les incidents de Marseille vus par un supporter russe — Actualités en Russie

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    • Il y avait tout le monde : le Dynamo, le Spartak, le Zénith, le Lokomotiv, des fans de clubs régionaux, des mecs qui ne s’adressent pas la parole d’habitude…

      On s’était mis d’accord pour se rassembler à un moment. Avant ça, on a fait un tour de grande roue sur le Vieux port et on s’est baladé en petits groupes – on cherchait les supporters anglais venus chercher la merde. Mais en fait, tous les British étaient occupés dans les bars de la ville. La journée, ils se sont tenus peinards. Mais le soir, ils étaient défoncés, ils gueulaient, ils balançaient des bouteilles sur les flics du coin.

      On les a coincés dans un endroit. Les policiers de la ville ont débarqué direct, avec des agents spéciaux en civil, et même de la flicaille russe. On les connaît tous de vue ! On s’est dispersé, et à 17 heures, on s’est retrouvé dans un autre coin pour rejoindre la place du port en rangs – en chantant Katioucha. Les poulets étaient occupés à régler de petites embrouilles – et là, on arrive depuis le coin.
      […]
      Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu des flics aussi loyaux. Au dernier championnat d’Europe, en Pologne, les Polaks nous sautaient dessus en permanence, en une journée, on s’était battu plusieurs fois, et la police avait serré tout le monde super brutalement. Mais à Marseille, le tout ressemblait tellement au film Taxi et autres comédies sur la police française : les CRS qui sortent des camions en courant avec des boucliers, le regard effrayé, à se rentrer les uns dans les autres, à tomber. Les flics ordinaires se tenaient juste sur le côté, à regarder. Il paraît qu’ils aiment pas trop les Rosbifs, et qu’ils ont juste fermé les yeux pendant que les Russes leur réglaient leur compte.

      Dans la même situation, les OMON russes auraient dispersé tout le monde vite et violemment – ils auraient enchaîné les plus excités du premier rang et tout se serait terminé très vite. Mais la France n’est pas prête à ça.
      […]
      À l’entrée du stade, pareil – certains ont été fouillés comme il faut, d’autres, très moyen. On aurait pu rentrer n’importe quoi.
      […]
      Les Anglais sont des branleurs et des provocateurs, et ils ont eu ce qu’ils cherchaient. Bien sûr, il n’y a pas que les hooligans anglais qui ont pris, mais aussi de simples fans de foot qui étaient sur place. En même temps, tu débarques, tu te murges, tu provoques et tu insultes des supporters d’un autre pays, tu leur balances des bouteilles par là-dessus – il faut pas t’étonner qu’on te réponde.