Biotrial se doutait-il que l’hospitalisation de Guillaume Molinet, le 10 janvier, l’un des huit volontaires participant à un essai clinique, était liée à la molécule testée ? Le centre rennais a toujours soutenu que l’état du patient ne pouvait le laisser penser. Or, Mediapart a publié, hier, la lettre du médecin de garde de Biotrial ayant fait hospitaliser au CHU de Rennes le volontaire morbihannais qui décédera une semaine plus tard.
Il y détaille les symptômes du volontaire 2 508 : troubles visuels, difficulté à parler, maux de tête importants... Et ajoute : « Cette symptomatologie est possiblement en lien avec le produit administré. Merci de bien vouloir apporter un avis neurologique et effectuer les examens complémentaires nécessaires. »
En février, dans son rapport provisoire, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait déjà évoqué ce courrier et ce « lien possible » entre la molécule testée (pour le compte du laboratoire portugais Bial) et « l’état majeur » du patient. La lettre publiée par Mediapart, rédigée par le médecin de garde de Biotrial, mentionne effectivement « un état ébrieux majeur ».
Dans sa réponse à l’Igas, fin avril, le centre rennais écrivait pourtant qu’il n’était « nullement question, dans la lettre de transfert, comme le prétend la mission de l’Igas, d’un « état majeur ». Et d’ajouter : « L’intensité « modérée » constatée par le médecin de garde au moment de l’hospitalisation ne permettait pas de qualifier cette occurrence comme étant, à ce stade, un événement indésirable grave. »