Société coopérative et participative — Wikipédia

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  • Une #entreprise sans #hiérarchie, c’est possible
    http://reporterre.net/Une-entreprise-sans-hierarchie-c-est-possible

    La coopérative rennaise Scarabée Biocoop a mise en place un système de gouvernance partagée nommé l’holacratie. Le fonctionnement est plus efficace et de nombreux salariés apprécient leur autonomie. Mais tout n’est pas facile dans le monde de l’organisation horizontale.

    • « Il y a des gens pour qui le passage à l’holacratie est plus facile que pour d’autres »,

      (..)

      Elle identifie deux profils particulièrement vulnérables : « les anciens directeurs qui ont du mal à lâcher les manettes » et « les gens qui n’arrivent pas à s’autonomiser ».

      On peut parler aussi des syndicats qui perdent ici leur raison d’être, et tout ceux qui n’auraient pas confiance dans ce nouveau modèle organisationnel.
      En effet le dialogue social ne passe plus par la négociation dans le rapport de force pouvoir/contre-pouvoir par des instances représentatives, il est directement intégré dans les cercles.

      #holacratie
      #sociocratie

    • Mettre en place l’holacratie pour augmenter la productivité des salariés et enrichir l’entreprise, voire les actionnaires... Les salariés sont-ils partants ? Ou faut-il aller au bout de la logique de la gouvernance partagée et contrôler collectivement l’outil de production en se transformant en coopérative, où chacun détient une part du capital ?

      Dans le schéma théorique ultime, « actionnaire » n’est plus un statut, un privilège, mais une fonction, comme les autres fonctions de l’entreprise.
      C’est une fonction d’investisseur/administrateur/stratège qui gère les ressources capitalistiques de l’entreprise.
      Comme les autres fonctions, elle devrait pouvoir se partager et se réguler par les cercles.
      [edit 30/05/2016 : c’est une fonction qui nécessite des compétences techniques, qui pourrait donc être rétribuée par un salaire et être révocable par la direction de l’entreprise -> on arrive au modèle de la scop ]

      Partager, ça signifie que certains membres de l’entreprise ne voudront pas assumer cette mission actionnariale, avec les risques et les contraintes qu’elle comporte. C’est pourquoi à mon avis ça devrait aller vers les scop à géométrie variable, car il est très difficile d’impliquer chacun de la même façon dans le projet..

    • en effet :)

      Le système holacratique fut développé en 2001 par Brian Robertson au sein de son entreprise de production de logiciels (Ternary Software) en vue de mettre au point des mécanismes de gouvernance plus agiles. En 2007, le Wall street journal lui consacre un article4. À ce moment, Brian Robertson commence à théoriser son approche qui sera désormais appelée "holacratie"5. En 2010, Brian Robertson publie la holacracy constitution qui définit les principes fondamentaux de la démarche. De nombreuses entreprises adoptent le modèle, comme Zappos, Danone ou encore Castorama6.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Holacratie

    • C’est relativement drôle (ou pas) de voir le capitalisme désormais déclarer « la structure hiérarchique a atteint ses limites ».

      On parle bien ici d’« amélior[er] l’efficacité de la biocoop » et non pas les conditions de travail et de vie.

      Amusant aussi les « On passait beaucoup de temps en réunions » en parlant de l’ancien système, suivi quelques lignes plus bas par « [le responsable du rayon boucherie] regrette qu’il y ait « beaucoup de réunions » » en parlant du nouveau.

      J’aimerais bien savoir ce qu’il en est des salaires dans cette organisation, de la place de l’actionnariat, ou de la gestion des heures de travail.

      Pour travailler sans hiérarchie pour de meilleures conditions de vie (et parfois même une meilleure efficacité en effet de bord), ça fait plus d’un siècle qu’on en parle, et c’est mis en pratique dans beaucoup de cas : http://www.autogestion.coop/spip.php?rubrique2

      On peut se rapprocher aussi du réseau REPAS (http://www.reseaurepas.free.fr).

      J’avais beaucoup apprécié le reportage the Take aussi, sur la crise Argentine du début des années 2000.

    • Et le mouvement coopératif, qui oblige les salarié⋅e⋅s à être réellement propriétaires de leur outil / de leur collectif, car si on change la manière de travailler sans changer la propriété… on peut penser que ça ne suffit pas. Pas besoin d’avoir forcément de l’argent à mettre pour rentrer dans une SCOP déjà existante : un système de mini-retrait sur le salaire jusqu’à atteindre une certaine somme définie, et hop, tout le monde détient une partie.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_coop%C3%A9rative_et_participative

      Après ça ne suffit pas hein, ce n’est qu’une condition (participer à la propriété), car on peut toujours y garder des rôles très définis. Donc SCOP + autogestion réelle en interne.

