoufler l’opération, le SNU sera « rattaché » aux services de tutelle de la Jeunesse, mais les cadres militaires resteront affectés au ministère de la Défense.

      Le SNU se ferait en trois étapes et deux phases majeures. De 15 à 18 ans, il y aura une phase, obligatoire et uniforme, 15 jours en hébergement en internat ou en immersion dans une structure publique ou associative, sur le temps scolaire ou pendant les congés scolaires. Sera alors délivré un « passeport citoyen ». Ensuite, la phase II est celle de l’engagement « volontaire » pour une durée de trois à six mois, avant 25 ans.

      A partir de 13 ans, il y aura d’abord la généralisation de l’information sur le SNU, pour mieux conditionner les cerveaux sur
      son inéluctabilité. Dès 15 ans, on va ainsi « bourrer le crâne » des enfants sur la question de la Défense nationale au sein de l’Ecole publique. On va donc faire intervenir des militaires, des gendarmes, des Anciens Combattants, des réservistes de tout poil qui vont parler de la Patrie et de la Défense nationale (nom pudique d’aujourd’hui pour ne pas dire « de la Guerre »).

      L’objectif : la Résilience, c’est-à-dire la capacité de mobiliser tout le monde en cas de conflit.
      Définition : « La résilience désigne la résistance d’un matériau aux chocs ; (le « fait de rebondir », du latin resilientia, de resiliens) : la capacité d’un corps, d’un organisme, d’une espèce, d’un système à surmonter une altération de son environnement. » En clair, la mobilisation de la société dans son ensemble en cas de « choc ». Il fut un temps où l’on appelait cela la mobilisation, qui est toujours la première étape de la guerre, c’est-à- dire : faire mettre un uniforme à tout le monde. L’idée du rapport de la commission de la Défense est aussi d’inciter un grand nombre de jeunes de 11 à 16 ans à devenir des « cadets ».

      La Commission Armée-Jeunesse, dans son rapport du 27 mai 2016, visait un objectif de 3 000 cadets, dont il existe trois formes :
      Les cadets de la Défense,
      Les cadets de la Gendarmerie,
      Les cadets de la Sécurité civile.


      Pour macron, " Le service national universel sera mené à son terme"

      Ce sont des formations de type militaire. Le rapport de la Commission de la Défense propose un plan de 100 000 cadets qui coûterait aussi cher que la Journée de Défense qui serait alors supprimée et remplacée par le SNU.

      Deuxième étape de 16 à 25 ans : préparation militaire, engagement associatif, service civique. Selon le rapport de la Commission, le « volontariat » sera encadré par une exigence : « le SNU devra s’adresser à tous, être attendu par tous, être utile à tous ». Il n’y aura pas d’uniforme, mais le port d’une « tenue commune ». Le Kaki est voyant, en effet, et pourrait dévoiler la manœuvre.

      Un embrigadement généralisé

      L’objectif est clairement affiché : « la défense de la Nation s’incarne avant tout par la contribution de chacun à la cohésion nationale ». Que devient la liberté de conscience de celui ou de celle qui se moque comme de sa première chemise de la « cohésion nationale » ?
      C’est-à-dire par exemple des partisans de la lutte des classes ?
      C’est la militarisation de la société. En rang par deux, je ne veux voir qu’une tête. La ligne bleue des Vosges est remplacée par la cohésion sociale !

      Tout cela s’inscrit dans l’article 111-2 du Code du Service national : « La journée Défense et citoyenneté a pour objet de conforter l’esprit de défense et de concourir à l’affirmation du sentiment d’appartenance à la communauté nationale, ainsi qu’au maintien du lien entre l’armée et la jeunesse ». Engagez-vous et vous verrez du pays !
      Le SNU est conçu pour être un filtrage des « meilleurs » qui pourront alors être engagés dans l’armée : c’est un réservoir destiné à alimenter les casernes.

