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  • Le Front populaire : de la duperie au mythe | Analyse de Lutte Ouvrière #arcjiveLO (19 juin 2016)
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/le-front-populaire-de-la-duperie-au-mythe_68931.html

    La célébration des 80 ans du Front populaire est l’occasion pour les partis de gauche, en particulier le PCF, de tenter de donner des couleurs plus chatoyantes à leur électoralisme stérile. Alors qu’ils ont largement contribué à faire élire Hollande en 2012, sans l’ombre d’une hésitation et sans exprimer la moindre mise en garde, ils utilisent cette commémoration pour recycler le mythe d’un bon gouvernement de la gauche unie qui aurait apporté des progrès aux classes populaires afin, espèrent-ils, de vendre leur marchandise frelatée à l’horizon 2017 [...].

  • Revenu garanti, salaire universel… ou abolition du salariat ? | Analyse de Lutte Ouvrière
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/revenu-garanti-salaire-universel-ou-abolition-du-salariat_68

    Depuis quelques mois, les débats se multiplient sur deux idées en apparence proches mais en réalité assez éloignées l’une de l’autre : le revenu garanti et le salaire universel. Le premier est défendu aussi bien par des militants de gauche ou écologistes que par des réactionnaires assumés. Le second, en apparence plus proche du marxisme, est issu des travaux du sociologue, membre du PCF, Bernard Friot.

    Si les thèses de Friot peuvent sembler plus séduisantes au premier abord – elles rencontrent d’ailleurs un certain succès dans la jeunesse et les milieux réunis dans les collectifs Nuit debout – elles ne sont, on va le voir, pas plus révolutionnaires que les autres, et sont même empreintes d’une idéologie politique aux antipodes de la nôtre.

    Commençons par nous intéresser à l’idée du «  revenu universel  », sous ses diverses moutures.

    Le référendum qui a eu lieu en Suisse, le 5 juin dernier, a mis sur le devant de la scène la notion de «  revenu garanti  ». Il s’agissait de décider si l’État helvète allait verser à l’ensemble de la population du pays une somme forfaitaire de 2 260 euros par mois pour les adultes et 565 pour les enfants, de la naissance à la mort, que l’on ait un emploi ou pas. Le projet, dénommé en Suisse «  revenu de base inconditionnel  », a été rejeté par une majorité des électeurs suisses, mais il a fait parler de cette idée qui est défendue depuis des années par un certain nombre de courants extrêmement divers. En France, tout récemment aussi, le Sénat vient de créer une mission d’information sur l’intérêt et les formes possibles de mise en place d’un revenu de base en France. Celle-ci a commencé pendant la semaine du 13 juin à auditionner les défenseurs de ce projet  : les membres de nombreuses associations comme le Mouvement français pour un revenu de base ou l’Association pour l’instauration d’un revenu d’existence.

    Il suffirait presque de dire que le Sénat s’intéresse à la question pour comprendre que cette mesure, quel que soit le nom qu’elle porte, n’a rien de révolutionnaire ni même de radical. La mesure est d’ailleurs défendue avec ferveur par la très catho­lique et très réactionnaire Christine Boutin (qui l’appelle «  dividende universel  »), par l’ancien ministre sarkozyste Frédéric Lefebvre, par le libéral Alain Madelin, ainsi que par bon nombre de curés de toutes obédiences et quelques loges maçonniques.

    À gauche, l’idée est également défendue par le Parti de gauche, une partie du PCF, les écologistes, Attac et le Monde diplomatique. Elle est tellement œcuménique que, le 5 juin dernier, le porte-parole d’Europe écologie-Les Verts, Julien Bayou, et Frédéric Lefebvre ont même pu donner une interview commune dans Le Figaro pour défendre le «  revenu universel  » ou «  revenu de base  ».

    L’idée est simple  : supprimer tout ou partie des allocations et aides sociales et les remplacer par une allocation unique versée à tout le monde. Le montant diffère entre les différents courants qui défendent cette idée, certains tablant sur 450 euros par mois, d’autres sur 800 euros. Certains préconisent de supprimer toutes les allocations, jusqu’aux allocations familiales et à l’aide au logement, d’autres, seulement le RSA. Mais, dans tous les cas, on parle bien de verser un «  revenu  » à tous, riches et pauvres, travailleurs en activité et chômeurs, actionnaires et smicards, adultes et enfants.

    L’idée n’est pas neuve  : elle date du 18e siècle, sous la plume de Thomas Paine, qui aurait été le premier à théoriser cette notion en 1795, sous le nom «  d’indemnité de droit naturel  ». Elle a connu une nouvelle jeunesse à partir des années 1970 dans les milieux écologistes, et plus récemment avec la remontée en puissance des courants décroissants.

