Reporterre

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  • #Total en #Ouganda : les opposants subissent #arrestations et pressions

    Le projet #Eeacop se retrouve de nouveau sous le feu des critiques. Dans son rapport « Working On Oil is Forbidden : Crackdown Against Environmental Defenders in Uganda » (https://www.hrw.org/report/2023/11/02/working-oil-forbidden/crackdown-against-environmental-defenders-uganda), publié le jeudi 2 novembre, l’ONG Human Rights Watch dénonce les pressions et les arrestations arbitraires dont seraient victimes des défenseurs de l’environnement et des activistes ougandais opposés au projet d’oléoduc en Afrique de l’Est. Selon les auteurs du rapport, au moins trente manifestants et défenseurs des droits humains, dont beaucoup d’étudiants, ont été arrêtés à Kampala et dans d’autres régions de l’Ouganda depuis 2021.

    Pour réaliser ce travail, l’ONG a collecté les témoignages de 31 personnes, dont 21 activistes anti-Eacop en Ouganda. « [La police] me posait des questions sur le pétrole… À un moment donné, ils me traitaient de terroriste, de saboteur des programmes gouvernementaux…. À la fin, ils ont écrit sur le document de libération sous caution : attroupement illégal », raconte Maxwell Atuhura, défenseur de l’environnement, arrêté à Bullisa en 2021.

    Le mégaprojet du groupe français comprend le #forage de 419 #puits dans l’ouest de l’Ouganda, dont un tiers se situent dans le #parc_naturel de #Murchison_Falls. En plus des dégâts sur la #biodiversité du pays, « plus de 100 000 personnes en Ouganda et en #Tanzanie perdront leurs #terres à cause de l’#exploitation_pétrolière », rappelle l’ONG. Dans une lettre du 23 octobre à Human Rights Watch, #TotalÉnergies affirme ne tolérer « aucune attaque ou menace contre ceux qui promeuvent pacifiquement et légalement les #droits_humains dans le cadre de leurs activités ».

    https://reporterre.net/TotalEnergies-en-Ouganda-HRW-denonce-les-pressions-contre-les-opposants-
    #rapport #HRW #pétrole #TotalEnergies

  • #Titane, #lithium : l’#Europe ouvre « un open bar pour l’#industrie_minière »

    Plutôt que l’instrument d’une transition « verte », la future législation européenne sur les #matières_premières_critiques est une offrande aux industries polluantes, dénonce Laura Verheecke de l’Observatoire des multinationales.

    Reporterre — En quoi consiste la législation européenne sur les matières premières critiques, actuellement discutée ?

    Lora Verheecke — Cette #loi est pensée par la #Commission_européenne pour permettre à l’#Union_européenne (#UE) un approvisionnement plus conséquent et plus sûr en #minerais indispensables pour la transition « verte ». Ces minerais serviront à fabriquer les #capteurs, les #moteurs ou encore les #batteries des #voitures_électroniques, des rotors d’#éoliennes, des #panneaux_photovoltaïques

    En pratique, le texte prévoit un #soutien_financier pour ouvrir des mines hors de l’UE, avec très peu de contraintes pour les entreprises en termes de respect de l’environnement et des populations locales. Il permet aussi d’ouvrir plus de mines en Europe à travers le principe d’« #intérêt_stratégique_supérieur », c’est-à-dire en limitant les motifs d’objection juridique des populations, en reléguant les lois environnementales et démocratiques. Par conséquent, on consultera moins, plus vite et on pourra plus difficilement remettre en cause l’ouverture d’une mine.

    Le processus législatif en cours est très rapide — « le plus rapide de l’histoire » selon certains journalistes — et le brouillon de loi publié en mars par la Commission est aujourd’hui au stade final de discussions et compromis entre le Parlement européen et le Conseil, c’est-à-dire les États membres. Les deux institutions ont déjà arrêté leurs positions.

    Une fois leurs discussions achevées, la loi n’aura plus qu’à être votée par les États membres et le Parlement et elle deviendra loi partout dans l’Union européenne. Si le processus est si rapide, c’est qu’il y a encore peu d’attention publique et médiatique sur ce projet de loi et le soutien est large — mais pas entier — du côté des capitales européennes et des députés européens.

    Dans le rapport Du sang sur le Green Deal publié avec Corporate Europe Observatory (https://multinationales.org/fr/enquetes/du-sang-sur-le-pacte-vert/du-sang-sur-le-green-deal-comment-l-ue-sous-pretexte-d-action-clima), vous montrez comment cette loi, présentée comme favorable au climat, profite largement à l’industrie minière, pourtant « intrinsèquement sale ».

    On peut même affirmer que cette loi s’est transformée en un #open_bar pour l’industrie minière, sale, et celle de l’#armement, mortifère. Elle est le fruit d’un #lobbying soutenu et de longue date, notamment au sein d’un groupe de travail de la Commission, actif depuis les années 80 et qui compte comme membres de nombreuses entreprises telles que #Volkswagen, #Umicore — spécialisé dans la technologie des matériaux —, #Nokia et #Boliden, une entreprise minière suédoise.

    Sous couvert de garantir la #transition_écologique, les conséquences de cette loi seront donc potentiellement désastreuses : une mine est et sera toujours sale. En ouvrir une requiert de grandes quantités de terres, peut entraîner le déplacement de communautés.

    L’extraction des minerais de la terre implique une grande #pollution de l’#eau, des #sols et de l’#air, car cette extraction utilise de nombreux produits chimiques. C’est un réel #danger pour la #biodiversité : en 2019, 79 % de l’extraction mondiale de minerais métalliques provenait de cinq des six biomes les plus riches en espèces, dont les écosystèmes tropicaux forestiers.

    En #France, l’ouverture de la plus grande mine de lithium est prévue pour 2028, dans l’#Allier. Des organisations locales s’y opposent déjà pour éviter la pollution de leurs terres et leurs rivières et le secteur de la mine a été placé sous surveillance comme « site avec une contestation susceptible de se radicaliser à court terme » par les services du ministère de l’Intérieur.

    Parmi les groupes de pression, on retrouve des secteurs de la défense et de l’aéronautique, comme #Airbus ou #Safran. Comment ont-ils influé sur le processus de décision ?

    Airbus et Safran, mais aussi #Dassault, ont rencontré de nombreux décideurs politiques européens. Ils sont également membres de nombreuses associations d’entreprises et paient des agences de lobbying comme #Avisa_Partners pour supplémenter leur lobbying.

    De plus, les portes tournent [1] entre les entreprises de l’armement et l’Union européenne. En 2020, par exemple, l’ex-président de l’Agence européenne de défense est devenu lobbyiste en chef d’Airbus.

    Ces rencontres, études et événements et ces aller-retours leur ont permis de se faire des alliés au sein même de la Commission, au Parlement européen et dans de nombreux États membres. La Commission a même cofinancé une alliance sur les #matériaux_rares — dont #France_Industrie est membre — et créé un groupe d’experts dans lesquels les industriels de l’armement ont voix au chapitre.

    Tout ceci a mené à deux victoires majeures : premièrement, on ouvrira des mines dans le futur à la fois pour les #voitures_électriques, mais aussi pour des #missiles ; et deuxièmement l’extraction de certains minerais sera aidée financièrement et politiquement pour l’industrie de la défense, comme le titane.

    Ce #minerai est aujourd’hui classé stratégique, d’après l’UE, suite au lobbying de l’industrie de la #défense et de l’#aérospatial. Alors même qu’il n’est pas utile à la transition « verte ». Cette catégorisation était une des demandes du PDG de Safran auprès du vice-président de la Commission lors de leur rencontre en mai 2023.

    Pour résumer, la #défense et l’#aéronautique ont tout fait, donc, pour s’assurer que les métaux qui les intéressaient bénéficieraient du même soutien public et des mêmes déréglementations environnementales que ceux qui sont réellement utiles aux transitions climatique et numérique.

    Quel rôle a joué la France et le commissaire français #Thierry_Breton dans ce processus ?

