• Élevage industriel, abattoirs et souffrance animale : non, culpabiliser le consommateur ne sert à rien | A Contrario
    http://www.acontrario.fr/2017/03/01/elevage-industriel-abattoirs-souffrance-animale-consommateur

    Le fantasme de la viande heureuse : que dit-il de nous ?

    Les mangeurs de viande sont réceptifs à la culpabilisation. Ils n’ont pas forcément les moyens ni le temps de modifier pour de bon leurs habitudes alimentaires, sauf à consommer moins de viande (c’est une tendance nette depuis une bonne quinzaine d’années et c’est une excellente chose pour la santé), mais le procédé fonctionne.

    L’ #anthropomorphisme fonctionne également très bien. Qu’on nous montre des porcelets congelés dans des bras en deuil ou un élevage « à taille humaine », avec un gars débonnaire qui parle d’amour pour ses animaux, leur donne des prénoms, les câline et évoque leur bonheur, on a le coeur qui fond de tristesse ou de tendresse et on peut être amené à se dire : « Voilà la viande que je voudrais manger ! Une viande dont je saurais qu’elle a été heureuse ! ». C’est un joli rêve. En vérité, ce qu’on souhaite tout au fond de nous, ce n’est pas le bonheur de notre viande ni l’assurance que l’éleveur vit décemment de son travail. Ce qu’on veut, c’est cesser de se sentir coupables et continuer à acheter et à manger de la viande sans être embarrassés par notre conscience.

    De la même façon qu’on nous vend de la peur et de la culpabilité, on nous vend l’utopie d’un élevage qui serait à la fois industriel et heureux, et qui pourrait résoudre l’insoluble équation du mangeur de #viande honteux : réduction du stress pour les animaux, conditions de transport et d’abattage « décentes », toutes mesures apparemment destinées à rendre la filière viande plus éthique. Sauf qu’on nous ment à toutes les étapes, non ?

    Le stress de l’ #animal par exemple : celles et ceux qui ont un jour lu les romans ruraux de Claude Michelet le savent, le stress comme une poussée de fièvre avant l’abattage d’une vache nuit à la qualité de la viande et la rend moins tendre. Cette vérité est aujourd’hui scientifiquement établie et le film en fait état. Si l’industrie agro-alimentaire souhaite réduire le stress des vaches avant l’abattage, ce n’est pas donc pas pour améliorer le bien-être des animaux mais pour préserver la rentabilité à chaque étape des opérations.

    Quant aux cadences de croissance et aux conditions de vie épouvantables des animaux, de leur naissance à leur abattage, la cause première n’est ni la cruauté ni l’indifférence des éleveurs mais toujours cette obligation de rentabilité, directement liée au fonctionnement de l’industrie agro-alimentaire, fonctionnement qui répond à des impératifs financiers et à une logique commerciale implacable. Le marketing du goût conditionne nos envies, et quand un éleveur dit face à la caméra « C’est le consommateur qui veut ça », il est loin du compte et il en est en partie conscient. Cela fait-il de lui un coupable par essence ?

    La fantasme de la viande heureuse nous aide à nous défausser et à oublier que nous sommes le maillon faible d’un système à pognon, tout au bout de la chaîne de l’industrie agro-alimentaire. Une heure de culpabilisation télévisée nous permet de payer notre tribut et de continuer à manger de la viande en nous promettant de faire des efforts, sans que les journalistes ne prennent la peine de nous donner d’autres pistes de réflexion : interroger les maillons forts de l’élevage industriel ? Vous plaisantez ! Il n’en est pas question. Restons dans la facilité et désignons le consommateur comme bourreau final de cet engrenage ignoble. Obligeons-le à regarder en face les grands yeux bordés de longs cils du steak qu’il se grillera demain, et amenons-le à voir le porc de sa tranche de jambon comme un bébé mort dans les bras d’un manifestant accusateur.

    L’ #industrie_agro-alimentaire est un grand méchant tout, qu’on résume à des consommateurs prétendument aveuglés : fantasmer une viande heureuse garantit l’économie de toute réflexion de fond et permet aux maillons forts de ce système de prospérer sans être inquiétés. Et au final, la réalité reste la même : manger de la viande implique de tuer des animaux. Aussi vertueux que soit le souhait d’améliorer leurs conditions de vie, de transport et d’abattage, cela ne modifie en rien le fait qu’on les élève pour être tués. Le tour de passe-passe mental visant à tordre cette vérité en l’habillant de conditions « décentes », voire « humaines » n’est que poudre aux yeux.

  • Appel à souscription - CEUX QUI PEUVENT MOURIR
    https://fr.ulule.com/peuvent-mourir

    CEUX QUI PEUVENT MOURIR est un film fantastique à dimension politique. Il s’agit pour moi, à travers une société imaginaire, de parler de notre société : de l’autorité, des rapports enfants/adultes, de la marchandisation des êtres (à travers l’étrange commerce que Zoé va découvrir) et, de façon toujours métaphorique, du passage à l’âge adulte.

    Même si personnellement, je suis pas fan de souscription par crowdfunding(1) je fais suivre celle-ci (la réalisatrice du film fait aussi un fanzine au doux nom de « Suicide bord de mer », alors bon)

    (1) J’avais expliqué pourquoi ici :
    http://www.acontrario.fr/2016/05/30/crowdfunding-donnees-personnelles-souscription-libre-parasite-reseaux-soc

    #souscription #film #court_métrage #athalie #respiro

  • Réduire le nombre d’avortements, cette étrange obsession | A Contrario
    http://www.acontrario.fr/2016/09/30/baisse-nombre-ivg

    En ces temps troublés où nos ministres feignent de découvrir l’existence de sites anti-ivg – sites dont l’existence leur a été signalée dès 2010, les yeux dans les yeux et carnet à la main, d’ailleurs je revois Najat Vallaud Belkacem comme si c’était hier, me disant « Ah mais oui vous avez raison, il faut que je dise à mes équipes de cesser de mettre les liens vers ces sites sur nos contenus », sites dont les médias avaient en outre parlé dès 2011 -, bref en ces temps troublés de franche marrade et d’hypocrise récurrente, le nombre d’IVG en France reste un sujet très #OhMonDieuYenABeaucoupKanMême, puisque dans la plupart des articles, reportages, interviews, chroniques et contenus consacrés à l’avortement, on mentionne le nombre annuel d’IVG. Et on a toujours l’air d’en faire un sacré problème.

