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  • Hauts-de-France, Lacanau, Camargue… la montée des eaux devient critique
    https://reporterre.net/Hauts-de-France-Lacanau-Camargue-la-montee-des-eaux-devient-critique

    Comme partout dans le monde, les littoraux français sont déjà affectés par la montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique. À quoi faut-il s’attendre, et comment notre pays s’y prépare-t-il, notamment dans les Hauts-de-France, au Havre, en Camargue et à Lacanau ? Enquête en quatre volets et avec une carte exclusive.

    (zauraient besoin de conseils avisés pour leur carto exclusive.)

  • La France connaîtra la sécheresse cet été
    https://reporterre.net/La-France-connaitra-la-secheresse-cet-ete

    Selon une carte prévisionnelle publiée le 18 mai par le ministère de la Transition écologique, quatre-vingts départements sont concernés par un risque de #sécheresse cet été. Seuls une partie de la Normandie, l’Île-de-France et les Hauts-de-France pourraient y échapper.

    #prévisions #météo

  • #Méthane : la bombe climatique qui pourrait être désamorcée
    https://reporterre.net/Methane-la-bombe-climatique-qui-pourrait-etre-desamorcee

    D’après un rapport scientifique [du #PNUE et de la coalition pour le climat et l’air pur] , une réduction de 45 % des émissions mondiales de méthane serait possible d’ici 2030, et permettrait d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris. En outre, cette réduction aurait des effets bénéfiques sur la #santé humaine et les #rendements_agricoles.

    #climat

    Le rapport (en anglais) : https://reporterre.net/IMG/pdf/2021_global-methane_assessment_full_0.pdf

  • La fonte du « glacier de l’Apocalypse », en Antarctique, effraie les scientifiques
    https://reporterre.net/La-fonte-du-glacier-de-l-Apocalypse-en-Antarctique-effraie-les-scientifi

    Pour la première fois, une équipe de chercheurs de l’université de Göteborg, en Suède, a observé les dessous du géant de glace grâce à un robot sous-marin autonome. Leur étude, publiée dans la revue Science Advances le 9 avril dernier, révèle que la quantité d’eau chaude circulant sous le glacier est bien plus importante que ce qu’ils pensaient. Ces courants érodent petit à petit sa surface. Les scientifiques avaient découvert en 2010 la présence d’une énorme cavité creusée par l’érosion sous le glacier. Depuis, quatorze milliards de tonnes de glace ont fondu. Le glacier est responsable à lui seul, selon l’étude, de 4 % de la hausse annuelle du niveau des mers.

  • Saccager la montagne pour des canons à neige : le désastre des retenues collinaires
    https://reporterre.net/Saccager-la-montagne-pour-des-canons-a-neige-le-desastre-des-retenues-co

    Grimper en haut du plateau de #Beauregard, à 1 741 mètres d’altitude, sur les hauteurs de la station de #La_Clusaz (Haute-Savoie), c’est bénéficier d’un splendide panorama sur le massif des #Aravis et sur le majestueux mont Blanc. Cette vaste prairie, où l’on peut croiser des chamois, des renards voire le rare tétras-lyre, est aujourd’hui menacée par les pelleteuses qui vont y construire une #retenue_collinaire. Un réservoir d’#eau pour abreuver les #canons_à_neige et maintenir le manteau neigeux de la station, chaque année plus fragile sous l’effet du dérèglement climatique. La mairie assure que cette retenue d’une capacité de 150 000 m3, la cinquième de la commune, permettra également de sécuriser l’alimentation en eau potable.

    Mais les opposants, réunis au sein de l’association #Nouvelle_Montagne, s’indignent du « #saccage d’un sanctuaire de #biodiversité ». Sur le site de leur pétition, qui a récolté quasiment 50 000 signatures, ils rappellent que le site est classé #Natura_2000 et que cette retenue collinaire mettra en danger l’#équilibre_hydrologique et détruira des #écosystèmes, lieu de vie de sept espèces d’#oiseaux.

    #neige_de_culture.

  • À #Calais, l’absurde #confiscation des #tentes des migrants

    À Calais, l’#expulsion tous les deux jours des terrains occupés par les exilés se double d’une confiscation de leurs #effets_personnels. Tentes, duvets, documents... sont, en théorie, stockés et peuvent être récupérés. Dans les faits, huit à dix tonnes d’affaires finissent chaque mois à la poubelle.

    Calais (Pas-de-Calais), reportage

    9 heures du matin, par 2 °C. Janvier à Calais. En bord d’un terrain à l’est de la ville, Matin [1] et ses amis frissonnent, le visage enfoncé jusqu’au nez dans leur col, les poings roulés dans les manches étirées. Ils sont jeunes, certains mineurs, originaires de plusieurs provinces afghanes, et viennent de se faire expulser du terrain de sable et de boue qu’ils occupent en bordure d’une voie ferrée. Ils ont une question, qu’ils répètent en boucle aux journalistes : « Why ? » — pourquoi ? Car ces opérations, menées toutes les 48 heures dans sept endroits différents de la ville, sont suivies de peu d’effets, tant en termes de mise à l’abri que d’accompagnement social, notamment en ce qui concerne les mineurs isolés. Il faut juste, à intervalles réguliers, faire le vide sur place — « éviter les points de fixation », dit l’État. « Tout est rendu difficile », peste Matin, regard dans ses pieds. « Ils arrivent, nous disent simplement go ! go ! Et on n’a pas intérêt à rester discuter. »

    Pour éviter les installations de #campements, plusieurs leviers existent. La mairie de Calais a ainsi lancé une série de #déboisements le long des routes et dans les zones de promenade, où les exilés ont l’habitude de camper. Autre moyen de pression : l’expulsion régulière des terrains occupés, avec saisie des effets personnels laissés sur place. En 2020, Human Rights Observers (HRO) a comptabilisé 967 d’expulsions.

    Les jeunes sont remontés : ce matin, l’opération s’est déroulée sans interprète. Impossible de palabrer avec les forces de l’ordre pour réclamer l’essentiel, impossible de passer le cordon des gendarmes pour aller récupérer leurs affaires. Tentes, couchages... autant d’équipements pourtant capitaux en hiver. De toute façon, tout ce qu’ils n’auront pas pu traîner en vitesse dans la bâche à leurs pieds sera soit jeté, soit emporté. [2] Il leur faut donc vider les lieux, puis négocier, réclamer leurs biens. Une routine à laquelle se plient, de mauvais gré, migrants et associations qui les accompagnent. Après le passage des uniformes, des silhouettes en veste bleue s’activent : ce sont les nettoyeurs d’#APC, société privée sous contrat, qui récupère les objets susceptibles de faire l’objet d’une réclamation. Le convoi se termine immanquablement par un camion chargé de tentes, duvets, tapis de sol, vêtements, téléphones, documents ou argent.

    528 tentes et #bâches ont été prises rien que sur le mois de décembre 2020

    Destination poubelle ? Jusqu’à récemment — janvier 2018 — c’était encore le cas. En colère, les associations avaient même porté une plainte [3], classée sans suite. Depuis, l’État a mis en place un processus spécifique à Calais. Outre les nettoyeurs d’APC, un acteur de l’économie solidaire a été sollicité pour récupérer et mettre à disposition les affaires emportées. Elle aussi située dans l’est de la ville, la #Ressourcerie_du-Calaisis, gérée par #Face_Valo, une association d’insertion, fait office de #dépôt depuis trois ans. Un accord non lucratif, comme le précise un encadrant technique du magasin qui souhaite rester anonyme : « Nous sommes simplement défrayés à la quantité d’objets qui passe par le stockage ici, au poids. Nous tenons des registres. »

    Les quantités en question : plusieurs tonnes par mois, dont des centaines de tentes, cruciales en hiver. Selon Human Rights Observers, qui documente l’action des pouvoirs publics à Calais, 528 tentes et bâches ont été prises rien que sur le mois de décembre 2020.

    « On court toujours après ! Tout ce que l’on retire d’ici est soit abîmé, soit trempé »

    C’est à la ressourcerie que les jeunes Afghans se regroupent en fin de matinée, comme toutes les 48 heures. Leur terrain est à proximité. Ils sont les seuls à être venus attendre en petit groupe l’arrivée du convoi du jour. « Ceux des autres camps plus éloignés, comme #Fort-Nieulay par exemple, ne viennent presque jamais, malgré le fait que nous les informions du dispositif lors de nos maraudes », déplore Pénélope, coordinatrice pour HRO. Le manque de temps peut expliquer ce désintérêt : l’accord prévoit un accès aux affaires deux heures durant, tous les jours ouvrés, de 10 h à midi. Des horaires qui coïncident avec la fin des expulsions matinales d’une part, et les distributions de nourriture et d’eau de l’association la Vie Active de l’autre. « Il faut donc faire un choix entre sauter un repas ou perdre sa tente », selon Pénélope.

    Le taux de casse et de pertes explique aussi le peu d’intérêt des migrants pour ce système. Le jour de notre reportage, le camion d’APC, arrivé non à 10 h mais à 11 h 20, a déchargé des tentes disloquées, brisées, alourdies de matériel. Pour certaines, elles ont déjà fait ce voyage quatre ou cinq fois. Une tutelle supplémentaire : ce sont les bénévoles de #HRO, et non les migrants, qui doivent remettre la liste des objets réclamés, suivant ce qu’ils ont pu observer. C’est Isabella qui en était chargée ce matin-là. Problème : comme les journalistes, HRO est maintenu en dehors des cordons de police, et ne peut donc pas correctement observer ce qui a été pris — en plus de noter les atteintes aux droits humains. « On fait le décompte comme on peut, selon ce que nous rapportent les expulsés, et on compare avec ce qui est déchargé », dit-elle à Reporterre, appuyée sur la porte du camion d’APC pour annoter son tableau. Les nettoyeurs, eux, font des va-et-vient dans le conteneur.

    Charge aux migrants, autorisés à entrer en groupe de trois dans l’édicule en tôle blanche, de faire le tri. « On n’a pas l’impression que ces affaires sont à nous, on court toujours après ! Tout ce que l’on retire d’ici est soit abîmé, soit trempé », soupirait Hamar [4], sorti en trombe — midi sonnait — avec une tente sur le dos, le masque sur le nez et des gants en plastique empruntés. Vu le gel nocturne, récupérer des affaires sèches est un enjeu de survie. Matin, lui, était à la recherche de son téléphone : un coup d’œil dans le containeur lui a été accordé, juste avant la fermeture. Peine perdue.

