• Vous avez vu une guêpe cette année ? par Alain-Claude Galtié (*)
    http://www.eauxglacees.com/Vous-avez-vu-une-guepe-cette-annee

    A Saint Gengoux le National (Saône et Loire) pas une seule au mois d’août. Les abeilles domestiques ? Rares. Les abeilles charpentières (elles étaient nombreuses auparavant) ? Quelques-unes seulement. Les papillons ? Une pincée de Ducs de papillons de Bourgogne, quelques Piérides, c’est tout. Et beaucoup étaient de taille réduite. Mauvais signe supplémentaire. Le soir, pas un insecte autour des lampes de la veillée. Pas un seul papillon de nuit. Même les moustiques, dont on nous avait annoncé la (...)

    • et, pendant ce temps-là, les élus soumis aux lobbies...

      Les sénateurs étrillent la loi sur la biodiversité.

      (...) La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable ne s’est pas livrée à un simple toilettage, mais à un sérieux lessivage avant l’examen du texte législatif en assemblée plénière programmée du 10 au 12 mai.
(...)

      La décision d’interdire les pesticides de la famille des néonicotinoïdes est abandonnée ; comme celle d’instituer une taxe sur l’huile de palme. Le droit d’entamer une procédure en justice dans le but de défendre la nature est limité à certains acteurs ; passe aussi à la trappe la volonté d’inscrire le principe de non-régression de l’environnement dans la loi ; idem pour la possibilité de classer certaines zones en « espaces de continuités écologiques » dans les plans d’urbanisme. (...)
      http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/10/les-senateurs-etrillent-la-loi-sur-la-biodiversite_4917028_3244.html#zRB1GmD

    • Je me suis rendue compte en allant passer quelques jours chez une amie dans le Lot que je n’avais pas entendu un seul grillon depuis des années… et pourtant, il ne fait pas moins chaud dans le Gers.

      Mais voilà, on est infiniment plus agricole que le Lot.
      D’ailleurs, on s’est fait la réflexion cette année : où sont les #insectes ?

      Je me souviens avoir dû renoncer à la sieste dehors lors des années précédentes parce que c’était trop le bordel, avec des trucs qui vrombissaient et se cognaient de partout sur mon hamac, des nuits paranos avec des mosquitos en embuscade et les rubans à mouches, qu’on changeait presque toutes les semaines.

      Cette année… que dalle. J’ai dû attendre le Lot et début août pour ma première et dernière piqûre de moustique de l’année, le ruban à mouches est toujours en place, mais ne se remplit que très lentement.

      Il y a eu une invasion de puces dans le jardin, des mouches bizarres qui piquent. L’arbuste qui bourdonne tous les étés est silencieux…

      Et bien sûr, il n’y a pas d’oiseaux non plus…

    • Je suis en sud Sarthe, pays de petits vallons semblant préservés, pourtant, malgré des nombreuses plantes mellifères que je cultive, j’observe la rapide raréfaction de tous les butineurs ainsi que la quasi complete disparition des petits oiseaux troglodytes.

    • Ben oui @aude_v mais c’est extrait de l’article de Marc Laimé, lequel est extrêmement exhaustif (compter plusieurs heures pour un suivi approfondi des liens cités...).

      Sinon, moi qui suis en ville (Bruxelles), j’ai été frappé cette année par le nombre incroyable de moineaux... Ont-ils fui la campagne ?

  • La destruction de la #Grande_Barrière_de_corail menace le #tourisme australien
    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/06/21/la-destruction-de-la-grande-barriere-de-corail-menace-le-tourisme-australien

    Si la Grande Barrière de corail continue à subir des épisodes de blanchiment importants – phénomène de dépérissement des coraux –, l’Australie perdra chaque année 174 000 touristes étrangers et 1,19 milliard de dollars de recettes (soit environ 782 millions d’euros), en ne comptant que les trois premiers pays visiteurs, à savoir les Etats-Unis, la Chine et le Royaume-Uni. C’est ce qu’expose un rapport de l’Australian Institute, rendu public mardi 21 juin, qui mesure les potentiels impacts du blanchiment de la Grande Barrière de corail sur les activités du secteur touristique australien. Ces conclusions ont été tirées d’études scientifiques et économiques récentes, mais aussi d’une série de sondages réalisée par ce think thank auprès de touristes étrangers et australiens.