    Le meilleur avortement, c’est celui qu’on a choisi

    Qu’on tente d’avoir l’air optimiste en affirmant que le nombre d’IVG se stabilise « autour de 200 000 par an » ou qu’on démontre par A + B qu’au regard de la croissance démographique des 40 dernières années, de l’évolution des modes de vie et des choix d’avorter en cas de grossesse non désirée, on peut en fait considérer que le nombre d’IVG n’augmente pas, on n’échappe jamais à la mention de ce foutu nombre. Et en tâche de fond, comme une inquiétude sourde ou un rêve inaccessible, on sent bien que dans un monde idéal, fait de liberté (de disposer de son corps), d’égalité (salariale et sexuelle par exemple) et de fraternité (notamment avec des poneys mauves aux crinières en barbapapa), on parviendrait enfin à faire baisser le nombre d’IVG.

    Car comprenez-vous Madame, le meilleur avortement c’est celui qu’on peut éviter, et c’est Nisand qui le disait. C’est dire si on n’a pas oublié d’être con, en France. Et puis l’avortement, ça reste quand même un échec de la contraception, et ça Madame, c’est une docteure qui le dit alors vous serez gentille de ravaler vos commentaires ironiques.

    #IVG #avortement

    • L’IVG vue comme un échec de la contraception est certes un grand classique, mais dire que l’IVG est un échec de la contraception, c’est oublier un fait essentiel : quand la contraception échoue, la conséquence de cet échec, ce n’est pas l’IVG, mais la grossesse. Les mots sont importants, ils ont un sens. L’IVG n’est un échec de rien du tout. L’IVG est la solution à la grossesse non désirée, qui est elle-même un échec de contraception. La contraception, parfois, ça échoue. L’IVG, beaucoup plus rarement. Avorter n’est donc pas un échec mais bien une solution. Qu’il est légitime d’utiliser.

      Si je continue à dérouler le raisonnement, l’expression « échec contraceptif » m’amène à la notion de prévention : il semble apparemment capital d’agir en vue de « prévenir » les IVG. Là encore, je suis perplexe : la prévention, ça consiste à empêcher qu’une chose négative ou nocive se produise. Cela sous-entendrait que l’IVG est quelque chose de mal, de négatif, de nocif, alors que c’est plutôt la grossesse non désirée qui est un événement négatif.

      Concrètement, l’IVG est une solution, et on ne prévient pas les solutions : on les utilise. L’IVG n’est pas un problème, mais la solution à un problème.

  • Orientation scolaire et filières professionnelles : la paille dans l’œil des élèves, la poutre dans l’œil des élites | A Contrario
    http://www.acontrario.fr/2016/09/09/orientation-scolaire-filiere-professionnelle-elitisme-devalorisation

    Je n’apprendrai rien à personne en disant que les filières générales sont les plus valorisées, tandis que les filières professionnelles sont dévalorisées. On note d’ailleurs, et à juste titre, une abondance de contenus indignés sur le sujet depuis des années, y compris de la part des pouvoirs publics qui, dans une vertueuse démarche de propagande feignent encore de croire que la dévalorisation des filières pro est à corréler aux résultats et aux débouchés, et qui proposent donc comme solution une meilleure connexion entre ces filières et le monde de l’entreprise.

    Ailleurs, on va un peu plus loin dans le raisonnement en osant aborder le récurrent problème de la perception de ces filières, et on émet – il était temps – l’idée que l’orientation en filière professionnelle est devenu une sorte de pis aller pour les élèves dont les notes ne permettent pas d’entrer en seconde générale. On déplore aussi la reproduction des schémas professionnels inter-générationnels – les enfants d’ouvriers en filière pro, les enfants de cadres en filière générale – et la « non correction » de ces schémas par le corps enseignant, qui entraîne de fait une consolidation des inégalités sociales.

    Tout ceci marque d’évidentes bonnes intentions, sauf dans le cas des pouvoirs publics, chez qui on constate toujours la même et désolante déconnexion de certaines réalités de terrain. Mais globalement, on a bien compris que les filières professionnelles sont dévalorisées et que c’est moche. Il faut faire quelque chose et en premier lieu permettre à toutes et tous de faire de vrais choix. C’est beau comme un poney à qui on fait une tresse.

    Le problème, c’est que dans la perception collective de ce qu’on nomme un « vrai choix », on ne va pas jusqu’à questionner la hiérarchisation implicite et systémique des orientations, à travers l’axe de classe sociale. Si la notion d’élitisme est parfois abordée dans certains contenus, on se garde bien d’aller gratter au-delà d’une indignation de surface pour interroger vraiment ce que cet élitisme implique et de quoi il découle.

    Pour ancrer ce propos dans la réalité, je poserai donc une question concrète : au vu de l’état actuel de l’organisation des études en filières professionnelles, des moyens dont elles disposent, des formations proposées et du statut social « tracé » des élèves qui en sortiront diplômés, combien de parents, profs, penseurs et indignés parmi ceux qui s’indignent de la dévalorisation des filières professionnelles y enverraient leur enfant avec le sourire au cas où celui-ci aurait 16 de moyenne générale ?

    Bien. Ceci posé, on peut commencer à réfléchir.

    #classisme #éducation #travail

  • « Cherche freelance pour mission à temps plein dans nos locaux » : salariat déguisé mais bonne humeur garantie | A Contrario
    http://www.acontrario.fr/2016/09/02/mission-freelance-salariat-deguise-agences-web

    Qu’est-ce qu’un travailleur non salarié ? C’est une personne qui exerce son activité de façon indépendante, sans être lié à un employeur par un contrat de travail. À ce titre, il doit choisir la structure juridique qui conviendra le mieux à l’exercice de sa profession en fonction des possibilités légales, des contraintes, des attentes, des avantages et inconvénients de chacune. L’activité pourra donc être exercée dans le cadre d’une entreprise individuelle et c’est là qu’on parle le plus souvent de « freelance », ou elle pourra être exercée dans le cadre d’une société créée ad hoc : par exemple une EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), une SAS (société par actions simplifiée)…

    Ce choix de la structure juridique déterminera le régime social du travailleur/dirigeant, sa responsabilité (limitée ou illimitée) et son régime fiscal. Si la création d’une société éloigne de la notion de « freelance » telle qu’entendue dans son acception courante, elle n’empêche cependant pas certaines structures unipersonnelles d’exercer en étant perçues comme freelances.