      Dans son audition du 22 mars 2018, le général de corps d’armée Ponties a précisé que : « l’instauration du SNU permettra non seulement de renforcer l’esprit de défense, mais aussi de valoriser l’offre du ministère des Armées et ainsi de se conformer aux enjeux de pérennisation du modèle d’armées français qui dépend d’un volume de recrutement ambitieux. »

      L’enseignement moral et civique (EMC), créé par la loi du 8 juillet 2013, permet aussi de mettre en œuvre deux modules de Défense, c’est-à-dire de préparation à la guerre. Mais il existe aussi un autre module « Exercer sa citoyenneté dans la République française et l’Union européenne ».
      On met ainsi sur le même plan, ce qui est fort discutable, la citoyenneté dans la Nation et celle, fumeuse et hypothétique, de l’Union européenne.Ce serait autre chose d’employer une formule comme « être un citoyen du monde », ce que chacun ressent un peu, mais cela n’est pas l’allégeance à des institutions supranationales, c’est la référence à une dimension qui embrasse l’Humanité toute entière. Si ce n’est pas de la propagande pour l’Union européenne, qu’est-ce donc ? Autant on peut se sentir citoyen d‘un pays, autant citoyen de l’Union européenne, c’est une autre affaire politique de conviction personnelle. Là, tout est mis sur le même plan : si tu veux être citoyen, tu dois faire allégeance aux institutions anti- démocratiques et cléricales de l’Union européenne.

      Selon une statistique, en 2012, seulement 60% des jeunes ayant vécu la Journée de Défense ont reçu un enseignement de défense. Il faut donc atteindre 100%. Le recensement obligatoire en mairie dès 16 ans permettra ainsi l’inscription obligatoire du jeune sur les listes électorales. Tant pis pour celui qui ne veut pas voter. Cela ne sera plus une démarche volontaire marquant une volonté d’adhésion, mais un fait obligatoire. Bonjour, la liberté de conscience !

      Une main d’œuvre taillable et corvéable à merci

      Toujours selon le rapport parlementaire, tout cela vise à favoriser la mise en œuvre du service civique pour chercher les volontaires pour les armées, dans l’internationale et pour l’insertion. Le service civique dure de 6 mois à un an. Il donnera des points pour obtenir ses diplômes. Il est payé environ 738 euros par mois au maximum. Cela ne fait pas cher du CDD. Le rapport parlementaire note, attristé, que l’Agence du service civique propose des stages qui sont en fait des emplois à plein temps dans des structures sportives, ce qui fait faire des économies substantielles aux clubs.

      Le rapport parlementaire ouvre aussi d‘autres pistes comme celle d’une préparation militaire de douze jours à partir de 18 ans et celle d’inciter les jeunes avant 26 ans « à effectuer un service d’une durée longue, de six mois minimum, auprès d’une structure agréée, qu’il s’agisse par exemple des armées, d’une collectivité territoriale, d’un établissement de santé, des acteurs du secteur associatif ou encore des entreprises. » Pour avoir une main d’œuvre quasi- gratuite, ce ne seront pas les volontaires qui vont manquer !

      Une autre piste proposée : service obligatoire de neuf mois pour tous !

      Il est à noter que si pour le Service civique étaient exclus les Comités d’entreprise, les syndicats, les partis et les associations religieuses, pour le SNU, il n’est fait mention d’aucune incompatibilité.
      Chacun voudra se servir en main d‘œuvre gratuite. Bien entendu, les associations, syndicats et religions étant devenus « subsidiaires » de remplacement des carences de l’Etat, ils auront droit « à des compensations adéquates ».
      Sera délivré un agrément pour 3 à 5 ans qui pourra être retiré à tout moment. La carotte et le bâton.

      La réserve citoyenne de l’Education nationale sera aussi mise à contribution pour formater les consciences des élèves. La réserve civique, c’est la constitution d’une garde nationale à la mode américaine. C’est la militarisation de la société. D’ailleurs, une enquête Eurobarometre réalisée en 2011 auprès des 15-30 ans montre que la France est en dernière position sur la question de la reconnaissance de l’engagement bénévole ; seulement 7% des jeunes contre 25% en moyenne au sein de l’Union européenne.
      La jeunesse française résiste à l’enrôlement. C’est sans doute cela « l’esprit gaulois » que vilipende Emmanuel Macron. Le SNU vient donc bien à propos pour briser cette résistance.

