• Macron veut orienter dès la 5ème
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/04/01042022Article637843922789359398.aspx

    En visite à Fouras (17) le 31 mars, E Macron a donné une précision sur la réforme de l’orientation qu’il veut mettre en place. En réponse à un restaurateur qui se plaignait de ne pas trouver d’employé, E Macron répond : "On a besoin de faire mieux connaitre ces métiers. Donc alternance, apprentissage et orientation dès la 5ème pour faire connaitre ces métiers". Des propos qui rejoignent les craintes du Snuep FSU. "E Macron organise le séparatisme de la jeunesse lycéenne. Il y aura ceux qui poursuivront des études supérieures et ceux qui à 16 ans iront en entreprise. C’est un projet totalement réactionnaire qui annule des décennies de lutte", nous disait S Gérardin, co secrétaire générale du Snuep le 29 mars. Jean-Paul Delahaye, ex Dgesco, a réagi sur Twitter. "L’apprentissage junior déjà tenté en 2005 pour casser le collège unique et orienter précocement les enfants des milieux populaires a été un lamentable échec", rappelle t-il. "Ceux qui le proposent à nouveau savent que ça ne concernerait pas leurs enfants".

    je reste sans voix

    #apprentissage #travail #école

    • Le programme de Macron, c’est de permettre aux restaurateurs d’embaucher des apprentis de 12 ans.
      Quand on dit que la macronie c’est le XIXème siècle, ça n’a rien d’une vue de l’esprit...
      #MacronDegage #MacronCNon #Presidentielle2022

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1509838719691505666/pu/vid/480x270/8NlZwnYPoqazi809.mp4?tag=12

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1509838796115828756?cxt=HHwWqICz6daYg_QpAAAA
      Envoyer des enfants trimer en restauration dès la 5ème, c’est l’humanité version Macron. Le travail des gosses. On y est. Et il faudrait appeler cette fraude le « progressisme ».

    • Ellen Queen Of The Bouse @EllenAgreaux

      un gamin de la classe du mien s’est vu proposer/imposer publiquement (devant toute la classe comme les autres élèves perturbateurs) un rdv orientation prépamétiers. j’espère que ses darons sont au niveau de la douille parce que sa vie va se compliquer sinon.

      la tronche des « stages » et la convention est claire : c’est du travail. ya deux trois règles à al con genre pas de nuit (mais 6h 20h en amplitude dès 14 ans c’est cool) pas de fric (sauf « gratification » au bon vouloir de l’entreprise) pas de machines interdites aux mineurs. s’tou.

      ils peuvent taper des 30h par semaine de taf les ptits bonhommes c’est sûr que vu comme ça tu élargis aux 4e (ça se fait déjà) tu généralises et tu montes les stages obligatoires de 2 à ce que tu veux et là oui tu peux jurer à un patron de resto qu’il aura du mioche en salle.

    • En 5em, c’est 11 ans pour certain·es élèves.
      Remember une journée imposée aux collégiens aux ateliers boulons Airbus chez Latécoère avec un goûter au coca qui m’avait fait bondir. C’était en vue du stage obligatoire, (le coca t’aide à faire tes choix professionnels à 13 ans) et pour tout celleux qui n’auraient pas trouvé de stage dans la boite de leur tante ou au bureau du cousin.

    • La généralisation des stages à tous les âges du secondaire aux facs, ça démarre avec le PS des années 80, cela se faisait aussi (encore) sous l’égide d’une « société du savoir », ce n’est plus de ça qu’il est question (les stages restent, pas d’inquiétude !), on a trop bien vu ce que c’est que de commander une main d’oeuvre dont les capacités restent en jachère (surqualifiés, disent-ils). Avec le retour de l’orientation en 5eme, on soulage une institution en crise (aussi dévaluée que sous-financée), l’école, en la délestant, et on réouvre l’alternance aux « bas niveaux de qualification » alors que depuis des années le dispositif concerne de plus en plus des formations plus longues, plus qualifiantes, et que les précédentes tentatives de rajeunissement des apprentis ont échoués, faute d’appétit patronal pour les pré-ados.

