2016 | TRADFEM

/2016

  • Rediffusion
    #Alicen_Grey : Je me méfie des hommes « féministes »… et vous devriez le faire aussi
    http://tradfem.wordpress.com/2016/11/13/je-me-mefie-des-hommes-feministes-et-vous-devriez-le-faire-aussi

    Si vous êtes un mec qui lisez ceci et que vous vous considérez comme un féministe, alors j’ai simplement quelques questions pour vous :

    Êtes-vous plus susceptible d’arrêter de soutenir l’industrie du porno parce qu’elle exploite et brutalise violemment des femmes – ou parce que vous avez regardé trop de porno et que maintenant votre bite ne fonctionne plus très bien ? ?

    Si chaque femme féministe dans le monde se réveillait un jour et décidait que les hommes ne sont pas autorisés à se dire féministes, respecteriez-vous cette limite en comprenant que vous n’avez pas droit à tout ce que vous voulez – ou vous battriez-vous pour votre droit à vous approprier un mot destiné aux femmes, et aux femmes seules ?

    Avez-vous commencé à vous qualifier de féministe parce que vous avez un désir réel d’abandonner les façons dont vous bénéficiez du patriarcat – ou parce que vous pensiez que des femmes vous trouveraient plus intéressant si vous vous appropriiez leur identité ?

    Et aviez-vous le moindre intérêt pour les enjeux des femmes (avortement, écart salarial, harcèlement de rue, objetisation sexuelle dans les médias) avant de prendre conscience du féminisme – ou avez-vous attendu jusqu’à ce qu’on vous dise que les hommes aussi souffrent du patriarcat avant de vous inquiéter de ce qu’il inflige aux femmes ?

    Si cela n’est pas déjà tout à fait évident, chers Hommes Féministes, je me méfie de vous. (Ouais, je sais, « Mais pas de moi ! », « Pas de tous les hommes ! », Ugh, quoi que ce soit, taisez-vous.)

    Je me méfie de vous, parce que j’ai remarqué une chose :

    Au moment de discussions sur le racisme, je n’ai jamais entendu d’alliés blancs dire : « Je suis soucieux de cette question parce que la suprématie blanche nuit aussi aux Blancs ! »

    Et lors de discussions sur la pauvreté, je n’ai pas entendu de militants riches dire des choses comme, « Je me soucie de cette question parce que les riches souffrent aussi de l’oppression de classe ! »

    Alors pourquoi, grands dieux, pourquoi est-ce que je continue à entendre des hommes féministes dire, « Je me soucie de cette question parce que la suprématie masculine nuit aussi aux hommes ! »

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://medium.com/@alicengrey/not-all-men-well-actually-2d491d53dec4

    #hommes_féministes #violences

  • #Sarah_Ditum : Nous ne pouvons pas avoir un mouvement de femmes si nous ne pouvons nous identifier comme telles
    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/29/nous-ne-pouvons-pas-avoir-un-mouvement-de-femmes-si-nous-ne-pouvo

    La page frontispice de l’édition kiosques du National Geographic de janvier 2017 (photo de droite) comporte une omission de taille. Au nom d’une « révolution du genre » annoncée, cette photo de groupe est censée dépeindre la gamme des identités de genre aujourd’hui disponibles, par le biais de sept personnes dont chacune porte une étiquette : « intersexe non binaire », « transfemme », une deuxième « transfemme », « bigenre », « transhomme », « androgyne » et « homme ». Cherchez l’erreur… Comme des féministes l’ont aussitôt noté – mais comme le National Geographic ne l’a pas remarqué, ou ne l’a pas tenu pour remarquable – aucune « femme » n’est reconnue ici.

    La photo comporte évidemment des personnes de sexe féminin (à vue de nez, je dirais que trois de ces modèles sont nées femmes et trois nés hommes), mais la « femme » n’est pas répertoriée comme identité de genre. Elle est effacée. À l’intérieur du magazine se trouvent des articles qui révèlent qu’en fait, le statut d’être féminin est une caractéristique des plus pertinentes. On peut y lire des comptes rendus de la pauvreté et des violences infligées aux filles dans les pays en développement, des pressions que vivent les jeunes étatsuniennes du fait de l’intimidation et de l’humiliation liée à leur image corporelle. On y apprend comment le marché binaire des jouets d’enfants risque d’entraver les fillettes en leur imposant le carcan du rose. En fait, il s’avère que le statut de femme est une question de vie ou de mort, mais, à en croire la page couverture du magazine, ce statut n’est pas une étiquette sous laquelle des gens ont le droit de se rassembler.

    Je suppose que je devrais ici présumer des bonnes intentions de l’équipe du National Geographic. Je tiens pour acquis que cette revue n’a pas délibérément décidé de produire un numéro spécial montrant que les femmes sont exploitées et maltraitées en tant que femmes, tout en annonçant simultanément que la « femme » n’existait pas. Le National Geographic ne fait rien non plus de particulièrement nouveau ou choquant en élidant les femmes en tant que classe : des organisations de défense des droits reproductifs parlent aujourd’hui de « personnes enceintes » plutôt que de femmes afin de se montrer « inclusives », et même des références au vagin peuvent être dénoncées comme « transphobes ». Mais si la motivation explicite de cette couverture avait été de dépolitiser de façon provocatrice tout ce que les pages intérieures ont à dire sur la place des femmes et des filles dans le monde, le patriarcat lui aurait accordé un score parfait pour sa neutralisation d’une menace.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sarahditum.com/2016/12/28/we-cant-have-a-womens-movement-if-we-dont-call-ourselves-women

    #National_geographic #genre #féminisme #identité_de_genre

  • Une déclaration collective de féministes concernant l’élection de #Donald_Trump
    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/27/une-declaration-de-chercheuses-dactivistes-et-dartistes-feministe

    Le mardi 8 novembre 2016, une importante minorité de l’électorat américain a choisi d’envoyer à la Maison Blanche le milliardaire Donald Trump, un sexiste avoué et un raciste impénitent, qui a passé près de quarante ans à s’en prendre aux personnes les plus vulnérables. Le fait d’asperger de sa haine les femmes, les personnes de couleur, les immigrant·e·s, les musulman·e·s et les personnes handicapées est la forme la plus cohérente et la plus documentée d’engagement public de Trump. Cet homme s’est vanté d’avoir agressé sexuellement des femmes parce que, comme il l’a avoué à la légère, sa célébrité lui a facilité la tâche. Nous pouvons seulement prendre pour acquis qu’un climat d’hostilité et une anxiété sur ce qui risquait d’arriver à ses victimes ont contribué à cette dynamique. Le changement politique auquel nous assistons maintenant, y compris la nomination au cabinet du président élu de personnes reconnues pour leur intolérance, réaffirme le mépris envers et la vulnérabilité structurelle de toute personne qui n’est pas blanche, mâle, droite, cisgenre, non handicapée et de classe moyenne ou supérieure.
    En tant que communauté de chercheuses, d’activistes et d’artistes féministes, nous affirmons que le temps d’agir est maintenant. Nous ne pouvons pas endurer quatre années de présidence d’un Trump sans nous doter d’un plan.