      Au passage, le rapport parlementaire indique la vraie raison de la suppression du service militaire en 1997 par Jacques Chirac : « C’est bien parce qu’il était devenu inefficace et qu’il remettait en cause la capacité opérationnelle de l’ensemble des armées que le service militaire a été abandonné ». Ce n’est donc pas pour « moins d’armée », mais pour « mieux d’armée » que le SNU va être fait pour remplacer l’ancien service militaire.

      Tous mobilisés, tous militarisés

      Service National Universel - SNU - Mode d’emploiLe SNU sera obligatoire et d’une durée continue déterminée. On parle actuellement d’un mois ou de plusieurs. Mais l’objectif est clair : « Dans cette optique, le SNU aurait avant tout vocation à préparer une nouvelle génération d’appelés à un engagement ultérieur, au sein de la garde nationale ou de la réserve civique. En d’autres termes, ce scénario est organisé autour d’un seul objectif : tous réservistes ! ».

      C’est l’aveu de la militarisation totale de la jeunesse.
      Mais pas que la jeunesse. Le rapport parlementaire indique : « Dans ce contexte, l’engagement de tous au service de l’intérêt général, des autres et, in fine, de la Nation, est indispensable au renforcement de la cohésion nationale. Il s’agit d’un enjeu qui dépasse le seul service national universel. Vos rapporteurs en sont convaincus, l’engagement doit être l’affaire de tous, du plus jeune âge jusqu’au plus vieux. C’est pourquoi, le parcours qu’elle propose n’a pas vocation à prendre fin à 25 ans, mais bien à se poursuivre tout au long de la vie. » Tous enrôlés, tous mobilisés, tous militarisés !

      Tout le monde sera appelé à faire le SNU, les garçons, les filles, « en l’absence totale de distinction de genre et d‘orientation sexuelle » et « dans toute la mesure compatible avec le handicap, à l’incorporation des personnes en situation de handicap ». Il y aura même les étrangers mineurs dont les parents immigrés sont en situation irrégulière, avec cette interrogation douloureuse : « Il est évidemment délicat d’imposer cette obligation qui pourrait être regardée comme un début de régularisation, alors que les parents n’ont pas droit au séjour ou, du moins, pas encore reconnu et pas durable. »

      Mais la Commission de la Défense s’inquiète des réactions possibles des jeunes. Si cela est fait dans le temps scolaire et universitaire :
      Quid des études ?
      Pendant les congés : quid des jeunes qui veulent travailler pour se payer leurs études ?
      S’ils sont salariés : quid des patrons qui ne verront pas d’un bon œil une partie de leurs salariés être absents ?
      Et surtout, le caractère obligatoire risque de voir les jeunes se cabrer. Aussi, on va parler de « volontariat », mais tout faire pour l’imposer. Ainsi, le rapport parlementaire propose que cela donne des points supplémentaires pour l’admissibilité aux concours de la Fonction publique afin d’inciter les jeunes à être « volontaires ». De même, il préconise que les jeunes qui seraient réfractaires au SNU soient sanctionnés par « l’impossibilité de passer le code, le baccalauréat ou un autre diplôme, l’exclusion des concours administratifs ».

      La piste privilégiée est de faire faire cela dans les établissements scolaires, car cela coûterait cher à l’armée et pourrait diminuer ses moyens pour les OPEX. On va donc surcharger les enseignants de tâches supplémentaires pour permettre aux militaires de jouer à la guerre sur les théâtres des opérations extérieures, terme galant pour cacher les opérations néo-coloniales.

      Il y a aussi un "débat" entre les deux ministères concernés (Education nationale et Armées) pour savoir qui doit en suppor- ter le coût... Et ce n’est pas à prendre sur l’augmentation des crédits militaires.
      Si les sommes nécessaires sont prises sur les crédits de l’Education nationale, alors cela diminuera d’autant les crédits affectés à l’Instruction (voire des postes d’enseignants !). La nomination d’un gendarme à la retraite comme adjoint dans un collège de Stains indique sans doute la marche à suivre pour le gouvernement, mais cela a provoqué la grève des personnels ! Il n’y aura donc pas que les jeunes à refuser ce projet réactionnaire.

      Le diable se cache dans les détails

      Il est recommandé pour développer « l’esprit de défense » de faire visiter par les élèves des lieux de mémoire comme « Verdun ou les plages de Normandie », mais pas que. Est ainsi conseillé par la Commission parlementaire « un monument rendant hommage aux harkis ou à ceux de l’Armée noire qui sont tombés pour la France. » Si ce n’est pas l’apologie de la France coloniale, qu’est ce donc alors ?

