• Les députés turcs approuvent la levée de l’immunité parlementaire
    http://www.lefigaro.fr/international/2016/05/20/01003-20160520ARTFIG00378-les-deputes-turcs-approuvent-la-levee-de-l-immuni

    C’est un revers de plus pour la fragile démocratie turque. Ce vendredi, le Parlement a largement approuvé (avec 376 voix sur 550) un projet de réforme controversé sur la levée de l’immunité parlementaire des députés. Cette nouvelle mesure, qui peut paraître anodine, concerne tous les partis mais nourrit, en fait, un seul objectif : pouvoir lancer des poursuites judiciaires contre les membres du HDP, le parti d’opposition de la gauche prokurde, et museler les élus qui s’opposent au projet de régime présidentiel fort si cher à Recep Tayyip Erdogan.

  • L’armée américaine accusée de sanctionner les victimes de viols
    http://www.lefigaro.fr/international/2016/05/20/01003-20160520ARTFIG00169-l-armee-americaine-accusee-de-sanctionner-les-vic

    Dénoncer un viol ou une agression sexuelle subi au sein de l’armée américaine peut coûter très cher. C’est en tout cas ce que dénonce l’organisation Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié ce vendredi. Dans ce document de 124 pages publié au terme de 28 mois d’enquête, HRW démontre avec force que des milliers de victimes de viol ou d’agression sexuelle dans l’armée des États-Unis ont été renvoyées pour le seul fait d’avoir dénoncé ces actes à leur hiérarchie. Pis, certaines de ces victimes ont fait l’objet d’un dossier de renvoi de l’armée « qui les stigmatise et les empêche d’obtenir un emploi et des aides sociales », souligne le rapport.

    Dans les faits, HRW dénonce des « renvois injustes », et ce même si l’armée américaine, sous la pression du Congrès, a mis en place ces dernières années des mesures de protection pour les militaires qui signalent des agressions sexuelles. Ainsi, des victimes de viol souffrant de traumatisme ont été licenciées pour « trouble de la personnalité » ou d’autres problèmes de santé mentale qui les privent du droit aux allocations sociales, souligne le document. Pire encore, d’autres se sont vus notifier un renvoi avec la mention « autre qu’honorable » - qui indique un renvoi à la vie civile pour des problèmes de santé mentale - motivé par une mauvaise conduite en lien avec l’agression. Un tel licenciement a des conséquences gravissimes sur le militaire qui a osé dénoncer ces actes, mais aussi pour sa famille : exclusion du système de soins du département des Anciens combattants ainsi que d’un large éventail de programmes d’assistance éducative et financière.
    Des témoignages glaçants

    Sara Darehshori, experte senior auprès du programme États-Unis de HRW, et auteure du rapport, souligne dans ce document que « les militaires victimes de viol renvoyés à la vie civile avec une mauvaise mention sont pour l’essentiel stigmatisés à vie ». « Non seulement ils se trouvent dépossédés de leur carrière militaire, mais ils sont marqués par un statut qui risque de les empêcher d’obtenir un emploi ou des soins de santé, ou par ailleurs de poursuivre une vie normale après l’armée », poursuit-elle. D’autant que le taux de suicide ou d’emprisonnement est bien plus élevé chez les vétérans disposant d’un « mauvais dossier » car, selon l’enquête, « ils doivent vivre avec l’étiquette stigmatisante de ‘malade mental’ ».

    « Lorsque je repense à cet incident, je m’en veux parfois d’avoir parlé ouvertement et dénoncé ce qui était arrivé »
    Kenn Nelson, apprenti matelot

    « Je mets chacun d’entre vous au défi de ne pas avoir de séquelles mentales si vous êtes violée et harcelée à plusieurs reprises, et même brûlée vive, pendant que vos chefs détournent le regard et se contentent de rigoler », rapporte Amy Quinn en mai 2015. C’est l’un des nombreux témoignages glaçants que comporte ce rapport. À l’image de celui de Ken Nelson, un apprenti matelot victime de viol en octobre 2012, qui raconte : « Lorsque je repense à cet incident, je m’en veux parfois d’avoir parlé ouvertement et dénoncé ce qui était arrivé mais… Je pensais faire ce qu’il fallait… Je n’arrive même pas à trouver les mots pour exprimer à quel point toute cette épreuve a affecté ma vie ; cela ne disparaîtra pas et j’éprouve encore une mauvaise image de moi, un manque de confiance en moi et toute la myriade de symptômes dont souffrent les victimes d’agression sexuelle… La Marine m’a mis au rebut comme un bout de ferraille ou moins encore : sincèrement, cette terrible épreuve continue de me hanter… Je suis un homme brisé ».

    #viol #culture_du_viol #victime