L’essentiel Online - LuxLeaks : PwC demande un euro symbolique

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  • NDR : LuxLeaks, le Luxembourg hésite pour sa déclaration de guerre à la France !
    On n’ose imagine les conséquences d’une lourde condamnation pour Antoine Deltour et Raphaël Hale, vu le climat social en France

    Sur : http://www.lessentiel.lu/fr/luxembourg/story/LuxLeaks-PwC-demande-un-euro-symbolique-12560831

    LuxLeaks : PwC demande un euro symbolique
    LUXEMBOURG - Le cabinet d’audit n’a demandé ce mercredi qu’une peine symbolique contre les lanceurs d’alerte Antoine Deltour et Raphaël Halet.
    https://soundcloud.com/r-daction-lessentiel/bernard-colin-avocat-de-raphael-halet

    Le cabinet PwC ne veut pas réclamer de lourde peine aux prévenus. L’avocat du cabinet d’audit a demandé ce mercredi une peine d’un euro symbolique à l’encontre d’Antoine Deltour et Raphaël Halet, anciens employés de l’entreprise. Ils sont accusés de vol et violation du secret professionnel. « Cela ne veut pas dire que PwC n’a pas subi de préjudice, au contraire, a expliqué maître Hervé Hansen. En 2012, le préjudice avait été provisoirement évalué à 10 000 euros, mais il est en réalité beaucoup plus important ».
    Les soutiens d’Antoine Deltour au rendez-vous
    Arborant des tee-shirts noirs, avec l’inscription « Je soutiens Antoine », les soutiens au lanceur d’alerte sont facilement reconnaissables. Ils étaient une petite trentaine ce mercredi devant le tribunal d’arrondissement de Luxembourg, avant la nouvelle audience du procès LuxLeaks.
    L’avocat estime que chiffrer avec précision les dommages pour l’entreprise « demanderait une instruction considérable ». PwC chercherait seulement à « faire reconnaître sa qualité de victime ». L’avocate de Raphaël Halet, maître May Nalepa, estime que les préjudices pour PwC sont limités, voire « fort douteux ». « Le chiffre d’affaires a bondi depuis 2013. Vous analyserez si Price a souffert ou non de ces révélations ! », a-t-elle souligné.
    « Il n’allait pas envoyer un mail sur guichet.lu ! »
    Selon elle, son client a fait son geste de manière désintéressée : « C’est un enjeu de démocratie, plus important que les termes du contrat de travail ». Le client de Me Nalepa n’aurait pas eu d’autres solutions après avoir « pris conscience de ce qui se passait » dans son entreprise : « Il risquait des sanctions s’il parlait à son employeur, et il n’allait pas envoyer un mail sur guichet.lu ! Il es donc allé voir Édouard Perrin, car le canal était déjà ouvert après le reportage d’Élise Lucet », diffusé en avril 2012, a expliqué Me Nalepa.
    Son collègue Bernard Colin, qui défend aussi Raphaël Halet, « ne comprendrait pas que le procureur requiert autre chose qu’une relaxe ». « S’il y a sanction, les tordus de la finance trouveront autre chose, les multinationales, qui ne cherchent qu’à tricher, trouveront une autre parade. Halet et Deltour sont les seuls régulateurs de ce système qui marchait sur la tête ». Des déclarations accueillies par une salve d’applaudissement venue du public, qui comprend de nombreux soutiens aux accusés.
    Un « procès en sorcellerie »
    Hervé Hansen a pour sa part ironisé sur le statut de lanceur d’alerte accordé - à tort selon lui - à Antoine Deltour et Raphaël Halet. « Ils n’ont inventé ça que lorsque des poursuites judiciaires ont été engagées ». Selon lui Antoine Deltour, par exemple, aurait « eu l’intention de piller le know-how de PwC car il prévoyait de postuler dans d’autres cabinets d’audit s’il ratait les concours de la fonction publique ».
    Le cabinet PwC ne réclame rien à l’encontre d’Édouard Perrin, « qui n’a jamais été en relation avec l’entreprise ». Maître Roland Michel, avocat du journaliste de France 2, a affirmé que l’inculpation relevait d’un « immense malentendu » et d’un « procès en sorcellerie ». « Édouard Perrin n’a jamais été coupable de vol de documents et n’a jamais demandé de documents précis à Raphaël Halet, tous les éléments, notamment les mails, le prouvent ».
    L’avocat se demande « si ce n’est pas PwC, en délivrant les documents demandés au compte-goutte, qui aurait instrumentalisé le juge d’instruction ».