      #coopérative #autogestion

    • Commentaire un peu trolesque je préviens :

      J’ai creusé un peu le sujet et j’ai assisté à une présentation de la sociocratie par un de ses promoteurs français.
      Perso ça m’a fait une impression très bizarre dans la manière dont le système pousse à la création d’un consentement : dans les prises de décisions pour donner son avis il faut bloquer le flot du consensus et le dire face à tous et proposer une solution alternative ou se taire et dans ce cas on doit accepter la décision prise.
      Ça peut bien fonctionner entre égaux mais j’ai peur qu’en cas d’inégalité de status ou de caractère entre les personnes ça ne renforce le pouvoir de certain-e-s, tout en empêchant les autres de s’exprimer car officiellement ils ont eu leur tour de parole.
      Sociologie sauvage : ça m’a furieusement rappelé les mécanisme de fonctionnement de certaines sectes protestantes type Quaker, et ça renforce ma vision d’un fonctionnement où si « tu es avec nous ou contre nous ».
      Je comprends que l’idée plaise aux startup de même que la « méritocratie » : mal utilisé ça peut être un bon outil pour renforcer les hiérarchies naturelles tout en se donnant bonne conscience.

    • @rastapopoulos : effectivement il peut y avoir des scops très hiérarchiques donc il faut aussi une organisation qui permette une vraie prise de décision participative.
      J’apprécie le modèle de la sociocratie car il propose des outils délibérément destinés à minimiser les écueils connus des expériences démocratiques. Ainsi les élections sans candidat et la prise de décision par consentement cherchent à minimiser respectivement le « carriérisme politicien » (en considérant que tout le monde est candidat à tout, et en évitant la propagande des campagnes électorales), et la surreprésentation des « grandes gueules », des dominants (sexisme ou statut social). Tout le monde doit s’exprimer, et tout le monde surtout doit s’ECOUTER, ce qui est un exercice particulièrement difficile pour les dominants, mais ça s’apprend.

      @archiloque : oui on peut avoir cette impression en effet, j’avoue. Mais selon moi pour le moment cela reste le moins pire des systèmes que je connaisse en matière de démocratie participative.
      Il y a un apprentissage très fort à faire, ça ne se décrète pas en un jour :

      1- les participants doivent savoir s’écouter, maîtriser la communication sans jugement (donc rester factuel), gérer leurs émotions et être patients (vivre un désaccord en attendant sagement son tour de parole...), rester bienveillants (d’où le côté bisounours).
      Les cacas nerveux n’étant par définition pas recevables (une objection doit répondre à un cahier des charges quasi « professionnel »), il en résulte que normalement celui qui formule une objection n’est pas mal reçu, il contribue à améliorer le choix final.

      2- chaque cercle doit avoir un « facilitateur » compétent, c’est à dire un modérateur complètement neutre qui joue vraiment le rôle d’arbitre. C’est purement technique, il ne doit pas quasiment pas écouter le fond de la discussion (pour ne pas être influencé par son parti pris), mais la forme, pour s’assurer que les règles sont parfaitement respecter (écoute, validité des objections, temps de parole, respect total de ceux qui s’expriment, etc.. empêcher les grandes gueules/dominants de nuire, de prendre l’ascendant sur les autres et fausser les débats). Un peu comme un arbitre de foot, ou un magistrat qui doit appliquer le droit au delà de ses convictions personnelles..

      Oui, c’est sans doute utopique, mais vu l’état du monde, vu ce qu’on voit en système autocratique (entreprises) ou en démocratie représentative (Vè République Française au hasard..), ça vaut le coup d’essayer je trouve..

    • @intempestive :

      Je découvre cette notion d’holacratie. Première interrogation : quelle différence d’avec l’autogestion ? Se concentrer sur un meilleur #management, sans remettre en question le #capitalisme dirait-on.

      Complètement, d’ailleurs ça ne me surprend absolument pas de voir une biocoop mettre ce truc en place étant donné que le premier promoteur d’holacratie en France c’est la secte des Colibris et que leurs accointances anthroposophes rapprochent forcément ces deux structures.

      Du coup @archiloque vise plutôt juste quand iel dit :

      ça m’a furieusement rappelé les mécanisme de fonctionnement de certaines sectes protestantes type Quaker, et ça renforce ma vision d’un fonctionnement où si « tu es avec nous ou contre nous »