Comment se fait-il que personne ne veuille détruire les ordinateurs ?
►http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2016/06/04/comment-fait-personne-veuille-detruire-les-ordinateurs-264177
Au XIXe siècle, l’arrivée de machines qui dégradaient la condition des ouvriers a entraîné des mouvements sociaux. L’historien des techniques David Noble se demande pourquoi il n’en est pas allé de même avec l’informatique.
Dans les années 1980, David Noble, historien des techniques, observe avec stupéfaction les effets de l’informatique sur le travail.
« Après cinq décennies de révolution informatique, les gens travaillaient plus qu’avant, dans des conditions dégradées, subissaient plus de stress et d’anxiété ; ils avaient perdu en savoir-faire, en sécurité, en pouvoir, en protection sociale et en rémunération. »
Pourquoi, se demande-t-il, les travailleurs ne se rebellent pas contre ces techniques ? Pourquoi les gens continuent-ils à accueillir à bras ouverts une technologie qui, leur dit-on, va bientôt les mettre au chômage ou du moins sérieusement déqualifier leur emploi ?
« Le Progrès sans le peuple », qui vient de paraître aux éditions Agone, tente de répondre à cette question.
Le texte date des années 1980, mais à bien des égards, il amène de l’eau au moulin de la critique de l’innovation et à la réflexion sur le progrès technique – toujours aussi valides aujourd’hui.