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  • Paolo Taviani, acclaimed director of classic Italian films, dies aged 92
    https://www.theguardian.com/film/2024/mar/01/paolo-taviani-brothers-italian-films-padre-padrone-dies-92

    1.3.3024 - The Italian film-maker Paolo Taviani, whose gritty biopic Padre Padrone won top prize at the Cannes film festival, has died aged 92, Rome’s mayor, Roberto Gualtieri, said on Thursday.

    For more than three decades Taviani and his brother Vittorio formed one of cinema’s greatest directorial duos. “Paolo Taviani, a great maestro of Italian cinema, leaves us,” Gualtieri said on X. The brothers “directed unforgettable, profound, committed films which entered into the collective imagination and the history of cinema”, Gualtieri added.

    Taviani died in a clinic in Rome after suffering from a short illness, according to media reports. His wife and two children were at his bedside, according to Anasa news agency, which said Taviani’s funeral would be on Monday.

    Along with Vittorio, who died in 2018, the Tavianis made politically engaged films together for more than half a century. Padre Padrone, set in Sardinia, won the Palme d’Or at Cannes in 1977. The film is an adaptation of Gavino Ledda’s autobiographical novel about a young shepherd who escapes the despotic control of his father.

    Former Cannes president Gilles Jacob told AFP news Paolo Taviani was “one half of an enchanting duo”.

    After his brother’s death in 2018, Paolo Taviani premiered a movie on his own. Leonora Addio, which screened at the Berlinale film festival in 2022, explores death and the legacy of creative endeavours, and was based on an idea the brothers came up with together. Despite Vittorio’s death, “he is still with me”, Taviani told AFP at the time.

    He described how the brothers had been inspired by the master of neorealism, Italian director Roberto Rossellini. “When we decided to do cinema, Vittorio was 18 and I was 16. And it was because we saw Paisan by Rossellini,” Taviani said. “We realised that if films can change lives and can reveal us, our truth, then we wanted to make movies in our lives.”

    Jacob said Paolo and Vittorio were “heirs to Rossellini”, adding that “a kind of grace touched their films of inimitable moral rigour and poetry”. Padre Padrone and the 1982 fantasy war drama The Night of the Shooting Stars were miracles of strength and delicacy, Jacob added. Another of the brothers’ critically acclaimed films, 2012’s Caesar Must Die, won the Golden Bear prize at the Berlin film festival.

    Taviani was born in 1931 in San Miniato in Tuscany. The brothers’ father was an anti-fascist lawyer and they had an early interest in social issues, which they translated on to the screen with works known for their mix of history, psychological analysis and lyricism.

    His death “leaves an unfillable void not only in the world of cinema, but in the hearts of all of us who shared his origins, but also his love for this land,” said Eugenio Giani, the governor of Tuscany.

  • Yuval Abraham יובל אברהם sur X :
    https://twitter.com/yuval_abraham/status/1761857460434825366

    Our film “No Other Land” on occupied Masafer Yatta’s brutal expulsion won best documentary in Berlinale. Israel’s channel 11 aired this 30 second segment from my speech, insanely called it “anti semitic” - and I’ve been receiving death threats since. I stand behind every word.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1761857247397711872/vid/avc1/1280x720/7Pu7wJEMxc0xNPWg.mp4?tag=14

    • Polémique à la Berlinale après que plusieurs artistes ont accusé Israël de commettre un génocide à Gaza
      https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/02/26/la-berlinale-dans-la-tourmente-apres-des-propos-sur-israel-lors-de-la-remise


      Les lauréats de la Berlinale 2024, le 24 février 2024. JOHN MACDOUGALL / AFP

      Les prises de parole ont eu lieu lors de la cérémonie de clôture du festival de cinéma de Berlin. Des propos taxés d’antisémitisme par plusieurs personnalités politiques, dont le maire de la capitale allemande.

      Le Monde avec AFP
      Publié aujourd’hui à 01h39, modifié à 10h11

      Le festival de cinéma de Berlin s’est retrouvé dimanche 25 février au centre d’une polémique après que plusieurs artistes ont accusé Israël de commettre un génocide à Gaza lors de la remise des prix samedi.

      « L’antisémitisme n’a pas de place à Berlin, et cela vaut aussi pour les artistes », a dénoncé le maire de la capitale allemande, Kai Wegner, sur son compte X. « Ce qui s’est déroulé hier à la Berlinale a constitué une relativisation insupportable », a-t-il ajouté, en demandant des comptes à la direction du festival.

      La controverse a été alimentée notamment par des déclarations de cinéastes samedi soir, lors de la cérémonie du palmarès, accusant Israël de génocide en raison des bombardements qui ont fait près de 30 000 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas – un chiffre non vérifiable de source indépendante, qui inclurait civils comme combattants.

      Dans le même temps, ces metteurs en scène n’ont pas mentionné que l’offensive israélienne avait été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, causant la mort d’au moins 1 160 personnes, en majorité des civils.

      Ainsi, le cinéaste américain Ben Russell, primé pour le film Direct Action, coréalisé avec le Français Guillaume Cailleau, est monté sur scène en portant un keffieh palestinien et en accusant Israël de génocide. L’auteur de documentaires palestinien Basel Adra, qui s’est vu décerner, aux côtés d’un collectif de réalisateurs palestiniens et israéliens, un prix pour No Other Land, un film sur les expulsions de Palestiniens en Cisjordanie, a aussi accusé Israël de « massacrer » la population palestinienne et a critiqué les ventes d’armes allemandes à l’Etat hébreu. Leurs prises de position ont été très applaudies.

      Réaction de responsables politiques

      Un député du Parti social-démocrate (SPD) du chancelier, Olaf Scholz, Helge Lindh, a qualifié de « choquants » ces applaudissements. « J’ai honte de voir que, dans mon pays, des gens aujourd’hui applaudissent des accusations de génocide contre Israël », a-t-il déclaré au quotidien Die Welt.

      Un élu des Verts, qui sont membres du gouvernement de coalition allemand, Konstantin von Notz, a lui aussi dénoncé « une honte » et « un renversement perfide » pour les juifs « du statut de victimes en bourreaux ».

      Le festival de cinéma de Berlin est principalement financé par le gouvernement allemand, qui, du fait des horreurs nazies, a placé la défense d’Israël au rang de raison d’Etat et fait de la lutte contre l’antisémitisme l’une de ses priorités.

      Dans un communiqué transmis dans la soirée à l’Agence France-Presse, la Berlinale a jugé que les déclarations des cinéastes constituaient « des opinions individuelles et indépendantes » du festival, qui ne représentent « en rien » celles de la Berlinale, mais qu’il convient d’« accepter » dès lors qu’elles « respectent le cadre légal ». Dans le même temps, la direction du festival a déclaré « comprendre l’indignation » suscitée par les propos « ressentis comme trop partiaux » tenus lors de la remise des prix.
      Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A la Berlinale, la politique s’invite à la cérémonie d’ouverture

      Un compte Instagram du festival « piraté »

      Attisant un peu plus la controverse, un compte Instagram du festival de cinéma, « Berlinale. panorama », a diffusé des photos et images controversées portant le slogan « Free Palestine from the River to the Sea » (Libérez la Palestine du fleuve Jourdain jusqu’à la mer Méditerranée) ou « Stop au génocide à Gaza ».

      La direction du festival a expliqué que ce compte Instagram avait été « piraté ». « Des commentaires en lien avec le conflit au Proche-Orient ont été publiés qui n’émanent pas du festival et ne représentent pas ses positions », a-t-elle assuré dans un communiqué.

      « Il est insupportable que des gens se servent d’un compte de réseau social de la Berlinale pour répandre de la propagande antisémite », a-t-elle dit, affirmant avoir effacé les messages et déposé plainte contre « cet acte criminel ».
      Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : dans des familles juives, un débat difficile sur le conflit

      Le Monde avec AFP

    • Berlin film festival criticises artist’s call for end to apartheid in West Bank
      26 February 2024 20:54 GMT
      https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/berlin-film-festival-criticises-artists-call-end-apartheid-west-bank?

      The Berlinale film festival released a statement criticising comments made by an Israeli director, who referred to the system in the occupied West Bank as apartheid.

      Israeli film maker Yuval Abraham won the Best Documentary award for his film ​​No Other Land, which follows the Palestinian activist Basel Adra as he fights against the Israeli occupation of his town Masafer Yatta in the West Bank. The film was co-directed by Adra.

      “We are standing in front of you. Now, we are the same age. I am Israeli, Basel is Palestinian. And in two days, we go back to a land where we are not equal,” Abraham said onstage at Berlinale.

      “Basel, like millions of Palestinians, is locked in the occupied West Bank. This situation of apartheid between us, this inequality, has to end.”

      The comments were condemned by German politicians, including Chancellor Olaf Scholz who said the one-sided opinion “cannot be left alone”.

      “We understand the outrage that the statements made by some of the award winners were perceived as too one-sided and, in some cases, inappropriate,” the Berlinale festival said in a statement.

      The Minister of State for Culture Claudia Roth announced that it is launching a probe into incidents that took place over the weekend at the festival.

      Siddhant Adlakha
      @SiddhantAdlakha
      https://twitter.com/SiddhantAdlakha/status/1762175808381018520
      Incredibly cowardly press release sent around by Berlinale just now:

    • Yuval Abraham יובל אברהם sur X :
      https://twitter.com/yuval_abraham/status/1762558886207209838

      A right-wing Israeli mob came to my family’s home yesterday to search for me, threatening close family members who fled to another town in the middle of the night.

      I am still getting death threats and had to cancel my flight home.

      This happened after Israeli media and German politicians absurdly labeled my Berlinale award speech - where I called for equality between Israelis and Palestinians, a ceasefire and an end to apartheid - as ‘antisemitic’.

      The appalling misuse of this word by Germans, not only to silence Palestinian critics of Israel, but also to silence Israelis like me who support a ceasefire that will end the killing in Gaza and allow the release of the Israeli hostages - empties the word antisemitism of meaning and thus endangers Jews all over the world.

