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  • Armes chimiques en Syrie : trois firmes belges mises en cause
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/04/18/armes-chimiques-en-syrie-trois-firmes-belges-mises-en-cause_5287255_1618247.

    La justice belge a décidé de lancer des poursuites contre trois entreprises flamandes qui ont exporté vers la Syrie des produits pouvant servir à la fabrication d’armes chimiques, dont du gaz sarin. Selon les douanes belges, ces firmes – A.A.E. Chemie Trading, Anex Customs et Danmar Logistics – n’ont pas sollicité les licences – nécessaires depuis juillet 2013 – pour l’exportation, entre mai 2014 et décembre 2016, de 24 lots de composants chimiques. Soit 168 tonnes d’isopropanol, 219 tonnes d’acétone, 77 tonnes de méthanol et 21 tonnes de dichlorométhane.
    […]
    C’est surtout la quantité massive d’isopropanol qui inquiète les autorités.

    Tiens, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas été jeter un œil sur #ComTrade, base de données des Nations-Unies sur le commerce international. (J’apprends au passage qu’en 2018, ils vont rénover leur interface et l’API qui va avec).
    Notes préalables :
    • ComTrade souffre du caractère déclaratif des données qui produit des sous-déclarations parfois notoires, voire des trous dans les données.
    • le code HS correspond à une famille de produits, parmi lesquels l’isopropanol (pas vraiment de moyen de descendre plus finement, le code HS à 6 caractères étant le grain le plus fin de la nomenclature)

    Donc, code HS 2905.12 Propane-1-ol [alcool propylique] et propane-2-ol [alcool isopropylique]

    • en bleu, trait plein, les importations déclarées par la Syrie
    • en bleu, marques rondes vides et trait pointillé, les importations de Belgique déclarées par la Syrie. Les 3 derniers points 2014-2016 ne proviennent pas de Comtrade mais sont estimés en répartissant les quantités annoncées dans l’article sur les 30 mois de la période
    • en violet, les déclarations d’exportations vers la Syrie faites par la Belgique.
    en saumon, la période d’embargo (depuis juillet 2013)

    Deux remarques :
    • le caractère massif ne saute pas aux yeux
    • les déclarations belges d’exportation sont cohérentes et semblent inclure les lots examinés

    Enfin, l’article WP sur la molécule mentionne des usages courants de l’isopropanol (non mentionnés dans la partie avant #paywall)
    Isopropanol — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Isopropanol

    Les garnitures de stérilisation contiennent typiquement une solution de 72 % d’isopropanol dilué dans l’eau. L’alcool isopropylique est également utilisé comme décapant et dissolvant dans l’industrie. C’est un bon dégraissant. Il est également employé comme additif de l’essence. Il est employé comme désinfectant (surface inerte) et antiseptique (tissu vivant), et est un dissolvant commun.

    (et d’autres peu probables en Syrie : chambres à brouillard dans les accélérateurs de particules…)

  • Attaque chimique à Douma : le « faisceau de preuves » qui accusent le régime syrien (article de 16h55)
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/04/17/syrie-que-sait-on-de-l-attaque-chimique-du-7-avril-a-douma_5286620_4355770.h

    Trois jours après les frappes de représailles menées le 14 avril contre Damas, les inspecteurs dépêchés par l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) en Syrie ont finalement pu accéder, mardi 17 avril, à la ville de Douma, victime, le 7 avril, d’attaques chimiques présumées qui auraient tué une quarantaine de personnes.

    La Syrie et la Russie avaient jusqu’ici invoqué des « problèmes de sécurité » pour leur interdire l’accès, selon l’OIAC.

    mais le même jour à 02h57…

    Syrie : les médias d’Etat se rétractent après l’annonce de tirs de missiles
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/04/17/la-defense-syrienne-abat-des-missiles_5286293_1618247.html

    Les bombardements occidentaux ont été menés malgré la présence en Syrie des enquêteurs de l’OIAC qui ont débuté dimanche leur mission dans le plus grand secret. Si ces experts ont pour mandat d’enquêter sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques, ils n’ont, en revanche, pas pour mission d’en identifier les auteurs.

    • Leur travail s’annonce compliqué, plus d’une semaine après les faits, dans une zone passée depuis sous le contrôle du régime syrien et de la police militaire russe. Les derniers combattants rebelles de Douma ont quitté, samedi, la ville en ruine dans le cadre d’un accord de reddition signé le 9 avril, deux jours après l’attaque présumée.
      Les Etats-Unis soupçonnent par ailleurs la Russie d’avoir manipulé le site de Douma pour empêcher la découverte de preuves. « Les Russes pourraient avoir visité le site de l’attaque. Nous craignons qu’ils ne l’aient altéré dans l’intention de contrecarrer les efforts de la mission de l’OIAC pour mener une enquête efficace », a déclaré l’ambassadeur américain auprès de l’organisation, Ken Ward. « Cela soulève de sérieuses questions sur la capacité de la mission d’enquête de faire son travail », a-t-il ajouté.
      Moscou, grand allié de Damas, s’est engagé à « ne pas s’ingérer » dans le travail de la mission de l’OIAC, officiellement invitée par les autorités de Damas. Le régime syrien, quant à lui, nie que des armes chimiques aient été employées dans le drame de Douma, qui a fait au moins 40 morts et des centaines de blessés, selon les secouristes.