      Il y a aussi un problème de taille pour le gouvernement. La Constitution n’autorise le Législateur à définir des sujétions que pour la défense nationale et ce pour des citoyens majeurs. Il est donc impossible en l’état actuel d’imposer un internat à des mineurs. Aussi, le gouvernement se propose de faire modifier la Constitution pour organiser l’embrigadement de mineurs. Quel progrès démocratique !

      Mais pour cela, il faudrait contourner l’obstacle du Conseil constitutionnel. Un seul moyen : passer par la voie référendaire. Ce qui est assez risqué, tous les apprentis Bonaparte le redoutent. Mais bien entendu, la piste d’un référendum auprès des jeunes est écarté, « car cela constituerait une prise de risque pour l’Exécutif » (Source : Le Monde Campus du 10/10/2018)
      Un autre moyen serait le recours au monde associatif en externat. Il existe 600 000 associations dans lesquelles pourraient se faire ce stage qui serait tout bénéfice pour lesdites associations.
      Ce serait de la main d’œuvre gratuite, une sorte de STO humanitaire (Service du Travail Obligatoire sous le Régime de Vichy). Et les associations, cela va des joueurs de boules aux associations religieuses en passant par celles qui font dans l’humanitaire comme d’autres naguère faisaient dans le beurre.

      C’est ainsi qu’en 2019-2022, dans le cadre du service civique 5 000 jeunes - dont 500 eux-mêmes réfugiés seront engagés en faveur de ces derniers. D’un côté, le gouvernement bombarde les peuples et de l’autre, il « mobilise » les jeunes pour réparer ses dégâts.
      Et cela ne va pas aider la jeunesse à s’en sortir. Selon une étude de l’INSEE en 2013, 20% des jeunes femmes et 17% des jeunes hommes sont pauvres. Le CREDOC, en 2015, annonce qu’un jeune sur quatre a renoncé à des soins médicaux faute de moyens financiers


      Le SNU vue par la République En Marche (Programme Mars 2017)

      Un détail est assez amusant à la lueur de l’actualité de novembre 2018. Il est proposé par l’armée qu’à la fin du SNU, un gilet jaune soit remis à chaque jeune, avec derrière le sigle SNU. En cas d’accident ou de catastrophe, le jeune devra le vêtir pour se rendre au lieu des secours et des interventions. Quand l’armée elle-même propage les gilets jaunes, tout est permis !

      Comme il semble évident que les « bénéficiaires » du SNU ne pourront pas tous être logés dans les internats scolaires et ce qu’il reste de casernes, alors le rapport de la Commission suggère de revenir à une forme de réquisition des logements. Cela va rappeler des souvenirs !

      Pour le recensement des jeunes au SNU, il ne sera pas fait d’appel d’offre pour un système informatique global, mais « cela devrait être l’occasion de l’élaboration à laquelle la jeunesse elle-même participerait ». En clair, la jeunesse sera aussi appelée à participer à son propre fichage et recensement électronique.

      Pour toutes les raisons expliquées dans cette brochure numérique, la Fédération nationale de la Libre Pensée dit :
      Non au Service national universel !

      Sources :
      Rapport d‘information par la Commission de la Défense nationale et des Forces armées
      http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-info/i0667.asp

      Avis du Conseil d’Orientation des Politiques de jeunesse (30 janvier 2018)
      http://www.jeunes.gouv.fr/IMG/pdf/COJ_-_Avis_SNU_-_Rendu_le_30_janvier_2018.pdf

      Rapport du groupe de travail SNU par le général de division Daniel Menaouine http://cache.media.education.gouv.fr/file/11_-Novembre/92/6/Rapport_Consultation_SNU_19112018_1034926.pdf Le Monde campus et différents articles de presse

      #Audio #Radio # #radios_libres #radio_campus_lille #service_national_universel #snu #contrôle #jeunesse #petain #en_marche #militarisation #armée #militarisation #éducation nationale #Défense_nationale #résilience #cadets

    • Je persiste ! l’armée s’est fait virer du SNU qui est passé à l’Éducation nationale. Plusieurs éléments dans ce sens. En vrac :

      • la comm’ de lancement met en scène le ministre et son secrétaire d’état. Ici remettant le paquetage à Tourcoing


      https://www.flickr.com/photos/educationfrance/albums/72157709123877988
      Accessoirement, tous les exemples de la phase d’expérimentation se passent dans des lycées.