      As my grandmother was born in a concentration camp in Libya and most of my grandfather’s family was murdered by Germans in the holocaust, I find it particularly outraging that German politicians in 2024 have the audacity to weaponize this term against me in a way that endangered my family.

      But above all else, this behavior puts Palestinian co-director Basel Adra’s life in danger, who lives under a military occupation surrounded by violent settlements in Masafer Yatta. He is in far greater danger than I am.

      I’m happy our award winning film, No Other Land, is sparking an important international debate on this issue - and I hope that millions of people watch it when it comes out this year. Sparking a conversation is why we made it. You can have harsh criticism of what me and Basel said on stage without demonizing us. If this is what you’re doing with your guilt for the holocaust - I don’t want your guilt.

  • ‘Our voices need to be heard’: actor Ebla Mari on Ken Loach, Syria and refugees
    https://www.theguardian.com/film/2023/sep/16/our-voices-need-to-be-heard-actor-ebla-mari-on-ken-loach-syria-and-refu

    16.9.2023 by Michael Segalov - There’s a theatre in the village of Majdal Shams. It’s just a short walk from the family home Ebla Mari grew up in. It’s where she learned piano, and saw her first live theatre, too. In 2014, it was on its stage, racked with blinding stage-fright, that she first acted in front of an audience. Without the Oyoun theatre, Mari isn’t sure where she’d be today. She doubts she would be working as a drama teacher at a local middle school, a job which she loves. Certainly, she wouldn’t be on our Zoom call. Because it’s this theatre, the 26-year-old believes, that set her on a path that led her to being discovered by Ken Loach and starring in his upcoming, and likely final, feature film – The Old Oak – due for release this month internationally. Today, the theatre is on her mind again.

    “Every time I stepped foot inside it,” she says, “I’d feel things. At first it was personal – I’m shy, and had this feeling that drama could free me from myself. Then I realised it was bigger than me: a way for our voices to be heard. It was somewhere to express ourselves, and to explore the struggles we face. For us here, that’s particularly important.” Nestled in the foothills of Mount Hermon, Majdal Shams is in the Golan Heights, an area to the northeast of Israel and the southwest of Syria. Since 1967, it’s been under Israeli military occupation. Today, it’s one of only five Druze villages that remain in the region. Before the annexation, there were hundreds.

    Through her childhood, Mari could see into Syria from her bedroom window, but her community was, and remains, cut off from the rest of the country. The town’s population was just 11,000, and the Oyoun theatre was its major cultural hub. Others simply weren’t accessible. “It was a place,” she says, “to tell stories from our community.” When the Syrian civil war began in 2011, the Golan Heights wasn’t directly affected by the fighting. “I’ve been hearing bombs for the past 10 years – sometimes, mortars land here by mistake – and I have family and friends who live across the border. But physically, we were sheltered from it.”

    A few years after the outbreak of the war, however, the theatre’s doors shut. “We might have not faced the violence of the war,” she explains, “but culturally, there have been consequences. Some supported the regime in Syria, others were opposed. We are Druze, so many kept silent in the hope of protecting Druze people across the border.” It left the village split. “Cultural spaces closed. We became divided. So the theatre – a place which once pulled us together – closed down. I know how important a place it was for me; what it would mean for many of my pupils. One day soon, I hope it will be filled with life again.”

    We’re speaking late in the school holidays. Mari is at home, soaking in the final few days of peace before pupils return to the chaos of the classrooms. “I’m reading, crocheting and relaxing as much as I can,” she says. “To be honest, I’ve not even left the house today.” Mari has arranged with her school, however, her break will extend a few extra weeks so she can travel to the UK for The Old Oak’s premiere, and for some promotional engagements. There are nervous smiles, but she seems excited.

    At first, she was reluctant to share all these details with her students. “My classes are seventh to ninth grade,” Mari says. “It’s the age when young people start to express themselves properly. I don’t really speak about personal things. But they know a little now. In my village, everyone found out after Cannes.”

    The film debuted at the festival back in March and received a standing ovation. It was the first time Mari saw the final edit. “Suddenly it was all over Facebook,” she explains, “so after the screening, everyone in the village was talking about it. Now the kids come up to me when they see me and ask, excitedly, if I’m a film star.” She smiles. “So, yes, now they know, although I didn’t say anything.”

    For all the conflicts that have shaped the place Mari calls home, she wants to make clear it has never lost its beauty. “We’re very close to nature,” she says. “Most of our older generation are farmers, so there are fields of cherries and apples; a lake nearby. We’re a small, tight-knit community.” She’s the oldest of four children. Her mother is a painter; her uncles artists, too. The occupation happened decades before Mari was born. The checkpoints have long been taken down. Israeli settlers have built their own communities nearby. “But my village remembers what happened,” Mari says. “Every few years, tensions rise and there are clashes. As you come here, you drive past destroyed Syrian villages. You can’t escape the politics and the scenes of war.”
    Film still: The Old Oak, directed by Ken Loach Yara (Ebla Mari) The Old Oak is premiering at the Cannes film festival in May 2023. Starring Dave Turner and Ebla Mari, and written by Loach’s regular collaborator Paul Laverty, it is set in north-east England and revolves around a pub in a former mining community.
    ‘I believe in the power of art to challenge people’s prejudices’: a film still from The Old Oak. Photograph: Joss Barratt/Sixteen Films

    After finishing high school, she studied at university in the Israeli city of Haifa, a couple of hours’ drive away. “Honestly,” she says of the experience, “it wasn’t easy. I felt I didn’t really belong. We studied in Hebrew, not in Arabic. I faced a lot of racism and prejudice, too, from people who’d decided who and what I was before they’d taken a second to know me.” Through theatre, however, she found ways to build bridges and expose others there to her experiences. Soon after graduating, she started teaching.

    In late 2021, Loach came calling. He had set out to find an actor to take on a leading role in The Old Oak, a film about Syrian refugees living in Britain. Palestinian director Annemarie Jacir was one of those assisting him. She helped put Mari in touch. A quick Zoom meeting was followed by a full digital audition.

    “I thought it went badly,” Mari says, bashfully. “I could read and write English, but I wasn’t confident speaking. That audition was the first time I’d acted in English.” Still, something must have gone right: soon she’d been flown to England for a final audition in person. She’d travelled to Europe before, but this was her first visit to the UK. She was cast immediately afterwards.

    In those early stages, Mari knew little of The Old Oak’s plot. “When I learned I was to play a Syrian refugee,” she explains, “I felt quite guilty – I’m not one. Yes, I can relate to the experience of being separated from your identity, culture and people.” She suggested they cast an actor from Syria instead. “But they said I had the empathy and imagination to play the part. And the situation is close to me, emotionally and physically. It just felt a lot to take on. But I believe in the story.”

    For the whole of Mari’s lifetime, the Golan Heights has been occupied by Israel, therefore cut off from those affected across the border. “I’d never met Syrians displaced by the conflict,” she says, “despite the fact that I live so close. In fact, I’d never really met Syrians from there at all.” Before shooting on The Old Oak kicked off, she did her own research into what a young Syrian seeking safety in Britain might have lived through.

    But it was the two weeks she spent in England in the run-up to filming kicking off that really shaped her performance. “My on-screen family are all actual Syrian refugees living in England,” Mari says, “none of them were actors. I spent time with them in their homes, hearing their stories. This was far more important than any article I read. I got to know them: the physical and emotional scars the war – and being displaced – inflicted.”

    “We also talked about life as a refugee in Britain,” she continues. “I felt their pain – so disconnected from home and their lives from before. Their isolation. They talked about the racism and discrimination they’ve faced in the UK: bullying in school, physical assaults, being told to go home, passersby spitting on the ground next to them. It was painful to hear these stories of continued suffering.” They also talked of the generosity and kindness they’d received in the UK from total strangers. It’s this tension the film draws into focus.

    The Old Oak centres on a pub in the northeast, the last one standing, in a community that’s fallen on hard times after 30 years of decline. It’s the only remaining public space where people can meet in a once thriving area. When Syrian refugees are housed nearby, the pub becomes contested territory. Mari plays Yara, who strikes up an unlikely friendship with landlord TJ Ballantyne (played by Dave Turner). Together, they search for ways to help these two communities better understand each other. In true Loach style, the film shines a light on British inequality and injustice.

    There was a two-week break between most filming finishing and the final scene. With time to spare, Mari travelled in England a little. “I went to York,” she says, “and saw a march for refugee rights in the streets. I stood and watched and thought: ‘It’s amazing.’” Right away, she joined it. “As we marched, I realised there was another side. A group of people shouting: ‘Go home. We don’t want you here.’

    Just a few weeks earlier, we’d acted out scenes similar to that. But seeing it with my own eyes was the first time I saw and understood what it must actually be like to face that hatred. Now when I hear about all the things happening to refugees in the UK, it’s very sad. It has made me believe in this power of theatre and art even more; to challenge people’s prejudices.”

    For two years, the film has consumed Mari’s time. With its release so close, she’s thinking about what happens next. “I know I will continue to teach,” she says, “but I’d also like to try to build something. To start a production company, through which I can direct and write. It’ll be a way to tell the stories of this community.” She has no intention of moving anywhere. “I want to work in my village. With my people. To see our theatre open once again… Don’t get me wrong, though,” she’s quick to add. “I’m very happy to be cast in other films. Theatre, of course. Or television. I’m ready to travel. It’s just, well, I’ll always want to come back here.”

    The Old Oak is in cinemas from 29 September

  • ‘I’m so respectable I could puke’: #John_Waters has his Hollywood moment
    https://www.theguardian.com/film/2023/sep/15/john-waters-pope-of-trash-exhibit-academy-museum

    The 77-year-old director of Pink Flamingos, Hairspray and Serial Mom has never come close to winning an Oscar – Oscars are not what you get when you delight in bad taste and write that someone vomiting during one of your films is “like getting a standing ovation”. Yet this weekend in Los Angeles, the museum run by the Academy of Motion Pictures is opening a lavish, lovingly curated exhibit that chronicles Waters’ extraordinary life and work.

  • We Were Once Kids - Trailer
    https://www.dailymotion.com/video/x8b9ke5

    The cult film ‘Kids’ was a scandalous succes in 1995. But the semi-documentary about young, sex-crazed skaters in New York had big consequences for the cast, who finally speak out 25 years later.