    En même temps, les économistes les plus libéraux, comme Milton Friedmann ou Friedrich Hayek, ont défendu la même idée dans les années 1960 et 1970, tout comme des économistes keynésiens, apôtres de la relance par la consommation, persuadés que le revenu de base, en donnant du pouvoir d’achat aux couches les plus pauvres de la société, ne pourrait être que bénéfique au marché [...].

  • La démagogie du patriotisme économique | Analyse de Lutte Ouvrière
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/10/29/la-demagogie-du-patriotisme-economique_71909.html

    SFR, Alstom, Airbus Helicopters, Philips, PSA, Smart-Daimler, Delphi, Sage, Sanofi : les annonces de plans de suppressions d’emplois et de fermetures de sites pour regrouper la production à plusieurs centaines de kilomètres se succèdent dans de grandes entreprises. Le patronat poursuit sa guerre contre les travailleurs. Pour maintenir les profits des actionnaires au niveau de rentabilité souhaité, il impose une plus grande exploitation aux uns et le désespoir du chômage aux autres.
    Face à cette catastrophe sociale, certains candidats à l’Élysée prônent le patriotisme économique comme solution au chômage. Une politique protectionniste favorisant les produits français serait, selon eux, à même de protéger les travailleurs à condition que l’État-nation prime sur les instances supranationales, comme l’Union européenne, qui lui imposeraient une politique de chômage et de régression sociale.

    C’est à celui qui glorifiera le mieux le génie français, son savoir-faire et ses compétences, quitte à sombrer dans le ridicule, à l’image de Mélenchon qui, lors de la fin de mission de la sonde Rosetta, écrivait dans un tweet du 30 septembre  : «  Adieu à Rosetta, dernière mission interplanétaire française. Depuis, rien  !  » Au moment où même les plus cocardiers des journalistes prenaient un peu de hauteur pour s’enthousiasmer sur les possibilités offertes par la sonde d’en apprendre davantage sur le système solaire, Mélenchon, à l’horizon borné aux frontières de l’Hexagone, en oubliait que Rosetta n’était pas une mission française mais le résultat d’une collaboration européenne  !

    Par-delà le ridicule des cocoricos poussés à tort et à travers, ce patriotisme économique, repris à quelques variantes près de l’extrême droite à la gauche dite radicale, est lourd de danger, car il contribue à tromper une partie de l’électorat populaire, qui espère y trouver une protection contre le chômage [...].

  • Le monde capitaliste en crise | Analyse de LutteOuvrière
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/12/18/le-monde-capitaliste-en-crise_73418.html

    [...] La sphère financière continue à gonfler au détriment de la production en parasitant la plus-value dégagée par cette dernière.

    L’économiste américain Joseph Stiglitz, prix Nobel et plus ou moins altermondialiste, constate, de son côté, que le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro «  stagne à présent depuis près de dix ans. En 2015, il n’a été supérieur que de 0,6 % à son niveau de 2007.  » Il faut rappeler que le PIB est une notion plus vague et plus vaste que celle de production de biens matériels et de services parce qu’il intègre aussi la création de «  valeurs  » spéculatives.

    Le même Stiglitz constate par ailleurs que «  les récessions que connaissent certains pays de la zone euro sont comparables à celle de la Grande Dépression, ou encore plus graves  ».

    «  Le ralentissement dramatique de la croissance du commerce mondial est grave et devrait servir de sonnette d’alarme  », déclara au début du mois de septembre 2016 le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce ralentissement reflète la stagnation de la production mais aussi le protectionnisme montant. Les Échos soulignent «  la tendance ces deux dernières années à ériger des barrières commerciales contrairement à leurs engagements (…)  », ajoutant que «  certains pays sont tentés de limiter leurs importations pour favoriser leur production nationale et déprécient leur monnaie à cet effet (…)  ».

    Il y a déjà très exactement un siècle, dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, Lénine constatait la dictature absolue exercée sur la société par «  l’oligarchie financière  », à la tête de monopoles puissants, contrôlant tout à la fois les grandes entreprises de production et les banques, de plus en plus fusionnées.

    Le poids de cette oligarchie qui constitue les sommets de la grande bourgeoisie s’est encore accru malgré la crise actuelle ou, plus exactement, grâce à elle, et sa richesse aussi, dans l’absolu comme relativement même par rapport au reste de la bourgeoisie. Cette évolution se produit à l’intérieur d’une autre, plus générale, reflétant plus clairement la guerre de classe menée par la bourgeoisie contre la classe ouvrière pour accroître le taux de profit moyen. Cela se traduit par la diminution d’année en année de la part de la masse salariale dans le revenu national par rapport aux revenus du capital.

