• Le temps de l’enfant, le temps de sa construction (Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/01/06012012_CollotTemps.aspx

    Il ne vient jamais à l’esprit d’un parent de penser « je lui ai appris à parler ». L’apprentissage dont la source et l’auteur n’est que l’enfant s’effectue dans l’interaction et l’interrelation avec son entourage. Si celui-ci y contribue, c’est également dans un tâtonnement constant d’encouragements, de rectifications, de sollicitations, de propositions… Enfin, sauf cas pathologiques rares, tous les enfants apprennent à parler !
    […] Le découpage du temps c’est aussi celui des espaces et des temps de vie soigneusement cloisonnés. Il brise l’unicité de la personne et la continuité de sa construction. J’entre à l’école, je quitte mon habit d’enfant et j’endosse ma veste d’élève, d’apprenti, et je dois oublier ce qui me constituait avant de franchir la grille. Cognitivement et affectivement, c’est impossible.
    […] Il n’y a pas que le problème des rythmes scolaires qui est insoluble dans la conception de l’école telle elle est encore. Tous ceux évoqués ces dernières décennies relèvent de la même quadrature du cercle : programmes, évaluation, violence, motivation, méthodes… échec… de l’institution. Si on fait l’impasse sur les arrière-pensées politiques qui induisent l’instauration et surtout le maintien des systèmes sociaux, il n’empêche que nous sommes toujours prisonniers de nos représentations, de ce que Castoriadis appelle l’imaginaire collectif et qui nous transforme en individus hétéronomes. Plus qu’une révolution scolaire, c’est un changement de paradigme éducatif que nous devons urgemment réaliser.

    Et une définition de la #simplexité

    C’est ce qu’Alain Berthoz appelle la simplexité : en se centrant sur une conception et une mise en œuvre simples, celle de la construction des langages, on élimine la complication mais on permet la complexité.

    #éducation #temps #école_du_3ème_type #pédagogie #élèves #apprentissages #réforme

  • On ne changera pas l’école sans changer la société ! (Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/01/13012012_FCocq.aspx

    Ce que nous voulons, c’est un projet commun d’émancipation, qui se fonde sur la réussite par l’élévation du niveau de connaissances et de qualifications pour tous, pas un système d’individualisme libéral ou une fausse égalité des chances qui passe par la mise en valeur de quelques-uns.
    […] Nous sommes en opposition complète avec le projet actuel des jardins d’éveil, qui entretiennent la confusion entre ce relève de la scolarité et ce qui est de l’ordre du pré-scolaire. Le but de ces jardins, c’est marchandiser le secteur de la petite enfance et faire sauter l’#école maternelle.
    […] La question qui se pose maintenant n’est plus celle de la massification mais celle de la démocratisation – au collège et au-delà. Le problème, c’est le socle commun minimaliste et utilitariste qui scinde le #collège en deux, entre ceux qui sont censés s’arrêter là et ceux qui sont appelés à continuer. La difficulté est celle de l’hétérogénéité : la voie unique du collège unique pousse au minimalisme, ce qui empêche de voir ce que peut être un haut niveau de culture commune pour tous. Avec la scolarisation obligatoire jusqu’à 18 ans, on dédramatise la question du collège et on supprime les stratégies d’éviction des élèves problématiques en fin de collège. Mais il faut aussi concevoir un renversement complet au niveau des formations d’apprentissage : les élèves qui se dirigent vers l’enseignement professionnel ne doivent pas être des élèves en échec, d’abord parce que ce sont des voies qualifiantes, et aussi parce qu’on doit avoir le temps de choisir sa filière et trouver des passerelles pour circuler entre les voies.
    […] les élèves n’arrivent pas nus à l’école. Ils arrivent avec tous leurs problèmes extérieurs, et que l’institution a le devoir de prendre en compte. Aujourd’hui, on entretient volontiers une confusion dangereuse : on fait comme si l’échec scolaire devait être traité en termes de sécurité et de fichage, ou bien en termes de maladie, dont on serait responsable. Comme si ce qui se passe hors de l’école n’avait aucune influence sur le travail et la réussite scolaire...

    #éducation #programme_politique #jardin_d'éveil #socle_commun #enseignement_professionnel #front_de_gauche