  • Theresa May temporise avant d’envisager des frappes en Syrie sans vote au Parlement
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/04/11/theresa-may-temporise-avant-d-envisager-des-frappes-en-syrie-sans-vote-au-pa

    Downing Street l’assure : Theresa May est prête à s’engager en Syrie, même sans attendre un éventuel accord du Parlement. La première ministre britannique, lors de conversations téléphoniques, mardi 10 avril, s’est mise d’accord avec les présidents américain et français sur « la nécessité pour la communauté internationale d’une réponse » aux attaques en Syrie « afin de faire respecter l’interdiction mondiale de l’usage des armes chimiques », détaille un communiqué officiel.

    Les avions Tornado sont prêts à décoller de la base militaire britannique d’Akrotiri (sud de Chypre). Mais Mme May, souvent raillée pour son caractère #excessivement_méthodique et sa lenteur à décider, semble prendre son temps pour réunir les arguments dont elle pourrait avoir besoin si elle se heurtait à des critiques parlementaires. Le communiqué de Downing Street évoque prudemment les « informations à confirmer » faisant état d’une attaque à l’arme chimique à Douma, près de Damas.

    Si même Mme May n’est pas (encore…) convaincue par les preuves… qu’on ne lui a visiblement pas (encore…) présentées, c’est bien à cause de sa pusillanimité bien connue (chicken !, en anglais).

    • Vu par les Britanniques :

      Syria decision looms for May - BBC News
      http://www.bbc.com/news/uk-politics-43724946

      But some do say the PM is taking her time. On one level, they say this is just her character, to be cautious and methodical, to play it by the book. She wants to work out what is in the UK national interest, to understand what other countries want to achieve, to assess all the options and consequences

      And yes, that involves assessing the risk of losing a vote in Parliament on this. The scars of David Cameron’s defeat over proposed military action in Syria in 2013 have not entirely healed. This will matter if any military action is not a one-off but a sustained strategy that envisages air strikes the next time Syria drops chemical weapons and the next.

      Crucially, I am told that Mrs May also wants to make sure that the case against Syria is as comprehensive as possible. She wants as much information as possible about the suspected chemical attack on Douma - above all, so she can say who was responsible.

      She wants to make sure she has her ducks and arguments in a row for the potential political flak she could face. The discussions are similar to those over the Salisbury nerve agent attack, namely that Mrs May wants to be able to stand up in Parliament and say there is “no plausible alternative” to Syria being responsible.

      There was a distinct note of caution in the official Downing Street account of the May/Trump phone call. This spoke of “reports” of Syrian chemical weapons attacks which were evidence of President Assad’s brutality “if confirmed”.

      There are signs that the US and the French are also taking their time. Monsieur Macron seems keen to act but even he spoke yesterday of a decision “within days”. French sources tell me they expect another Macron/Trump call “in the next 48 hours”.

    • Theresa May is warned against joining in on a strike against Syria | Daily Mail Online
      http://www.dailymail.co.uk/news/article-5601407/Theresa-warned-against-joining-strike-against-Syria-MPs-say.html

      Theresa May resists US rush to bomb Assad without more evidence the Syrian regime is to blame for ’barbaric’ chemical attack on civilians
      • PM last night warned not to press ahead with a strike on Bashar Al Assad’s troops
      • MPs told Theresa May it would be a ’huge mistake’ for her to bow to pressure 
      • Mrs May and Donald Trump vowed to end to chemical weapon attacks in Syria
      • Though the PM indicated she needed more proof of Assad’s involvement first 
      • There is no legal requirement for Mrs May to consult MPs ahead of air strikes

  • La confrontation Washington-Moscou sur le dossier syrien se durcit
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/04/10/onu-moscou-met-son-veto-a-la-creation-d-un-mecanisme-d-enquete-sur-le-recour

    Lundi, le destroyer lance-missiles USS Donald Cook a quitté le port chypriote de Larnaca, où il faisait escale, et se trouve dans une zone d’où il peut facilement frapper la Syrie.

    Face au risque d’attaque, l’armée syrienne a placé ses forces « en état d’alerte » pour les trois jours à venir dans les aéroports et les bases militaires du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

    Tout missile américain qui viendrait à être tiré sur la Syrie sera abattu et les sites d’où ils sont partis seront pris pour cibles, a déclaré Alexander Zassipkine l’ambassadeur de Russie au Liban, cité mardi soir par la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar.

  • Syrie : les motifs et les enjeux de la bataille d’Afrin
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/02/21/syrie-les-motifs-et-les-enjeux-de-la-bataille-d-afrin_5260346_1618247.html

    Les Turcs veulent bloquer la montée en puissance des Kurdes, pourtant soutenus par la coalition internationale, dans cette région.

    L’entrée des forces syriennes favorables à Assad dans l’enclave d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, pour appuyer les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), aurait de « graves conséquences », a prévenu, mercredi 21 février, le porte-parole du président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Toute tentative visant à soutenir (…) l’organisation terroriste YPG signifiera qu’ils se rangent directement au côté d’organisations terroristes et deviendront donc des cibles légitimes à nos yeux », a insisté Ibrahim Kalin lors d’une conférence de presse.
    […]
    La crise d’Afrin concentre sur un territoire réduit l’ensemble des acteurs du conflit syrien et leurs alliés. Enjeux locaux, régionaux et internationaux s’y télescopent. Pour les forces kurdes, la défense d’Afrin est une question vitale. Si elles cèdent et font aveu de faiblesse, c’est tout leur édifice dans l’Est syrien qui se trouve menacé. Il faut donc tenir et, à défaut d’autre soutien extérieur, tenter d’arracher au régime de Damas un accord qui permettrait de ralentir les avancées turques.