      • les missions du DSNJ, Direction du service national et de la jeunesse, dans leur version du 4 juin 2019 ne comprennent pas le SNU
      DSNJ
      https://www.defense.gouv.fr/sga/le-sga/son-organisation/directions-et-services/direction-du-service-national-et-de-la-jeunesse-dsnj/dsnj

      Depuis sa création en mai 2017, la direction du service national et de la jeunesse (DSNJ) assure le pilotage de la politique jeunesse du ministère. Elle rassemble quatre piliers :
      – Le service national et la Journée Défense et Citoyenneté (JDC), chargé de mettre en œuvre la Journée Défense Citoyenneté (JDC) obligatoire et universelle pour tous les jeunes Français recensés, âgés de 16 à 25 ans
      – Le Service Militaire Volontaire (SMV), dispositif militaire d’insertion, destiné aux jeunes Français volontaires, âgés de 18 à 25 ans, résidant en métropole, peu ou pas qualifiés et éloignés de l’emploi
      – Le Département des Politiques en faveur de la Jeunesse (DPJ), en charge du Plan égalité des chances et de la promotion d’actions citoyennes
      – Le secrétariat général de la Commission Armées Jeunesse (CAJ), favorisant la connaissance mutuelle entre la jeunesse et les forces armées

      • la CFDT-Défense se fait du souci (CTR du 15/03/19)
      http://www.cfdt-feae.com/images/Docs/2019/Articles/190315_CR_CTR_DSNJ_comp.pdf

      Sur le SNU (Service National Universel), la CFDT a fait remarquer qu’en l’état actuel de la préfiguration (expérimentation), la DSNJ était hors boucle et que le manque d’information descendante créait de l’inquiétude. Le directeur a estimé qu’il répercutait toute l’information disponible aussi rapidement qu’il le pouvait. L’architecture globale de la nouvelle journée est présentée au ministre des armées en semaine 17 et le directeur a déclaré se battre pour positionner la DSNJ dans le SNU afin « de ne pas trop en prendre tout en restant indispensable ». Il a précisé qu’il était préférable de ne pas cesser brutalement la JDC dès la mise en place du SNU mais que nos métiers comme nos localisations pouvaient être amenés à bouger. Il a
      également indiqué que les messages délivrés en JDC actuellement le seront aussi au SNU qui comprendra bien une journée « défense ». Les tests (QO, QE, FL) ne feront pas partie de cette journée « défense ». En tout état de cause les décisions restent en suspens tant que les arbitrages politiques ne sont pas rendus.

      Doutes qui n’ont pas été levés au CTR suivant 7/06/19, tout frais donc, le CR de la CFDT étant titré : Le temps passe, mais les questions restent…
      http://www.cfdt-feae.com/images/Docs/2019/Articles/190606_cfdt_CR_CTR-DSNJ.pdf

      PREFIGURATION SNU ET POURSUITE DE LA JDC
      La CFDT a interpelé le GCA MENAOUINE en soulignant que le personnel civil DSNJ n’était pour le moment associé qu’au déroulement des tests DDL (détecté en difficulté de lecture) en phase de préfiguration SNU. Les encadrants de la DSNJ ne dérouleront plus entretiens, ni modules IJC, ni remise de certificats, ni questionnaire d’évaluation.

      Cette seule mission DDL ne semble pas garantir l’emploi à long terme. Le directeur affirme qu’il faut rester optimiste, la JDC n’est pas vouée à disparaître à l’horizon 2022. Toutefois, avec la montée en puissance du SNU, les missions vont changer et il n’y a aucune garantie sur le maillage géographique et sur les métiers actuels. Des évolutions seraient incontournables.

      D’où il ressort nettement que la haute hiérarchie militaire n’est tout simplement pas mise au courant des projets (ils sont hors de la boucle et transmettent tout ce qu’ils savent, à savoir rien…) De toute évidence, les arbitrages politiques ne leur sont pas favorables.