    « Neuf fois sur dix, aller réclamer un papier perdu en ressourcerie se solde par un échec »

    Avec ses moyens, HRO travaille à comptabiliser le différentiel affaires prises / affaires restituées en état. « Pour le moment, nous n’avons à disposition que des chiffres concernant une minorité des cas : les personnes qui se sont présentées à la ressourcerie », explique Pénélope. Des chiffres évocateurs : sur l’année écoulée, 52 % des personnes venues réclamer leurs affaires ont déclaré à HRO les avoir récupérées en état satisfaisant et en totalité. Un taux qui s’effondre à un inquiétant 27 % quand il s’agit d’objets de valeur : médicaments, smartphones, argent liquide et documents. « On est proche de mettre en place un stockage bien plus adapté », répond l’encadrant de la ressourcerie. Le magasin plancherait sur un local où les biens seraient présentés catégorisés, à l’abri des intempéries. Quant aux objets de valeur au taux de perte si importants, les documents notamment, « quand ils sont retrouvés, nous avons déjà pour consigne stricte de les réserver à part et de les mettre à disposition ».

    Margot Sifre, juriste de la Cabane juridique, une structure d’accompagnement des migrants, recueille les doléances de ceux qui ont perdu un papier : « Neuf fois sur dix, aller réclamer un papier perdu en ressourcerie se solde par un échec. Au lieu de compter dessus, les déclarations de perte et demandes de récépissés se systématisent, simplement pour ne pas être en défaut trop longtemps face aux autorités. »

    Contrairement à ce qui est encore en pratique dans la commune de Grande-Synthe, où les affaires enlevées finissent directement à la benne, le dispositif calaisien a le mérite de poser, sur le papier, la question de la propriété de ces biens. Dans les faits, les affaires restent très majoritairement jetées et le conteneur vidé environ tous les dix jours. Selon le magasin, ce sont huit à dix tonnes d’affaires non réclamées qui finissent chaque mois emportées par les camions-poubelles. Direction un site d’enfouissement, à trente kilomètres à vol d’oiseau.

    https://reporterre.net/A-Calais-l-absurde-confiscation-des-tentes-des-migrants
    #migrations #asile #réfugiés #harcèlement #frontières

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  • À Calais, l’absurde confiscation des tentes des migrants
    https://m.reporterre.net/A-Calais-l-absurde-confiscation-des-tentes-des-migrants

    Les jeunes sont remontés : ce matin, l’opération s’est déroulée sans interprète. Impossible de palabrer avec les forces de l’ordre pour réclamer l’essentiel, impossible de passer le cordon des gendarmes pour aller récupérer leurs affaires. Tentes, couchages... autant d’équipements pourtant capitaux en hiver. De toute façon, tout ce qu’ils n’auront pas pu traîner en vitesse dans la bâche à leurs pieds sera soit jeté, soit emporté. [2] Il leur faut donc vider les lieux, puis négocier, réclamer leurs biens. Une routine à laquelle se plient, de mauvais gré, migrants et associations qui les accompagnent. Après le passage des uniformes, des silhouettes en veste bleue s’activent : ce sont les nettoyeurs d’APC, société privée sous contrat, qui récupère les objets susceptibles de faire l’objet d’une réclamation. Le convoi se termine immanquablement par un camion chargé de tentes, duvets, tapis de sol, vêtements, téléphones, documents ou argent.

    • À Marseille, un McDonald’s est devenu un foyer vibrant de solidarité

      Dans les quartiers nord de Marseille, des salariés et leurs soutiens ont réquisitionné un McDonald’s en liquidation judiciaire. Près d’un an plus tard, L’Après M est devenu une fourmilière de projets solidaires. Et bientôt un fast-food bio, sain et à petits prix ?

      C’est un joli restaurant peinturluré de rose, de mauve et de bleu. L’établissement, ceint par un rond-point, une départementale, et de grands ensembles, colore le décor urbain. Des articles de Libération, Forbes ou encore la Marseillaise sont collés sur ses baies vitrées : son histoire a fait le tour du monde. Sur sa façade, les lettres blanches et jaunes de « McDonald’s » ont été découpées et transformées en « L’Après M ». Signe qu’à Saint-Barthélémy, dans le 14e arrondissement de Marseille, le temps de la multinationale est révolu. « Ici, on ne vend plus de Big Mac et on n’essore plus les salariés, mais on tend la main », dit Kamel Guémari, salarié et syndicaliste du McDo.

      Dans les quartiers nord, où le taux de pauvreté dépassait déjà les 40 % avant la pandémie de Covid-19, l’ancien McDonald’s de Saint-Barthélémy s’est mué en restaurant solidaire, pour aider les familles démunies à survivre malgré la crise. En quelques semaines, les bénévoles de « L’Après-M » sont parvenus à collecter suffisamment de denrées et de produits d’hygiène pour distribuer gratuitement 3.500 colis par semaine, et nourrir près de 14.000 personnes. Le tout grâce à des fonds issus de dons, à des cagettes données par des paysans, et au concours d’une cinquantaine d’associations. « Sans un euro d’argent public », précise Salim Grabsi. Les habitants et les ex-salariés de la chaîne de fast-food souhaitent créer des emplois et proposer des burgers bios et sains, « 100 % produits dans les quartiers nord » et accessibles aux plus pauvres.

      L’aventure a commencé au début du premier confinement, en mars 2020. « La population des quartiers nord a encaissé de plein fouet les mesures de restriction, se souvient Salim Grabsi, l’un des fondateurs de L’Après M. Les gens ont perdu une partie de leurs revenus et, pour peu qu’ils aient un travail informel, ils n’ont reçu aucune aide. Avec la fermeture des cantines scolaires, c’est devenu intenable pour les familles. »

      Le restaurant avait été placé en liquidation judiciaire car jugé non rentable par McDonald’s

      « Laisser des milliers de personnes dans la faim, c’était insupportable, alors on s’est bougés », dit Kamel Guémari. Face à l’urgence, les ex-salariés du McDonald’s et leurs soutiens ont réquisitionné le restaurant. Celui-ci avait été placé en liquidation judiciaire en décembre 2019, car jugé non rentable par McDonald’s France et son franchisé, qui ont tout fait pour le fermer. « Cette faillite était organisée, nous étions jugés trop vindicatifs, estime Kamel Guémari. Ils ne voulaient plus de nous ? Alors on a fait sans eux. J’ai enrichi McDonald’s en travaillant dans ce restaurant. Les habitants du quartier ont enrichi McDonald’s en consommant. Ce restaurant est maintenant à nous, au service de la population. » Concrètement, les Marseillais peuvent venir chercher leurs colis directement au McDo, via le drive, ou être livrés près de chez eux. Chaque quartier de la ville reçoit une livraison par semaine, coordonnée par un référent. « Au milieu de la débâcle, la mobilisation est exceptionnelle, les habitants se serrent les coudes », se réjouit Salim Grabsi.

      Quelques jours après le début du premier confinement, Sabrina, quarante ans et « maman solo avec deux enfants », se souvient d’être restée « un bon moment sur le parking du McDonald’s avant de descendre de la voiture ». Son entreprise de cosmétique se « cassait la gueule » et ses revenus sont passés de « 2.500 euros à 500 euros ». « J’avais de l’appréhension à ouvrir mon frigo, j’étais en mode survie. Un jour, la situation est devenue critique, alors je n’ai pas eu le choix... Seule, je n’aurais pas poussé la porte de L’Après-M. J’avais honte. Mais je ne pouvais pas laisser mes enfants sans manger. »

      « Ici, on ne m’a pas demandé de justificatif pour savoir si j’étais assez pauvre pour mériter un colis », a-t-elle apprécié. Un accueil « inconditionnel » revendiqué par les bénévoles. « On sait ce que c’est que la faim, dit Salim Grabsi. Il faut du courage pour traverser le quartier et venir ici. On ne va pas demander, en plus, des papiers... » Une fois la faim assouvie, Sabrina n’a jamais quitté l’ancien fast-food. Elle a repris confiance et espoir en donnant, à son tour, de son temps pour les autres. « Ce lieu est ma bouffée d’oxygène, je renais de mes cendres, sourit-elle. Si je ne viens pas pendant plusieurs jours, je ne me sens pas complète. »

      Une fois passée la première vague de Covid-19, le bateau de sauvetage des quartiers nord est devenu un fringuant voilier de solidarité, propulsé par les nombreuses dynamiques citoyennes qui s’y entrecroisent : on peut tomber nez-à-nez avec des Gilets jaunes, des supporters de l’Olympique de Marseille, des militants écologistes, des personnels de santé, des associations d’aide aux exilés ou aux SDF... « Seul on va vite, ensemble on va loin », est-il écrit sur la charte collée à l’entrée du restaurant.

      Plusieurs associations ont éclos entre ses murs. L’une d’elle, Le sel de la vie, assure des cours de soutien et des fournitures scolaires à près de trois cents enfants. « Pendant le premier confinement, on a assisté à un véritable crash scolaire », déplore Salim Grabsi, membre fondateur de l’association. Une centaine d’enseignants tentent de réparer les dégâts. Le sel de la vie propose aussi des sorties familiales en mer, des colonies de vacances et même un tournoi de water-polo. Salim Grabsi résume :

      On a réussi à faire du temple de la malbouffe et de la souffrance au travail un creuset dans lequel se mélangent des intelligences et des compétences éducatives, solidaires, écologiques, sportives... On n’a peut-être pas un bac +8, mais nos forces sont vives. »

      Les bénévoles veulent pérenniser ce qui est devenu, au fil des mois, la plaque tournante de l’entraide à Marseille. Pour cela, ils souhaitent poursuivre leur travail associatif, de soutien scolaire par exemple, tout en transformant les distributions de colis alimentaires en vente de burgers accessibles. Le samedi 19 décembre 2020, des milliers de personnes, dont l’ancien député européen José Bové, connu pour avoir démonté le McDonald’s de Millau (Aveyron) en 1999, se sont réunies pour le lancement symbolique du fast-food social. À cette occasion, plus de huit cents burgers bios, conçus par des restaurateurs locaux, ont été offerts aux habitants du quartier.

      « Il règne une misère insupportable dans ces quartiers. On veut offrir un autre horizon aux jeunes »

      Pour que le fast-food social et bio voit le jour, il reste à convaincre McDonald’s de céder les murs du restaurant, qui lui appartiennent toujours. Problème, « McDo refuse de discuter directement avec nous », dit Fathi Bouaroua. Le mercredi 20 janvier, les artisans de L’Après M ont tout de même reçu une visite prometteuse. Le nouveau maire de Marseille, Benoît Payan (PS), est venu leur apporter son soutien. « La municipalité s’est engagée à nos côtés et a prévu de faire appel à des dispositifs législatifs pour racheter le local », se réjouit Fathi.