      Orientation fin de 5ème : Le Grand Bond en arrière, février 2012.
      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/02/20022012_JLAuduc.aspx

      (...) l’apprentissage qui d’un dispositif destiné aux élèves les moins qualifiés s’est peu à peu transformé en formation destinée aux élèves ayant déjà un niveau de formation conséquent. Les formations débouchant sur des CAP, BEP concernaient 72% des apprentis en 2000, 59% en 2006 ; elles ne concernent plus que 49% des apprentis en 2010 et baissent encore en 2011 et 2012. Les apprentis préparant un baccalauréat ou son équivalent étaient 18% en 2000, ils sont 26% en 2010. Ceux qui préparent un diplôme de l’enseignement supérieur dépassent en 2010 le nombre de 100 000 apprentis et représentent 25% des apprentis

      [...] En 2006 [on créée] l’apprentissage junior pour les élèves à partir de 15 ans. Ils espèrent, disent-ils, 100 000 propositions de stages d’apprentissage….En 2007, Nicolas Sarkozy stoppe l’apprentissage junior dans le silence général. Il y avait moins de 700 ( !) propositions de stages de la part des entreprises ! C’est l’IUMM (Union des Industries Métallurgiques et Minières), qui en mai 2011 a annoncé sa volonté de poursuivre et développer sa politique de recrutement d’apprentis au niveau Bac+2 et bac+3 en indiquant : « L’entreprise n’a pas à rattraper les insuffisances du système éducatif ».

      .

      Déclarer, comme l’a fait le contremaître de l’entreprise France, « on a commencé avec le chômage » (un gros gros gros classique...), on (de)fera les retraites et vous aurez des jeunes apprentis, c’est promettre une présidence des riches plus inclusive, ouverte à des riches qui le sont moins que d’autres.

      Vous n’avez pas pu y échapper ! Le 3 février, Elisabeth Borne et les médias dans la foulée, ont poussé un énorme cocorico : « Élisabeth Borne se félicite des 718.000 contrats d’apprentissage signés en 2021, un record » (Le Figaro) « Apprentissage : record pulvérisé » (Les Echos) « L’apprentissage bat de nouveaux records en France » (Le Monde) « Apprentissage : pourquoi un tel succès ? » (La Tribune) « Apprentissage : un nouveau record en 2021 » (Sud-ouest)
      Précisons tout de suite qu’il suffisait de lire un seul article pour avoir toutes les informations sur cette victoire éclatante. En effet, pas de prise de tête : les médias ont repris quasiment mot à mot le « publi-reportage » du gouvernement et du ministère du travail ! On y retrouve les mêmes expressions, les mêmes commentaires, les mêmes arguments. Il ne faudrait pas gâcher l’ambiance en soulevant un coin de tapis !

      (...) 71 % des nouveaux contrats d’apprentissage sont signés dans le domaine des services, 15 % dans l’industrie, 11% dans le bâtiment et 3 % dans l’agriculture et la pêche !

      https://seenthis.net/messages/948087

      L’apprentissage, travail gratuit pour l’entreprise, se développe désormais à coups de bataillons d’étudiants : avec France compétences (sic), l’apprentissage et ses fonds publics assurent la croissance de l’enseignement supérieur privé.

      ce rebond, les écoles le doivent surtout à la manne que représente l’apprentissage, réformé par la loi « avenir professionnel » de 2018. Cette loi a permis de décupler le nombre d’élèves en contrat d’apprentissage (qui suivent ainsi leur licence ou leur master en partie à l’école et en partie en entreprise) dans ces écoles, et a permis aux établissements d’attirer un nouveau public, qui ne paie pas les frais de scolarité.

      A cela s’est ajoutée la prime octroyée, depuis la crise sanitaire, aux employeurs d’apprentis (8 000 euros par an), qui a facilité les recherches de contrats pour les étudiants. A l’EM Normandie, le nombre d’alternants a bondi de 50 % à la rentrée. A Omnes, cette année, la moitié de l’effectif (14 000) est en alternance.

      https://seenthis.net/messages/944563

      #loi_avenir_professionnel #assister_les_propriétaires

    • Et Macron, le messie du capital en marche vers sa réélection dit : « Laissez venir à moi les petits n’enfants et ne les empêchez pas ; car mon projet est aussi pour ceux qui ne sont rien. En vérité je vous le dis, je trouverai de la chair fraîche pour nos entrepreneurs et j’offre 5 000 euros pour l’embauche d’un mineur. »
      https://www.vie-publique.fr/en-bref/278452-lapprentissage-en-france-progression-record-en-2020
      https://www.youtube.com/watch?v=j7qPt60QQUs

  • Pénurie, punition et privatisation (En Marche dans l’Éducation)

    1000 postes non pourvus dans le 1er degré à la rentrée [1] car depuis quelques années ce métier n’attire plus [2].
    En effet, contrairement à ce qui se dit dans les diners en ville (profs feignants, vacances, etc.), le métier s’est intensifié [3] et a été nettement dévalorisé financièrement [4] comme le montrent les rapports internationaux [5].
    Et quelles sont les décisions de ce gouvernement pour rendre ce métier plus attrayant alors que les conditions de travail se durcissent ?
    –> Punir davantage les enseignant·es en rendant plus difficiles leurs conditions de salarié·es :
    – remettre en place le jour de carence non payé [6]
    – réduire leurs congés d’une semaine [7]
    – faire une réforme des retraites qui les pénalisera fortement [8].

