TLAXCALA : Le pacifisme comme pathologie<br><i>Préface à l’édition 2007 du livre de Ward Churchill, « Pacifism as a Pathology »(1986)</i>
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Ce livre extraordinairement important plonge au cœur d’une des principales raisons pour lesquelles les mouvements cherchant à faire advenir la justice sociale et environnementale échouent. La question fondamentale est ici : la violence peut-elle être un outil acceptable pour contribuer à mettre en place du changement social ? Il s’agit peut-être de la plus importante des questions de notre époque, et pourtant, bien souvent, les discussions à son sujet tournent autour de clichés et d’une sorte de pensée magique : comme si, d’une certaine façon, si nous étions tous assez bons et gentils, l’État cesserait d’utiliser sa violence pour nous exploiter tous. J’aimerais que cela soit vrai. Mais, bien évidemment, ça ne l’est pas.
Il s’agit d’un livre nécessaire, et plus encore à chaque jour qui passe. Nous sommes vraiment le dos au mur. La culture dominante est en train de tuer la planète. 90% des grands poissons des océans ont disparu. Les forêts amazoniennes pourraient entrer en phase de déclin irréversible dans l’année. Tous les cours d’eau des USA sont contaminés par des carcinogènes. Cela ne devrait pas nous surprendre, étant donné que le lait maternel de la totalité des mères de la planète — humaines et non-humaines — est contaminé par des carcinogènes. Le réchauffement climatique s’accélère, et avec lui la possibilité réelle de rendre cette planète inhabitable pour l’essentiel, et la réponse de ceux au pouvoir est de nous dire que ce mode de vie — ce mode de vie qui détruit la planète, qui commet des génocides contre chacune des cultures indigènes qu’il rencontre, qui dégrade et appauvrit la vaste majorité des humains, qui, véritablement, est basé sur et dépend de chacune de ces choses — n’est pas négociable.
En même temps, les efforts de ceux d’entre nous qui combattent le système sont insuffisants. C’est manifeste, sinon nous ne serions pas en train de perdre. Les taux de déforestation ne seraient pas en train de continuer à s’accélérer, les océans ne continueraient pas à être assassinés, les peuples indigènes à être massacrés ou expulsés de leurs terres.
Qu’allons-nous faire ? Avec la planète entière en jeu, il est plus que temps que nous mettions toutes nos options sur la table.
Il s’agit d’un livre nécessaire, et plus encore à chaque jour qui passe.