La peur de ces organisations de voir se développer une lutte de la classe ouvrière contre le gouvernement Hollande fait que la CGT et ses alliés de la pseudo-gauche isolent les travailleurs par branches et empêchent des sections plus larges de la classe ouvrière de se mettre en lutte. Tout en sabotant les grèves, soit en les cassant, soit en démoralisant les travailleurs en faisant pression sur eux pour la reprise du travail, les syndicats tentent de négocier la fin du mouvement avec le PS.
Alors que les CRS intervenaient contre les travailleurs bloquant les dépôts pétroliers et les raffineries, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez annonçait qu’il voulait négocier avec le gouvernement. Une intervention de Martinez sur le plateau télévisé de BFM-TV confirmait la préparation de la trahison de la CGT.
Il a déclaré : « J’ai eu pour la première fois en deux mois un appel du Premier ministre. C’est plutôt mieux quand il n’est pas dans une posture ! », a déclaré Martinez. Prié par les journalistes de dire au public ce dont il avait discuté avec Valls, cependant, Martinez a carrément refusé : « Conversation secrète », a-t-il répondu.
A présent, une rencontre entre le dirigeant de la CGT et la ministre du Travail Myriam El Khomri doit avoir lieu le 17 juin à la demande de Martinez, comme il l’a affirmé à l’AFP. Lors de cette réunion, il sera question du déblocage du pays par des négociations qui devront permettre à la CGT de tenter d’imposer la fin de la grève aux travailleurs, sans changer fondamentalement la loi.
Ces manoeuvres de la bureaucratie syndicale soulignent la faillite historique de la politique de la pseudo-gauche, dont le Front de gauche et le NPA, selon lesquels la lutte pouvait se développer sous le contrôle des syndicats. Ces organisations, étroitement liées au PS, se sont avérées hostiles à une lutte contre une loi pourtant honnie par 75 pour cent de la population.
Il serait fatal dans cette situation, de laisser la lutte aux mains d’organisations vouées au compromis avec l’aristocratie financière et à la restriction des grèves au seul cadre national. Il faut donc retirer des mains des organisations syndicales la lutte contre les attaques du patronat et se joindre à la classe ouvrière des autres pays.
Toutefois, il est de plus en plus clair qu’une lutte menée par des sections isolées de la classe ouvrière ne feront pas le poids face à une élite dirigeante déterminée à utiliser tous les moyens pour casser l’opposition et imposer son diktat.