    Une gestion de RH idéologique, anti-profs, absurde.
    Des choix politiques dont l’objectif à court terme est de tuer le mammouth pour laisser le champ libre aux acteurs marchands [9].

    [NB : ce déficit en recrutement sera comblé par l’embauche de vacataires non-formés sur des contrats précaires et moins payés.]
    [Note anti-trolls : Dire cela n’est pas dire que les autres salarié·es ne sont pas impacté·es ni que d’autres métiers ne sont pas pénibles et davantage encore.]

    [1] http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/06/26062019Article636971318188510795.aspx
    [2] http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/09/10/01016-20140910ARTFIG00404-education-nationale-crise-de-recrutement.php
    [3] http://www.slate.fr/story/106523/prof-sacerdoce
    [4] http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/10/15102012Article634858803492393831.aspx
    [5] https://www.liberation.fr/checknews/2018/09/11/les-profs-francais-sont-ils-moins-bien-payes-que-leurs-homologues-europee
    [6] http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2018/01/17012018Article636517700230222938.aspx
    [7] https://www.humanite.fr/education-blanquer-sen-prend-aux-vacances-des-profs-673818
    [8] https://www.capital.fr/votre-retraite/reforme-des-retraites-ou-en-est-on-aujourdhui-1338441
    [9] http://www.slate.fr/story/77312/privatiser-ecole-france-pas-tout-fait-une-fiction

    #éducation #salariat #enseignant·es #recrutement #précarisation #secteur_marchand

  • Suppression des devoirs à la maison
    http://dcalin.fr/textoff/devoirs_1956.html

    1- Suppression des devoirs à la maison ou en étude
    Principes

    Des études récentes sur les problèmes relatifs à l’efficacité du travail scolaire dans ses rapports avec la santé des enfants ont mis en évidence l’excès du travail écrit généralement exigé des élèves. En effet, le développement normal physiologique et intellectuel d’un enfant de moins de onze ans s’accomode mal d’une journée de travail trop longue. Six heures de classe bien employées constituent un maximum au-delà duquel un supplément de travail soutenu ne peut qu’apporter une fatigue préjudiciable à la santé physique et à l’équilibre nerveux des enfants. Enfin le travail écrit fait hors de la classe, hors de la présence du maître et dans des conditions matérielles et psychologiques souvent mauvaises, ne présente qu’un intérêt éducatif limité.

    En conséquence, aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe. Cette prescription a un caractère impératif et les inspecteurs départementaux de l’enseignement du premier degré sont invités à veiller à son application stricte.

    Circulaire du 29 décembre #1956

    #était-ce_mieux_avant
    @heautontimoroumenos

    • Abrogée par la circulaire de simplification administrative n° 2009-185 du 7 décembre 2009.

      Avec la liste de plus d’un millier de circulaires abrogées :
      http://www.education.gouv.fr/cid50060/meng0926957c.html

      Dans un souci de simplification administrative, la présente circulaire porte abrogation de plus d’un millier de circulaires, instructions, notes de service ou notes, devenues obsolètes. Vous en trouverez la liste en annexe.
      Cette mesure a pour effet de réduire de moitié le nombre de circulaires de nos deux départements ministériels figurant au Recueil des Lois et Règlements.
      Pour l’avenir, nous invitons chaque direction ou service de l’administration centrale à procéder, de façon systématique, à la faveur de toute nouvelle publication de texte, aux abrogations rendues nécessaires par l’adoption de nouvelles règles. Cette démarche a pour objectif d’améliorer la sécurité juridique et l’accessibilité du droit, conformément au principe d’égalité devant la loi.

      Le ministre de l’Éducation nationale, porte-parole du Gouvernement,
      Luc Chatel
      La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
      Valérie Pécresse

    • En effet, en note, D. Calin précise son abrogation :

      « Les circulaires du 28 janvier 1958, n° 64-496 du 17 décembre 1964, n° 71-38 du 28 janvier 1971 rappellent cette première circulaire interdisant les devoirs écrits à la maison. En 1996, le Ministre F. Bayrou rappellera l’interdiction à nouveau. Sans plus de succès : à l’école primaire près de 70 % des enseignants déclarent donner tous les jours du travail à leurs élèves. »

      Les circulaires du 28 janvier 1958 et n° 71-38 du 28 janvier 1971 ont été abrogées par la circulaire n° 94-226 du 6 septembre 1994, en même temps que la présente circulaire. Je ne suis pas certain du statut exact de la circulaire n° 64-496 du 17 décembre 1964, mais elle semble toujours en vigueur.

      Donc qu’en est-il de la question des devoirs en primaire aujourd’hui ? La question est posée sur le site de Service-Public.fr (https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F21842) et la réponse est :

      Un enseignant ne peut pas donner à ses élèves un travail écrit à faire en dehors de la classe.
      Il peut donner :
      un travail oral (lecture ou recherche par exemple),
      ou des leçons à apprendre.