    Les deux ont été des alliés très importants des industriels. M. Breton n’a pas hésité à se faire la voix de l’industrie de l’armement, en clamant notamment en mars 2023, lorsque la Commission européenne dévoilait le projet de loi : « Pas de batteries sans lithium, pas d’éoliennes sans terres rares, pas de munitions sans #tungstène… » Le #lobby européen des entreprises de la défense dira de M. Breton, en novembre 2021 : « Nous sommes très fiers et heureux de vous considérer comme "notre commissaire" ».

    C’est de ce même lobby que la France copiera d’ailleurs une partie de ses positions au Conseil — l’institution au sein de laquelle les États membres débattent. La France a d’ailleurs créé en novembre 2022 un #Observatoire_français_des_ressources_minérales_pour_les_filières_industrielles (#Ofremi), qui a d’ailleurs placé, dès son lancement, les difficultés d’approvisionnement du secteur de la défense au rang de ses priorités. L’Ofremi tient par exemple un discours similaire au PDG de Safran sur le titane.

    Est-il encore possible de sauver ce texte ?

    Ce texte est principalement débattu aujourd’hui dans la bulle européenne d’experts, avec des discussions qui se limitent à des considérations techniques. Il est temps d’avoir une discussion politique pour savoir sous quelles conditions ouvrir des mines et quelle doit être l’utilisation des minerais et terres rares. Nous devons nous poser la question des priorités d’usage. Ouvre-t-on des mines pour des 4x4 électriques lourds, pour des bus électriques ou pour des drones ?

    Il est nécessaire d’avoir une discussion politique sur les conséquences environnementales de notre transition dite verte. Aujourd’hui, ces discussions sont trop absentes du débat public européen. La loi ne mentionne pas la question de notre boulimie de consommation, d’une limite à notre demande en matériaux rares. Sous couvert de #Green_Deal et de transition « verte », on met de côté les nouvelles pollutions, émissions et atteintes aux droits de l’homme à venir.

    Notre chance, ce sont les élections européennes qui approchent : les députés seront de plus en plus réceptifs aux demandes des citoyens européens sur leur position sur ce texte. Certains États membres posent timidement la question de la réduction de notre consommation en minerais et terres rares, comme la Belgique, qui prend la présidence du Conseil en janvier. On peut pousser nos gouvernements à avoir cette position : plutôt qu’ouvrir des mines, ouvrons le débat sur la consommation de minerais.

    https://reporterre.net/Titane-lithium-l-Union-europeenne-ouvre-un-open-bar-pour-l-industrie-min
    #terres_rares #transition_énergétique #énergie #mines #extractivisme

  • Paysans, artisans : ils se battent pour une activité qui respecte les #sans-papiers

    En France, l’association #A4 aide des personnes migrantes à être régularisées en les accompagnant vers une activité agricole ou artisanale. Une démarche à rebours de l’immigration utilitariste prônée par le gouvernement.

    « Le but n’est pas de forcer l’installation, seulement d’ouvrir des portes », explique Habib, membre fondateur et salarié de l’#association_d’accueil_en_agriculture_et_artisanat (A4). Depuis 2022, l’organisation aide les personnes migrantes à être régularisées en les accompagnant dans le développement d’une activité agricole ou artisanale décente. Le tout, en préservant les #terres_agricoles au profit de la #paysannerie. Du 9 au 14 octobre, ses membres étaient réunis à La Demeurée, un lieu de création à Saint-Contest près de Caen (Calvados), pour faire le point sur une année et demie d’activité intense.

    L’association gère depuis mai 2023 une ancienne serre industrielle de 3 000 mètres carrés à Lannion (Côtes-d’Armor), mise à disposition par un agriculteur retraité. Omar [], originaire du Soudan, Marie [], Congolaise, et Uma Marka [*], venue d’Amérique du Sud, ont pu y lancer des expérimentations pour la culture de plantes exotiques et tropicales : cacahuètes, gingembre, pastèques, melons, ananas, dattes, etc. Mais l’avenir de cette ferme reste incertain, alors qu’un nouveau PLU est prévu pour 2025.

    « Soit la mairie décide de rendre la parcelle constructible et les serres seront détruites ; soit la parcelle reste agricole et d’autres perspectives peuvent s’ouvrir pour ce lieu », explique Marie. Pour éviter l’artificialisation de ces terres, l’association travaille sur d’autres projets : un #fournil_mobile pour vendre du pain et organiser des ateliers sur le levain, un atelier de #réparation_de_vélos, un lieu de rencontre pour les associations et collectifs locaux. Reste à savoir si cela suffira à faire pencher la balance. « C’est le même problème dans toute la #Bretagne : les terres se vendent à des prix affolants », soupire Tarik, membre fondateur d’A4.

    Outre Lannion, d’autres lieux ont été prospectés dans le #Limousin, en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, dans les départements de l’#Isère et de la #Drôme et à #Saint-Affrique, dans l’Aveyron. Un sixième « voyage-enquête » est prévu en Ariège en 2024. L’objectif est de « faire émerger un réseau de fermes et d’artisans complices » qui pourraient accueillir et embaucher les exilés dans de bonnes conditions, explique Gaël Louesdon, membre du collectif #Reprise_de_terres, qui conseille A4 dans sa recherche de #foncier_agricole.

    Au-delà, ces voyages sont des moments de « découverte des luttes en milieu agricole », insiste Marie. Logique, alors que l’idée de l’association est née dans le cadre des rencontres Reprise de terres, au printemps 2021 sur la zad de Notre-Dame-des-Landes.

    Cette démarche s’inspire des premières enquêtes ouvrières des XIXᵉ et XXᵉ siècles, basées sur des questionnaires remplis par les ouvriers eux-mêmes. Ces dernières visaient à améliorer les conditions de travail en dénonçant le capitalisme, le productivisme et l’exploitation ouvrière. « Seuls les travailleurs connaissent leurs conditions. Et quand on mène une enquête sur ses conditions de vie, on les transforme », explique Paul, membre de l’association et du collectif d’enquêtes militantes Strike.

    En parallèle, l’association travaille sur un guide juridique à destination des personnes migrantes et des artisans et agricultures qui souhaitent les aider. Ce gros projet devait occuper une bonne partie de la réunion de l’association à Caen.

    Savoir-faire et aspirations

    L’objectif est double. D’une part, lutter contre l’#accaparement_des_terres agricoles par l’agro-industrie, qui mobilise « la violence mais aussi les outils juridiques et le droit existants », selon Gaël Louesdon. Mais aussi respecter les savoir-faire et les aspirations des personnes exilées, à l’heure où le gouvernement favorise une « optique utilitariste » de l’immigration, insiste Élise Costé, juriste spécialisée en droit des étrangers et salariée de l’antenne caennaise de l’association de solidarité pour tous les immigrés (Asti).

    De fait, dans le projet de loi asile et immigration, dont l’examen commence ce lundi 6 novembre au Sénat, l’exécutif veut permettre aux #travailleurs_sans-papiers présents sur le territoire depuis trois ans d’obtenir un titre de séjour « métiers en tension » valide un an — une proposition rejetée avec vigueur par la droite et l’extrême droite.

    Cette dérive alimente, selon A4, des scandales d’embauche de travailleurs sans-papiers dans des conditions indignes. « Il faut casser la tentation de l’#agro-industrie d’exploiter des gens », plaide Tarik, qui évoque les entreprises bretonnes #Aviland et #Prestavic, respectivement poursuivies et condamnées pour traite d’êtres humains — en l’occurrence, de dizaines de travailleurs migrants sans-papiers.