    L’envoi de détachements miliciens vers Afrin, mardi 20 février, est un signal allant en ce sens. Le régime syrien voit, en effet, d’un mauvais œil l’émergence d’une présence forte et durable de la Turquie à Afrin. Damas et Ankara partagent un passé lourd de disputes territoriales qui influence la position du régime.

    L’Iran est réputé avoir en la matière une position proche de celle de ses protégés syriens. La position de la Russie, autre alliée du régime, diverge cependant. Sans le feu vert tacite de Moscou, qui contrôle l’espace aérien syrien dans cette partie du pays, l’opération turque sur Afrin n’aurait pas pu voir le jour. En accédant aux velléités anciennes d’Ankara sur Afrin, Vladimir Poutine ménage sa relation avec le président Erdogan et fait d’une pierre deux coups, en prouvant aux Kurdes l’inefficacité de leur alliance avec Washington, tout en semant un peu plus la discorde entre les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de l’OTAN.

    (fin de l’article)

    Ben, finalement, Afrin, c’est la faute à Poutine.

  • Syrie : la Ghouta orientale, nouvelle martyre après Alep et Homs - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/international/syrie-la-ghouta-orientale-nouvelle-martyre-apres-alep-et-homs-21-02-2018-

    La Ghouta orientale, enclave en périphérie de Damas, est la cible d’une intense campagne aérienne du régime syrien depuis début février. Plusieurs zones rebelles ont été écrasées par des bombardements et un siège asphyxiant force les insurgés à déposer les armes et les civils à fuir.

    Mossoul n’est donc pas une ville martyr. A moins que #cépapareil, c’est en Irak.

  • Les forces progouvernementales syriennes pourraient se déployer à Afrin
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/02/19/les-forces-progouvernementales-syriennes-pourraient-se-deployer-a-afrin_5259

    La télévision nationale syrienne Ikhbariya a annoncé lundi 19 février que les forces progouvernementales syriennes étaient sur le point de faire leur entrée dans le secteur d’Afrin, dans le nord-ouest du pays. « Les forces populaires vont arriver à Afrin dans les prochaines heures pour soutenir ses habitants contre l’attaque du régime turc », a annoncé l’agence de presse officielle syrienne SANA, citant son correspondant à Alep. SANA n’a pas donné de détails sur la composition de ces « forces populaires » et n’a pas mentionné de déploiement de l’armée régulière syrienne.
    […]
    Mevlut Cavusoglu, le ministre des affaires étrangères turc, a prévenu que l’armée turque n’hésiterait pas à affronter les forces syriennes si ces dernières entraient dans le secteur d’Afrin pour protéger les combattants kurdes. « Si le régime vient pour éliminer le PKK et le PYD, alors il n’y a aucun problème. Toutefois, s’il vient pour défendre les YPG, alors rien ni personne ne pourra nous arrêter, nous ou les soldats turcs », a-t-il déclaré lors d’une visite à Amman, capitale de la Jordanie.

  • Opération « #Rameau_d'olivier » : images de la ville syrienne d’Afrin bombardée par les F-16 turcs — RT en français
    https://francais.rt.com/international/47457-debut-operation-rameau-dolivier-syrie-afrin-bombardee-par-f-16-tu

    La ville d’Afrin, dans le district sous contrôle kurde du même nom, a été bombardée le 20 janvier par huit avions de combat turcs de type F-16.

    Cette attaque aérienne s’inscrit dans le cadre de l’opération militaire turque appelée « Rameau d’olivier », qui a « commencé de facto sur le terrain » le 20 janvier, selon une déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan. 

    Le même jour, le Premier ministre turc Binali Yildirim a fait savoir que les forces armées turques avaient « débuté une campagne aérienne pour détruire des éléments [des Unités de protection du peuple (YPG)] ». Il a ajouté que huit avions de chasse F-16 avaient été déployés par l’armée turque dans le cadre de cette opération.

    Les images captées sur place par l’agence Ruptly montrent des explosions et un panache de fumée noire s’élever au-dessus de la ville d’Afrin.

    #zeytin_dalı #olive_branch

    • Les forces russes en Syrie redéployées suite au début de l’offensive turque - Sputnik France
      https://fr.sputniknews.com/international/201801201034823430-syrie-turquie-offensive-russie

      Après le lancement par la Turquie de l’opération Rameau d’olivier en Syrie, les forces russes ont été retirées de la zone concernée, selon le ministère de la Défense.

      Le commandement des forces russes stationnées en Syrie a pris des mesures pour assurer la sécurité des militaires à Afrin, théâtre de l’opération turque contre les formations kurdes, a annoncé le ministère russe de la Défense.

      « Pour prévenir d’éventuelles provocations et éviter tout risque pour la vie et la santé des militaires russes, le groupe opérationnel du Centre pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie et de la police militaire a été transféré dans la région de Tell Adjar, de la zone de désescalade de Tell Rifaat », a indiqué le ministère.

    • Opération « Rameau d’olivier »
      https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-lundi-22-janvier-2018

      L’objectif de l’opération militaire turque dans l’enclave kurde d’Afrine est d’établir une « zone de sécurité » d’une profondeur de 30 km à partir de la frontière entre la Turquie et la Syrie. Florence Parly, la ministre française des armées, a appelé la Turquie à cesser ses opérations contre les Kurdes syriens, craignant qu’ils ne détournent leur forces, très engagées au sein de la coalition à laquelle la France appartient, « du combat primordial » contre le terrorisme. La France demande une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU. Les Kurdes sont en première ligne dans la guerre contre l’organisation État islamique, et notamment sa capitale autoproclamée, Rakka, qu’ils ont libérée en octobre dernier.