      La source de la réponse sur le site du Ministère est la page “Les Parents à l’École” (http://www.education.gouv.fr/cid50506/les-parents-a-l-ecole.html#Devoirs%20%C3%A0%20la%20maison) qui donne exactement la même indication.

      Je n’ai pas trouvé de circulaire bien précise depuis les abrogations mentionnées plus haut, et pour cause, le Café Pédagogique pointait ce flou réglementaire en 2012, et à ma connaissance rien n’a changé depuis :

      Malgré tous ces rappels, ce qui est plus nouveau dans le rapport c’est que les inspecteurs ne sont pas certains qu’ils soient réellement interdits ! "Les devoirs à la maison sont-ils toujours interdits ? Sur le plan réglementaire, la réponse est pour le moins ambiguë", note le rapport. "En effet, la circulaire de septembre 1994 a abrogé les circulaires antérieures qui interdisaient les devoirs à la maison. Elle n’a maintenu cette interdiction qu’au motif qu’il existait, sur le temps scolaire, un temps réservé aux études dirigées et aux devoirs. Or ce temps, qui n’était pas déterminé dans les programmes de 2002, a complètement disparu des horaires et des programmes de 2008. Faut-il ou non en déduire que les devoirs qui pouvaient être faits sur le temps d’étude dirigée inclus dans la journée scolaire peuvent l’être sur le temps d’étude qui suit la journée scolaire ? Peut-on faire des devoirs durant les études dirigées ? Sur le plan réglementaire, la réponse doit également être clarifiée".

      La circulaire de 2008 « relative à la mise en place de l’accompagnement éducatif à compter de la rentrée 2008 dans les écoles élémentaires de l’éducation prioritaire » prévoit qu’il est possible d’apporter aux élèves « une aide au travail scolaire » qui leur permet « d’apprendre leurs leçons ou d’approfondir le travail de la classe ». Enfin un guide pratique réalisé par le ministère pour les parents parle bien d’aide aux devoirs. A partir de là comment ne pas penser que l’institution, sans le dire, encourage les devoirs à la maison ?

      (Source : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/06/12062012Article634750759882820126.aspx)

      #éducation #devoirs_à_la_maison #relations_école_familles

    • Sur le fond du problème :
      – Des devoirs, la plupart du temps écrits, sont donnés par l’écrasante majorité des collègues. Certains surchargent les gosses, ne voient pas où est le problème et ne se posent aucune question.
      – À leur décharge, si certaines familles se plaignent de voir leurs gamins assommés de devoirs, il faut bien reconnaître que la plupart des familles sont rassurées par la présence de devoirs écrits à l’ancienne. La pression est forte sur les collègues qui en donnent peu ou pas car alors les familles s’inquiètent (“les enfants sont mal préparés au collège”, “les enfants ne peuvent pas progresser, ne sont pas assez poussés”) ou pallient avec des devoirs soient donnés par les parents eux-mêmes, ou trouvés sur internet, ce qui peut s’avérer plus contre-productif que de donner soi-même des exercices écrits cohérents avec les apprentissages en classe. L’automédication progresse aussi dans l’enseignement, pour ce que j’en vois plutôt pour le pire que pour le meilleur, mais j’ai peut-être un point de vue corporatiste :)
      – Le fait de donner ou non des devoirs est un des facteurs d’évaluation de l’enseignant.e par les familles. Ne pas en donner inquiète et peut pousser les familles vers le secteur privé, au moins celui de l’aide au devoir.
      – Les études montrent que les devoirs sont source d’inégalités, ou plus exactement qu’ils renforcent la corrélation entre réussite scolaire et milieu social.
      – Comme indiqué par D. Calin, les devoirs écrits sont contreproductifs en terme d’efficacité, de fatigue, mais aussi de plaisir : combien d’enfant sont dégoutés de l’École, des apprentissages, du plaisir d’apprendre en raison de la quantité, de la nature et/ou des modalités des devoirs ?

      Pourtant, j’en donne en suivant à la lettre les préconisations ci-dessus (travail oral), parce que les devoirs font pour moi la différence sur deux points cruciaux des générations d’élèves d’aujourd’hui : la concentration et la mémorisation.
      Donc s’offrir le soir, à l’oral, un court temps de (re)mémorisation de quelque chose déjà vu et fait en classe me paraît à la fois efficace et pertinent tout en limitant les effets de sur-fatigue et de renforcement des inégalités…
      C’est mon petit arrangement à moi… du coup, en dépit de mes explications, je sais que des familles renforcent en donnant du travail en plus… souvent contre-productif… quant il ne vient pas faire désapprendre ce qui est appris en classe…

    • Merci beaucoup @Pierre_Coutil. Toute cette lecture a été fort instructive (même si au collège, nous ne rencontrons pas le(s) même(s) problème(s) ).
      Nous avons maintenant le dispositif « devoirs faits » relativement efficace chez nous, ce qui évite dans une certaine mesure l’appel au privé et permet.
      Une question : la (nécessaire) mémorisation est-elle vraiment efficace pour certains élèves en surcharge cognitive à la fin de la journée ?