      Reporterre a contacté à plusieurs reprises la ville de Marseille et McDonald’s France, qui n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien.

      Une fois l’établissement racheté, les occupants du restaurant veulent créer une entreprise qui bénéficierait aux habitants des quartiers nord, sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), qui appartiendrait aux futurs salariés, aux clients du restaurant, aux associations et aux contributeurs qui financeraient les investissements. « On est nés dans ces quartiers, où il règne une misère insupportable, raconte Fathi Bouaroua, président de l’association Après McDo, chapeau sur la tête. Nous entendons offrir un autre horizon aux jeunes, qui pour l’instant ne se voient proposer que trois métiers : la "chouf" [désigne le guetteur chargé de surveiller l’arrivée de la police lors de vente de drogue organisée], la prostitution et le chômage. »

      Les jeunes et les personnes en réinsertion, notamment après un séjour en prison, sont au cœur du projet. « On veut prendre au mot le slogan "Venez comme vous êtes" », poursuit Kamel Guemari. On traverse la rue pour créer nos emplois dans le monde d’Après [l’acronyme signifie Association de préfiguration pour un établissement ­économique et social]. L’ADN de ce restaurant, ce sera de recruter des gens cabossés par la vie. »

      D’anciens salariés, licenciés par McDonald’s, ont d’ores et déjà accepté de les encadrer. Comme Nour, qui a travaillé dans tous les McDonald’s de Marseille pendant près de vingt ans : « J’étais sans cesse déplacé, voire mis à pied, parce que je refusais de faire la "hagra" [la misère] aux salariés que j’encadrais. Le jour où le projet se concrétisera, je serai prêt à jouer mon rôle, à montrer qu’on peut encadrer différemment, en laissant plus d’autonomie aux salariés et en leur accordant plus de confiance. »

      Les burgers seront vendus à un prix variable selon les ressources de chacune et chacun, « parce qu’il est hors de question que dans la sixième puissance mondiale, des personnes vivent avec le ventre creux, dit Kamel Guemari, parfois surnommé « l’Abbé Kamel » par ses camarades. Quand le ventre est vide, on ne peut pas réfléchir, on avance pas. Personne ne doit rester à la porte du resto. Un « Uber solidaire » est même prévu pour distribuer des sandwichs gratuitement aux SDF.

      Ces burgers seront bios « parce que ce n’est pas parce qu’on est pauvres qu’on ne doit pas manger des produits sains », tonne Yazid Bendaïf, un habitant de la cité SNCF située à quelques centaines de mètres de L’Après-M. Cet homme de 61 ans, ancien peintre en bâtiment et dans l’automobile et cofondateur de l’association Le sel de la terre, l’une des dernières pousses de L’Après M, se définit comme un « touche à tout ». Il détaille :

      L’idée est de récupérer un maximum de terres pour les transformer en jardins nourriciers, cultivés et récoltés par des gens en réinsertion, pour approvisionner le fast-food en produits locaux. »

      C’est peu dire que ce projet repose entre de bonnes mains. Celles de Yazid Bendaïf et de sa femme, Samia, sont bien vertes. Dans leur cité, ils cultivent deux petits jardins. L’un est au pied de leur immeuble, et l’autre près du terrain de boules. « Depuis quatre ans, grâce à ces petites parcelles, nous sommes autosuffisants en légumes », affirme Yazid, une lueur de fierté dans le regard. Le couple prépare son terreau « dans la cave » et « tout ce que nous plantons part de la graine ou de boutures ». Le balcon des Bendaïf est rempli de pots de terre. « C’est notre petit laboratoire », sourit Samia.

      Dans leurs jardins poussent des oignons, des petits pois, des fèves, des plantes aromatiques et même des citrouilles, suspendues. Yazid a aussi planté des pommiers, des cerisiers et des avocatiers, qu’il prépare « pour les dispatcher dans la cité » et « casser le bitume, partout où c’est possible, pour multiplier les jardins nourriciers ». Avec ses compagnons du Sel de la terre, il lorgne sur un terrain de six hectares, à quelques encablures du McDonald’s. Les espaces verts qui bordent le restaurant pourraient aussi être prochainement cultivés. « J’aimerais que les enfants des quartiers nord sachent ce qu’ils mangent, que leurs légumes et leurs fruits aient du goût », glisse Yazid, une main dans sa barbe.

      En attendant que le fast-food voit le jour, et malgré l’engagement des bénévoles, la crise sanitaire se prolonge et la détresse sociale et psychologique s’accroît sévèrement. « La situation est explosive, prévient Karima Djelat, membre de l’association Rebondir 13. Plus les lundis passent, plus nous recevons de familles. Je crains qu’un jour, notre volonté ne suffise plus à faire le tampon. »

      Un soir de janvier, alors que le mistral soufflait et que les températures ne dépassaient pas les 2 °C, Reporterre a suivi la Maraude du cœur, qui a distribué sur le parvis de la gare Saint-Charles des berkoukes aux légumes, un plat algérien cuisiné par la bénévole Farida, dans les cuisines de L’Après M. Une quarantaine de personnes faisaient la queue, dont des familles avec enfant. « On ne s’attendait pas à autant de monde », déplore Samia.
      La prochaine bombe, « c’est la fin de la trêve hivernale, le 31 mars »

      Leïa, 14 ans, a été missionnée par sa grande sœur pour récupérer un dernier morceau de pain. « Ça fait mal au cœur d’en arriver là, souffle la collégienne. Nous sommes sans-papiers, alors nous n’avons pas grand-chose pour survivre. Grâce à ces repas, je peux au moins me concentrer sur mes cours et rêver de jours meilleurs. » La prochaine bombe, « c’est la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, prévient Fathi Bouaroua. On risque de se retrouver, en plus des crises sanitaires et alimentaires, avec une crise du toit. Un triptyque d’urgence sociale. » Pour Didier, adossé à un réverbère, elle est déjà là : c’est bien simple, il n’a « jamais vu » autant de personnes sans toit. « Je vis pourtant dans les rues de Marseille depuis 1975 », dit-il.

      « Tout n’est pas la faute du Covid, tempête Mohamed, 45 ans, livreur de journaux et bénévole à L’Après M. La précarité ici n’est pas une nouveauté, elle résulte de choix politiques. La première des violences, ce n’est pas la crise sanitaire, ce sont les décisions de ceux qui nous gouvernent et leur mépris. » Cet homme est né dans un camp de transit, où il a vécu pendant vingt ans. « Je suis un grand déçu de l’idéal "liberté, égalité, fraternité", dit-il. Ces mots ont pourtant du sens, mais je ne les vois pas, ni de près, ni de loin. L’Après M, c’est aussi une manière de leur redonner de l’éclat. D’affirmer que désormais, on se prendra en charge nous-mêmes. »

      https://reporterre.net/A-Marseille-un-McDonald-s-est-devenu-un-foyer-vibrant-de-solidarite

  • Les élevages de visons en Chine à l’origine du Covid-19 ? Les indices s’accumulent | Yann Faure et Yves Sciamma
    https://reporterre.net/Les-elevages-de-visons-en-Chine-a-l-origine-du-Covid-19-Les-indices-s-ac

    Et si la pandémie était née dans des élevages intensifs d’animaux à fourrure en Chine ? Le « chainon manquant » entre la chauve-souris et l’humain pourrait bien être le vison — le chien viverrin est également suspecté. Ceci expliquerait la volonté tenace de la Chine — premier producteur mondial de fourrure — de verrouiller l’information scientifique. Source : Reporterre

  • #Kartokobri. cartographies imaginaires

    Cartographies imaginaires : #coloriages et #collages, #aquarelles.


    Je dessine des cartes et les utilise comme supports pour formaliser des #lectures du monde, en partant de l’idée qu’une carte peut raconter une infinité de choses vues, vécues, racontées, comprises et surtout peut-être, incomprises. À travers elles, j’essaye d’interroger des faits, de développer des histoires, de fixer des mémoires, en détournant les lignes, les contours, les toponymies.

    Je réalise ces cartes à la main (crayons de couleur, feutre, plus généralement à l’aquarelle), et elles sont donc, par nature, fausses, géométriquement suspectes. Les dessiner moi-même me permet de m’approprier ces morceaux de monde, d’y poser un récit, une histoire, une explication plausible, une extrapolation. Il y a d’abord le plaisir de s’emparer du crayon, du feutre ou du pinceau pour redessiner les contours du monde, sans se formaliser de l’exactitude absolue, qui par bonheur n’existe pas en cartographie, mais avec la volonté de trouver le bon dégradé pour signaler un canyon ou le passage du désert à la savane. La plupart de mes cartes sont des cartes du #relief et/ou du #couvert_végétal – par choix esthétique et pour le plaisir de suivre au pinceau un trait de côte, de former une chaîne de montagne ou le creusement d’une vallée…

    https://kartokobri.wordpress.com

    #imaginaire #imaginaires #cartographie #visualisation #cartographies_imaginaires #cartographie_imaginaire #Julien_Dupont #dessin
    ping @reka @odilon

    • Paris sous l’eau, l’Occitanie en désert : ces cartes dessinent notre futur climatique

      Avec ses cartes et ses mots, l’artiste-enseignant Julien Dupont raconte des futurs. Une farandole d’avenirs dessinés par l’évolution du climat, les océans qui montent, et surtout l’imagination. Reporterre l’a rencontré.

      Professeur d’histoire-géographie en collège, Julien Dupont est aussi artiste cartographe. Dans un ouvrage publié début mars, Imaginer Demain, Chroniques cartographiques d’un monde à venir (Armand Colin), il imagine les contours du monde futur, profondément modifié par le changement climatique, d’ici un à deux siècles. L’exercice, volontairement irréaliste, veut interpeller sur les futurs possibles qui nous attendent. L’auteur nous a autorisé à reproduire quelques-unes de ses cartes et nous a livré quelques réflexions autour de son travail.

      Reporterre — Pourquoi avoir fait le choix de passer par la cartographie pour imaginer l’avenir ?

      Julien Dupont — Les cartes me servent depuis longtemps de support pour raconter des histoires fictives mais aussi rendre compte de phénomènes, ou de sentiments. J’ai réalisé des cartes qui décrivaient certains aspects du confinement pendant la pandémie de Covid-19, autour du quotidien, des questions de migrations ou de complots, par exemple.