    Le travailleur non salarié est bien sûr redevable de différentes cotisations auprès des organismes compétents pour appeler ces cotisations et/ou les collecter : RSI, URSSAF, CIPAV… Il relève donc d’un régime de protection sociale et de retraite différents de ceux des salariés. Il paie également des impôts sur ses revenus d’activité. À titre d’exemple et pour avoir une idée de ce que ça recouvre, j’exerce en tant que profession libérale et une fois tout déclaré, payé, prélevé, déduit etc, la différence entre ce que je facture et ce qu’il me reste en « net » est d’environ 42 %. C’est un constat paisible. Il faut également compter les diverses primes d’assurances, et mettons de côté pour l’instant les spécificités liées à l’absence d’arrêts de travail pour maladie et à l’absence de congés payés

    Le cas particulier des auto-entrepreneurs mérite un petit focus, car il prête souvent à confusion : on a tendance à les considérer comme une catégorie à part de travailleurs indépendants alors que l’auto-entreprenariat constitue simplement un aménagement des modalités de l’entreprise individuelle, en simplifiant au maximum la création et la gestion de l’activité : déclaration de début d’activité, déclaration des chiffres d’affaire, paiement des cotisations, tout cela est facilité dans le cas de l’auto-entreprenariat puisque ce statut a été créé dans le but de répondre aux « difficultés de la réalité économique », entendez par là qu’il a instauré la possibilité pour des travailleurs salariés d’arrondir leurs fins de mois sans s’embarrasser d’un tas de démarches. Dans les faits, l’auto-entreprenariat a surtout instauré une nouvelle forme de précarité pour des travailleurs qui ne trouvaient pas de boulot, réduits à générer péniblement leur propre revenu sans bénéficier pour autant d’une protection sociale digne de ce nom.

    Mais revenons aux freelance. Pour une agence web un peu maligne, qu’est-ce qu’un freelance ? C’est très simple : le freelance, c’est cette personne dotée de compétences précises, dont une agence/une société a besoin de façon ponctuelle ou pour une durée précise, afin de répondre à un besoin précis sur un chantier précis. L’agence maligne va donc « recruter » le freelance pour la « mission » et va tranquillement attendre de ce dernier : une présence à plein temps dans les locaux, des horaires de travail précis, fixés par l’agence, ainsi qu’un très effectif lien de subordination qui placera le freelance « sous la responsabilité directe de » [insérer ici le supérieur hiérarchique effectif du freelance pendant toute la durée de la « mission »].

    En théorie, on appelle ça un accroissement temporaire d’activité et le besoin de main d’oeuvre pourrait tout à fait s’inscrire dans la signature d’un contrat à durée déterminée. Mais le recours au CDD est encadré, et puis ça impliquerait d’augmenter la masse salariale, de payer tout un tas de cotisations en plus du salaire, pfff, c’est chiant. Ou alors, on est là dans un besoin permanent de l’agence et le besoin de main d’oeuvre relève carrément du CDI, mais enfin ça va pas la tête ?

    En théorie toujours, on peut également envisager de combler le besoin de main d’oeuvre en confiant une vraie mission à un freelance. On aurait tort alors de parler de « mission en régie » pour justifier l’exigence de présence du freelance dans les locaux de l’agence. La mission en régie consiste à aller faire bosser des salariés d’une société de services directement chez le client en veillant à ce que le freelance ne tombe pas sous l’autorité du client, sous peine de délit de marchandage, interdit par l’article L125-1 du Code du travail.

    #travail #freelance

    • Le télétravail, ce joli mot appliqué à tort aux freelance

      Faisons un détour par la notion de télétravail, si chère à nos coeurs dans les métiers du web. Lorsqu’une agence web maligne cherche un « freelance » pour une « mission » à plein temps dans les locaux de l’agence avec horaires fixés par l’agence et lien de subordination hiérarchique, certains freelance posent tout de même gentiment cette question : « Le télétravail est-il envisageable pour cette mission ? ». Ce à quoi l’agence maligne répond en toute décontraction : « Non désolé, pas de possibilité de télétravail pour cette mission ! ? ».

      Une autre agence maligne, en plein fantasme visuel de freelance en pyjama vautré dans son canapé et tapotant paresseusement le clavier plein de miettes d’un MacBook, a même répondu à la question sur le télétravail : « Non désolé, pas de télétravail pour cette mission, mais je comprends que ce soit plus confortable de bosser de chez soi ». Ce à quoi le freelance a posément et très justement rétorqué : « Euh non, en fait en que travailleur indépendant je loue des bureaux pour mon activité professionnelle et il n’y a pas grand sens à la présence à plein temps chez le client. Bonne journée ».

      Reprenons cette notion de télétravail : en vérité, elle ne s’applique pas au freelance mais uniquement au travailleur salarié. Le télétravail est en effet régi par l’article L1222-9 et suivants du Code du travail et désigne « toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication dans le cadre d’un contrat de travail ou d’un avenant à celui-ci. Le télétravailleur désigne toute personne salariée de l’entreprise qui effectue, soit dès l’embauche, soit ultérieurement, du télétravail tel que défini au premier alinéa. »

      Il n’y a donc pas de sens à parler de télétravail dans le cas d’un freelance : d’une part, il est travailleur indépendant et si les missions qu’il accomplit pour ses clients impliquent en effet des temps d’échange et de rencontre, des réunions et des sessions de travail en commun, il n’a pas à être réquisitionné à temps plein ou même partiel dans les locaux de son client, et surtout pas de façon impérative. Le freelance n’est pas assigné à résidence chez son client : il travaille dans son propre environnement et qu’il s’agisse de bureaux officiels ou du coin de sa table de salle à manger ne concerne que lui, ses coûts de structure et son organisation.

      D’autre part, le fait même que nous nous soyons mis à employer spontanément ce terme en posant la question du lieu de travail aux agences qui cherchent à nous mettre en situation de salariat déguisé prouve à quel point nous nous percevons déjà comme de potentiels subordonnés et comme des « candidats » à un « poste » plutôt que comme des prestataires de services face à un client potentiel, sur une mission précise.

      #salariat #télétravail

    • Quelques pistes pour se repositionner si on est en mesure de le faire

      Être travailleur indépendant, « freelance » peut relever d’un choix comme d’une contrainte. Dans tous les cas, cela implique des frais, de la précarité et une gestion autonome des prises de risques professionnels.