    Version originale : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScM6SDWMqgAl5YHpGyQsXBBRjK58CXd6KIunPzGbXMhcktDVQ/viewform?c=0&w=1

    #élections_américaines #antiracisme #féminisme #islamophobie

    • Il ne s’en est pas vanté, mais Jane Doe l’accuse de viol :

      Jane Doe says that as a 13-year-old, she was enticed to attend parties at the home of Jeffrey Epstein with the promise of money modeling jobs. Mr. Epstein is a notorious “billionaire pedophile” who is now a Level 3 registered sex offender — the most dangerous kind, “a threat to public safety” — after being convicted of misconduct with another underage girl.

      Jane Doe says that Mr. Trump “initiated sexual contact” with her on four occasions in 1994. Since she was thirteen at the time, consent is not an issue. If Mr. Trump had any type of sexual contact with her in 1994, it was a crime.

      On the fourth incident, she says Mr. Trump tied her to a bed and forcibly raped her, in a “savage sexual attack,” while she pleaded with him to stop. She says Mr. Trump violently struck her in the face. She says that afterward, if she ever revealed what he had done, Mr. Trump threatened that she and her family would be “physically harmed if not killed.” She says she has been in fear of him ever since.

      http://www.huffingtonpost.com/lisa-bloom/why-the-new-child-rape-ca_b_10619944.html

  • #Anna_Fisher : Qu’est-ce qu’une femme ?
    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/26/quest-ce-quune-femme

    J’entends de plus en plus de gens critiquer les femmes en général, et les féministes en particulier, de ne pas accepter les transfemmes comme de « vraies » femmes et de les « exclure ». Les personnes trans sont opprimées, disent-ils, et ces comportements et attitudes qualifiés d’« exclusifs » créent le dogme sous-jacent à cette oppression, tout comme le racisme est le dogme sous-jacent à l’oppression des Noir·e·s. Ils qualifient cette position de malavisée et dangereuse, en l’appelant « transphobie », ce qui fait de vous, de moi, et de quiconque n’est pas d’accord avec eux, une personne intolérante qui mérite d’aller en enfer avec tous les fascistes et les racistes.

    Mais quand des féministes tentent d’expliquer que, bien sûr, elles s’opposent à toute discrimination et violence contre les personnes trans, mais qu’il existe certains problèmes qui sont complexes et que nous devons examiner, discuter et comprendre, il semble que nos accusateurs refusent d’écouter. (Rien de surprenant à cela : la non-écoute des femmes est, après tout, un élément primordial de la domination masculine.) Dans le présent essai, j’essaie d’expliquer certains de ces enjeux en me basant sur ma propre expérience de l’intuition féministe que le personnel est politique, c’est-à-dire que le patriarcat est un système politique et qu’il opère dans la sphère personnelle. Et si nous n’examinons pas la sphère personnelle, il nous est impossible de comprendre pleinement le système.

    J’ai changé les noms et des détails mineurs de ces anecdotes parce que mon analyse est de nature politique et que je ne veux ni identifier ni chercher à critiquer quiconque des autres personnes impliquées.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://thefeministahood.wordpress.com/2015/04/05/what-is-a-woman

    #Trans #féminisme #non-mixité

    • J’ai pensé à toi en le lisant effectivement @aude_v
      Le coté très biologisant du texte sur la grossesse en particulier m’a plutot mise mal à l’aise. Le fait aussi qu’elle fasse une distinction aussi nette entre les femmes trans qui ont subit une intervention chirurgicale. J’imagine qu’elle ne doit pas demandé de vérification et que ca traduit une idée d’un degrès d’investissement dans la « féminité » de la part de la personne trans. Ca reste difficile à évalué et ca me fait pensé aux testes de féminité dans les JO qu’on inflige aux sportives.

      La fin est très interessante avec ce lien entre capitalisme et vision du pénis et du corps masculin comme d’une arme.

      Je pense aussi que le mot « trans » recouvre des réalités assez différentes. Les transformistes, ou Drag Queen peuvent être dans un jeu de parodie de la féminité, joué seulement à quelques occasions festives qui me semble relevé de la misogynie. Ca semble être le cas de Frankie qui dit être trans seulement de temps en temps. Mais une personne trans qui se vie comme d’un genre autre que celui lié à ses gonades ca me semble différent. Et je pense que par exemple pour les filles trans, qu’il y a une expérience assez forte de la condition politique de femme comme ca doit être le cas pour la jeune fille qui pose sur la couverture du National Géorgaphique actuel

      Sinon je ne trouve pas problématique le mot de cis-femme. Ca ne m’enlève rien et c’est une nuance qui a parfois son intérêt. Je ne sais pas grand chose de ce que ca doit être de vivre comme trans et pour des problématiques liées à cette condition je pense que ma situation peut être mentionné utilement.

  • Bientôt, il vont nous envoyer des factures de prestations de services pour "ingénierie de travaux féministes" si ça continue ! #heforshe, c’est le summum du consensus mou. Ne me libère pas, je m’en charge !
    Les hommes doivent être exclus du féminisme pour empêcher celui-ci de n’être plus qu’à propos d’eux :

    "Ces dernières années, on a vu s’imposer graduellement les cris du genre « Il nous faut plus d’hommes dans le féminisme » ou « nous devons inclure les hommes ». Pour contrer les accusations de misandrie que des féministes comme moi doivent constamment subir, les féministes « fun » se fendent en quatre pour assurer les hommes que le féminisme échouera sans leur intervention. Mais le principe même du mouvement de libération des femmes est qu’il défie et cherche à renverser la domination masculine et à libérer les femmes des chaînes du patriarcat. Il va sans dire que la plupart des hommes vont s’objecter à cela. Nous voulons supprimer le privilège qui leur est accordé à la naissance. Le féminisme est une menace pour les hommes, et c’est tout à fait normal.