    [...] A quelques jours d’élections fédérales, le 2 juillet, qui ont pour objet de renouveler les 150 sièges de la Chambre des représentants et les 76 sièges du Sénat, la Grande Barrière de corail constitue donc un enjeu politique. En mai, le gouvernement l’avait fait disparaître d’un rapport de l’#Unesco (1) faisant état des menaces du réchauffement climatique sur son patrimoine mondial.

    1. Article sur cette affaire : http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/27/climat-l-australie-obtient-la-censure-d-un-rapport-de-l-onu_4927501_3244.htm

  • Quand la Grande Barrière de corail disparaît d’un rapport de l’ONU à la demande de l’Australie

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/27/climat-l-australie-obtient-la-censure-d-un-rapport-de-l-onu_4927501_3244.htm

    Ce n’est pas un secret. La Grande Barrière de corail, dans les eaux territoriales du nord-est de l’Australie, est menacée. Elle compte même parmi les plus célèbres victimes du changement climatique. Alors on peut s’étonner qu’elle n’apparaisse pas dans un rapport publié jeudi 26 mai par l’Unesco, le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’organisation non gouvernementale Union of Concerned Scientists. Ce document intitulé « Patrimoine mondial et tourisme dans le contexte des changements climatiques » recense 31 sites menacés, dans 29 pays. Sans aucune mention, donc, du plus grand ensemble corallien du monde.

    Des médias australiens ont révélé qu’un chapitre consacré à la Grande Barrière de corail et des passages sur deux autres sites du pays (Kakadu et les forêts de Tasmanie) avaient été supprimés, après l’intervention de Canberra. Le scientifique Will Stephen, professeur à l’Australian National University, et responsable de l’association Climate Council, a participé au rapport. Il a indiqué qu’il avait été « très surpris » en découvrant que l’Australie ne figurait pas dans le document, d’autant plus que la Grande Barrière était l’un des principaux cas étudiés.

    Le ministère de l’environnement australien n’a pas tardé à se défendre dans un communiqué. Il précise avoir expliqué à l’Unesco, par le biais de son ambassadeur, qu’il « n’était pas favorable au fait que des sites australiens classés au Patrimoine mondial figurent » dans le rapport, invoquant d’éventuelles « confusions ». « L’expérience récente en Australie a montré que des commentaires négatifs sur le statut des sites inscrits au Patrimoine mondial avaient un impact négatif sur le tourisme. » Le communiqué se termine de manière laconique : « Le ministère n’a pas informé le ministre de cette affaire. »

  • L’utilisation des #insecticides « tueurs d’#abeilles » est toujours en forte augmentation
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/27/les-insecticides-tueurs-d-abeilles-en-forte-augmentation_4927380_3244.html

    Les apiculteurs français en sont tout abasourdis : le moratoire européen sur certains usages des #néonicotinoïdes semble jusqu’ici avoir été inopérant. Depuis sa mise en place en 2013, l’utilisation de ces insecticides, mis en cause dans l’effondrement du nombre d’abeilles et de pollinisateurs sauvages (bourdons, papillons, etc.), a même explosé. C’est le principal enseignement des statistiques obtenues, jeudi 26 mai, par l’Union nationale de l’apiculture française (#UNAF), qui a saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (#CADA) contre le ministère de l’#agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.