    • L’idée est qu’il y ait un temps de coupure entre le temps de classe et le temps de devoir.
      L’idée aussi est que ce temps de mémorisation est court et spécifique.
      Par exemple, relire les 2 à 5 mots à apprendre, étudiés et décortiqués en classe, avant de se coucher est une bonne idée.
      Faire faire 20mn de copie à son gamin entre 18h40 et 19h00, non. Lui faire faire 20mn de calcul mental avant de le coucher non plus. Mais tenter 5 calculs quotidiens à l’oral entre la sortie du bain et le repas, oui.
      Bref, on voit là que tout cela est très dépendant du temps familial, de sa fluidité, de la disponibilité parentale et donc très lié aux inégalités sociales.
      Reprendre 10mn de lecture après l’école et après un temps de décompression (gouter, activité périscolaire, activité sportive…), pour ce que j’ai pu observer la différence, toute chose étant égale par ailleurs.
      Ce n’est pas magique, c’est juste qu’on offre à l’enfant un temps de mémorisation supplémentaire, souvent dans une relation duelle, à un moment où il peut y avoir une disponibilité. C’est pourquoi ce doit être court.
      C’est pourquoi aussi les opérations « Devoirs faits » comme tout dispositif similaire dépend énormément des modalités proposées… et le plus souvent elles ne sont pas bonnes. Horaires n’ayant pas permis une coupure, personnel non-formé qui, du coup, monte en exigence, faute de comprendre l’attendu, etc.

  • Salaire : Les professeurs français champions du monde de la perte de pouvoir d’achat (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/10/15102012Article634858803492393831.aspx

    Longtemps cas unique en Europe, les professeurs français ne sont plus les seuls à voir baisser leur rémunération. Mais ils sont les seuls en Europe à connaître une baisse régulière de pouvoir d’achat depuis plus de 10 ans. S’ils ne sont pas les champions du monde par l’importance de la baisse ils le sont sur la durée puisque leur niveau de vie n’a cessé de baisser depuis 2000. Une situation qui hypothèque sérieusement la politique gouvernementale qui mise sur 43 000 recrutements.
    […]
    Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’univers éducatif est marqué par une nette hiérarchie salariale.
    […]
    De 2000 à 2010, les enseignants français et japonais sont les seuls de tous les pays de l’OCDE a avoir régressé. […] Depuis 2010, les enseignants français ont continué à voir leur niveau de vie décroitre. Mais du fait de la crise économique ils ne sont plus seuls.
    […]
    Le dernier point remarquable des salaires des enseignants français c’est leur écart avec le salaire moyen d’un diplômé de l’enseignent supérieur.

    #éducation #métier #enseignants #salaires

  • Dix conseils pour bien gérer les relations parents-enseignants (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/08112012Article634879558935759373.aspx

    Nous sommes aujourd’hui dans une situation où aucun parent n’est assuré que son enfant vivra dans le futur mieux que lui. C’est une rupture profonde avec ce qui a existé depuis deux siècles où la notion mythifiée, fantasmée, de l’ascension sociale a été un moteur puissant de l’espoir dans le futur. Hier, on pouvait investir sur l’enfant, se projeter dans le futur en pensant que ses enfants allaient vivre toujours mieux que leurs parents.

    Cette perspective était un élément fondateur d’un projet collectif, d’une confiance dans l’école. L’école n’apparaît plus comme l’élément structurant d’un futur réussi quand ceux qui sont exclus précocement comme ceux qui ont mené leurs études jusqu’au bout se trouvent discriminés dans l’accès à l’emploi.

    Les parents sont souvent plus désemparés que démissionnaires. […]

    Nous sommes passés :
    – d’une société fondée sur des PROMESSES matérielles dans lesquelles l’école jouait un rôle clé en délivrant des diplômes reconnus sur le marché du travail
    – à une société pleine de MENACES matérielles où l’école joue souvent le rôle de bouc-émissaire.

    […] Depuis plus d’une génération, l’école apparaît en crise permanente de plus en plus incompréhensible. Qu’on se rappelle que depuis l’année 1974, il n’y a pas eu une année dans le système scolaire français où il n’y ait pas eu un ou deux niveaux connaissant une réforme des structures ou des programmes.
    […] Trop souvent, encore, c’est aux familles de tenter de décrypter les changements... Si les familles et notamment celles les plus éloignées de l’école ne sont pas accompagnées dans leur découverte du système scolaire actuel, il y a véritablement un risque que ces populations rejettent une école qu’elles ne comprennent pas et soient sensibles à toutes les campagnes visant à disqualifier l’école publique.

