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  • L’#islam, cette si commode grille d’analyse du monde musulman, par @alaingresh (@orientxxi)
    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/l-islam-cette-si-commode-grille-d-analyse-du-monde-musulman,1267,1267

    Un silence religieux. La gauche face au djihadisme, le livre de Jean Birnbaum a été largement couvert par les médias, qui ont amplement repris ses thèses. Pourtant, un tel ouvrage mérite un vrai débat qui n’a pas encore eu lieu.

    • Je colle ici le commentaire de Malika Rahal sur Facebook (avec son autorisation) :

      Tout est plus compliqué. Merci, vraiment, @alaingresh.

      Un ami m’a posé la question de pourquoi je trouvais important cet article, qui lui aussi a pour enjeu de réécrire l’histoire. Ca m’a obligée à creuser un peu le fait que Gresh a dans ce texte une voix minoritaire dans l’air du temps.

      L’"air du temps", c’est un rapport du force qui fait de l’histoire son terrain de lutte : quand un certain (grand) nombre d’intellectuels des pays du Nord (et pas seulement malheureusement dans le Nord) ont entrepris d’effacer/minorer/réécrire l’histoire la période durant laquelle les pays du Sud ont pu, grâce à une mobilisation inouïe et dans une conjoncture historique unique, quelques décennies durant, obtenir leurs indépendances et faire la nique aux puissances du monde.

      L’"air du temps", c’est une forme de contre-révolution mondiale, et certains de nos collègues universitaires et chercheur-se-s sont ravis d’y participer, volontaires qu’ils sont pour (re)construire les stéréotypes raciaux et religieux, et pour tenir le stylo qui va retracer les frontières des impudents états indépendants. Ces postures savantes accompagnent naturellement les armées et les bombes, comme elles l’ont souvent fait par le passé.

      Dans l’article de Gresh, je lis une tentative assez rare pour écrire contre ce phénomène contre-révolutionnaire qui nous engloutit, et qu’il est si difficile de combattre, parce que vas combattre l’"air du temps".

      Ce n’est pas un texte d’histoire. Mais il nous informe sur le monde politique dans lequel nous autres historiens, politistes et autres universitaires pensons, et que nous devons penser pour ne pas être pensé par lui.