      En plus de fournir le contenu de la JDC (Journée de défense et de citoyenneté) en version allégée (pas de tests, pas de diplôme), le rôle de l’armée consistera à fournir un encadrement gratuit, sous la forme d’officiers généraux en 2ème section qui sont dans une situation intermédiaire entre réserve et retraite – ils sont payés de toutes façons et appelables pour bosser sans supplément.

      En gros des animateurs Jeunesse et Sports en CDD de mission qui ne coûtent rien,

    • On attend la prise en compte de tout ça dans l’organigramme du super-ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse (et du SNU et de la cohésion sociale et de…)

      Au passage, ça doit être un joyeux bordel…

      Et, comme me le disait un collègue il y a bien longtemps à propos de la place des GRETA dans la formation permanente : c’est le fusil à deux coups : on les a ratés en formation initiale, same player shoots again !

      Idem pour l’instruction civique, citoyenne, respect des valeurs républicaines, cohésion sociale. L’EN a droit à une deuxième chance

    • Au fait, quels sont les moyens coercitifs prévus ? Par exemple, ça fait chier le·la jeune de se lever le matin pour aller brailler la Marseillaise en admirant le lever de drapeau, et ille reste au lit, ou ille fait le pitre pendant, ou bien ille regarde son smartphone pendant que c’est interdit…

      Parce que l’armée, y’avait tout de même des moyens assez sévères, en plus ça durait un an, alors ils avaient assez clairement le moyen de te faire chier longtemps.

      Pour l’école, je vois bien non plus quels sont les moyens dont elle dispose, pendant deux semaines maximum, pour venir te tirer du lit et t’obliger à te tenir tranquille pendant le lever des 3 couleurs et à changer Moralès, Moralès.

    • On aura, bien sûr, noté que l’interpelé par la CFDT au CTR (Comité technique de réseau) du 9 juin est le GCA Menaouine, président de la Commission armée jeunesse depuis août 2018, est bien le même qui avait été chargé en février 2018 de piloter le groupe de travail sur le SNU.

    • Tiens, je lis les «  questions  » posées le 17 février au lancement dudit GT :

      Le général Daniel Ménaouine va diriger le groupe de travail sur le « service national universel » | Zone Militaire
      http://www.opex360.com/2018/02/16/general-daniel-menaouine-va-diriger-groupe-de-travail-service-national-univ

      Ces personnalités devront donc répondre à plusieurs questions difficiles. La première porte évidemment sur le coût de ce service national universel, et avant tout sur son financement (2,4/3 milliards par an). Une autre concernera l’implication des militaires dans ce projet, alors que 2.500 d’entre eux sont déjà mobilisés pour les dispositifs existants (service militaire volontaire, service militaire adapté, etc), qui seront par ailleurs prolongés dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM).

      Le caractère obligatoire de ce service devra être précisé. Le 15 février, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq a déclaré qu’il ne fallait pas l’envisager « sous l’angle de la coercition. » Ce qui est un concept à préciser (une obligation sans coercition est-elle encore une obligation ?). En outre, des exemptions seront-elles prévues (pour celles et ceux qui sont déjà parents, par exemple, ou qui ont des ennuis de santé).

      Autre réponse attendue : celle concernant l’hébergement. Durant la campagne présidentielle, M. Macron avait avancé l’idée d’ouvrir les établissement scolaires et universitaires pour accueillir les « appelés ». Mais comme ce service pourrait durer 3, voire 6 mois, il faudra donc trouver autre chose… et donc de quoi loger 200.000 jeunes tous les trimestres

      Enfin, les modalités pratiques de ce service devront être définies. Il y aura-t-il une tenue unique pour tout le monde (tout le monde en survêtement ?) Quelle prise en charge pour les frais déplacement ? Qui sera l’employeur ? Quelles activités ? etc…

      « Beaucoup disent que c’est impossible à faire. Mais, rassurez-vous, je suis depuis bien longtemps habitué à ces débuts de discussion. Cela forge plutôt en moi la conviction que c’est une nécessité de le faire. Et cela répond à ce qui corrode au plus profond la cohésion de la Nation, à la tentation de l’individualisme », a assuré M. Macron, le 30 janvier dernier. C’est au pied du mur que l’on voit le maçon…

      16 mois plus tard, les questions restent… comme dirait la CFDT

      • on a réduit à 12 jours et on préfigure -> la question de l’hébergement est contournée, puisqu’on peut utiliser les établissements scolaires pendant les vacances scolaires

      • la coercition ?

