Elle fut la première condamnée à mort. Djamila Bouazza nous a quittée hier

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  • Elle était l’auteure de l’attentat du “Coq hardi”
    Djamila Bouazza s’est éteinte
    http://www.liberte-algerie.com/actualite/djamila-bouazza-sest-eteinte-227418

    Djamila Bouazza , une des figures marquantes de la Révolution algérienne, qui a été la première condamnée à mort avec Djamila Bouhired, par le tribunal militaire français d’Alger, s’est éteinte hier à l’aube à la clinique El-Azhar d’Alger, à l’âge de 78 ans. “Elle a rendu l’âme ce matin, épuisée par la vie”, a indiqué, à l’APS, son mari Boussouf Abboud. Djamila Bouazza, née en 1938, est employée au Centre des chèques postaux à Alger, quand elle est recrutée, en tant qu’agent de liaison, par Djamila Bouhired, et par l’intermédiaire de Habib Réda (Mohamed Hattab) et de son frère Madjid.
    À 19 ans, elle avait reçu pour tâche de poser le 26 janvier 1957 une bombe à la terrasse du Coq Hardi, une brasserie située rue Charles-Peguy. La bombe, qui explosa à 17h, a fait 4 morts et 60 blessés. Pour cette mission, Djamila Bouazza, cette jeune fille charmante, aux longs cheveux noirs, aux yeux marron clair, surnommée “Miss cha cha cha”, s’était fait teindre en blonde pour passer inaperçue.
    Dans un récit publié par la revue Historia magazine en 1972, Francis Attard retrace les détails de cet attentat. “Il est 17h10 lorsque Djamila Bouazza fait volontairement tomber son mouchoir à la terrasse, vitrée en hiver, de la brasserie du Coq Hardi, située rue Charles-Péguy, près du plateau des Glières. En se baissant pour le ramasser, la jeune fille glisse rapidement son ‘truc’ sous le pied en fonte du guéridon sur lequel un garçon en veste blanche a déposé un Coca-Cola. (…) Après avoir ramassé sa monnaie, Djamila Bouazza se lève, sort et va se mêler aux passants de la rue Michelet.”
    Cependant, elle avait été arrêtée le 25 avril 1957, puis transférée à El-Biar, où elle est interrogée par l’OPJ Fernand, le 9 mai 1957, et torturée par le capitaine Graziani.
    Elle est incarcérée à la prison de Maison-Carrée (El-Harrach) en compagnie de Djamila Bouhired, Jacqueline Guerroudj et Zohra Drif.
    Djamila Bouazza est condamnée le 15 juillet 1957 à la peine de mort. Mais devant la campagne menée par Jacques Verges et Georges Arnaud qui signent un manifeste, publié aux Éditions de Minuit, suivi de l’ouvrage d’Henri Alleg, qui ont alerté l’opinion internationale, sa peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité. Elle est graciée le 8 mars 1962. Avec le décès de cette moudjahida, un pan entier de l’histoire de l’Algérie combattante s’en va, en laissant ni témoignages ni contribution devant servir à l’écriture de la mémoire collective de ce pays.

    A. R.

    • 13 Juin 2015 Publié par Saoudi Abdelaziz
      Elle fut la première condamnée à mort. Djamila Bouazza nous a quittée hier
      http://www.algerieinfos-saoudi.com/2015/06/elle-fut-la-premiere-condamnee-a-mort-djamila-bouazza-nous-a-qu

      Elle a vécu et puis est morte à l’écart des fastes de la nomenklature. A l’âge de 78 ans, L’ancienne militante de la Bataille d’Alger s’est éteinte hier à l’aube, à la clinique El Azhar d’Alger. C’est son mari Boussouf Abboud qui a rendu publique la nouvelle.

      A l’âge de 19 ans, elle avait reçu pour tâche de poser le 26 janvier 1957 une bombe à la terrasse du Coq Hardi, une brasserie du centre d’Alger. Aux côtés de Djamila Bouhired, Djamila Bouazza a été condamnée le 15 juillet 1957 à la peine de mort par le tribunal permanent des forces armées d’Alger.

      La mobilisation menée par son avocat Jacques Verges et par l’écrivain Georges Arnauda permis que sa peine soit commuée en travaux forcés à perpétuité.

      Après l’indépendante, Djamila Bouazza s’était tenue à l’écart des activités de la nomenklatura . Son mari Boussouf Abboud, qui s’opposa activement au coup d’Etat du 19 juin, a évoqué un épisode de la vie de l’ancienne condamnée à mort : "Lorsque j’ai été enlevé par l’organisation qui s’intitule « Sécurité militaire », le 27 septembre 1983, en même temps que d’autres patriotes algériens, mon domicile et notre commerce, appartenant à ma femme, furent totalement saccagés par les agents de cette organisation. Elle confisqua – ou ils confisquèrent – tout document qu’elle trouva chez nous, qu’il soit d’ordre personnel, familial ou professionnel. Elle emporta trois cartables et trois grands cartons pleins, y compris les albums photos de nos enfants, le registre du commerce, les factures d’achat et de vente, les pièces relatives à notre activité pendant la guerre de libération, etc. A partir de ce jour, ma femme Djamila Bouazza, qui fut la première jeune fille condamnée à mort par les tribunaux militaires du colonialisme en 1957, fut privée de toute ressource pour vivre et subvenir aux besoins de nos enfants" .