    Les mots-clics comme #HeForShe, et les bouquins de féminisme libéral comme Hot Feminist ont non seulement rien fait d’utile, mais ont en fait entravé le progrès vers l’égalité. Lorsque Owen Jones, chroniqueur du journal The Guardian, a rédigé un article en louange d’une initiative d’Emma Watson, il a obtenu d’être perçu comme le bon gars sans avoir réellement fait quoi que ce soit. Le jour où l’article a été publié, le fil Twitter a été envahi d’éloges signés par des femmes. C’est un peu comme ces hommes qui disent qu’ils « gardent » leurs propres enfants ou qu’ils repassent parfois leur chemise. Les femmes les décrivent comme « des types bien », alors qu’en fait, ils font à peine leur part."
    https://tradfem.wordpress.com/2016/12/17/les-hommes-doivent-etre-exclus-du-feminisme-pour-empecher-celui-c #radfem

  • Les hommes doivent être exclus du #féminisme pour empêcher celui-ci de ne plus être qu’à propos d’eux | tradfem
    https://tradfem.wordpress.com/2016/12/17/les-hommes-doivent-etre-exclus-du-feminisme-pour-empecher-celui-c

    Cette semaine, j’ai vu une photo sur Twitter, publiée par une universitaire, d’un groupe d’étudiant·e·s en études de genre. Il n’existe plus aujourd’hui de women’s studies, une discipline qui avait été conçue par des féministes pour tenter de faire entrer des voix et des points de vue de femmes dans les sciences pures, la sociologie, etc., et de révéler les origines et le sens de l’oppression des femmes.

    « Genre » est un mot plus sûr, car il inclut les hommes. Mais revenons à cette photo, qui montrait un groupe de femmes timides et souriantes, assises sur le sol, et le seul homme du groupe, debout près de la porte. Je ne possède pas de boule de cristal, mais ce qui va arriver à ce seul homme inscrit au cours ne fait pas de doute. D’une façon ou d’une autre, tout le cours en viendra à tourner autour de lui.

    Beaucoup de femmes dans cette salle souhaiteront que le cours soit non mixte, afin de pouvoir aborder les vérités inconfortables à propos des vécus particuliers de grandir en tant que femme en régime patriarcal. Les autres femmes vont le défendre, le materner et le protéger.

    À toutes les fois où se dit quelque chose de vrai mais de critique au sujet des hommes en tant que classe, par exemple le fait qu’ils assurent moins de soins aux enfants et de tâches ménagères, et qu’ils sont payés plus que les femmes, il y a presque toujours une discrète petite intervention, du genre « sauf pour ceux qui sont ici » ou « heureusement qu’il y en a comme Martin ».

    Ces dernières années, on a vu s’imposer graduellement les cris du genre « Il nous faut plus d’hommes dans le féminisme » ou « nous devons inclure les hommes ». Pour contrer les accusations de misandrie que des féministes comme moi doivent constamment subir, les féministes « fun » se fendent en quatre pour assurer les hommes que le féminisme échouera sans leur intervention. Mais le principe même du mouvement de libération des femmes est qu’il défie et cherche à renverser la domination masculine et à libérer les femmes des chaînes du patriarcat. Il va sans dire que la plupart des hommes vont s’objecter à cela. Nous voulons supprimer le privilège qui leur est accordé à la naissance. Le féminisme est une menace pour les hommes, et c’est tout à fait normal.

  • #Julie_Bindel : Les hommes doivent être exclus du féminisme pour empêcher celui-ci de ne pas être qu’à propos d’eux.

    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/17/les-hommes-doivent-etre-exclus-du-feminisme-pour-empecher-celui-c

    Ces dernières années, on a vu s’imposer graduellement les cris du genre « Il nous faut plus d’hommes dans le féminisme » ou « nous devons inclure les hommes ». Pour contrer les accusations de misandrie que des féministes comme moi doivent constamment subir, les féministes « fun » se fendent en quatre pour assurer les hommes que le féminisme échouera sans leur intervention. Mais le principe même du mouvement de libération des femmes est qu’il défie et cherche à renverser la domination masculine et à libérer les femmes des chaînes du patriarcat. Il va sans dire que la plupart des hommes vont s’objecter à cela. Nous voulons supprimer le privilège qui leur est accordé à la naissance. Le féminisme est une menace pour les hommes, et c’est tout à fait normal.

    Les mots-clics comme #HeForShe, et les bouquins de féminisme libéral comme Hot Feminist ont non seulement rien fait d’utile, mais ont en fait entravé le progrès vers l’égalité.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.newsweek.com/why-men-must-be-excluded-feminism-stop-it-becoming-all-about-them-504298

    Julie Bindel est journaliste, écrivaine, chroniqueuse électronique et chercheuse, et elle écrit régulièrement pour les journaux The Guardian, The New Statesman, The Sunday Telegraph et le magazine Standpoint. Elle est également chercheuse invitée à l’Université Lincoln.

    #Féminisme #HeForShe #mixité #violence_masculine #féminisme_inclusif #université #genre

    • C’est sans doute dans ce dernier paragraphe que je me retrouve le mieux, c’est parfaitement bien dit. La situation - même en Norvège - est assez difficile. Je suis en train de me heurter à toute une série de « murs » alors que j’essaye désespérément d’apprendre les notions de respect et du consentement à mon fils de 10 ans, le moins que je puisse dire est que la société et surtout les autres papas ne m’aident pas beaucoup, pour ne pas dire que certains sabotent carrément le boulot.

      Il est vrai que le féminisme a besoin des hommes. Nous avons besoin d’eux pour soutenir nos efforts, pas pour en prendre le contrôle. Nous avons besoin que des hommes apprennent aux autres hommes la façon de se comporter en êtres humains dignes de ce nom, pas qu’ils enfilent une tenue de super-héros et nous sauvent du danger. Le féminisme a besoin d’hommes pour nous appuyer dans nos efforts, pas pour les coloniser à leur propre bénéfice.

  • “Il y a des gens qui considèrent la #prostitution comme étant moins chère et plus sûre qu’un.e amant.e” | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/12/11/il-y-a-des-gens-qui-considerent-la-prostitution-comme-etant-moins

    Dès qu’on analyse la prostitution, on met l’accent sur les femmes prostituées, quelle est leur situation, s’il faut légaliser ces relations comme une nouvelle relation de travail, s’il faut la protéger, s’il faut l’interdire… mais on oublie l’élément essentiel de cette relation, la prostitution existe parce qu’il y a des individus qui y ont recours. Il faut analyser la question depuis plusieurs angles, il faut s’interroger sur comment le fait d’avoir recours à la prostitution a aussi un lien avec une certaine conception de la masculinité, sur comment la masculinité hégémonique a appréhendé les relations sexuelles, sur comment, malgré le fait que la prostitution puisse supposer une atteinte à l’intégrité physique ou morale des femmes, il y a beaucoup d’hommes qui pensent que cela n’a aucun type de conséquence et que cela fait partie des relations habituelles entre les deux sexes, et même sur comment le fait d’aller voir des prostituées contribue à définir et redéfinir cette masculinité. Aller aux putes devient maintenant une sorte de cérémonie collective et une manière de réaffirmer sa virilité.