    Selon ces données, les tonnages des cinq principaux « tueurs d’abeilles » vendus en France (acétamipride, clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride, thiaclopride) sont passés de 387 tonnes, en 2013, à 508 tonnes, en 2014. Soit une augmentation de 31 % en un an, malgré le moratoire. Quant aux données 2015, elles ne sont pas disponibles. « Nous avons écrit par deux fois à la direction générale de l’alimentation [au ministère de l’agriculture] pour avoir accès à ces informations, dit-on à l’UNAF. Sans réponse, nous avons saisi la CADA en février, qui vient de nous donner raison. »

    [...] Car si l’UNAF a obtenu la transmission des chiffres détaillés de l’évolution du tonnage de chaque molécule, ses autres demandes n’ont pas été satisfaites. L’association a ainsi demandé le détail des traitements de semences par type de culture, et les superficies concernées. En vain. « Toutes nos demandes ont reçu un avis favorable de la CADA, mais celui-ci n’étant que consultatif, nous n’avons pas obtenu ces données », dit-on à l’UNAF. Au ministère, on répond que la publication de ces informations ne peut se faire qu’après un long travail, pour s’assurer que celles-ci ne trahissent aucun #secret_commercial des acteurs de la filière.Ce n’est pourtant pas tout. L’UNAF demandait aussi au ministère de lui transmettre les documents attestant de la position de la France, au niveau européen, lors des comités techniques des 27 juillet et 18 novembre 2015, au cours desquels deux nouveaux insecticides apparentés aux néonicotinoïdes (le sulfoxaflor et le flupyradifurone) ont été autorisés en Europe. La France a-t-elle voté pour ou contre l’autorisation de ces nouvelles molécules ? L’information est confidentielle. Sa divulgation, ont expliqué sans rire les services du ministère de l’agriculture à la CADA, « porterait atteinte à la conduite de la #politique_extérieure de la France ». La CADA n’y a cru que moyennement et a donné un avis positif à la publication de cette information. « Si nous ne l’obtenons pas, ainsi que toutes celles qui ne nous ont pas été transmises, nous saisirons le tribunal administratif », dit-on à l’UNAF

    #UE

  • Le #ministère de l’#environnement à la diète budgétaire
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/24/le-ministere-de-l-environnement-a-la-diete-budgetaire_4925610_3244.html

    Au total, ce sont 136 millions d’euros d’annulation de crédits de paiement pour l’année 2016, dont 23 millions d’euros consacrés à la #recherche dans les domaines « de l’#énergie, du développement et de la mobilité durables ». Les coupes franches dans les quelque 113 millions d’euros restants concernent la plupart des programmes relevant du ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer : infrastructures et services de transport (72,1 millions d’euros) ; prévention des risques (10 millions d’euros) ; sécurité et affaires maritimes, pêche et aquaculture (7,7 millions d’euros) ; énergie, climat et après-mines (4,7 millions d’euros) ; météorologie (4,5 millions d’euros) ; paysages, eau et biodiversité (3,8 millions d’euros) ; informations géographiques et cartographiques (0,8 million d’euros). Il faut aussi ajouter 9,2 millions d’euros dans le programme conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durable, c’est-à-dire la gestion des services du ministère.Le décret préconise aussi un redéploiement de crédits, de l’ordre de 150 millions d’euros, vers le programme urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat.

    #budget

  • Conflits d’intérêts : 7 scientifiques à la loupe
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/20/conflits-d-interets-7-scientifiques-a-la-loupe_4923406_3244.html

    S’ils affirment s’être auto-missionnés pour leur excursion bruxelloise, les sept scientifiques se sont fait payer leurs frais par European Risk Forum (ERF), un think tank créé par l’industrie du tabac dans les années 1990 pour contrer les interdictions de fumer dans les lieux publics. En 2016, ERF était financé par dix-huit membres. Le secteur de la #chimie et des #pesticides : BASF, Bayer, Dow, Syngenta, CEFIC, IFAH-Europe (médicament vétérinaire), PlasticsEurope ; l’industrie du #tabac : British American Tobacco, Philip Morris International ; les métaux : Nickel Institute, Norilsk Nickel Europe ; et le lobby des #jouets (TIE).