    In 1995, everyone was talking about ‘Kids’. Larry Clarke’s semi-documentary about a group of young skaters in New York was an international scandal and a massive success, nominated for the Palme d’Or at Cannes and causing a furore for its transgressive portrayal of teenage sex, violence and drugs. 25 years later, the cast tell their own version of the story, and it’s not pretty. ‘We Were Once Kids’ is a tale of solidarity, delusion and exploitation. The young people were cast on the street for a film where few in the audience could tell reality from fiction. And once the film hit, it was too late to draw the lines.
    https://cphdox.dk/film/we-were-once-kids

    #larry_clark #heroin_chic #addiction #jeunes #cinema

    • W e Were Once Kids addresses the still tender and painful heart of the 1995 film’s aftermath, the deaths of Pierce and Hunter, who could be understood as best embodying the ethos portrayed in Kids. It conveys the difficulties that both of them, like other cast members, faced after the movie had been released: struggling with addiction and alcoholism while facing the challenge of maintaining authenticity after being made into an image, and navigating what must have felt like a make-believe world.

      https://www.artforum.com/print/202209/lila-lee-morrison-on-kids-and-the-surplus-of-the-image-89462

    • tiens c’est Disney qui a distribué Kids :
      https://www.nytimes.com/1995/05/24/style/IHT-kids-grabs-spotlight-at-cannes.html

      Ce qui a permis à Clark d’assurer que personne ne s’est vraiment drogué sur le tournage, et que tout les kids du film sont plus vieux que ce qu’ils ont l’air à l’écran.

      The director claimed that the kids on screen were older than they looked, and that none were doing drugs.He even got in a pitch for Disney, the distributor.

      J’ai tout de même littéralement adoré Whassup rockers à l’époque. Faudrait que je le revois.

      Ce qui est dingue c’est d’avoir aimé à ce point la vision de Clark sur les gamins. ça me fait beaucoup (re)penser à cette citation de Dworkin :

      « Parce que la plupart des adultes mentent aux enfants la plupart du temps, l’adulte pédophilique semble honnête, quelqu’un qui dit la vérité, le seul adulte justement, prêt à découvrir le monde et à ne pas mentir. »

      Un exemple :

      “Larry doesn’t do kids the way other people do,” said Fitzpatrick. “Larry knew early on that to make a film like this he needed to be on the inside of this sort of counterculture.” So at 50 years old Clark taught himself how to skateboard and hung around Washington Square Park everyday getting to know the kids. In Fitzpatrick’s opinion, that time commitment was absolutely necessary, because “teenagers don’t trust adults”, and it was the only way Clark could convince the skaters to take part in his film. “He knew that to get respect from these kids he would have to give them respect,” said Fitzpatrick. “Larry gave them respect and they trusted him to tell their story.”

      https://www.theguardian.com/film/2015/jun/22/harmony-korine-kids-20th-anniversary

    • Peu ont montré avec autant de réalisme le quotidien d’une certaine jeunesse
      Dans une interview pour le Guardian, Larry Clark a dit que le plus beau compliment qu’il n’ait jamais reçu venait d’un garçon qui a défini Kids en ces termes : ’’Ce n’était pas comme un film. C’était comme dans la vraie vie.’’

    • Tiens ils ont parlé du doc dans el pais :

      https://english.elpais.com/culture/2022-07-14/kids-the-indie-movie-sensation-with-a-darker-side.html

      In 2021, #Hamilton_harris – one of the boys featured in the film – participated in a documentary titled We were once kids, directed by Eddie Martin. Harris pursued this project after becoming alarmed when he discovered that a large part of the movie’s viewership mistakenly believed that they were watching a documentary.

      “My feelings towards the movie started to change after seeing the global reaction it got,” he told Variety. At the same time, he felt that the creators outside the group – Korine and director Larry Clark – failed to capture the strong sense of community that the teenagers had created. While the film reduced the existence of its protagonists to a devastating nihilism, the truth is that those kids – who used skateboarding as an outlet – had formed a family. They were protecting each other, escaping from homes where drug usage and violence were common. Carefree sex was not at the center of their lives: in fact, many of the protagonists were virgins.

      (...)

      The problematic part came with the female roles. When the women in the gang read the script, they refused to participate. It did not reflect the relationship of camaraderie that united them: it was simply a festival of sex and drugs, a film “about rape and misogyny” says Priscilla Forsyth, who ended up participating in a minor role with only one sentence for posterity (“I’ve fucked and I love to fuck”). On the other hand, the boys could be of non-normative beauty, but the girls chosen to star in the film included 15-year-old Rosario Dawson – whom Korine discovered in a social housing project where she lived with her grandmother – and Chlöe Sevigny, a New York club regular who, after being featured in two fashion editorials and a Sonic Youth video, had become the city’s great underground sensation.

      (...)

      The director of We were once kids does not point to a culprit, but hints that many powerful people made a fortune while the protagonists were exposed to the world with their allegedly amoral lifestyle.

    • On parlait de cette divergence, en 2015, dans le guardian :

      https://www.theguardian.com/film/2015/aug/19/kids-film-larry-clark-skateboarding-culture-new-york-east-coast-supreme

      High says the added storyline was a distortion: “The true story [of Kids] is about a bunch of kids who grew up with literally nothing,” she says. “We might have been from different areas and different races but we came from the same income bracket of broke. We learned how to take care of each other at a time that was one of the rougher periods in New York City’s history.

      “The film portrays segregation between girls and guys, which wasn’t reality. The main point [of the film] – the whole virgin-fucking, misogynistic thing – was not necessarily how we lived our lives.”

      (...)

      To Harris, the group was ahead of its time in a country mired in racism and recession. Intuitively post-racial in a colour-conscious society, the crew formed its own world around skateboarding despite being tethered to a socioeconomic bracket that deemed it invisible

      .

      Le sujet du film aurait pu être ça :

      “In the early 90s we were dealing with crack, the Aids epidemic, racism and all kinds of social injustices. We were totally aware of the social dynamic in the world around us. We were constantly trying to change that, and foster that change as an example,” he said

      En terme de révolution, une toute autre paire de manche...

    • (déso je spam un peu)

      Cette #ruse, de faire passer sa vision des choses pour des #preuves.

      https://www.theguardian.com/fashion/fashion-blog/2014/jun/25/larry-clark-t-shirts-dressing-young-teenagers

      Still, he rejects claims that his previous work is either exploitative or luridly voyeuristic: "I would go to these parties and see fucking, gangbanging and drugs. To me it’s historical evidence. I can only shoot what I see.

      “Back then it was a secret world but you know what? Kids was based on reality. That’s what these kids on the street tell me, they say: ’Larry that’s how it is.’ Personally, I feel there’s the argument that if it’s not documented, how would we know it’s going on at all?”

  • Queercore : quand les gays embrassent le punk - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/062919-000-A/queercore-quand-les-gays-embrassent-le-punk
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/062919-000-A/1920x1080?ts=1617767623&watermark=true&text=true

    Dans les années 1980 et 1990, un mouvement underground venu d’Amérique du Nord plonge dans tous les excès : le #queercore. Avec ses #fanzines, ses spectacles punk déglingués et ses pornos expérimentaux, ce mouvement plein d’humour et d’irrévérence centré sur l’identité queer a dessiné une troisième voie entre un mouvement #LGBT plutôt sage et une scène punk largement masculine, hétéro, voire aux tendances homophobes. À son origine, les Canadiens Bruce LaBruce et G. B. Jones, respectivement gay et lesbienne. Le premier est aujourd’hui un artiste reconnu, à qui le MoMA a consacré une rétrospective en 2015. Au cours de cette exploration du queercore réunissant clips, extraits de concerts et performances spectaculaires, l’on croise également les chanteuses Beth Ditto ou Peaches, influencées par le mouvement.

  • Mort de Diana Rigg : l’actrice de Chapeau melon et bottes de cuir et Game of Thrones avait 82 ans
    https://www.voici.fr/news-people/actu-people/mort-de-diana-rigg-lactrice-de-chapeau-melon-et-bottes-de-cuir-et-game-of-thro

    Icône des années 60, Diana Rigg était une femme dotée d’un fort caractère. Derrière le personnage sexy qui donnait la réplique à John Steed, joué par Patrick Macnee, se cachait une comédienne qui aura fait bouger les choses, longtemps avant les mouvements féministes. Interrogée en avril 2019 par Le Parisien à l’occasion de sa venue au festival Canneséries, l’actrice britannique avait notamment expliqué qu’elle ne gardait pas un très bon souvenir de Chapeau melon et bottes de cuir. Outre le fait qu’elle se sentait rabaissée, elle qui était « bien plus que cette simple image de femme sexy », c’est son salaire minuscule qui la mettait hors d’elle : « Au début, je gagnais moins que le cameraman ! Quand je m’en suis rendue compte, je m’en suis plainte. À l’époque, on m’a qualifiée de mercenaire ». Aussi persuasive à l’écran que dans la vie réelle, Diana Rigg avait à l’époque obtenu ce qu’elle demandait, sans l’aide de personne puisque même Patrick Macnee avait « fait l’autruche ».

    Oh non, pas Diana Rigg !

  • Hollywood stars to be exempt from UK’s coronavirus quarantine rules | Film | The Guardian
    https://www.theguardian.com/film/2020/jul/06/hollywood-stars-exempt-from-uk-coronavirus-quarantine-rules-tom-cruise
    https://i.guim.co.uk/img/media/00b1b4e433f24d9c0312286d7a8d0a1f2d5468bf/0_70_1842_1105/master/1842.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    The government has announced that major Hollywood stars, including Tom Cruise, will be exempt from quarantine regulations as part of its drive to get film production in the UK back up and running. Culture secretary Oliver Dowden announced the move, which will cover sporting events such as the British Grand Prix as well as production on films such as Mission Impossible 7, to allow key personnel to travel to the UK without having to quarantine for 14 days on arrival. Dowden’s statement said that “any such individuals will be required to remain for 14 days within a ‘bubble’ that includes only their place of accommodation and production location”.
    Dowden said he had spoken to Cruise about Mission Impossible 7 and 8, on which back-to-back production had been due to restart in September after being halted in February. Dowden added: “We want the industry to bounce back and exempting small numbers of essential cast and crew from quarantine is part of our continued commitment to getting cameras rolling safely again.”Productions caught up in the film industry shutdown include The Batman, Fantastic Beasts 3, and the Netflix series The Witcher.