      Dans Le Monde.fr, Marie Jego, correspondante à Istanbul, détaille les intentions affichées du gouvernement turc : « faire en sorte d’éviter que la Turquie « ne perde son contact géographique avec le monde arabe ». Bizarre… En fait, la principale crainte des Turcs est de voir la région d’Afrine et celle de Kobané former une continuité territoriale pour achever le « corridor » qui permettrait aux Kurdes de « gagner la Méditerranée ».

      Et puis il s’agirait aussi « de favoriser le retour chez eux de trois millions de réfugiés syriens ». Mais la région d’Afrine héberge déjà 800 000 personnes, dont beaucoup de déplacés venus des autres régions de Syrie.

      Si le gouvernement syrien s’est offusqué de l’intervention, menaçant d’abattre les avions turcs sur son territoire, son allié russe semble s’en accommoder à seule fin de préserver le « Congrès pour le dialogue national syrien », les 29 et 30 janvier à Sotchi. « Erdogan semble dire à Poutine, donne-moi Afrine et je te rends Idlib », avance un diplomate. La lutte d’influence et d’intérêts contradictoires des puissances étrangères se poursuit donc sur le territoire syrien, au détriment des populations.

      En Turquie, où le chef de l’Etat a mis en garde le principal parti pro-kurde, dont les leaders sont en prison, contre toute tentative d’organiser des manifestations d’opposition à cette offensive, ce parti était le seul à appeler à manifester à Istanbul et à Diyarbakir. Hier après-midi, sur la rive asiatique du Bosphore, les forces de police étaient plus nombreuses que les manifestants.

    • Zeytin Dalı harekatı nedir? Zeytin Dalı’nın anlamı ne? - Son Dakika Haberler
      http://www.hurriyet.com.tr/zeytin-dalinin-ve-72-ucagin-anlami-40716884

      Zeytin Dalı harekatı nedir? Zeytin Dalı’nın anlamı ne?

      Peki operasyona neden Zeytin Dalı adı veridi? Hürriyet muhabiri Uğur Ergan’ın verdiği bilgiye göre Zeytin Dalı’nın hem bölgenin zeytin ağaçlarıyla kaplı olması hem de barışı temsil etmesi nedeniyle kullanıldığı bildirildi.

    • Syrie : l’armée turque poursuit son offensive dans l’enclave kurde d’Afrin
      http://www.lemonde.fr/syrie/article/2018/01/21/syrie-l-armee-turque-est-entree-dans-l-enclave-kurde-d-afrin_5244812_1618247

      Le premier ministre, Binali Yildirim, a indiqué dimanche à la chaîne de télévision Habertürk qu’Ankara cherchait à créer une zone de sécurité d’une profondeur de trente kilomètres en territoire syrien. Il a exigé des médias une couverture exemplaire, selon un vade-mecum en quinze points qui préconise notamment « la vigilance » envers les informations publiées par la presse étrangère critique de la Turquie et dit qu’il faut « montrer que les armes utilisées pour l’opération ont été fabriquées en Turquie ».

    • Comment éviter les #fake_news à Afrin, check-list en 15 points aimablement fournie par le gouvernement turc.

      Yıldırım’dan medyaya 15 maddelik Afrin talimatı
      https://www.evrensel.net/haber/343819/yildirimdan-medyaya-15-maddelik-afrin-talimati

      Başbakan Yıldırım’ın medyaya verdiği 15 maddelik “dikkat edilecekler” listesi şöyle:
       
      • Haber ve yorumlarda bu harekatın tamamen terör örgütlerine yönelik olduğu ve terör örgütlerini etkisiz hale getirmeyi amaçlayıp sivil halkı koruduğunun ön plana çıkarılması
       
      • Yabancı haber kaynaklarının özellikle PKK, PYD, YPG, DEAŞ kaynakları üzerinden Türkiye aleyhine yapacağı haberler konusunda dikkatli olunması
       
      • Uluslararası haber kaynaklarının Türkiye aleyhine yapacağı haberleri yansıtırken Türkiye’nin milli menfaatlerinin gözetilmesi
       
      • Sivillere yönelik saldırı konusunda silahlı kuvvetlerin gösterdiği hassasiyetin hatırlatılması
       
      • TSK’nın Afrin’de yaptığı operasyon sadece PKK/PYD’ye yönelik değil DEAŞ’a yönelik olduğunun da ön plana çıkarılması
       
      • Özellikle görsel medyada sıcak çatışma bölgesine girerek askerlerin can güvenliğinin ateşe atılmaması
       
      • Operasyonun Türkiye’nin yerli ve milli silah üretimi ve kabiliyetiyle olduğunun hatırlatılması
       
      • Mehmetçiğin can güvenliğini tehlikeye sokacak görsellere yer verilmemesi, TSK’nın taktik bilgilerinin paylaşılmaması
       
      • Karşı taraf adına istihbari bilgi içeren detaylara girilmemesi 
       
      • Yurt içinde PKK ve uzantılı siyasi oluşumların Afrin operasyonuna karşı düzenleyeceği eylemler ve açıklamaların ön plana çıkarılmaması
       
      • Olası şehit haberleri verilirken titiz davranılması
       
      • Yabancı basında yapılan operasyon haberlerinin ulusal basına aynen taşınmaması
       
      • Bu operasyona karşı PKK ve PYD’nin TSK’yı ‘işgalci’ gösterme gayreti olduğunu ifade eden Yıldırım, ‘Bilgisi ve tecrübesi olan insanlardan görüş alınabilir’ dedi. Türkiye’ye karşı olumsuz algı yaratacak kişilerden görüş alınmamasını önerdi.
       
