La loi El Khomri en France et le manifeste Schröder-Blair

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  • La loi El Khomri en France et le manifeste Schröder-Blair
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/mai2016/scbl-m30.shtml

    Les travailleurs français luttent contre un gouvernement qui se veut de « gauche » et « socialiste. » Ceci n’est ni un accident ni un malentendu. Ces quinze dernières années, ce furent principalement les sociaux-démocrates – avec l’appui des syndicats, des partis communistes et de leurs successeurs comme de nombreux groupes de la pseudo-gauche – qui ont mis en vigueur les réformes structurelles contre les travailleurs.

    Dans ce contexte, il est utile de reconsidérer le manifeste commun publié en 1999 par deux chefs de gouvernement sociaux-démocrates, le premier ministre britannique Tony Blair et le chancelier allemand Gerhard Schröder. Pratiquement toutes les attaques sociales qui ont eu lieu depuis en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Europe méridionale et en Europe de l’Est, en Grèce et actuellement en France y sont définies.

    Le manifeste de Schröder et Blair, intitulé « La voie en avant pour les sociaux-démocrates d’Europe, » appelle à transformer le « filet de sécurité des droits en tremplin vers la responsabilité individuelle. »
    Comme nous l’écrivions à l’époque sur le WSWS, le manifeste était « une liste d’atrocités sociales qui est devenue depuis le répertoire classique de la politique économique, financière et sociale européenne. Les auteurs prennent soin d’en invoquer chaque cliché : réduction des dépenses publiques ; critères d’efficacité, compétitivité et performance dans les services publics ; ajustement du système de sécurité sociale ; promotion des groupes industriels ; réduction des impôts sur les sociétés et les biens ; flexibilité… et encore plus de flexibilité. »

    Le chapitre « Une politique active du marché du travail pour la gauche » exigeait, comme l’avait résumé le WSWS, que « tous les moyens sociaux et politiques soient mis en oeuvre pour encourager la responsabilité individuelle. Le système d’imposition et les versements de prestations sociales doivent être réorganisés afin de ‘veiller à ce qu’ils fonctionnent dans l’intérêt des gens’. L’‘emploi d’insertion’ faiblement rémunéré devrait être subventionné par le gouvernement et tous ceux recevant des prestations sociales doivent être évalués selon leur capacité de subvenir à leurs propres besoins. Bref, le manifeste préconise une pression massive de l’Etat pour faire accepter les emplois à bas salaire qui, à leur tour, serviront à faire baisser les salaires en général. »