    Six de ces sept scientifiques collaborent avec des industriels touchés de près ou de loin par la règlementation des #perturbateurs_endocriniens :

    #conflits_d'intérêts #santé

  • Aux Etats-Unis, des jeunes poursuivent Barack Obama sur le climat

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/24/aux-etats-unis-des-jeunes-poursuivent-barack-obama-sur-le-climat_4925414_324

    Le plus jeune a 9 ans, le plus âgé, 19. Vingt et un jeunes Américains se sont lancés dans une initiative sans précédent : un procès contre le président Barack Obama et son gouvernement, pour manquement à leur devoir de les protéger du changement climatique. « On ne peut pas juste dépendre des adultes pour s’occuper de tout », explique Avery McRae, 11 ans, une collégienne d’Eugene, la ville de l’Oregon dont sont originaires la plupart des plaignants.

    La plainte a été déposée en août 2015. Les jeunes y affirment que leur droit constitutionnel à « la vie, la liberté et la propriété » est bafoué par la lenteur du gouvernement à limiter la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Ils se disent victimes de discrimination, au profit des « intérêts économiques » d’un « autre groupe de citoyens » (l’industrie pétrolière).

    Le 8 avril, le juge Thomas Coffin, du district fédéral de l’Oregon, a déclaré leur plainte recevable, ouvrant la voie à un procès, si sa décision est confirmée. « C’est la première décision de ce genre aux Etats-Unis », souligne Julia Olson, la directrice de l’association Our Children’s Trust, qui organise la défense légale des « 21 ».

    Le magistrat a rejeté l’argument du gouvernement, qui plaidait que la question est du ressort du Congrès. Il a récusé les protestations des représentants de l’industrie du charbon et des hydrocarbures qui s’étaient joints à la procédure en janvier. Et il a considéré que les jeunes étaient en droit de se pourvoir en justice : ils risquent d’être plus affectés par le changement climatique que « les segments les plus âgés de la société ».

  • Perturbateurs endocriniens : l’histoire secrète d’un scandale

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/20/perturbateurs-endocriniens-l-histoire-secrete-d-un-scandale_4922907_3244.htm

    C’est l’un des secrets les mieux gardés d’Europe. Il est enfermé quelque part dans le dédale des couloirs de la Commission européenne, dans une pièce à accès surveillé, où seule une quarantaine de fonctionnaires accrédités ont le droit d’entrer. Avec du papier, un stylo. Les smartphones sont confisqués. Un dispositif de sécurité plus strict encore que pour l’accord de libre-échange transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis (ou Tafta) : pour connaître les documents le concernant, les eurodéputés, eux, peuvent pénétrer dans la salle de lecture sans que l’on s’enquière du contenu de leurs poches.

    Ce secret, c’est un rapport d’environ 250 pages. Dans le jargon de la Commission, une « étude d’impact ». Celle-là évalue les conséquences « socio-économiques » d’une réglementation visant une famille de polluants chimiques. Capables d’interférer avec les hormones des espèces animales, humains compris, les perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d’être à l’origine de nombreuses maladies graves (cancers hormonaux-dépendants, infertilité, obésité, diabète, troubles neuro-comportementaux…). Ces substances se trouvent dans une multitude d’objets de consommation courante, dans les cosmétiques, les pesticides ou les plastiques (à l’instar du bisphénol A). Des secteurs entiers de l’industrie seront concernés à moyen terme par leur réglementation. Des milliards d’euros sont en jeu.