    1) Comment combattre et vaincre les peurs réciproques ?
    2) Comment gérer l’accueil des parents d’élèves ?
    3) Comment construire des relations de confiance entre parents et enseignants ?
    4) Comment aborder les différentes rencontres avec les familles ?
    5) Le jeune doit-il être présent lors des réunions parents-enseignants ?
    6) Comment se donner les moyens de réussir les réunions parents-enseignants ?
    7) Comment accueillir les parents non-francophones ?
    8) Comment permettre aux parents d’épauler, d’aider leurs enfants ?
    9) Comment annoncer une nouvelle « difficile » aux parents ?
    10) Comment montrer aux parents qu’il doit exister un « jardin secret » partagé dans la classe entre les enseignants et les élèves et que tout ne peut être dit aux familles ?

    #éducation #parents #enseignants

  • Famille et école : Des chiffres inquiétants (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/08112012Article634879558939191439.aspx

    La conclusion mettait en évidence que le « malentendu » entre les parents et les enseignants dénoncé par François Dubet en 1980 était toujours présent, que cette défiance réciproque nourrissait l’échec scolaire mais aussi la violence tant des adultes que des élèves et qu’elle entraînait un délitement des liens sociaux. En conclusion, l’importance bénéfique du partenariat famille / école était mise en évidence et cinq points d’ancrage partenariaux et bénéficiant d’une expérimentation étaient présentés.
    […]
    Pour ce faire, nous avons choisi 3 approches qui nous semblent significatives de l’état des lieux de ce partenariat : côté parents d’une part le thème source de conflits de l’orientation des élèves et d’autre part les griefs et plaintes déposés auprès du Médiateurs de l’Éducation Nationale ; côté enseignants et chefs d’établissement, les agressions des parents dont ils sont victimes et la fréquence des difficultés rencontrées avec les parents.

    #éducation #relation_familles_école

  • Quelle conception de l’acte d’apprendre avez-vous ? (Sylvain Connac)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/12/18122012_SConnac_extrait.aspx

    Consigne : chacune des onze questions suivantes interroge un domaine relatif à l’acte d’apprendre dans le cadre scolaire. Comme nous sommes, la plupart du temps, face à un écart entre ce que nous faisons réellement (F) et ce que nous espérons ou disons (D) de nos pratiques d’enseignement, il suffira, pour chaque item, de cocher la ou les réponses qui nous correspondent le mieux. Un tableau d’analyse permettra (peut-être) d’en savoir alors un peu plus sur ce que nous entendons par « apprendre à l’école »...

    #éducation #enseignants #apprentissage

  • Les professeurs français champions du monde de la perte de pouvoir d’achat (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2012/10/15102012Article634858803492393831.aspx

    Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’univers éducatif est marqué par une nette hiérarchie salariale. […]
    Les inégalités salariales sont aussi importantes en Europe. […]
    Globalement les salaires de début des enseignants français sont parmi les plus bas d’Europe de l’ouest. […] Là la particularité de la France c’est que ses enseignants sont beaucoup plus jeunes que ceux des autres états européens. Le salaire moyen est donc en retrait par rapport à nos voisins. Mais la principale particularité de la rémunération des enseignants français c’est son évolution. De 2000 à 2010, les enseignants français et japonais sont les seuls de tous les pays de l’OCDE a avoir régressé. Partout ailleurs les enseignants ont gagné en niveau de vie […]. Depuis 2010, les enseignants français ont continué à voir leur niveau de vie décroitre. Mais du fait de la crise économique ils ne sont plus seuls. Les pays les plus gravement touchés par la crise financière ont baissé la rémunération des enseignants comme des fonctionnaires en général. […] Le dernier point remarquable des salaires des enseignants français c’est leur écart avec le salaire moyen d’un diplômé de l’enseignent supérieur.

