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  • La trêve étendue à Alep, dont la ville même, à la suite d’un accord entre Russes et Américains, pour une durée de 48h
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20160504-syrie-accord-moscou-washington-une-cessation-hostilites-alep?ns_campaig

    Le département d’Etat américain a confirmé mercredi soir un accord entre Washington et Moscou portant sur l’extension à la ville d’Alep de la cessation des hostilités. Damas s’engage à respecter une trêve de 48 heures à Alep à partir de jeudi matin.
    C’est par un bref communiqué que le département d’Etat américain a confirmé l’accord. Cette trêve « est entrée en vigueur aujourd’hui à 00H01 », heure locale, « dans la province d’Alep, y compris dans la ville d’Alep », précise le communiqué. « Nous avons constaté une réduction générale de la violence dans ces zones, même s’il y a des informations faisant état de la poursuite de combats à certains endroits », ajoute le département d’Etat américain, dans ce communiqué.

    A court terme c’est certainement une bonne nouvelle pour les civils d’Alep, ceux de la zone gouvernementale (la majorité de la population restant à Alep), comme ceux de la zone rebelle.
    Première remarque. S’il est aisé de comprendre comment Moscou peut faire pression sur Damas pour faire respecter cette trêve temporaire - que l’on cherchera à reconduire, on comprend moins comment les Américains peuvent garantir une telle trêve puisque leur position officielle a toujours été de dire qu’ils n’avaient pas de moyens de pression pour faire respecter la trêve à al-Nousra. Soit c’est faux et ils disposent bien de moyens au moins indirects (par leurs alliés) pour cela, soit c’est un accord de dupes.
    Seconde remarque la cessation des hostilités n’ayant jamais concerné Alep, le fait de passer d’un accord tacite, qui durant la trêve avait amené aussi le calme à Alep, à un accord officiel (même temporaire) est une vraie victoire pour al-Nousra puisqu’il s’agit d’une première entorse au principe selon lequel il ne peut bénéficier de la CdH.
    Ce fait accompli affaiblit la ligne diplomatique des Russes qui consistait, en s’appuyant sur les textes du CS de l’ONU, à refuser une telle couverture politique à la branche syrienne d’al-Qaïda en espérant contraindre les pays qui soutiennent la rébellion à pousser celle-ci à se distancer d’al-Nousra (avec l’arrière-pensée que la rébellion serait ainsi affaiblie, étant donné la puissance d’al-Nousra et sa présence étendue).
    Comme le note Elijah Magnier dans un de ses tweets, c’est une première défaite diplomatique pour la Russie :
    https://twitter.com/EjmAlrai/status/727927978768912384

    It is obvious that #Russia has lost a round to the #USA who’s Secretary of State showed more intelligence in negotiation over #Syria.

    La réactivation récente de Jaysh al-Fatah (alliance al-Nousra/rébellion dite modérée) illustre parfaitement que les Russes sont encore loin d’avoir réussi à imposer cela : http://seenthis.net/messages/485792

    A la fin de l’article de RFI, citation de Balanche qui déclare que les Russes ont menacé de fournir des missiles sol-air au PKK (le PYD ferait passer la commande ?) si les soutiens de la rébellion (ici est visée la Turquie) en fournissaient à celle-ci (ce qui a probablement déjà eu lieu) :

    On a peur que ça s’envenime. C’est-à-dire que les rebelles pourraient disposer à l’avenir de matériels plus sophistiqués, comme des missiles sol-air qui seraient distribués par les Turcs et les Saoudiens. Et Moscou a déclaré en off que si ce matériel arrivait entre les mains de la rébellion, les Russes pourraient distribuer aussi ce matériel à des groupes comme le PKK… Là on aurait clairement une escalade du conflit. Russes et Américains cherchent à éviter cela.

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