    Définir les critères

    La perspective d’éventuelles restrictions, parfois même d’interdictions, suscite de vives inquiétudes chez les industriels. Le secteur des pesticides, en particulier, n’a jamais caché son hostilité à certaines dispositions du règlement européen sur les « produits phytopharmaceutiques », qui est à l’origine d’un processus de décision aux rebondissements dignes d’une série télévisée. Adopté au Parlement en 2009, ce texte réserve en effet un traitement spécial aux pesticides : ceux reconnus comme perturbateurs endocriniens ne seront plus autorisés sur le marché. Encore faut-il pouvoir les reconnaître.

    La Commission devait donc trouver le moyen de distinguer les perturbateurs endocriniens des autres produits chimiques. Très concrètement, son travail consistait à énoncer des critères qui permettraient de les identifier. Sans critères, pas d’application de la loi. Autorités sanitaires nationales, industriels et ONG sont ainsi suspendus à une décision imminente sur ces critères d’identification – outil réglementaire qui permettra ensuite d’en restreindre l’usage ou, plus radicalement, d’en interdire certains. Or, sept ans plus tard, les critères n’existent toujours pas.

    C’est cette étude d’impact, aux conclusions apparemment aussi confidentielles que l’adresse de la fontaine de Jouvence, qui en est en grande partie responsable. Elle n’était pas prévue au départ, mais l’industrie l’a réclamée afin d’affaiblir la réglementation, puis l’a obtenue à l’issue d’une offensive éclair de lobbying menée en tandem par les industriels des pesticides et de la chimie au début de l’été 2013. Principalement au travers de leurs organisations de lobbying bruxelloises : l’Association européenne de protection des plantes (ECPA) et le Conseil européen de l’industrie chimique (Cefic).

    Un dossier hypersensible

    Mais les géants de l’agrochimie étaient aussi montés au front : les deux poids lourds allemands BASF et Bayer, ainsi que la multinationale suisse Syngenta. L’ancienne secrétaire générale de la Commission Catherine Day avait fini par céder à leur requête au nom des « opinions divergentes » dans la communauté scientifique et des « impacts potentiels sur des pans de l’industrie chimique et le commerce international » – une référence directe au Tafta, dont les négociations venaient alors tout juste de commencer. Dans une note interne datée du 2 juillet 2013, la plus haute fonctionnaire européenne qualifiait alors les critères des perturbateurs endocriniens de « sujet sensible ». Sensible, il est resté. Et même hypersensible, il est devenu.

    Car le Parlement européen avait donné une date butoir à la Commission pour rédiger ces fameux critères : décembre 2013. Ne voyant rien venir, la Suède avait alors décidé de poursuivre la Commission en justice. Une procédure soutenue par la France, le Danemark, la Finlande et les Pays-Bas et à laquelle s’étaient joints le Parlement et le Conseil – une configuration rare.

    La Cour de justice de l’Union européenne n’a, elle, pas tardé. Juste avant Noël 2015, elle a jugé que la Commission avait « violé le droit de l’Union », elle qui est pourtant la gardienne des traités. L’arrêt balaye la « prétendue nécessité de procéder à une analyse d’impact des critères scientifiques » que la Commission a placée au cœur de sa défense. Mais le jour même, le porte-parole du commissaire européen à la santé, le Lituanien Vytenis Andriukaitis, annonce tout de go que l’étude d’impact sera malgré tout menée jusqu’au bout. D’hypersensible, le dossier devient inflammable.

    Quid du coût des maladies ?

    Les députés européens sont furieux. Certains d’entre eux ont déjà envoyé plusieurs lettres au président de la Commission. Elles sont restées sans effet. Le 13 janvier, c’est le président du Parlement en personne qui écrit à Jean-Claude Juncker. Le retard de la Commission est « inacceptable », souligne Martin Schulz. Tout autant que la poursuite de l’étude d’impact « au mépris du jugement » de la plus haute juridiction de l’Union et auquel il lui demande de « se conformer sans délai ». Le message est répété dans un second courrier, le 10 mars. La Suède, pour sa part, persiste. Dans un document daté du 13 mai et que Le Monde s’est procuré, les autorités suédoises rappellent sèchement aux services de la Commission que la Cour « interdit l’utilisation de considérations économiques pour définir les critères ».