    #éducation #salaires

  • Répondre à la promesse républicaine d’égalité (Le Café pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/06/04062012Article634743915834585659.aspx

    Une partie des réformes de l’école prévues par le nouveau gouvernement sont déjà connues : rythmes scolaires, révision des programmes de l’école élémentaire, formation des maîtres… Réformes urgentes tant, sur les dix dernières années, les constats des recherches #PISA sont alarmants : augmentation de la proportion d’élèves faibles, accroissement des inégalités de compétences entre élèves, origine sociale déterminant plus qu’ailleurs le destin scolaire. Toute la difficulté du redressement est, outre les réformes difficiles déjà programmées, de modifier en profondeur les spécificités du système éducatif français.
    […]
    Pour les élèves en difficulté, la note n’est pas seulement inutile, elle est aussi contreproductive. L’exigence institutionnelle de la note finit par se substituer à l’essentiel : aider, expliquer, apporter confiance et enthousiasme. […] L’élève n’est pas une performance qu’il faut évaluer mais une intelligence qu’il faut construire.
    […]
    De nouveau, sous couvert de différences individuelles, notre école de la République scolarise de plus en plus séparément les enfants des catégories aisées et populaires.
    […]
    L’individualisation se réalise parfois au détriment du collectif, parfois même contre certains élèves qui vont davantage progresser dans l’anonymat de la classe.
    […]
    Le fossé croissant entre la promesse d’égalité et la réalité grandissante de l’inégalité n’est pas seulement un renoncement à une école de la République digne de ce nom, elle détruit aussi, progressivement et en profondeur, le fondement même de la démocratie politique.

    #éducation #réforme #système_éducatif #évaluation

  • Pour en finir avec la ségrégation scolaire (Le Café pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/04/18042012_PMerle.aspx

    En ce début de siècle, le poids des diplômes et des voies de formation pèse sur les familles et nourrit la ségrégation. Or la ségrégation abaisse le niveau scolaire des plus démunis et entraine notre système éducatif vers le bas. […] Pierre Merle propose de lier le financement des établissements à leur mixité sociale.

    Ce n’est pas l’échec du principe du collège unique mais de sa pratique. Ce collège n’a plus d’unique que le nom. Dans la réalité, la mesure du recrutement social des collèges permet de découvrir une différenciation sociale considérable.[…] Dans les faits, le collège unique n’existe pas en raison de la ségrégation urbaine et de la politique de dérogations à la carte scolaire qui a accentué au-delà de la ségrégation urbaine la ségrégation sociale des établissements.
    […]
    Il faut supprimer le label Éducation prioritaire qui s’adapte d’ailleurs mal à une réalité urbaine et sociale changeante. Il y a des établissements qui rencontrent des difficultés importantes et qui ne sont pas classés prioritaires. La différenciation du financement, selon qu’il soit prioritaire ou non, n’est pas non plus satisfaisante. Il serait plus judicieux de mettre en place un financement qui prenne davantage en compte, de façon continue, le recrutement social des établissements.
    […]
    Il faut mener une politique exactement contraire à celle menée sur les dix dernières années. Il ne faut pas différencier l’offre pédagogique mais au contraire la rendre plus homogène. Plus l’offre est diversifiée, plus la concurrence entre établissements est accentuée, plus les logiques de choix des parents sont stimulées, plus la ségrégation scolaire augmente.

    #éducation #inégalité #ségrégation_scolaire #collège_unique #éducation_prioritaire

  • Pierre Merle : Répondre à la promesse républicaine d’égalité (Café pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/06/04062012Article634743915834585659.aspx

    Côté système, en France, la conception des élèves en ce début du XXIe siècle est encore assez proche de celle du XIXe. Une approche naturaliste est trop souvent présente : certains élèves seraient doués et motivés ; d’autres, dénués de ces qualités, condamnés à des scolarités écourtées. Dans les siècles passés, une telle lecture essentialiste des individus a limité les filles, au prétexte des « devoirs de la maternité » et de leur « habilité », à l’univers domestique et aux travaux d’aiguilles. Que montre aujourd’hui la statistique scolaire ? Qu’elles sont désormais meilleures que les garçons, beaucoup plus souvent bachelières et licenciées ! Les principes d’égalité et d’éducabilité se sont imposés quel que soit le sexe. Ils doivent désormais s’appliquer à tous les élèves et l’emporter sur l’idéologie des dons qui vise, en invoquant les différences individuelles, non à expliquer les inégalités scolaires mais à les justifier. (...) Source : Café pédagogique

  • Sucrer le Café pédagogique, c’est sucrer la liberté d’expression
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/05/21052012Article634731677157790642.aspx

    Faites le test. Envoyez-vous un message comprenant simplement l’adresse de notre site cafepedagogique.net. Si vous avez un compte chez Free, SFR, Orange, Numericable ou La Poste, ce message, très intime entre vous et vous, sera parcouru par votre FAI et il ne vous parviendra jamais. Selon les FAI, vous aurez un message de blocage ou pas. Alors c’est la Justice qui a ordonné cela ? Non. L’Etat ? Non plus. C’est une entreprise privée qui analyse ainsi tous vos mails et bloque ou pas ce qui l’arrange sans aucune transparence. Car ni à vous ni à nous elle ne rend de comptes. Malgré tous les courriers et fax que nous leur avons envoyé, aucun FAI n’a fourni d’explication.
     