    #domination #réification

  • Entretien avec Octavio_Salazar
    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/11/il-y-a-des-gens-qui-considerent-la-prostitution-comme-etant-moins

    – Quels exemples de films allez-vous utiliser dans votre conférence ?

    -- Le cinéma se base normalement sur l’invisibilisation des clients ; il y a beaucoup de films où les femmes prostituées sont les personnages principaux, mais dans la plupart des films les clients n’apparaissent que d’une façon très secondaire, ils sont traités de manière acritique, il n’y a aucun film où ce rôle de sujet prostitueur est remis en question. J’ai essayé de jouer avec quelques films évidents, comme “Pretty Woman”, parce que je pense qu’il incarne l’exemple suprême de la relation qui s’établit entre une femme prostituée et un archétype de sujet masculin élevé au plus haut degré. Je me centrerai aussi sur le film “Princesses” de Fernando León de Aranoa, où il y a une vision extrêmement paternaliste sur ces femmes et où l’invisibilité la plus absolue des clients apparaît.

    – Pourquoi les hommes vont dans des bordels ?

    -- Dès qu’on analyse la prostitution, on met l’accent sur les femmes prostituées, quelle est leur situation, s’il faut légaliser ces relations comme une nouvelle relation de travail, s’il faut la protéger, s’il faut l’interdire… mais on oublie l’élément essentiel de cette relation, la prostitution existe parce qu’il y a des individus qui y ont recours. Il faut analyser la question depuis plusieurs angles, il faut s’interroger sur comment le fait d’avoir recours à la prostitution a aussi un lien avec une certaine conception de la masculinité

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.elnortedecastilla.es/palencia/201610/18/muchos-hombres-consideran-prostitucion-20161017194736.html

    Octavio Salazar est professeur titulaire de Droit Constitutionnel à l’Université de Cordoue et membre du Réseau Féministe de Droit Constitutionnel et du Réseau des Hommes pour l’Egalité.
    #Prostitution #Masculinité #

  • Hypocrites | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/12/09/hypocrites

    Le fait que nous vivions dans une société où les #hommes nous appellent “#putes ” alors qu’ils se masturbent en pensant à nous ou en nous regardant au travers d’un écran ou en direct (que celle qui n’a jamais croisé un “exhibitionniste” lève la main) n’est pas l’œuvre de l’#hypocrisie, c’est le produit du #machisme ; machisme qui se voit renforcé par des évènements tels que le salon érotique de Barcelone (qui, sur son propre site web, se présente comme un endroit où des gangbangs et des bukkake -douches de sperme- publics sont reproduits) et des sponsors comme Apricots qui, pendant qu’il traite une moitié de l’Espagne d’hypocrite, est dénoncé par le syndicat UGT pour utiliser des volontaires et les faire travailler gratuitement pendant le salon. Et le #porno que tu t’obstines à défendre alors que tu fais des acrobaties avec un discours féministe plein de contradictions contribue aussi à jeter de l’huile sur le feu.

    #exploitation #féminisme

  • #Barbijaputa : Hypocrites

    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/09/hypocrites

    [ Le 27 septembre 2016 une vidéo promotionnelle du salon érotique de Barcelone, sponsorisé par le réseau de bordels Apricots, a été publiée. Intitulée Patria (Patrie), elle a été visionnée à ce jour par plus de 3 millions de personnes sur youtube et, dès sa publication, elle a immédiatement suscité la controverse. Ce spot promotionnel est une critique de l’Espagne, présentée comme un pays hypocrite où la pauvreté et la corruption font rage. Un des points les plus polémiques de la vidéo se rapporte à la question de la prostitution. En effet, Miller parle entre autres de l’Espagne comme d’un pays hypocrite car bien que la demande de prostitution y soit en constante hausse, cette activité n’a toujours pas été légalisée (NdT).] http://www.youtube.com/watch?feature=share&v=6om5nTVyQlg&app=desktop

    Je voudrais adresser mes réflexions sur la vidéo à Amarna, puisque c’est une femme et qu’elle se dit féministe ; en ce qui concerne le féminisme, je n’attends plus rien du reste : ni des dirigeants de Podemos ni, bien évidemment, des sponsors du salon érotique ou du salon en lui-même.

    Avant toute chose, il faut préciser que je comprends qu’Amarna ne doit pas être la responsable du scénario de cette vidéo promotionnelle ; cependant, je ne crois pas que l’on puisse simplement la considérer comme une petite main de plus, parce que, depuis sa position privilégiée au sein de l’industrie et comme féministe autoproclamée, il faut voir son apparition dans le spot comme un appui implicite de ce qui y est dit. De la même façon que l’on n’épargnerait pas de nos critiques quelqu’un de connu pour sa défense des droits des animaux si on le voyait participer à des fêtes de tauromachie, on ne peut pas ignorer que la défense du féminisme va plus loin que répéter quelques slogans.

    La vidéo commence par cette phrase : “Je suis née dans un pays hypocrite où les mêmes personnes qui me traitent de pute se branlent sur mes vidéos” .

    Traduction : Tradfem
    Version originale : http://www.eldiario.es/zonacritica/salon_erotico_Barcelona-Barbijaputa-Amarna_Miller_6_564203595.html
    #Barcelone #Pornographie #Prostitution #Féminisme #Hypocrisie

  • #Gloria_Casas_Vila : A propos des pornographes, proxénètes et prostitueurs à Barcelone

    http://tradfem.wordpress.com/2016/12/07/a-propos-des-pornographes-proxenetes-et-prostitueurs-a-barcelone

    En 2007, le Commando SCUM Barcelone a été au salon du porno, qui était alors à la Farga del Hospitalet, pour faire des tags et crever les roues des voitures de ceux qui y assistaient. Les membres de ce commando disaient alors : “SCUM ne pouvait rester impassible face à un tel déploiement de faits infâmes et humiliants pour la dignité des femmes, face à une telle abondance de propagande sexiste qui offre aux mâles anxieux de chair fraîche la possibilité de croire que partout là où ils regarderont, il y aura une femme transformée en objet pour leur propre plaisir.”