      Les cartes peuvent être utilisées comme un média. Dans ce livre, mes cartes cherchent aussi à faire passer un message, je les utilise un peu comme des dessins de presse : elles ne prétendent pas à l’exactitude, sont dessinées à la main et peuvent être provocatrices. Elles ont vocation à s’adresser au grand public et à susciter des réactions, à surprendre, à faire réfléchir.

      Vous mentionnez dans votre livre des travaux scientifiques, des projections des climatologues pour le futur et vous dessinez quelques cartes du monde présent. Mais vos cartes du futur s’exonèrent de tout réalisme. Pourquoi entretenir cette ambiguïté entre science et fiction ?

      Le futur est un territoire hors d’atteinte, forcément propice à l’imaginaire. Mon travail fait écho aux œuvres de science-fiction ou d’anticipation, de la littérature ou du cinéma. Certaines se sont complètement trompées, d’autres ont été visionnaires. Se dégager de cette idée de plausibilité absolue permet de laisser dériver les récits possibles et d’extrapoler, de tirer le fil à partir des scénarios envisagés par les scientifiques. Cela permet d’ouvrir des pistes pour l’avenir, en montrant des choses très pessimistes mais aussi d’autres plus utopiques comme ma carte de l’Afrique, où le continent aurait réussi à se réapproprier l’usufruit de ses ressources et à se développer de manière vertueuse.

      Les cartes charrient des symboles forts et participent à forger notre représentation du monde, notre manière de l’habiter. Peuvent-elles être, en ce sens, un levier important dans la bataille des imaginaires, la bataille culturelle qui est menée au nom de l’urgence écologique ?

      Les cartes ont souvent été des outils de puissance, utilisés par les pouvoirs publics. Les cartes officielles sont porteuses d’une aura qui reste forte aujourd’hui, comme objet d’autorité : je le vois dans mes classes, les élèves griffonnent parfois sur les murs, jamais sur les cartes. Je le vois aussi chez des adultes : en réaction à mes cartes provocatrices où je superpose l’Europe et le Moyen-Orient ou la France et le Maroc, je reçois parfois des commentaires identitaires, violents ou choqués.

      On reçoit généralement les cartes officielles, ces représentations du monde, de manière passive, sans les questionner. L’Éducation nationale a aussi comme programme de faire comprendre les cartes aux élèves, mais jamais d’en construire. Nous sommes plusieurs collègues à essayer de mettre ça en place et c’est intéressant de voir la réaction des élèves. Lorsqu’on leur demande d’imaginer des cartes, de cartographier leur environnement, certains élèves très scolaires paniquent un peu face au vide, à cette liberté offerte, tandis que d’autres moins à l’aise à l’écrit le sont davantage avec ce genre de dessins.

      https://reporterre.net/Paris-sous-l-eau-l-Occitanie-en-desert-ces-cartes-dessinent-notre-futur-

    • Imaginer demain. Chroniques cartographiques d’un monde à venir

      Comment s’imaginer le monde de demain ? Comment le représenter ? Quels vont être les impacts sur notre vie des changements climatiques, des crises migratoires, des inégalités qui se creusent, des guerres à venir ?
      Raconter demain, réfléchir aux possibles, c’est mieux se préparer aux grands défis qui nous attendent. Maniant une imagination réaliste, Julien Dupont, professeur d’histoire-géographie au collège, propose dans ce livre une vision scénarisée de notre avenir par les cartes. S’appuyant sur des données scientifiques (les rapports du GIEC, les données de l’Office mondial des migrations, l’INSEE, des travaux universitaires) enrichies de ce que nous propose la fiction (littérature, cinéma, séries), il cartographie les espaces et met en avant, parfois de manière étonnante voire troublante, la manière dont notre environnement va changer dans les années à venir. Écosystèmes, habitat, ressources, frontières, migrations, technologies, etc., sont déclinés au fil de ces chroniques cartographiques, qui vont de la prospective réaliste à court terme à la dystopie la plus poussée.
      Une lecture subjective et sensible de l’auteur, qui encourage le lecteur à s’interroger à son tour et à construire sa vision personnelle des futurs de notre monde.

      https://www.dunod.com/histoire-geographie-et-sciences-politiques/imaginer-demain-chroniques-cartographiques-d-un-monde

      #livre

  • En mars, le gouvernement a acheté des #gaz_lacrymogène (s) plutôt que des #tests du coronavirus

    Etrange #choix du gouvernement français, en mars.

    Le 3 mars, il a publié la #commande de gaz lacrymogènes pour plus de 3,6 millions d’euros, « au profit de la police nationale et de la gendarmerie nationale » , précisément des « #Aérosols_CS à diffusion dispersive petite capacité (40 à 50 ml) », des « Aérosols CS à diffusion dispersive moyenne capacité (300 ml) » et des « Aérosols CS à diffusion dispersive grande capacité (500ml) ».

    https://reporterre.net/IMG/pdf/achat_lacrymoge_ne_2020_03_03.pdf

    En revanche, ce n’est que le 28 mars que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que le gouvernement avait commandé 5 millions de tests rapides du coronavirus.

    https://reporterre.net/En-mars-le-gouvernement-a-achete-des-gaz-lacrymogenes-plutot-que-des-tes
    De la #pénurie...
    #coronavirus #covid-19 #dépistage #Macron #France #in_retrospect #priorités
    ping @davduf

  • Au Pays basque, les paysans ont créé leur chambre d’agriculture alternative
    https://m.reporterre.net/Au-Pays-basque-les-paysans-ont-cree-leur-chambre-d-agriculture-alterna

    Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG – chambre d’agriculture basque - en euskara, la langue basque) est une association pour aider les paysans créée en 2005. Endossant le même rôle qu’une chambre d’agriculture départementale sans pour autant être reconnue comme un office public, elle encourage une politique agricole différente de celle des chambres officielles.

    #agriculture #chambre_d'agriculture #syndicat_agricole #agriculture_paysanne #Pays_basque coucou @koldobika

  • Le gouvernement a créé une cellule militaire pour surveiller les opposants à l’agro-industrie
    https://m.reporterre.net/Le-gouvernement-cree-une-cellule-militaire-pour-surveiller-les-opposan

    Le gouvernement veut « faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle », dénoncent de multiples défenseurs de l’agriculture paysanne et biologique, réunis dans cette tribune. Ils s’inquiètent fortement de la création de la cellule de renseignement Demeter, lancée fin octobre, soi-disant destinée à lutter contre l’« agribashing ».

    Il y a encore plus grave. M.Castaner entend s’attaquer dans le cadre de Demeter, ainsi qu’il l’écrit, aux « actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques ». Cette fois, on aura compris : il s’agit de faire taire tous ceux qui mènent des actions symboliques contre le système de l’agriculture industrielle, dont la FNSEA est le principal soutien.
    La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société

    Qui mène « des actions symboliques » contre ce système ? Le mouvement des Coquelicots, qui réclame la fin des pesticides, soutenu par un million de citoyens. Les maires qui prennent des arrêtés contre ces poisons chimiques. Des dizaines de milliers de paysans qui ont déjà choisi l’agriculture biologique. Beaucoup d’autres, qui défendent le modèle de l’agriculture paysanne contre les projets délirants d’usines à vaches, à cochons ou à poulets. Et au total des centaines de milliers de citoyens engagés contre l’importation massive de soja transgénique et donc l’élevage industriel, contre la mort des oiseaux et des insectes, pour des rivières débarrassées de la pollution et des rivages sans algues vertes, enfin pour une alimentation de haute qualité.

    Il ne fait aucun doute, à nos yeux, qu’une ligne a été franchie. La démocratie, ce n’est pas pactiser avec les lobbies dans le dos de la société. Et quand le ministre parle « d’améliorer [la] coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements », chacun comprend ce que cela veut dire. Cela signifie l’intimidation accrue de tous les adversaires décidés de la FNSEA, qui passe nécessairement par la surveillance électronique et informatique, d’éventuelles écoutes téléphoniques, voire des filatures, des infiltrations, ou pire encore, la délation.

    #Agriculture #Coquelicots #surveillance #Demeter

  • La folie du #smartphone, un #poison pour la planète
    https://reporterre.net/La-folie-du-smartphone-un-poison-pour-la-planete

    Dans son « Environmental Responsability Report » de 2017, Apple annonçait qu’à terme ses produits ne dépendraient plus de l’extraction minière et seraient composés de 100 % de matériaux recyclés. Quelques semaines plus tard, la vice-présidente des politiques environnementales et des initiatives sociales chez #Apple, Lisa Jackson, avouait que « nous sommes en train de faire quelque chose que nous faisons rarement, à savoir annoncer un objectif que nous ne savons pas encore comment atteindre ».

    #promesses

  • Ecoféminisme, 1er volet : Défendre nos territoires (21)

    « Respecter la #vie dans toute sa diversité, c’est ça pour moi l’écoféminisme »

    Comment articuler féminisme et #écologie ? Quel rapport entre la destruction de la planète et les violences faites aux #femmes ? Entre l’énergie nucléaire et le féminisme ? Entre les grands chantiers extractivistes en Amérique latine et les corps des femmes ? Entre les semences et le genre ? Entre le retour à la terre et le patriarcat ? Entre le véganisme et les droits des femmes ? Et pourquoi tout cela nous amène à parler de maternité, de spiritualité, de rapport au travail, de sorcières, de décolonisation et d’anticapitalisme...
    Ce premier épisode d’une série d’Un podcast à soi consacrée aux écoféminismes tente de répondre à ces questions. Avec les paroles de #Vandana_Shiva, militante écologiste et féministe indienne, d’#Emilie_Hache, autrice de Reclaim, d’#Isabelle_Cambourakis, directrice de la collection Sorcières. Ainsi que les voix du collectif « Les bombes atomiques » réuni, fin septembre, pour une #marche en non mixité choisie contre l’enfouissement de déchets radioactifs à #Bure, dans l’est de la France.


    https://www.arteradio.com/son/61662635/ecofeminisme_1er_volet_defendre_nos_territoires_21
    #écoféminisme #audio #éco-féminisme #féminisme #non-mixité #nucléaire #colonialisme #travail #nature #patriarcat #Chipko #agriculture #économie_mortifère #extractivisme #biodiversité #semences #diversité #inégalités #hiérarchie #racisme #écologie #mothering #égalité #partage
    signalé par @isskein

    • Ecoféminisme, 2ème volet : Retrouver la terre

      « J’avais envie d’expérimenter, dans mon #corps, ce que c’était que vivre »

      Elles ont construit des cabanes et réparé des tracteurs seules, entre femmes. Elles ont appris à reconnaitre les plantes, à cultiver des légumes, à élever des chèvres. Elles ont vécu en pleine nature, sans eau ni électricité, pendant des années. A l’inverse d’autres féministes qui revendiquaient de se libérer d’un corps aliénant, et d’une nature à laquelle on les avait associée depuis toujours (contrairement aux hommes, associés à la culture), elles voulaient retrouver la #terre, se reconnecter avec leur corps, le connaitre, et s’en servir comme force.