    Après enquête, nous avons finalement appris que pour ces 5 fournisseurs d’accès, Le Café pédagogique est déclaré comme spammeur et blacklisté. Il parait qu’un millier de plaintes serait arrivé chez eux. On ne s’explique pas cela, à la fois compte tenu des messages que nous envoyons, qui ne concernent que l’éducation, et de la relative modestie de notre maison. Non, franchement, le Café pédagogique n’est pas un dangereux spammeur !

    Là, les mecs, ils ont un peu fondu les plombs... Ils ont même lancé une pétition, qui ne sert finalement à rien puisque, forcément, le blacklistage de leur IP a fini par être levée progressivement...

  • Le temps de l’enfant, le temps de sa construction (Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/01/06012012_CollotTemps.aspx

    Il ne vient jamais à l’esprit d’un parent de penser « je lui ai appris à parler ». L’apprentissage dont la source et l’auteur n’est que l’enfant s’effectue dans l’interaction et l’interrelation avec son entourage. Si celui-ci y contribue, c’est également dans un tâtonnement constant d’encouragements, de rectifications, de sollicitations, de propositions… Enfin, sauf cas pathologiques rares, tous les enfants apprennent à parler !
    […] Le découpage du temps c’est aussi celui des espaces et des temps de vie soigneusement cloisonnés. Il brise l’unicité de la personne et la continuité de sa construction. J’entre à l’école, je quitte mon habit d’enfant et j’endosse ma veste d’élève, d’apprenti, et je dois oublier ce qui me constituait avant de franchir la grille. Cognitivement et affectivement, c’est impossible.
    […] Il n’y a pas que le problème des rythmes scolaires qui est insoluble dans la conception de l’école telle elle est encore. Tous ceux évoqués ces dernières décennies relèvent de la même quadrature du cercle : programmes, évaluation, violence, motivation, méthodes… échec… de l’institution. Si on fait l’impasse sur les arrière-pensées politiques qui induisent l’instauration et surtout le maintien des systèmes sociaux, il n’empêche que nous sommes toujours prisonniers de nos représentations, de ce que Castoriadis appelle l’imaginaire collectif et qui nous transforme en individus hétéronomes. Plus qu’une révolution scolaire, c’est un changement de paradigme éducatif que nous devons urgemment réaliser.

    Et une définition de la #simplexité

    C’est ce qu’Alain Berthoz appelle la simplexité : en se centrant sur une conception et une mise en œuvre simples, celle de la construction des langages, on élimine la complication mais on permet la complexité.

    #éducation #temps #école_du_3ème_type #pédagogie #élèves #apprentissages #réforme

  • On ne changera pas l’école sans changer la société ! (Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/01/13012012_FCocq.aspx

    Ce que nous voulons, c’est un projet commun d’émancipation, qui se fonde sur la réussite par l’élévation du niveau de connaissances et de qualifications pour tous, pas un système d’individualisme libéral ou une fausse égalité des chances qui passe par la mise en valeur de quelques-uns.
    […] Nous sommes en opposition complète avec le projet actuel des jardins d’éveil, qui entretiennent la confusion entre ce relève de la scolarité et ce qui est de l’ordre du pré-scolaire. Le but de ces jardins, c’est marchandiser le secteur de la petite enfance et faire sauter l’#école maternelle.
    […] La question qui se pose maintenant n’est plus celle de la massification mais celle de la démocratisation – au collège et au-delà. Le problème, c’est le socle commun minimaliste et utilitariste qui scinde le #collège en deux, entre ceux qui sont censés s’arrêter là et ceux qui sont appelés à continuer. La difficulté est celle de l’hétérogénéité : la voie unique du collège unique pousse au minimalisme, ce qui empêche de voir ce que peut être un haut niveau de culture commune pour tous. Avec la scolarisation obligatoire jusqu’à 18 ans, on dédramatise la question du collège et on supprime les stratégies d’éviction des élèves problématiques en fin de collège. Mais il faut aussi concevoir un renversement complet au niveau des formations d’apprentissage : les élèves qui se dirigent vers l’enseignement professionnel ne doivent pas être des élèves en échec, d’abord parce que ce sont des voies qualifiantes, et aussi parce qu’on doit avoir le temps de choisir sa filière et trouver des passerelles pour circuler entre les voies.
    […] les élèves n’arrivent pas nus à l’école. Ils arrivent avec tous leurs problèmes extérieurs, et que l’institution a le devoir de prendre en compte. Aujourd’hui, on entretient volontiers une confusion dangereuse : on fait comme si l’échec scolaire devait être traité en termes de sécurité et de fichage, ou bien en termes de maladie, dont on serait responsable. Comme si ce qui se passe hors de l’école n’avait aucune influence sur le travail et la réussite scolaire...

    #éducation #programme_politique #jardin_d'éveil #socle_commun #enseignement_professionnel #front_de_gauche