    La financiarisation donne à cette oligarchie financière des moyens supplémentaires d’enserrer le monde dans ses filets et de pousser le parasitage de l’économie à un degré sans précédent.

    Ce parasitage ne se traduit pas seulement en termes quantitatifs, c’est-à-dire par l’accroissement de la part que la finance prélève sur la plus-value globale dégagée dans la production  : il modifie sans cesse le fonctionnement du système financier et ses liens avec la production [...].

  • Un #revenu_garanti à chacun : radiographie des projets | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/un-revenu-garanti-chacun-radiographie-des-projets-630264

    Le débat qui se joue en vue des élections autour de l’idée d’un « revenu universel » traduit les aspirations et les craintes liées aux mutations induites par la révolution numérique. Mais derrière des appellations parfois voisines se cachent des projets différents concernant la place de chacun au travail et dans la société

  • Revenu universel - Sortir des faux débats | Revue du Mauss permanente
    http://www.journaldumauss.net/?Revenu-universel

    Le nom varie – allocation universelle, revenu de base, revenu garanti, revenu universel, etc. – mais l’idée gagne fortement du terrain qu’un revenu minimum devrait être versé à tous inconditionnellement – i.e. indépendamment de toute prestation de travail et de tout niveau de revenu par ailleurs – et sur une base individuelle. C’est cette inconditionnalité et cette individualisation qui font la différence de principe avec les aides sociales actuellement existantes. Les défenseurs du revenu minimum inconditionnel font valoir en sa faveur : 1°) qu’il permettrait une grande simplification du régime de l’aide sociale, devenu d’une extraordinaire complexité, difficile à gérer et coûteux pour l’administration, peu lisible et peu prévisible pour les bénéficiaires ainsi plongés dans une situation d’insécurité. 2°) qu’elle éviterait de stigmatiser ces derniers, puisque tout la monde y a droit. Le revenu minimum ne serait plus une forme d’aumône ou de don, il sortirait définitivement du registre de la charité et du paternalisme pour accéder à celui du droit et du dû.

    #RDB

  • Revenu garanti, salaire universel… ou abolition du salariat ? | Le mensuel
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/06/26/revenu-garanti-salaire-universel-ou-abolition-du-salariat_68

    Depuis quelques mois, les débats se multiplient sur deux idées en apparence proches mais en réalité assez éloignées l’une de l’autre : le revenu garanti et le salaire universel. Le premier est défendu aussi bien par des militants de gauche ou écologistes que par des réactionnaires assumés. Le second, en apparence plus proche du marxisme, est issu des travaux du sociologue, membre du PCF, Bernard Friot.

    Si les thèses de Friot peuvent sembler plus séduisantes au premier abord – elles rencontrent d’ailleurs un certain succès dans la jeunesse et les milieux réunis dans les collectifs Nuit debout – elles ne sont, on va le voir, pas plus révolutionnaires que les autres, et sont même empreintes d’une idéologie politique aux antipodes de la nôtre.

    Commençons par nous intéresser à l’idée du «  revenu universel  », sous ses diverses moutures. [...]

  • Le mouvement ouvrier français face au #nationalisme | Le mensuel de #Lutte_Ouvriere
    http://mensuel.lutte-ouvriere.org//2016/05/28/le-mouvement-ouvrier-francais-face-au-nationalisme_68271.htm #PS #PCF #Front_de_gauche #Parti_de_gauche #PS #FN

    Les succès électoraux du Front national ont mis en évidence son audience croissante dans les couches populaires. La politique propatronale menée par le PS lors de ses multiples passages au pouvoir, avec ou sans ministres du PCF mais toujours avec le soutien de celui-ci, y a largement contribué, en discréditant ces partis qui recueillaient l’essentiel du vote ouvrier. Mais pour que des travailleurs en viennent à voir dans le FN une option à tenter, ne serait-ce que « pour voir », il faut aussi que la conscience ouvrière ait considérablement reculé. De ce point de vue, le PS puis surtout le PCF ont une responsabilité bien plus fondamentale et ancienne. Car ce sont eux qui, au sein du mouvement ouvrier, au lieu de s’opposer aux idées de la bourgeoisie comme le chauvinisme, que les militants ouvriers révolutionnaires avaient toujours combattu par la solidarité de classe et l’internationalisme, les ont reprises à leur compte et les ont propagées.