Nouveau revers pour le FBI, qui avait piraté les utilisateurs d’un site pédopornographique

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  • Nouveau revers pour le FBI, qui avait piraté les utilisateurs d’un site pédopornographique
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/05/26/nouveau-revers-pour-le-fbi-qui-avait-pirate-les-utilisateurs-d-un-site-pedop

    Les preuves obtenues par le FBI en piratant l’ordinateur d’un utilisateur présumé de sites pédopornographiques ne sont pas recevables. C’est ce qu’a décidé mercredi 25 mai le juge américain Robert Bryan lors d’un des nombreux procès ayant suivi le démantèlement l’an dernier de PlayPen, un important site permettant l’échange d’images à caractère pédophiles. Depuis, cette affaire ne cesse d’embarrasser le FBI, critiqué pour ses méthodes.

    L’affaire commence en février 2015 : le FBI réussit à mettre la main sur les serveurs de Playpen, un site uniquement accessible par le réseau d’anonymisation TOR, ce qui rend très difficile l’identification de ses utilisateurs. Au lieu de supprimer le site, le FBI décide en fait de l’héberger treize jours sur ses propres serveurs et d’y installer un logiciel malveillant, qui pourra s’infiltrer dans les ordinateurs de ses visiteurs pour récupérer leur adresse IP. Une manière de contourner la protection de TOR et de remonter à l’identité des utilisateurs de PlayPen. Plus d’un millier d’ordinateurs ont ainsi été piratés, menant à 137 poursuites judiciaires.

    Mais ce piratage, à l’ampleur inédite, se retourne contre le FBI. Les avocats des personnes poursuivies, soutenues par la justice, ont demandé à l’agence fédérale de fournir les détails techniques de ce dispositif nommé « Network Investigating Technique » (NIT). Objectif : vérifier que l’agence n’est pas allée au-delà de ce à quoi le mandat l’autorisait. Le FBI a fermement refusé.

    Mercredi, le juge Robert Bryan, devant se prononcer sur le cas d’un enseignant de Vancouver arrêté en 2015 à la suite de ce piratage, a décidé de rejeter les preuves rassemblées par le FBI, s’appuyant sur le manque d’informations relatives au fonctionnement du dispositif. Or, sans ces preuves, l’affaire tombe à l’eau.