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#etatsunis#quarantaine#exemption#sante#elite#economie

  • Vandalisme au nord de #Montpellier : la croix qui culmine au sommet du pic Saint-Loup détruite
    https://actu.fr/occitanie/cazevieille_34066/mystere-nord-montpellier-croix-culmine-sommet-pic-saint-loup-arrachee_33557483.

    Haute et lourde - 9,50 m pour 900 kg -, la grande croix en fer qui culmine au sommet du pic Saint-Loup, sur les hauteurs de Cazevieille et de Saint-Jean-de-Cuculles, a disparu, du moins de la vue de tous, car, selon nos informations, elle se trouve toujours proche de la chapelle, mais, à terre, pendante le long de son socle sur la falaise.
    Ce lundi, des gendarmes de la compagnie de Castelnau-le-Lez, dont ceux de la brigade de Saint-Mathieu-de-Tréviers ont joué les randonneurs, sous la pluie et le vent, pour lever le mystère : un spectaculaire acte volontaire a eu raison de la croix. 

    Une destruction préméditée revendiquée par des inscriptions à la peinture rouge tracée sur un bloc de béton : Le Pic laïque et Witch Power, le pouvoir des sorciers…Qui se cache derrière ces saboteurs qui ont grimpé les 658 m, sans doute le week-end dernier ?

    Mais, euh, pourquoi « vandalisme » ?

    • Les sorciers et les sorcières dans la région de Montpellier, ça semble un truc…

      Il y notamment Catherine Sauve :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Sauve

      Ses aveux selon Michel Jas la révèlent proche des conceptions cathares2,3, relançant le débat d’une présence des cathares à Montpellier et des racines cathares de la Réforme protestante par la suite4.

      […]

      Installée sur une sellette, elle répond aux inquisiteurs et une fois la sentence prononcée, Raimond Cabassa la remet au bras séculier, c’est-à-dire au bailli, pour l’exécution de la sentence. Elle est brûlée à Coldefin avant le repas. D’Aigrefeuille dans son histoire sur Montpellier7, et Alexandre Germain dans son livre qu’il écrit sur Catherine Sauve5 indiquent que cette dernière aurait été condamnée par le feu à la portalière ("portail" en patois occitan). Cet endroit étant réputé être le lieu où l’on brûlait les hérétiques et autres personnes accusées de sorcellerie, les habitants de Montpellier prirent l’usage de l’appeler « le portail de las masques » (masques, masc ou masco signifiant sorcier en patois du Languedoc)8. Ce chemin existe toujours de nos jours sous la dénomination de la rue Portalière-des-Masques ("porte des sorcières")9. Le juge des sorciers semble avoir effectivement résidé non loin de cette porte10,11. Mais il a été confirmé par la suite que Catherine Sauve avait été suppliciée non devant cette porte qui se trouvait en fait à l’extrémité du couvent des Dominicains, et à la proximité du juge Inquisiteur8, mais bien au lieu-dit « Col de Fin » près de l’actuel cimetière Saint-Lazare, au chemin alors appelé de la Justice du fait de la présence de fourches patibulaires8,12,10.

      La rue Portelière des Masques, c’est d’ailleurs la rue du collège de mon aînée…

      Et jusqu’à plus récemment : La sorcière de Saint-Gély-du-Fesc
      https://montpellier-histoire-patrimoine.com/la-sorciere-de-saint-gely-du-fesc

      En me promenant au hasard des pages de l’ancien journal montpelliérain, « le Petit Méridional », j’ai pu découvrir la narration tout à fait passionnante d’un procès de sorcellerie qui défraya la chronique judiciaire locale à la fin du 19ème siècle, celui de la Sorcière de Saint-Gély-du-Fesc.Il est vrai que les histoires de sorcières ne manquent pas à Montpellier, elles jalonnent son histoire, depuis la nuit des temps. La tradition retient que les sorcières montpelliéraines se réunissaient au plan de las Mascas, à l’abri du bois de Lavalette (ne vous inquiétez pas, on aura l’occasion d’y revenir un peu plus tard) ou que vécut à Montpellier la célèbre sorcière Catherine Sauve, qui fut brûlée à la Portalière, vers le pont Saint-Côme, qui allait devenir la portalière des Masques en souvenir de son exécution publique le 2 octobre 1417…

  • Cinéma français : la nuit du déshonneur - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290220/cinema-francais-la-nuit-du-deshonneur?onglet=full

    La 45e cérémonie des César a récompensé vendredi Roman Polanski de trois César, dont celui du meilleur réalisateur. En signe de protestation, l’actrice Adèle Haenel, la réalisatrice Céline Sciamma et toute l’équipe de leur film ont quitté la salle, dans l’apathie générale. « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », réagit la comédienne dans Mediapart.

    #paywall argh, ne trainerait-il pas, cet article, somewhere over the rainbow ?

    • Cinéma français : la nuit du déshonneur

      La 45e cérémonie des César a récompensé vendredi Roman Polanski de trois César, dont celui du meilleur réalisateur. En signe de protestation, l’actrice Adèle Haenel, la réalisatrice Céline Sciamma et toute l’équipe de leur film ont quitté la salle, dans l’apathie générale. « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », réagit la comédienne dans Mediapart.
      Elles sont arrivées sous les acclamations, aux alentours d’1 h 30 du matin. Embrassades, étreintes, tapes dans le dos. Pendant de longues minutes, elles passent de bras en bras. La réalisatrice Céline Sciamma ouvre le chemin, suivie d’Adèle Haenel, qui a troqué sa longue robe de gala bleue pour un jeans-blouson, et de sa cheffe opératrice, Claire Mathon, qui brandit son César de la meilleure photographie : tonnerre d’applaudissements.

      La scène ne se passe ni à la 45e cérémonie des César, ni à la soirée officielle qui a suivi au Fouquet’s, mais au Perchoir, un bar-restaurant de l’est parisien. C’est ici que le collectif 50/50, qui œuvre pour l’égalité et la diversité dans le cinéma, a trouvé refuge vendredi soir pour organiser sa contre-soirée des César.

      Outre les piliers et membres du collectif, il y a là plusieurs personnalités du cinéma, telles que la réalisatrice Rebecca Zlotowski, l’actrice Anna Mouglalis ou le comédien Swann Arlaud. Les mines sont défaites, mais l’ambiance reste joyeuse, solidaire, réconfortante. « Ici, on se tient chaud », glisse une participante.

      Une heure plus tôt, Adèle Haenel, Céline Sciamma et toute l’équipe de leur film Portrait de la jeune fille en feu ont quitté la cérémonie à l’annonce de la victoire de Roman Polanski, couronné du prestigieux César du meilleur réalisateur, en dépit des six accusations de viols le visant. « C’est la honte, c’est la honte ! », s’est exclamée Adèle Haenel, agitant les bras en signe de protestation. « On s’en va », a enchaîné Céline Sciamma. L’équipe du Portrait s’est levée, laissant une grande partie du deuxième rang vide.

      Applaudie dans les couloirs, l’actrice, en colère, a ensuite quitté la salle Pleyel en chantant : « Eh bien vive la pédophilie, bravo la pédophilie, bravo ! » (voir la vidéo).

      À Mediapart, Adèle Haenel explique qu’« alors que la cérémonie avait plutôt bien débuté, qu’il se passait quelque chose », avec plusieurs prises de parole fortes « comme Lyna Khoudri [meilleur espoir féminin – ndlr], Aïssa Maïga, l’équipe du film Papicha [de Mounia Meddour, qui traite du combat des femmes en Algérie – ndlr], et le numéro d’équilibriste réussi de Florence Foresti », la soirée s’est ensuite « affaissée dans les remerciements ». « Comme si, cette année, il n’y avait pas autre chose à dire : sur les violences sexuelles, sur le cinéma qui traverse actuellement une crise, sur les violences policières qui s’intensifient, sur l’hôpital public qu’on délite, etc. » « Ils voulaient séparer l’homme de l’artiste, ils séparent aujourd’hui les artistes du monde », résume l’actrice à Mediapart.

      Adèle Haenel voit dans la séquence d’hier une tentative de museler certaines paroles et elle questionne la « crispation » d’une partie du monde du cinéma. « Ils pensent défendre la liberté d’expression, en réalité ils défendent leur monopole de la parole. Ce qu’ils ont fait hier soir, c’est nous renvoyer au silence, nous imposer l’obligation de nous taire. Ils ne veulent pas entendre nos récits. Et toute parole qui n’est pas issue de leurs rangs, qui ne va pas dans leur sens, est considérée comme ne devant pas exister. » L’actrice note le paradoxe : « Ils font de nous des réactionnaires et des puritain·e·s, mais ce n’est pas le souffle de liberté insufflé dans les années 1970 que nous critiquons, mais le fait que cette révolution n’a pas été totale, qu’elle a eu un aspect conservateur, que, pour partie, le pouvoir a été attribué aux mêmes personnes. Avec un nouveau système de légitimation. En fait, nous critiquons le manque de révolution. »

      « Toute la soirée a tourné autour de l’idée que l’on ne pourrait plus rien dire, “comment on va rire maintenant si on ne peut plus se moquer des opprimés”. Mais si on riait aussi de nous-mêmes, si on riait aussi des dominants ? », souligne la comédienne, déjà doublement césarisée (en 2014 et 2015).

