Alzheimer, maladie politique, par Philippe Baqué (Le Monde diplomatique, février 2016)
►http://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/BAQUE/54695
#Société #Vieillir #Personnesâgées
Alzheimer, maladie politique, par Philippe Baqué (Le Monde diplomatique, février 2016)
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Alzheimer, maladie politique, par Philippe Baqué (Le Monde diplomatique, février 2016)
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L’approche bienveillante mise en pratique dans le service du Dr Bonnevay s’est traduite de 2002 à 2011 par une quasi-disparition des patients grabataires, une diminution des pertes de poids, le ralentissement des processus infectieux et l’absence de transfert en service d’hospitalisation de longue durée.
Ces résultats n’ont été possibles que grâce à la présence d’un personnel en nombre suffisant. Le taux d’encadrement était de 0,8, soit huit soignants pour dix personnes accueillies. Ce ratio demeure aujourd’hui exceptionnel : « La plupart des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes [Ehpad] ont aujourd’hui un ratio situé entre 0,3 et 0,6, alors qu’ils accueillent de plus en plus de personnes, constate le Dr Philippe Masquelier, médecin coordinateur dans trois Ehpad de l’agglomération lilloise.
« Pour des raisons économiques, on nivelle les moyens par le bas. Comme il n’existe pas encore de médicaments efficaces, on a surtout besoin de présence humaine ; or c’est justement ce qui manque ! »
L’augmentation rapide du nombre de diagnostics de la #maladie d’Alzheimer représente un défi inédit pour l’humanité. Misant sur un marché potentiel colossal, l’#industrie_pharmaceutique recherche frénétiquement — et jusqu’ici sans succès — un médicament ou un vaccin miracle. L’intérêt des personnes malades et de leurs proches invite cependant à repenser les politiques publiques et l’approche thérapeutique d’une affection encore bien mal connue.
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A leurs investisseurs, les sociétés en conseil de gestion de patrimoine promettent des taux de rentabilité dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (#Ehpad) compris entre 4 et 6 %, avec une fiscalité quasi nulle. « Investir en Ehpad : la solution à fort rendement ! Un marché en plein essor ! », promet ainsi la société P&F Management. « L’Ehpad s’avère un excellent investissement #anticrise », clame un site Internet spécialisé. Les #promoteurs_immobiliers et les grands groupes gestionnaires de ce type d’établissements multiplient les appels à investir dans un domaine où le déficit chronique de places permet de spéculer sans scrupules.
Sur les 7 400 Ehpad répertoriés en 2014, 45 % étaient publics, 30 % privés non lucratifs et 25 % commerciaux. Ces derniers tendent à accroître leur part de marché. Le chiffre d’affaires d’Orpéa, numéro un des groupes gestionnaires d’établissements, a grimpé à 1,95 milliard d’euros en 2014, soit une progression de 21 % par rapport à 2013, et son bénéfice net a augmenté de 16,6 %. Si, dans les établissements publics, le tarif mensuel du séjour restant à la charge du patient et de sa famille une fois les aides déduites varie entre 1 000 et 1 500 euros, il peut monter jusqu’à 3 000 ou 4 000 euros dans le privé. Ce prix très élevé n’est pas pour autant une garantie de bientraitance, comme le montre le film documentaire Flore (2014), du réalisateur Jean-Albert Lièvre, qui a suivi la dégradation très rapide de sa mère diagnostiquée Alzheimer dans un établissement de luxe de la région parisienne.
▻http://www.lesmaisonsderetraite.fr/maisons-de-retraite/repartition-de-l-offre-ehpad-par-region-en-2014-en-france.htm
▻http://www.lesmaisonsderetraite.fr
▻http://plus.franceculture.fr/j-y-pense-et-puis-j-oublie
Des « propos outranciers et caricaturaux » : c’est ainsi que le lobby des laboratoires pharmaceutiques a qualifié la campagne de Médecins du monde contre le prix des médicaments. « 2,4 milliards d’euros, c’est ce que rapporte le cancer »,« 4 milliards d’euros, le chiffre d’affaires du mélanome » et « 20 000 %, c’est en moyenne la marge brute d’une leucémie » sont quelques-uns des slogans que vous ne verrez pas dans l’espace public, après que plusieurs régies publicitaires ont refusé de les afficher. En février dernier, Philippe Baqué se penchait plus précisément sur la « maladie d’Alzheimer », « enjeu de société crucial » prisonnier de l’industrie pharmaceutique.
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►https://leprixdelavie.medecinsdumonde.org/fr
▻http://zinc.mondediplo.net/messages/29728 via Le Monde diplomatique