les juges reconnaissent le manque de coopération de la SNCF

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  • Accident de Brétigny: les éléments accablant la SNCF s’accumulent - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/accident-de-bretigny-les-elements-accablant-la-sncf-s-accumulent_1790146.ht

    « L’ensemble des appareils sont mal posés », reconnaîtra une cadre de la SNCF, en charge du secteur, lors de son audition devant le magistrat. Une refonte totale des infrastructures est requise mais la compagnie ferroviaire ne le fera pas, faute de moyens. 

    Au fil des années, les problèmes se poursuivent. Des écoutes téléphoniques ordonnées par la justice révèlent de graves problèmes de maintenance : les aiguillages de Brétigny seraient restés usagés et « non conformes » jusqu’à un an après le drame, rapporte Mediapart. « D’autres choses aussi qui m’inquiètent, c’est la multiplication des quasi-accidents [...] Ça commence à devenir du grand n’importe quoi ! », s’alarme ainsi un responsable de la SNCF au cours d’une conversation téléphonique en octobre 2014. 

    En outre, d’après Le Parisien, la fissure sur l’éclisse est repérée dès 2008. Pourtant, la pièce ne sera jamais remplacée avant l’accident. Pire, la surveillance et le contrôle de l’infrastructure n’auraient jamais été réalisés durant les cinq ans. « Les magistrats ont eu beaucoup de difficultés à obtenir des documents originaux. Certains documents de maintenance n’étaient pas remplis, ce qui veut dire que la maintenance n’a pas été faite », explique Xavier-Philippe Gruwez, avocat de plusieurs victimes, sur France Info. 

    La justice soupçonne même des employés de la SNCF d’avoir falsifié des documents pour camoufler les errements. Un SMS envoyé par un cheminot neuf jours à peine avant l’accident témoigne de la confusion qui règne : « Franchement, c’est la merde à Brétigny. Ça pète dans tous les sens... de la non-maintenance [...]. Il reste encore tellement de boulot ! Je suis usé ! »

    • Une société chargée d’un service public, incapable d’assurer la maintenance de ses installations vieillissantes et racontant des sornettes ou maquillant les faits en cas de pépin, une exclusivité de la SNCF ?

      Brétigny : les juges reconnaissent le manque de coopération de la SNCF
      http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/05/10/bretigny-les-juges-reconnaissent-le-manque-de-cooperation-de-la-sncf_4916311

      Informées par voie de presse et par leurs avocats des derniers rebondissements de l’enquête, elles ont surtout eu confirmation de leur intuition, portant sur le manque, voire l’absence, de coopération de la SNCF. Parmi les obstacles rapportés par les juges : « des communications très tardives et très parcellaires de pièces », « les suspicions de préparation de faux documents » et « les préparations d’entretiens » avant les auditions, détaille Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac), partie civile.

      Des éléments mis au jour par les écoutes judiciaires ordonnées par les juges sur plusieurs cheminots du secteur de Brétigny, et donnant lieu à plus de six cents pages de retranscription. Du jamais vu dans une enquête sur un accident ferroviaire. « Signe que les juges ont l’intuition que la SNCF ne nous dit pas tout », commente M. Gicquel, interrogé par Le Monde. Dans ce volet du dossier, les juges n’ont pas été saisis par le procureur pour poursuivre leurs investigations sur une éventuelle entrave à la justice ou une subornation de témoins, et les parties civiles n’ont pas porté plainte jusqu’à présent. « Je me pose la question d’engager des poursuites », a réagi Jean-Luc Marissal, responsable en ressources humaines, l’un des passagers du train, présent au palais de justice.