Permaculture, agroécologie, jardins-forêts : des pratiques millénaires, l’exemple des Yanomami.

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  • Permaculture, agroécologie, jardins-forêts : des pratiques millénaires, l’exemple des Yanomami et Wayampi.
    via : La Gueule Ouverte
    http://lagueuleouverte.info/Permaculture-agroecologie-jardins-forets-des-pratiques-millenaires

    Vers une réintroduction des méthodes douces d’artificialisation des forêts en décolonisant notre imaginaire d’occidentaux ne jurant que par l’AGER (guerre à la nature) / Nouvelles interrogations autour des notions de SYLVA, AGER et HORTUS / Exemples des agricultures Wayampi (Guyane française) et Yanomami (Venezuela)

    Il est important de ré-interroger le concept d’agriculture biologique et c’est avec raison que la notion d’agroécologie entend attirer l’attention sur les limites d’une agriculture qui se définirait seulement par le négatif : pas de ceci, pas de cela, essentiellement pas de produits chimiques ni en tant qu’engrais ni pour les traitements. Limites visibles surtout depuis que l’on assiste à la dérive de l’agriculture biologique vers le mimétisme des pratiques industrielles des gros exploitants agricoles. Comme par exemple cet absence d’esprit critique par rapport au machinisme agricole, comme si l’usage des tracteurs de plus en plus puissants et des outils qui vont avec devait rester en dehors des inquiétudes face à la raréfaction du pétrole, ou comme par exemple les acquisitions de vastes domaines pour faire de la « bio » dans les zones d’Europe où la terre apparaît peu chère aux agriculteurs de l’ouest, et ceci au détriment de l’agriculture paysanne traditionnelle locale, et au détriment des habitudes communautaires d’entraide des cultures villageoises longuement constituées en microsociétés, en civilisations paysannes. Qu’un « gros » arrive, accapare tout, et cette forme de conquête en jouant sur le différentiel des monnaies et des niveaux de vie fait voler en éclat une socialité villageoise. On n’est pas loin de l’ethnocide donc du génocide culturel ! Sans parler de cet autre dérive qu’est la seule production destinée aux grosses centrales d’achats, à cette grande distribution qui ajoute à ses produits insipides et crétinisants, voire toxiques, le nouveau créneau porteur que serait la nourriture saine d’une bourgeoisie éduquée éprise de « new-age » et de « bio ».

    L’agroécologie se veut une approche plus holistique en faveur de la biodiversité de tout l’écosystème habité, comme en faveur de la convivialité chaleureuse par encouragement à persévérer en tant que paysan et fier de l’être, sans se laisser fasciner par les sirènes de la modernité arrogante bardée de principes soit disant « scientifiques ». Cette modernité qui se gargarise du terme odieux d’exploitant agricole.

    Mais cette heureuse prise de conscience a elle-même ses limites, et le but de ce texte est d’aller plus loin pour prendre la pleine mesure de l’ampleur des bouleversements qu’il faudra envisager si nous voulons survivre à la colossale crise anthropologique qui montre de plus en plus le bout de son nez.

    #permaculture #agroécologie #jardins-forêts #agriculture