      • la place des militaires, cf. CTR CFDT

      Rien qui ne puisse entraver le volontarisme blanquéro-macronien.

    • Je vais préciser sur la coercition.

      1. Il y a (aura) l’aspect « obligatoire » du SNU lui-même, et je suppose que ça peut se résoudre de manière assez classique.

      2. Mais il y a ce second aspect plus « subtile » : une fois que tu t’es présenté au SNU, que tu dors sur place, etc. Qu’est-ce qui va t’obliger à respecter les règles ?

    • La mission d’information considère que le service national trouverait un fondement constitutionnel uniquement s’il se rattache aux « sujétions imposées par la Défense nationale aux citoyens » au sens de l’article 34 de la Constitution.

      Un deuxième risque juridique réside dans la conformité de ce dispositif avec l’article 4 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, qui prohibe l’esclavage et le travail forcé. Ici encore, la seule option possible est de retenir la nature militaire du service national, expressément prévue comme exception au principe d’interdiction du travail forcé.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Service_national_universel (par bismatoj)

    • SNU : des lycées-casernes pour la servitude nationale universelle

      Aujourd’hui, lancement officiel du SNU (service national universel) : une période d’encasernement obligatoire, à forte dimension militaire, imposée à tous les jeunes de 15 ans (on a même vu, aujourd’hui des élèves de 3e incorporés !). Une initiative accompagnée par un silence assourdissant des enseignants et des milieux éducatifs.

      https://blogs.mediapart.fr/b-girard/blog/170619/snu-des-lycees-casernes-pour-la-servitude-nationale-universelle

      En réalité, malgré les dénégations de ses instigateurs, le SNU reste dans son principe un service militaire : encasernement obligatoire, uniforme, encadrement militaire, coercition, c’est bien un contrôle renforcé des jeunes (de plus en plus jeunes, avec un recensement envisagé dès l’âge de 15 ans) que vise la mise en place du dispositif. Comme dans toute institution militaire, il s’appuie pour arriver à ses fins sur un redoutable système de punition. Si ses responsables se montrent particulièrement discrets sur ce point, le rapport Ménaouine n’en fait pas mystère : les réfractaires, ceux qui refuseront de se soumettre à l’internement se verront condamnés à une sorte de mort civile, interdits d’inscription au bac, aux examens, au permis de conduire. Occasion de rappeler que, jusqu’à un passé récent, c’est toujours par la force, par la contrainte, que l’armée s’est imposée aux civils (lourdes peines de prison contre les insoumis, peine de mort en période de guerre, statut discriminatoire pour les objecteurs de conscience etc). Le discours officiel sur l’engagement, sur la fraternité vole ici en éclat pour laisser la place à un contrôle renforcé des jeunes, soumis à un rituel contraignant et infantilisant. Finalité ultime du SNU ? En réalité, l’acceptation d’un ordre politique et social qu’on interdit de remettre en cause, tenu à l’écart de toute critique.

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    • #SNU : première cérémonie en plein air à Evreux, devant une nouvelle statut du général de Gaulle (hideuse) et en présence du maire : 26 malaises de gamins d’après l’infirmier en assistance, avec des photos des pompiers les évacuant pendant la sauterie.
      Et petite cerise, à propos de la santé, le maire est toubib…

      Vidéo Twitter : https://twitter.com/Claire_Huy/status/1141015305138966528/video/1

      Photos : https://twitter.com/Tristan_CtP/status/1141030296445509634

      + actu.fr/normandie : https://actu.fr/normandie/evreux_27229/video-evreux-malaises-serie-lors-linauguration-nouvelle-place-lhotel-ville_2508

    • Ce truc est dégueulasse, entre autres choses gratinées qu’on se prend dans la gueule, au propre comme au figuré, en France depuis deux ans pour celleux que ça concerne nouvellement, depuis trente ans au bas mot pour celleux qui les subissent quotidiennement.

      Mais.