      Quelques jours plus tôt, réagissant dans le New York Times aux 12 nominations de Polanski, elle avait déclaré : « Distinguer Polanski, c’est cracher au visage de toutes les victimes. Ça veut dire, “ce n’est pas si grave de violer des femmes”. »

      L’image de sa sortie de salle, qui fait le tour du monde depuis vendredi soir, résume à elle seule le clivage actuel qui traverse le cinéma français. Comme un bras d’honneur, les quelque 4 000 votants de l’Académie des César – qui ont voté à 81 % pour cette édition 2020 – ont préféré plébisciter un cinéaste accusé de viol par six femmes (la plupart fillettes ou adolescentes au moment des faits), sous les yeux d’une actrice qui, en novembre, a relancé #MeToo en France par son témoignage dénonçant des violences sexuelles subies enfant, puis adolescente. Sous le regard aussi de l’équipe du film Grâce à Dieu, de François Ozon, qui retrace l’affaire de pédocriminalité dans l’Église française.

      Nommée dans dix catégories, l’équipe de Portrait de la jeune fille en feu repart avec un seul César (celui de la meilleure photo), et J’accuse, de Polanski, avec trois récompenses, dont deux honorant directement le cinéaste (meilleure adaptation et meilleur réalisateur). L’équipe de J’accuse avait choisi de boycotter la cérémonie. Seule la communicante du cinéaste, Anne Hommel, était présente dans la salle. Questionnée par Mediapart, elle a expliqué être venue « à titre personnel » et n’avoir aucune déclaration à faire.

      Les Misérables de Ladj Ly ont tenu le haut de l’affiche avec quatre statuettes, dont celle de meilleur film (retrouvez ici le palmarès complet).

      Comme quelques autres, l’actrice Aïssa Maïga a quitté la salle après l’annonce de l’attribution du César du meilleur réalisateur à Roman Polanski. « J’étais d’abord un peu clouée sur place. Et puis une minute après, je n’étais pas bien, je suis partie, réagit-elle auprès de Mediapart en sortant. J’ai été terrassée, effrayée, dégoûtée, à titre vraiment personnel, dans mes tripes. J’ai vu la réaction d’Adèle Haenel, très forte, et honnêtement, j’ai pensé à toutes ces femmes. Toutes ces femmes qui voient cet homme plébiscité et je pense, au-delà de ces femmes, à toutes les autres, toutes les personnes victimes de viols, de violences sexuelles. J’imagine quel symbole cela peut revêtir pour elles. Et pour moi l’art n’est pas plus important que tout. L’humain d’abord. »

      L’actrice marque une pause, puis reprend : « Vous savez, c’est comme dans une famille : on croit se connaître un petit peu et puis, parfois, à la faveur d’une extrême révélation, on découvre qui sont les gens, ce qui est important pour eux, et parfois on constate avec un peu d’amertume qu’on n’a pas tout à fait les mêmes valeurs. » « Ce n’est pas grave, il faut le savoir et pouvoir avancer avec ça. Et moi, là, j’ai envie d’aller rejoindre les manifestantes dehors, c’est tout. J’aime beaucoup le cinéma, les tapis rouges, les films, les cinéastes, j’aime tout ça, mais moi je suis une fille qui n’a pas été éduquée dans l’élite, ni dans un esprit d’élitisme, je me sens une citoyenne comme les autres et là je vais aller les rejoindre », conclut-elle en se dirigeant vers le rassemblement des féministes face à la salle Pleyel. À quelques mètres du tapis rouge, les cris des militantes, parquées derrière les barrières, redoublent : « Polanski violeur, César complices ! » ; « Mais vous n’avez pas honte ? ».

      Récompensé du César du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Grâce à Dieu, où il interprète un homme victime de pédocriminalité de la part d’un prêtre, Swann Arlaud a jugé « assez incompréhensible » la récompense attribuée à Roman Polanski. « La parole se libère, mais le combat n’a pas énormément avancé », a-t-il estimé, en apportant son soutien à Adèle Haenel. « Adèle a fait sa prise de parole extrêmement brillante [en novembre – ndlr] [...]. On a tous été émus par ça, moi j’ai été ébranlé par ça. [...] Même si on n’est pas directement concerné, ça ne peut que mettre en colère. Evidemment que je comprends son geste » :

      Quelques minutes plus tard, l’équipe du film de Nicolas Bedos, La Belle Époque, récompensé de trois César, donnait un tout autre son de cloche. Aux journalistes qui lui demandent de réagir à la statuette accordée à Polanski, Fanny Ardant explique : « Moi, quand j’aime quelqu’un, je l’aime passionnément. Et j’aime beaucoup, beaucoup Roman Polanski. Je suis très heureuse pour lui. » « Après, je comprends que tout le monde n’est pas d’accord, mais vive la liberté !, a complété, tout sourire, l’actrice, qui a obtenu le César du meilleur second rôle féminin. Moi je suivrais quelqu’un jusqu’à la guillotine ! Je n’aime pas la condamnation. »

      À côté d’elle, le réalisateur Nicolas Bedos – qui, en juin, était arrivé bras dessus, bras dessous avec Roman Polanski et Jean Dujardin à une avant-première (lire notre article) – esquive les questions des médias avec la langue de bois d’un homme politique : « Je prends acte de la force de la séquence, comme on dit en politique, […] de la séquence en général de cet espèce de combat des femmes et je tais ma voix de mâle blanc dominant, comme on dit de façon discutable. » « Après, il y aura beaucoup à dire sur tout cela. Il faudra qu’on se réconcilie, qu’on avance. Mais tout de suite, là, en ce moment, c’est aux femmes de parler, pas à moi, donc je ferme ma gueule », a-t-il ajouté, préférant se féliciter des récompenses obtenues par son film : « C’est magique ce que je vis moi ce soir. Pardon d’être un peu égoïste, mais je ne pense ni à Roman Polanski, ni à Céline Sciamma, ni à rien. »

      Questionnée par le site Allociné, la comédienne Anaïs Demoustier, récompensée du César de la meilleure actrice, n’a pas non plus manifesté de soutien à la démarche d’Adèle Haenel (nommée dans la même catégorie), se contentant d’un très neutre : « Je n’étais pas dans la salle au moment où Adèle est partie, je venais de recevoir mon prix […], elle est partie quand Roman Polanski a eu son prix, je peux comprendre. »

      Les réactions de la salle ont été à l’image de cette soirée : apolitiques. Aucun lauréat ou remettant – ou presque – n’a livré de discours politique. Cette année, le contexte s’y prêtait pourtant particulièrement : outre l’onde de choc #MeToo, qui a fait irruption dans le cinéma français au mois de novembre, avec deux ans de retard, un vent de fronde souffle à l’encontre de l’Académie des César, critiquée pour son fonctionnement opaque et verrouillé, son manque de parité, de diversité. Deux cents personnalités avaient signé une tribune dénonçant le manque de démocratie et de mixité de l’Académie. Au point que, le 13 février, son président, Alain Terzian, en poste depuis 2003, avait dû démissionner avec son équipe. Une première (lire notre article).

      Si plusieurs personnalités, dont la présidente de la cérémonie, l’actrice Sandrine Kiberlain, ont fait des allusions pudiques à la « tempête », aux « tensions » qui touchent les César, ou salué la « libération de la parole des femmes », l’essentiel des discours s’est borné aux remerciements habituels.

      Trois exceptions notables, cependant. D’abord la maîtresse de cérémonie, l’humoriste Florence Foresti, qui a choisi de mettre les pieds dans le plat dès les premières minutes, pour évoquer l’éléphant dans la pièce. Celui qu’elle a, toute la soirée, nommé « Popol » ou « Atchoum ». « Pour qu’on soit totalement tranquilles, faut qu’on règle un dossier. Il y a douze moments où on va avoir un souci. Il faut qu’on règle le problème sinon ça va nous pourrir la soirée. Qu’est-ce qu’on fait avec Roro ? Qu’est ce qu’on fait avec Popol ? Ne faites pas comme lui, ne faites pas les innocents, vous savez très bien de qui je parle. Qu’est-ce qu’on fait avec Atchoum ? », a-t-elle lancé, sous les rires de la salle.

      Présentant les longs-métrages favoris de cette édition 2020, elle a osé un : « Grâce à Dieu, la pédophilie dans l’Église. J’accuse, la pédophilie dans les années 1970. »

      Plus tard, c’est Patrick Bruel, visé par une enquête pour « exhibition sexuelle » et « harcèlement sexuel », qu’elle a raillé, sans jamais le nommer : « Je voudrais prendre la défense des hommes. […] Récemment, un acteur a été accusé de se mettre nu devant sa masseuse. Il dit pour sa défense : “Oui mais j’avais chaud.” C’est vrai, on était en Corse, en été. Vous avez déjà essayé de garder un slip jetable par cette chaleur ? » Et l’humoriste de s’interroger sur le dérèglement thermique de plusieurs hommes : « C’est vrai, Weinstein, chaud. Epstein, chaud. DSK, chaud. Si vous vous mettez nu dans l’espoir de nous exciter, comment dire ? Les gars, vous aurez plus de chances de nous choper avec un bout de pain. La nudité ne va pas à tout le monde. Ça s’essaie en cabine avant. Passé un certain âge, un certain poids, en tout cas. […] Conseil aux futurs prédateurs : couvrez-vous ! »

      D’autres remarques ont émaillé ses interventions durant la soirée : « Il paraît qu’il y a des gros prédateurs dans la salle – euh producteurs ! » ; « Bonsoir mesdemoiselles, bonsoir mesdames et… Ah si, il en reste. Bonsoir messieurs. Peut-être qu’ils ont un bracelet électronique » ; « J’ai les noms de ceux qui ont voté Atchoum au premier tour ». L’humoriste n’a pas non plus passé sous silence le manque de parité du milieu (soulignant par exemple que seule une femme était nommée dans la catégorie « meilleur scénario ») ou le manque de diversité : « Ça va la diversité ? Vous vous croyez où ? À la MJC de Bobigny ? Ici c’est l’élite, vous dégagez ! » Elle a aussi longuement ironisé sur la difficulté à trouver cette année des remettants pour les prix : « J’ai eu beaucoup de désistements, rapport à Popol… »

      Remettant le César du meilleur espoir féminin, l’actrice Aïssa Maïga, membre du collectif Noire n’est pas mon métier, a elle jeté un pavé dans la marre avec sa longue intervention sur l’invisibilisation des personnes non blanches dans le monde du cinéma.