    Pourquoi, presque dix ans après, dans un contexte avec beaucoup plus de groupes féministes dans tout le pays, la critique collective a-t-elle été si absente ? Que s’est-il passé pendant ces années ? Où sont les actions, les pancartes, la rage contre une fête macabre de notre chosification sexuelle dans laquelle nous sommes réduites à des orifices et où notre déshumanisation est au centre du spectacle ?

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://acciofeminista26n.wordpress.com/2016/11/01/sobre-pornografos-proxenetas-y-puteros-en-barcelona

    Glòria Casas Vila est une sociologue et activiste féministe.
    Vous pouvez la suivre sur twitter (@glorinsurgent).

    #Barcelone #Pornographie #Violence #Féminisme

  • Corée du Sud : Des lignes d’affrontement claires | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/30/coree-du-sud-des-lignes-daffrontement-claires

    L’activisme en ligne de Megalia et d’autres féministes a été, dans une certaine mesure, une réponse à la réalité d’une violence croissante à l’égard des femmes. En mai, une femme de 23 ans a été poignardée et tuée à Gangnam, un quartier abritant certains des plus grands et luxueux immeubles de bureaux, magasins et boîtes de nuit du pays. C’est arrivé alors qu’elle quittait une salle de bains dans un immeuble situé près de la sortie 10 du métro Gangnam, une zone aussi achalandée que Times Square à New York ou Oxford Street à Londres.

    L’assassin, un homme de 34 ans, a dit à la police avoir commis ce crime parce qu’il avait été maltraité par des femmes dans le passé.

    Des femmes ont afflué à cette sortie du métro dans les jours suivants pour rendre hommage à la victime en collant des affichettes sur les murs et en tenant des discussions publiques sur la misogynie. Selon des femmes ayant assisté à ces événements commémoratifs, des groupes de défense des droits des hommes ont contre-manifesté, en clamant qu’étiqueter ce crime comme un acte misogyne encourageait simplement la discrimination à l’égard des hommes.
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    Le 20 mai 2016, la ministre sud-coréen de l’Égalité des sexes, Kang Eun-hee, examine sur le mur d’une sortie de métro de Séoul des affichettes placées en signe de deuil après le meurtre brutal d’une femme de 23 ans, dans un crime à caractère haineux. (EPA / Yonhap)

    Le meurtre commis à Gangnam a fait ressortir le problème plus profond de la violence sexuelle infligée aux femmes. L’ICDF, financé par l’État, définit celle-ci comme le viol, les attouchements non consensuels et la prise sans consentement de photos ou de vidéos intimes. Les statistiques de l’ICDF révèlent une hausse du taux des violences sexuelles en Corée au cours des années récentes. Ces données ne font pas de distinction entre les hommes et les femmes, mais l’organisation précise que les victimes sont très majoritairement des femmes. Pour la chercheuse Lee Mi-Jeong, cette augmentation ne s’explique qu’en partie par le fait que plus de femmes sont prêtes à porter plainte que par le passé.

    Évolution du nombre d’infractions de violence sexuelle en Corée du Sud : https://www.theatlas.com/charts/SyrYHW4h

    Alors que les taux généraux de criminalité et d’homicide en Corée demeurent très faibles, les femmes sont plus nombreuses à être tuées que les hommes, ce qui est inhabituel dans un pays industrialisé, note M. Turnbull. L’Organisation des Nations Unies distingue le Japon, Hong Kong et la Corée comme certains des pays qui comptent les taux d’homicides les plus bas au monde, mais où la proportion de victimes masculines et féminines est proche de la parité. La violence contre les partenaires intimes est également un problème aigu au Japon (voir p.54-56 du document en hyperlien).

    « En Corée, la proportion d’homicides qui se produisent au sein d’une relation intime est très élevée », souligne Madame Mi-jeong de l’ICDF. « Les hommes ont un pouvoir énorme dans la tradition confucéenne. Battre sa femme y était considéré comme une façon de la discipliner. »

    Victimes masculines et féminines de meurtre dans divers pays en 2011 : https://www.theatlas.com/charts/rkS-Hfq6

    Song Ran-hee, secrétaire générale de la Ligne téléphonique d’urgence des femmes de Corée, un groupe à but non lucratif qui fournit des services de conseil et d’hébergement aux femmes en ayant besoin, affirme que, bien qu’aucune statistique officielle ne soit tenue à ce sujet, les recherches de son organisation montrent qu’une femme est assassinée par un partenaire intime ou un ex-partenaire tous les trois jours en Corée.

    Une femme est assassinée par un partenaire intime ou un ex-partenaire tous les trois jours en Corée.

    « Il n’y a pas beaucoup d’armes à feu dans notre pays, mais on est plus en danger à la maison, » dit Song Ran-hee avec un rire amer. « L’idée que la Corée est un lieu sécuritaire ne s’applique qu’à nos rues. »

  • #Isabella_Steger : Corée du Sud : Des lignes d’affrontement claires
    La Corée du Sud vit une bataille épique entre le féminisme et une misogynie profondément ancrée
    http://tradfem.wordpress.com/2016/11/30/coree-du-sud-des-lignes-daffrontement-claires

    En septembre dernier, l’édition coréenne de Maxim, un magazine pour hommes, affichait en page couverture Byeong-ok, un acteur ayant joué dans le film-culte « Oldboy ». Il posait, cigarette à la main, à côté d’une voiture, dont émergeait du coffre une paire de jambes de femme, les chevilles ligotées. Le titre du reportage était « Le Vrai Méchant ».
    Un groupe féministe en ligne récemment formé, Megalia, a immédiatement transmis cette couverture à plusieurs médias et organisations féministes partout dans le monde. Le tumulte résultant a obligé le bureau-chef de Maxim, aux États-Unis, à publier des excuses.
    L’activisme en ligne de Megalia constituait une avancée audacieuse dans un pays où les femmes continuent d’être sujettes à la discrimination au foyer, au travail et dans la rue. Mais alors que de plus en plus de femmes s’opposent à des attitudes conservatrices profondément ancrées en Corée, elles rencontrent un violent mouvement de réaction. Les jeunes hommes coréens, qui ne jouissent plus de la sécurité économique et de leur position de pouvoir traditionnelle, se défoulent virtuellement et littéralement sur les femmes.