      Pour tenter de contrer les abus, on peut :

      ne pas aller aux rendez-vous avec des prospects comme on irait à un entretien d’embauche. Et une fois sur le lieu de rendez-vous, entamer l’échange sur un pied d’égalité : normalement le prospect parle de la mission. On pose des questions pertinentes, on fait des remarques brillantes, on lâche un peu de biscuit pour établir qu’on est calé.e et qu’on a préparé le rendez-vous, et on se vend dans le cadre d’une relation commerciale équilibrée.

      se souvenir que le salariat déguisé ouvre droit à une requalification de la mission en contrat de travail et que si on ne souhaite pas pousser l’agence dans ses retranchements, il y a tout de même pas mal d’indices qui permettent de flairer l’arnaque en amont. Des avocats expliquent en détail dans quelle mesure une « mission » confiée à un freelance peut en réalité constituer du salariat déguisé.

      prêter attention aux termes utilisés par l’agence dans l’annonce : « poste », « lieu de travail », « horaires », « temps plein », « directement rattaché au responsable de… »

      ne pas confondre « cahier des charges » et « consignes de travail ». Si le respect du cahier des charges fait partie intégrante de la mission, le freelance reste toutefois libre de son organisation et de son planning

      faire circuler cet article

      prier pour sa survie si une agence apprend qu’on l’a fait circuler.

    • Dans le dernier CQFD http://cqfd-journal.org/Des-livres-et-des-luttes
      « Travailler plus pour gagner moins »
      un entretien avec le collectif des correcteurs précaires de Paris.
      En plein mouvement contre la Loi Travail, des correcteurs et correctrices ont décidé de lancer une offensive contre les patrons de l’édition soit-disant de gauche. Avec une revendication des plus élémentaires : ne plus être payé à la tâche et bénéficier des mêmes garanties que les autres travailleurs. Après une fin de non-recevoir, la bataille recommence en septembre.

  • Guy Hocquenghem, (1946-1988), la rage intacte, itinéraire d’un indompté
    Figure emblématique de la jeunesse bouillonnante de #mai_68 et mû par un infatigable esprit de contestation, #Guy_Hocquenghem traversa les années 70 et 80 à l’affût de toutes les tiédeurs et compromissions de son époque, avant de mourir du Sida en 1988.
    http://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/guy-hocquenghem-1946-1988-la-rage-intacte-itineraire-d-un-indompte


    #radio
    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10471-02.07.2016-ITEMA_21024649-0.mp3

    • j’ai vu ça là-dedans. https://fr.wikipedia.org/wiki/Apologie_de_la_p%C3%A9dophilie

      En janvier 1979, un pédophile nommé Jacques Dugué, arrêté pour abus sexuels et accusé de faire partie d’un réseau de proxénétisme pédophile, publie ainsi sur deux jours dans Libération une tribune libre où il fait l’apologie de la « sodomisation » d’enfants, affirme que « l’enfant qui aime un adulte […] aime ressentir dans son corps le membre viril de celui qu’il aime, d’être uni à lui, par la chair », et demande « qu’on arrête de persécuter ceux qui aiment les enfants, même s’ils les aiment aussi avec leur corps »21. Au procès de Dugué, René Schérer et Gabriel Matzneff témoignent en sa faveur22. (Des années plus tard, multirécidiviste et plusieurs fois condamné, pour l’affaire de 1979 et pour d’autres, Jacques Dugué est arrêté dans le cadre d’une affaire de viol et de pornographie enfantine : il est condamné en 2002 à trente ans de réclusion pour abus sexuels23,24,25.) Toujours en 1979, Libération publie une interview de Tony Duvert recueillie par Guy Hocquenghem, dans laquelle l’écrivain réaffirme sa pédophilie et préconise de retirer les enfants à leurs mères, ou du moins d’« empêcher que les femmes aient un droit exclusif sur les enfants », qu’elles oppriment et dont elles nient le droit à la libre sexualité26. Il développe ses convictions dans l’essai L’Enfant au masculin, paru l’année suivante, où il affirme en outre avoir eu des partenaires sexuels âgés de six ans27. Le 20 juin 1981, Libération publie un article intitulé « Câlins enfantins », qui présente de manière complaisante le témoignage d’un pédophile sur ses rapports sexuels avec une enfant de cinq ans4.

    • @intempestive non, il y a d’autres textes d’Hocquenghem en ce sens. Je vais retrouver. C’est à la période de la lettre signée Sartre, Althusser et compagnie en soutien à des personnes condamnées pour agression sexuelle sur mineurs. Les années 70, tout ça...

    • @intempestive @supergeante Sur la question de la pédophilie, Hocquenghem à écrit : Les Petits garçons. (1983) roman à clefs dans lequel il met en scène #René_Schérer sous les traits de « Stratos ». Schérer de 24 ans son aîné, avec qui il eut une relation amoureuse à 16 ans.
      @tintin dans l’extait de Wikipedia que tu cites, Hocquenghem (et Marc Voline, d’ailleurs) font un entretien avec un écrivain pédophile, Tony Duvert. Cela ne signifie absolument pas qu’ils sont eux-mêmes pédophiles ni même qu’ils militent en sa faveur. On peut interviewer un salaud sans en être un. pour reprendre @intempestive ; voici cette archive
      http://www.bafweb.com/Lib19790410.html
      Puis la page wikipedia de René Shérer ou j’ai trouvé ces infos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Sch%C3%A9rer#cite_ref-43
      et cette dernière pour la route parce que : Sorj Chalandon.
      http://www.liberation.fr/evenement/2001/02/23/libe-en-echo-d-un-vertige-commun_355723
      et une p’tite pièce pour : http://donate.wikimedia.org/w/index.php?title=Special:FundraiserLandingPage&country=FR&uselang=f

    • @vanderling en fait, je comprends pas bien ta démarche. Tu cite un bouquin pédo du Guy, et derrière tu me dis qu’on peut pas penser qu’il est pédo avec juste une itw complaisante. Je veux bien comprendre les questions d’@intempestive mais il semble que toi, tu ai tout les références nécessaires pour situer le père Guy. Donc quoi ? Guy Hocqueguem est aussi militant pédophile, voilà tout. Qu’est-ce que tu cherche à nuancer là ?