      • PKK/PYD’nin moralini yükseltecek haberler yapılmaması
       
      • Operasyon süresince kamuoyunu bilgilendirmek için hem hükümetin hem AKP’nin görevlendirmiş olduğu Bekir Bozdağ ve Mahir Ünal’la her türlü kanaldan temas kurularak basının doğru bilgiye ulaşması gerektiğini vurguladı.

    • Tiens voilà une #vraie_nouvelle vérifiée par les porte-parole du gouvernement et de l’AKP !

      (je la mets aussi à cause du choix judicieux de l’illustration…)

      Le PKK / PYD a l’intention d’utiliser les civils d’Afrin comme boucliers humains lors de l’opération turque à Afrin - Red’Action
      https://www.redaction.media/articles/pkk-pyd-a-lintention-dutiliser-civils-dafrin-boucliers-humains-lors-de-

      La branche syrienne de l’organisation terroriste PKK, le Parti de l’Union démocratique (PYD), empêche les civils de quitter le district syrien d’Afrin.

      En propageant la propagande selon laquelle la Turquie fait du tort au peuple kurde de la région, le PKK / PYD envisage d’utiliser les habitants d’Afrin comme boucliers humains.

  • UN-Untersuchungsbericht Chan Scheichun -
    Regime verübte C-Waffen-Angriff

    http://www.taz.de/UN-Untersuchungsbericht-Chan-Scheichun/!5445774 - 2017-09-06

    "Die #UNO legt sich fest: Der Giftgasangriff auf den syrischen Rebellenort Chan Scheichun wurde von der Regierung durchgeführt."

    #Syrien #Chemiewaffen #Sarin #ChanScheichun #Nahost-Politik

    trouvé ici: https://diasp.eu/posts/6013680
    via http://02mydafsoup-01.soup.io/post/631689905/UN-Untersuchungsbericht-Chan-Scheichun-Regime-ver-bte

  • Des gens, de différents genres pourtant, nous répétaient tous les jours et toutes les nuits que Obama était un cas désespéré parce que, disait-on, il n’avait pas compris que ses demis mesures (des mesures de trop en fait) ne faisaient que prolonger l’agonie des malheureux civils, alors qu’il suffisait de rentrer franchement dans le lard des méchants pour abréger ladite agonie.

    U.S. War Footprint Grows in Middle East, With No Endgame in Sight
    https://www.nytimes.com/2017/03/29/world/middleeast/us-war-footprint-grows-in-middle-east.html

    Pas de fin en vue, avec un nombre de #victimes_civiles en augmentation telle, que...

    The rise in reports of civilian deaths linked to the United States and its allies has been so significant that Airwars, a group that tracks airstrikes, said last week that it was suspending its investigations into Russian airstrikes to avoid falling behind on those by the United States.

    Ce serait à se tordre de rire si ce n’était pas aussi dramatique.

    • http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/07/20/en-syrie-la-pire-bavure-de-la-coalition-anti-ei_4972195_1618247.html

      Comparablement le fait qu’un bombardement ait fait 240 vitcimes civiles trois jours après l’attentat de Nice n’avait pas fait grand bruit (et je suis étonné que cet article du Monde que j’avais archivé juste après sopit toujours présent, j’ai l’impression que c’est une erreur de leur part, genre, on doit absolument cacher cet article du coup il passe sous la paywall haituel des archives.

      Du coup pour moi ce fait de guerre ou de terrorisme d’état avait déclenché chez moi la rubrique Qui ça ?:

      Mais même quand on ne regarde pas la télévision, on la regarde encore de trop. Et quand on regarde trop la télévision, on ne peut pas réfléchir posément à tout ça. Parce que, par exemple, ce n’est pas à la télévision que l’on apprend que trois jours après l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016 (J – 295), l’armée de l’air française a bombardé et tué 240 civils à Mambij, en Syrie, dans la région d’Alep, était-ce par maladresse, mauvais renseignement ou simple fait de guerre impondérable, je doute même qu’il y ait une enquête pour l’établir, pourquoi, en effet, devrions nous nous émouvoir d’un bilan trois fois supérieur à celui qui déclenche un deuil national de trois jours en pleines vacances scolaires d’été, j’essaye de garder tout mon calme — « Nous prenons toutes les dispositions pendant nos missions pour éviter ou minimiser les pertes civiles … » est-il écrit dans un communiqué de la coalition suite à ce bombardement, tout est dans le ou qui dit clairement qu’il n’a jamais été question, en fait, d’éviter les pertes civiles, qui, de fait, sont largement acceptables, elles finiront par devenir souhaitées. De toute façon, pour nous les Français, une victime civile syrienne n’a pas le même poids, la même valeur, qu’une victime française, je suis moi-même victime de cette façon de penser en notant que 240 c’est le triple, peu ou prou, du nombre de victimes de l’attentat de Nice, on ne compte pas les victimes, on les pleure.

  • Ex-Qaeda affiliate in Syria claims Damascus bombings
    https://www.yahoo.com/news/ex-qaeda-affiliate-syria-claims-damascus-bombings-144218070.html

    Comprendre #jabhat_al_nosra,

    Beirut (AFP) - Syria’s former Al-Qaeda affiliate Fateh al-Sham Front on Sunday said in a statement it was behind twin bombings targeting Shiite pilgrims in the centre of Damascus that killed 74 people.

    “On Saturday... a twin attack was carried out by two heroes of Islam... in the centre of the capital Damascus, killing and wounding dozens,” the statement said.