    Mais de quelle nature sont les « considérations économiques » consignées dans les pages de l’étude d’impact enfermée à double tour ? En sus des conséquences sur l’industrie, prendront-elles en compte le coût des maladies liées à l’exposition aux perturbateurs endocriniens, qui a été estimé par des études indépendantes entre 157 milliards et 288 milliards d’euros par an (Université d’Utrecht, 2016) en Europe ? Fin du suspense le 15 juin. D’après nos informations, la proposition finale de critères d’identification des perturbateurs endocriniens sera présentée en réunion du collège des commissaires.

  • Au Texas, six fois plus de séismes depuis l’extraction du pétrole et gaz de schiste
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/19/au-texas-six-fois-plus-de-seismes-depuis-l-extraction-du-petrole-et-gaz-de-s

    Depuis 2008, le #Texas a triplé sa production combinée de #gaz et de #pétrole. Dans la même période, la moyenne annuelle de #séismes a été multipliée par six, passant de 2 à 12 secousses d’une magnitude égale ou supérieure à 3, le seuil à partir duquel un séisme est ressenti par l’être humain. Selon une étude publiée mardi 17 mai dans la revue Seismological Research Letters, un lien direct est établi entre l’activité sismique et l’exploitation de gaz et pétrole #de_schiste. Mais l’impact des activités pétrolières et gazières sur l’activité sismique remonte bien avant 2008, révèle également l’étude. Le secteur des hydrocarbures provoque des séismes dans l’Etat texan depuis 1925.

    ...

    L’Europe et la France sont également concernées par la problématique. « Même sans extraction de gaz de schiste, des séismes peuvent être provoqués par l’homme, développe Pierre Thomas. En France, le récent séisme de magnitude 4 enregistré dans les Pyrénées-Orientales peut être relié à l’activité gazière importante du bassin de Lacq. » Découvert dans les années 1950 et exploité jusqu’en 2013, ce gisement a alimenté en gaz naturel des foyers à travers toute la France. En réaction, une importante activité sismique s’est développée dans la région.

    Outre l’exploitation du sous-sol, « d’autres interventions humaines, comme la construction de barrages, peuvent engendrer des tremblements de terre, indique M. Cornet. Le séisme qui a fait plus de 80 000 morts dans la région chinoise du Sichuan, en 2008, serait dû à la construction d’un barrage hydroélectrique. »

    #fracturation_hydraulique #grand_barrage

  • Les #catastrophes_naturelles provoquent deux fois plus de déplacements internes que les conflits

    Tempêtes, inondations, séismes, irruptions volcaniques, feux de forêt, glissements de terrain… En 2015, des catastrophes naturelles survenues dans cent treize pays ont provoqué le déplacement à l’intérieur de leur propre pays de 19,2 millions de personnes dans le monde. Soit deux fois plus que le nombre de personnes chassées par les conflits, guerres, violences (8,6 millions).

    Publié le 11 mai, le rapport annuel de l’Internal Displacement Monitoring Center (IDMC) vient rappeler que les dérèglements climatiques, les dégradations de l’environnement sont bel et bien devenus un des principaux facteurs de migration des personnes dans le monde. Au cours des huit dernières années, 203,4 millions de déplacements ont été enregistrés à la suite d’événements climatiques ou géophysiques. Le phénomène touche essentiellement les pays en voie de développement.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/13/les-catastrophes-naturelles-provoquent-deux-fois-plus-de-deplacements-intern
    #environnement #réfugiés_environnementaux #IDPs #déplacés_internes #migrations #réfugiés #asile

  • Du Roundup dans l’urine parlementaire

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/13/du-roundup-dans-l-urine-parlementaire_4919434_3244.html

    Montrer que l’imprégnation de la population au glyphosate ne s’arrête pas aux portes des lieux de pouvoir et peser sur les dernières discussions qui pourraient aboutir à sa réautorisation en Europe. C’était l’objectif assumé d’une opération de communication lancée voilà plusieurs semaines par des eurodéputés belges et consistant à mesurer la présence de l’herbicide, molécule active du célèbre Roundup de Monsanto, dans l’urine d’un échantillon de leurs pairs du Parlement européen. Les résultats, rendus publics jeudi 12 mai, sont éloquents.