      Mutsie, Mayana, Xai racontent dans cet épisode comment, dans les années 70, dans le sillage du mouvement de retour à la terre, elles ont participé à la création de communautés en #non_mixité : des terres de femmes. En France, une dizaine de terre de femmes a existé et de nombreuses autres en Europe, en Australie, et aux Etats Unis. Beaucoup étaient portés par des femmes lesbiennes qui souhaitaient vivre leur #sexualité librement. Elles revendiquaient aussi l’idée d’#autonomie et d’#autosuffisance. Et aspiraient à se reconnecter avec l’ensemble du monde vivant, dont les animaux.

      Certaines terres ont disparu, d’autres existent encore, comme celle où je vous emmène aujourd’hui.

      À la rencontre, aussi de Celeste, Emmanuelle et Laure, arrivées plus récemment, qui nous racontent à quel point des lieux comme celui-ci , à l’écart du monde capitaliste et patriarcal, sont essentiels. Pour se retrouver, se ressourcer, se re découvrir.

      Leurs paroles donnent à entendre et comprendre de nombreuses facette du mouvement Ecoféminisme, entre reconnexion à la #nature et au corps, redéfinition et revalorisation du #travail_domestique, réappropriation des #émotions, #spiritualité, et articulation avec les questions de #classe, de #race et de #genre.

      https://www.arteradio.com/son/61662820/ecofeminisme_2eme_volet_retrouver_la_terre_22

      #décolonial #lutte_décoloniale

    • Expliquez-moi l’écoféminisme

      L’écoféminisme est très peu connu en France. Pourtant, les préoccupations qui ont animé les écoféministes il y a un peu plus de trente ans sont toujours d’actualité aujourd’hui : la peur de léguer aux générations futures un monde en ruines, d’arriver à un point de non-retour dans la dégradation de l’environnement, de tomber malade à cause des pollutions… En quelques mots : de détruire la planète et les espèces qui y habitent.

      Dans cet article, nous vous proposons de découvrir comment, face à un avenir sombre, les écoféministes ont repensé leur(s) rapport(s) à la nature et quels messages d’espoir iels nous ont transmis. Beaucoup de textes cités proviennent de l’anthologie Reclaim ! Recueil de textes écoféministes coordonnée par Émilie Hache, aux éditions Cambourakis.


      https://simonae.fr/militantisme/les-indispensables/expliquez-ecofeminisme

    • Écologie et Féminisme - Révolution ou mutation ?

      L’auteure, qui est à l’initiative de la notion d’écoféminisme, ce nouveau concept opère la synthèse entre l’idée d’une double #exploitation : celle de la nature par l’homme et celle de la femme par l’homme. Dans cet ouvrage initialement paru en 1978, mais d’une actualité brûlante, l’auteure remet radicalement en question la notion de #croissance_économique et démographique, dénonçant le capitalisme comme stade ultime du patriarcat. La #surpopulation et l’#épuisement des ressources illustrent l’« #illimitisme » caractéristique de ce qu’elle nomme le « #système_mâle », et elle est l’une des premières à affirmer qu’il faut préserver ce qui reste encore de l’environnement, sous peine de mort. Dans ce combat universel, les femmes, fortes de leur longue expérience d’exploitation, ont un rôle déterminant à jouer.

      https://libre-solidaire.fr/Ecologie-et-Feminisme-Revolution-ou-mutation
      #livre

    • À Bure, l’écoféminisme renouvelle la lutte antinucléaire
      https://reporterre.net/local/cache-vignettes/L720xH480

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      Samedi 21 septembre, pour la première fois en France, plus de 450 femmes, trans, queer, personnes non-binaires ont marché contre le nucléaire, à Bure, malgré l’extrême difficulté à manifester dans la zone. Une action réussie qui pourrait redonner un souffle à la lutte contre Cigéo.

      La cloche de l’église de Montiers·sur·Saulx vient à peine de sonner 8 heures, mais déjà une petite foule se serre autour d’une table où fument des carafes de café et de tisane. Les rubans colorés d’un attrape-rêve volent dans la brise matinale. Autour des tartines de pain et confitures maison, des femmes discutent, ainsi que plusieurs personnes transgenres, non-binaires et intersexes [1]…. Mais point d’hommes cisgenres (des hommes en accord avec le genre – masculin – qui leur a été assigné à la naissance). Ces 21 et 22 septembre, ce petit coin de Meuse, à quelques kilomètres de Bure, accueille un rassemblement original — antinucléaire et féministe, en non-mixité [2] — inédit par son ampleur : des centaines de personnes ont afflué des quatre coins de la France.

      « Un objectif fondamental de ce rassemblement est de créer un espace inclusif, qui vise à ne pas reproduire les systèmes de domination dans lesquels nous sommes toustes impliqué·e·s », explique le petit livret imprimé pour l’occasion et distribué aux arrivant·e·s. Le fascicule propose également des « outils pratiques sur la transinclusivité », pour l’intégration des personnes trans, et indique les lieux et activités accessibles aux personnes à mobilité réduite. « Dans les milieux écolos et antinucléaires, la priorité va à l’urgence écologique, et les rapports d’oppression passent souvent au second plan », regrette Carie, sa chevelure ornée d’un serre-tête à grandes plumes. Avec d’autres, Carie propose d’être « une oreille » attentive : « Si une personne a un problème, qu’elle ne se sent pas bien, nous sommes là pour l’écouter, pour chercher et proposer des solutions ou des médiations, précise-t-iel [3]. Car même dans un espace ‘safe’ comme celui là, il peut y avoir des comportements ou des propos sexistes, racistes, transphobes ».

      Assise sous des fanions chamarrés, Juliette observe en souriant l’assemblée fourmillante : « il y a plein de nouvelles têtes, des gens que l’on n’avait jamais vu à Bure, se réjouit la militante, impliquée dans la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets radioactifs, alias Cigéo. Des féministes et des personnes qui ne seraient pas venues pour une simple manif anti-nucléaire débarquent là pour la première fois, c’est inédit ». La répression, féroce, et l’image d’un combat « de papys blancs », comme nous l’ont expliqué des organisatrices du week-end, constituaient une barrière difficile à franchir pour beaucoup. A l’inverse, l’intitulé du rassemblement a pu décourager de venir certaines femmes, notamment des « historiques » de la lutte anti-Cigéo, estime Juliette ; « antinucléaire et féministe, ça peut paraître très précis, sectoriel et donc excluant. Alors que c’est l’inverse, il s’agit de construire des ponts ! »

      Car entre écologie et féminisme, les liens sont multiples, reconnaissent la majorité des personnes rencontrées sur ce camp, à l’instar de Coline : « C’est le même système, la même logique, qui entraîne l’appropriation des corps des femmes et celle des ressources naturelles », dit la réalisatrice, qui a tourné un documentaire à ce propos en Amérique latine. Avec elle, une bonne soixantaine de participant·e·s se sont réunies ce samedi matin pour discuter de ce terme intriguant d’ « écoféminisme ». Au milieu d’une assemblée absorbée, une enceinte crachote une interview enregistrée de la philosophe Émilie Hache, spécialiste du sujet. « Dans les années 1980 aux États-Unis, les premières écoféministes ont fait le lien entre le nucléaire et les violences faites aux femmes, en montrant qu’il s’agit d’une même culture mâle guerrière qui entretient un rapport destructeur à la nature et contre les femmes », rappelle la chercheuse. Une culture dualiste, qui sépare la nature de la culture, le corps de l’esprit, les femmes des hommes, « toujours en posant que l’un est supérieur à l’autre ». Ainsi, particulièrement depuis l’avènement du capitalisme, « les femmes ont été dévalorisées en étant naturalisées, et l’exploitation du vivant a été justifiée par une féminisation de la nature », précise Émilie Hache. L’écoféminisme propose donc une réappropriation [le terme anglais de « reclaim » est plus juste] de son corps, des activités et des valeurs (dé)considérées comme « féminines » telles le soin, ou le « care » en anglais, ainsi qu’une réinvention des liens avec la nature.

      « Je trouve ça un peu enfermant de ramener les femmes au soin et au care », s’interroge une auditrice, une fois l’écoute achevée. Quelques têtes acquiescent, des mains se secouent en signe d’assentiment. Après un instant de silence collectif, une autre reprend : « C’est enfermant si on se retrouve à nouveau coincées dans ‘le rôle de la femme’. Mais il s’agit aussi de se réapproprier des savoirs, des pratiques, et des compétences, de s’autonomiser du système capitaliste et de l’État ».

      Un peu plus loin dans un champ d’herbes sèches, un groupe s’initie à l’auto-défense, muni de gants et de boucliers en mousse. En petits cercles, iels se bousculent et se frappent, mêlant cris et rires, sous le regard d’Elo. « Il s’agit d’accepter sa peur d’être frappée et de frapper, d’intégrer son propre corps, pour apprendre à se défendre en fonction de soi-même, de ses limites, de ses capacités », explique la formatrice, qui mélange plusieurs arts martiaux asiatiques dans ses cours. Comme beaucoup d’autres sur ce camp, elle évolue plutôt dans les milieux féministes et queer de Paris, et se trouve pour la première fois à Bure. « Mais ça fait sens d’être là, explique-t-elle. La crise écologique et les violences de genre viennent du même problème, le système capitaliste et patriarcal ». Et à même cause, même réponse : « L’autonomie et la défense collective ».

      Peu après 11 heures, dans la grande salle des fêtes pleine à craquer, quatre Bombes atomiques, nom du collectif à l’initiative du rassemblement, présentent le point d’orgue de la journée : la « marche bruyante contre Labo minable ». « Le contexte particulier de Bure nous demande de suivre quelques principes pour assurer notre sécurité et que cette marche soit inclusive pour tous et toutes », expliquent-elles, le visage dissimulé derrière des masques. Une feuille distribuée en préambule rappelle qu’ici, « l’état d’exception règne dans le but d’étouffer toute résistance à la poubelle nucléaire, le territoire est militarisé, la surveillance généralisée (…) le droit de manifestation a été littéralement confisqué. » Ainsi, la marche n’a pas été déclarée, et les organisatrices ne donnent aucune précision quant à son tracé et sa destination.