    Without elaborating, it called the bombings “a message to Iran and its militias”.

  • Syrie : la résolution russe entérinant l’accord de cessez-le-feu adoptée à l’ONU
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/12/31/le-conseil-de-securite-de-l-onu-adopte-a-l-unanimite-la-resolution-russe-ent

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, samed 31 décembre, l’initiative de paix de la Russie et de la Turquie. Moscou avait déposé vendredi un projet de résolution entérinant le plan russo-turc prévoyant prévoyant une cessation des hostilités en Syrie et des négociations à Astana « fin janvier ».

  • Les #Kurdes syriens font les frais de la nouvelle entente russo-turque
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/12/30/les-kurdes-syriens-font-les-frais-de-la-nouvelle-entente-russo-turque_505559

    Pendant que Moscou et Ankara finalisaient l’accord de cessez-le-feu pour la Syrie, l’agence turque Dogan annonçait le bombardement par l’aviation russe, dans la nuit de mercredi 28 à jeudi 29 décembre, de cibles de l’organisation #État_islamique (EI) à Al-Bab, dans le nord de la #Syrie, où l’armée turque est en opérations. C’est la première fois que la #Turquie, membre de l’OTAN, reçoit l’appui aérien de la #Russie.

  • La communauté internationale « horrifiée » par les bombardements « atroces » à Alep
    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/11/19/les-etats-unis-denoncent-les-bombardements-atroces-a-alep_5034402_1618247.ht

    Les Etats-Unis et l’Organisation des nations unies (ONU) ont dénoncé samedi 19 novembre la violence des bombardements qui ont visé des hôpitaux dans les quartiers rebelles de la ville syrienne d’Alep, mettant en garde Damas et Moscou contre les conséquences de tels actes

    « Les Etats-Unis condamnent fortement les terribles attaques contre des installations médicales et des travailleurs humanitaires. Il n’y a pas d’excuse pour ces actes atroces, a déclaré la conseillère américaine à la sécurité nationale Susan Rice. Le régime syrien et ses alliés, la Russie en particulier, sont responsables des conséquences immédiates et sur le long terme de tels actes ».

    De son côté, l’ONU s’est dit « horrifiée » par l’escalade de la violence et a réclamé un accès immédiat à la ville assiégée, de laquelle elle est exclue depuis la mi-juillet.

    Les bombardements d’une violence inouïe menés par le régime syrien sur les quartiers rebelles de la ville d’Alep ont tué samedi au moins 27 civils, détruit l’un des derniers hôpitaux du secteur et forcé les écoles à fermer leurs portes. Il s’agit, selon le correspondant de l’Agence France-presse (AFP) en secteur rebelle, des frappes les plus violentes depuis deux ans.

    #Alep #Syrie #ONU #Russie

    • Les Etats-Unis [...] ont dénoncé samedi 19 novembre la violence des bombardements qui ont visé des hôpitaux dans les quartiers rebelles de la ville syrienne d’Alep

      Parce que eux n’ont jamais bombardé ni les hopitaux, ni des fêtes de mariages, ni personne d’ailleurs, ni au Pakistan, ni en Syrie. Il faut s’appeler vraiment « Le Monde » pour reprendre des citations américaines sans y adjoindre l’ombre d’un commentaire de texte.

      #journalisme_de_merde

    • Il est écrit aussi : « De son côté, l’ ONU s’est dit « horrifiée » par l’escalade de la violence »
      Est mis en avant le côté systématique et répété de ces bombardement et, bien évidement, cela n’exonère en rien les USA de leurs fautes et crimes passés.

  • Comment Lafarge a exposé ses employés aux rapts en Syrie

    http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/11/14/comment-lafarge-a-expose-ses-employes-aux-rapts-en-syrie_5030751_1618247.htm

    Le cimentier français a maintenu sa cimenterie en fonctionnement jusqu’en septembre 2014. Les salariés rétifs faisaient l’objet de menaces, voire de licenciements.

    En continuant de fonctionner jusqu’à septembre 2014 en Syrie, malgré les risques dus à la guerre civile, le groupe Lafarge a-t-il mis en danger ses employés ? Interrogée à propos de l’enquête publiée dans Le Monde (daté 13-14 novembre), une porte-parole du cimentier franco-suisse assure que « la direction de Lafarge était préoccupée avant tout par la sécurité de ses employés ».

    Toutefois, une autre réalité ressort des témoignages que Le Monde a pu recueillir. Malgré les efforts de Lafarge en Syrie pour sécuriser les routes autour de l’usine en multipliant les contacts avec les groupes armés, les employés de Lafarge Cement Syria (LCS) ont été les premiers exposés aux dangers de la guerre. D’après notre enquête, c’est après le départ de Montasser Al-Maaytah, le directeur jordanien de l’usine, remplacé par Mamdouh Al-Khaled, un Syrien ayant travaillé dans le secteur public avant de devenir responsable des opérations chez Lafarge, que l’ambiance s’est dégradée à l’usine de Jalabiya.

    « Il a fait du très bon travail », insiste Jacob Waerness à propos de Mamdouh Al-Khaled. M. Waerness, que Le Monde a rencontré à Oslo, a été responsable de la sécurité de l’usine de 2011 à 2013. Le ton est différent chez les anciens employés du site. « Le dictateur [comme plusieurs employés appellent Mamdouh Al-Khaled] pilotait l’usine depuis Damas. Il nous appelait, nous hurlait dessus, menaçait de suspendre nos salaires ou de nous licencier en cas d’absence. La direction de Lafarge Syrie laissait faire. Ce qui comptait pour eux était de maintenir la production », raconte un ancien employé. « Nous ne pouvions continuer à faire fonctionner l’usine avec des employés payés à plein-temps qui préféraient rester chez eux par peur des dangers sur la route », justifie Jacob Waerness.

