Ordonnances SNCF : l’occasion | Frédéric Lordon
►https://blog.mondediplo.net/2018-03-20-Ordonnances-SNCF-l-occasion
Ordonnances SNCF : l’occasion | Frédéric Lordon
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Si ceux qui ont quelque responsabilité dans la « conduite » des mobilisations qui s’annoncent ne comprennent pas que le mouvement ne doit pas être « le mouvement des cheminots » ou le « mouvement contre les ordonnances SNCF », alors le mouvement échouera – une fois de plus. Que le mouvement doive aussi être cela – mouvement des et pour les cheminots –, la chose est tellement évidente qu’elle devrait aller sans dire. Mais si le mouvement n’est que cela, il est perdu d’avance.
Pour un syndicalisme politique
Mais à force de ne vouloir sauvegarder que les tickets-restaurants, en se refusant à parler de quoi que ce soit d’autre, les confédérations arriveront par nous faire perdre jusqu’aux tickets-restaurants.
Or, « quoi que ce soit d’autre », c’est la politique. Et nous y sommes. L’affaire de la SNCF est une affaire de politique : il y est question des principes d’un ordre entier. La racaille éditorialiste, qui n’a pas désarmé depuis 1995, est déjà sur les dents. Le tir de barrage va être immonde, phénoménal. Auprès de la population, il mettra dans le mille à chaque fois qu’on tentera de tenir la crête « des cheminots », si entièrement légitime soit-elle. Il est assez évident que nous ne réussirons qu’à la condition de faire entrer les non-cheminots dans le conflit des cheminots. C’est-à-dire qu’à la condition de lier les cheminots à tout ce à quoi ils doivent être liés, et de les lier politiquement. En produisant les preuves : ce qui agresse les cheminots et ce qui pousse des agriculteurs au désespoir et ce qui transforme des petits chefs en tortionnaires et ce qui suicide des salariés et ce qui réduit l’université à la misère et ce qui brise le cœur de soignants se voyant mal soigner, est la même chose : le même monde. Or : des agriculteurs sont désespérés, des petits chefs sont dans un devenir tortionnaire, des salariés passent par les fenêtres, de l’eau de pluie coule dans les salles de classe, des soignants ont le cœur brisé, etc. Beaucoup de gens souffrent, terriblement même. Beaucoup trouvent ce monde haïssable et en passe d’être déserté par toute signification humaine. Ils le sentent. Là est la ressource du combat. Une ressource politique. Mais qui ne jouera qu’à la condition de rencontrer un discours politique.
« Faire de la politique, c’est défaire la solitude : L’occasion de ne plus être seuls ! »
Situation sociale : naissance de notre force ! par Jacques Chastaing
▻https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/200318/situation-sociale-naissance-de-notre-force-par-jacques-chastaing
Ainsi ce mouvement des Ehpad très soutenu par l’opinion et du coup très médiatisé a en quelque sorte fait sortir de l’ombre les autres mouvements qu’on remarquait moins parce que moins appréciés comme celui des gardiens de prison, ou des paysans ou motards et moins forts comme celui des étudiants et lycéens. Dans un espèce de « halo », il les a "centralisés" de fait.
Et plus encore, alors que beaucoup croyaient que tout était perdu, que le mouvement social était battu, qu’il n’y avait pas de lutte et plus de possibilités de luttes après les deux dernières défaites, ce mouvement montrait que la révolte surgissait de l’exploitation la plus invisible et des luttes les plus invisibles. D’un coup on les remarquait. A partir de là, le constat s’imposait que la lutte contre les ordonnances n’avait concerné que la partie la plus organisée des salariés, la plus proche des appareils syndicaux et qu’au fond la classe ouvrière n’était pas battue.
D’ailleurs les combats actuels ne se font pas sur des dispositions législatives mais sur des revendications plus proches de la vie quotidienne.
Cela révélait donc qu’il y avait un décalage très important entre les directions syndicales ou politiques, voire entre le combat des militants contre les ordonnances, et les salariés eux-mêmes. Cela disait qu’au fond, ce n’étaient pas les travailleurs qui avaient été battu par Macron mais les directions syndicales et leur tactique...