      Après une rapide – mais gargantuesque – galette végane, les quelques 450 personnes présentes se répartissent dans des voitures pour se rendre au départ de la marche. Les consignes sont précises : il faut rester en queue, « pare-choc contre pare-choc », « afin d’éviter que les flics ne nous divisent pendant le trajet », et « refuser tout contrôle, en expliquant que ‘nous sommes des bombes atomiques et nous allons nous promener en forêt’ ». Lentement, le convoi se met en route, dans un vacarme festif de klaxons, à travers le village puis au milieu d’une forêt parée des premières couleurs d’automne. Un petit guide fourni à chaque véhicule décrit au fur et à mesure du trajet « la présence violente de l’industrie nucléaire sur ce bout de territoire » : le collège fermé de Montiers-sur-Saulx malgré les promesses de l’Andra (l’agence nationale des déchets radioactifs, porteuse du projet Cigéo), les bois et les terres agricoles rachetées par la même agence, le bâtiment du Commissariat à l’énergie atomique, destiné à l’origine à un projet de diesel de synthèse, la voie ferrée abandonnée mais bientôt, peut-être, réhabilitée pour acheminer les déchets radioactifs…

      Au bout d’une heure de lente circulation entre plaines céréalières et bosquets, les 85 autos du cortège s’immobilisent dans un champ, formant une longue chenille sur pneus. Dans le ciel, trois hélicoptères vrombissent, alors qu’au loin, des camions de gendarmes soulèvent la poussière du chemin forestier. Sans attendre, les manifestant·e·s déguisées déplient une banderole indiquant en lettres capitales « Vous n’enfouirez pas nos colères féministes », déploient un grand « radio chat » bleu, animal radioactif symbole du week-end, puis se mettent en marche vers la forêt. Venu·e·s de Liège, de Toulouse et de Grenoble avec leur carnet de chants, une bande de joyeuses drilles enchaînent les chansons féministes, de la « Mal mariée », aux « Penn grévistes ».

      Chapeaux pointus et masques à paillettes, certain·e·s arborent des parures délurés tandis que d’autres, profitant d’un soleil brûlant, préfèrent avancer seins nus. Au fur et à mesure qu’un groupe de gardes mobiles se rapproche, la futaie résonne de hurlements lupins et de slogans choisis, tels « plus de caresses, moins de CRS ». « On est là pour vous empêcher de vous approcher du laboratoire de l’Andra », annonce bientôt un homme en uniforme. « On veut marcher sur les traces de Jeanne d’Arc », réplique-t-on, en référence au nom du chemin de randonnée sur lequel le défilé se déroule [il s’agit du GR703, dit GR Jeanne d’Arc, NDLR]. Après quelques minutes de discussion, les gendarmes laissent repartir la troupe, et se replient à une centaine de mètres.

      « C’est un des week-ends les plus dépaysants de ma vie, dit Catherine, venue de Franche-Comté, pour la première fois à Bure. Je ne vois pas forcément le lien entre écologie et féminisme, mais c’est surprenant et fort de se retrouver entre femmes ». A ses côtés, sa fille, arrivée la veille de Bruxelles, est tout sourire : « Dans d’autres événements militants, les hommes prennent vite beaucoup de place, raconte-t-elle. Ils parlent plus fort, enchaînent plus vite, savent comment avoir le dernier mot, alors qu’entre femmes, j’ai l’impression qu’on fait attention à ce que chacun et chacune ait sa place ». Pour cette Belge d’adoption, « la non-mixité permet de donner un espace-temps où l’on est sûre de ne pas être emmerdée, et ainsi de nous ouvrir à d’autres pratiques, à d’autres horizons ». Un peu plus loin, Marie-José, 65 années dont un certain nombre à lutter contre le nucléaire, exprime elle aussi son « plaisir d’être entre nous », « de ne pas être contraintes, reprises par les hommes comme c’est le cas au quotidien ». « En tant que femme dans les milieux militants, on est vite la petite main, ou la ‘copine de’ tel, ou encore celle qui prend soin, qui écoute », ajoute Camomille, qui a vécu à Notre-Dame-des-Landes et à Bure.

      C’est là que les pratiques féministes peuvent renouveler la lutte antinucléaire, d’après Lune, membre du collectif Radiaction : « À Bure, la répression est très forte, le combat est dur, il faut donc un collectif militant qui ne s’affaiblit pas de lui-même sur des logiques d’oppression, dit-elle. Il y a déjà beaucoup à faire quand on s’attaque au nucléaire, il ne faut pas que le groupe se fissure sur des violences sexistes ». Pour la militante, « c’est important que le milieu dans lequel on lutte ne reproduise pas certains aspects du système contre lequel on se bat ».

      Parvenu·e·s en haut d’une colline surplombant, à quelques centaines de mètres en contrebas, le laboratoire de l’Andra, le groupe amasse brindilles et branches, puis y place le chat géant. Un cercle frémissant se forme autour de ce foyer improvisé. Dès les premières flammes, une ronde se forme, farandole bigarrée, au rythme des chants entrecoupés de slogans. « Andra, dégage, résistance et sabotage », « Sorcière, véner, antinucléaire ». Certain·e·s ont les yeux qui brillent, d’autres sautent au-dessus du feu de joie.

      Bientôt, pendant que le brasier se consume, une idée se met à circuler : « Et si on se rapprochait ? » Comprendre : s’avancer vers ce fameux laboratoire de l’Andra, malgré l’avertissement sans nuance des gendarmes. Très vite, on déclare une AG (assemblée générale) et la foule s’installe à l’orée du bois. « Pourquoi on s’arrête là ? », demande une participante, qui propose de se diriger vers les bâtiments, « pour créer un rapport de forces ». « C’est déjà énorme ce qu’on a fait, répond une autre. On montre qu’il est possible de manifester à Bure sans s’en prendre plein la gueule, et de donner envie à des gens qui n’osent plus venir ici ». A chaque réplique, des mains s’agitent. « Les flics pensent qu’on est faibles parce qu’on est des meufs, repartir comme ça, c’est leur donner raison, argue une femme. Profitons du fait qu’ils ne s’y attendent pas pour agir ! » Deux personnes rappellent le contexte de répression, et les importantes violences policières déjà survenues autour de Bure. « Il s’agit d’un week-end féministe, où la question du consentement est essentielle, fait valoir une militante. Certaines et certains ont exprimé qu’elles étaient mal à l’aise avec l’idée d’avancer, donc si on le fait, on ne respectera pas leur consentement. »

      Après quelques minutes de discussion, et malgré le dissensus, les manifestant·e·s reprennent le chemin du retour, sans encombre. Une pièce de théâtre sur la chasse aux sorcières, un concert et une boum les attendent encore. Pour les Bombes atomiques, le pari est tenu : manifester à plus de 400 personnes près de Bure, sans violences policières, voilà qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps.

      Au retour sur le camp, heureuse et émue, Camomille espère que « cette marche sera un premier pas, qui va permettre d’ouvrir quelque chose à Bure ». Car pour les Bombes atomiques dont elle fait partie, ce week-end est autant un début qu’un aboutissement. « Le féminisme, la non-mixité ont beaucoup à apporter à la lutte, pense-t-elle. Le soin, le bien-vivre, le respect de rythme de lutte qui nous vont, ce sont des outils précieux qui peuvent participer à donner un nouveau souffle à la lutte anti-Cigéo ». Dimanche 22 était ainsi consacré à des discussions de bilan, mais surtout de perspectives (non ouvertes aux médias). Toutes les personnes rencontrées partagent en effet cette envie de renouveler l’expérience et « de continuer à tisser les liens entre écologie et féminisme ».

      https://reporterre.net/A-Bure-l-ecofeminisme-renouvelle-la-lutte-antinucleaire

  • Une action d’Extinction Rebellion est en cours à Paris, au centre commercial Italie 2
    https://reporterre.net/Une-action-d-Extinction-Rebellion-est-en-cours-a-Paris-au-centre-commerc

    Un millier d’activistes pour le climat et la justice sociale ont envahi ce samedi matin 5 octobre le centre commercial Italie 2, à Paris. Nos reporters sont sur place. Récit.

  • Je fais appel aux magnifiques seenthisien·nes !

    Je me rappelle d’une #carte, que mon cher copain a prêté à quelqu’un et qui ne lui a jamais été retournée (sic), de #Sarajevo... une carte où on montrait la ville assiégée et les #jardins_potagers qui y étaient cultivés pour survivre...

    La question est la suivante : savez-vous si peut-être je peux retrouver cette carte quelque part ?
    Et autre question : je pense que ce phénomène de transformer les #parcs_urbains en jardins potagers lors de moments de crises n’est pas une spécialité de Sarajevo... Avez-vous d’autres exemples ? Dans d’autres lieux et/ou d’autres époques ?

    Merci !

    #alimentation #guerre #jardinage

    @simplicissimus @reka @odilon @fil

    • Je n’ai pas le temps de chercher @cdb_77 mais j’ai en tête des cas de sécheresse sévère où les éleveurs sont tentés d’emmener leurs troupeaux dans les parcs protégés pour qu’ils puissent s’alimenter. C’était l’an passé, au Kenya je crois, mais je ne sais pas s’ils ont obtenu satisfaction. Et en France aussi, certains éleveurs avaient exprimé une demande dans ce sens. Peut-être peut faire une recherche sur cette base.

    • Dans pas mal de villes, les interstices ont été utilisés pour une agriculture de subsistance. Marion Ernwein saura peut-être te donner des exemples. Baltimore et Detroit,...
      Pour la carte de Sarajevo, peut-être que Béatrice Tratnjek, qui a pas mal bossé sur la géo de la ville en guerre dans les Balkans, pourra t’aider ? http://geographie-ville-en-guerre.blogspot.com

      Régis.

    • Je ne sais pas s’il y a un rapport mais c’est intéressant :
      Inside London’s first underground farm | The Independent
      https://www.independent.co.uk/Business/indyventure/growing-underground-london-farm-food-waste-first-food-miles-a7562151.

      At a time when UK supermarkets haven taken to rationing vegetables as a result of a poor harvest in Southern Europe, one green-fingered duo have found a new solution to the healthy-eating problem: Grow your own greens, deep down below the City of London.

      If you get off the tube at Clapham Common and then step into a cage-like lift that takes you about 100ft below the bustling streets of South London, you’ll find yourself in Growing Underground, an urban farm, housed in a network of dark and dingy tunnels originally built as air-raid shelters during World War II.