    « Une voiture sans plaques s’est arrêtée »

    « Seule la proximité avec la direction ou un groupe armé pouvait protéger un salarié », ajoute un autre employé. Un tableau d’évaluation des performances du personnel, attribué à Mamdouh Al-Khaled et que Le Monde a pu consulter, montre que la direction prenait en considération la proximité des employés avec les groupes armés. Ainsi note-t-on, à côté du nom d’un employé noté passablement (F), la mention « licencier », suivie de la question : « Impact sur les Kurdes ? » Interrogée, la direction de Lafarge a refusé de commenter des « cas individuels pour des raisons de sécurité des personnes ».

    Nidal Wahbi, l’ancien responsable des ressources humaines, était l’un des rares à s’opposer à cette politique. « La direction m’a sommé de licencier un employé qui refusait de s’installer dans l’usine. Je ne pouvais contraindre les employés à vivre dans des baraquements au milieu du désert et à laisser leur famille derrière eux en pleine guerre », raconte M. Wahbi. Une porte-parole de Lafarge s’inscrit en faux : « Nous avons proposé aux employés de vivre sur le site de l’usine avec leurs familles en leur procurant logement, eau et nourriture. »

    « Cette opposition aux nouvelles méthodes de la direction m’a coûté ma place, explique Nidal Wahbi. On m’a signifié mon licenciement et, peu de temps après, un soir d’août 2012, j’ai été kidnappé. » Nidal Wahbi a décrit, dans un long mail adressé en février 2014 à Bruno Lafont, le PDG du groupe Lafarge, et que Le Monde a consulté, les circonstances de son enlèvement : « C’était la nuit, j’étais devant la maison d’un de mes collègues à Manbij [une soixantaine de kilomètres à l’ouest de l’usine, sur la route d’Alep]. Une voiture sans plaque d’immatriculation s’est arrêtée et quatre hommes armés, le visage masqué, ont sauté de la voiture. Ils m’ont contraint, armes sur ma tempe, à les suivre dans la voiture. (…) J’ai été kidnappé pendant dix jours. Mes ravisseurs menaçaient d’attaquer l’usine (…) si Lafarge ne versait pas 200 000 dollars. »

    « Au cours de ces dix jours, j’ai vécu l’enfer », poursuit-il, avant d’accuser Lafarge d’avoir « joué avec [sa] vie pour protéger les intérêts de l’entreprise ». « Je ne comprenais pas pourquoi les négociations prenaient autant de temps. Quand j’ai été libéré, j’ai appris que Lafarge avait cherché à gagner du temps. Ils ont fait le nécessaire pour protéger l’usine et installer les employés qui vivaient à Manbij dans le camp. (…) Une fois leurs précautions prises, ils ont annoncé à mes ravisseurs qu’ils ne paieraient pas [la rançon]. (…) J’ai dû leur payer 20 000 dollars. (…) Après tout ce que j’ai traversé, Lafarge Syrie refuse de me verser un centime. (…) Je vous demande de l’aide et du soutien. »
    Nidal Wahbi ne recevra aucune réponse à ce courriel envoyé dix-huit mois après sa libération. D’après Jacob Waerness, qui a travaillé sur ce cas, il a court-circuité la négociation en tentant d’obtenir seul sa libération. Une accusation rejetée par M. Wahbi : « Si j’ai négocié seul, c’est parce que Lafarge m’a laissé tomber. »

    D’autres enlèvements ont eu lieu par la suite, notamment celui, « bien plus sérieux » selon Jacob Waerness, de neuf employés. Il relate cet épisode dans son livre de témoignage, Gestionnaire de risques, paru récemment en Norvège. « Le 6 octobre [2012], j’ai reçu un appel disant qu’un groupe d’employés partis de la côte [sous contrôle du régime] n’était pas arrivé à l’usine. Ils étaient neuf à voyager ensemble. » Jacob Waerness explique que le kidnapping est le fruit d’un guet-apens ourdi, selon ses sources à l’intérieur de l’usine, par un employé n’ayant pas apprécié les déclarations de l’un de ses collègues en faveur du régime Assad. « Nous ne l’avons pas licencié, car il aurait pu se plaindre auprès de ses amis rebelles et organiser une attaque contre l’usine », explique M. Waerness.

    « Lafarge avait la réputation de ne pas payer »

    Lors du processus de négociation, long et complexe, Lafarge a eu recours à Firas Tlass, son associé syrien – qui a confirmé l’information au Monde –, et de contacts au sein des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL). Lafarge Syrie, en accord avec la direction à Paris, déboursera 220 000 euros pour libérer les neuf employés, une somme importante dont Jacob Waerness soupçonne qu’une partie a été détournée par un négociateur.

    « Pourquoi Lafarge a payé une telle rançon aux ravisseurs et ignoré ensuite les autres prises d’otages ? », s’interroge un ancien employé. « Sans doute parce qu’ils venaient de la côte et étaient en majorité alaouites », suppose-t-il, prêtant à Lafarge Syrie une politique sectaire. « Lafarge n’a jamais agi sur la base de discriminations politiques ou religieuses, assure Jacob Waerness. En réalité, nous avions développé une nouvelle stratégie. Lorsqu’un employé était pris en otage, nous faisions mine de nous en moquer. Ainsi, les ravisseurs concluaient que l’entreprise n’était pas prête à payer et se tournaient alors vers les familles pour obtenir une rançon bien moins conséquente. Lafarge avait ainsi la réputation de ne pas payer, ce qui pouvait dissuader de futurs enlèvements. Dans les faits, nous remboursions ensuite la famille, mais de façon secrète », avance-t-il. Interrogée, une porte-parole de LafargeHolcim a refusé de commenter.