    « La guerre sexiste est très violente en Corée, surtout chez la jeune génération », explique Katharine Moon, professeure de science politique au Wellesley College du Massachusetts.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://qz.com/801067/an-epic-battle-between-feminism-and-deep-seated-misogyny-is-under-way-in-south-k
    #Corée_du_sud #sexisme #violence #féminisme

  • Je me méfie des hommes « féministes »… et vous devriez le faire aussi | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2016/11/13/je-me-mefie-des-hommes-feministes-et-vous-devriez-le-faire-aussi

    Si vous êtes un mec qui lisez ceci et que vous vous considérez comme un féministe, alors j’ai simplement quelques questions pour vous :

    Êtes-vous plus susceptible d’arrêter de soutenir l’industrie du porno parce qu’elle exploite et brutalise violemment des femmes – ou parce que vous avez regardé trop de porno et que maintenant votre bite ne fonctionne plus très bien ? :-(

    Si chaque femme féministe dans le monde se réveillait un jour et décidait que les hommes ne sont pas autorisés à se dire féministes, respecteriez-vous cette limite en comprenant que vous n’avez pas droit à tout ce que vous voulez – ou vous battriez-vous pour votre droit à vous approprier un mot destiné aux femmes, et aux femmes seules ?

    Avez-vous commencé à vous qualifier de féministe parce que vous avez un désir réel d’abandonner les façons dont vous bénéficiez du patriarcat – ou parce que vous pensiez que des femmes vous trouveraient plus intéressant si vous vous appropriiez leur identité ?

    • Chouette texte que certains miséreux sexuels feraient bien d’apprendre par cœur et pour ce qui est dit aux féministes pour une fois je me sent pas mise en défaut ^^

      Lorsque nous présentons à des hommes nos points de vue féministes, nous perdons tellement, tellement de temps à chercher désespérément leur approbation et leur validation. Tellement de temps à faire tout en notre pouvoir pour nous dissocier du stéréotype de « la misandre ». (J’écris « nous » parce que j’en suis coupable moi aussi.)

    • Certaines punchlines m’ont plu, mais dans le fond, je reste plus que perplexe... Considérer que le terme féministe doit être réservé aux femmes, qu’est-ce que ça peut vouloir dire sur le terme de féminisme ? Les féminismes sont des courants d’idées, des mouvements, des pratiques concernant la domination masculine, le patriarcat, le genre et/ou le sexe comme construction sociale structurant des normes et hiérarchies, conditionnant des violences... Et si l’on appelle féministe quelqu’un.e qui partage les idées de l’un ou l’autre des courant du féminisme, comment peut-on le reserver à un sexe/genre particulier ?
      Et puis il faut distinguer le mec qui se revendique féministe auprès de féministes, de celui qui le fait auprès d’hommes (ou de femmes) qui ne le sont manifestement pas, le dénignre, etc...

      Que « Les femmes souffrent du patriarcat et c’est une raison suffisante pour y mettre fin. », c’est certain, et que la stratégie consistant à souligner le fait que les/des hommes souffrent aussi du partriacat soit problématique, en ce qu’elle recentre le problème sur les hommes, ça me parait assez juste (et clairement énervant lorsque ca devient la réaction typique des hommes lorsqu’on leur parle de féminime). Mais pas suffisament pour balayer les questions que ça pose. Si c’est absurde de se "soucier" du patricarcat parce qu’on se soucie des hommes, de même qu’il est absurde de se soucier de la pauvreté "parce que les riches souffrent aussi de l’oppression de classe", le fait que le patriarcat n’est pas uniquement un systeme de privilège en faveur des hommes, mais plus largement un système d’oppression global (dont les femmes sont essenciellement victime, mais on pourrait ajouter que parmi les femmes, selon qu’elles soient racisées, pauvres, etc., l’oppression n’est pas la même) est loin d’être anondin, tant pour analyser le phénomène que (par conséquent) pour le combattre. Pour reprendre le parallèle avec les riches : si c’était plus souvent affirmé avec conviction qu’être éduqué dans une famille de gros bourges, avoir toute ses relations sociales médiatisé par le fric et ses codes, être le pire des cyniques et générer des souffrances en masse pour accroitre son patrimoine n’est ni enviable ni épanouissant, autrement dit que le privilège de la richesse est aussi et surtout une aliénation, peut-être que nous serions moins nombreux à exercer les innombrables violences de la hiérarchie économique, et à vouloir l’exercer encore plus, vouloir devenir riche...
      Brigitte Fontaine, dans sa chanson patriarcat, chantait :" Geolier, tu est prisonnier, dans une prison, tout le monde est prisonnier".

      D’ailleurs, la tendance des hommes féministes à faire valoir que la violence patricarcale s’exerce aussi sur les hommes n’est peut-être pas complétement lié à une volonté de recentrer le débat sur sa propre souffrance. Ca me semble être un reflexe particulièrement lorsqu’on les qualifie individuellement, au nom du genre qu’on leur assigne brutalement au passage, de dominant et de privilégié, puisqu’homme — ce qui plus que de niveller les situations, tend aussi à re-essencialiser (re-naturaliser) le genre "homme", en minorant les autres positions sociales qui lui sont assignées (racisé, handicapé, pauvre...). Pour tout ces aspects, les approches intersectionnelles et les approches queer du féminisme me parraissent tres interressantes.

    • Les féminismes sont des courants d’idées, des mouvements, des pratiques concernant la domination masculine, le patriarcat, le genre et/ou le sexe comme construction sociale structurant des normes et hiérarchies, conditionnant des violences... Et si l’on appelle féministe quelqu’un.e qui partage les idées de l’un ou l’autre des courant du féminisme, comment peut-on le réserver à un sexe/genre particulier ?

      Merci pour cette démonstration par l’exemple, écrire une définition du féminisme sans utilisé le mot femme c’est une belle performance.

      Dans le même esprit que l’article de tradfem, http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2016/11/feminisme-au-masculin-lobstacle.html

    • Désolé de ma maladresse (j’y aurais gagné un lien qui alimente ma réflexion -work in progress...) J’essaie de comprendre ce que signifie un mouvement d’idée dont il ne serait pas possible pour tout le monde de s’en revendiquer... Et je galère... Merci en tout cas pour ces liens, et clairement, je découvre cette problématique de la récupération par les hommes d’une lutte qui doit être avant tout mené par les femmes, ça je n’en doute pas.

    • De ce que j’ai compris, quand un homme rentre au sein d’un groupe de femmes, il amène ses privilèges avec lui et les vieux schémas se mettent en place, de manière consciente ou pas, à l’intérieur comme à l’extérieur du cercle (l’homme tire des bénéfices au dépend des femmes, il devient l’interlocuteur du groupe, etc ...).

