La fabrique à machos | Sa Mère la flüte

/la-fabrique-a-machos

  • La fabrique à machos | Sa Mère la flüte
    https://samerelaflute.wordpress.com/2016/05/31/la-fabrique-a-machos

    Il y a quelques jours, ma fille a éclaté en sanglots en rentrant de l’#école. Elle en avait gros

    sur la patate. Un garçon de sa classe de maternelle l’a menacée de mort. Il lui a dit :

    “je vais demander à mon père de prendre son fusil et de venir te tuer demain”.

    Elle était terrorisée. Quand elle est allée, comme je lui ai enseignée, voir des adultes pour

    reporter les faits, on lui a répondu “de toute façon il n’y a pas d’école demain”.

    Un peu plus tard ce jour là, sa maîtresse l’a prise à partie devant toute la classe pour lui

    dire “tu diras à ton petit frère qu’il mette du rouge à lèvres la prochaine fois, qu’on rigole”

    parce que mon fils de quatre ans avait tenu à mettre du vernis à ongles (bleu) comme sa

    grande sœur.

    Qu’est ce que ces deux événements, qui ont eu lieu la même journée, dans une banale

    petite école maternelle de province, disent de l’éducation que l’on donne aux enfants au

    sein de l’école publique ?

    Qu’un garçon peut se montrer violent sans qu’on s’en formalise. Mais qu’un autre petit

    garçon qui porte simplement un peu de vernis à ongles bleu peut être raillé publiquement

    par les représentant de l’éducation nationale, dans l’indifférence générale, au son du rire

    gras de la France conformiste.

    Comment cela est possible ? Est ce que ce monde est fou ?

    Ma fille de grande section se prend régulièrement des mains aux fesses dans la cour de

    l’école, on soulève son tshirt pour lui toucher “les seins”.

    Que font les adultes quand elle demande de l’aide ? Rien. Que font les adultes quand elle

    se défend par elle-même ? Ils la punissent.

    Quel message fait-on passer aux garçons et aux filles, en pleine construction ?

    Un garçon est par essence violent et concupiscent ? Il ne peut pas aimer le vernis à ongles,

    les fées et les coeurs à paillettes sous peine d’être violenté psychologiquement, voire

    physiquement, allons y gaiement après tout !

    Une fille doit être douce et soumise ? Et si elle est face à la violence masculine elle doit juste faire profil bas, parce que de toute façon on ne l’aidera pas.

    #culture_du_viol

  • La fabrique à machos | Sa Mère la flüte
    https://samerelaflute.wordpress.com/2016/05/31/la-fabrique-a-machos

    Il y a quelques jours, ma fille a éclaté en sanglots en rentrant de l’école. Elle en avait gros

    sur la patate. Un garçon de sa classe de maternelle l’a menacée de mort. Il lui a dit :

    “je vais demander à mon père de prendre son fusil et de venir te tuer demain”.

    Elle était terrorisée. Quand elle est allée, comme je lui ai enseignée, voir des adultes pour

    reporter les faits, on lui a répondu “de toute façon il n’y a pas d’école demain”.

    #sexisme #école #conditionnement #éducation #discrimination #enfance #genre

    Un peu plus tard ce jour là, sa maîtresse l’a prise à partie devant toute la classe pour lui

    dire “tu diras à ton petit frère qu’il mette du rouge à lèvres la prochaine fois, qu’on rigole”

    parce que mon fils de quatre ans avait tenu à mettre du vernis à ongles (bleu) comme sa

    grande sœur.

    • Mon fils en CM1 me raconte qu’à l’issue du cours de Rugby, les filles terminent systématiquement en pleurs. Je n’ai pas encore réussi à comprendre cela autrement que par les stéréotypes, parce qu’à priori, rien (que je sache) ne permet de conclure qu’elles auraient subi un traitement différent. L’instit’ est une femme, et il y a mixité équilibrée dans sa classe... ça me laisse complètement perplexe.

    • #école_française, et dans ces cas là, tu n’as plus qu’une envie, c’est de trouver d’autres parents pour se réunir et faire l’école à la maison. Dans une maternelle, il y a 15 ans, les affaires des filles étaient roses et celles des garçons bleues. Et la maîtresse à qui je disais que c’était bien dommage de n’avoir pas évolué depuis Napoléon m’avait rétorqué que les enfants étaient pourtant très contents. À ce niveau d’argumentation, tu soupires et tu fermes les yeux en pensant que tu es dans une grande forêt loin de là.

    • J’ai interrogé mon fils plus longuement hier soir à ce sujet, et il a du mal à expliciter.

      Ce que je parviens à retranscrire de ce que j’ai réussi à lui faire dire :
      – Elles ont perdu, alors elles crient, et elles pleurent, elles sont toutes énervées ;
      – Tel copain était dans leur équipe, alors elles ont gagnées, et elles ne sont pas contentes (je n’ai pas compris le lien de cause à effet)

      Il n’y en aurait qu’une qui ne pleure jamais. Pas pu savoir s’il y avait une raison particulière, mais à priori, elle n’a pas le même tempérament que les autres.

      J’ai l’impression que c’est l’intériorisation du « les filles doivent/peuvent pleurer »... et du « les filles sont hystériques » ; mais j’y vois probablement aussi le fait que c’est une façon de faire ressortir les tensions nées de cette activité et qu’en effet, on apprend (par stéréotypes) aux filles à extérioriser plus volontiers certains sentiments. Ce qui n’est pas forcément négatif, d’ailleurs... mais le contraste entre les groupes reste vraiment surprenant.

      C’est bientôt la kermesse de l’école, j’essaierai d’en discuter avec l’instit’ qui gère ce moment (il a deux instits chacune à mi-temps...)

    • Il est assez clair que la domination masculine qui est enseignée à l’école contribue aux violences sexuelles, et ce dès la maternelle, j’en ai été la témoin affligée.
      http://seenthis.net/messages/191492#message193077

      La direction de l’établissement comme la FCPE ont tout fait pour étouffer l’affaire, riant au nez des parents lorsqu’ils ont demandé que les agresseurs soient pris en charge.
      Il n’y avait en fait aucun service compétent, et ces garçons étaient en dysfonctionnement complet. Ils attrapaient les fillettes pour mimer une sodomie lorsqu’elles arrivaient en classe le matin, oui, vraiment ils avaient besoin d’être suivis, mais rien n’a été mis en place.