      « Je peux pas m’empêcher de compter le nombre de Noirs dans la salle, a-t-elle ironisé à la tribune. Je sais qu’on est en France et qu’on n’a pas le droit de compter. C’est douze ce soir, le chiffre magique ? [...] On a survécu au whitewashing, aux blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménage à l’accent bwana, aux rôles de terroristes, de filles hypersexualisées... On refuse d’être les bons Noirs. On est une famille, non ? On se dit tout. L’inclusion, elle ne va pas se faire toute seule. Ça ne va pas se faire sans vous. Pensez inclusion. […] Faisons une maison qui soit fière d’inclure toutes les différences. »

      À Mediapart, après la cérémonie, elle relate « l’effroi dans la salle » qu’elle a constaté au moment de sa prise de parole. « Je ne savais pas très bien comment l’interpréter. J’avais l’impression de plonger dans un bain de glaçons, de dire des choses qui pourtant me paraissent assez évidentes et audibles. J’ai eu l’impression que chez certains, il y a une sorte de ras-le-bol, comme si on les gavait avec la question de la diversité, qui n’est autre qu’une question de justice sociale. Et on a une responsabilité qui est énorme. Je ne pense pas que les artistes ou les décideurs ou les techniciens puissent se soustraire à cette question de l’identification du public aux films qu’on fait. Ça me paraît totalement aberrant. » Et la comédienne d’« assumer pleinement » ses propos : « J’avais besoin de dire ce que j’avais à dire. Aucun des mots que j’ai choisis n’était un accident. Je me sens aussi portée par une lame de fond. »

      Autre discours fort, celui du comédien Swann Arlaud, qui a rendu hommage aux victimes de l’affaire de pédocriminalité dans l’Église – affaire portée devant la justice. « Quelle fierté de faire partie de ce film, vraiment », a-t-il déclaré sur scène, en rappelant que « par deux fois on a essayé d’empêcher la sortie du film ». Il a salué les « trois personnages qu’on interprète, qui existent vraiment. Ils s’appellent Alexandre, François, Pierre-Emmanuel. Ils ont subi des abus sexuels pendant leur enfance et c’est devenu des héros, parce qu’ils ont réussi à parler, à affronter le mensonge, le mépris […] et c’était une immense responsabilité d’avoir ça à jouer ».

      Après la cérémonie, les réactions de soutien à Adèle Haenel ont afflué sur les réseaux sociaux. À l’image de celle de l’écrivaine Virginie Despentes sur son compte Instagram :

      Sur Instagram également, Florence Foresti s’est dite « écœurée » par le César attribué à Polanski :

      « Qu’un mec recherché par Interpol puisse même recevoir une distinction, ça me dépasse »

      Vendredi soir, ce qui s’est déroulé hors de la salle Pleyel était tout aussi parlant. Alors que, à partir de 18 h 30, les invité·e·s de la cérémonie commençaient à affluer en tenue de gala, prenant des selfies sur le tapis rouge, des manifestantes féministes étaient rassemblées en face et s’époumonaient : « Polanski violeur ! »

      Trois heures avant l’ouverture de la cérémonie, les manifestantes avaient commencé à arriver au compte-gouttes place des Ternes, le lieu de rassemblement autorisé par la préfecture de police à 300 mètres de la salle Pleyel. Des pancartes contre « Violanski » ou dénonçant la « complicité » des Césars hérissaient les abords de la station de métro.

      Morgane, 35 ans, n’est pas dupe : elle se doute que d’autres actions auront lieu au plus près du tapis rouge mais préfère rester sur la place avec ses amis. « Je ne suis pas prête à aller en garde à vue ce soir. » Familière des mobilisations « contre le sexisme, la pédocriminalité et toutes sortes d’injustices », Morgane explique à Mediapart être venue témoigner « son soutien aux victimes » de Roman Polanski et souligner « le symbole » : « Je m’en fous qu’il soit pas là. Mais qu’un mec recherché par Interpol soit libre et puisse même recevoir une distinction » la dépasse. « Tout est politique, le cinéma aussi. »

      Camille, Poojarini et El, 17 et 18 ans, vont à la fac ensemble et se retrouvent régulièrement dans des manifs féministes, lycéennes ou interprofessionnelles. Comme beaucoup de participantes, elles disent leur admiration pour Adèle Haenel, preuve que « dans le cinéma français, ça commence à bouger ». Elles ont puisé les ressorts de leur engagement féministe « dans le quotidien », explique Poojarini, lassée de « réfléchir à comment s’habiller parce qu’il ne faudrait pas qu’on voie un téton par transparence » ou de « garder ses clés entre les doigts » quand elle rentre chez elle.

      À quelques mètres des trois jeunes femmes, un homme âgé s’en prend verbalement à d’autres militantes. « Moi je suis féministe, mais vous, vous êtes des racistes des hommes. Il y a des fanatiques chez les femmes, vous êtes enfermées dans votre idéologie. — Cassez-vous. — Je suis chez moi, vous êtes des fachos. — Va te noyer dans un verre d’eau. » Les manifestantes tournent le dos à l’importun, qui finit par quitter les lieux.

      L’une des coordinatrices du collectif #NousToutes dans les Yvelines – elle s’appelle aussi Morgane – se dit « assez satisfaite » de ce rassemblement qui « donne le ton de l’année » avant le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, et une « nouvelle marche » prévue pour le mois de novembre. « Les deux dernières années ont été importantes », estime-t-elle, citant comme exemple l’entrée du mot féminicide dans le langage courant. Derrière elle, un porte-voix scande : « Victimes, on vous croit ! », pendant que la manifestation se déplace vers le barrage de gendarmes mobiles.

      Malgré la présence policière, il est encore facile de circuler de la place des Ternes à l’avenue Hoche, en longeant les barrières installées pour protéger le tapis rouge des César. Sur ce boyau de trottoir se croisent des couples élégants en tenue de soirée, déterminés à entrer dans la salle Pleyel, des riverains huppés promenant leur cocker comme tous les soirs et de sincères curieux qui espèrent apercevoir quelques acteurs français par les trous d’une bâche.

      Près de l’entrée « officielle » de la cérémonie, l’ambiance est à la conspiration. Les féministes se cherchent du coin de l’œil, se reconnaissent et se mettent en position pour les actions prévues. Vanessa, piercing dans le nez et souci de discrétion en tête, nous glisse qu’elle fait partie de « l’équipe au sol », tout en essayant de ne pas se faire repérer par les CRS. Plus que quelques minutes avant que les militantes ne craquent des fumigènes et ne se fassent repousser loin du tapis rouge dans un nuage de lacrymogènes.
      À 19 heures pile, le collectif La Barbe envoie une vidéo à un millier de personnalités du cinéma dont elles ont récupéré le numéro de portable, espérant les atteindre jusqu’à l’intérieur de la salle Pleyel, où il leur était impossible de se glisser. Le contraste entre le « on » et le « off » de la cérémonie devient saisissant. D’un côté de la rue des manifestantes touchées par le gaz toussent encore. Deux d’entre elles, acculées dos au mur par des policiers casqués, continuent à donner de la voix. Juste en face, les invités des César font la queue en silence, sous l’œil des clients des terrasses alentour.

      À l’intérieur de la salle Pleyel, c’est une tout autre ambiance. Dans les travées du cocktail qui précède la cérémonie, Polanski ne semble pas à l’ordre des discussions. Coupe de champagne à la main, on prend des selfies, on parle cinéma et on se demande des nouvelles.

      À l’extérieur, deux manifestations, l’une côté Ternes et l’autre côté Hoche, encerclent désormais la cérémonie. Un petit groupe, portant une banderole « César de la honte », est vite raccompagné hors du périmètre. De la musique douce émane du tapis rouge, effleuré de loin par les slogans : « Polanski violeur, cinéma coupable », « Le kérosène, c’est pas pour les avions, c’est pour brûler, violeurs et assassins », « Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère ».

      Charlotte, 21 ans, étudiante en cinéma à Paris III, manifeste pour « la première fois depuis longtemps ». Les débats qui ont entouré la sortie de J’accuse lui ont donné envie de s’y remettre. « Le cinéma est un microcosme qui permet de voir le macrocosme. Les mêmes mécanismes que dans l’entreprise s’appliquent, mais en plus visible. »

      Quand la cérémonie commence, à 21 heures, il ne reste plus que quelques dizaines de manifestantes sur l’avenue de Wagram, repoussées d’un endroit à un autre et finalement encerclées par les camions de police. Privées de sortie pendant un quart d’heure, elles peuvent ensuite se disperser. Certaines rejoignent un peu plus tard les abords du Fouquet’s, où se retrouvent les vainqueurs.

      Cette nuit des César a révélé combien une partie du monde du cinéma évoluait hermétiquement, séparé du reste de la société et des débats qui la traversent. « D’un point de vue politique et médiatique, la France a complètement raté le coche » sur #MeToo, expliquait Adèle Haenel quelques jours plus tôt dans son entretien au New York Times. Elle ne se doutait sans doute pas à quel point.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/290220/cinema-francais-la-nuit-du-deshonneur?onglet=full

      @tintin mais sans beaucoup d’images et liens...

    • Le vrai “J’accuse” c’est ce texte de Despentes, pas le film de Polanski.

      Tout est dit.

      https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212

      Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. En prime, il vous faut le silence de victimes.

    • Dommage pour le titre et le commentaire de Valeurs Actuelles, mais voici le discours d’Aïssa Maïga à la cérémonie des César 2020 :
      https://www.youtube.com/watch?v=YSt70CgXGUM

      On a survécu au whitewashing, au blackface, aux tonnes de rôles de dealers, de femmes de ménages à l’accent bwana, on a survécu aux rôles de terroristes, à tous les rôles de filles hypersexualisées... Et en fait, on voudrait vous dire, on ne va pas laisser le cinéma français tranquille.