      Là c’est une expérimentation, de volontaires. Pour le reste, à moins de changer de régime politique, ce qui n’est plus une hypothèse improbable, les baveux en ricanent ou en salivent d’avance.

      Que ce soit sérieux ou non, ça ne concernera pas tout le monde, leur universel contraignant au son du clairon c’est du flan et ils le savent très bien.

      Alors je veux même pas savoir à quoi ou à qui est censé profiter ce nouveau coup de com’ / cette nouvelle diversion autoritaire dans les cerveaux malades des grands stratèges disrupteurs macroniens, le fait est que ça prépare toujours mieux les esprits à #on_y_va_tout_droit.

    • La préfecture soutient également que leur malaise est dû « à une forme d’émotion liée au caractère solennel de la cérémonie, au cours de laquelle les appelés devaient entonner la Marseillaise. »

      #il_n_y_a_plus_de_mots

    • http://www.le-temps-des-instituteurs.fr/ens-bataillons-scolaires.html

      A partir de 1879, un tournant se dessine avec la victoire des Républicains aux élections et l’arrivé de Jules Grévy à la présidence de la République.

      Développer la préparation militaire apparaît comme indispensable comme l’exprime Paul Bert pendant un banquet aux instituteurs : « Nous voulons pour l’école des fusils… oui, le fusil, le petit fusil que l’enfant apprendra à manier dès l’école, dont l’usage deviendra pour lui chose instinctive, qu’il n’oubliera plus et qu’il n’aura pas besoin d’apprendre plus tard.

      Car ce petit enfant, souvenez-vous-en, c’est le citoyen de l’avenir, et dans tout citoyen, il doit y avoir un soldat ; et un soldat toujours prêt. »

      Lors de la première commission de l’éducation militaire dont il est le président, il développe ses projets : « Je dis la question la plus importante, car un ministère dont le véritable nom devrait être « le ministère de l’Education nationale », ne doit pas avoir pour seul pensée de fournir aux intelligences des éléments de culture ; il devrait se préoccuper aussi, avant tout, peut-être par-dessus tout, de préparer pour la nation des citoyens dévoués, jusqu’au sacrifice suprême, dans les luttes où peuvent être engagés les intérêts de la patrie, sa liberté et sa gloire.

      C’est à préparer ces citoyens, cœur et corps, que nous devons travailler ici, et c’est ensemble des mesures à prendre qui constitue ce que j’appelle l’éducation militaire. »

      La Ligue française de l’enseignement, lors de son congrès de 1881, étend le cercle de son action en prenant en main la cause nationale de l’éducation civique et militaire. Jean Macé déclare : "L’important, c’est de commencer tout de suite et de donner aux campagnes de France le spectacle de leurs enfants se préparant, dès l’école, à défendre le sol de la Patrie, si jamais l’étranger essayait de revenir le fouler"

  • #amiante : intérimaires et sous-traitants « oubliés » par le droit
    http://multinationales.org/Amiante-interimaires-et-sous-traitants-oublies-par-le-droit

    Des dizaines de milliers de salariés ont travaillé en contact avec l’amiante, avant qu’elle ne soit interdite en 1997. La fibre tueuse pourrait causer 100 000 morts dans les trois prochaines décennies. Qu’ils aient travaillé sur des chantiers navals ou dans le BTP, ouvriers, artisans ou techniciens qui étaient en contact avec l’amiante peuvent bénéficier d’une préretraite. Problème : les intérimaires ont toutes les difficultés pour faire valoir ce droit. Et les salariés de sous-traitants en sont exclus, (...)

    #Enquêtes

    / #France, #Santé_et_sécurité_au_travail, amiante, #cancers_professionnels, #droits_des_travailleurs, santé et sécurité au (...)

    #santé_et_sécurité_au_travail
    "https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006758086&cidTexte=JORFTE"
    "https://www.ccomptes.fr/content/download/64959/1553741/version/2/file/2_7_indemnisation_victimes_amiante_tome_II.pdf"
    "https://www.cdc.retraites.fr/portail/IMG/pdf/rapport_annuel_2014_fcaata.pdf"
    "http://www.inrs.fr/dms/inrs/PDF/liste-allocamiante-fabrication.pdf"
    "https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT00002566453"
    "https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT00003165218"