    Pour toutes ses actions, l’association cultive l’#entraide et prône une organisation « d’égal à égal », sans distinction entre les aidants et les aidés. Parmi le noyau dur des dix membres les plus actifs d’A4, certains sont passés d’un statut à l’autre, comme Awad, garagiste à Paris devenu chauffeur pour les voyages-enquêtes, Amine, qui développe un projet d’agriculture et de vie en collectif avec des amis, ou encore Habib, soudeur spécialisé dans les fours à pain qui aspire à devenir écrivain. Une approche réparatrice pour des membres souvent éprouvés par leurs expériences passées. « Ça soigne les blessures, sourit Habib. Si ça continue comme ça, on peut changer le monde ! »

    https://reporterre.net/Paysans-artisans-ils-se-battent-pour-une-activite-qui-respecte-les-sans-
    #travail #régularisation #artisanat #agriculture #France #industrie_agro-alimentaire #conditions_de_travail

  • Israël transforme le sud du Liban en « ruines fumantes »
    https://reporterre.net/Israel-transforme-le-Sud-Liban-et-ses-oliviers-en-ruines-fumantes

    À Alma al-Chaab, village libanais frontalier d’Israël, les jardins fleuris des coquettes maisons ont été réduits en cendres fumantes. Reporterre s’y est rendu le 28 octobre : 45 000 hectares de terre avaient été brûlés en une seule journée [1]. « Israël met délibérément le feu à nos champs d’oliviers, d’avocats, d’orangers… C’est une tactique nouvelle qui vise les civils sans les tuer directement, dénonce Msgr. Maroun, curé du village principalement chrétien. Il ne reste déjà plus que 80 habitants sur 1 000, Israël veut nous faire partir. » Près de 30 000 civils auraient déjà fui le sud du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    […]

    Depuis une semaine, l’armée israélienne emploie une nouvelle tactique : mettre le feu aux forêts et aux bosquets méditerranéens du côté libanais de la frontière. Rendre les terres inhabitables, c’est s’assurer que les populations jugées indésirables les désertent.

  • « Ils ont heurté le safran pendant 45 minutes » : des orques attaquent et coulent un yacht en Méditerranée - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2023/11/06/ils-ont-heurte-le-safran-pendant-45-minutes-des-orques-attaquent-et-cou

    Cela fait plusieurs mois que les orques font la guerre aux bateaux dans le détroit de Gibraltar. La dernière rencontre a eu lieu mardi dernier, lorsqu’un yacht polonais nommé Grazie Mamma II a été attaqué par une meute d’orques pendant 45 minutes et a finalement coulé.

  • Les plantations et monocultures sont la « nature » du capitalisme, son horizon est l’agro-industrie hors sol
    https://ricochets.cc/Les-plantations-et-monocultures-sont-la-nature-du-capitalisme-son-horizon-

    Les plantations sont une forme d’extractivisme ancien, lié au colonialisme, et sont un des moteurs du capitalisme. Mais les plantations sont encore trop liées à l’imprévisible vivant et sujettes à perturbations. La production d’argent exige des modes de production du végétal monétisable encore plus contrôlés et clos... Plantation, par Sophie Chao Plantation, par Sophie Chao Comment penser et critiquer les plantations et les monocultures sans écraser les violences et les dominations faites aux humains (...) #Les_Articles

    / #Agriculture, #Le_monde_de_L'Economie, #Technologie

    https://www.terrestres.org/2023/11/03/plantation
    https://www.gouvernement.fr/actualite/la-french-agritech-au-service-de-l-innovation-agricole
    https://reporterre.net/En-Bretagne-la-biosecurite-tue-l-elevage-paysan
    https://reporterre.net/Agrivoltaisme-une-course-folle-qui-risque-d-epuiser-la-filiere

  • Un million de saumons infectés pourraient servir à l’alimentation animale en Islande
    https://www.courrierinternational.com/video/video-un-million-de-saumons-infectes-pourraient-servir-a-l-al

    “The Guardian” révèle des images exclusives de milliers de saumons malades, mourants ou déjà morts, dans un élevage en Islande. Euthanasiés, certains seront destinés à l’alimentation animale.

    Courrier international
    Publié le 3 novembre 2023

    Des dizaines de saumons flottent à la surface, certains nagent, d’autres sont morts, sur des images tournées par des militants à l’aide de drones. Comme l’explique The Guardian, “un grand nombre de poissons doivent être abattus prématurément” à Talknafjordur, dans les Westfjords, en Islande. Dans les deux fermes d’élevage d’Arctic Fish, contrôlée par la société Mowi, et d’Arnarlax, dirigée par la société SalMar, 12 enclos ont été identifiés comme infectés par le pou du saumon (Lepeophtheirus salmonis), soit près de 1 million de poissons.

    Le pou du saumon est un parasite qui se nourrit de la peau du poisson, provoquant des plaies ouvertes qui stressent et affaiblissent le système immunitaire de celui-ci. Dans les cas extrêmes, il peut provoquer une mortalité massive.

    Abattre “humainement” les saumons malades

    Les entreprises ont donc “pris la décision d’abattre humainement les saumons concernés, dont la consommation est interdite aux êtres humains”, ironise le quotidien britannique. Un navire spécialisé, le Hordafor III, a été envoyé de Norvège pour les euthanasier. Seul problème, tous ne seraient pas forcément infectés, selon l’entreprise. Ainsi, “une fois abattu, le poisson serait transformé en aliment pour animaux”, a affirmé Arnarlax. Une possibilité qui pose des questions sur les conséquences sanitaires potentielles.
    Dans un communiqué de presse publié le 27 octobre, l’une des deux fermes d’élevage, Arnarlax, a publiquement fait état du problème auquel elle était confrontée et a affirmé agir rapidement, rapporte IntraFish, média norvégien spécialisé dans l’industrie des produits de la mer. De son côté, la seconde ferme, Artic Fish, s’est exprimée dans un message publié sur Facebook : “Les conditions à Talknafjordur se sont rapidement détériorées, et il nous faut malheureusement du temps pour retirer le poisson touché.” La compagnie a affirmé s’efforcer de retirer le poisson le plus rapidement possible pour pouvoir assurer sa transformation en aliment pour animaux.

    “Une invasion jamais observée en Islande”

    Berglind Helga Bergsdottir, spécialiste des maladies des poissons au Mast (l’autorité alimentaire et vétérinaire islandaise), aurait déclaré, selon le Guardian, qu’“on n’avait jamais observé auparavant en Islande une invasion de poux aussi importante”. L’experte explique que le Mast enquête sur la cause de l’incident. Les autorités auraient autorisé l’utilisation d’un insecticide, mais celui-ci n’aurait pas tué tous les poux et l’épidémie aurait pris de l’ampleur.

    “En l’espace de deux ou trois semaines, le nombre de poux a considérablement augmenté.”

    L’agence envisage donc une potentielle mutation du pou du saumon. “Nous savons que les poux savent très bien s’adapter et que l’une des méthodes qu’ils utilisent pour cela est la mutation, en particulier avec les médicaments”, a détaillé la spécialiste au Guardian.

    Courrier international

    #saumon #pou_du_saumon #élevage_intensif #bon_appétit

  • #Composthumain : « Nous avons peur d’être mangés par des petits vers »
    https://reporterre.net/Compost-humain-Nous-avons-peur-d-etre-manges-par-des-petits-vers

    #Compost humain : « Nous avons peur d’être mangés par des petits vers »
    Compost humain :Nous avons peur d’être mangés par des petits vers

    #Terramation, #aquamation... Il est possible de faire des #funérailles non polluantes. En France, des freins culturels et économiques persistent pourtant, analyse Martin Julier-Costes, spécialiste de ces questions.

    Martin Julier-Costes est socio-anthropologue, spécialiste de la #mort et des rites funéraires, et chercheur associé au laboratoire de #sciences_sociales Pacte, à l’université Grenoble Alpes.

    • La notion même de #peur dans cette situation est assez cocasse.
      Mais, je le constate avec ma mère de 90 ans, il semble assez difficile de dissocier l’état actuel (vivant) de l’état futur (mort).
      Pour moi l’état de mort de l’individu ne signifie pas la fin de la vie, au contraire les micro organismes continuent de vivre dans le corps du mort (bien avant les « petits vers ») et le cycle du vivant se poursuit ainsi.
      Sauf si la #crémation vient l’interrompre.

  • Face à la folie du monde
    https://reporterre.net/Face-a-la-folie-du-monde

    Cela m’avait échappé, j’ai appris à l’occasion de cette audience que la représentante du ministère de l’Intérieur avait indiqué que les 155 000 signataires se revendiquant des Soulèvements de la Terre entraient de facto dans le scope des renseignements territoriaux . Les implications d’une éventuelle dissolution sont vertigineuses, tant du point de vue de la jurisprudence, que des effets en termes de surveillance et du champ encore élargi de la répression. Où se situent les limites, que deviennent les libertés publiques, si le fait de signer un appel autorise le gouvernement à vous mettre sur écoute ?