      #Aissa_Maiga #Césars

  • #Pour_Sama

    #Waad_al-Kateab est une jeune femme syrienne qui vit à Alep lorsque la guerre éclate en 2011. Sous les bombardements, la vie continue. Waad tombe amoureuse, se marie avec Hamza et donne naissance à sa fille, Sama. Elle filme au quotidien les #pertes, les #espoirs et la #solidarité du peuple d’Alep. Son mari médecin sauve des centaines de vies dans un hôpital de fortune. Le couple est déchiré entre la protection de leur enfant et leur combat pour la #liberté.


    https://www.youtube.com/watch?v=WGp7C79Pvzg

    #film #documentaire #film_documentaire #Alep #guerre #vie #bombardements #hôpital #Syrie #révolution #résistance #ville #ville_en_guerre #témoignage #siège

  • ‘Self-partnered’ Emma Watson is right : we need more ways to be single | Brigid Delaney | Film | The Guardian
    https://www.theguardian.com/film/2019/nov/06/self-partnered-emma-watson-is-right-we-need-more-ways-to-be-single
    https://i.guim.co.uk/img/media/3d913711364a7515f23e80e39b000896a88c6f98/0_72_3070_1842/master/3070.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    When Emma Watson described herself as “self-partnered” in an interview with British Vogue this week, the term was met with a mixture of ridicule and praise. Predictable masturbation jokes were made.

    Like Gwyneth Paltrow’s use of the phrase “conscious uncoupling” to describe her separation from her husband Chris Martin, or Mark Ronson’s recent (albeit accidental) announcement that he was “sapiosexual” (attracted to intelligence before appearance), any deviations from the limited language we have around relationships is met with mockery.

    And then there is what Emma Watson described. “If you have not built a home, if you do not have a husband, if you do not have a baby, and you are turning 30, and you’re not in some incredibly secure, stable place in your career, or you’re still figuring things out ... There’s just this incredible amount of anxiety,” said the Ivy League-educated UN ambassador and Bafta winner, in what some have pointed out is a telling sign of the times. “It took me a long time, but I’m very happy [being single]. I call it being self-partnered.”

    Je ne suis pas très fan de la survalorisation revendicative (j’édite, je ne sais pas comment dire) de modes de vie marginaux (anarchisme du mode de vie) mais pourquoi s’empêcher de nommer des attitudes qui existent ? Et surtout je découvre la position d’Emma Watson, cette manière féministe de revendiquer d’être une femme #célibataire, #seule, libre et ça lui va très bien ! @mona dans Sorcières a montré comment cette indépendance était perçue comme menaçante, ça expliquerait la haine et le sarcasmes déchaînés contre Watson sur les réseaux.

  • Harvey #Weinstein came off badly from his surprise appearance - but the audience came off worse | Steve Rose | Film | The Guardian

    https://www.theguardian.com/film/2019/oct/25/if-harvey-weinstein-was-testing-the-waters-he-got-his-toes-burnt

    Just amazing that is possible.

    https://i.guim.co.uk/img/media/7953bd2ffa1276e246a4194ea706c0f21c899554/298_294_3217_1930/master/3217.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    It is likely to become a drama school improv scenario for decades to come: you’re about to do your standup comedy set at an event for young actors when Harvey Weinstein walks in and sits down. What do you do? Walk out in protest? Perform a citizens’ arrest? Hide the potted plants?

    For better or worse, comic Kelly Bachman found herself in exactly this situation on Wednesday when Weinstein, who is out on $1m bail ahead of his impending rape trial in January, shuffled into the Actors’ Hour, a small “speakeasy” on New York’s Lower East Side. He installed himself at a table and was soon surrounded by a small entourage (described as “younger women and older men in suits”). Bachman, who was up to perform, later confessed she’d had nightmares about spotting Weinstein in her audience. But if this was some kind of audition-by-fire, she passed with flying colours.

  • Sur FB « Ju Ef » réagit à louverture de l’exposition DAU (immersion dans l’univers soviétique) :

    https://www.dau.xxx

    J’ai vu, dans mes contacts, plusieurs partages dithyrambiques sur DAU, un projet gigantesque de film/installation artistique à mi chemin entre la télé réalité, le théâtre immersif et l’expérience totalitaire.

    En gros DAU c’est le projet d’un réalisateur qui s’appelle Khrzhanovsky, qui semble disposer d’un pouvoir et de moyens illimités. Il a créé un set de tournage en Ukraine, reproduisant une ville, truffée de caméras cachées, et dans laquelle, pendant 3 ans, 400 personnes ont vécu en immersion dans une imitation de système totalitaire.

    Les images produites vont être diffusées à Paris en étant intégrées à une sorte de spectacle immersif aux théâtres du Chatelet et de la Ville. Pour les visionner il faut remplir une demande de Visa qui pose des questions intimes, payer cher et s’engager à rester entre 6h et 24h à l’intérieur du dispositif.

    J’ai evidemment d’abord été intrigué par ce projet qui semble hors normes, mais plusieurs choses, dans les articles (très positifs) que mes contacts partageaient, m’ont rapidement gênées.

    Dans plusieurs de ces articles, il était fait mention, au détour d’une ligne, comme si ça n’etait qu’un détail, de travail gratuit, d’autoritarisme du réal, de crises de folie filmées, etc..
    Cela m’a alarmé et s’est ajouté à la méfiance que j’avais déjà à l’idée que des privilégiés, en France, payent pour se donner le frisson de la dictature. Je me suis donc un peu plus renseigné.

    Il ne m’a pas fallu aller bien loin. Il est extrêmement facile de trouver sur internet des descriptions plus approfondies des conditions dans lesquelles le tournage a été réalisé et sur la personnalité du réalisateur.

    Ce que j’ai pu lire est si horrible, d’une telle atteinte aux conditions de travail (et pour certaines à la santé le mentale) des personnes filmées, le réalisateur, quant à lui, d’une telle misogynie, d’un tel sadisme, que je ne comprends pas que quiconque (et à fortiori des QUEER FEMINISTES) envisagent d’y participer en filant du fric pour le projet sous prétexte de ne pas rater cette ’’œuvre d’art hors normes’’.

    Déjà en fouillant un peu on trouve très rapidement beaucoup plus de détails sur les conditions de travail des personnes qui ont participé au tournage.

    Immersion des travailleur.euses type télé réalité, avec consentement vicié car beaucoup qui ne savent pas exactement à quoi iels participent, pour combien de temps, comment les images vont être utilisées, et exactement où sont les caméras et les micros.
    Travail gratuit ou sous-payé.

    Quand ce travail est payé : RETENUES SUR SALAIRES COMME PUNITION si on ne suit pas à la lettre les règles folles et arbitraires qui passent par la tête du réal. Licenciements abusifs sur simple caprice du réalisateur, ou si vous perdez votre santé mentale à cause des conditions de travail. Participant.e.s au tournage qui développent du PTSD. Etc...

    A cela s’ajoute la personnalité du réalisateur qui semble être mégalomane, sadique, misogyne et un prédateur sexuel qui harcèle et humilie les femmes autour de lui, ou arrive à ses fins avec elles en usant de son pouvoir.

    Voici des extraits d’un article abominable (relayé par Trax magazine comme l’article de référence, on croit rêver) pondu pour GQ par un certain Michael Idov, un type dont on ferait bien de se rappeler pour ne plus jamais le lire et changer de trottoir quand on le croise dans la rue. Cet article est un bon exemple de ce que les féministes nomment la culture du viol. On se dit à sa lecture qu’on devrait boycotter DAU mais aussi se torcher le cul avec GQ.

    L’article est très difficile à lire car l’auteur, tout en dévoilant un liste de comportements abusifs de la part du réalisateur, ne cache pas son admiration pour ce ’’génie’’. Il décrit des scènes qui sont clairement du harcèlement sexuel avec un ton léger comme si il s’agissait d’anecdotes croustillantes qui montrent à quel point Khrzhanovsky est de ces doux dingues qui font les grand artistes (hommes).

    Morceaux choisis :

    Le Real parlant à la troisième personne d’une actrice présente, comme si elle n’était pas là :

    "Tear off her eyelashes," he says without breaking stride. « She looks like an intellectual whore. »

    « Well, that was the idea ! » the makeup artist yells to his back.

    « Sure, » says Khrzhanovsky, pivoting on one heel like an ice dancer.

    "But try to make her look less whorish. Impossible, I know."

    Misogynie et licenciements abusifs :

    ’’People come and go in disorienting waves. When Khrzhanovsky likes someone—more often than not a young woman—he offers them money and an important-sounding title at once. When someone rubs him the wrong way, he fires them midshot.’’

    Accrochez vous, ici le réalisateur rencontre une aspirante participante au projet (il les choisis notamment si elles sont physiquement à son goût) en tête à tête. Il la prive de sommeil et lui pose des questions d’ordre sexuel. Il la traumatise (elle tremble de dégoût) et la recale....
    Wouah TROP ARTY !

    "There they talked for two hours more, until 3 a.m., this time in private. The questioning quickly switched from art to sex. When did you lose your virginity ? Can you come up to a guy in a club and fuck him without finding out as much as his name ? Are any of your friends whores ? ("I couldn’t understand whether he meant professionals or just slutty," Yulia says. « By that time, I was well into my second sleepless night. I just wanted it all over with so I could go to sleep. »)
    The director wouldn’t make an actual move—that wasn’t his style—but clearly expected her to throw herself at him. « When I got out, » remembers Yulia, « everyone was like, ’Did he ask you about sleeping with other women ?’ That seemed to be an important part of his interview process. » In the morning, when she saw Khrzhanovsky, she started uncontrollably shaking with disgust. Soon after, an assistant curtly told her to leave : "You and Ilya have very differing outlooks on life."

    La puissance créatrice de l’artiste est liée à sa puissance virile sexuelle (que des esprits chagrins appelleraient un comportement de prédateur sexuel) :

    (Parlant de la biographie de Khrzhanovsky)

    ’’A few short years later, he was a dedicated club kid and one of Moscow’s premier pickup artists. The legends of his exploits still make for party-chat fodder. One friend recalls the 16-year-old Ilya approaching strange women, on a dare or a bet, and saying in his soft voice, « Come suck me off in the bathroom. » (It somehow sounds even worse in Russian.) And they would. Some of them, anyway. Khrzhanovsky hit on everyone. It cost him friendships. But it also got him laid, again and again. "His main driving force in life is crippling, animal lust,"

    On dirait le club Med :

    "Some say they’d happily work with Khrzhanovsky again, others claim something akin to PTSD. « It’s almost slavery, » writes one former crew member in a blog. "But Ilya managed to make everyone think they were part of something truly great."