    Sur les 48 parlementaires s’étant pliés à l’exercice – de treize nationalités et de toutes les couleurs politiques – tous présentaient une teneur détectable de glyphosate dans leur urine. A des taux souvent élevés, la moyenne étant de 1,7 microgramme par litre (µg/l), soit dix-sept fois le seuil légal toléré dans l’eau potable. Les taux de contamination les plus élevés sont plus de trente-cinq fois supérieurs à ce seuil.

    La toxicité du glyphosate – pesticide le plus utilisé dans le monde – est cependant au cœur d’une intense polémique scientifique. En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l’a classé « cancérogène probable » pour l’homme, tandis que quelques mois plus tard, les experts européens jugeaient « improbable » son potentiel cancérogène, lui donnant un blanc-seing pour sa réhomologation sur le Vieux Continent. Car à la fin de juin l’autorisation du glyphosate arrive à expiration en Europe.

  • Les catastrophes naturelles provoquent deux fois plus de déplacements internes que les conflits
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/13/les-catastrophes-naturelles-provoquent-deux-fois-plus-de-deplacements-intern

    #Tempêtes, #inondations, #séismes, irruptions volcaniques, #feux_de_forêt, #glissements_de_terrain… En 2015, des #catastrophes_naturelles survenues dans cent treize pays ont provoqué le #déplacement à l’intérieur de leur propre pays de 19,2 millions de personnes dans le monde. Soit deux fois plus que le nombre de personnes chassées par les conflits, guerres, violences (8,6 millions).

    Publié le 11 mai, le rapport annuel de l’Internal Displacement Monitoring Center (IDMC) vient rappeler que les dérèglements climatiques, les dégradations de l’environnement sont bel et bien devenus un des principaux facteurs de #migration des personnes dans le monde. Au cours des huit dernières années, 203,4 millions de déplacements ont été enregistrés à la suite d’événements climatiques ou géophysiques. Le phénomène touche essentiellement les pays en voie de développement.

    #climat #réfugiés #anthropocène aussi

  • Le scientifique qui nie la surpêche avait caché ses liens avec la filière
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/13/le-scientifique-qui-nie-la-surpeche-avait-cache-ses-liens-avec-la-filiere_49

    La salle est comble. Ce mercredi 4 mai, à la Maison de la chimie, à Paris, un public nombreux et conquis est venu écouter Ray Hilborn, 68 ans, un célèbre professeur de sciences halieutiques à l’université de Washington à Seattle (Etats-Unis). Invité en France et en Europe par France Filière Pêche, professionnels du secteur, l’universitaire est venu porter une parole rassurante et optimiste sur l’état des stocks de poissons. « Non, les océans ne sont pas en train de se vider ! Tout le problème vient d’un article publié par un scientifique américain en 2006, estimant que les principaux stocks auraient disparu en 2048, annonce d’emblée l’influent professeur américain. Ces allégations ont fait les gros titres de la presse, mais ne sont que des mythes. »

    A quelques variantes près, sa conférence censée faire la part des « mythes et [des] réalités » de la surpêche a été présentée quelques jours plus tôt à Bruxelles, devant des députés européens, puis à Rennes et à Lorient devant des professionnels et des parlementaires, enfin à la Maison des océans, à Paris. Les industriels de la pêche sont ravis ; les ONG le sont moins, à l’image de l’association Bloom, qui va jusqu’à qualifier M. Hilborn de « négationniste de la #surpêche ».

    ...