  • Bombe météorologique : Lothar et Martin, le retour ?

    Tempête Ciaran : un phénomène météo « exceptionnel » et « explosif » va frapper la France cette semaine avec des vents à 150 km/h - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2023/10/30/tempete-ciaran-un-phenomene-meteo-exceptionnel-et-explosif-va-frapper-l

    La dépression nommée #Ciaran devrait arriver à maturité jeudi avec une pression minimale proche de 955 hPa sur le sud de l’Angleterre, une valeur assez remarquable.
    En France, on pourrait passer sous les 960 hPa (record national de basse pression post-1950 à 951.8 hPa). https://t.co/JhV2p8hr8f pic.twitter.com/6HPQi8eiZj
    -- Keraunos (@KeraunosObs) October 29, 2023

    https://www.keraunos.org/actualites/breves/2023/octobre

    Un avis (très) spécialisé ici même :
    https://forums.infoclimat.fr/f/topic/58800-du-30-octobre-au-05-novembre-2023-pr%C3%A9visions-m%C3%A9t%C3%A9o-semaine-44/?page=2#comment-3757516

  • 🟥 En Ardèche, on bétonne au nom de Dieu...

    Dans un village d’Ardèche, la Famille missionnaire de Notre-Dame veut à tout prix construire une méga-église, au prix du bétonnage d’1,5 hectare de terres. En dépit des appels du Pape à un réveil écologique.
    Une bonne sœur qui plaque au sol un activiste. Après quatre ans de lutte, une seule vidéo aura suffi pour faire connaître le chantier de Saint-Pierre-de-Colombier dans tout le pays. Dans ce village ardéchois, une congrégation religieuse souhaite construire plusieurs édifices, dont une méga-église. Occupations de chantiers, pétition, recours juridiques… Voilà déjà quatre ans que des écologistes luttent contre ce projet destructeur de terres. La Famille missionnaire de Notre-Dame continue de défendre bec et ongles ce projet écocide (...)

    #Ardèche #écologie #anticléricalisme #environnement...

    https://reporterre.net/Mega-eglise-en-Ardeche-on-betonne-au-nom-de-Dieu

  • #Chartreuse : un #marquis privatise la #montagne, les randonneurs s’insurgent

    Des centaines de personnes ont manifesté dans le massif de la Chartreuse contre un marquis qui interdit de traverser ses terres. Elles réclament un véritable #droit_d’accès à la nature.

    « Entends nos voix, #marquis_de_Quinsonas… » Malgré la fraîcheur de cette matinée de dimanche, ils étaient plusieurs centaines, jeunes et vieux, à être venus pousser la chansonnette au #col_de_Marcieu (#Isère), aux pieds des falaises du massif de la Chartreuse. L’objet de leur chanson et de leur colère ? #Bruno_de_Quinsonas-Oudinot, marquis et propriétaire d’une zone de 750 hectares au cœur de la #Réserve_naturelle_des_Hauts_de_Chartreuse, et sa décision, il y a quelques semaines, d’en fermer l’accès aux randonneurs.

    C’est fort d’une loi du 2 février 2023, qui sanctionne le fait de pénétrer sans autorisation dans une « propriété privée rurale et forestière » [1] que le marquis a fait poser pendant l’été des panneaux « #Propriété_privée » aux abords de son terrain. Et si ces panneaux changent la donne, c’est parce qu’ils sont désormais suffisants pour verbaliser le randonneur qui voudrait entrer ici, chamboulant ainsi des siècles de culture de partage des montagnes.

    Immédiatement après la découverte de ces panneaux, une #pétition rédigée par le #collectif_Chartreuse a été publiée en ligne, réclamant « la liberté d’accès à tout-e-s à la Réserve naturelle des Hauts de Chartreuse » et récoltant plus de 35 000 signatures en quelques semaines (https://www.change.org/p/pour-la-libert%C3%A9-d-acc%C3%A8s-%C3%A0-tout-e-s-%C3%A0-la-r%C3%A9serve-nat). Ciblant le « cas » de la Chartreuse, elle s’oppose « plus globalement à l’accaparement du milieu naturel par quelques personnes pour des objectifs financiers, au détriment du reste de la population », souligne le collectif.

    Car c’est aussi ce qui cristallise la grogne des manifestants en Chartreuse. Tout en fermant l’#accès de son terrain aux #randonneurs et autres usagers de la montagne, le marquis de Quinsonas y autorise des parties de #chasse_privée au chamois, autorisées par le règlement de la #réserve_naturelle, que paient de fortunés clients étrangers.

    « C’est complètement hypocrite »

    « C’est complètement hypocrite », disent Stan et Chloé, deux grenoblois âgés d’une trentaine d’années, alors que le marquis avait justifié sa décision par la nécessité de protéger la faune et la flore de son terrain des dommages causés par le passage des randonneurs.

    « On n’a rien contre les chasseurs, et les #conflits_d’usage ont toujours existé. Mais on dénonce le fait qu’il y a deux poids, deux mesures », explique Adrien Vassard, président du comité Isère de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), venu « déguisé » en marquis pour mieux moquer le propriétaire des lieux.

    Beaucoup de manifestants craignent que l’initiative du marquis ne fasse des émules parmi les propriétaires privés d’espaces naturels, alors que 75 % de la forêt française est privée. « On n’est pas là pour remettre en cause la propriété privée, mais un propriétaire ne peut s’octroyer le droit d’accès à toute une montagne, il faut laisser un #droit_de_circulation », martèle Denis Simonin, habitant du massif et bénévole du collectif Chartreuse.

    Propriété privée contre liberté d’accéder à la nature, faudra-t-il choisir ? Les députés Les Écologistes de l’Isère Jérémie Iordanoff et de la Vienne Lisa Belluco ont en tout cas annoncé leur volonté de déposer un projet de loi pour abroger la contravention instaurée par la loi de février 2023, pour ensuite engager « un travail commun vers un vrai droit d’accès à la nature ». Rejoignant les revendications des manifestants, toujours en chanson : « Sache que les gueux ne s’arrêt’ront pas là, notre droit d’accès, oui on l’obtiendra ! »

    https://reporterre.net/Chartreuse-un-marquis-privatise-la-montagne-les-randonneurs-protestent
    #privatisation #résistance

    • Dans le massif de la Chartreuse, #mobilisation contre la « privatisation » de la montagne

      Fort d’une nouvelle législation, le propriétaire d’une zone de 750 hectares dans une réserve naturelle de la Chartreuse a décidé d’en restreindre l’accès aux randonneurs. Partisans d’un libre accès à la nature et défenseurs de la propriété privée s’affrontent.

      « Chemin privé – Passage interdit. » Tous les 500 mètres, le rouge vif des petits panneaux tranche sur le vert des arbres ou le gris de la roche. Les indications parsèment le chemin qui mène jusqu’à la tour Percée, une immense arche rocheuse émergeant à environ 1 800 mètres d’altitude, au cœur de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, à quelques kilomètres de Grenoble (Isère). Ces panneaux, tout récemment posés, cristallisent depuis quelques semaines un conflit entre les différents usagers de la montagne… et ses propriétaires.