    • @intempestive Il n’y a peut être pas d’éléments factuels pour dire que Guy Hocquenghem violait des enfants, mais il y a des éléments factuels pour dire que Guy Hocquenghem soutenais des violeurs d’enfants par ses actes, par ses propos et par son œuvre. Il les soutenais au tribunal puisqu’il a témoigné en faveur d’un pédocriminel, dans la presse car il offrait des tribunes pro-viol d’enfants parfaitement abjectes et dans ce roman dans lequel il en fait l’apologie. Pour moi ce genre d’artistes méritent de voire leur œuvre mourir avec eux. Parce que leur œuvre continue a encourager les violeurs d’enfants à passer à l’acte et à transmettre des techniques de torture. Et qu’ils sont toujours nocifs même après leur mort. Savoir qu’il écrivait bien je m’en fiche, les bons écrivains ca court les bibliothèques.

    • Sur la pédophilie et les années 1970, l’exemple de Cohn-Bendit est parlant

      En 1975, Daniel Cohn-Bendit publie le livre Le Grand Bazar85, dans lequel il évoque ses activités d’aide-éducateur au jardin d’enfants autogéré de Francfort. Certains passages de cet ouvrage théorisent l’éveil à la sexualité des enfants de 1 à 6 ans et témoignent de rapports physiques à connotation sexuelle que Daniel Cohn-Bendit a entretenus avec eux (il parle notamment, de façon explicite, de « caresses » qu’il donnait, et d’attouchements qu’il recevait86). Il évoque également cette question lors de l’émission Apostrophes du 23 avril 1982 :

      « Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique. […] Quand une petite fille, de 5 ans, commence à vous déshabiller c’est fantastique ! C’est fantastique parce que c’est un jeu absolument érotico-maniaque87,88 ! »

      En 2001, une polémique éclate à propos de son livre, ces passages apparaissant, vingt-cinq ans plus tard, comme une complaisance envers la pédophilie. Des citations du livre venaient en effet d’être diffusées à la presse internationale89 par la journaliste allemande Bettina Röhl (fille d’Ulrike Meinhof, une ancienne membre de la Fraction armée rouge), qui s’en prenait à d’anciennes personnalités de mai 68, notamment Joschka Fischer et Cohn-Bendit90. De manière récurrente, des responsables politiques ont également évoqué cette part d’ombre, notamment Marine Le Pen dès 200491, François Bayrou à deux reprises en 200992,93, le politicien suisse d’extrême droite Oskar Freysinger94, et Jean-Marie Le Pen au Parlement européen95.

      Daniel Cohn-Bendit s’est toujours défendu en expliquant que ses textes et ses déclarations, destinées à « choquer le bourgeois des années 1970 »93, étaient à replacer dans le contexte des années 197096. Des parents et des enfants de ces crèches alternatives avaient[pas clair] alors[pas clair] apporté leur soutien au leader écologiste97. Daniel Cohn-Bendit déclare : « Prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie. »98.

      Il ajoute néanmoins que « ce texte, qui n’avait pas fait scandale à l’époque, est aujourd’hui insoutenable »99, et qu’il nourrit « des remords d’avoir écrit tout cela »100. Par-delà la polémique politique perce également l’un des aspects controversés de mai 68, lors duquel certains avançaient l’idée de « libération sexuelle » de l’enfant101. Pour le journal L’Express, « la complaisance de l’époque pour les excès de langage — et parfois d’actes — des militants de la libération sexuelle s’accompagnait d’un véritable aveuglement : l’enfant, croyaient-ils, ne demandait qu’à exprimer sa sexualité, et c’était l’interdit qui constituait un abus sexuel. Cette complaisance, qui a servi d’alibi et de caution culturelle à bien des pédophiles, masque aussi une autre réalité, l’infantilisme d’une mouvance. »102.

      En avril 2013, au centre d’une polémique en Allemagne pour ses écrits sur la pédophilie, il renonce au Grand Prix des médias franco-allemand 2013103. Le 27 juillet 2013, Eckhard Stratmann-Mertens (de), cofondateur du parti Vert allemand et ancien député au Bundestag, accuse de pédophilie directement Daniel Cohn-Bendit et d’autres membres originels du parti. Il répond au journal Die Welt :

      « J’étais aussi étudiant à Francfort-sur-le-Main quand Cohn-Bendit et Joschka Fischer étaient là. J’ai participé aux mêmes manifestations. Et je peux vous dire que je ne crois pas un mot des explications de Cohn-Bendit quand il dit qu’il a fait ses révélations sur ses relations sexuelles avec des enfants dans un seul but de provocation et qu’il les présente comme purement théoriques104. »

      Selon lui Cohn-Bendit aurait notamment dû être « jeté du parti bien plus tôt »105.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Cohn-Bendit

    • @vanderling Il me semble que les petits garçons parle de l’affaire du coral - et de l’emballement médiatico-politique qui a suivi. Dans cette affaire des gens ont été condamnés pour abus sur mineurs, et la dimension « personnalités » a fait choux blanc, mais a été l’occasion de nombreuses sorties en faveur du discours pédéraste ou pédophile.

      – Sinon, une autre référence trouvable pour ceux qui veulent des éléments tangibles (mais est-ce vraiment nécessaire de s’infliger ces lectures), c’est Co-ire http://www.editions-recherches.com/revue_detail.php?id=22 de Scherer et Hocquenghem.

      L’époque était autre , l’argument qui ne tient pas, selon moi. On revient encore une fois à la question du consentement, de la capacité d’évaluation de la situation, de l’ascendance des adultes sur les enfants, de la culture du viol etc. Et en la matière, je ne vois pas trop ce qui a évolué en fait. Bref.

    • J’ai du mal avec le fait de réduire la propagande pédocriminel aux années 1970 et à faire de cette période une exception et une période révolue. La tolérance pour le discours pédocriminel est toujours présente, il y a de nombreux exemples.
      La discussion l’année dernière sur #lolita chez wikipédia en était un exemple frappant. https://seenthis.net/messages/399841

      La manière dont les crimes sexuels contre les enfants sont racontés par la presse : http://lesmotstuent.tumblr.com/post/146498549457/200616-le-r%C3%A9veil-normand-rep%C3%A9r%C3%A9-par-camille#note

      La complaisance avec les violeurs d’enfants notoire (les Polansky, W.Allen, Mazneff) toujours primés, célébrés, palmisé et distribué dans les ciné et librairies.

