• L’âne médiatique embarqué

    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/05/03/lane-mediatique-embarque

    L’âne médiatique se soucie avant tout de son picotin, c’est entendu. Si l’avoine est bonne, il est content et remue les oreilles dans le bon sens.

    L’âne médiatique est un animal du XXIe siècle : il sait qu’il faut regarder la réalité telle qu’elle est et « moderniser » le code du travail. Il le sait : le patron de son groupe de presse le lui a dit. En bon tirailleur du Parti de la Presse et de l’Argent, son rôle est d’assurer le service après-vente de la loi El Khomri. Alors c’est sûr il y a bien quelque mécontents, mais faudrait pas tout confondre, hein. Il y a d’un côté ceux qui manifestent gentiment leur opposition, en faisant une journée de grève de temps en temps et en disant dans le micro combien ils ne sont pas contents. Ça c’est bien, c’est républicain, paritaire et représentatif. Ça permet de conserver l’appareil bureaucratique pour être en mesure, la prochaine fois, d’aller de nouveau dire dans le micro qu’ils ne sont pas d’accord. Et puis il y a les casseurs. Alors ceux-là, le chroniqueur aux grandes oreilles les connaît bien aussi : ils sont toujours là pour nier la réalité telle qu’elle est et perturber le jeu démocratique. Ils ne sont pas représentatifs, ils ne parlent pas dans le micro et en plus ont l’outrecuidance de ne pas obtempérer quand le bon monsieur Cazeneuve et ses gentils playmobils leur demandent de dégager l’espace public, de rentrer chez eux et, tant qu’à faire, de ne pas en sortir. Alors là l’âne médiatique il sait ce qu’il faut dire : le « casseur » il ne pense pas, il n’est là -enfin, plutôt que là, il est « en marge »– que pour jeter des projectiles sur les forces de police, sans doute parce que ça l’amuse, parce que c’est son kiff, comme pense l’âne que dit le casseur, qui en général est jeune, écervelé et manipulé (on ne sait pas trop par qui, mais on le sait). Et ça c’est pas correct, de s’en prendre aux forces de l’ordre, qui sont là pour protéger les grandes avancées démocratiques que sont les agences bancaires et les agences d’esclavage intérimaire. Du coup l’étable médiatique, très confraternellement, reproduit la liste des accidents du travail de la porcherie d’à côté.