    Malgré une telle alerte de sécurité, la décision de fermer l’usine n’a pas été prise. D’autres enlèvements d’employés auront lieu en 2013 et 2014. Ainsi, Abdou Al-Hamadi, kidnappé à Alep en 2013, est porté disparu à ce jour. Sa disparition est, pour nombre d’employés, la conséquence des risques que l’entreprise les obligeait à prendre. « Abdou Al-Hamadi a été enlevé à Alep par des milices du régime alors qu’il retirait de l’argent au distributeur de la banque syrienne Audi, explique un employé. Cela devait arriver ! Pourquoi nous faire prendre tant de risques pour retirer nos salaires ? »

    Pour Jacob Waerness, Lafarge n’avait pas le choix : « Le système bancaire s’était effondré dans les zones rebelles. Il était très difficile de transférer de l’argent à Manbij. Il fallait donc aller en zone sous contrôle du régime pour retirer de l’argent. C’est vrai que c’était risqué pour les employés, mais nous ne pouvions pas amasser de l’argent en espèces dans l’usine. Ça se serait su et elle serait devenue une cible. » La direction de LafargeHolcim assure que le paiement des salaires se faisait à l’usine.

    A l’été 2014, plusieurs mails de la direction de Lafarge révèlent que la situation devient intenable. L’organisation Etat islamique (EI) a attaqué un checkpoint près de l’usine et lancé une « campagne » contre les forces kurdes du PYD, qui contrôlent la région. L’accès aux installations est également compliqué par l’absence d’autorisations de circuler. La direction invite malgré tout les employés à « essayer » de se rendre au travail.

    Dans un mail daté du 17 août 2014, un responsable du site arrêté à un checkpoint de l’EI alerte Mamdouh Al-Khaled : l’EI lui a dit que Lafarge devait traiter avec son responsable à Manbij pour obtenir des autorisations. Tout employé sans autorisation sera arrêté. Dix jours plus tard, Ahmad Jaloudi, gestionnaire des risques pour Lafarge et successeur de Jacob Waerness à partir de fin 2013, relate ses efforts à Frédéric Jolibois, le nouveau PDG de Lafarge Syrie. « L’Etat islamique demande une liste de nos employés… j’ai essayé d’obtenir une autorisation pour quelques jours, mais ils ont refusé », désespère-t-il.
    Ce n’est qu’à partir du 9 septembre 2014 que l’usine, qui fonctionnait a minima, reprend ses activités. Mais le 16 septembre, l’EI lance une offensive sur Kobané, à 50 kilomètres de là vers le nord-ouest, sur la frontière turque. Le 18, deux employés chrétiens de Lafarge, de retour de l’usine, sont pris en otages par les djihadistes. Un cadre accuse la direction, dans un courriel, de les avoir mis en danger. « Qui a forcé nos employés chrétiens à continuer à aller travailler en pleine guerre avec l’EI ? », demande-t-il sur un ton vif. Les otages seront libérés deux semaines plus tard.

    « Les événements nous ont précédés »

    Le 19 septembre 2014, le site est attaqué par l’EI. Contrairement au communiqué publié à l’époque par la direction, l’évacuation ne s’est pas « parfaitement déroulée ». D’après nos sources, la direction n’a pas prévenu les 30 employés présents de l’imminence d’un raid et les bus prévus pour les mettre à l’abri n’étaient pas sur place. Ils ont dû se sauver par leurs propres moyens.

    Interrogée, la direction de LafargeHolcim précise : « A l’été 2014, nous avions décidé de fermer l’usine. Les événements nous ont précédés. La sécurité était assurée par une société privée qui est restée sur place jusqu’à la fin. Les informations dont disposait la direction reposaient sur cette équipe de sécurité. Le plan d’évacuation n’a pas entièrement fonctionné comme prévu, mais tout le monde a pu quitter l’usine sain et sauf. Nous avons pu fournir à chaque famille un logement, de la nourriture et des vêtements dans les quarante-huit heures. Après la fermeture, nous avons payé les salaires, que nous avons revalorisés, jusqu’à décembre 2015. » Cette mesure a concerné 240 employés.
    Maigre consolation pour un ancien employé joint par Le Monde : « Pourquoi Lafarge ne nous a pas évacués ? Même les habitants du village voisin avaient fui la veille. A croire que Lafarge nous utilisait comme boucliers humains. Ils auraient dû fermer l’usine il y a bien longtemps », s’emporte-t-il, encore marqué par le souvenir de cette journée où il a cru mourir.

  • 62 soldats syriens tués dans une frappe attribuée à la coalition menée par les Etats-Unis — RT en français
    https://francais.rt.com/international/26494-coalition-americaine-frappe-armee-syrienne

    Selon un communiqué de presse du commandement général syrien relayé par une chaîne de télévision officielle, la coalition emmenée par les Etats-Unis a bombardé des positions de l’armée syrienne le 17 septembre près de l’aérodrome de Deir ez-Zor.

    (...) Il a ajouté que des combattants du groupe terroriste Daesh avaient entamé une offensive contre les positions syriennes immédiatement après ces frappes.

    Quels maladroits ces Américains tout de même !

    #syrie #ei #daesh