Nous vivons dans un monde où ceux qui gagnent 100.000€ par mois persuadent ceux qui en gagnent 1.800 que tout va mal à cause de ceux qui vivent avec 535€. Et ça marche…
Pour un savoir engagé
►https://www.monde-diplomatique.fr/2002/02/BOURDIEU/8602
Depuis les grèves de novembre et décembre 1995 en France, les interventions de Pierre Bourdieu ont été l’objet de critiques, souvent violentes, notamment de la part des journalistes et des intellectuels médiatiques dont il avait analysé le rôle social. Ce qui semble les avoir choqués avant tout, c’est qu’un « savant » intervienne aussi activement dans le domaine « politique ». L’implication du sociologue dans l’espace public remonte néanmoins au début des années 1960, à propos de la guerre d’Algérie.
Désireux de « penser la politique sans penser politiquement », Pierre Bourdieu a cherché à démontrer que, loin de s’opposer, les sciences sociales et le militantisme peuvent constituer les deux faces d’un même travail, qu’analyser et critiquer la réalité sociale permettent de contribuer à sa transformation. Ce texte a été lu par son auteur lors d’une rencontre à Athènes, en mai 2001, avec des chercheurs et des syndicalistes sur des thèmes tels que l’Europe, la culture et le journalisme et figurera dans un livre à paraître au printemps, Interventions (1961-2001). Sciences sociales et action politique (Agone, Marseille).
Pour un savoir engagé, par Pierre Bourdieu (février 2002)
►http://www.monde-diplomatique.fr/2002/02/BOURDIEU/8602 #st
▻http://zinc.mondediplo.net/messages/23960 via Le Monde diplomatique
Les périlleuses tentatives pour définir le terrorisme, par John Brown (février 2002)
▻http://www.monde-diplomatique.fr/2002/02/BROWN/8411
(…) Cependant, les violations des lois et des coutumes de la guerre et les attaques contre la population civile sont l’essence même des conflits qui, depuis le XXe siècle, font surtout des victimes parmi la population civile. Une fois la guerre interdite (depuis le pacte Briand-Kellogg de 1928, déclarer la guerre constitue un crime contre la paix), l’ennemi devient un criminel et les vieilles « lois et coutumes » qui épargnaient les civils tombent, de fait, en désuétude. [#st]
▻http://zinc.mondediplo.net/messages/11814 via Le Monde diplomatique
Les Indigènes du Royaume : « Le harem de la taille 36 »
▻http://bougnoulosophe.blogspot.fr/2015/06/le-harem-de-la-taille-36.html
Naomi Wolf et Pierre Bourdieu en arrivent tous deux à la conclusion que ces « codes corporels » paralysent insidieusement l’aptitude des #femmes à entrer dans la course au pouvoir. même si le monde professionnel leur semble largement ouvert. Les règles du jeu sont différentes selon les sexes. Les ressources des femmes qui entrent dans la compétition sont à ce point dépendantes de leur aspect physique qu’on ne peut pas parler d’une #égalité des chances.
« Une fixation culturelle sur la #minceur féminine n’est pas l’expression d’une obsession de la #beauté féminine. explique Wolf, mais d’une obsession de l’obéissance féminine. Le #régime est le plus puissant des sédatifs politiques qui ait jamais existé dans l’histoire de la femme ; une population qui reste calme dans sa folie est forcément docile. »
La recherche, renchérit-elle, « confirme que la plupart des femmes savent trop bien qu’une surestimation de la minceur conduit à "la perte effective de toute estime personnelle et du sens de l’efficacité", et ( ...) qu’"une restriction calorique périodique ou prolongée" modèle une personnalité caractéristique dont les traits dominants sont la passivité, l’anxiété, et l’émotivité ».
Vous avez vu Angela ?
(je choisis la premiére photo sous licence CC de chez flickr)
La premiére :
▻https://www.flickr.com/photos/donkeyhotey/5657860822
Pour un savoir engagé | Pierre Bourdieu (Le Monde diplomatique)
►http://www.monde-diplomatique.fr/2002/02/BOURDIEU/16120
Depuis les grèves de novembre et décembre 1995 en France, les interventions de Pierre Bourdieu ont été l’objet de critiques, souvent violentes, notamment de la part des journalistes et des intellectuels médiatiques dont il avait analysé le rôle social. Ce qui semble les avoir choqués avant tout, c’est qu’un « savant » intervienne aussi activement dans le domaine « politique ». L’implication du sociologue dans l’espace public remonte néanmoins au début des années 1960, à propos de la guerre d’Algérie. (...) Source : Le Monde diplomatique