    • @nicolasm : Oui, quand je dis que je découvre cette problématique, je découvre surtout son ampleur, et le niveau de conflictualité qu’elle suciste, y compris apparement entre féministes (femmes, donc), au point que soit affirmé que, finalement, beaucoup (la plupart ?) des pro-féministes sont probablement pire/plus encombrant pour la lutte que les sexistes affirmés et les masculinistes. Mais il me semble clair que toute lutte pour l’émancipation ou la défense d’un groupe social doit être méfiante envers celles et ceux qui en pretendant la soutenir, alors qu’iels sont exterieures aux groupes en question, se posent finalement en représentant.e.s de cette lutte. La question était je crois déjà posé lors du combat pour l’abolition de l’esclavage au Etats-Unis, et celui des droits civiques, où s’était constitué des groupes non-mixte. Non-mixité qui me parait-être un outils essenciel pour ce type de lutte.

      @aude_v

      Arrivent des camarades qui nous expliquent des trucs qui les arrangent, qui leur permettent d’avoir un petit confort devant le spectacle de la domination masculine : ah eux, non, ouf, tout va bien.

      Qu’un homme puisse se dire féministe ou pro-féministe pour mieux se disculper, se considérer comme non-concerner par la critique féministe, mérite bien à mon avis non seulement de la méfiance, mais véritablement une remise en cause de sa posture : ce qui m’est apparu comme particulièrement convaincant et pertinant dans certaines perspectives féministes, la théorisation du genre, ou encore certain discours sur le racisme, c’est justement l’idée selon laquelle nous sommes socialement construit, que nos identités et manières d’etre, de voir le monde, etc., sont conditionnés en fonction de notre genre/race/classe, que nous sommes donc profondément imprégné.e.s de schemas de dominations. Se dire féministe ou pro-féministe pour un homme devrait donc à mon sens impliquer qu’il reconnaisse du même coup être très certainement imprégné, de multiples façons, des schemas de la domination masculine — sans quoi il s’agit de se revendiquer d’une pensée tout en rejetant l’un de ses socles. Mais je pense que ce que n’accepte pas beaucoup d’entres-eux, c’est le discours un peu Bourdieusien qui fait de cette impregnation une seconde nature dont nous ne pourrions jamais véritablement nous défaire, à laquelle nous serions condamnés, de la même maniere que les femmes seraient condamnées à se comporter en tant que dominées (selon Bourdieu... qui pose régulièrement le même diagnostique pour tout type de dominant.e.s et dominé.e.s...)
      Et oui, l’article decolereetdespoir m’a personnellement plus parlé et fait réfléchir que celui de tradfem.

    • @aude_v Merci pour le développement. Vu les nombreuses expériences relatées même dans des milieux qui auraient dû être bienveillants et vigilants, ça ne m’étonne pas qu’une catégorie dominée veuille s’organiser sans inclure d’individus de la catégorie dominante. Et ça fait crier les dominants qui s’étranglent d’être privés d’une tribune, d’un accès, d’une opportunité.

    • L’emploi de « iels » n’était peut être pas adapté, en effet. Mais pour les autres formulations epicenes (j’avoue que j’ai du wikipedier le mot), je ne souhaitais pas invisibiliser les femmes ou rapports hommes/femmes, mais parler des postures de représentation abusives, qui peuvent être le fait d’hommes ou de femmes (par ex un.e bourgeois.e prétendant défendre et representer les classes populaires...)
      Sinon, j’ai découvert avec intérêt les articles de ton blog sur le sujet, et notamment le « trop queer », et grâce à eux, l’entretien croisé masson/thiers-vidal, merci. Et j’ai cru comprendre que les articles de son livre se trouve pour la plupart en ligne : je chercherai, mais j’avoue que si tu (ou qqn.e d’autre) les a a porté de clic, ça m’intéresse !

    • Ce matin j’ai fait une expérience involontaire : chercher (feministe OR feminisme) sur youtube... je ne me remets toujours pas de la sélection des vidéos « les plus pertinentes », quand on sait à quel point ce site est fréquenté... il y a décidément un énooooorme boulot éducatif à faire, encore et encore !

  • Un reportage du NYTimes sur la prostitution déroge à l’éthique la plus élémentaire
    http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2016/10/23/un-reportage-du-nytimes-sur-la-prostitution-de

    Le féminisme est un mouvement radical qui combat un système d’oppression, "#le_patriarcat ; il est déjà étrange de le qualifier de « conventionnel ». Mais j’avoue avoir moi-même utilisé de temps à autre ce qualificatif pour désigner des publications libérales visant le grand public, dont la version du « féminisme » s’avère pro-capitalisme, pro-objectification, pro-industrie du sexe, et qui refusent de remettre en cause les racines du #pouvoir_masculin. C’est dire que lorsque je parlais du « féminisme conventionnel » (entre autres expressions comme « féminisme à la Playboy », « féminisme libéral » et « féminisme corporatif »), je ne parlais pas réellement du #féminisme. Mon point de vue est que le féminisme n’est pas, comme le prétendent certaines vedettes masculines ou les magazines commerciaux de beauté comme Cosmo et Glamour, quelque chose qui survient chaque fois qu’une femme fait un choix quelconque, ni quelque chose qui concerne « l’égalité des sexes » en général, plutôt que la libération des femmes.

    Ce n’est pas non plus un mouvement qui doit nécessairement inclure des hommes. Le féminisme est plutôt un projet qui vise à mettre fin à l’oppression des femmes sous le patriarcat et à la violence masculine infligée aux femmes dans ce système.

    #prostitution
    http://www.feministcurrent.com/2016/05/12/unethical-practices-produce-new-york-times-sex-work-story
    traduction @tradfem
    http://tradfem.wordpress.com/2016/09/30/un-reportage-du-nytimes-sur-la-prostitution-deroge-a-lethique-la-

  • En réponse aux objections à la politique d’Amnesty International sur le « travail du sexe », qui recommande que soient dépénalisés le #proxénétisme et l’achat de sexe, Ken Roth, directeur général de Human Rights Watch, a tweeté « Pourquoi refuser aux femmes pauvres le droit de gagner leur vie ? » Il est difficile de mettre en mots à quel point cette déclaration est nocive. Il aurait pu aussi bien lancer « Pourquoi nier aux hommes le droit d’acheter sexuellement des femmes appauvries ? ».

    http://tradfem.wordpress.com/2016/09/25/le-libre-choix-en-matiere-de-prostitution-ce-serait-bien-de-lavoi
    Le libre choix en matière de prostitution : Ce serait bien de l’avoir !