      (#paywall)
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/15/dans-le-massif-de-la-chartreuse-mobilisation-contre-la-privatisation-de-la-m

    • .... « Chemin privé – Passage interdit. » Tous les 500 mètres, le rouge vif des petits panneaux tranche sur le vert des arbres ou le gris de la roche. Les indications parsèment le chemin qui mène jusqu’à la tour Percée, une immense arche rocheuse émergeant à environ 1 800 mètres d’altitude, au cœur de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, à quelques kilomètres de Grenoble (Isère).
      ... Théoriquement, un randonneur qui se rendrait à la tour Percée pourrait donc désormais recevoir une amende allant jusqu’à 750 euros.
      ... le conflit en Chartreuse est devenu « le cas d’école d’une situation qui va se développer sur tout le territoire ». « L’intention affichée du texte, de limiter l’engrillagement pour permettre la circulation de la faune sauvage, était bonne », souligne Jérémie Iordanoff. Mais, quand 75 % de la forêt est privée, ce n’est pas acceptable de dire aux gens qu’ils ne peuvent se promener que sur 25 % du territoire. »
      ... Dans les faits, l’application de la loi du 2 février et de la contravention qu’elle instaure s’avère complexe. Selon les textes, seuls les gendarmes et les gardes privés, agréés par la préfecture puis assermentés par le tribunal judiciaire, peuvent verbaliser les randonneurs au titre de la violation de la propriété privée rurale et forestière. Un sujet qui a pu faire naître des tensions autour de la tour Percée, des chasseurs ayant reçu la mission – informelle – de surveiller la propriété. Selon les informations du Monde, à l’heure actuelle, aucun garde privé n’a été dûment habilité pour contrôler le terrain du marquis.

      La tour Percée est une double arche de 30 mètres de haut, située sur la parcelle du marquis de Quinsonas-Oudinot, à 1 800 mètres d’altitude. Le 8 octobre 2023. SOPHIE RODRIGUEZ POUR « LE MONDE »

      avec une série de photos

      https://archive.ph/yCAI1

      #forêts #propriété_foncière

  • #TotalÉnergies : 33 « #bombes_climatiques » en prévision

    À travers le monde, TotalÉnergies est impliquée dans trente-trois projets super-émetteurs, qui risquent de « faire exploser le climat ». Tel est le résultat d’un rapport publié par Greenpeace, le 25 octobre, intitulé « Les bombes climatiques de TotalÉnergies, la forêt derrière l’arbre Eacop » (https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-ces-projets-de-totalenergies-qui-vont-faire-exploser-le-climat), qui liste les projets fossiles auxquels la major participe.

    L’ONG conclut que « la frénésie de TotalÉnergies pour l’#exploration et le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers », que l’ONG considère comme autant de « bombes climatiques », compromet l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

    Depuis 2015, TotalÉnergies a été impliquée dans l’acquisition de nouvelles #licences_d’exploration_fossile dans le cadre de 84 projets. Les #licences de onze d’entre eux ont même été acquises après 2021, année de la parution du rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui appelait à arrêter le développement de nouvelles infrastructures fossiles. Trente-trois autres projets « pourraient potentiellement émettre encore 93 milliards de tonnes de CO2 équivalent, soit plus que les émissions cumulées d’un pays comme le Royaume-Uni sur la période 1850-2021 ».

    Le projet #Vaca_Muerta en #Argentine (14,5 milliards de tonnes de CO2 équivalent) et les projets #North_Field_East au #Qatar (7 milliards de tonnes de CO2 équivalent) figurent en tête de liste des #projets les plus émetteurs. Par ailleurs, dix-neuf de ces projets sont situés à moins de 50 km d’une zone de #biodiversité protégée.

    « Ces projets sont non seulement un #désastre pour le climat, mais sont également susceptibles d’alimenter des situations de #corruption, de #conflits_armés, de violations des #droits_humains et des #libertés_fondamentales », rappelle Edina Ifticène, chargée de campagne énergies fossiles pour Greenpeace France. La majorité de ces projets super-émetteurs sont situés dans des États en guerre, et/ou dans des pays où les régimes sont jugés « autoritaires ».

    https://reporterre.net/TotalEnergies-33-bombes-climatiques-en-prevision
    #climat #changement_climatique #pétrole #gaz

    • Ces projets de TotalEnergies qui vont faire exploser le climat

      A la veille de l’annonce des résultats du groupe au troisième trimestre, Greenpeace France publie un nouveau rapport, intitulé Les bombes climatiques de TotalEnergies, la forêt derrière l’arbre EACOP dans lequel elle pointe la frénésie de TotalEnergies pour l’exploration et le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers. L’association y dévoile également une liste de projets fossiles super-émetteurs auxquels la major participe [1]. Autant de « bombes climatiques » qui compromettent l’objectif 1,5° C de l’Accord de Paris et contredisent les propres engagements de la multinationale d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 [2].

      Barnett Shale au Texas ou Vaca Muerta en Argentine – où on exploite du gaz de schiste dont la production est interdite en France – Artic LNG en Russie, Mozambique LNG, North Field au Qatar, ce rapport montre que EACOP en Ouganda, n’est que l’arbre qui cache la forêt des projets hautement contestables de TotalEnergies, aussi bien sur le plan environnemental qu’au niveau des droits humains.

      Une expansion en contradiction avec l’objectif 1,5° C

      L’Accord de Paris a fixé l’objectif de “limiter l’élévation de la température à 1,5 °C”, ce qui supposait, dès sa signature en décembre 2015, de laisser dans le sol une grande partie des réserves fossiles.

      Pourtant, depuis 2015 :

      - TotalEnergies a été impliquée dans l’acquisition de nouvelles licences d’exploration fossile dans le cadre de 84 projets.
      – Pour 11 de ces projets, ces licences ont même été acquises après 2021, soit après que l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a publiquement recommandé de renoncer au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers pour rester aligner sur l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 [2].

      « Le PDG de TotalEnergies va encore se présenter en bienfaiteur de l’humanité qui ne ferait que ‘répondre à la demande en énergies fossiles’. Mais en continuant à développer de nouveaux projets pétroliers et gaziers, l’industrie fossile crée cette fameuse demande pour continuer à engranger des profits faramineux, et nous enferme dans une dépendance aux énergies fossiles pour plusieurs décennies”, souligne Edina Ifticène, chargée de campagne Énergies fossiles pour Greenpeace France.

      Des projets super émetteurs destructeurs du climat

      Selon nos calculs estimatifs, sur l’ensemble des projets de production d’hydrocarbures dans lesquels TotalEnergies est impliquée, on dénombre en 2022, 33 projets super-émetteurs, répartis dans 14 pays. Ensemble, ces 33 projets pourraient potentiellement émettre encore 93 Gt de CO₂e, soit plus que les émissions cumulées d’un pays comme le Royaume-Uni sur la période 1850-2021.

      En haut du tableau, se trouvent notamment le projet Vaca Muerta en Argentine, dont les émissions pourraient atteindre encore 14,5 Gt de CO₂e ainsi que les projets North Field et North Field E au Qatar qui représenteraient chacun encore plus de 7 Gt de CO₂e, toujours selon les calculs estimatifs de Greenpeace France.

      De plus, parmi ces 33 projets “super-émetteurs”, 19 sont situés à moins de 50 km d’une zone de biodiversité protégée.

      Une stratégie à risques multiples

      En plus de leur empreinte climatique et environnementale, le rapport de Greenpeace s’intéresse aux situations de conflits, de corruption ou d’atteintes aux droits humains dans lesquelles interviennent ces projets. L’organisation a ainsi produit des cartes superposant les projets auxquels TotalEnergies participe avec plusieurs classements internationaux, comme le Global Peace Index produit par The Institute for Economics & Peace, le Democracy Index de l’Economist Intelligence Unit, l’indice de perception de la corruption de Transparency International et l’indice des droits des travailleurs et des travailleuses dans le monde de la Confédération syndicale internationale.

      Sur les 33 projets fossiles super-émetteurs auxquels TotalEnergies participe en 2022 :

      - les 2/3 de ces projets super-émetteurs sont situés dans des États dont le niveau de paix n’est pas bon
      – les 3/4 dans des pays dont les régimes sont jugés “autoritaires”
      - 42 % dans des États en-dessous de la moyenne mondiale en termes de perception de la corruption
      - 70 % dans des pays dont les régimes sont mal classés en termes de respect des droits des travailleur·ses

      “La vie réelle évoquée par Patrick Pouyanné aux universités d’été du MEDEF, ce sont ces projets qui sont non seulement un désastre pour le climat, mais sont également susceptibles d’alimenter des situations de corruption, de conflits armés, de violations des droits humains et des libertés fondamentales. A quelques semaines de la COP 28, les responsables politiques doivent aller au-delà des grands discours sur la sortie des énergies fossiles : des mesures doivent être prises pour contraindre l’industrie fossile”, poursuit Edina Ifticène.