      Marie-Jo Zimmermann en a relevé de nombreux exemples contemporains : http://www.acontrario.fr/2015/03/30/apologie-pedophilie-claude-guillon-anarchiste-cautionne-debat

      voire aussi sur TRADFEM : https://tradfem.wordpress.com/2016/04/13/susan-cox-non-les-poupees-sexuelles-enfantines-nempecheront-pas-l

      https://tradfem.wordpress.com/2015/11/07/alicen-grey-vous-commencez-a-savoir-ce-quest-la-culture-du-viol-m

      Et ce que les gens ont retenu du procès Outreau, utilisé pour dénigré la parole des enfants. La propagande sur le SAP - syndrome d’aliénation parental. La banalisation des prétendus faux souvenirs prétenduement injectés par les psy et les mères dans la tête des enfants. Les exemples sont tellement nombreux et tellement actuels que je ne voie pas les 1970 comme des années à part. Les violences sexuelles contre les enfants c’est 150000 agressions sexuelles sur mineurs par an en France aujourd’hui. Les années 1970 c’est juste une adaptation des dominants aux évolutions du statu des femmes dans la société. C’était une bataille des pédocriminels de gauche (les 68 tards, qui se disent amoureux non violents et exigent le droit au viol) contre les pédocriminels de droite (les bourgeois accusé d’être de mauvais pedocriminels par les pedocriminels 68ards) mais rien de plus. Et cette distinction entre viols violents et viols sois disant non violents c’est de culture du viol, ce qui fait dire a Levaï : « Un vrai viol, c’est avec un couteau ou un pistolet » au sujet du viol de Naffisatou Diallo par DSK le proxo-présidentiable.

    • Sans remettre en cause ton propos @mad_meg, j’ai tout de même l’impression que ces gens dont on parle, Polansky et cie, sont passés dans la catégorie des pestiférés, au sens où... tu trouves moins de monde pour les encenser et leur tresser des lauriers, et que s’ils sont encore honorés, parfois, c’est plus pour ne pas se les aliéner que pour les honorer effectivement... car à chaque fois, leur passé ressurgi, et les vagues que cela provoque ne sont jamais reluisantes, ni pour eux, ni pour ceux qui les ont ressortis de la naphtaline.

    • Comme je le disais, c’est juste une impression de ma part, du fait sans doute que je m’isole depuis pas mal d’années de tout le brouhaha des médias mainstream.
      Ce n’était vraiment pas une contradiction. Et de ce que je vous lis, ok, il faut encore plus être explicite partout sur ces sujets, pour que l’on cesse de faire passer la prédation pour du talent...

    • Bon, je viens de me taper l’écoute de l’émission.

      – revenir sur le rejet des unions légales homo par les militants des années 70, dans le contexte révolutionnaire, sans signaler ne serait-ce qu’en une phrase, que quand même, le sida est passé par là depuis, et que c’est parce que le sida laissait des personnes à la rue, sans rien, que cette question est devenue le centre des revendications des assos LGBT. On ne peut pas présumer les positions qu’auraient tenus les ex-Fhar décédés dans ce contexte (sachant que parmi les survivants de cet époque certains ont milité à Aides ou Act-up). C’est par la maladie que les questions légales, d’héritage et de propriété et s’invitent dans les politiques sexuelles. On peut y lire un tournant réactionnaire, ou un tournant lié à la résistance et la survie, hein.

      Sur le sujet qui nous intéresse :

      – se rappeler qu’à l’époque (avant 1980 donc) l’homosexualité est interdite et réprimée, et que ces revendications pédérastes et pédophiles, homo, bi et hétéros, s’inscrivent dans un contexte de répression étatique des sexualités (l’IVG vient à peine d’être dépénalisé, à l’époque le divorce est toujours vu comme une trahison de la famille, question de la majorité sexuelle etc.).

      – Dans le même temps, se posent des questions sur le statut des enfants, leur marge de liberté, il y a des expérimentations pédagogiques, on reconnaît que les enfants peuvent avoir une sexualité (entre eux).

      – J’ai l’impression que ceux qui deviendront les militants pro-pédophilie actuels profitent de ce remue-méninge pour asseoir leur discours et lui donner des lettres de noblesse via la voix de personnes connues, prêtes à lutter contre toutes les formes de censure, de moralité, de main mise de l’État (c’est bien expliqué dans le texte de Libé).

      – dans l’émission, il y a confusion entre pédérastie et pédophilie.

      – L’évocation de la pédérastie (relations sexuelles entre adultes et adolescents pubères) vue par H. est édulcorée dans l’émission sous prétexte qu’H. n’a jamais qu’évoqué des rapports consentis entre adultes et « adolescents » (pas petits enfants) et n’a pas fait d’apologie du viol. L’abaissement de l’âge du consentement à égalité pour hétéros et homos est, je pense en partie derrière son discours sur la pédérastie. Cependant, dans les cas qu’il a défendu dans la presse, sous prétexte de défense de la liberté d’expression et de lutte contre l’ordre moral, il s’agit bien d’agressions sexuelles et de viols, qui sous prétexte qu’ils n’ont pas été « réalisés avec violence » sont défendus par H. Ce qui nous renvoie à la représentation du viol-ogre, qui balaye dans la culture du viol les autres formes de violences sexuelles, notamment par ascendance.

      P.S. : plusieurs copains militants homos m’ont dit simplement, et je ne comprends pas pourquoi c’est si difficile de les suivre là-dedans « que l’époque était à la jouissance, la parole des victimes et les souffrances liées aux relations sexuelles violentes ou perçues comme non violentes n’étaient pas évoquées du tout, c’était une période de fête. Ce n’est qu’après, quand les femmes ont réussit à faire comprendre l’ampleur et la variété des viols et violences sexuelles qu’on a commencé à pouvoir en parler entre gays et qu’on a pris conscience des dégâts commis, par les prêtres mais aussi par cette ambiance d’explosion permissive des années 70. C’est seulement à ce moment, que la question des viols fait aux hommes a commencé à pouvoir être abordée. Et que la question des relations sexuelles entre adultes et ados, la majorité sexuelle etc. ont pu être discutés ouvertement. Et ça reste compliqué, les sugar daddy, c’est valable pour les filles et les garçons. »

    • L’homosexualité n’a plus rien de subversif depuis que les pédés s’unissent chez le maire de mes 2 mairies !

      @tintin La pédophilie ou la pédérastie - La pédophilie et l’homosexualité sont deux réalités radicalement différentes, même si on les associe souvent dans le langage courant, en parlant de « pédés » à propos des homosexuels par exemple. De même que diffèrent la pédophilie fantasmée et la pédophilie mise en actes qui est en réalité de la pédérastie.

