L’ouragan de la Pentecôte 1987 :

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  • Inondations : le prévisionniste météo
    http://www.eauxglacees.com/Inondations-le-previsionniste

    Eaux glacées republie plusieurs des portraits d’une vingtaine de professionnels de l’eau, que nous avions réalisés en 2004 pour le Festival de l’OH ! créé par le Conseil général du Val-de-Marne. Nous les avions accompagnés une journée durant dans leurs activités. Une journée avec William Koenig, Prévisionniste météo. avec le concours de Météo-France Trois jours par semaine, dès 5h45, il arrive à la station, au coeur du parc Montsouris, alors que la ville dort encore. L’élaboration des prévisions météo (...)

    • William Koenig avait 7 ans à la Pentecote 1987. Il était en vacances à Arcachon. Son père et ses amis participaient à une régate. En pleine course, alors que la journée était très chaude, la météo très calme et le ciel très bleu, un véritable « mur noir » apparut soudain. Une brutale ligne orageuse qui venait de Biarritz, et qui demeure encore 25 ans plus tard largement inexpliquée. En quelques dizaines de minutes plusieurs plaisanciers trouvèrent la mort. Il s’en souvient comme de sa plus grande peur d’enfant. C’est ce jour là qu’est née sa vocation pour la météo.

    • Aussi, de longues minutes s’évanouirent avant que nous avisâmes d’une appréciation singulière de la température. En cette fin d’un printemps 1987 particulièrement frais, cette hausse brutale du thermomètre détonnait. Et à vrai dire, lorsque nos yeux, jusque là tenus au menu zozotement du flotteur, se donnèrent un peu de distraction et que nos regards enfin se croisèrent, nous nous dîmes que cette touffeur était assez éprouvante pour nos organismes qui en avaient perdu souvenance.

      Ceci nous inquiéta. Très vite d’ailleurs, portant mon regard vers Bayonne, à l’endroit même où l’imposante colline de Burgaronne s’incline et fait allégeance à la vallée du ruisseau, à travers la chênaie du moulin, j’eus la vision très nette et inquiétante d’un fin liseré noir d’encre, sur la ligne d’horizon. Cette formation aérienne linéaire, compacte, ténébreuse, linéaire et massive n’était ni une ligne d’orages s’avançant sur l’océan, encore moins l’ombre portée d’un nuage d’orage sur les régions visitées. D’ailleurs ce n’était aucunement un nuage, juste une étendue informe, irrationnelle, indescriptible, et d’autant plus effrayante qu’irrationnelle et indescriptible... L’empire de l’apocalypse s’étendant sur le monde !

      Stupéfié, j’avisai mon acolyte de ces observations et réflexions et, mettant fin à la partie de pêche, à 16h30, nous nous hâtâmes sur le chemin du retour.

      Moins d’un quart d’heure plus tard, comme nous apercevions le sommet de la côte de Labour, l’interminable front obscur s’était transporté à toute vitesse dans le ciel et nous surplombait à présent tel la faîte d’une vague immense prête à nous engloutir. Du Pays Basque aux Landes, l’ouest de l’Aquitaine était tout entier comme plongé dans une nuit épaisse et ténébreuse. À l’intérieur de la Gascogne par contre, le ciel soutenait mordicus ses tons de bleu tropical, même si par endroit quelques altocumulus commençaient à dresser leurs tourelles. À cet instant précis la brise de terre cessa de murmurer aux oreilles des arbres.

      http://www.cristau-de-hauguerne.net/archives/2010/10/20/19387030.html
      L’ouragan de la Pentecôte 1987