      Alors que TotalEnergies a annoncé sa volonté d’augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 % à 3 % par an lors des cinq prochaines années [4] et malgré la poursuite-bâillon adressée par TotalEnergies à Greenpeace en avril 2023 à la suite de la publication de son dernier rapport sur le bilan carbone de la major, Greenpeace France n’entend pas se laisser intimider et continuera de dénoncer la politique d’expansion fossile et de profit à tout prix de TotalEnergies [5].

      Notes aux rédactions

      [1] Pour identifier les projets “super-émetteurs” impliquant TotalEnergies, Greenpeace France s’est basée sur la définition d’un projet selon la base de données de Rystad et a comptabilisé les projets qui pourraient encore émettre, d’après nos calculs estimatifs, au moins 1 Gt de CO₂e, si toutes les réserves qu’il restait à extraire fin 2022 étaient exploitées (voir la partie “Méthodologie” du rapport).
      Les données de Rystad ont été extraites au mois d’avril 2023.

      [2] https://totalenergies.com/company/transforming/ambition/net-zero-2050

      [3] https://www.iea.org/reports/net-zero-by-2050

      [4] https://totalenergies.com/fr/medias/actualite/communiques-presse/presentation-strategie-perspectives-2023

      [5] https://www.greenpeace.fr/espace-presse/justice-totalenergies-tente-de-museler-greenpeace

      https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-ces-projets-de-totalenergies-qui-vont-faire-exploser-le-climat
      #rapport #Greenpeace

  • #Panneaux_solaires dans les champs : la fronde des paysans

    La multiplication des projets « agrivoltaïques » en #France suscite une inquiétude croissante. Des agriculteurs et militants refusent que l’on détourne les #terres_agricoles pour de l’#électricité.


    « Bientôt, on n’aura plus d’agriculteurs mais des gardiens de #parcs_photovoltaïques qui enlèveront les mauvaises herbes… » À Mouterre-sur-Blourde, dans les vallons calmes de « la petite Suisse » du sud de la Vienne, la mise en vente d’une ferme de 500 brebis a vite suscité l’appétit des entreprises photovoltaïques, qui démarchent industriels et agriculteurs pour installer des panneaux solaires.

    Alertée par un voisin éleveur, Isabelle Moquet, retraitée membre de la toute jeune association Les Prés survoltés a commencé à se renseigner sur ces projets dits « agrivoltaïques ». « Qu’on pose des panneaux sur un hangar, dans une ancienne carrière ou des parkings, très bien. Mais il n’y a aucune urgence à en mettre dans les champs », dit-elle. C’est pourtant bien vers les terres agricoles que se tournent la plupart des énergéticiens.

    La rentabilité des projets sur les toitures des particuliers leur apparaît trop faible, et ils jugent trop lourdes les contraintes réglementaires sur les zones artificialisées, souvent polluées ou à l’inverse riches d’une nouvelle biodiversité protégée. Contrairement aux anciennes carrières ou aux friches industrielles, le foncier agricole représente aussi un immense stock de surfaces planes et sans obstacles, une topographie propice au développement de projets sur des dizaines d’hectares, plus rentables.

    Alors, pour installer à moindre coût et au plus vite les 100 GW de puissance photovoltaïque d’ici 2050 promis par la programmation pluriannuelle de l’énergie, les terres arables sont l’eldorado des promoteurs et l’#agrivoltaïsme leur promesse. Au total, selon l’#Agence_de_la_transition_écologique (#Ademe), en 2022, près de 200 installations photovoltaïques sur terrains agricoles existaient déjà en France. Et près de 1 000 projets seraient en gestation, selon la Fédération française des producteurs agrivoltaïques, pour couvrir à terme jusqu’à 500 000 hectares.

    « Agri et voltaïsme, ce sont deux mots qui ne vont pas ensemble »

    Le 26 septembre dernier, plus de 200 organisations agricoles, associations écologistes locales, mais aussi des partis politiques et syndicats ont signé ensemble une tribune appelant à une opposition massive à tous les projets en cours de développement « sur des terres agricoles, naturelles ou forestières ». Les signataires dénoncent une pratique relevant « du marketing et visant à légitimer un opportunisme foncier et financier dans un contexte difficile pour le monde paysan ».

    Avec Attac et les Amis de la Terre, la Confédération paysanne est en première ligne de cette bataille contre l’#agrivoltaïsme. Pour Laurence Marandola, nouvelle porte-parole du syndicat paysan, « agri et voltaïsme, ce sont deux mots qui ne vont pas ensemble. Ce qu’on craint et qu’on observe déjà sur terrain, c’est une #concurrence entre les deux activités, la production d’énergie et l’#alimentation ». La revendication du syndicat : « Un moratoire sur le PV [photovoltaique] au sol tant que toutes les surfaces en toitures et déjà artificialisées qui peuvent l’être ne sont pas couvertes. Quand on en sera là, on rediscutera des besoins du PV au sol. »

    Refus et manifestations

    Cette prise de position intervient après une année riche en mobilisations, avec plusieurs temps d’échanges sur le sujet lors du rassemblement des Résistantes dans le Larzac ou des Rencontres paysannes de Bure et la mobilisation de près de 300 manifestants dans le Lot contre le projet de TotalÉnergies d’installer 19 hectares de panneaux photovoltaïques en plein Quercy.

    Plus à l’ouest, à Lacour, petit village du Tarn-et-Garonne de moins de 200 habitants, les panneaux solaires du groupe Valeco pourraient bientôt recouvrir 120 hectares de terres agricoles. La perspective alarme certains élus et habitants : en août dernier, une conseillère municipale et trois villageois ont saisi le tribunal administratif de Toulouse pour faire invalider la délibération ouvrant la porte aux développeurs photovoltaïques.

    L’agrivoltaïsme inquiète aussi au sein même du monde agricole traditionnel, circonspect devant l’afflux et l’appétit foncier des développeurs de l’énergie solaire. Certaines chambres d’agriculture ont élaboré des chartes pour encadrer les projets, avant même le vote de la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables en février dernier. Un travail qui a permis par exemple aux territoires d’élevage du Massif central de s’opposer à tout projet.

    Dans un document voté en 2019, la chambre d’agriculture de l’Aveyron affirmait que tout « projet s’implantant dans les espaces à vocation agricole sera refusé ». Dans ces terroirs où on arrive encore à installer des jeunes agriculteurs, les craintes se portent particulièrement sur la transmission, et la succession après des départs en retraite.

    Les grandes surfaces de prairies sont particulièrement dans le radar des promoteurs, alors le monde de l’élevage se méfie. « Ce que je ne veux pas, c’est que les brebis servent de prétexte pour mettre des panneaux », explique Mickael Tichit, président de la section ovine de la FDSEA de Lozère, la section départementale du syndicat agricole majoritaire (FNSEA).

    Il s’oppose à l’agrivoltaïsme pour, d’une part, le risque de spéculation sur la terre — « pour quelques projets qui vont donner de la valeur à des terres qui n’en ont pas, on va plomber toute la filière » — et pour d’autre part la mise en danger des agriculteurs qui louent des terres — « un propriétaire va forcément se poser la question de ce qui est plus intéressant entre louer à un jeune et avoir le revenu des panneaux ».

    Au sein de l’industrie elle-même, certaines voix alertent sur les dérives de l’agrivoltaïsme. « L’État s’est totalement désengagé de la politique énergétique. Il l’a laissée à la logique privée, qui cherche la croissance et la multiplication des projets. Sur dix ou vingt projets, tu en auras un seul qui se réalisera effectivement. Et, au passage, ça crée un désordre territorial énorme, avec un prix des terres dérégulé », explique Alice [*], cheffe de projet renouvelables depuis six ans au sein d’une entreprise de l’énergie.

    « Abandonnez cette parcelle »

    Pour convaincre les agriculteurs, les chambres d’agriculture et les services de l’État, les développeurs mettent en avant les bénéfices supposés que l’agrivoltaïsme aurait pour l’agriculture. Certes, les panneaux seront installés sur une parcelle agricole mais, juré, ce sera sans gêner la culture et même en lui apportant ombrage et protection contre la grêle, les pics de chaleur ou le gel, avancent-ils.