    • A #Lisbonne, les parcs deviennent des #potagers_urbains

      A Lisbonne, la municipalité a réagi à la #crise en faisant le pari que l’agriculture urbaine pouvait avoir un rôle social. Des hectares d’espaces verts sont devenus des potagers urbains, et les parcelles attribuées sur critères sociaux à 500 familles. Une façon d’augmenter leurs revenus, tout en améliorant la résilience de la ville et en répondant au changement climatique.

      Et si l’agriculture urbaine pouvait avoir un rôle social ? C’est le pari qu’a fait la mairie de Lisbonne. Car avec la crise, « les gens quittaient la ville et la qualité de vie baissait », observe Duarte Mata, architecte et conseiller auprès du maire en espaces verts et développement durable.

      Depuis 2008, la municipalité a décidé de revoir son approche. Au programme : jardins, vergers et potagers urbains, parcs, corridors verts et pistes cyclables pour relier tous ces espaces de respiration.

      Sur 32 hectares d’espaces verts, 7 sont devenus des potagers ou des jardins urbains. Des parcelles de 50 mètres carrés pour les plus petites, 1500 mètres carrés pour les plus grandes, ont été attribuées à 500 familles. Le but est de doubler ce chiffre d’ici 2017.

      Compléter les revenus, améliorer l’alimentation

      Les plus grandes parcelles sont distribuées en priorité aux chômeurs ou personnes habitant des logements sociaux. « Elles ont vraiment un rôle social, insiste Duarte Mata. Elles permettent de compléter des revenus insuffisants et d’améliorer la qualité de l’alimentation de la famille. »

      Mais cela a aussi transformé le visage de la ville. Les pelouses vertes laissent peu à peu place à des jardins riches en biodiversité. Les occupants de parcelles ont l’obligation de laisser le passage aux promeneurs dans les allées. « Les parcs ont désormais plusieurs fonctions : récréative, mais aussi de production alimentaire, se félicite l’architecte. Et la présence de personnes dans les jardins crée un sentiment de sécurité pour tous. »

      Forte de ce succès, la ville est donc en train d’augmenter la surface des parcs, tout en diminuant les coûts d’entretien. Plus besoin d’arroser les pelouses tout l’été pour les garder bien vertes, ou d’arroser d’herbicides les allées. « Désormais, ce sont les citoyens qui s’occupent des parcs », se réjouit Duarte Mata. Des formations à l’agriculture biologique sont même proposées aux heureux occupants de parcelles.
      Faire face aux pénuries alimentaires et au changement climatique

      De quoi créer une ville plus verte, mais aussi plus résiliente. C’est ce que souligne un article des Centres de ressource en agriculture urbaine, qui résume le plan stratégique d’Agriculture urbaine de la capitale portugaise :

      « Ce plan souligne combien l’agriculture urbaine est importante pour une ville, principalement à cause de sa dépendance aux légumes frais, de la montée des cours internationaux, et du revenu supplémentaire que cela apporte aux familles. Un autre facteur (…) est que cela permet de faire face aux éventuelles pénuries alimentaires. (…) Vous ne savez jamais ce qui peut arriver – événements soudains, catastrophes naturelles ou guerres (…). Par exemple, Lisbonne est située dans une région sismique et subit fréquemment des tremblements de terre, dont un en 1755 qui fût l’un des pires de l’histoire humaine. »

      Résilience, et donc également adaptation au changement climatique. « Chaque année les pluies sont plus intenses, nous avons eu cinq inondations rien que cet hiver », souligne Duarte Mata. Les sols cultivés permettent d’absorber le trop plein d’eau et d’atténuer les conséquences des fortes averses. L’été, les jardins permettent à l’inverse de lutter contre les vagues de chaleur, elles aussi de plus en plus fréquentes.

      Lisbonne n’a donc pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Trois hectares de vigne, situés dans la ville, sont entretenus par un vigneron de la région. « C’est beau, c’est agréable pour la population, et cela permet à la mairie de produire du vin de la ville », explique le conseiller.

      Mais surtout, d’ici un an c’est carrément une ferme urbaine qui devrait voir le jour. Six hectares de maraîchage seront consacrés à la formation des chômeurs. La production sera vendue sur le marché local.

      De quoi transformer le paysage social de la ville, mais aussi de « faire vivre les gens au rythme des saisons, de la nature », espère l’architecte.

      https://reporterre.net/A-Lisbonne-les-parcs-deviennent
      #agriculture_urbaine

    • Benjamin Vanderlick sur FB:

      je trouve une photo de terrasse potager à Sarajevo pendant le siège (mais n’ai pas de connaissance de carte qui les mentionnait). On a eu assez peu de sièges aussi long ces derniers temps pour qu’une agriculture urbaine s’organise au niveau urbain. Au moment de la 2e Guerre mondiale, il j’ai aussi eu des témoignages d’augmentation de surfaces cultivés dans les jardins, peut être même que cela était l’occasion de faire aussi un peu de business quand les revenus avaient chutés


      https://www.facebook.com/cristina.delbiaggio/posts/10156091823775938?comment_id=10156091876300938

    • Damascus Residents Build Gardens To Feed Themselves

      Disease and malnutrition run rampant and food is scarce in many rebel-held areas blockaded by the Syrian government.

      Green rooftops are popping up across Damascus in neighborhoods under government siege. With no sign of the blockade letting up and no available agricultural land, residents in the rebel-held areas of the capital are making use of open roofs, sunlight and seeds to feed their families

      Rebel-held areas on the outskirts of Damascus have endured more than two years of government blockades aimed at making them surrender or face the prospect of starvation. Disease and malnutrition run rampant and food is scarce.

      Like in many other such areas across the country, some residents of these besieged areas have mustered the will and energy to adapt and survive, often in ingeniously creative ways.

      Notably, rooftop gardens are popping up across the towns that are allowing people to find new ways of feeding themselves and their families. Green patches now dot the rooftops of southern Damascus neighborhoods like Yelda, Babila and Beit Sahem, areas of the capital that have been under government-imposed siege for nearly 24 months.

      https://www.huffpost.com/entry/syria-war-garden_n_567481a2e4b0b958f656c7f9

      #Syrie #Damas

    • "They tried to bury us, but they didn’t know we were SEEDS"

      The 15th Garden, a cross-border movement for food sovereignty in Syria

      Report of two presentations about “The 15th Garden” by Ansar Hevi. This report combines the presentation and discussions during a workshop at Reclaim the Seeds in Nijmegen on March 4 and a meeting in Amsterdam on March 6 2017.

      Ansar Hevi shared with us her story about the 15th Garden, a beautiful, inspiring project for food sovereignty in Syria, where people show their strength via self-organization in a country in war. “In order to understand this project, we have to understand what is happening in Syria”.

      Ansar showed a map of Syria - not one with occupied areas, which we always see in the news - but showing the agricultural produce. Based on this map the political situation and start of the was in Syria was explained. The media in Europe write about the violence and cruelties, but meanwhile the life goes on and so does the revolution. We were the first to watch the latest movie Field of Battle by Abou Naddara where we see farmers continuing their everyday work on the field, with the sounds of war - bombs and gunshots - close by. “They have to, because they are the ones who feed the people. If they stop farming, their community has no food.” and “Farming is about long term planning. Your work for the next 6 month.” Ansar explained how food is used as a weapon. But, as always, there is resistance from the people. She shows a picture from the south of Damascus which states: “One day we will blast the soil open with flowers. The Revolution continues.”

      In 2011, the uprising started in the countryside. On the 15th of March there was a demonstration in Damascus in solidarity with the people in Egypt. On the 18th of March, there were also demonstrations in the south. People were angry at the police. Children had sprayed graffiti on the walls of their schools with sentences they’d seen in Egypt. These children were taken away, tortured. Their parents protested and screamed hopelessly, but the governor told them: “Go home, and make new children.”

      It is remarkable that this were often regions were the Baath party from Assads father had been popular in the past because land reforms of this regime that was relatively socialistic in the ’70s. People had free health insurance, free education etc., but no political rights whatsoever. The government employed half of the working class. But in the meantime there were 17 secret services to control the population and each other. Also the agriculture sector was controlled by the state which is one of the reasons that it is so hard right now to start up local and an independent food production.

      Since the 1990s, Syria had become more and more liberal economically. There was a dictatorship with neo-liberal policies that aligned with the bourgeoisie elites of the country. Because of reduced financial support from abroad the regime had to reduce its expenses. This resulted in the dismantling of the social system. Still, Syria was food sovereign, but farmers had to produce more export, water-intense crops instead of food for the own population. Up until 2011, agriculture was the most important pillar of the economy with 27% of the GDP (in comparison with the industry, only 7% of the GDP). Before 2011, roughly 37% of the country was used for agriculture.

      But after the uprising in the countryside in 2011, everything changed. From the beginning food has been used as weapon to control the people. Around the first besieged cities the agricultural land was ruined. The army of Assad wrote on the walls “Starve or go down on your knees”. They started to undertake all kinds of methods to starve people and make them surrender. Food is used as weapon in various ways:

      – bakeries are bombed;
      – people in prison are starved;
      – fields are burned, right before harvest time;
      – seed banks are bombed, which makes many varieties, adapted to that specific climate over thousands of years, lost for ever;
      – agricultural fields around Kobani are mined;
      – fruit trees are cut and burned;
      – urban and rural communities are sieged;
      – ’policy of scorched earth’: the army goes to an area, burns the soil and forbids access to the area.

      In this way, farmers have been pushed to the cities more and more. They are unable to leave the city, and so they have no other option than to start urban city farms, often on a roof. “If you’re lucky, you have a taller building next to you, so you are protected against gunfire.” Syrians are proud people. “They don’t want to be objects of development aid - they want to be in charge of their own lives: that is food sovereignty.” In besieged areas, people even exchange their car for a kilo of rice.

      People do anything to obtain seeds, which they can sow in their (urban) gardens. These seeds have to be open pollinated seeds, so that the people can save more seeds for the next planting period.

      While the news is extensively covering the international refugee crisis, there is less attention to the people who remain in Syria, many of whom are living under siege. With their cities under attack, it can be extremely difficult to get basic necessities, like food and fresh products. The short movie ’Love during the siege’ gives a good impression of the life in a besieged neighbourhood.

      The 15th Garden is bringing life and vivacity back to these war-torn cities across Syria. It supports locals starting gardens in empty lots, teaching them skills, and provides assistance to existing urban and rural farms. Two main goals of 15th Garden is to get food to those trapped in cities while raising awareness about food sovereignty.