    • « C’est tout de même curieux : il y a bien autant de gens qui désirent se faire violer que de violeurs (même un peu plus dans la première catégorie, en tout cas chez les pédés, si l’on en croit les petites annonces). La solution la plus simple, la plus évidente, serait de mettre en rapport les deux catégories, à la satisfaction générale. Croyez-vous que les politiques, ou les journaux, si prêts à chanter la gloire de l’ordinateur, ne pourraient pour une fois faire œuvre utile d’organisation et de communication, en trouvant aux violeurs potentiels des violés consentants et reconnaissants ? »

      [...]
      http://www.cairn.info/revue-chimeres-2009-1-page-7.htm
      http://www.zones-subversives.com/2016/02/guy-hocquenghem-contre-la-normalite.html

    • @vanderling cette idée de l’homosexualité subversive c’est une construction bourgeoise. C’est de la merde. La sexualité, c’est la sexualité, quand elle n’est pas répréhensible car aliénant le consentement (viol, donc) et qu’elle n’est pas stigmatisée ou interdite, en quoi a-t-elle besoin de traîner la légende de la subversion. La subversion de l’homosexualité masculine c’est celle des pissotières et des encanaillements des puissants auprès du bas peuple, le goût du sordide.

      puis

      Encore une fois, la question des unions légales, sont liées 1° à l’arrivée du SIDA 2° en lien avec la question de la transmission patrimoniale (comme les unions légales hétéros). On peut discuter de l’intérêt de la transmission de biens, capital ou propriétés. Mais c’est autre chose.

      et

      Ta façon de faire des citations de conneries d’Hocquenghem sans utiliser les guillemets est pénible.

    • J’ai rectifié avec des guillemets la précédente citation de G.H
      @supergeante Si l’idée d’une homosexualité subversive est une construction bourgeoise, alors l’union légale (mariage gay) est son accomplissement. Les bonnes intentions et sentiments d’un couple, gay ou hétéro, dans un contrat de mariage sont pour moi une fumisterie et assurément le remède le moins efficace contre le sida. Quoi qu’il en soit Hocquenghem et le FHAR étaient sacrément subversif à l’époque.
      Ce que j’ai lu de G.H : « Lettre à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary » (86) et « Le désir homosexuel » (72) celui-ci, son premier livre est très bien écrit (trop ?) Je ne m’attendais pas à cette avalanche de message suite à l’affichage du podcast de l’émission Une vie, une oeuvre. Ni aux réponses de @tintin et son lien wikipedia/apologie de la pédophilie ça m’aurais quand même troué le cul de me planter à ce point. Quand bien même je reconnais que les opinions de G.Hocquenghem sur le viol et la pédophilie sont très libérales (dans la veine de Michel Foucault).
      Plus que ces deux là, c’est toute la mouvance contestataire de cette époque qui m’intéresse. Issu, aussi, d’une famille de grand bourgeois et rédigé au début des années 80 « Homosexualité & révolution » de Daniel Guérin, ce petit essai réédité chez Spartacus est passionnant à relire http://www.librairie-quilombo.org/Homosexualite-et-revolution
      http://ddata.over-blog.com/0/05/17/99/HOMOSEXUALITE-ET-REVOLUTION-GUERIN-SECONDE-PARTIE.pdf


      Sur la fréquentation des « tasses » une enquête étonnante dans les années soixante « Le commerce des pissotières »
      http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_commerce_des_pissoti__res-9782707152039.html

      Dans l’argot homosexuel masculin, les « tasses », c’étaient les pissotières, lieux de rencontre pour des relations sexuelles éphémères entre partenaires anonymes. Laud Humphreys a mené dans les années 1960 une étonnante ethnographie des toilettes publiques d’une ville du Middle West des États-Unis. En adoptant le rôle du guetteur, sans déclarer son enquête, ce pasteur a pu observer ces échanges sans entraver le déroulement de l’action. Avec ses notes de terrain, attentif et minutieux, il analyse les phases successives des opérations, du contact préliminaire jusqu’à la séparation, ainsi que le jeu complexe des rôles (« fellateur », « pointeur », « guetteur », « voyeur », etc.).
      Laud Humphreys ne s’est pas contenté d’observer ces hommes dans leurs pratiques sexuelles, il a conduit des entretiens en dissimulant son identité pour les retrouver chez eux. C’est ainsi qu’il peut préciser les caractéristiques sociales de ces « déviants » et entrevoir la face publique de leur vie clandestine. Si certains sont bien des gays, beaucoup sont des hommes mariés qui s’arrêtent là en rentrant du bureau. Le « commerce des pissotières » révèle alors la face cachée de la norme hétérosexuelle.
      Document historique sur l’histoire de la sexualité avant la libération homosexuelle, ce livre offre également un exemple classique d’observation ethnographique. Cette étude interactionniste de la déviance dans la tradition de H. Becker et de E. Goffman soulève enfin des questions troublantes sur l’intimité en public, et sur l’identité sexuelle repensée en termes de rôles.
      Publié pour la première fois en 1970, ce livre culte a obtenu le prix Wright Mills.

    • l’avenir est au #parasitisme_social. À chaque interaction sociale naturelle doit se substituer un service proposé par un prestataire commercial qui saura ficher et monétiser cette relation : c’est LA loi, c’est comme ça, There Is No Alternative.

      Ou peut-être que si , en fait.

    • Moui mais. L’avantage de ces plate-formes (disclaimeure : je suis sur Ulule et Leetchi), c’est la mise en relation. On touche beaucoup de gens en peu de temps, y compris des gens qu’on ne connaissait pas. Donc, le crowdfunding tradi, bio, avec des mails aux copains, ça ne passe pas à l’échelle, sauf pour les gens qui sont déjà hyper-connectés (et qui ont déjà un réseau, par exemple associatif, à « parasiter »).

    • Non mais ya déjà plein de réseaux, y compris les trucs pourris privateurs, qui permettent de « liker », « partager », etc, et donc diffuser massivement une information à des gens qui ne sont pas proches. Donc pas besoin d’ajouter un intermédiaire supplémentaire, sachant qu’il y en a déjà plein en amont. Là actuellement pour tous ces projets, le « toucher des gens » il se fait d’abord par Facebook ou autre, avant de se faire par la plateforme de crowfunding, quelle qu’elle soit. Donc on a Faceebook puis KissKiss ou autre. Alors qu’on pourrait n’avoir déjà que Facebook, et une solution sans intermédiaire pour la récupération.