    « En réalité, on n’avait aucun contenu scientifique étayant cette thèse mais seulement quelques rapports produits par les développeurs eux-mêmes, sans données chiffrées précises sur le long terme », dit Guillaume Schmidt, ingénieur qui a travaillé dans un bureau d’études lyonnais entre 2020 et 2022. « Parfois, on disait tout simplement : “Abandonnez cette parcelle où l’on va poser des panneaux. Elle a de mauvais rendements de toute façon, rabattez-vous sur une autre.” »

    Guillaume Schmidt a fini par quitter son entreprise, écœuré par le rapport de force entre industriels et agriculteurs, trop défavorable au monde paysan selon lui. « On négocie avec des agriculteurs qui ont beaucoup de mal à vivre de leur activité, ils placent d’immenses espoirs financiers dans les projets agrivoltaïques. »

    Pour les industriels, le terrain de négociation est parfait. Impossible ou presque pour un paysan pris à la gorge par les dettes de renoncer à 3 500 euros par an et par hectare en louant ses terres à un développeur, là où un gros industriel ne verra pas le besoin d’installer des panneaux solaires sur le toit de ses usines ou ses parkings pour faire davantage de marges.

    Depuis leurs entreprises respectives, Guillaume et Alice ont également observé les jeux d’influence locaux, les tensions et les petits arrangements entre élus, chambres d’agriculture et préfectures autour de l’installation de panneaux photovoltaïques sur des terres agricoles. « Certaines chambres d’agriculture facturaient des études agronomiques pour le compte de développeurs photovoltaïques. Derrière, ce sont ces mêmes instances qui donnent un avis consultatif au préfet sur la pertinence d’installer des panneaux sur telle ou telle exploitation. Il y a un risque évident de conflit d’intérêts », explique Guillaume Schmidt.

    Leur utilité reste à prouver

    Dans le Massif central, Alice a constaté que face au refus des chambres d’agriculture et d’une partie du monde agricole, la stratégie des promoteurs est l’usure : « Ils parient sur une stratégie de long terme : il y aura un moment où les chambres opposées aux projets agrivoltaïques seront obligées de céder sous pression de l’État », qui a d’importants objectifs de production à atteindre.

    L’adhésion de la FNSEA à la coprésidence de France agrivoltaïsme, principal lobby du secteur, et le vote de la loi d’accélération de la production d’énergie renouvelable en février 2023 pourraient justement être le signal tant attendu. Mais encore faudrait-il que ces technologies fassent la preuve de leur utilité pour le monde agricole.

    https://reporterre.net/Panneaux-solaires-dans-les-champs-la-fronde-des-paysans
    #énergie #photovoltaïque #énergie_photovoltaïque #agriculture #terres #aménagement_du_territoire

  • Autoroute A69 Toulouse-Castres : non c’est non
    https://ricochets.cc/Autoroute-A69-Toulouse-Castres-non-c-est-non.html

    La lutte est toujours acharnée contre l’autoroute A69, ce monstre destructeur issu du monde de l’Economie et des institutions non-démocratiques : Manif contre l’A69 : les opposants créent une zad sur le tracé de l’autoroute Mobilisation contre l’A69 : la zad expulsée, 9 interpellations - Au lendemain de la manifestation contre l’A69 et la création d’une zad à Saïx, les gendarmes ont évacué le site avec force. Parmi les opposants, une trentaine ont été blessés et neuf interpellés. 🛑 10.000 PERSONNES LUTTENT (...) #Les_Articles

    / #transport, #Le_monde_de_L'Economie, #Ecologie, Résistances au capitalisme et à la civilisation (...)

    #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle
    https://reporterre.net/Manif-contre-l-A69-les-opposants-creent-une-zad-sur-le-trace-de-l-autoro
    https://reporterre.net/Mobilisation-contre-l-A69-la-zad-expulsee-9-interpellations

  • Dans les #Alpes, des #obsèques pour les #glaciers disparus

    L’#hécatombe se poursuit parmi les glaciers. Leur fonte s’accélère à une vitesse « hallucinante », alertent les experts. Celui de #Sarenne, en #Isère, vient de disparaître.

    Il a officiellement disparu. Le glacier de Sarenne, près de l’Alpe d’Huez (Isère), mesure désormais moins de 1 000 m2 pour 2 à 3 mètres d’épaisseur de glace. D’après les mesures des chercheurs de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) de Grenoble, il a perdu plus d’1 mètre d’épaisseur entre le 19 septembre et le 16 octobre. Sa surface est devenue si dérisoire que l’IGE, qui l’étudie depuis soixante-quinze ans via l’observatoire Glacioclim, a décidé d’arrêter de le suivre.

    Cette disparition est une mauvaise nouvelle de plus dans une interminable liste noire. La Mer de glace, le plus grand glacier français accessible depuis Chamonix (Haute-Savoie), a perdu 16 mètres de hauteur en 2022. La même année, le glacier de Saint-Sorlin (Savoie), dans les Grandes Rousses, s’est coupé en deux sous l’effet de la canicule. Sa partie aval, réduite à des blocs de glace morte, est vouée à disparaître. Les glaciers Blanc et de la Girose dans les Écrins (Hautes-Alpes), celui de Taconnaz dans le massif du mont Blanc (Haute-Savoie) ou de la Grande Motte dans le massif de la Vanoise (Savoie)… tous fondent à vue d’œil.

    Les glaciers des Alpes françaises perdent de la masse depuis presque deux siècles, mais la fonte s’accélère de plus en plus sous l’effet du changement climatique. Ils reculaient d’1,50 mètre par an en moyenne la dernière décennie, contre 40 centimètres par an au siècle dernier. L’année 2022, marquée par une intense canicule, a marqué un tournant, avec 3,50 mètres perdus en moyenne. Le recul devrait être à peine moins marqué cette année : 2,50 mètres pour les gros glaciers.

    À ce rythme, les trois quarts des glaciers alpins auront disparu en 2050, d’après les estimations de l’IGE. Aucun glacier situé à moins de 3 400 mètres d’altitude ne devrait résister. D’ici la fin du siècle, 90 % de ces monuments de glace seront réduits à néant.
    Des hommages aux quatre coins de l’Europe

    Face à ce cataclysme, des montagnards crient leur tristesse et leur colère lors de rassemblements d’hommage. Plusieurs personnes se sont rassemblées le 2 septembre sous le glacier de Sarenne pour lui dire adieu. Parmi eux, le glaciologue à la retraite François Valla, 81 ans dont 30 passées à mesurer le glacier : « Quand j’ai commencé, jamais je n’aurais imaginé qu’il pourrait disparaître de mon vivant. »

    L’initiative n’est pas isolée. Trois jours après, en Autriche, des associatifs et des religieux enfouissaient un cercueil de glace près du sommet du Grossglockner, en hommage au glacier Pasterze voué à disparaître dans les prochaines années. En 2019 déjà, des Islandais se réunissaient pour célébrer les funérailles du glacier disparu Okjökull.

    « C’est une émotion extrêmement forte, confie le vice-président de l’association Mountain Wilderness Frédi Meignan, présent aux obsèques du glacier de Sarenne. Au-delà de l’émotion, il y a clairement de l’inquiétude. Les glaciers comme Sarenne n’étaient pas de petits glaciers. Deux photos circulent, l’une de 1906, où l’on voit un immense glacier millénaire, et l’autre de 2016, où il est microscopique et n’existe déjà quasiment plus. C’est hallucinant, cette rapidité. Les conséquences sur l’eau, les écosystèmes, vont être colossales. »

    Avec le glacier, c’est aussi tout l’âge d’or du ski de piste qui s’éteint. « Il y a le glacier de Sarenne, et il y a la mythique piste de la Sarenne de l’Alpe d’Huez, la plus longue piste noire d’Europe, rappelle à Benoît Chanas, vice-président de la Société internationale de glaciologie (IGS). De ce fait, sur le plan médiatique comme sur le plan psychologique, la station a beaucoup de mal à accepter la disparition du glacier. »

    https://reporterre.net/Dans-les-Alpes-des-obseques-pour-les-glaciers-disparus
    #disparition #glacier #montagne

  • À Lille, le train de nuit reste à quai

    Le retour de la ligne de nuit Lille-#Nice et l’arrivée d’une liaison vers la #Suède, tous deux envisagés, ont été mis de côté par le gouvernement. Usagers, élus et militants se mobilisent pour faire changer cette décision.

