« On ne peut se battre pour ce qu’on ignore », par Hakim Bey (Le Monde diplomatique, août 2014)

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  • « On ne peut se battre pour ce qu’on ignore », par Hakim Bey
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136/BEY/51211 #st

    « Nous qui vivons dans le présent, sommes-nous condamnés à ne jamais vivre l’autonomie, à ne jamais être, pour un moment, sur une parcelle de terre qui ait pour seule loi la liberté ? Devons-nous nous contenter de la nostalgie du passé ou du futur ? Devrons-nous attendre que le monde entier soit libéré du joug politique pour qu’un seul d’entre nous puisse revendiquer de connaître la liberté ? La logique et le sentiment condamnent une telle supposition. La raison veut qu’on ne puisse se battre pour ce qu’on ignore ; et le cœur se révolte face à un univers cruel au point de faire peser de telles injustices sur notre seule génération.
 Dire : “Je ne serai pas libre tant que tous les humains (ou toutes les créatures sensibles) ne seront pas libres” revient à nous terrer dans une espèce de nirvana-stupeur, à abdiquer notre humanité, à nous définir comme des perdants. »

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25132 via Le Monde diplomatique