  • #Rae_Story : La gentrification numérique de la prostitution.

    http://tradfem.wordpress.com/2016/07/12/rae-story-la-gentrification-numerique-de-la-prostitution

    En revenant six ou sept ans en arrière, je me souviens du moment où je me suis pour la première fois hasardée dans la prostitution « free-lance ». J’avais travaillé pendant plusieurs années dans de petits bordels et des services d’escorte locaux (ayant la plupart du temps évité les grands établissements des centres-ville, ouverts 24 heures sur 24) et j’étais devenue profondément insatisfaite du peu de contrôle que j’avais sur les prostitueurs que je voyais, sur le temps passé, et l’argent gagné. Les tarifs ridicules et la multiplication des clients étaient physiquement éreintants et complètement avilissants ; et, en plus de ces problèmes physiques, une maquerelle s’appropriait la moitié de mes recettes.

    La sphère mondiale du Web s’était manifestement imposée chez la plupart des gens depuis un bon moment, et les « escortes indépendantes » étaient déjà un élément fondamental dans ce paysage. J’admirais plutôt naïvement leurs sites personnalisés comme des boutiques haut de gamme, débordants d’images photoshoppées et de phrases aguicheuses. La plupart du temps, ces femmes exigeaient des prix plus élevés pour compléter leur présumé « statut d’élite » et utilisaient leurs sites Web pour étayer ces prétentions. À mesure que se popularisaient la création de sites personnels et l’accès à de bonnes photos peu coûteuses ou gratuites, on voyait de tels sites « d’élite » et de telles escortes « haut de gamme » surgir partout comme des taupes. J’ai fait pareil.

    Ce ne fut que lorsque la police fit fermer un établissement où j’avais travaillé durant environ deux ans que j’ai réalisé qu’il serait relativement facile pour moi de « faire cavalier seul ».

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2016/02/22/whoreburbia-gentrification-sex-work

    #Rae_Story #prostitution #médias #feminist_current

    • On appelle aujourd’hui « #gentrification » [ou embourgeoisement] le processus par lequel des personnes riches envahissent les quartiers de gens plus pauvres, attirées par une sorte d’esprit bohème ou contre-culturel qui y régnerait. Ce faisant, elles diluent efficacement l’atmosphère par leur présence, en modifiant (paradoxalement) ces espaces eux-mêmes. C’est comme si l’auditoire s’emparait du spectacle. Y mettant fin.

    • @aude_v
      A ton commentaire

      … vendre une féminité au service des autres

      j’ajouterai
      où ce &# !¶§ Autre est Masculin.

      Je notais le même passage que toi https://seenthis.net/messages/508711#message508806 ;) et surtout la dernière phrase

      … Leur mentir au sujet de mon parcours, mes opinions et mes habitudes afin de faire étalage d’une personnalité agréable pour l’ego masculin payeur.

      Le prostitutionnel tend à modifier la définition de la féminité (produit de la masculinité sociale, de la marchandisation) et cela affecte l’ensemble des femmes.

  • #Robert_Jensen : Peut-on débattre de l’idéologie du mouvement transgenre ?

    http://tradfem.wordpress.com/2016/07/05/robert-jensen-peut-on-debattre-de-lideologie-du-mouvement-transge

    Quelques semaines après avoir publié en ligne une critique de l’idéologie du mouvement transgenre, je déjeunais avec une amie qui a longtemps fait partie de divers mouvements pour la justice raciale, économique et sexuelle et qui travaille comme coordonnatrice des enjeux de diversité dans une université voisine.

    Notre rencontre survenait peu après que j’aie été pris à partie par une librairie de militants locaux dans un courriel adressé à leur liste de diffusion, envoi qui avait conduit à des conversations tendues avec quelques camarades. À la fin du déjeuner, mon amie a fait prudemment allusion à cette controverse, et je me suis préparé à écouter sa critique de mon texte. Au lieu de cela, elle s’est penchée vers moi et a dit : « Je n’ose le dire en public, mais je suis d’accord avec toi. »

    J’ai trouvé rassurant d’apprendre que quelqu’un dont je respectais le travail partageait mon analyse. Mais il était décourageant de se voir rappeler que la doxa progressiste / libérale sur les enjeux transgenre laissait beaucoup de gens avec la peur de parler.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2016/06/27/ideology-transgender-movement-open-debate

    #Robert_Jensen #mouvement_transgenre #feminist_current

  • #Esohe_Aghatise : Il ne peut y avoir d’amnistie pour ceux qui achètent des relations sexuelles – même avec le consentement des femmes

    http://tradfem.wordpress.com/2016/07/03/il-ne-peut-y-avoir-damnistie-pour-ceux-qui-achetent-des-relations


    Cette semaine à Dublin [ndt : en 2015], environ 500 délégué-e-s d’Amnesty International venant de plus de 80 pays, voteront sur une proposition concernant la prostitution, qui recommanderait de décriminaliser à la fois l’achat et la vente de relations sexuelles, ainsi que le proxénétisme et la tenue de bordels. La logique alléguée est qu’il y a égalité des sexes dès que la prostitution est un acte consensuel, mais aussi qu’acheter des relations sexuelles à des femmes dans la prostitution est un droit important pour certains hommes qui veulent améliorer « leur jouissance de la vie et leur dignité ».

    En tant que personne qui a travaillé auprès de personnes prostituées durant plusieurs décennies, je sais exactement ce que signifie la notion de « consentement » dans le cadre de l’industrie du sexe. La grande majorité des femmes qui y entrent le font en l’absence de choix réels. Plusieurs d’entre elles sont des enfants, ou l’étaient quand elles sont censées avoir consenti à cela pour la première fois.

    Ceux qui achètent des relations sexuelles sont la raison qui rend la violence et la discrimination partie intégrante de l’industrie du sexe. C’est à cause d’eux que des filles de plus en plus jeunes sont sujettes à la traite des êtres humains, et que le crime organisé est attiré par les pays qui décriminalisent cette industrie.

    La légalisation de l’industrie du sexe a échoué lamentablement partout où elle a été introduite. En Allemagne et aux Pays-Bas, la violence et la traite ont considérablement augmenté. Ces pays font présentement marche arrière en regard de leurs politiques antérieures. En Nouvelle-Zélande, selon un rapport de 2008, les femmes dans la prostitution ont témoigné qu’elles n’étaient pas plus susceptibles de signaler des actes de violences à la police ou d’accéder à des services de santé qu’avant la dépénalisation.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/aug/02/sex-trade-amnesty-vote

    #amnesty_international #Esohe_Aghatise #prostitution #equality_now