      In Europe the 15th Garden still has to explain people about the cruel situation in Syria. There is a lot of attention for IS. “But there is an important difference between IS and regime: IS is proud about their cruelties while the regime is hiding it. In the past years many more people have been killed and injured by the regime.” There are about 50 communities besieged by the regime and 2 by IS, in one case even together with the regime.

      One major obstacle has been the acquisition of seeds to get the garden projects started. The regime has always been centralised the distribution of seeds; farmers had to hand in their harvest and received new seeds the next season. And obviously the war situation and sieges made it even harder to get access the right seeds.

      Another problem at the start was the lack of knowledge. Many people in the urban areas didn’t know how to grow food. And this resulted in some disappointments as well. To spread the knowledge and to educate gardeners people in Syria publish and distribute newspapers, add tutorial on Youtube and use the radio to reach people.

      Ansar: “It’s beautiful to see the creativity of people, their passion, their will to make it work, and they manage!” Currently, the 15th Garden is also thinking on setting up ways to teach farmers to make and repair their own tools and machines. There are still many challenges, everybody in the network wants food sovereignty, during and after the war: decide about what you want to eat. access to land and to seeds.
      Support the 15th Garden

      In Amsterdam the presentation resulted in a talk about how people in the Netherlands can help and contribute to the network. Some ideas that have been mentioned:

      – Collect seeds to send to Syria. It is important to collect the right seeds: open pollinated, from crops that do grow in the Syrian climate and soil, preferably crops that people like to grow. It is better to have larger quantities of a few good crop than many small bags of many different crops. It would be best to organise the packaging and transport of the seeds before we start to collect them.

      – Help with the production of tutorials for the Syrian gardeners. A lot of info has already been shared on Youtube. There are still some topics uncovered.
      Similar support is also organised for other professions like fire fighters and doctors.

      – Spread the critical news about Syria. Also in the Netherlands people see the IS as the main problem in Syria while many more people are killed by the Assad regime. It would be good to spread the message that also Assad has to go to make peace possible. This can be done by contacting the media but as well by organising solidarity protests in the streets when something happened (again) in Syria and join Syrian protests in the cities in the Netherlands.
      At the meeting in Amsterdam there were as well people who could help with awareness programmes for schools or raise the topic within Syrian women organisations.

      – Raise money for the 15th Garden network. The network is doing a lot of good work but for some of their activities they need some money. A fundraiser can go well together with spreading information about the continuous struggle and revolution in Syria. This could for example be done by organising a benefit dinner. It is already possible to donate. Transfer money to:

      Bassateen e.V.
      IBAN: DE27 4306 0967 1182 7353 00 / BIC: GENODEM1GLS / GLS Bank
      (It is a German bank account. So it could be the case that there will be charges for international charges. Please check this with your bank!)

      – Invite Syrian refugees (and other refugees) to your existing garden project or start a new project with refugees. There are concrete plans to do this at a garden project at a refugees centre at the former Bijlmer Bajes.

      Please contact 15thgarden-nl@aseed.net if you would like to help with one of those ideas or if you have another idea to support the 15th Garden in the Netherlands.

      https://www.reclaimtheseeds.nl/rts2017-15th-garden-syria.htm

    • Dig for Victory! New histories of wartime gardening in Britain

      Prompted by the curious fact that both progressive environmentalists and Conservative Party politicians have recently drawn on popular understandings of austerity associated with Britain?s wartime domestic gardening campaign, this article broadens the range of histories associated with #Dig_for_Victory. It suggests firstly that far from simply encouraging self-sufficiency, the government conceptualised Dig for Victory as requiring the extension of order and control into the domestic sphere. Second, it shows how the ideal figure of a national citizen digging for victory elided differentiated gender and class experiences of gardening, and finally the article demonstrates that statistics of food production were more about fostering trust than picturing the realities of vegetable growing. By so doing the paper illuminates the particular ways in which present-day articulations of Dig for Victory?s history are partial and selective.

      https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0305748812000230

      #UK #Angleterre

    • The kitchen garden movement on the Soviet home front, 1941–1945

      During World War II, Britain, the United States and the Soviet Union had thriving domestic gardening movements. Actively promoted by their governments, gardening was supposed to supplement diets and nourish the patriotic spirit. In the Soviet Union, however, gardening was much more than a patriotic duty; it was often a matter of survival, the primary means of supplementing near starvation bread rations. Amidst incomparable, catastrophic wartime conditions, the huge Soviet gardening movement was distinguished by the speed with which it was implemented and taken up, predominantly by women. Based on original archival and published sources, this article examines in depth the Soviet wartime legislative framework, material resources and propaganda that promoted individual kitchen gardens. The article analyzes the way the state organized and promoted individualist, small-scale urban horticulture – a politically risky initiative given that it conflicted with the Stalinist model of large-scale, industrialized agriculture – and argues that in promoting gardening self-sufficiency, the Soviet socialist state shifted much of its responsibilities for food production onto its citizenry. The article not only aims to shed new light on the crucial role gardening played in feeding a famished citizenry but also the distinctive way in which Soviet propaganda, in giving voice to the psychological satisfaction of gardening, tapped into women’s commitments to the family, in intimate alignment with patriotic, home front defence of the Soviet Motherland.

      https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0305748818301324
      #Union_soviétique

  • Les opposants à EuropaCity bloquent les travaux de la future gare Alexandre-Reza Kokabi - 26 Juin 2019 - Reporterre
    https://reporterre.net/Les-opposants-a-EuropaCity-bloquent-les-travaux-de-la-future-gare

    Mercredi 27 juin 2019, une soixantaine de citoyens se sont réunis sur le site de la future gare Triangle-de-Gonesse pour bloquer les travaux de terrassement, commencés quelques jours avant. Cette gare en plein champ, selon les opposants, ouvrirait la voie à l’aménagement du projet de mégacentre commercial EuropaCity.

    Ce mercredi 26 juin, au petit matin, une soixantaine d’habitants, d’élus et d’activistes écologistes se sont donné rendez-vous en lisière des champs du « triangle du Gonesse ». Ils protestent contre le début des travaux de la gare Triangle-de-Gonesse, comprise dans le projet de la ligne 17 du futur métro du Grand Paris Express (GPE). Le permis de construire de la gare Triangle-de-Gonesse avait été validé en septembre 2018 et ses opposants avaient alors déposé un recours pour le faire annuler.

    « Il faut lutter, car cette gare ne desservirait pas les Gonessiens : la première habitation serait située à 1,7 kilomètre de la gare ! déplore Steven Januario Rodrigues, du mouvement politique Nous Gonessiens. C’est une aberration, aucun habitant ne rêve de prendre le métro ici. »

    En dépit des préoccupations des habitants, un grand sillon de plusieurs mètres de largeur, s’étendant sur des centaines de mètres, a été creusé par les bulldozers en plein champ de maïs. Michel, retraité, est le premier à l’avoir remarqué. C’était le vendredi 21 juin. « Je passais par là et j’ai vu des machines au milieu du champ avec, dessus, des publicités pour le terrassement, raconte-t-il. Les récoltes avaient déjà été massacrées. »

    « Ça correspond, pour nous, au début des travaux, estime Bernard Loup, président du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG). Selon les indications rassemblées par le CPTG, ce chantier concernerait la réalisation de la canalisation des eaux usées de la gare. Mais nous ne savons même pas qui est le maître d’ouvrage ! s’insurge Bernard Loup. La Société du Grand Paris ? Grand Paris Aménagement ? Le Syndicat intercommunal Aménagement Hydraulique Vallées ? Nous voulons des réponses ! » Ce mercredi, les opposants à l’urbanisation du triangle de Gonesse avaient prévu de bloquer l’avancée des machines, mais celles-ci ne sont pas apparues. Ils se sont alors attelés à bâtir une butte de sable, de branchages, de pierres, de piquets et de plots pour retarder une nouvelle intrusion.

    « EuropaCity est tout le symbole d’un #monumentalisme complètement décalé avec les enjeux écologiques et sociaux » 

    « Nous ne lâcherons pas, car cette gare, c’est le cheval de Troie qui rendra irréversible l’urbanisation du triangle de Gonesse », prévient Bernard Loup, désireux de protéger ces terres fertiles du nord de Paris. La gare Triangle-de-Gonesse desservirait en fait une zone pensée pour accueillir le gigantesque projet EuropaCity : un demi-millier de boutiques, de quatre hôtels, d’une piste de ski, d’une salle de spectacle, des cinémas, d’un centre aquatique et d’un palais des congrès.

    Le sort du mégacomplexe commercial, culturel et sportif, estimé à 3,1 milliards d’euros, est actuellement ballotté entre décisions politiques et judiciaires. Ses promoteurs, le groupe Auchan et le conglomérat chinois Wanda, restent décidés à l’ériger et aspirent à y attirer près de 30 millions de visiteurs par an. Mais l’opposition est tenace : sur le terrain judiciaire, le plan local d’urbanisme (PLU) et la zone d’aménagement concerté (ZAC) — devant permettre l’urbanisation du triangle de Gonesse — ont pour l’heure été refusés par les tribunaux. Des appels sont en cours.

    Le CPTG et ses soutiens dénoncent une tentative de passage en force, alors que le gouvernement a récemment fait savoir au CPTG et au collectif Carma, qui propose un ambitieux projet d’agriculture périurbaine et de transition écologique pour le triangle de Gonesse, qu’il réfléchissait aux différentes options et que rien n’était décidé.

    « Commencer les travaux de la gare alors que le PLU et la ZAC sont en suspens, ce n’est rien d’autre qu’un déni de démocratie », dit Steven Januario Rodrigues. « On traverse en ce moment une grande canicule, et on va encore imperméabiliser des terres agricoles, bâtir d’énormes infrastructures de béton ? déplore Didier Delpeyrou, porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts en Seine-Saint-Denis. EuropaCity est tout le symbole d’un monumentalisme complètement décalé avec les enjeux écologiques et sociaux. »

    Un nouveau rassemblement est prévu sur le triangle de Gonesse dimanche 30 juin, pour organiser la lutte contre la gare. Les opposants envisagent une demande de référé pour obtenir la suspension du chantier. Certains citoyens se sont également dits prêts à mener des actions de désobéissance civile pour éviter que les travaux ne reprennent.

    Le portfolio de notre reportage : https://reporterre.net/Les-opposants-a-EuropaCity-bloquent-les-travaux-de-la-future-gare

    #auchan #mulliez #immochan #immobilier_commercial #centres_commerciaux #europacity #des_grands_projets..._inutiles #agriculture #urbanisme #triangle_de_gonesse #terres #gonesse #ecologie #climat #centre_commercial #Ceetrus #immobilier #grande_distribution #destruction #vianney_mulliez