    En matière ferroviaire, le célèbre slogan « Lille, au carrefour de l’Europe » est moins évident qu’il n’y paraît. Si Bruxelles est à trente-cinq minutes, Paris à une heure et Londres à une heure et demi, la saturation et les tarifs prohibitifs de ces lignes à grande vitesse sont autant d’arbres qui cachent la forêt. À l’heure où Bruxelles, sa voisine, s’ouvre à l’Est grâce au train de nuit — vers Berlin et très bientôt Prague — Lille en demeure privée.

    Aussi, le vendredi 20 octobre, une trentaine d’usagers, d’élus et de militants ont participé à une action sur le parvis de la gare Lille Flandres, afin de porter cette solution à l’agenda politique. La députée européenne Karima Delli (EELV), les élus des Hauts-de-France Margaux Rouchet et Julien Poix, la CGT Cheminots et Greenpeace étaient représentés. Le but était d’interpeller les décideurs — État et Région en tête — sur la pertinence de l’ouverture de lignes de nuit depuis le Nord.

    Urgence climatique et nouveaux marchés

    Jadis, Lille et le Nord étaient bien connectées aux confins de l’Europe, avec la célèbre ligne de nuit Calais-Vintimille en figure de proue. « Depuis Aulnoye-Aymeries, on pouvait rallier Moscou », dit Julien Poix, conseiller régional LFI des Hauts-de-France. Mais depuis la fermeture de la ligne Lille-Nice en 2009, la capitale des Flandres est orpheline des trains de nuit.

    Les arguments en faveur de la réouverture sont pourtant multiples : l’urgence climatique reste la première cause, mais le pouvoir d’achat et l’intérêt économique sur le territoire — où l’industrie du rail est importante — sont aussi évoqués. « Une relance du train de nuit signifie de nouveaux marchés potentiels », ajoute Julien Poix.

    Si le vent de la mobilisation se lève maintenant, ce n’est pas par hasard. En mai 2021, un rapport d’étude commandé par le gouvernement sur le développement de nouvelles lignes de « trains d’équilibre du territoire » (TET) livrait ses conclusions. Les propositions du rapport mettaient en lumière la pertinence du retour du train de nuit à Lille. Avec deux itinéraires en particulier : un retour du Lille-Nice, mais surtout une liaison Paris-Lille-Bruxelles-Hambourg-Copenhague-Malmö.

    Ce scénario n’a pas été retenu : les lignes envisagées à l’horizon 2030 par le gouvernement dans le cadre du « plan train » de 100 milliards d’euros annoncé par la Première ministre Élisabeth Borne partent toutes de la capitale. Aujourd’hui, seules quatre lignes de nuit assurent un service quotidien : Paris-Briançon (Hautes-Alpes), Paris-Latour-de-Carol (Ariège), Paris-Nice (Alpes-Maritimes) et Paris-Tarbes-Lourdes (Hautes-Pyrénées).

    « Vive les voyages sobres et heureux ! »

    Dans un contexte de lutte contre l’extension de l’aéroport de Lille-Lesquin, le combat pour le train de nuit fait sens. « Oui, des alternatives écologiques à l’avion sont possibles. […] Le trajet fait partie du voyage. Vive les voyages sobres et heureux ! » scande le collectif Non à l’agrandissement de l’aéroport de Lille, mobilisé lui aussi pour le retour du train de nuit. « Les trajets entre 800 et 1 800 km doivent pouvoir être remplacés par des trains de nuit », dit Karima Delli.

    De son côté, Mina, jeune lilloise, doit renoncer à ses envies par conviction. « J’attends depuis longtemps de pouvoir retourner en Finlande, où j’ai vécu. Je ne veux plus trop prendre l’avion, alors j’essaie de trouver des accès par train. Mais le voyage fait 48 heures et je manque un peu de courage. Et le train demeure bien plus cher… » grimace-t-elle.

    Dans un contexte d’extrême urgence climatique, les voisins européens ont pris les devants… mais l’Hexagone bloque. Des investissements conséquents sont requis, afin de moderniser les infrastructures et le réseau. « Le réseau transeuropéen donne la priorité aux trains de nuit. Le problème que nous avons, ce sont les lignes qui passent par la France, observe Karima Delli. La France a promis 100 milliards, nous demandons deux milliards pour le train de nuit. S’ils ont mis sept milliards pour l’aviation, ils peuvent mettre deux milliards. »

    https://reporterre.net/A-Lille-le-train-de-nuit-reste-a-quai
    #trains_de_nuit #Lille #France #transports_publics #transport_ferroviaire #train #résistance

  • Aliments pour bébé : les industriels utilisent trop de sucre
    https://reporterre.net/Biscuits-yaourts-les-aliments-pour-bebes-contiennent-trop-de-sucre

    Trop de #sucre dans les produits pour #bébés. C’est l’alerte lancée par l’organisation Consommation, Logement et Cadre de vie (CLCV). Dans un rapport publié le 19 octobre, l’association de consommateurs a passé au crible 207 produits d’#alimentation infantile — destinés aux moins de 3 ans.

    Son constat est accablant : il y a « une prolifération d’allégations nutritionnelles et “santé” sur des produits pourtant à limiter, car ils sont trop sucrés et contiennent des arômes et des additifs », analyse l’association dans un communiqué.

    #agroalimentaire #Nestlé #enfants

  • Pourquoi la quasi-extinction des vautours a causé la mort de centaines de milliers de personnes en Inde - Geo.fr
    https://www.geo.fr/environnement/inde-comment-quasi-extinction-vautours-cause-mort-centaines-milliers-personnes-d

    Les vautours sont l’une des espèces de charognards les plus connues. Mais si cet aspect de l’oiseau est repoussant pour une partie du public, le vautour joue justement un rôle primordial dans l’écosystème en tant que grand mangeur de carcasses, véritable nid de maladies.

    C’est ce qu’a découvert l’Inde quand le vautour a quasiment disparu du pays, une situation qui selon The Economist a engendré une crise sanitaire aux lourdes conséquences.

    Un écosystème perturbé par un médicament, le #diclofénac

    En Inde, les vaches sont des animaux sacrés qui ne sont pas consommés ; lorsque l’un des quelque 300 millions de bovins indiens meurt, son cadavre est donc susceptible de pourrir sans intervention humaine. C’est là que les vautours entrent en scène : la principale nourriture de ces derniers est composée des restes de ces bêtes, et leur système digestif hors pair dissout les germes présents dans les cadavres.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Extinction_des_vautours_en_Inde

    Morizot raconte cette histoire dans son bouquin L’Inexploré que je lis actuellement. En cherchant un peu, j’ai aussi trouvé cela

    Un médicament toxique menace la survie des vautours en France
    https://reporterre.net/Un-medicament-toxique-menace-la-survie-des-vautours-en-France

    • C’est jamais gentil pour tous ces animaux qui servent à nommer les pourritures qui s’enrichissent sans vergogne en nous rendant la vie impossible. Petite liste des animaux pour nommer des raclûres :
      chiens, loups, cochons, porcs, vaches, requins, rats, vautours.

      Sinon, j’aimerais quand même savoir l’impact sur les humains, j’avais une connaissance qui se mettait du Diclofenac sur ces mains plusieurs fois par jour pour faire des massages (c’était son métier) et qui a fini plus tôt que prévu avec une maladie osseuse dégénérative et un parkinson sévère.

      Juste savoir si c’est la continuité du DDT de la marie-rose qu’on mettait dans les cheveux des enfants à poux ou de la tetracycline des antibios qui rendait les dents noires ou sinon un petit retour de la thalidomide ? Nan, parce que le laboratoire à ciel ouvert des vautours c’est mieux qu’une souris pour tester. Et j’aime bien les vautours mais j’ai encore une préférence pour les humains (bien que ça a tendance à me passer en ce moment)