      Après il reste le problème de la confiance et de la non-complétion du projet souscrit, ça me parait être un problème plus important à résoudre que la diffusion. Quand il y a un intermédiaire (connu ! assez pour avoir confiance), les gens savent que si le projet n’arrivent pas à terme, ils savent qu’ils vont bien être remboursés, puisque l’argent n’est même pas encore donné au projet final. Alors que quand le projet récupère directement l’argent… la confiance peut être là hein, mais cela dépend donc complètement du projet et si on le connait déjà ou pas, etc. Et du coup ça peut freiner celleux qui ne connaissent pas, qui auraient pu être intéressés, mais qui peuvent prendre peur de donner directement de l’argent au projet sans savoir si ça va aboutir, sans être sûr d’être rembourser si ça n’atteint pas la somme nécessaire.

      Tout ça ne sont que réflexions à la va-vite hein, mais c’est ce que je me dis intuitivement pour l’instant.

    • Ainsi que je l’ai dit à l’autrice, c’est la monétisation des coordonnées des gens sans leur accord ainsi que le rapport aux banques qui est surtout dénoncé et là dessus certaines plateformes ont fait des efforts.

      J’ai du y faire appel en urgence l’année dernière j’avais passé pas mal de temps à chercher un système respectueux. Je m’étais finalement arrêtée sur « le pot commun » où je n’ai trouvé aucune mention d’utilisation des données : https://www.lepotcommun.fr/conditions-generales-d-utilisation
      J’avais fait ce choix après avoir lu plein de d’articles et de questionnements éthiques. Entre autres Seenthis m’avait beaucoup servi : http://seenthis.net/recherche?recherche=crowdfunding&follow=all&tag=%23crowdfunding

      Actuellement c’est plutôt le site participatif « helloasso » qui semble le plus utilisé par les gens aux démarches éthiques : https://www.helloasso.com/tarifs

      Il me semble que mettre toutes les solutions de #crowdfunding #financement_participatif ensemble au même niveau reviendrait à mettre tous les réseaux sociaux sur le même niveau... genre assimiler twitter et facebook avec seenthis :D

    • à hurler du bout des doigts sur toutes les pages « militantes » :

      Tu n’as pas envie de participer au système publicitaire totalitaire : quitte Facebook.

      Tu n’as pas envie d’alimenter des fichiers de police avec tes propres données mais aussi avec les données des gens qui te côtoient : quitte Facebook. /.../

      Si tu ne veux pas quitter Facebook, fais au moins en sorte de protéger ceux qui y échappent, de les protéger de toi, de ton activité. Évite d’attirer ceux-ci vers ta page, évite de les inciter à s’inscrire.

      Si tu représentes un groupe de musique, une orga politique, une association militante ou non, fais en sorte de ne pas attirer de nouveaux membres dans les filets de FB :

      Ne propage pas de liens vers ta page FB sur les forums.

      Ne mentionne pas ta page FB sur ton matériel de propagande (flyers, stickers..)

      Ne propage pas de « facebook events », il existe d’autres agendas (demosphere, razibus, pariskiwi) pour diffuser ce type d’information.

      Quand tu écris un mail, assure-toi que le destinataire est bien sur FB avant de lui envoyer un lien FB.

      Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais sache qu’un non-inscrit qui suit un lien Facebook tombera à un moment ou un autre sur l’impossibilité d’accomplir une action s’il n’en devient pas membre. En ce sens, ton lien fonctionne bien comme un hameçon qui fera tomber de nouveaux poissons dans l’escarcelle du géant américain.

      je rajouterai que depuis quelques temps facebook fait tout pour que la navigation non-loguée particulièrement via #tails ou #tor soit illisible par un bandeau qui masque les 2/3 de la page, du coup il devient impossible de suivre les infos militantes de plus en plus morcelées entre des dizaines et de groupes, pages et, pires, aspirateurs de clics égotiques professionnels... mais on a beau prévenir les militantes, beaucoup envoient un regard blasé façon « paye ta vieille relou qui n’a pas su évoluer »

      #gRRRrrr

    • Ne propage pas de « facebook events », il existe d’autres agendas

      Oui mais tout ce genre de phrase se heurte obligatoirement à la recherche du public qui ne connait pas déjà le groupe qui organise ça. Déjà pour un événement ou une manifestation très ciblée, très militant, ça peut être problématique, pour le faire connaitre à plus que les amis déjà connus. Et ça l’est encore plus pour des événements un peu plus généraux, même si militants ou politiques quand même, comme je le vois avec l’université populaire ici.

      Moi ce que je conseille toujours pour l’instant, c’est que TOUTE l’information (statique ou événementielle) soit entièrement dans un site contrôlé par le groupe en question (et pas non plus dans demosphère ou autre qui reste des trucs externes). Et qu’ensuite les informations soient copiées et diffusées après-coup dans de multiples réseaux, libres ou pas, avec à chaque fois le lien vers la source d’origine et une phrase simple et claire indiquant que celleux qui veulent suivre l’actu directement sur le site peuvent le faire, sans FB, twitter ou autre.

    • Vous trouvez que c’est pertinent ? Vous avez raison. Alors pourquoi alimentez-vous ce système ? Pourquoi donnez-vous consciemment et délibérément vos données personnelles à des entreprises comme Facebook (ou Google), qui se nourrissent de ces données et de votre temps de cerveau disponible ? Tout ce que vous faites sur Facebook alimente des fichiers, qui nourrissent le système publicitaire.

      En rapport avec http://seenthis.net/messages/497054

      On a découvert cet ingénieur informatique américain formé à Stanford via un post de Medium passionnant titré « Comment la technologie pirate l’esprit des gens ». Il y explique (en anglais) comment les entreprises de la Silicon Valley nous manipulent pour nous faire perdre le plus de temps possible dans leurs interfaces.

      Concrètement, Facebook a intérêt à ce qu’on scrolle son fil d’actu toute la journée, et pour ça, il nous détourne de notre intention initiale. Pour vérifier l’heure et le lieu du concert de ce soir par exemple, nous sommes obligés de passer par le newsfeed. C’est ce qu’il appelle des « stratégies de persuasion », et les ingénieurs de la Sillicon Valley l’apprennent à l’école.

      #Silicon_Valley #temps_de_cerveau_disponible #persuasion