    Au cours de la période couverte par ceux-ci, entre 2003 et janvier 2016, M. Hilborn a reçu 3,56 millions de dollars de financements de la part d’intérêts liés à la pêche, soit 22 % de l’ensemble de ses fonds de recherche et de diffusion des connaissances. Selon le décompte de Greenpeace, ce ne sont pas moins de 69 organisations liées aux intérêts de ce secteur économique – entreprises, fondations, associations professionnelles – qui ont mis la main à la poche pour soutenir le travail du célèbre halieute. « Parmi ce que Greenpeace qualifie d’intérêts liés à la #pêche_industrielle se trouvent des communautés de pêcheurs d’Alaska qui pratiquent la pêche de subsistance », précise le professeur au Monde. Selon le chercheur, seuls 13 % de ses financements proviennent d’intérêts véritablement industriels d’entreprises comme Trident, Pacific Seafood Processors, PeterPan Seafoods, etc.

    #conflits_d'intérêts #science

  • El Niño : « On assiste à l’un des phénomènes les plus forts observés depuis cinquante ans »
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/06/el-nino-on-assiste-a-l-un-des-phenomenes-les-plus-forts-observes-depuis-cinq

    La situation que traverse l’Alberta aujourd’hui était donc prévisible…

    Oui. Dès le mois de mai 2015, nous pouvions affirmer que la probabilité pour que cette région soit plus sèche que la normale était élevée. La situation de sécheresse qui a entraîné les autorités provinciales à décréter l’état de « désastre agricole » s’explique en partie par El Niño, mais aussi par l’histoire des précipitations décennales de cette région. Comme la Californie, qui fait face à la sécheresse depuis quatre ans, l’Alberta est confrontée à un profond manque d’eau.

    #FortMcMoney

    • En même temps, un feu de forêt dans la région, ce n’est pas vraiment exceptionnel…


      http://cwfis.cfs.nrcan.gc.ca/ha/nfdb?type=poly&year=9999
      (il y a aussi une carte pour chacune des années entre 1980 et 2014)

      En revanche, ce que dit @davduf dans son entretien, c’est que laisser les abattis sécher sur place comme cela a été fait depuis 15 ans est une bonne recette pour transformer des incendies (qui sont la règle dans ces forêts) en désastre étendu…

      Comme le disait un pompier dans une vidéo les épicéas (Spruce trees) et les pins aiment brûler !
      C’est la même chose dans la taïga :

      Taïga — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Taïga

      La forêt boréale constitue un biome particulier, en ce sens que cet écosystème est régulé particulièrement par de grandes perturbations majeures, à l’inverse des autres couverts forestiers. Les populations végétales sont ainsi contrôlées par les successions d’attaques d’insectes ravageurs, d’épisodes anecdotiques et surtout, par les feux de forêts.

      Ces larges incendies peuvent ravager de très larges superficies, et ce à des vitesses difficiles à concevoir, pouvant aller jusqu’à une vingtaine de kilomètres par heure dans des conditions optimales. Également, la quantité d’énergie relâchée est gigantesque, pouvant atteindre 500 000 kJ/m2 dans un laps de temps très court. Ces chiffres montrent bien l’un des rôles cruciaux de ces feux : celui de consommer la litière et l’humus accumulé sous le couvert forestier. Dans ces forêts nordiques, le processus de décomposition de la matière végétale morte est très ralenti par les basses températures et le milieu acide formé par les communautés de résineux. Avec l’aide du feu, cette matière organique, très riche en nutriments, est relâchée dans le milieu à nouveau pour être réutilisée. Ce recyclage est important, entre autres pour le cycle de l’azote, dont d’énormes quantités peuvent se retrouver emmagasinées dans l’humus. En étant relâché, il permet en même temps d’abaisser l’acidité du sol et de favoriser sa nitrification. Les feux ravagent le milieu selon certains cycles, et le milieu subit un incendie environ tous les 200 ans.