    Pas de surprise que ce journaliste assiste à tout cela sans s’en insurger puisque lui-même semble être bien miso. Le voici entrain de parler d’une participante qui lui montre la chambre dans laquelle elle vit sur le tournage :

    ’’It’s an intensely erotic and odd moment, this tiny pet showing off her cage.’’

    Bref, cet article est édifiant car bien qu’il essaye de dresser un portrait positif de cette œuvre et du réalisateur il ne parvient pas à cacher tous les manquements aux droits du travail et aux droits humains sous le prétexte de l’art et de l’expérience sociale.

    On va me dire que j’ai rien compris que c’est justement la beauté, la profondeur du truc, qu’en reproduisant un climat totalitaire le réalisateur brouille les pistes entre fiction et réalité, le jeu et la vie, blablah. Osef, aucun de vos concepts artistiques ou philosophiques fumeux de pseudos intellectuels se branlant mutuellement la nouille ne justifie la torture d’être humains ou d’animaux.

    Et marre de donner du pouvoir, du fric, de la légitimité à des mecs comme Khrzhanovsky en cachant leurs comportements de prédateurs sexuels sous la qualification de ’’génies’’

    C’est à mon sens extrêmement alarmant que des gens partagent et fasse la com’ de DAU, sans s’interroger un peu plus au delà de l’aspect fascinant du truc.

    Cela me semble inconcevable et indécent qu’on puisse envisager de refiler ne serait-ce qu’un centime à ce projet. D’autant plus en se drappant de bonne conscience, en se disant qu’on participe d’une expérience artistique historique et avant gardiste. Sans avoir l’honnêteté de reconnaître que si vous allez, en toute connaissance de cause, aux représentations à Paris, ça sera uniquement pour votre gratification personnelle, au mépris des conditions qui ont permis l’existence de l’oeuvre.

    À ce prix là, si vous voulez vous immerger dans un spectacle grandeur nature fignolé dans ses moindres détails par des travailleur.euses exploitée, allez à Disneyland. Au moins les employé.e.s y sont quand même payé.e.s.

  • The achievement of Schindler’s List - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2018/12/07/list-d07.html

    #Steven_Spielberg’s #Schindler’s_List opened in movie theaters 25 years ago. It went on to win Best Picture, along with six other honors, at the Academy Awards in March 1994.

    The film, in a restored version, is being re-released this week and shown in selected theaters in the US. We are posting below the review that was published in the International Workers Bulletin, a forerunner of the World Socialist Web Site, on January 10, 1994.

    In a recent interview with NBC News, Spielberg expressed his deep concern about the current rise not only of anti-Semitism, but of “xenophobia” and “racism.” He suggested that “this may be the most important time to re-release this film, possibly now is even a more important time to re-release Schindler’s List than 1993, 1994, when it was initially released. I think there’s more at stake today than even back then.”

    –------

    Schindler’s List at 25: looking back on Spielberg’s defining Holocaust drama | Film | The Guardian
    https://www.theguardian.com/film/2018/dec/06/schindlers-list-25th-anniversary-steven-spielberg-holocaust

    A big-screen rerelease leads to a re-examination of the 1993 Oscar winner which had a profound effect on critics and audiences

    Pamela Hutchinson
    @pamhutch

    Thu 6 Dec 2018 08.00 GMT
    Last modified on Thu 6 Dec 2018 16.25 GMT

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    ‘For Spielberg, telling Schindler’s story was a tool to combat ignorance, but it is work that continues.’
    ‘For Spielberg, telling Schindler’s story was a tool to combat ignorance, but it is work that continues.’ Photograph: Allstar/Cinetext/Universal

    Twenty-five years ago, Steven Spielberg brought out two of his best movies, in a matter of months. The films were poles apart in style and subject matter, and the process of completing one while shooting the other left the director exhausted and emotionally ragged. In spring 1993, Spielberg was in Poland, recreating the terror of the Kraków ghetto and the Kraków-Płaszów concentration camp for Schindler’s List by day, and each night he was calling Industrial Light & Magic in California to oversee the special effects for the dinosaurs in Jurassic Park. Spielberg’s friend Robin Williams would call him up once a week to tell him jokes for 15 minutes at a time and release the tension.

    #shoah

    • In a recent interview with NBC News, Spielberg expressed his deep concern about the current rise not only of anti-Semitism, but of “xenophobia” and “racism.” He suggested that “this may be the most important time to re-release this film, possibly now is even a more important time to re-release Schindler’s List than 1993, 1994, when it was initially released. I think there’s more at stake today than even back then.”

      Donc selon Spielberg la meilleure parade contre la montée de l’antisémitisme et de la xénophobie c’est de ressortir sa grosse merde révisionniste. On peut penser différemment. Mais j’ai bien compris que cela sera de peu de poids.

  • Where are the brown people? Crazy Rich Asians draws tepid response in Singapore | Film | The Guardian
    https://www.theguardian.com/film/2018/aug/21/where-are-the-brown-people-crazy-rich-asians-draws-tepid-response-in-si

    It has been heralded as a milestone for representation of Asian people on screen, the first Hollywood blockbuster to feature an all-Asian cast in 25 years.

    But Crazy Rich Asians, which raked in $26.5m (£21m) at the US box office over the weekend, has proved polarising among the community it is supposed to represent, many of whom have said it perpetuates racist stereotypes and presents a single version of Asia that is “palatable” for Hollywood audiences.
    ’We’re part of a greater movement’: Hollywood finally gives Asian stories a spotlight
    Read more

    The film, set in the opulent world of Asia’s hyper-wealthy in Singapore, is an adaptation of a popular book by Kevin Kwan. The story follows a New York University professor who flies to Singapore to meet her boyfriend’s family, only to discover they own one of Asia’s largest fortunes. A whirlwind of wealth, champagne, extravagant parties and designer handbags follows.

    The film has been praised by critics, both for challenging the norms of Hollywood, where Asian characters are few and far between, and often played by a non-Asian actor, but also for being a highly enjoyable “glimpse through the curtains at an intensely insular world, the 1% of the 1%”.

    #film #singapour

  • Le Guardian, jaloux du rôle pionnier du Monde dans ce domaine, a enfin trouvé quelqu’un du cinéma pour porter le flambeau anti-#Metoo. Un qui a trouvé en plus super malin de dénoncer ça sur le thème de la « chasse aux sorcières »…

    Michael Haneke : #MeToo has led to a witch hunt ’coloured by a hatred of men’
    https://www.theguardian.com/film/2018/feb/12/michael-haneke-metoo-witch-hunt-coloured-hatred-men

    Michael Haneke has become the latest figure to criticise the #MeToo movement against sexual assault and harassment in the film industry, arguing that it has instigated a “witch hunt” that “should be left in the Middle Ages”.

    The Austrian film-maker, two-time winner of the Palme d’Or at Cannes, made his concerns known during an interview with Austrian newspaper Kurier, later reported by Deadline. “This new puritanism coloured by a hatred of men, arriving on the heels of the #MeToo movement, worries me,” he said. “As artists, we’re starting to be fearful since we’re faced with this crusade against any form of eroticism.”

    While Haneke noted that any act of “rape or coercion” should be punishable, he said that “this hysterical pre-judgment which is spreading now, I find absolutely disgusting. And I don’t want to know how many of these accusations related to incidents 20 or 30 years ago are primarily statements that have little to do with sexual assault.

    “This has nothing to do with the fact that every sexual assault and all violence – whether against women or men – should be condemned and punished. But the witch hunt should be left in the Middle Ages,” he added.

    • Le Guardian se réfère donc à cet article de « Deadline » (des fois que tu connaisses) : Michael Haneke On MeToo : “Witch Hunt Should Be Left To The Middle Ages”
      http://deadline.com/2018/02/michael-haneke-metoo-witch-hunt-comments-1202285106

      Oscar and double Palme d’Or winner Michael Haneke has become the latest prominent European artist to lament what he calls a “witch hunt” in the wake of the #MeToo movement. Speaking with Kurier, the Austrian filmmaker said there is no question that “any form of rape or coercion is punishable… But this hysterical pre-judgment which is spreading now, I find absolutely disgusting. And I don’t want to know how many of these accusations related to incidents 20 or 30 years ago are primarily statements that have little to do with sexual assault.”

    • Lequel Deadline tire ses citations d’une interview autrichienne de « Kurier » : Michael Haneke : "Hexenjagd im Mittelalter belassen"
      https://kurier.at/kultur/michael-haneke-hexenjagd-im-mittelalter-belassen/310.169.980

      Glauben Sie nicht, dass es neuerdings eine Tendenz gibt, Tabus wiederaufzubauen, etwa in der Folge der #MeToo-Debatte?

      Oh Gott, fragen Sie mich nicht danach. Als Mann sollte man zu diesem Thema ja kaum mehr etwas sagen. Natürlich finde ich, dass jede Form von Vergewaltigung oder Nötigung zu ahnden ist. Das ist ja gar keine Frage! Aber diese Vorverurteilungshysterie, die jetzt um sich greift, finde ich absolut degoutant. Und ich möchte nicht wissen, wie viele dieser Anklagen, die sich auf Vorfälle vor 20 oder 30 Jahren beziehen, in erster Linie Abrechnungen sind, die mit sexuellen Übergriffen nur wenig zu tun haben.

    • Il y connaît rien en sorcières Haneke. La chasse aux sorcières c’était à la renaissance et pendant le Maccarthysme.
      Ca m’étonne pas de lui.
      Cette confusion entre érotisme et harcelement sexuel est typique de la culture du viol. Ces derniers jours j’ai fait lire à Amélie pas mal de textes sur la littérature libertine du XVIIIeme d’un point de vue féministe : comme par exemple celui ci https://imaristo.hypotheses.org/166

      Cette littérature se caractérise par

      un monde où la gloire des hommes s’acquiert par la conquête des femmes, et où les femmes ne sont jamais que des proies[3] au service de ce jeu faussé de la séduction.

      #fraternité #érotisme #culture_du_viol #domination_masculine #male_tears